Première partie.

    Le vide et le noir de l’espace avait quelque chose de réconfortant, il n’y avait rien d’agressif, juste le silence. Ukiyo avait encore la vue un peu floue, il crachait du sang et toussait régulièrement, mais il tenait bon. Il savourait allègrement ce moment de répit tant mérité et il se dirigeait vers un monde, la Cité des Rêves. Le peintre manqua de se rendormir, il n’allait sans-doute pas tenir très longtemps, mais rien qu’à l’idée d’avoir fait tout cela pour rien, il se força à rester les yeux ouverts. Comment allait-il faire pour lâcher les démons dans ce monde sans être inquiété ? Les habitants y sont trop nombreux et même si le vaisseau d’Ukiyo était ordinaire, on pouvait le reconnaitre. La meilleure de solutions était de ne passer qu’en surface, rentrer à peine dans l’atmosphère pour repartir, le temps que quelqu’un puisse le remarquer, les démons seraient déjà libres.

    C’était tôt le matin, le soleil ne se levait qu’à peine ici, cela allait être un réveil très difficile pour les parisiens. Des démons dans un monde croyant, les tensions grandissaient de jour en jour. Le résultat de l’arrivée de tels monstres était impossible à prédire. Peut-être que gardes et bohémiens agiraient de concerts ou peut-être allaient-ils se rejeter la faute. Ukiyo aurait voulu rester pour voir ça, alors il se réconfortait en se disant que peut-être, le consulat l’y enverrait. Ce qui reste assez peu probable au vu de la puissance de ces démons. Pour aller au fond de ses pensées, il n’avait aucunement l’envie de se retrouver confronté à ces créatures. Ici, la Cité des Rêves, il n’y en aura que trois, mais tout de même, les vaincre n’est pas une mince affaire. Il n’était pas sûr d’en avoir abattu ne serait-ce qu’un dans la ville d’Illusiopolis, il les avait immobilisés, rien de plus et il a bien failli y passer. Les consuls ne seraient pas fous au point d’y aller sans escorte, un homme seul a bien trop peu de chance d’en ressortir.

    Ukiyo passait alors dans l’atmosphère, le vaisseau entrait dans une zone de turbulence et très vite, ça se calma. Il était très haut dans le ciel, si les habitants regardaient dans sa direction, ils ne verraient qu’un minuscule point. Le peintre fit retourner la chaîne qu’i a créée d’où elle venait, elle disparue, libérant de ce fait les trois monstres qui chutèrent. Ils ne réagissaient pas dans leur dégringolade, peut-être que le vide de l’espace avait eut raison d’eux. Au moins, il aurait essayé, l’échec est une chose possible après tout…

    Mais subitement, les démons se réveillèrent et s’envolèrent avant d’heurter de plein fouet un bâtiment. Même d’ici, Ukiyo put voir le nuage de fumée que cela engendrait et assez vite, d’autres destructions avant un calme complet. Ils n’étaient pas morts et s’ils ne détruisaient pas tout, c’était simplement qu’ils ne s’attaquaient seulement à ce qui était vivant. Son affrontement dans la ville sombre le lui a bien montré, il était la seule cible. Le peintre pouvait désormais rentrer, il allait se rendre au Jardin Radieux, là où le seul médecin assez compétant qu’il connaisse se trouve. En espérant qu’elle sera capable de faire quelque chose pour lui. Ukiyo s’en alla donc de nouveau dans l’espace.

    Suite.