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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Le colloque des Caryatides

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Ainsi, le maître de maison parlait et tous se taisaient. Incapable de cacher son ressentie, la Danseuse s’en allait en abandonnant les richesses toutes relatives des tribunes pour l’incommensurable arène qui prônait à ses iris.

Bras tendu, l’oreille à l’affut, la chevelure de la rêveuse se perdait dans le vide alors que ses yeux s’étouffaient d’un rêve à une chimère.

Hadès, Dieu des Enfers et arborant une myriade de titres aussi resplendissant les uns que les autres. Voici se que ce plaisait l’adolescente à imaginer. Accordant son attention, glissant à l’abandon de la pesanteur, une idée saugrenue guidant ses pensées à scruter cet homme de grandeur. Toge de nuit, exaltant quelconques fumées à sa rencontre avec le pavé et le regard enflammé. Irelia admirait son profil, imaginant celui-ci à son visage et mimant déjà ses crocs à sa bouche.

Ce démiurge en venait-il à souffrir de cette incandescence au sommet de son crâne, elle aimait à s’imaginer que les flammes pouvaient le démanger.

Mademoiselle, pour votre sécurité, nous vous déconseillons de pratiquer quelconques activités pouvant mener à un séjour définitif auprès de notre seigneur et maître. Merci.
Pardon.

Elle eut un ton plus moqueur que conciliant, allongeant volontairement l’ultime syllabe avant de se relever et adresser un regard à celui qui venait de prononcer ces paroles. Était-il vivant ou mort ? La rêveuse se retournait en plongeant ses deux mains à ses poches et s’adossant à la balustrade, fixant la bête semblable à l’un des films à la mode de San Fransokyo.

Loin de la créature crachant des lasers et détruisant le pont d’or, il avait ce gilet aux couleurs criardes confinant sa chemise blanche et ce noeud papillon lui attribuant un rang distingué. À ceux omettant la peau de sang, les cornes de démon taillées à la base ou cette poigne en gantelet de marbre.

Vous êtes qui ?
Le serviteur de votre hôte.

Irelia tournait la tête, laissant tomber sa chevelure sur son épaule et s’attachant au détail de cet homme. Une barbe parfaite, un chignon strict, une croix au bout d’une chaine à son cou.

Humf… En votre qualité d’inviter du Consulat, le buffet sera à votre entière disposition ainsi qu’une sélection de cocktail créer spécialement pour les vivants souffrant du mal des Enfers.
Génial ! Je peux en avoir un ?
Vous êtes mineur, mademoiselle. La direction n’a rien prévue pour vous, outre du jus de pomme du verger des Hespérides.
Trop bien, merci.

Le ton de la jeune fille s’accompagnait du roulement des yeux du serveur d’Hadès. Dans un râle, elle fixait ensuite le buffet dont-il était question alors que l’un de ses sourcils se joignait au plafond.

Au sommet d’une table aux ornements rappelant les lieux, se trouvaient plats et assiettes au contenu aussi étrange qu’incommodant. L’idée saugrenue d’une performance culinaire mêlant l’incongru au stupéfiant, lui rappelant les défis qu’elle découvrait au lever de chaque jour au travers de l’écran mate de son portable.

La pâte italienne recouverte d’un fruit brésilien, un gâteau moelleux à l’apparence sucrée et à la chair de crabe en son coeur, un poisson de petite taille et à l’arôme salé se retrouvant à baigner dans une mixture de caramel. D’un pas hésitant, elle découvrait un bol gigantesque au met congelé et intitulé comme la soupe du jour. Entre cela, le bol de réglisse et les gobelets d’insectes rampants, elle ignorait tout bonnement quoi penser à cette découverte. Il ne restait qu'un met, un saladier rempli de tomate d'un rouge proche de l'éclat du soleil et annonçant un coeur fondant. Ce qu'elle estimait être le plus comestible du buffet

Le jus de pomme sera parfait, merci.
Bien… S’il vous plaît.

Glissant un doux sourire, Irelia glissait le verre entre ses doigts et retournait vers le vide de l’arène. Elle était venue trop tôt, il n’y avait encore personne dans cette tribune privée. Nonchalamment, elle posait ses deux coudes contre la pierre noire et laissait son regard se glisser vers le marbre s’apprêtant à vivre les exploits des plus grands combattants dont elle ignorait l’existence jusqu’à ce jour.



Dernière édition par Irelia Alishina le Mer 13 Mar 2019 - 22:10, édité 1 fois
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Erik retint un rire, s’amusant du numéro musical de leur hôte à tous. Il en avait même claqué des doigts, en rythme ! Mais, sérieusement ? Que le Seigneur des Enfers se dandinant et chantonnant soit l’une de ses premières visions d’un monde des morts (il y en avait tant…) ? — S’il retournait un jour dans le passé pour se le confier, l’escroc ne se croirait pas lui-même. Et pourtant. C’était ce qu’il venait de vivre.

Enfin.

Le côté sinistre de la décoration se rappela rapidement à lui, et sa bonne humeur s'atténua. Des os, du cartilage, du sombre et du peu ragoûtant… voilà qui ne donnait guère envie de s’éterniser. Son accompagnateur — ou plutôt, celui qu’il accompagnait — ne semblait pas perturbé le moins du monde. Le jeune homme ne savait pas s'il devait s'en rassurer, ou au contraire, s'en inquiéter.

« — Dis Jimbo… t’es sûr que ces invitations, c’est pas un piège ? souffla l’escroc, décontenancé.
- Eh ? Pourquoi ? répondit son camarade avec perplexité.
- On est aux Enfers… tout est en os et… choses moins évocables encore, et… je ne sais pas pour toi mais tu te sens pas un peu..?
- Un peu moins en forme ? Si, mais c’est normal ici. Allez, viens. »

Soit. Si son camarade de divertissement ne pensait pas qu'ils finiraient en sacrifice avant la fin de la soirée... alors essayons de ne pas y penser. Le jeune homme avait réussi à se sauver d'un monde en train de s'effondrer ! Fuir les Enfers ne pouvait pas être pire, si les choses tournaient mal.

D’un geste de la main, le contrebandier lui indiqua les marches. Alpagués par un bookmaker en plein milieu de leur ascension, ils furent exposés rapidement aux combats prévus pour le premier tour, et à ceux qui allaient les livrer. « Loge VIP ! Faites vos mises, faites vos mises ! » Erik n’avait absolument pas suivi l’organisation de la Coupe Noire. Cela ne l'avait guère intéressé, et à dire vrai, il n’aurait jamais dû s’y trouver. Simplement, Jimbo avait obtenu des places VIP au cours d’une soirée de jeux avec un client régulier... et avait cru bon de l’embarquer.

L'escroc découvrait donc tout cet univers sur le tard, ignorant. D’un œil distrait, il lut les noms des participants pour la première fois, avisa les faciès et… tiens ? Kuro. Le visage l’intrigua.

N’était-ce pas ce môme qu’il avait croisé à Illusiopolis ? Qu’est-ce qu’il foutait ici, ce gringalet blond ? Eh. Notre ami soupira pour lui-même. Il devait arrêter d’adresser la parole aux inconnus. Sa mère avait pourtant cherché à le lui apprendre, dans une enfance lointaine. On ne sait jamais avec qui on échange. Un jour, vous pensez que ce sont de jeunes gens perdus, le lendemain, ils combattent dans une orgie de violence grandiloquente pour prouver leur supériorité martiale. Enfin. Pour l’encouragement, l’escroc misa vingt munnies sur lui, sous le regard inquisiteur mais amusé de son patron. Le contrebandier fusait, curieux : « Tu l’connais, niveau capacités ? Pourquoi tu mises sur lui ?
- .. je suis sensible aux efforts de la jeunesse, on va dire.
- Oh — il étira un rictus carnassier. Fais-moi donc un don dans c’cas, ça t’seras plus bénéfique ! »

Oh, oui, Jimbo était jeune. Mais Erik n’avait aucune envie de lui céder le salaire qu’il peinait déjà à obtenir. « Offre-moi un vaisseau, ou fais-moi un prix dessus. On verra après.
- Puis quoi, faire faillite ? C’est cher un vaisseau. T’en paieras jusqu’à la dernière pièce. »

L’escroc roula des yeux, avant de les poser sur le reste de la liste.

La liste. Il se figea — Jimbo ne put que remarquer son léger frissonnement.

« Oh, Erik ? »

Le contrebandier donna à son camarade un petit coup, au niveau du bras.

« Erik..? »

Un autre.

« Oh, dis… »

Mais l'intéressé n’entendit pas le reste. Tout s'était estompé.

Fabrizio Valeri.

MAIS QU’EST-CE QUE CE CON FAISAIT ICI ?!

Une crainte silencieuse le saisit à la gorge, immédiatement. Pourquoi ? Pourquoi jusqu’ici ? Il était AUX ENFERS !!! Même dans le monde des morts, sa vie de faux-prêtre venait le hanter ! Il crut voir la tombe d’Agon Wiley se rouvrir. NON ! Il comprima les sueurs froides qui remontaient son dos. Pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi ?! Et puis quoi, ensuite ?! Narantuyäa la mercenaire sortirait de derrière un pilier ?

Mais son inquiétude n’était pas seule.

Etait-ce… était-ce de l’agacement qu’il ressentait ? Mais... pourquoi ? Merde !T’as pas mieux à foutre que de venir te mettre sur la tronche aux Enfers, Valeri ?! se sentit-il grincer en son for intérieur. Prier Etro, reconstruire le Domaine, ou détruire des sans-cœur ?! Tout mais pas être ici !! Ses mains se crispèrent. Pour-quoi cet idiot était-il ici ?!

La réalité le rattrapait : si même ce gars était là, y aurait-il d’autres représentants du Sanctum ? Surtout, en croiserait-il ?

La loge VIP lui parut soudain de bien mauvaise augure. Comment allait-il se débrouiller ? Non, il ne fallait pas présumer, il jetterait un œil et — Jimbo lui foutu une tape sur le crâne, en un Pang ! magistral. Erik écarquilla les yeux, revenant au présent.

« — Oh ! Ca va ? La fatigue des Enfers qui t’rattrape ? questionna le blondin, ennuyé.
- Je… non…
- Tu viens de perdre deux tons… » dit-il, peu convaincu, avant d’enchaîner. « Bon. Finis de parier et on se pose. »

L’escroc prit une profonde inspiration. Il ne pouvait pas manquer l’arrêt cardiaque à chaque apparition d’un membre du culte ! Mollement, Erik misa tout de même sur son ancien confrère. Cinquante munnies sur Fabrizio Valeri, donc… T’as intérêt à m’rapporter quelque chose, sale gosse, pensa-t-il comme pour se rassurer. Se dire qu'il maîtrisait la situation.

Ils n’allaient pas se croiser, et il ne serait reconnu de personne.
… Erik demeurerait tout de même près de la porte de sortie.

Lentement, les deux hommes gravirent les marches qui les séparaient de la loge. Jimbo posa sur l'escroc quelques regards suspicieux ; son employé se faisait d'un coup étonnamment silencieux. Mais il finit par se convaincre que la fatigue des enfers était à blâmer pour cette perte d'engouement. Devant la porte, ils révisèrent leurs tenues, s’assurant d’être dans le thème. C’était une Loge VIP, après tout. Ils avaient tenté de se mettre sur leur trente-et-un. Ce serait donc : élégant sans fioritures pour Erik, un ensemble discret… et un costume blanc avec chemise bleue bien voyante pour son patron.
L’escroc poussa un long soupir.

« — Allez, souris ! Ca va être cool ! 
- Je sais ! lança-t-il avec un enthousiasme forcé. Allez. Rentre. »

Jimbo hocha la tête, ravi de voir son acolyte se ressaisir. Ils passèrent la porte, tandis que le premier combat s’annonçait. Le jeune homme salua les présents d’un sourire léger. Le contrebandier, pour sa part, applaudit sans ménagement à l'apparition d'écriteaux "APPLAUDISSEZ" bien visibles, tout autour de l'arène. Lui, était déjà dans l'ambiance, extatique.

