Septimus avait délaissé son glaive et sa hache, ne conservant sur lui que la dague. Il avait aussi choisi de ne pas porter son masque, afin de n’effrayer personne dans ce monde en paix. Henry et lui avaient eu comme projet de venir ici lors des premières semaines de leur fuite. Peut-être auraient-ils pu trouver des informations sur les objets uniques qu’ils cherchaient. Et à minima, ils avaient espéré pouvoir trouver quelqu’un de compétent pour soigner le bras mort du plus petit. Aujourd’hui, ce bras mort n’hésitait plus – ou alors peut-être sur la cheminée de Jack, empaillé comme un trophée.
Le tournoi lui avait montré comment compenser ce défaut de la chair, en utilisant la vitesse. Cependant, son ancien mentor lui avait montré – juste avant de lui retirer ses pouvoirs – qu’un combattant manchot ne faisait pas le poids face à un vieillard. Avec tous les monstres qui peuplaient les mondes, il lui fallait une prothèse. Il avait compté sur la diva de ce monde pour le mettre en contacte avec la Shinra, mais finalement, il n’avait eu aucune réponse à son message. Il s’était donc résolu à se rabattre sur la meilleure seconde solution. Des étudiants.
Et plus spécifiquement, être leur cobaye. L’instructeur était assis sur une chaise tandis qu’un groupe de jeunes courraient à droite et à gauche, allant chercher leurs outils, leurs plans, leurs machines. Une jeune femme aux cheveux noirs comme la nuit – de même que ses lèvres – lui colla sur le front des patchs reliées à une machine supposée montrer les signaux de son cerveau. Un homme aux cheveux rouges pétants prit un tabouret et vint s’installer à ses côtés. Dans une main, il tenait une tablette, dans l’autre, une sorte de tournevis électronique, lui-même relié à la tablette.
Une femme aux cheveux bleues, des notes pleins les bras donnait des directives aux autres. Elle était la cheffe de leur petit groupe. Elle était la dirigeante de leur projet d’étude. Une prothèse ultra perfectionnée, qui remplacerait n’importe quel membre perdu, et qui n’aurait jamais à être changé ou enlevé. Du moins, c’était ce vers quoi ils se dirigeaient. Lui, étant le premier cobaye volontaire, doutait d’obtenir cette prothèse gratuitement à la fin de leur projet – s’ils y arrivaient.
-Aujourd’hui, dit l’étudiante bleue, nous allons juste repérer les nerfs qui sont encore actifs dans ton épaule et préparer la suite du projet. Jeff ici présent, est chargé de s’en occuper. Clara qui t’a collé des électrodes, te demandera ensuite de faire comme si tu avais encore un bras. De bouger ton membre fantôme. Ensuite Clay ici présent, continua-t-elle en désignant un petit gars tout potelet, prendra un moule de ton épaule pour que nous puissions travailler dessus. Le moule couvrira une grande partie de ton torse et de ton cou, et tu devras attendre qu’il sèche pendant une heure. Ensuite, finit-elle en regardant ses notes, nous te recontacterons. Si tout se passe bien, nous devrions pouvoir nous revoir dans deux jours.
-Trè…
L’ancien mercenaire retint un cri, ne finissant même pas sa phrase, lorsque Jeff viola l’intégrité de son corps, enfonçant son tournevis dans son moignon d’épaule. Ils avaient fait une légère incision au lasar au préalable. Et elle n’avait pas été douloureuse. En revanche, sentir l’instrument qui trifouillait dans son être lui était insupportable. Il se retint de se dégager – ou de lui éclater la tête contre la table – et se mordit la lèvre jusqu’au sang, essayant de créer un autre point de douleur qui le soulagerait un peu. Ce ne fut pas le cas. Les cinq minutes qui suivirent furent un enfer – et il était bien heureux de n’avoir pas subis ça en se coupant son bras. L’appareil ne cessait de bouger, et d’envoyer des décharges électriques pour tester ses nerfs, leur réponse et leur réactivité. Il comprenait maintenant pourquoi les étudiants avaient été si content de le voir arriver à leur porte. Quel humain normal aurait accepté de subir une telle épreuve ?
