Précédente partie.


    Ukiyo venait d’atterrir, en se relevant, il eut un vertige qui l’empêcha de bouger pendant trente secondes. Sa vue était brouillée par des taches noirâtres et il avait la sensation de se trouver à bord d’un navire qui tangue. Il avait maintenant envie de vomir, c’était difficile de se retenir, mais il y arrivait tant bien que mal. Dans la gare, des hommes sont venus jusqu’à lui en le voyant dans un état critique. La seule chose qu’il put dire avant de s’évanouir n’était autre que « Emmenez-moi à Médusa… » Et il s’effondra sur le sol. Sa demande a été accepté et il fut transporté jusqu’au laboratoire de la consule. Ukiyo ne connaissait pas son domaine de prédilection, mais il ne voyait qu’elle pour le sortir de là.

    Réveilla sur une table d’opération, il venait seulement d’arriver. Médusa se tenait devant lui à l’observer. « Vous êtes dans un piteux état très cher, nous allons devoir procéder à une anesthésie générale. » Le peintre n’arrivait même plus à parler, sa vision se noircirait de plus en plus. Médusa n’avait encore jamais vu une telle blessure, elle semblait consumer la chair bien plus rapidement qu’une gangrène. Elle lui posa un masque sur le visage. « Récitez l’alphabet à l’envers. » Il dut se forcer pour parvenir à prononcer ne serait-ce que trois lettres. « Z… Y… … X… » Et il s’endormit de plus belle.

    Médusa observait la plaie plus pas fascination qu’autre chose. C’était quelque chose qui l’intriguait grandement, pour elle, le plus important n’était pas le patient, mais ce qu’il lui arrivait. Elle alluma des machines qui commencèrent à biper inlassablement. La doctoresse posa des capteurs sur le corps d’Ukiyo afin de toujours avoir un œil sur son rythme cardiaque. Elle commença à examiner la blessure et avec d’autres personnes, elle opéra dans un calme permanant. Elle retira la chair morte qu’elle mit dans un bocal pour la suite. Esthétiquement parlant, ce n’était pas du joli travail, mais elle ne pouvait réellement pas faire mieux. La convalescence sera très difficile et son bras sera inerte pendant un bon mois seulement, si tout se déroule dans le bon sens.

    Par conscience médicale, Médusa préféra lui faire passer un scanner. Derrière un écran d’ordinateur, elle put observer l’image de la plaie, visiblement, il n’avait plus d’inquiétude à se faire à propos de ça. Seulement, elle remarqua autre chose au niveau du cerveau du peintre, elle n’aurait pas vu ça s’il n’avait pas été blessé. Une tumeur, elle ne semblait pas être très dangereuse, la retirer allait être simple. Retour au bloc opération, Médusa lui fit des incisions au sommet du crâne et en l’espace d’une heure, elle avait fini.

    Ukiyo se réveilla lentement, courbaturé, il n’arrivait pas à se redressé, son épaule le faisait trop souffrir. D’un coup il se mit à paniquer ! Il ne voyait plus rien, il était redevenu aveugle. Pourquoi ? Il était venu ici pour être soigné, pas pour être diminué. « Qu’est-ce que vous m’avez fait ?! Pourquoi je ne vois plus rien ? » Son cœur s’emballe, mais il eut une réponse rapide et franche. « Restez calme, c’est une chance que vous soyez encore en vie. Vous aviez une tumeur au cerveau que j’ai retiré, le problème était qu’elle se trouvait très près des nerfs optiques, mais ce n’est que temporaire. Dans un quinzaine de jours, tout au plus, vous devriez voir une amélioration. » Ukiyo était en sueur, des gouttes perlaient sur son front, ses tempes. « Comment je vais faire !? Je suis peintre moi ! » Il ne pensait qu’à ça, sa peinture, tut ce qui l’a sauvé dans sa vie, sa passion qu’il ne peut plus exercer.

    « Ne vous agitez pas, les sutures ne vont pas tenir. Comme je vous l’ai dis, ce n’est que temporaire. L’opération de votre épaule, bien qu’elle ne le semble pas, était plus risquée et lourde à supporter. Vous ne pourrez plus bouger le bras durant un mois, c’est difficile, mais vous devez laisser le temps faire son œuvre. » Ukiyo ne disait plus rien, il était accablé et se voyait déjà au plus bas, oubliant totalement que s’il n’était pas venu, il serait sans doute déjà mort. « Vous allez rester ici pour la nuit, nous surveillerons votre état pour voir s’il n’y a pas de dégénérescence. » Il fut donc transporté dans un lit dan lequel il pourrait se reposer.

    C’est quand son esprit s’et éclaircit qu’il s’est rendu compte de quelque chose face à laquelle il ne sut pas comment réagir. Il revoyait toutes les images où il avait été confronté à Amaterasu, notamment lorsque son corps avait subit une mutation. Il remarqua que tout cela n’avait pas eut lieu, que ce n’était qu’un délire et la cause en était certainement la tumeur. Aurait-il donc tout inventé ? Amaterasu ne serait réelle que dans son imagination ? C’était impossible ! Qui l’aurait guidé durant toutes ses années ? Il s’était intéressé au Shintoïsme très tôt dans sa vie, au travers du Kojiki par exemple. Mai sa foi n’est-elle que la conséquence d’une tumeur cérébrale ? Il ne pouvait être aussi fou et si ce n’est pas la déesse du soleil, qui lui a octroyé une telle force ? Un corps différent ? Ukiyo n’était pas encore remis de son opération et c’est dans ces pensées noires qu’il s’endormit…