Intendant contre héros oublié, hein ?
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Lenore grimpait les dernières marches la menant à la tribune réservée après avoir confié ses paris au diablotin qui en était responsable. Elle regarda le buffet d'un air à peine curieux. Elle n'en avait nullement besoin et doutait même que quelque chose soit vraiment comestible au vue des couleurs et textures étrangement mélangées. Elle ne souffrait plus de la fatigue, même celle des enfers. Un empoisonnement alimentaire ne l'aurait pas non plus déranger plus que cela, mais autant éviter de pareil désagrément. Elle rejoignit directement la balustrade où se penchait en équilibre précaire une jeune fille, trop vivante pour mériter son sort. Etait-elle volontaire? Qui de raisonnable pouvait donc descendre en enfers de son plein grès et s'y amuser autant? Son regard mima celui de la jolie brunette, observant les mimiques spectaculaires du Maître des Lieux. Loin des étoiles qui brillèrent dans le regard de sa voisine, celui de la rousse se contentait d'observer sans émotion, ne gardant que les informations importantes lors de la présentation des concurrents.

La mercenaire les connaissait plus ou moins tous, ce qui avait été utile pour placer ses pronostics. Elle en avait rencontrer, elle en avait combattu, elle s'était battus après de certains. Elle rêvait d'en voir perdre, massacrés sous les coups de leurs adversaire, humiliés publiquement par la présence de L'Eclaireur retransmettant le spectacles à travers les mondes. Et il y en avait un...

Un mouvement dans la périphérie de son champ de vision la fit se détourner du bord de la tribune. La caméra s'approchait, provoquant un vieux réflexe de son vivant. Elle tira sur sa capuche pour masquer un peu plus son visage, tournant le dos pour se diriger vers le fond de la zone, dans l'ombre du buffet. Quel intérêt désormais de cacher encore et toujours son identité? Son activité dépendait grandement de son absence de notoriété. Elle en avait toujours bénéficié, gagnant en liberté, en discrétion, en manipulation. Désormais elle vivait parmi ses ennemis, aux ordres du plus grand d'entre eux. Ils savaient qui elle était. Enfin presque. Ils ignoraient toujours une part importante de son histoire. Parce qu'ils ne cherchaient pas à le savoir et cela lui convenait.

Mais désormais, son esprit réfléchissait différemment. Elle se moquait bien d'être reconnue. Si elle pouvait entacher la Coalition Noire à se faire remarquer pour des méfaits. Puisqu'ils l'utilisaient pourquoi se priverait elle? Si les mercenaires bloqués hors de Port Royal pouvaient la reconnaître? Ce serait preuve qu'elle était toujours " vivante". Que le Centurio n'était pas éliminer. Que la "tête" du groupe exerçait toujours. C'était une occasion à saisir au final.

Lenore se saisit d'une coupe, esquivant un pseudo bellâtre en costume blanc et chemise bleu et son acolyte dans l'ombre, uniquement pour justifier sa présence au buffet avant de revenir près de la balustrade. De sa main libre et gantée, elle fit retomber sa capuche, dévoilant sa couronne de cheveux roux et sa peau pâle. Ses rétines émeraudes et or perçaient l'obscurité pour tombé dans l'arène. Sa présence perturberait-elle ceux qu'elle connaissait luttant pour la Coupe Noire? D'Ici, elle pouvait les observer. D'Ici, elle pouvait regarder de haut  ces incapables de la Coalition Noire. Ceux qui avait chercher à la détruire sans succès. Et il y avait celui...

Que pouvait-il chercher dans ce tournoi? Que pouvaient-ils tous attendre de la récompense, au delà du trophée?


"Que pensent-ils obtenir d'Hadès au final?" Murmura-t-elle inconsciente du volume de sa voix
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Ainsi, au pied des tribunes privées, les combats s’enchaîneraient. Irelia s’appropriant une nouvelle fenêtre sur la vie, investissant le balcon et n’accaparant son attention qu’à ce lieu, elle en venait à oublier qu’il ne s’agissait plus de la solitude de sa chambre.

Le verre vide à ses côtés, elle tournait le regard et identifiait les traits des têtes qui s’invitaient en ce lieu. La rêveuse ne savait où donner de la tête.

Ce public, auquel elle appartenait, manquait de la touche de folie que la Danseuse aspirait à découvrir. Hommes et femmes n’ayant que peu de fantaisie, à l’inverse d’un homme resplendissant par une tenue aussi brillante que la lueur des flammes jusqu’à un excès inapproprié, se contentant d’être un patchwork inattendu dans ce lieu insolite. Irelia ne participait pas à une quelconque innovation, conservant un short et son gilet, néanmoins convaincu de n’être que spectatrice et non actrice à cette scène.

Il ne fallait qu’une intonation pour la coupe de sa contemplation.

Cette invitée proche d’elle, à la tenue sortie des comptes, semblait parler à elle-même en l’attente d’une réponse.

Un iris curieux, la grisonnante, s’attardait sur cette chevelure qu’elle ne connaissait que trop peu. Il n’y avait qu’une question qui se dressait à la frontière de ses lèvres. Curieuse de découvrir si cette couleur venait d’un artifice à moins qu’elle soit née avec celle-ci.

Elle repensait aux filles de son ancienne troupe à San Fransokyo ayant adopté pareille couleur, pour l’unique but de briller par quelque chose d’aussi rare.

Ils ne sont peut-être pas là pour Hadès.
Esquissant un sourire, curieuse de lui poser cette question, paralysée par la retenue à attendre avant de parler de ceci. Une main leste sur les pierres, elle s’avançait avant de s’appuyer contre la pierre et fixer les iris qu’elle pourrait identifier à son tour.

Être sous les feux des projecteurs, avoir tous les regards rivés sur soi et être unique aux yeux des autres. Ils n’ont probablement pas d’autres raisons quant à leurs présence. Le souhait ? C’est secondaire.
Le doux songe d’être sur le marbre, devant toutes les caméras et aux côtés du maître des lieux. La rêveuse préférait s’imaginer en bas de la scène au lieu de prôner à ce genre de sommet.

À moins qu’ils veuillent faire l’intéressants et montrer à quel point ils sont forts !
Irelia se retournait, retrouvant le vide de la scène alors que les premiers combattants s’avançaient au coeur de l’arène. Toujours aussi volage. La rêveuse en oubliait presque sa discussion alors qu’elle s’attardait devant les deux visages, diamétralement opposé, uni pour distraire. Voici qu’elle s’en retrouvait presque envieuse.


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A quoi bon venir se faire charcuter dans cette arène, si ce n’était pour la récompense ? Sans surprise, l’escroc n’adhérait point au raisonnement de la demoiselle.

Ce n’était pas une question d’incompréhension : Erik avait d’ores et déjà rencontré une myriade d’individus en quête de reconnaissance et de renommée. Ce n’était pas son cas. La notoriété valait-elle le passage à tabac ? — De son avis, probablement pas.

Que pouvaient vouloir ces combattants, donc ? Quel souhait pouvaient-ils être si désespérés de voir se réaliser, qu’ils le demanderaient à une déité régnant sur un domaine des morts ? Une petite curiosité le gagnait : qu’aurait-il désiré, s’il avait remporté pareil tournoi ? Il n’avait ni l’objectif d’être richissime, ni d’être l’être le plus puissant des mondes. Il ne voulait diriger aucune province, baigné de gloire, ni n’avait d’enfant touché par une maladie incurable, et à secourir. Alors, quoi ?

Dans un soupir, il écarta cette interrogation : les idées qui lui vinrent l’embarrassaient au plus haut point, et il les condamna.

Le jeune homme posa un bref regard sur le terrain. Un adolescent aux cheveux argent, le fameux « héros, » se dotait de son… arme ? C’est une arme, ça ? Une aile de chauve-souris mutée au gothique et surplombée d’une minuscule aile de colombe ? Ca n’avait pas l’air tranchant, juste étrange ! Qu’espérait-il en faire ?
Oh, bien sûr, dans un multivers où, il en était certain, certaines lucioles pouvaient tuer des ours, l’escroc ne devrait même plus s’étonner de ce genre de choses. Et puis, la légende ne raconte-t-elle pas que les plus exceptionnelles des armes sont des clefs géantes ? Le combattant leva son bras vers le ciel, accompagné d’un commentaire décontracté de Jimbo, heureux de pouvoir prendre part à la conversation.

« Ou bien, certaines organisations veulent tester leurs champions ! J’espère que l’intendant de la Garde Noire va pas s’faire bouffer, ça la foutrait mal ! » Le contrebandier ne put retenir, sur la fin, un rire léger.

Fatale coïncidence, à peine avait-il dit ces mots, qu’une lueur étrange gagnait l’arène, émanant du garçon ! En une fraction de seconde, il était sur son ennemi, et en un souffle de temps, le représentant de la Coalition esquivait — mais non sans heurt ! Le sang gicla ; Erik détourna de suite le regard, dans un tressaillement nerveux.

Il n’aurait pas aimé être à sa place.

« — Ca part mal.
- T’avais misé sur lui ? demanda l’escroc en feignant un sourire.
- Non. Faut bien encourager les sauveurs sur le retour ! »

Voilà une réponse qu’Erik n’avait pas vue venir. Il ne connaissait pas à son patron une quelconque inclinaison, tant d’un côté que de l’autre, dans le conflit qui opposait la « terrible Coalition Noire » et la « vertueuse Armée de la Lumière. » Mais après tout, Riku avait manifestement quelques haut-faits à son actif. Miser sur sa victoire n’était pas bien surprenant, en y réfléchissant bien.

Avant que l’escroc n’ait l’occasion d’enchaîner, Jimbo se tourna prestement vers les deux dames s’imposant à leurs côtés. Il leur adressa un rictus amusé et charmeur, l’œil pétillant.

« Et vous ? Votre mise ? »
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« Ça ne serait pas la première fois qu’il se fait bouffer… » Murmura Lenore en repensant à la prestation de Jack contre elle. Serait-il là pour la gloire ? Impossible. Sa position dans la Coalition Noire était déjà prestigieuse et il n’en faisait pas grand-chose à part des abus violents et stupides. Sa réputation de paranoïaque n’était pas compatible avec le désir d’attirer les regards de mondes entiers. Mais le costume blanc avait raison. S’il perdait, il y laisserait plus de plumes qu’une oie rôtie.

L’idée leva le coin de ses lèvres en un sourire ravie que put capter la candide. A sa façon de parler, elle imaginait bien la jeune fille, exprimer ses propres désirs au lieu de ceux des combattants. Elle cherchait à capter son regard, elle le lui offrit, conservant son sourire pour paraitre plus agréable. Il n’était pas nécessaire de lui faire peur ou d’être condescendante avec elle.


«  Etrangement, je les connais presque tous. Même martialement parlant, entre ceux qu’elle avait combattu et ceux avec qui elle avait combattu. Il n’y avait que Septimus qu’elle ne connaissait que par les brêves de couloirs et les rumeurs ne le rendait pas différent de ces monstres de son nouveau groupe. Ils n’ont rien de la fraîcheur et de la générosité d’artistes. Il y a bien des arènes là-haut pour prouver sa force… Ils auraient peut-être dû commencer par celles-là. »

Obtenir la faveur d’un dieu était plus rare que le plus précieux des joyaux. Les candidats potentiels auraient dû être légions avec une telle prime. Elle ne pouvait pas croire qu’ils n’étaient là que pour la frime. Quel gâchis sinon.

