Le vaisseau s’écrasa contre le sol, secouant l’intégralité de son contenu, glissant sur une centaine de mètres et commençant déjà à laisser échapper des volutes de fumée. Il fallut quelques dizaines de secondes avant que la porte de l’appareil ne s’ouvre. La Générale sortit en première, toussant, claudiquant, la main à la bouche et les cheveux plus décoiffés que dans ses pires jours. Elle se retourna pour tendre la main à la Caporale Leilei. Celle-ci était blessée au front mais semblait aller bien. Cela étant dit, la première chose qu’elle fit en sortant du vaisseau fut de s’effondrer au sol. Sur ses talons, s’approcha la Caporale Danseuse magique, qui préférait qu’on l’appelle Satinka. Et finalement, il y eut l’Officier Ebba, qui semblait encore vaillante.
Elles s’éloignèrent toutes les quatre, affaiblies, blessées par le crash ou par la bataille, et encore davantage désespérées. Même la Générale, dont la volonté était inexpugnable, devait bien reconnaître se trouver dans ses derniers retranchements. Le salut, ce salut dont elle avait tant parlé ces derniers jours, n’existait plus que dans ce monde, la Contrée du Départ. C’était une planète qu’elle n’avait jamais visitée, à tort. C’était ici qu’avaient été entraînés jadis la Maître Aqua, son jeune ami Ventus et une troisième personne du nom de Terra. Le Maître Yen Sid y avait enseigné à son tour, et bien sûr, c’était un lieu connu de Xehanort. Au-delà de ça, c’était l’endroit où se repliaient régulièrement Aqua et ses disciples. Si Ravness n’avait que peu de considérations pour cette entreprise qu’elle trouvait vaine, elle voyait en ce manoir qui trônait sur la plus haute colline… une dernière chance d’offrir la victoire à la Lumière.
La Générale Cissneï était sûrement éliminée, ainsi que la commandante Tifa et tous les grands guerriers de valeur de la Lumière. Mais elle n’avait reçu aucune nouvelle de la troisième tête de l’État-Major du château, et l’imaginait encore ici. Elles pourraient sûrement oublier leurs différends et s’unir. C’était une solide guerrière, une héroïne à sa façon. Ravness la respectait, bien qu’elle détestât sa manière d’opérer et de traiter l’ennemi. Ensemble, elles représenteraient une force non négligeable.
« C’est ici qu’elle vit ? » demanda la Caporale Leilei, assise sur l’herbe, reprenant son souffle. La Générale hocha la tête en souriant. Ce devait être là, oui. Atteindre la Contrée du Départ fut une entreprise à la limite de l’impossible. Aucune des quatre femmes présentes au pied de la colline ne savait piloter un vaisseau. Et le vaisseau, justement, était déjà beaucoup trop petit pour les accueillir toutes les quatre alors qu’elles étaient en armure. Elles avaient dû se serrer. Cela avait été gênant, humiliant, et elle avait cru sentir le regard indécent d’Ebba sur son corps une grande partie du voyage. Mais rien n’avait été aussi humiliant et honteux que la veille. Leurs blessures, leur désespoir, n’avaient finalement aucun rapport avec le crash du vaisseau. Elles avaient dû fuir le château de la lumière lorsque l’Officier Nathalie avait fomenté une mutinerie contre elle.
Jamais la Générale n’avait été aussi en colère de toute sa vie. Une femme qu’elle avait choisie pour la seconder durant ce mois de février, osait retourner ses hommes contre elle. Il y eut une bataille. Heureusement, de nombreuses personnes lui restèrent fidèles, et les mutins ne parvinrent pas à tous les éliminer. Mais il y eut de lourdes pertes. La Sergente Joséphine avait été battue en la défendant. Tubbins, Klingermans, Jensen et Tressler furent éliminés les premiers, au premier coup d’éclat de cette insurrection. Sans doute l’Officier Nathalie avait-elle compris qu’ils seraient les plus difficiles à vaincre dans un combat loyal. Et lorsque tous les traîtres furent vaincus, lorsque la bataille avait fait des dégâts dans la pièce, il devint évident pour les survivants, dont elle, qu’ils ne pouvaient rester dans le réfectoire. D’autres hommes étaient morts en rejoignant le concessionnaire Gummi.
Et finalement, elles n’étaient plus que quatre. Il était douloureux, pour elle, d’avouer qu’elle avait dû se concentrer sur la survie de quelques-unes, et pas d’autres. Involontairement ou de manière affichée, elle n’avait pu se résoudre à perdre une de ses meilleures combattantes, Leilei, une personne aussi jeune que Satinka, et finalement, Ebba. Vis-à-vis de cette dernière, Ravness devait se rendre à l’évidence. Elle avait fait preuve de faiblesse, avait laissé ses émotions prendre le dessus sur sa raison. Sans doute, encore une fois, avait-elle espéré stupidement que sa subordonnée lui en serait reconnaissante, que cette dernière veuille se rapprocher en guise de remerciement. Autant de fantasmes stupides que de pensées indécentes.
La Guerre de Sherwood lui avait fait oublier les sentiments et l’histoire qu’elle avait eus avec l’ancienne cheffe des mercenaires, et la Générale Primus croyait bien en avoir fini avec cette horrible déception que fut la tentation du désir charnel, l’espoir d’une histoire romantique. Mais elle était revenue au Château de la Lumière. Et si elle était bel et bien une tribade, si Oakley ne fut pas qu’une passade, comme il fallait se rendre à l’évidence, il apparaissait que revoir toutes ces belles filles, ces Nathalie, Fiona, Jody et Fracas du Tonnerre, habillées d’armure légère, de short et de jupe, avait réveillé un vice en elle.
