Le faux printemps  Szp8Le faux printemps  4kdkLe faux printemps  4kdk
Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Le faux printemps

more_horiz
Les tuiles scintillaient, humides sous le soleil de ce faux printemps qui avait fait fondre la neige recouvrant le Domaine. Aussi haut qu'il était, Fabri échappait à la chaleur renvoyée par les pierres de la Citadelle qui surprenait tout le monde, aussi tôt dans l'année. Eut importe si cela n'allait pas durer, il fallait survivre au soleil le temps que cela se passe. Il avait regagné ses quartiers d'été, le rebord de la fenêtre au sommet de la tour de l'Arsenal, a quelque distance quartier du général des Templiers. Pour pouvoir atteindre l'air frais, il fallait grimper.

A moins qu'il n'y ait une attaque soudaine, une invasion, un autre dragon ou une nuée de sans-coeur, la cloche qui était juste derrière lui ne sonnerait pas. Les heures et les offices étaient décomptées par le clocher du Temple d'Etro, et il était donc tranquille pour finir la lecture du dernier rapport d'Aleile Sarayn ; de son premier rapport, plus exactement.

La jeune fille était toujours apprentie d'un alchimiste de la ville, mais ses découvertes quant aux propriétés lumineuses de la fleur d'alba, une variété endémique de liliacée de la vallée de Brucken-Flüss pouvaient se montrer particulièrement intéressantes dans la lutte contre les sans-cœur. Les pattes de mouche de la jeune fille étaient presque illisibles et le bruit des soldats qui circulaient sans fin au quartier général avaient fait fuir le Templier-en-Chef. Ça et le soleil, donc.

L'apparition d'Alma, après que l'écho du bruit de ses pas ait monté avec elle le long escalier de la tour, apparut comme une vision d'évidence. « Les fiches de démobilisation, vous les avez laissée sur le bureau. »

Il se tourna légèrement, ses yeux ne voyant d'abord qu'une ombre dont les détails se précisèrent alors qu'il s'habituaient à l'obscurité. Langrier, en uniforme, ses cheveux cendrés légèrement en bataille, ses yeux derrière d'épaisses lunettes. « Dommage. » répondit-il, sans réfléchir. Leurs conversations étaient toujours les mêmes, des questions rhétoriques, pour la plupart.

« Ne les faite pas tomber. » dit-elle en lui tendant les quelques feuilles. Elle savait que son oubli était plutôt un abandon tout réfléchi. « Je ne crois pas que monter ici soit une bonne idée pendant votre convalescence.
- Vous arrivez à travailler au milieu de soldats qui courent partout ? C'est impossible, si encore on faisait autre chose que trier des papiers toute la journée ce serait supportable !»

Elle avait raison, comme bien souvent d'ailleurs. Il n'aurait jamais décidé de lui même de s'intéresser aux rapports des Templiers s'il n'avait pas été momentanément interdit de toute activité physique qui, apparemment, s'étendait même a utiliser des escaliers. Une horrible chose dans un endroit aussi fourni en escaliers que le Domaine. Cela faisait des jours, des semaines qu'il ne foutait rien et l'idée de continuer sur cette voie le rendait fou, tout simplement.

Langrier laissa échapper un sourire. « On s'y habitue. Ne restez pas trop tard, c'est par ce temps là qu'on tombe malade. »

Et elle était repartie. Le silence enveloppa la tour, coupé par les quelques oiseaux trompés eux aussi par les températures étranges.

Le texte d'Aleile n'avait plus rien à lui livrer, c'était ainsi que, assis sur le rebord de la fenêtre, encore à moitié tourné vers l'intérieur ; une jambe pendant dans le vide à l'extérieur, il posa les yeux sur les quelques feuilles que la lieutenante lui avait donnés. Combien il y en avait, deux, trois... quatre, ah quand même. Les démobilisation étaient, comme beaucoup d'autres choses dans un groupe comme le Sanctum, un bordel administratif qu'il laissait volontiers a ses subordonnés.

Un nom l'arrêta. Pas autre chose, juste un nom. La feuille de démobilisation au nom de Fiathen pour, comme il le découvrit, blessures en service, ne comportait pas de nom de famille ou de date de naissance. Oui, ce type sortait de nulle part, se rappela-t-il. Et selon ce papier, il n'irait plus nulle part non plus.

Sur l'instant, son esprit ne parvint pas à formuler quelque chose, à raisonner. Il regardait la feuille, soudainement étonné par la fraîcheur de la journée. Il était un peu plus de midi. Fabrizio quitta son rebord de fenêtre ; la descente de la tour lui prit du temps. Si du combat contre le sans-cœur fait de ronces ne se voyait plus que par les marques autour de son cou et les cicatrices causées par les épines. Au niveau interne cependant, il avait tellement usé de sa magie et perdu de sang qu'il avait été bien au delà de ses capacités. Sommairement, il avait été trop loin. Et pas de peu, non. Mais qui en avait quelque chose à faire ?

Ce n'était rien comparé à ce que Fiathen vivait en ce moment même, se disait-il.

Il ne l'avait pas revu depuis les événements ; il n'avait pas osé, tout simplement. Mais une minute- … Il n'allait pas aller le voir maintenant, et lui mettre cet ordre sous le nez, si ? Il ne savait pas que cet ordre avait été issu ; un ordre de démobilisation relevait rarement du choix du soldat qu'il impliquait. Fabri avait juste à le valider où l'invalider selon son bon désir et surtout, selon les raisons et la logique de cet ordre. Là, pour le coup, il fallait avouer que...