Et si le costume blanc avait raison ? Un moyen pour les groupes de gagner des points sans guerre ? Peu probable. Tout tournait toujours à la tragédie quand les dirigeants s’en mêlaient… Et le rapport de force n’était pas respecté. Quatre coalisés ou affilliés, deux lumineux, un sanctumien et un mercenaire. Mercenaire ? Il avait ce blocus qui les isolait même si il en était étrangement sorti. Elle espérait vivement qu’il n’était pas là pour le compte de la Compagnie. Ses dernières paroles lui revenaient en tête lui faisant perdre son sourire sur le chemin de ses pensées.


« Vous les connaissez bien ? Là vous m’intéressez. Que valent-ils ? Ces deux-là par exemple ? »Le costume blanc la sortit de ses réflexions, d’un air complice.

« Oh non. Les paris du premier tour sont clos mais pas ceux du deuxième. Vous allez faire baisser les côtes si je vous dis tout. » Elle répondit d’humeur taquine, son sourire de retour sur ses lèvres, les yeux plissés moins par amusement que sous les flashs lumineux désagréables pour elle, même à cette distance. Le combat faisait déjà rage entre les deux protagonistes rythmé par les exclamations de la foule en dessous de la tribune VIP.

Une volonté, une vigueur, une rage qui les animait tous les deux mais qui s’épuisait rapidement. Et pourtant le caractère non létal du tournoi restait peu visible. Ils étaient un peu trop sérieux dans leurs touches. Elle observait attentivement l’échange, analysant les postures, les réflexes, l’envie de chacun. Bien que la tentation de voir Jack se faire martyriser était grande, elle avait misé sur lui et sa capacité à être imprévisible. Pour le moment, rien ne venait contrarier son pronostique.

Mais qu’attendait-il pour sortir son arme …
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Piquée au vif, la curiosité prenait le pas sur le bon sens de la rêveuse. Une pulsion suffisante pour qu’elle quitte son rôle d’observateur et s’attarde une fois encore à l’attention de la rousse.

Pour la plupart ?! Elle mimait la surprise, même si elle en demeurait impressionnée. Est-ce que vous voyager beaucoup, j’imagine que oui… En voilà une chanceuse.
Irelia ricanait un instant, détournant son regard du combat jusqu’aux deux types en fond de loge. Ils étaient étranges. Loin d’être effrayant, il semblait émaner une tension au centre de leurs gestes et paroles. Ce serait peut-être malpoli de ne pas répondre à la question que le Klein en puissance venait de poser. Un brin d’inattention et voici qu’elle se retournait à nouveau.

La tête sur le côté, elle ramenait ses mains en poche et mimant le geste d’être à la recherche d’un quelconque objet.

Ce n’est pas mon truc, les paris.
Elle haussait les épaules, guidant un air désolé jusqu’à ses traits.

Et puis, ma mère n’est pas vraiment d’accord de me laisser dépenser mon argent dans pareille idiotie. Être simple spectateur me suffit.
Un bruit sourd martelait ses tympans ainsi que le sol de l’arène. La Danseuse se précipitait, faisant abstraction de la politesse pour s’accaparer l’origine de pareil brouhaha.

Il ne restait qu’un Intendant et un nuage de poussière au coeur de l’arène. Les pieds de l’adolescente quittaient la sécurité de la loge alors qu’elle tendait ses bras, écrasant l’écart entre sa vue et la scène à la recherche d’une explication. D’où cela venait-il ?! Arthur était capable de miracle avec les oiseaux et son pinceau, celui-ci serait capable de dresser un désert au centre des enfers.

Du moins, c’était jusqu’à ce que la surprise la force à basculer en arrière, s’écartant du bon du héros avant que celui-ci ne tombe en disgrâce. Déjà, le combat s’achevait sur cela.

Il semblerait que vous ayez perdu, monsieur.
Irelia ne s’était pas retourné pour énoncer le fait, observant l’homme à la coupe pâle. Il était battu. Du moins, c’est ce qu’il semblait jusqu’à ce que deux étrangetés de bleu et de mauve évacuèrent les lieux. Maintenant, elle s’en mordait les lèvres de tristesse. Elle n’en avait rien vue, rien d’impressionnant en l’âme.


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Wow. Juste wow. J'avais maté les trois derniers combats parce que j'étais arrivé a la bourre t'sais. Je trouvais ça bien de voir ce dont les autres étaient capables, j'aimais bien. J'en connaissais pas mal genre l'aut' victime de la catastrophe des mères, ou le transsexuel du Sanctum. Et y'avait aussi des mecs que je connaissais pas trop comme Coubo ou le type en costard un peu vénère.

Bref j'avais maté tout ça sagement dans les gradins. J'avais pas pris à bouffer parce que putain mais ça avait l'air degueu, mention spéciale aux pop corn noirs qui sentaient la cendre. Nan vénère.

Mais alors je te raconte même pas l'nombre de brêles qui s'étaient inscrits. Fabri s'était clairement pas donné à fond, Famfrit nous avait foutu la honte... Brandon avait abandonné genre "j'ai mon mec qui m'attend à la maison". C'était un de ces souks. Encore ça va, James Bond était un peu showman ça dénotait avec le reste. Oh puis y'avait l'aut' là avec son masque à la con, putain mais insupportable. Vraiment j'te jure ! Je grinçais des dents en le voyant se foutre de notre gueule. Si je m'étais inscrit ca aurait pas éte la même compote. Nan, je regrettais pas de m'être pointé avec un portail.

Donc là c'était l'antracte. Les gens sortaient prendre l'air, d'autres restaient. Le buffet se faisait defoncer a vitesse grand V et je commençais à me demander si Hadès allait pas être en déficit avec son truc. Mine de rien il avait du investir le gars. En tout cas il devait s'éclater de ouf avec son sens... prononcé ouais... du spectacle.

Restait deux matchs avant la finale. J'avais rien parié jusqu'à maintenant pas trop sûr de mon coup. Restait Coubo contre je sais plus qui, et l'bal masqué contre le gars d'la Shinra. Le deuxième combat m'intéressait davantage en vrai. Ça promettait de la bonne baston comme on en fait plus. Le petit gars là, c'était mon favori.
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La jeune brune avait abandonné sa question sans même avoir obtenu de réponse. Son attention semblait rapidement accaparée par les joutes. Hélas, la lumière était vaincue par un chien fou. Un instant, elle espérait que leur véritable force se trouve dans leur nombre ou qu’ils n’avaient pas officiellement envoyé le meilleur d’entre eux.
« Désolée pour votre mise. » Répondit-elle d’un air détaché au costume blanc qui commentait la perte de l’envoyé de la lumière.

Elle n’allait pas fanfaronner sur ses gains, il n’y avait pas vraiment de quoi racheter un autre vaisseau. Vu les côtes, il fallait croire que la plupart des parieurs avaient plus espoir en la Coalition Noire. Etait-ce prophétique ? Se laisseraient – ils tous submerger par la force brute de ce groupe de malades psychopathes sans même bouger le plus petit doigt ? Plus d’espoir. Instinctivement Lenore frottait sa main gauche gantée.

Une pointe d’agacement naissait en elle, sans qu’elle n’en cherche la raison. Ses yeux suivirent les jeux d’équilibre de la gamine qui se penchait par-dessus le marbre surplombant le vide, en équilibre parfait. Une idée fugace. Lenore se voyait bien glisser discrètement derrière elle. La faire basculer d’un simple geste minimaliste et suffisant. La retenir in extrémiste par la cheville ?......... peut-être.

Il était étonnant que sa mère lui interdise les jeux d’argent mais pas les cabrioles ni les visites seule dans des mondes sinistres étrangers. Elle ne semblait pas vêtue de toges à la grecque.

Non… Lenore préféra reporter son regard irrité sur le combat suivant, méprisant Kuro au centre de l’arène face à l’instructeur ancien maitre de la keyblade qu’était annoncé. Septimus. Elle comptait bien ne pas perdre une miette de ce combat et de ce combattant-là. Cela pourrait peut-être lui être utile à l’avenir.

Elle grimaça lorsqu’il fit apparaitre un immense insecte grouillant et dégoutant. Elle étudiait ses gestes, ses postures, son équilibre approximatif qui n’avait pas encore tout à fait pallié à la perte de son bras. Kuro privilégiait ce détail. C’était loin d’être idiot. Dommage qu’il n’avait pas l’endurance et le savoir martial suffisant. Mais surtout il y avait quelque chose d’étrange dans cet échange. Justement le fait que ce soit davantage un échange et non une confrontation. Il y avait quelque chose de retenu, moins du côté de Kuro que de Septimus. Elle s’approcha un peu plus du rebord de la loge vip, étudiant le combat en se questionnant sur la relation de l’un à l’autre. Elle allait devoir étudier cela à son retour à la cité du Crépuscule. Il y avait peut-être là une pierre à l’édifice du groupe sur laquelle jouer.


« Ne vous attendrissez pas sur ces deux-là, surtout. Aussi jeunes soient-ils, ce sont déjà des assassins. Ils ont même choisi leur sort. » Dit-elle à la jeune étourdie. Elle qui semblait s’être attristé avec empathie pour le perdant du combat précédent, que pouvait-elle penser de ces deux blonds aux visages presque innocents ? Ils possédaient déjà plusieurs squelettes dans le placard, elle le savait bien. Elle s’attarda sur le mage. C’était sa faute si elle n’avait pu s’échapper à temps avec les princesses. Sa faute si elle était morte. Elle comptait bien le lui faire payer tôt ou tard.
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L’adolescente tournait la tête, observant avec une certaine curiosité les deux combattants qui s’invitaient dans l’arène. Elle reconnaissait une similarité, un rien, pas grand-chose avec le nommé Septimus et le Poète découvert à sa vie nouvelle. Un ton, un regard à moins que ce soit un geste. Avide de bizarrerie, elle s’en allait au vide et tressaillait sous le geste qui risquait de la mener jusqu’à l’arène. Il ne pouvait s’agir de cela. Elle laissait l’idée s’échapper aux râles de l’affrontement.

Des assassins ?
Elle allait en reculant, ressentant le sol des loges à ses pieds alors que son visage s’adonnait à la confusion. L’étrange sensation d’avoir soupçonné Arthur, le redécouvrir à la vision du manchot, s’en allait guider une frustration toute singulière à ses joues.

C’est juste un gosse, il ne doit pas être capable de grand-chose. À moins qu’il soit pareil à Grudge. Il n’est pas aussi pâle, et il est blond. Est-ce que…
Fendue au coeur de ses pensées, elle assistait à ce coup de poignard qu’il adressait à son adversaire. Cette lame plantée, les coups échangés et une hargne entre deux entités.

Il manquait une touche, un coup de pinceau pour offrir la superbe à ce tableau.

Alors en face de cela, elle n’en éprouvait le moindre désir d’y assister ou d’ajouter quoi que ce soit. Désapprouvant les actes par l’oubli, guidant son histoire à reprendre l’attention du serveur et du buffet. L’un ou l’autre semblait prédestiner à n’offrir qu’une maigre destination aux iris de la rêveuse. Par bonheur, il suffisait que les acclamations et les désapprobations du public. Un regard distrait, elle assistait à défaite de la chimère de Poète pendant qu’un diablotin se chargeait de débarrasser l’éventreur. Il n’en fallait pas moins pour qu’Irelia retrouve son statut d’observatrice curieuse.

Pour peu qu’elle ignore que l’un ou l’autre s’en retrouve à poignarder sans rancune.

C’est un chevalier ?!
Un temps venait de s’écouler, vide d’intérêt et d’image pour se rassasier aux iris d’une rêveuse. Jusqu’à l’instant où apparaissaient rivet d’acier et bouclier. D’un bond, elle déposait sa paume sur la rembarde et glissait ses jambes en offrande au vide. Elle gardait ses mains à la pierre, soutenant l’entierté de son mouvement à la force de ses doigts. Il semblait qu’elle se guide à toujours se guider vers le centre des tensions.

Cheveux aux vents des Enfers, elle cherchait à comprendre ce qui ce symbole de vertu que seuls les livres acceptaient à lui offrir.