Finalement, les tests de Jeff furent terminés, et il s’en alla rejoindre ses camarades un peu plus loin dans le laboratoire, entourés de livres, et prêts à noter tous les résultats obtenus. Clara, la fille gothique, lui demanda ensuite de faire certains mouvements mentalement. Il devait d’abord bouger les doigts de la main droite – les pliant et dépliant, les bougeant l’un après l’autre, tous ensemble… - puis de « reproduire » cela avec sa « main gauche ». Ensuite, il devait tordre son poignet dans tous les sens, puis fléchir l’avant bras. Puis faire tournoyer son bras en entier, avant de faire un mouvement vertical de bas en haut, puis de haut en bas. Durant tout le test, la jeune femme garda les sourcils froncées. Lorsqu’il fut terminé, elle le remercia d’un murmure, et partit rejoindre le groupe d’études.
Enfin, ce fut le tour de Clay. Le garçon empoté lui badigeonna pratiquement tout le torse et le cou d’une mixture blanchâtre qui empestait et qui le révulsait. L’ancien étudiant ne souhaitait pas garder cette matière pateuse sur lui, mais il n’eut d’autre choix que d’attendre patiemment qu’elle sècha. Durant cette heure où personne ne lui prêta la moindre attention – qui avait dit que les scientifiques étaient des personnes chaleureuses ? - il eut tout loisir de les observer. Certains semblaient travailler sur tout l’aspect biologique et neurologique de la chose, se disputant parfois sur la manière de faire – quelle méthode employée, quelle technique utilisée, quelle théorie mettre en pratique, celle de Goether ou Swen - ou sur l’interprétation des résultats. Clay et la cheffe du groupe Chizika dirigeait deux autres étudiants, montrant les spécifications de la prothèse à créer, son design et les matériaux qu’il leur fallait rassembler.
Chizika vint finalement le voir, un sourire sur le visage. Elle enleva elle-même le moule, délicatement. Le travail fut assez loin et très irritant, la mixture ayant bien adhéré à sa peau. Lorsque le platre fut enlevé, sa peau était rouge écrevisse. Et le démangeait terriblement. Elle lui confia la partie de son contrat, et le remercia de sa participation. Ce contrat était, semble-t-il, très standard. En cas d’accident, de malfonctionnement ou tout autre ennui qui pourrait lui arriver durant les tests ou après ceux-ci, Septimus promettait de ne poursuivre ni les étudiants, ni l’université. En échange, en cas de réussite du projet, il aurait le droit à des réparations et des remplacements de partie de sa prothèse à vie – ou tant que les étudiants ici présents travailleraient à l’université, ou dans une entreprise partenaire. Ce qui lui laissait au moins encore quelques années normalement.
Le tournoi lui avait montré comment compenser ce défaut de la chair, en utilisant la vitesse. Cependant, son ancien mentor lui avait montré – juste avant de lui retirer ses pouvoirs – qu’un combattant manchot ne faisait pas le poids face à un vieillard. Avec tous les monstres qui peuplaient les mondes, il lui fallait une prothèse. Il avait compté sur la diva de ce monde pour le mettre en contacte avec la Shinra, mais finalement, il n’avait eu aucune réponse à son message. Il s’était donc résolu à se rabattre sur la meilleure seconde solution. Des étudiants.
Et plus spécifiquement, être leur cobaye. L’instructeur était assis sur une chaise tandis qu’un groupe de jeunes courraient à droite et à gauche, allant chercher leurs outils, leurs plans, leurs machines. Une jeune femme aux cheveux noirs comme la nuit – de même que ses lèvres – lui colla sur le front des patchs reliées à une machine supposée montrer les signaux de son cerveau. Un homme aux cheveux rouges pétants prit un tabouret et vint s’installer à ses côtés. Dans une main, il tenait une tablette, dans l’autre, une sorte de tournevis électronique, lui-même relié à la tablette.
Une femme aux cheveux bleues, des notes pleins les bras donnait des directives aux autres. Elle était la cheffe de leur petit groupe. Elle était la dirigeante de leur projet d’étude. Une prothèse ultra perfectionnée, qui remplacerait n’importe quel membre perdu, et qui n’aurait jamais à être changé ou enlevé. Du moins, c’était ce vers quoi ils se dirigeaient. Lui, étant le premier cobaye volontaire, doutait d’obtenir cette prothèse gratuitement à la fin de leur projet – s’ils y arrivaient.