Quoi qu’il en soit, elles n’étaient plus que quatre. Elles se retrouvèrent, épuisées, devant un long chemin montant vers le joli manoir, qu’il leur fallait encore gravir.
Elles s’éloignèrent toutes les quatre, affaiblies, blessées par le crash ou par la bataille, et encore davantage désespérées. Même la Générale, dont la volonté était inexpugnable, devait bien reconnaître se trouver dans ses derniers retranchements. Le salut, ce salut dont elle avait tant parlé ces derniers jours, n’existait plus que dans ce monde, la Contrée du Départ. C’était une planète qu’elle n’avait jamais visitée, à tort. C’était ici qu’avaient été entraînés jadis la Maître Aqua, son jeune ami Ventus et une troisième personne du nom de Terra. Le Maître Yen Sid y avait enseigné à son tour, et bien sûr, c’était un lieu connu de Xehanort. Au-delà de ça, c’était l’endroit où se repliaient régulièrement Aqua et ses disciples. Si Ravness n’avait que peu de considérations pour cette entreprise qu’elle trouvait vaine, elle voyait en ce manoir qui trônait sur la plus haute colline… une dernière chance d’offrir la victoire à la Lumière.
La Générale Cissneï était sûrement éliminée, ainsi que la commandante Tifa et tous les grands guerriers de valeur de la Lumière. Mais elle n’avait reçu aucune nouvelle de la troisième tête de l’État-Major du château, et l’imaginait encore ici. Elles pourraient sûrement oublier leurs différends et s’unir. C’était une solide guerrière, une héroïne à sa façon. Ravness la respectait, bien qu’elle détestât sa manière d’opérer et de traiter l’ennemi. Ensemble, elles représenteraient une force non négligeable.
« C’est ici qu’elle vit ? » demanda la Caporale Leilei, assise sur l’herbe, reprenant son souffle. La Générale hocha la tête en souriant. Ce devait être là, oui. Atteindre la Contrée du Départ fut une entreprise à la limite de l’impossible. Aucune des quatre femmes présentes au pied de la colline ne savait piloter un vaisseau. Et le vaisseau, justement, était déjà beaucoup trop petit pour les accueillir toutes les quatre alors qu’elles étaient en armure. Elles avaient dû se serrer. Cela avait été gênant, humiliant, et elle avait cru sentir le regard indécent d’Ebba sur son corps une grande partie du voyage. Mais rien n’avait été aussi humiliant et honteux que la veille. Leurs blessures, leur désespoir, n’avaient finalement aucun rapport avec le crash du vaisseau. Elles avaient dû fuir le château de la lumière lorsque l’Officier Nathalie avait fomenté une mutinerie contre elle.
Jamais la Générale n’avait été aussi en colère de toute sa vie. Une femme qu’elle avait choisie pour la seconder durant ce mois de février, osait retourner ses hommes contre elle. Il y eut une bataille. Heureusement, de nombreuses personnes lui restèrent fidèles, et les mutins ne parvinrent pas à tous les éliminer. Mais il y eut de lourdes pertes. La Sergente Joséphine avait été battue en la défendant. Tubbins, Klingermans, Jensen et Tressler furent éliminés les premiers, au premier coup d’éclat de cette insurrection. Sans doute l’Officier Nathalie avait-elle compris qu’ils seraient les plus difficiles à vaincre dans un combat loyal. Et lorsque tous les traîtres furent vaincus, lorsque la bataille avait fait des dégâts dans la pièce, il devint évident pour les survivants, dont elle, qu’ils ne pouvaient rester dans le réfectoire. D’autres hommes étaient morts en rejoignant le concessionnaire Gummi.
Et finalement, elles n’étaient plus que quatre. Il était douloureux, pour elle, d’avouer qu’elle avait dû se concentrer sur la survie de quelques-unes, et pas d’autres. Involontairement ou de manière affichée, elle n’avait pu se résoudre à perdre une de ses meilleures combattantes, Leilei, une personne aussi jeune que Satinka, et finalement, Ebba. Vis-à-vis de cette dernière, Ravness devait se rendre à l’évidence. Elle avait fait preuve de faiblesse, avait laissé ses émotions prendre le dessus sur sa raison. Sans doute, encore une fois, avait-elle espéré stupidement que sa subordonnée lui en serait reconnaissante, que cette dernière veuille se rapprocher en guise de remerciement. Autant de fantasmes stupides que de pensées indécentes.
La Guerre de Sherwood lui avait fait oublier les sentiments et l’histoire qu’elle avait eus avec l’ancienne cheffe des mercenaires, et la Générale Primus croyait bien en avoir fini avec cette horrible déception que fut la tentation du désir charnel, l’espoir d’une histoire romantique. Mais elle était revenue au Château de la Lumière. Et si elle était bel et bien une tribade, si Oakley ne fut pas qu’une passade, comme il fallait se rendre à l’évidence, il apparaissait que revoir toutes ces belles filles, ces Nathalie, Fiona, Jody et Fracas du Tonnerre, habillées d’armure légère, de short et de jupe, avait réveillé un vice en elle.
Quoi qu’il en soit, elles n’étaient plus que quatre. Elles se retrouvèrent, épuisées, devant un long chemin montant vers le joli manoir, qu’il leur fallait encore gravir.