Lui aussi, vous le connaissez ? Vous pourrez me le présenter ?
Avide, curieuse, ignorant qu’il ne suffisait d’un rien pour qu’elle s’en retrouve à l’embrasser.


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Voir Kuro se faire tabasser aurait dû être intéressant, dommage que son adversaire n’y ait mis aucun cœur à l’ouvrage. Un abandon ? Ici ? Quelle hérésie ! Lenore souffla du nez, désappointée. De quelle mauvaise tragédie à la Grecque venait donc cet ancien membre du Consulat ? Un vague souvenir d’une rencontre avec leur chef de meute lui fit rouler des yeux. Les membres de ce groupe ne savaient que la décevoir ou l’agacer… Sauf le panda.

La jeune fille semblait avoir timidement détourné son attention de leur cas à la mention de leur rôle au sein de la Coalition Noire. Au moins avait-elle réussi à ternir leur image auprès d’une future ex-fan. Elle boudait le spectacle, désapprouvant ce qu’elle avait vu même si rien parmi la loge ne satisfaisait son regard. La gamine était…. Rafraichissante. Sa recherche constante d’équilibre précaire et son incapacité à se concentrer lui rappelait vaguement quelque chose.

Le combat suivant prenait place. Le regard mordu d’or de la mercenaire se fixa. Il y avait…
Hadès annonçait leurs noms et leurs exploits. Lenore apprenait en même temps que la populace la mort de Surkesh… des mains de Kurt…. Pour sauver les mercenaires qu’il comptait dévorer, sans cœur qu’il était. Elle ferma un instant les yeux, digérant les informations. Une seule question se posait dans son esprit… Depuis quand ?
Son esprit s’échauffait, tournait, étudiait les nombreuses ramifications que ces nouvelles provoquaient dans ses projets, dans son histoire. Elle entendait de nouveau les dernières paroles de monsieur Brown. Etait-ce de ça qu’il parlait ? Elle allait devoir discuter de nouveau avec lui. Elle rouvrit les yeux déplorant la perte de Surkesh, aussi mauvais qu’il pouvait être et maudissant son incapacité à se contrôler. S’il l’avait prévenu, elle se serait arrangée. Quel imbécile. Elle plissa le nez avant de mettre ceci de côté. Ce n’avait plus d’importance … pour le moment. Le combat était bien plus prometteur.



« Le chevalier… Son regard se déporta un instant, un sourire s’esquissant un instant avant de se draper de nouveau de sérieux ou d’apathie. Je l’ai connu moins habillé. Elle ne l’avait croisé qu’ici même pour une autre aventure et il avait choisi d’y venir sans armure, elle ne mentait donc pas. Je vous le présenterai peut-être, si j’y gagne quelque chose en retour. »

Ses yeux gagnèrent une étincelle de vie et harponnèrent ceux de l’ingénue le temps d’une seconde avant d’en revenir à l’arène. Les deux combattants engagèrent le combat. Sans atour, sans détour, sans douceur.

Badoum.

Elle observait les gestes, les tactiques, la conviction que chacun y mettait. Son regard s’abreuvait enfin d’un combat de qualité, entrainant, entêtant, stimulant. Son sourire se dessinait de nouveau alors que son regard ravivé effeuillait chaque mouvement. Elle s’imaginait à leur place, le regard plongé dans celui de…
Badoum. Badoum.

Les coups violents résonnaient sur les murs d’os et de pierre de l’arène. Le public répondait avec ferveur, la clameur d’un combat épique digne du Colisée en surface s’animait enfin dans ce lieu de mort. L’excitation gagnait sa comparse observatrice. Elle ne cessait de gigoter.


« Prenez donc une chaise… ou deux… pour jouer les funanbules sur le bord du garde-fou. Ironisa-t-elle. Vous avez l’air en manque d’exercice. Votre mère doit faire une crise cardiaque à chaque fois qu’elle vous voit vous balancer dans le vide, au travers de l’Eclaireur.» Elle hocha la tête vers l’étrange machine volante qui transmettait le spectacle aux autres mondes. Elle ne parvint pas à cacher une touche d’amusement à sa voix.

Elle avait dû faire mouche. L’adolescente, boudait peut-être, mais se tenait au moins tranquille quelques secondes. Mais désormais c’était la rousse qui peinait à garder sa position. Elle trépignait. Ses souvenirs de combats auprès de Brown lui revenaient en tête. Un bruit sourd martelait dans son esprit. Etrangement déplacé.

Badoum. Badoum.

Encore un mouvement. Ses lèvres faillirent cracher un cri d’agacement. Allait-elle finir par arrêter de gigoter à la fin ! Elle distrayait la mercenaire au plus mauvais moment ! Mais le mouvement dépassa son regard, continua dans un éclat fugace vers l’arène, bien trop petit pour que ce soit la jeune fille qui se jette dans les bras du chevalier de si haut.

Badoum.

Son souffle se figea dans l’appréhension alors qu’elle tournait de nouveau la tête vers le combat, trop tard pour réagir à cette arme propulsée. Elle toucha. Mais ne provoqua qu’une nouvelle chance pour le chevalier de réagir.

Son souffle s’échappa de ses lèvres, soulagée par la tournure de l’évènement. Ses sourcils se froncèrent, son regard haineux lui fit tourner la tête vers l’immonde empaffé responsable du jet de cet objet depuis la loge VIP. Il lui tournait déjà le dos, quittant les lieux après son méfait. Devait-elle le suivre ? Lui briser les doigts ? Les genoux ? Pour avoir osé intervenir ? Son acolyte en costume blanc semblait tout autant désemparé par la réaction spontanée de ce fuyard.
La chaleur du tumulte de son esprit se dissipait doucement. Le martèlement se tut, la concentration brisée. Non, il valait mieux faire profil bas pour le moment. Elle ne voulait pas raté la suite du tournoi. Surtout pas maintenant.
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Putain de merde ! Erik ne participait même pas aux combats, et pourtant ce tournoi allait avoir sa peau ! Un exploit, un vrai ! Bravo, Hadès ! L’escroc avait survécu à la Cité du Crépuscule, puis à Illusiopolis, et enfin aux tentatives de meurtre de la hiérarchie du Sanctum (tant par abus de paysans, que par envoi dans des lieux sordides)… et le simple fait de se rendre à un événement sportif allait causer sa perte. Erik s’énervait, à défaut de trouver meilleur sentiment pour couvrir la panique stupide qu’il venait d’illustrer, et dont il ressentait encore les griffes agrippées à son dos tendu.

Le combat se poursuivait. Sans le voir, il l’entendait. Ou plutôt, percevait depuis le couloir qu’il avait gagné, les cris excités d’une foule enthousiaste. Fabrizio Valeri n’était donc pas décédé. A la bonne heure ! Bien ! Tu pourras retourner faire chier ton monde, Valeri ! Filer la belle vie à la campagne, draguer des paysannes et boire sur les remparts ! Merde ! Pourquoi allait-il jusqu’à s’emporter contre celui-là même qu’il avait eu le réflexe idiot de vouloir… quoi ? Protéger ? Empêcher de crever ? Ah. Ah. Ah. La bonne blague. Protéger, mais bien sûr ! Arrête de te raconter des histoires, sale con ! Il s’était ridiculisé, et accessoirement foutu dans la merde. Un point, c’est tout. Une vive frustration vint le piquer. Il ne souhaitait ni l’analyser, ni la retenir. « Putain ! » — Son poing frappa le mur, à seul but de défoulement.

… mauvaise idée. Le jeune homme se rétracta immédiatement au contact la matière sinueuse et suppurante qui composait le bâtiment, et qui s’immisçait entre ses doigts. Dégueulasse ! C’est dégueulasse ! pestait-il. Il essuya sa main sur son pantalon. La surprise avait eu pour mérite de briser son irritation. Son souffle repris, Erik sentit à nouveau quelques sueurs froides descendre le long de son dos.

Son visage avait peut-être été filmé. C’était pas bon. Pas bon du tout. Lui qui n’aimait pas tant l’attention, il avait bien joué son coup, c’était certain ! L’escroc se rejouait la scène au ralenti. Il s’entendait même encore prier en son for intérieur — « Etro, toi qui sait. Toi qui vois. Aide-moi à faire quelque chose. N’importe quoi ! » — tandis qu’il repérait le saladier, puis qu’il cessa de réfléchir.

Ridicule. Juste ridicule. Il expira longuement. Si la déesse existait réellement, peut-être lui aurait-elle évité d’être ainsi repéré ! Soyons fous ! Deux années de loyaux services, est-ce que cela ne valait pas une petite aide occasionnelle ? Peu convaincu, Erik s’anima toutefois d’un sourire sarcastique. Les gens finiraient par oublier ses traits, pour ceux qui ne le connaissaient pas. Les autres seraient peut-être surpris, ou le moqueraient un temps. Puis quoi ? S’il avait quitté le Sanctum en de mauvais termes, encore ! Il aurait de vraies raisons de s’inquiéter. Mais il était parti Apostat. Un statut tout à fait réglementaire, qui se valait bien mieux que : « individu de peu de moralité ayant volé l’identité d’un prêtre. »

Il n’avait pas de quoi paniquer, donc. Il affronterait cette mauvaise passe, comme il avait affronté toutes les autres. Jimbo lui poserait peut-être quelques questions, mais rien qu’il ne saurait esquiver.

Ô, comme Erik aurait aimé conserver cette tranquillité relative.

Mais il y avait quelque chose d’autre.

Alors qu’il s’esquivait, l’escroc n’avait pu qu’apercevoir brièvement la demoiselle rousse qui l’avait fustigé du regard. Sur le coup, il s’en était bien fichu, pour être honnête. Il n’avait pas l’esprit prêt à s’en interroger outre mesure. Et puis, son coup d’éclat valait bien quelqu’inimitié.
Et pourtant. Il y avait quelque chose… quelque chose dans son air… mais aussi… ailleurs. Sa voix. Elle lui semblait familière, non ? Mais d’où ?

D’où, oui ?

Il réfléchissait. Puis saisissait.

Ah.

De . Ca y est. Il s’en souvenait.

L’âme d’Erik lui sembla s’échapper de son corps, en un ultime soupir.

Evidemment. Le Palais des Rêves. Gé - ni - al. Narantuyäa la mercenaire n’était certes pas sortie de derrière un pilier, mais c’était tout comme. Il reconnaissait la rouquine qui avait cherché à éveiller les consciences de nobles dont on se jouait. Un discours qu’il avait à peine entendu. Il n’avait, cependant, pas manqué son recyclage en hochet pour Maréchal de la Lumière. Roxas l’avait saisie, la traitant ensuite comme une arme improvisée — battant tantôt le sol, tantôt un autre. Et elle n’y pouvait rien.

Y repenser le fit frissonner.

Non. L’escroc ne partit pas dans une nouvelle colère ; il ne se teint pas d’agacement, tout en réalisant une fois de plus que le Destin paraissait vouloir se moquer de lui. Il avait déjà trop donné de cela, ces dernières minutes.

Il s’assis, toutefois, sur les marches montant vers la loge VIP. Le combat n’étant pas tout à fait fini, nul n’y circulait. Il était donc seul avec lui-même. Seul, avec de mauvais souvenirs. Les souvenirs d’une mort qu’il avait effleurée. Erik voulut fermer les yeux, un instant. Mais il se retint. Inutile de donner plus d’espace à ces sombres pensées. Voir les marches, voir cet endroit immonde… voilà qui le tiendrait quelques peu dans ses chaussures, et ne le renverrait pas dans cet obscur bois, où il avait manqué de se vider de son sang ; ou dans ce vaisseau cabossé, où il était, alors, entouré de corps inanimés, et avait cru voir la lumière au bout du tunnel. Sa mâchoire se crispa.

Autant le dire, le jeune homme ne recommanderait pas le Palais des Rêves comme destination de vacances… encore moins aujourd’hui. Le monde avait sombré, après tout. Mais il s’en était sorti, de ça aussi ! De quoi pouvait-il encore avoir peur, sérieusement ?