-Aujourd’hui, dit l’étudiante bleue, nous allons juste repérer les nerfs qui sont encore actifs dans ton épaule et préparer la suite du projet. Jeff ici présent, est chargé de s’en occuper. Clara qui t’a collé des électrodes, te demandera ensuite de faire comme si tu avais encore un bras. De bouger ton membre fantôme. Ensuite Clay ici présent, continua-t-elle en désignant un petit gars tout potelet, prendra un moule de ton épaule pour que nous puissions travailler dessus. Le moule couvrira une grande partie de ton torse et de ton cou, et tu devras attendre qu’il sèche pendant une heure. Ensuite, finit-elle en regardant ses notes, nous te recontacterons. Si tout se passe bien, nous devrions pouvoir nous revoir dans deux jours.
-Trè…
L’ancien mercenaire retint un cri, ne finissant même pas sa phrase, lorsque Jeff viola l’intégrité de son corps, enfonçant son tournevis dans son moignon d’épaule. Ils avaient fait une légère incision au lasar au préalable. Et elle n’avait pas été douloureuse. En revanche, sentir l’instrument qui trifouillait dans son être lui était insupportable. Il se retint de se dégager – ou de lui éclater la tête contre la table – et se mordit la lèvre jusqu’au sang, essayant de créer un autre point de douleur qui le soulagerait un peu. Ce ne fut pas le cas. Les cinq minutes qui suivirent furent un enfer – et il était bien heureux de n’avoir pas subis ça en se coupant son bras. L’appareil ne cessait de bouger, et d’envoyer des décharges électriques pour tester ses nerfs, leur réponse et leur réactivité. Il comprenait maintenant pourquoi les étudiants avaient été si content de le voir arriver à leur porte. Quel humain normal aurait accepté de subir une telle épreuve ?
Finalement, les tests de Jeff furent terminés, et il s’en alla rejoindre ses camarades un peu plus loin dans le laboratoire, entourés de livres, et prêts à noter tous les résultats obtenus. Clara, la fille gothique, lui demanda ensuite de faire certains mouvements mentalement. Il devait d’abord bouger les doigts de la main droite – les pliant et dépliant, les bougeant l’un après l’autre, tous ensemble… - puis de « reproduire » cela avec sa « main gauche ». Ensuite, il devait tordre son poignet dans tous les sens, puis fléchir l’avant bras. Puis faire tournoyer son bras en entier, avant de faire un mouvement vertical de bas en haut, puis de haut en bas. Durant tout le test, la jeune femme garda les sourcils froncées. Lorsqu’il fut terminé, elle le remercia d’un murmure, et partit rejoindre le groupe d’études.
Enfin, ce fut le tour de Clay. Le garçon empoté lui badigeonna pratiquement tout le torse et le cou d’une mixture blanchâtre qui empestait et qui le révulsait. L’ancien étudiant ne souhaitait pas garder cette matière pateuse sur lui, mais il n’eut d’autre choix que d’attendre patiemment qu’elle sècha. Durant cette heure où personne ne lui prêta la moindre attention – qui avait dit que les scientifiques étaient des personnes chaleureuses ? - il eut tout loisir de les observer. Certains semblaient travailler sur tout l’aspect biologique et neurologique de la chose, se disputant parfois sur la manière de faire – quelle méthode employée, quelle technique utilisée, quelle théorie mettre en pratique, celle de Goether ou Swen - ou sur l’interprétation des résultats. Clay et la cheffe du groupe Chizika dirigeait deux autres étudiants, montrant les spécifications de la prothèse à créer, son design et les matériaux qu’il leur fallait rassembler.
Chizika vint finalement le voir, un sourire sur le visage. Elle enleva elle-même le moule, délicatement. Le travail fut assez loin et très irritant, la mixture ayant bien adhéré à sa peau. Lorsque le platre fut enlevé, sa peau était rouge écrevisse. Et le démangeait terriblement. Elle lui confia la partie de son contrat, et le remercia de sa participation. Ce contrat était, semble-t-il, très standard. En cas d’accident, de malfonctionnement ou tout autre ennui qui pourrait lui arriver durant les tests ou après ceux-ci, Septimus promettait de ne poursuivre ni les étudiants, ni l’université. En échange, en cas de réussite du projet, il aurait le droit à des réparations et des remplacements de partie de sa prothèse à vie – ou tant que les étudiants ici présents travailleraient à l’université, ou dans une entreprise partenaire. Ce qui lui laissait au moins encore quelques années normalement.