Ses yeux se perdirent sur ses mains.

Elles tremblaient sensiblement, plus honnêtes qu’il ne l’était.

« … j’suis maudit, put… rée. »

« Maudit ? T’es l’seul maître à bord, tu sais ! »

L’escroc pivota, détaillant celui qui l’avait rejoint, et dont la voix lui était tout à fait connue : son patron. « C’est un peu facile de rejeter ça sur une force supérieure. Tu t’es fait ça toi même ! » ajouta-t-il d’ailleurs, presque moqueur.

« — Roh ta…
- Ma ?
- Rien. »

Inutile de chercher à irriter le contrebandier.

« — Qu’est-ce que tu fiches ici ? interrogea néanmoins Erik.
- Le combat est clairement sur la fin. Puis, je t’avoue, l’idée de voir ta tronche après ce coup-là me faisait bien rire !
- Ah, donc c’est pour te payer ma tête.
- T’aurais préféré que ce soit pour te demander ce que c’était que cette merde ? J’ai oscillé entre les deux. Pour être honnête. Et puis je me suis dit que c’était surtout très drôle. Enfin, félicitations ! Tu vas marquer, j’en suis sûr ! »

Jimbo s’emporta, sur ces mots, de quelques applaudissements qui résonnèrent faiblement dans les escaliers. Il s’approchait tranquillement. Erik tâchait, pour sa part, de déchiffrer son expression : il n’était pas énervé, non. Heureusement. Cependant, l’escroc voulait bien croire qu’il avait failli l’être. Le lancer de saladier de son employé était, après tout, un cri d’attention qu’il n’aurait jamais su voir venir. Entre s’agacer de n’avoir pas eu de contrôle, et s’amuser de ce pétage de plombs en règles, il n’y avait pour le contrebandier qu’un (petit) pas. Erik se fendit d’un sourire amer. « Certainement, siffla-t-il. Même si… vu certains regards que je me suis pris, je vais pas retourner dans la loge.
- Et quoi, te faire prendre à parti par tous les esprits et les vivants qui vont se balader dans les couloirs d’ici… oh, même pas une minute ?
- … j’y avais pas pensé.
- Aaaah… j’aurais dû te laisser en fait. Ca aurait été amusant de voir dans quel état je t’aurais retrouvé au RERC. »

… s’il l’avait retrouvé au RERC. En effet, si certains esprits avaient, à son égard, la même envie de meurtre que la rouquine, l’escroc ne doutait pas de finir plongé dans le Styx avant la fin de la journée.

« Putain mais t’es vraiment pâle comme un mort ! » renchérit son patron, arrivé à son niveau. Erik roula des yeux, haussant les épaules, cherchant à évacuer le sujet : « La fatigue des Enfers, j’imagine. »

« — Mouais. On va dire que tu voulais sacrément le voir gagner, ton poulain…

Bon, hop, debout. Comme j’ai encore besoin de toi… on va faire en sorte que tu finisses pas dans un mur, cadeau des supporters de Brown.

- On file, du coup ? demanda l’escroc, touché par l’espoir d’écourter son expérience infernale.
- Quoi ?! — Jimbo ouvrit de grands yeux ronds. Et louper le reste des matchs ?! Non. J’ai gagné nos places. T’assumes ta connerie. Mais… j’ai un plan. »
— — — — —

Erik ne savait pas s’il devait être reconnaissant, ou dépité. Pour sûr, personne ne le reconnaîtrait. Son patron s’en était assuré, avant de le laisser afin de regagner la loge VIP. Débarrassé de sa veste et de sa chemise, l’escroc rejoignait les gradins vêtu d’un sweat-shirt bleu cousu d’un « HELLCOME. » Les lettres rouges, stylisées de petites flammes ça et là, surmontaient un Hadès extatique.

Ce n’était pas tout.

Son visage était dissimulé derrière un masque en papier mâché ; à l’effigie de Kurt Brown, en plus ! … Quel mauvais goût. Jimbo était bien fier de son coup. La chose faisait juste peur, avec ses yeux découpés et sa forme très approximative ! Erik se trouvait, aussi, désormais paré d’une superbe écharpe « Hell Fantasy » sur laquelle Hadès réécrivait l’histoire en étranglant un à un les dieux de l’Olympe. Voilà qui était tout à fait charmant.

Le match suivant allait bientôt commencer. Fabrizio avait perdu son combat, mais respirait encore, du peu qu'il en saisissait. Bien. A défaut de rejoindre la loge, le jeune homme devrait s’imprégner des prochains matchs depuis le tout public. Il prit place calmement. Qu’importe ce qu'il verrait. Il se sentait vidé. Après les trois arrêts cardiaques quasi-consécutifs qu’il avait subi, plus rien ne pourrait l’atteindre, n’est-ce pas ?
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Elle en restait figée à sa position, oubliant son jeu d’acrobatie et en restait bloquée. Observatrice, elle aspirait à être de la partie et fixer les acteurs de la scène. Pourtant, en cette pièce, elle s’en retrouvait hébétée.

Qu’il s’agisse des réflexions de sa comparse de loge ou simplement de la teneur du spectacle.

Le chevalier, n’ayant d’autre valeur que son titre, patientait à chacune de ses frappes. Est-ce qu’elle imaginait le souffle de ses rares coups ? Il semblait qu’il était capable de briser les murs eux-mêmes ! Il avait perdu l’éclat à la disparition de son arme et il émanait toujours autant de lumière en son être.

Irelia venait à s’en demander si la chaleur à ses joues s’apparentait à la remarque de sa voisine ou à l’échange auquel elle assistait.

Il va y parvenir !
Le saladier, obole venue des cieux et prolongeant la scène d’un acte supplémentaire. Elle réalisait que trop tard le défilement de l’aiguille, remerciant le participant inopportun alors qu’il avait déjà disparu des banquettes.

Alors vint le temps de l’hécatombe, lorsque le chevalier se retrouvait allongé et qu’il ne désirait plus à se relever.

Oh… Il semblerait qu’il soit nécessaire d’attendre avant de pouvoir envisager de rencontrer Fabrizio, le temps qu’il se remette. Le pauvre.
Voici que le diablotin traînait le perdant et que le gagnant s’en allait.

Triste, d’apparence, elle reculait d’une pair de pas et s’agrippait au bar à la commande d’un autre jus de pomme. Unique récompense à son rôle de spectatrice. Épaules basses, elle en revenait et croisait ses bras en s’y posant. Deux iris absents, bondissant d’un attrait au second sans relâche.

Par chance, le maître des lieux en venait à chasser la morosité et a annoncé le dernier spectacle.

La rêveuse arquait un sourcil, observant cet amas de métal pour en chercher le même intérêt qu’elle avait éprouvé pour le précédent. Il rimait, en elle, un grand vide et semblable à l’excès de cette armure. De l’autre côté du terrain s’en trouvait une figure à l’allure bridée d’un masque. En sa qualité de spectatrice, elle s’en retrouvait déjà éreintée et s’en allait à évité la suite.

L’oeil triste voyait déjà la silhouette fluette au tapis, l’oeil curieux s’en allait à deviner par quel procédé. 

Un élément venait à l’intriguer, celui qui guidait le gringalet à embrasser les cieux. Suspicieuse, elle en venait à observer ce qui se produisait aux pieds de l’arène. L’aisance à léviter, la façon dont elle se séparait de ce qui s’amenait à lui et cette question d’imaginer ce qui l’emmenait à agir ainsi. Tout se déroulait à ses yeux et une envie se glissait à ses songes.

Elle s’inquiétait en observant sa voisine, laissant son bras au vide avant d’attirer son attention à l’arme du guerrier.

Un étrange jeu de doigt, glissant les uns envers les autres et s’appropriant l’idée d’une sensation. La sensation du cuir, la lourdeur qui s’en dégageait et la volonté la diriger. Au milieu du combat, la lance trépidait aux sons des envies de la Danseuse alors qu’une unique idée se dessinait à son esprit.

Irelia serait capable de jouer de ceux-ci sans avoir à l’empoigner, jouer de la gravité à la force de son esprit. Ou même, de danser aux côtés de l’acier poli.


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Le calme se saisit de nouveau de Lenore à la fin du combat violent qu’avaient mené Fabrizio et Kurt. Ni l’un ni l’autre n’avait démérité. Son corps en revenait à son apathie mortuaire, ses yeux perdirent leur éclat. La tension dans son esprit et dans ses muscles l’avait quittée d’un dernier long soupir. Elle ne se posait pas la question de savoir pourquoi, cela n’avait pas de réel intérêt. Que l’un ou l’autre l’emporte pour la suite du tournoi, elle n’y gagnerait rien de plus que quelques munnies. Pas de quoi s’emballer de la sorte donc. Mais son corps avait réagi sans réflexion, par souvenir du passé certainement, perdant déjà tout son intérêt désormais. Et l’autre con, là, avait fuis la loge de toute façon.

La jeune fille s’était finalement calmée, déçue de voir son champion succomber. Le dernier combat du premier tour s’avançait sans attiser autant son regard. Il y avait là l’apprentie de Death contre un garde en armure lourde et une lance. Lenore avait parié une fois de plus sur la défaite de la Lumière, connaissant les talents cachés derrière le masque. Très vite, celui-ci s’envola hors de portée. L’armure ne pourrait rien sans utiliser la magie, et comment le ferait-il, ses geste bridés par le poids de ferraille qui l’enfermait.

Pourtant son bras était fort et sûr alors qu’il anéantissait les monstruosités non morte auxquelles l’Innomable faisait appel. La rousse grimaça de voir les talents de Death si bien maitrisés en son apprenti. Les morts devaient restés à leur place. Cette magie-là lui répugnait alors même qu’elle en était le parfait artefact. Le soldat n’était pas déméritant, mais ne pouvait que subir et tôt ou tard… Il avait pourtant failli toucher et comme Lenore aurait voulu voir la pointe de la lance faire tomber au moins une goutte de ce sang maudit sur le marbre de l’arène.

La masquée faisait son spectacle, retransmis par l’Eclaireur dans l’ensemble des mondes. L’impact que celui-ci allait avoir sur les spectateurs ne serait pas anodins Elle reconnaissait à la Coalition Noire un coup de maître. C’était d’autant plus agaçant de les voir afficher leur supériorité ainsi aux yeux de tous ! Comment ne pas trembler devant la terreur qu’invoqua l’apprentie de Death ? Un géant d’os qui semblait pouvoir même atteindre la loge VIP. Lenore plongeait son regard dans le vide des orbites de celui-ci, à sa hauteur.

Puis un autre. L’homme de la Lumière lui attribuait un comparse à son allure. Un géant venu de nulle part, en armure et muni d’une chaine avec une masse se dressait des eaux apparues de nulle part. Lenore observait cet art impressionnant. L’invocation répondait aux gestes de sa miniature détruisant son ennemi avec une efficacité remarquable. Dommage que son temps ne soit si compté. Il aurait pu renverser la tendance de ce combat couru d’avance. La masquée se retrouvait repoussée, débordée. Malheureusement ce geste de désespoir avait couté tout ce que l’armure avait et il s’évanoui avant de pouvoir profiter de ce revirement de situation.
Le premier tour du tournoi prenait fin le souffle des spectateurs coupés. Sur les quatre combattants victorieux, trois étaient affilié à la Coalition Noire. L’esprit de Lenore ruminait d’un grognement interne. Mais tout n’étais pas perdu…. Il y avait encore…
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Il y avait encore : le chef des oppresseurs crépusculaires, le môme, le taré aux zombies et… celui sur lequel Erik avait balancé un saladier à la noix. L’escroc soupira longuement, tout à fait déconnecté de l’excitation ambiante. Après une petite heure de repos, où tout un chacun était allé et venu, les combats allaient finalement reprendre. Lui, n’avait pas bougé de son siège. Il attendait tout simplement que cela se termine. Il profiterait du spectacle, oui, mais avec ses distances. Hors de question d’être l’auteur d’un nouveau coup d’éclat.

Jack Inèrsse contre Kuro. Un combat mené dans l’obscurité. Comme les autres, Erik s’était muni des lunettes à vision thermique distribuées par les démons au service d’Hadès. Combien le dieu avait-il dépensé afin d’organiser cet événement ?! Un tel équipement avait son prix ! Surtout en ces quantités.

L’escroc se prit à s’imaginer dans l’arène, devant se battre à l’aveugle. Sans pouvoir se repérer, il aurait été bien emmerdé — il l’avouait volontiers. Contrairement à certains mages, il ne savait pas ressentir la présence d’individus autour de lui, et encore moins les situer clairement dans l’espace. Et… s’il en croyait les déplacements hasardeux de l’intendant… lui non plus. Ce n’était pas forcément une mauvaise nouvelle pour le petit blond qu’Erik avait soutenu au premier tour : manifestement, il avait trouvé le moyen d’entrer dans les petits papiers de son adversaire. Et pas en bien.

Ceci étant, si l’intendant continuait de frapper dans les murs à tout va, Kuro avait toutes les chances de s’en sortir en rusant. Et il s’y attelait ! Un sort par-ci… un bout de marbre par là… le jeunot exploitait le terrain du mieux qu’il le pouvait. C’était sans compter sur l’imprévisibilité de son opposant : qui… qui se met à souffler de cette façon lorsqu’il dort ?! Qui se débat ainsi ?! Lui, vaut mieux pas l’avoir comme colocataire, pensait l’escroc tout en plissant un regard désabusé. Les participants à ce tournoi étaient décidément tous des phénomènes.

Un coup de foudre, un pic de glace… Jack errait désormais. L’action retombait, la foule attendait. Erik en entendait certains s’agacer, dénués de patience. « QU’ILS SE FOUTENT SUR LA GUEULE, MERDE ! » en hurlait un ! Un instant moins sanglant, et ils en oubliaient toute la tentative de stratégie de l’un, et le désavantage terrible avec lequel jouait l’autre. L’escroc, tout aussi silencieux qu’il était, savait pour sa part respecter les limites avec lesquelles les deux combattants composaient.

Enfin. Les respecter.

L’image de l’intendant, cognant dans un mur comme un dératé, lui revint. Erik la chassa. Ce n’était pas bien glorieux. Il regrettait presque de n’avoir pas misé de nouveau sur le garçon.

Un type, assis à quelques sièges de lui, se leva. Il n’y prêta pas plus attention, se décalant légèrement afin de lui laisser le passage. Que voulez-vous ? Ce type de combat n’était pas pour tout le monde. L’escroc s’était promis de ne pas s’investir émotionnellement. Pourtant, cet affrontement piquait son intérêt : il se demandait réellement comment celui-ci allait finir. Le premier combat de Kuro avait été comme une passe d’armes entendue, et son adversaire, bien supérieur, s’était retiré de la compétition. Face à Jack, l’intendant de la terrible Garde Noire, il paraissait tout à fait condamné. Pourtant, il n’en démordait pas, et profitait de tout l’avantage que l’obscurité pouvait lui garantir.
Entre l’un, supérieur en expérience et en puissance, et l’autre, s’armant de pièges et stratagèmes, qui l’emporterait ?

La réponse viendrait.

Jack allait, Kuro rampait… puis…



Le jeune homme fronça les sourcils : n’était-ce pas un troisième gusse qui venait de rentrer dans l’arène ? Mais… si ! De loin, et avec les lunettes à vision thermique, difficile de discerner ses traits. Il n’avait pas l’air bien grand, simplement. Un autre petit gars ? Le multivers brise vraiment des jeunesses… L’inconnu partit directement vers Jack : le fauteur de troubles savait ce qu’il faisait, c’était certain. Une tape de-ci, de-là… mais pourquoi était-il là ?

Cette interrogation n’eut pas le temps d’aboutir : d’un coup, d’un seul, l’escroc vit Jack partir. Projeté à distance par un simple coup de poing !

C’est qui ce malade ?! Et il se dirige vers le gamin ! Erik se sentit soudain se crisper :  voilà ce qui arrivait, dans un tournoi avec si peu de règles et d’encadrement !

« NEW CHALLENGER ! » entendit-il, comme tous les autres.

Ses voisins hurlèrent, se levèrent de leurs sièges ! Voilà, le divertissement qu’ils attendaient ! Voilà, l’action ! Voilà, la violence ! Ils n’attendaient que ça ! Rien de moins ! Pourquoi les avoir fait patienter ?! Quelques uns protestaient, pestant quant à leur mise, il est vrai — mais la majorité des spectateurs, morts depuis longtemps, n’avaient guère de munnies à parier ! Ils n’étaient là que pour l’attraction… et elle venait de prendre un nouveau tournant.

Erik, cependant, ne partageait pas leur engouement extatique, ou colérique. Il regardait dans le vague, observant l’arène sans vraiment percevoir ce qu’il s’y passait. Il réfléchissait. Cette voix… il avait entendu cette voix. Il en était certain.

— Après les trois arrêts cardiaques quasi-consécutifs qu’il avait subi, plus rien n’aurait dû l’atteindre, n’est-ce pas ?

Ne jamais dire jamais. Son cœur sauta une mesure.

Oh oui, Erik avait déjà entendu cette voix.
Comment l’oublier ?

C’était celle de Roxas. Le « Maréchal de la Lumière. » Le fou, le psychopathe bipolaire, le malade mental qui hantait encore certains de ses cauchemars ! Le monstre assoiffé de sang, qu’il n’avait pu qu’observer au Palais des Rêves, et chercher à fuir. Celui dont il avait voulu ne pas s’attirer les foudres, en ne révélant pas ses esclandres. Il n’avait rien dit, à personne ! L’escroc avait bien fait : l’Armée de la Lumière aussi, avait étouffé l’affaire par son silence.

Il se raidit. Il ne pouvait plus s’y méprendre ! Rien qu’à le voir, il ressentait sa puissance, ridicule et indécente !

Pas lui.

Oh non, pas lui.


Quel sombre tour avait-il joué au Destin, dans une autre vie ? Pourquoi avait-il l’air de lui en vouloir à ce point ?

Erik se figea sur son siège, muet et pétrifié. Pour un instant.


Dernière édition par Erik Woods le Dim 14 Avr 2019 - 19:27, édité 1 fois
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Lenore délaissait le dialogue de fantôme pour la populace des Enfers. Ils ne disaient rien d’intéressant, rien de plus que retracer les combats passés avec des commentaires de novices. Irélia restait là, captivait par Hadès savait quoi. La rousse lui tourna le dos sans même s’en soucier.
Hormis la défaite honteuse de Septimus, elle avait vu juste pour chacun de ses pronostics. Il ne fallait juste pas le mentionner pour que personne ne s’aligne à ses choix pour le deuxième tour. Le lanceur de saladiskobole n’était toujours pas revenu. Au final, elle ne lui en voulait pas tant que ça. Elle avait quelques minutes de libre pour retrouver le diablotin des paris et placer ses nouvelles mises.

Le premier combat, Jack contre Kuro, était d’une évidence affligeante pour elle. La logique voulait que Jack l’emporte. Elle fit sa mise en conséquence. Pourtant la défaite de l’intendant de la garde noire serait un plaisir à voir… mais assurément au tour suivant. Le second combat lui était plus délicat à envisager. L’apprentie de Death avait dévoilé une certaine partie de ses capacités. Ses souvenirs de lutte au côté de celle-ci pesaient dans une balance contre ceux qu’elle avait partagés avec le mercenaire. Il misa après avoir hésité un moment. Son choix lui paraissait malgré tout d’une évidence et d’une confiance totale.

Elle revint alors à la loge VIP. Le brouhaha des discussions des invités s’estompa à l’apparition du Dieu des Enfers venu annoncer la suite. Son sourire fier ne s’estompa pas devant la surprise des spectateurs, sonore et émerveillé, par le mauvais tour du taulier. Une arène dans l’obscurité ?! Celà changeait beaucoup de chose pour le combat, les paris en devenaient non représentatifs. La rousse fit une moue, ses calculs étaient biaisés.

Elle se munit comme les autres de drôles de lunettes magiques permettant de voir les adversaires malgré la fumée. Rien que par leur chaleur ? Effectivement, elle voyait bien deux lueurs orangées au centre de l’arène. Plusieurs autres dans les gradins et la loge… Sa curiosité la poussa à observer ainsi sa propre main… d’un turquoise à peine visible. Hmph. Qui s’en soucierait de toute façon. Une chose était sûre… Elle comptait bien garder cet objet très utile pour elle. On ne sait jamais.
Le combat s’éternisait… Les adversaires peinaient à se trouver. Le public s’impatientait, s’endormait sur ses lauriers, littéralement pour certains politiciens de l’Agora dans leur toge, déjà qu’ils n’avaient pas eu accès à la loge VIP...

La torpeur se mua en exultation lorsqu’un cri annonça le changement. Une troisième tâche orangée était intervenu en plein milieu de l’arène sous couvert de la fumée violette. L’idée de voir les deux membres de la Coalition Noire dépassés était intrigante, intéressante. Pourtant il y avait quelque chose de dérangeant dans cette intervention. Déjà c’était bafouer l’honneur des duellistes. Bon, elle ne s’attardait pas longtemps là-dessus, surtout vu le peu de notion d’honneur que pouvait posséder ces deux énergumènes mal dégrossis. C’était également court-circuiter le tournoi, une personne n’ayant pas subis la fatigue des Enfers de la même mesure que les autres… et piratant les paris par son arrivée surprise !


« Par le Soleil… Qu’est-ce que c’est… que ce … bordel ?! »

Qu’adviendra-t-il de ce combat ? Et s’il gagnait ? Pourrait-il revendiquer la finale face à … ? Lenore plissa le regard, tenta de décoder les mouvements et flux d’énergie de cette nouvelle tâche orangée comme si ses nouvelles lunettes magiques pouvaient lui offrir la réponse sur son identité.
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Un pas en arrière, un second pour l’équilibre et une main peu rassurante pour maintenir cette douleur irradiant le front de la rêveuse. Lunette en bout de course, oscillant dangereusement sur un nez trop fin pour une monture trop grosse.

Le lien qu’elle avait tissé avait été brisé avec tant de hargne, elle n’en avait jamais connu pareil et refusait à s’y perdre une fois de plus.

Massant ses paupières, retrouvant la sécurité de son observatoire, ses iris se perdaient au travers des reflets du gadget à la recherche de ce qu’elle venait de louper.

Qui c’est ?!
Menton bas et regard haut, elle fixait artifices de diffusion du Dieu des lieux à la recherche d’une question. Il restait encore et toujours deux portraits alors qu’une troisième forme se dessinait et s’obstinait à changer les règles du combat.

Bien rapidement, entre deux pulsions à son crâne, une croix cramoisie s’ajoutait au visage du meurtrier.

Irelia glissait deux mains sur le marbre et s’attardait sur l’aplat immobile.

Il… Il est mort ?
Les règles suggéraient qu’il n’y en aurait pas.

Ils vont mourir ?
Elle tournait son regard, se détachant du spectacle d’un regard sans se séparer du bruit de celui-ci. Blême, le teint de la Danseuse virait sans qu’elle n’y retrouve quelconque possibilité de s’y attarder.

Au creux de ses coudes, les traits au charbon naissaient et se propageaient.

Les iris divergents se plongeant dans un spectacle moins crispant, voici que l’encre l’envahissait. Les traits se prolongeaient à ses mains et dessinaient deux astres nacrés dans ses paumes. De la pointe du menton jusqu’au creux de ses épaules, un aplat curieux et parsemé d’étoiles blanchâtre prenait naissance.

Au relâchement de ses nerfs, le visage se faisait plus doux et ses craintes disparaissaient.

Il n’y avait plus place à son bouleversement, elle se détendait et s’appuyait sur le garde-fou. Une main dansante du bout des doigts, un détachement soudain au combat en l’attente des réactions des autres habitants de la loge.


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Loin, dans les loges, Jimbo observait la scène sans en perdre une miette.
Loin, dans les loges, il serrait les poings, les jointures de ses doigts blanchissant sous la force qu’il leur imposait.
Loin, dans les loges, il ne savait mettre de l’ordre entre sa surprise banale, son excitation sinistre, et la crainte rampante qui chatouillait ses os.

Ce nouveau combattant était un monstre. Tout simplement. Un monstre puissant, et bien peu faillible.

Mais Erik avait déjà fait l’expérience de cette réalisation par le passé, et sa paralysie momentanée s’effaçait au profit d’un esprit embourbé. Il en avait assez vu. L’escroc aurait pu bénir l’obscurité de l’arène ! La vision thermique lui cachait bien des détails, dont il se passait à merveille.

Il entendait les chocs, cependant. Il percevait les coups. Il ne pouvait s’empêcher de grincer des dents — et par Etro, si le marbre de l’édifice s’écroulait pour tous les faire tomber dans le Styx, Erik ne serait pas aux premières loges !

Il se leva. Il en avait assez vu, de ces tarés (Roxas le Maréchal le premier), pour toute une vie ! … et plus, encore.

Il chercha la sortie des yeux, puis revint jeter un bref regard en contrebas. Celui qu’il identifiait comme le gamin blond, Kuro, ne bougeait plus.

L’escroc sentit sa gorge se serrer. La perspective de morts et de grands blessés le laissait toujours aussi démuni. Peut-être parce qu’elles lui rappelaient que, dans le grand schéma du multivers, il était lui aussi insignifiant, et dispensable. Il ôta ses lunettes. Le jeune homme n’écouta ni les exclamations de ses voisins, dérangés par ses mouvements, ni les râles et les échanges des combattants. Il ne voulait pas, ou plus, y prêter attention.

A quoi bon ?

Il tut les frissons parcourant ses membres, alors qu’il quittait sa place, et devait donc faire dos à la fosse. Il tut les souvenirs pernicieux, qui pointaient au revers de ses paupières. Il tut les idées sombres qui remontaient à la surface de son esprit secoué ; celles avec lesquelles il avait apprit à vivre, fut un temps… mais qu’il avait enterrées, semblait-il.

Il erra dans les couloirs, atteignant, presque par hasard, les escaliers montant vers la loge VIP. Il ne s’y aventura pas, préférant laisser un serviteur infernal transmettre son message à son employeur : il l’attendrait de l’autre côté des eaux. Puis, guidé par un sens de l’orientation bienvenu, l’escroc parvint au quai aménagé du RERC.
— Les retardataires affluaient encore.

« La navette aura du retard, » lui dit-on d’une voix criarde, mais concernée. Un petit démon, à la peau olive, et aux cornes arrondies. « Des gros malins ont excédé la limite de poids ! »

Erik se laissa soupirer, puis choir.

Evidemment.
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Les questions de son acolyte de spectacle ne trouvaient pas de retour. Lenore restait figée. La voix qui s’était répercutée sur le marbre suivi des terribles échos de coups et de corps meurtris, était son seul indice. Son cœur se serrait d’angoisse aux souvenirs fantômes qui parvenait encore à étreindre son cœur inerte, ceux de ses avant derniers instants de vie. Sans y voir, elle avait l’impression de revivre la scène du bal, mais cette fois en dehors de son corps.

Ce n’était pas elle qui imprimait le sol par la force de ce concurrent surprise. Ce n’était pas le Palais des Rêves. Elle aurait dû savourer la défaite des deux membres de la Coalition Noire. Qu’ils meurent ? Peu importait. Mais cette angoisse l’envahissait au fur et à mesure qu’elle gagnait la certitude de reconnaitre le monstre déguisé en luciole par ces lunettes magiques.

Que venait-il faire ici ? Pourquoi Hadès laissait faire ? Kuro et Jack n’étaient déjà plus en état de continuer la finale. Roxas… allait être qualifié. Il allait rencontrer le vainqueur de l’autre demi-finale. L’idée lui était terrifiante. Alors qu’elle était morte. Que plus rien n’avait d’importance, plus rien ne pouvait lui faire peur. Depuis le début du tournoi, son esprit était affaiblis de ressentis et de sentiments incontrôlables. Et cette angoisse qui lui nouait les entrailles, uniquement parce qu’elle envisageait l’effroyable finale. Elle avait peur… pour lui. Il lui avait pourtant fait ses adieux…



Lorsque la brume se dissipa sur le résultat du combat, elle arracha ses lunettes magiques. Le long manteau noir à capuche le dissimulait. Etait-ce réellement lui ? Son regard scrutait au-delà de cet atour. Sa puissance, son énergie, son charisme oppressant. Elle en était quasiment certaine, maudissant cet augure.
La rousse se tourna vers la jeune fille pour lui répondre. Ses mots se bloquèrent à l’entrée de ses lèvres, surprises par l’attitude désinvolte, détachée de la brunette.

Quelque chose était … illogique… différent. Le mouvement ombreux qui glissait sur son cou attira son regard. Les vagues sombres dansant sur ses mains. Avait-elle un tel tatouage ? Il semblait presque agité de mouvements encore liquide. Lenore leva un sourcil en fixant les détails qui terminèrent leurs changements.

La mercenaire resta à l’observer longuement dans les yeux, piquer de curiosité sans tout à fait perdre la tension dans son corps. Son esprit restait envahi par les calculs de probabilités et ne pouvait pas prêter plus d’attention à cette bizarrerie. Elle le rangeait dans un coin de sa mémoire pour reporter son attention à la suite du tournoi.


« Qu’ils meurent, serait la meilleure des choses qui pourrait arriver… Malheureusement la vie est rarement juste. Marmonna-t-elle en reprenant pied dans la réalité de l’instant. Si monsieur Mystère est qui je pense… Nous avons … beaucoup à craindre.»

Elle se contenta de rester elliptique et rangea les lunettes magiques dans une poche de sa cape, guettant l’arrivée des nouveaux concurrents de ses mains blanches fermement accrochées à la rambarde de la loge. Pour la première fois, elle aurait aimé que Brown perde avant la finale et tant pis pour ses gains.
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La rêveuse se ternissait à la cadence des coups de balai au coeur de l’arène, tout venait de se conclure à ses yeux. Un acte éphémère. Son regard se serait perdu à la découverte, à l’appréhension du monde et d’un public ayant assisté à cette exécution. Il en était tout autre.

Baignant en ses songes, Irelia se reculait et démarchait à l’heure de l’inconnu en direction d’un buffet sans appétit.

Pas lasse, bras le long du corps et le regard mort.

Elle se commandait une nouvelle boisson, un délice des vergers, retournant à sa place et observant la mise en place de la suite du spectacle. Il ne fallait attendre qu’un demi-tour du cadran et voici que deux concurrents se présentaient à ses désirs de découvertes encore silencieux.

Lui aussi, il fait partie de votre bande ?
Bras croisés à la balustrade, la Danseuse s’attardait sur l’homme ayant dévêtu le chevalier pour le bien de toutes. Il semblait… Éreinté… Victime à son dépit du roulement du tournoi. À son encontre, il y avait l’étranger au visage masqué, portant à lui le même secret qu’elle cachait. Dansant de ses doigts, marquant la pierre de ses pas, elle allait à reproduire les danses de cet étrange alors qu’elle perforait l’armure de la Lumière. Lors de cette occurrence, il n’y avait que la paille à la boisson d’Irelia qui s’animait en l’attente du combat.

Il aurait fallu parier sur lui, alors.
Elle n’avait pas attendu de réponse, estimant le silence et les traits de la rousse à la vue de cet homme trop habillé pour un colisée. Il fallait l’éclat des flammes, chassant le volute à ses bras pour que la scène se palabre à son intérêt.

Ainsi que les détonations répétées, revenant à créer le sursaut à ses nerfs dans une épilepsie de chorégraphie.

La rêveuse se tendait, se débloquant, s’appropriant le spectacle à la course folle du tireur dans cette arène si grande et pourtant comparable à une fosse. La caresse des flammes induisait à sa chair qu’elle n’était plus en froid avec les lieux jusqu’à ce que se matérialise l’avatar des flammes.

Le souffle coupé devant le serpent incandescent, voici qu’Irelia guidait les mouvements imaginaires de cet innommé au tracé de son envolé.

Elle en oubliait alors l’adversaire, englobé dans cette gueule à crocs enflammés, probablement consumé à l’attraction d’un public le temps d’une saison. Là où le remords assaillait l’adolescente, elle s’en découvrait un morbide à l’attente que le serpent se dégage et présente l’oeuvre de son coup de théâtre.

Voici qu’elle se surprit à le découvrir émerger de ce torrent, accompagnant la cendre à son accoutrement qui s’en allait à un coup de vent.

C’est pour ça que vous avez parié sur lui, c’est logique.
Une esquisse à sourire, elle s’abandonnait au spectacle pour vérifier l’expression de sa comparse d’une nuit. Celle-ci s’en allant à un soupir indistinct.


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Lenore souffla longuement, reprenant presque vie, quittant l’apnée de ses sens juste à temps pour entendre la dernière remarque de sa voisine de loge. Sa concentration s’était dispersée en même temps que l’illusion de flammes s’écrasant dans le dos de Kurt Brown. Sa volonté n’avait pas suffi à le sauver totalement, opposée à une autre plus éduquée, elle avait senti une résistance, une envie d’exister dans la forme de flamme.

Mais au moins, il était toujours apte à se battre. Le voir ainsi, en action, était presque le voir enfin de nouveau dans son milieu naturel. Ça lui avait manqué malgré tout : le voir ou le combat, peut être les deux à la fois. Pourtant ce n’était pas logique. Il était reparti sans elle. Son état actuel, sa situation à Ses ordres à Lui, ne lui permettait plus de revendiquer sa position au sein des mercenaires. Combattre ne devait plus rien lui apporter tant qu’elle pouvait l’éviter. Et pourtant.

Elle sentait là les battements fantômes dans ses tempes plus que dans sa cage thoracique. L’adrénaline lui montait de le voir se battre contre les horreurs nécromantiques de l’Innommable. A le voir ainsi se démener contre l’improbable, il était logique de parier sur lui.


« Oui. C’est logique. » Et pourtant, ce n’était pas pour cela qu’elle avait parié. Elle lui avait fait confiance. Malgré sa situation, malgré son adieu. Elle voulait toujours lui faire confiance. De toute façon, elle ne pouvait rien faire de plus maintenant qu’il déployait l’étendue de sa magie autour de lui. Le combat disparaissait, noyé dans le feu, le vent, la foudre et la fumée, sous la clameur de frustration des spectateurs. Le regard de la rousse hésitait mais ne parvenait à percer l’écran magique.

« C’est le seul de ma bande. » Elle jeta alors un regard à la jeune brune au comportement versatile alors que son visage s’illuminait de l’éclat de flammes qui enfermait désormais les combattants dans l’arène. Kurt avait imposé ses règles.

« Et vous ? C’est qui votre bande ? Ils ont tous le même tatouage ? »
Désormais, elle n’avait plus rien d’autre à faire qu’à attendre et faire confiance. La population de la loge reprenait de l’intérêt. La jeune femme reprenait son attention.
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Quelques battements, de cils et de pieds, Irelia allait de l’extrémité des loges et s’abandonna à la fraîcheur des lieux.

Bras ballants, reposant sans vigueur, elle tournait et se retournait à la recherche du point d’intérêt.

La caméra de l’Éclaireur passait d’une vision à l’autre, cherchant à capter quelques images de la lutte et n’offrant aux spectateurs que la représentation par le son. La rage des flammes, la puissance des vents et l’aigreur de l’air menait la vie dure à quelconque satisfaction. À moins que ceci, aussi, en vienne à briser l’intérêt de l’adolescente.

Jusqu’à ce que la curiosité en soi piqué aux réflexions lui était adressée.

De…?
La Danseuse en levait ses bras, fixant l’encre à ceux-ci et mimant l’inquiétude de ne pouvoir l’observer. Elle tournait sur elle-même, opérant de simple geste et dévoilant la voie des étoiles se traçant à sa peau.

Ce n’est qu’une nuit, il n’y a rien de plus rassurant que celle qui nous attend. Et puis, elle s’en ira vite.
Enfonçant, à moins qu’elle recherche à cacher ses paumes, Irelia reprenait place à l’une des places de la loge tout en croisant les jambes. La dernière parole de la rousse remontait le fil de ses pensées jusqu’à se guider à une réponse. Du moins, avant que le regard n’aille à l’encontre de l’homme du fond, celui-ci s’en allant à l’exclamation et le poing pointé tel le victorieux.

Ma bande, non plus, n’est pas très grande. Sauf qu’elle semble d’un tout autre acabit que la vôtre, ils n’ont pas besoin de plonger dans la fosse pour m’impressionner. L’un, grisonnant, que je ne connais pas très bien… Il m’effraye un peu… Le second a un petit quelque chose qui ne me déplaît pas.
Elle souriait en repensant à cette valse, ce moment qu’ils avaient partagé en ce premier jour et que la curiosité l’invitait à garder en mémoire.

D’où est-ce que vous connaissez votre bande ? À en croire les coups de feu, j’aurais envie de penser que c’était pendant… Un braquage ? Un vol de diligence ? Ou un rien plus banal que tout ça.
Privée d’image, elle cherchait à s’en créer de nouvelles tant le combat semblait perdre en intérêt à mesure que le nuage s’épaississait.


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« Nous ne sommes pas si mauvais que vos préjugés vous le font croire. » Un sourire taquin ou mesquin se dessinait à ses lèvres, son regard glissa sur elle.

Avait-elle jamais été aussi innocente ou inconsciente que cette jeune femme ? La nuit était loin de lui paraitre rassurante. Ce n’était pas qu’un simple spectacle. Pour connaitre presque chacun des participants, elle pouvait déjà envisager les conséquences des résultats. La présence du Maréchal de la Lumière ? C’était assurément ce qui l’inquiétait le plus. Ironique.


« Je cherchais de l’aide, j’ai poussé la porte d’un bar. Rien de plus. Ceux qui vous raconteraient des histoires terribles et rocambolesques ne seraient que des menteurs. »

Ou laisseraient bien trop de traces de leurs méfaits pour être considérés professionnels. Le reflet des flammes, le bruit hargneux du combat et ce rappel à ses souvenirs ranimèrent des images du passé. Il lui paraissait désormais si lointain ce temps où elle passait pour la première fois la porte du Centurio. Elle riait, elle dansait… Elle vivait sans connaitre l’identité de celui qu’elle haïssait tant. Elle vivait…

« Et vous ? Qu’avez-vous perdu pour y gagner ? Si au moins vous y avez gagné quelque chose à rejoindre cette … petite bande. De quoi pourriez-vous avoir besoin ?»

Lenore se demandait même la raison de sa présence ici bas. Elle n’affichait pas le genre de comportement qu’attire ce genre de tournoi des extrêmes. Elle semblait déplacée, interdite de paris, souffrant de la vue de coups terribles au point d’en détourner le regard. Elle était la seule à ne pas être à sa place et pourtant… elle était la première à se pencher par-dessus le rebord de pierre pour plonger dans l’adrénaline du spectacle des combattants.

« Que faites-vous vraiment ici ? » Demanda-t-elle, la voix modulant son véritable questionnement.

Les caméras aveugles enregistraient et retransmettaient malgré tout le déroulement de la Coupe. Les cris des voix changèrent, s’enragèrent, attirant l’attention et l’inquiétude visible de la rousse. Elle croyait distinguer son prénom plusieurs fois. Que se passait-il donc là, dessous ce dôme magique épais et toxique. La tension était étouffante, l’air lui-même se chargeait d’une aigreur piquante, dérangeante pour les spectateurs. Les autres du moins.

Et puis plus rien. Le dôme s’évapora. Les deux combattants épuisés se faisaient face. Kurt et une copie conforme d’elle-même. Lenore leva un sourcil interrogateur alors que son double abandonnait le combat. Son aspect changea, redevint celui d’un homme inconnu clamant son départ du combat au nom de l’Innommable.

La mercenaire plissa les yeux, agacée d’être utilisée à son insu. Manipulée, accusée à tort. Pour déstabiliser son adversaire ? Comment pouvait-il être au courant de sa relation avec lui ? Elle s’attarda sur l’ancien de la Shinra dont le corps tremblait sous la violence du combat, peut-être même de la vision qu’il avait eu face à lui. Elle tenta d’imaginer ce qu’il s’était passé, ce qu’il avait ressenti… Ce qu’elle même aurait ressenti.

Tant de questions dont elle n’aurait les réponses alors qu’il était évacué et déclarer vainqueur. Kurt devenait le finaliste qui affronterait… l’individu mystère. Sa mâchoire se serra d’anticipation. La nuit n’était décidément pas rassurante.
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Accueillant le vainqueur dans la volée d’applaudissement, l’adolescente retournait rapidement au calme de la loge et s’accouda à la balustrade.

Un songe devenu réalité ? Elle était persuadée que le visage de sa comparse se trouvait à deux endroits simultanément. En était-il toujours ainsi et y avait-il d’autre étrange pouvoir qui hantait l’univers qui se découvrait à elle, Irelia voulait savoir.

La Danseuse voulait découvrir.

- Mauvais ? Je pense pas, vous n’avez pas l’air méchante. Disons que, ce serait plus sympa de vous imaginer comme Bonnie et Clyde, dégainant des flingues pour braquer la banque qu’à vous voir assis à un bar.
Lors de cette soirée, elle avait déjà tant appris qu’elle s’endormait déjà à d’autre histoires. D’où le chevalier Famfrit avait hérité de son armure ? L’Intendant était-il aussi cruel en ville qu’au coeur d’une arène ? Le mercenaire se retrouvait-il à être un braqueur de banques avec sa comparse ? Fabrizio partageait déjà sa vie avec quelqu’un ou se limitait-il à attiser la curiosité du plus grand nombre.

Nonchalamment, elle se retournait devant le spectacle des gradins se vidant pour l’interlude entre les combats.

Elle songeait déjà à ce que pouvait-être le spectacle final ! Il y avait déjà eu tant de merveille et déjà les idées fusaient dans sa tête, la collection de souvenir qu’elle chérissait à entretenir s’en allait grossir. Pourtant, avant que cela ne se produise, il restait une question en l’attente d’une réponse.

Irelia croisait ses bras, évitant de croiser le regard de jade et se fixant à l’horizon.

- J’y gagne… Une vie ? Un sens, ou plutôt une raison de vivre chaque jour à fond. Oui, c’est ce que j’ai envie de dire. Ça durera le temps que ça durera. Ça me suffit.
Elle tournait alors le regard, souriant à l’attention de la femme qu’elle pouvait désormais estimer être une mercenaire. Peut-être que le Consulat a déjà fait appel à elle, ou qu’un autre a déjà eu à parler avec. Une idée germait, celle de poser cette interrogation à Arthur et d’en savoir davantage sur cette personne avec qui elle avait partagé plus qu’une soirée.

- Hadès est un peu de la famille. Il fallait bien que sa petite-nièce assiste à son tournoi, non ? Et puis, il n’y avait rien à faire au Jardin Radieux et ça n’aurait pas été pareil de regarder ça à la télévision. Dommage que les billets coûtent si cher.
Avant qu’elle ne détourne son regard, un bruit éphémère naissait à ses oreilles et voici que le maître des lieux s’approchait d’elle. Dire qu’elle était tétanisée aurait-été un euphémisme, la paralysie s’apparentait bien plus à son cas et toujours plus à sa disparition dans le portail. Loin des loges, loin de sa comparse, loin de s’attendre à cela.


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Ça durera le temps que ça durera.

La voix s’écrasa sur les récifs d’un souvenir. Un frémissement la submergea alors qu’elle se raccrochait à ses mots. Les même qu’elle avait prononcé en un autre temps, une autre occasion. Elle sombra avec tristesse dans cette relique d’un passé éphémère mais tendre. Une autre vie, si lointaine qui pourtant s’évertuait à la tirer vers les abîmes du regret.

Encore un sursaut de son cœur nécrosé. Elle était tétanisée. Chaque écueil de mémoire la blessait plus qu’un précédent. Tout ce qu’elle avait laissé derrière elle en rendant son dernier souffle revenait la hanter depuis qu’elle était dans cette loge.

Lenore était emprisonnée dans son ressenti, sans contrôle sur elle-même, au point de ne pas avoir le temps de réagir à l’enlèvement de la jeune brune à ses côtés même. Elle ne cligna pas des yeux et pourtant en un instant, Hadès avait emmené sa comparse du moment.

Le vide … Un certain soulagement peut être. L’appréhension pour la suite fut divertie par l’incompréhension. Son absence allait lui permettre de se calmer et se reconcentrer. Elle ne devait pas laisser ses pensées s’embrumer. Ne plus parler, ne plus réfléchir ne pouvait qu’aider.



Là au centre, le Dieu des Enfers faisait son show, un instrument de cuivre à la main, réanimant la danseuse et un ancien combattant, troquant de costume de chevalier pour celui de cavalier.

La rousse leva un sourcil, perplexe face à cet interlude. Le trio improbable s’en sortait plutôt bien. La foule était même plutôt réceptive malgré le décalage avec l’ambiance d’un tournoi parmi les morts. La danse était charmante, fluide. Les pas de la brune se faisaient légers, captivant le regard de la mercenaire. Le rythme entrainant lui fit tapoter des doigts sur la rambarde.

La danse… d’autres souvenirs plus lointains encore tentaient d’émerger. Avait-elle le même sourire que cette adolescente lorsqu’elle se lançait dans une farandole ? Des images de bars fiévreux d’alcool et de joie de vivre se rappelaient à son esprit. Hill Valley, Port Royal, Grimm…

Lenore frappa du poing sur le rebord de marbre de la loge. Elle devait faire taire son esprit qui ne lui appartenait plus, ce cœur qui ne battait plus. A quoi bon danser ? Elle savait pertinemment qu’elle ne profiterait plus de cette légèreté. A quoi bon le souvenir de l’odeur des champs de blé en plein été ? Même si ses sens étaient  intacts, ils en avaient perdus les connotations et le plaisir même d’en savourer l’essence. Sa gorge se noua.

Elle se trouvait dans l’antre d’un Dieu pour une raison et ne devait penser qu’à cela… Pourquoi déjà ? Death ne lui avait rien ordonné. Les mercenaires… Elle voulait leur offrir un atout, le dérober à ses ennemis, à leurs ennemis, mais avait échouée à convaincre l’allié de la Coalition Noire. Alors pour quelle raison restait-elle encore ici ?
Le tournoi avait été plus angoissant que divertissant. Elle savait pertinemment qu’elle n’était pas venu pour se changer les idées, se faire plaisir ni rien qui aurait pu lui être utile désormais. Elle n’était restée que pour lui. Même la vue du massacre de Jack et Kuro n’avait pas été d’une grande satisfaction contrairement à ce qu’elle aurait cru.



La lumière s’éteignit. Hadès réapparut derrière son oreille, lui susurrant son prénom. Un frisson d’horreur lui raidit le dos. Lenore se trouva là, dans l’incompréhension la plus totale avec un lapin blanc dans les mains alors que la jeune brune revint apparaitre dans la loge, le sourire ravie et le regard timide. La finale était lancée, imposant un lourd silence, sans que le Dieu des Enfers ne la quitte.
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