Non. Il ne fallait pas lui en parler. Il se disait ça alors que ses pas le guidaient vers l'infirmerie et que les dernières cendres des ordres de démobilisation comme du rapport sur les fleurs d'Aleile Sarayn achevaient de s'éparpiller par un coup de ce vent encore frais de cette illusion printanière qui s'était abattue de manière inopinée sur le Domaine.

Que Shamhazaï les bouffe, ces ordres de merde
, se disait-il.

Le comble de l'ironie ? C'était qu'il fut rapide, le trajet jusqu'à l'infirmerie. Plus rapide que la longue descente de la tour.

Mais que les secondes furent longues, là devant la porte de l'infirmerie, à se demander quoi faire. Est-ce qu'il allait entrer, toquer déjà ce serait bien ? Deux fois déjà, sa main s'était levée avec cette intention. Putain, les portes étaient peut-être la chose la plus chiante du monde, s'il pouvait murmurer à l'oreille de ce con de Primarque, il lui dirait de toutes les retirer. Ce serait un ordre un peu à la Néron, comme ça. Mais sur le coup, alors que l'air frais s'était dissipé et que sa tête se retrouvait comme prise dans un étau, elle avait l'air bien, l'idée. Trop de portes, et des raisons qui tenaient pas pour les ouvrir. Qu'est-ce qu'il allait lui dire ? Non, non, il n'était pas encore rentré alors ça servait à rien ; avec des si, on mettrait Paris en bouteille, c'est ça ?

Il toqua à la porte, dans son esprit, une prière défilait à vitesse grand v dans son esprit, une horreur comme lui seul savait les inventer. Quelqu'un avait-il déjà prié Etro en latin ?

Maintenant oui.  
 


Dernière édition par Fabrizio Valeri le Sam 2 Mar 2019 - 0:12, édité 1 fois
more_horiz
J'dors pas. J'ai pas envie de dormir en fait. Dormir, c'est risquer de rêver, rêver c'est risquer d'espérer et espérer...espérer c'est risquer de souffrir une fois de plus.  Et là j'en peux plus, vraiment. J'ai plus la force de croire à une vie meilleur, d'ailleurs j'ai même plus la force de croire à une vie tout court.

La lassitude s'est imposé tout de suite quand j'me suis réveillé après le passage du doc'. Trop usé, trop fatigué. Plus de force, plus d'envie de se battre pour quoi que ce soit, ni pour ma vie, ni pour ma mort. J'étais inutile et ma vie n'avait plus de sens. Juste une loque qu'on avait laissé là et qui allait y rester jusqu'à avoir complètement séché. Oui, c'est bien. Plus me battre, plus rien faire. Juste crever. Parfait.

A côté de moi je sens une gamelle de bouffe qu'a posé un infirmier de passage. Il avait voulu m'aider à manger, j'ai refusé, il a insisté, j'ai fermé ma gueule.
Au bout d'un moment il a fini par partir en laissant l'assiette là. Il a quand même embarqué la précédente qui avait connu autant de succès, c'est bien. La première fois ils avaient attendu une journée complète pour m'en débarrasser. Faut croire qu'au bout de la troisième ils commencent à fatiguer.

Ou alors ils se disent que ça fera toujours ça de moins à retirer de mon froc la prochaine fois que j'me ferai dessus. Faut dire que ça fait un moment que j'les dérange plus pour aller au chiotte, voire un moment que j'ai pas desserré les dents du tout en fait. A quoi bon? Ils me laisseraient là à fossiliser dans ma merde en crevant de faim ça arrangerait tout le monde, moi le premier.

Donc je reste allongé là, sur ce matelas à écouter vaguement les gens autour de moi s'agiter en tout sens, parler, gémir, marcher. Mordant l'intérieur de ma joue quand j'sens que le sommeil débarque, ignorant la faim qui s'installe et me demandant plus ou moins combien de journées de jeun il me faudra encore pour que la mort ramène sa fraise.

Bruit de porte qui s'ouvre. Discussion indistincte. Deux personnes arrivent près de moi. J'fait semblant de dormir
.


"-Monsieur Fiathen.
Une infirmière. Sir Valeri est venu vous voir. Je vais vous laisser discuter en paix, essayer de manger un peu s'il vous plait, ça nous ferait plaisir."

Et elle nous laisse là, avec le silence. D'mon côté j'essayais de continuer à faire le mort mais c'était plus si simple.

Fabrizio Valeri. J'lui dois la vie à ce qu'il parait...Tss jamais j'aurai cru pouvoir penser ça avec autant de dégout. Dans ma tête la reconnaissance et la haine se mettent sur la gueule sans pouvoir se départager. Une part de moi a envie de le remercier pour ce qu'il a fait et l'autre aimerait bien lui reprocher de pas m'avoir passé son épée dans le bide. Ça aurait fait deux monstres en moins dans la même journée.

En tout cas c'qu'est sur c'est que rien qu'à le savoir près de moi j'sens ma tranquillité d'esprit qui se barre à mon grand déplaisir. J'essaye de l'ignorer mais c'est plus fort que moi, sa présence me fout la migraine, me force à repenser à cette foutue journée, à mon état, à mes erreurs. Faut qu'il se barre vite et pour ça j'allais être obligé de lui faire la causette, sinon il était bien foutu de rester là pendant encore des heures. Une inspiration, pour se calmer.


"-Content d'voir que vous allez bien."

Bien sur c'était une façon de parler, j'y voyais toujours queud' mais si il était agonisant il s'rait pas ici à faire chier le troisième âge. Néanmoins une partie de moi était sincèrement content d'le savoir pas trop mal en point lui et Cass'. C'était le seul bon côté dans la mer de chiasse qu'avait représenté cette mission.


"-Bon, pour l'moment les seuls personnes à v'nir me voir sont là soit pour m'nettoyer le cul soit pour m'annoncer les pires nouvelles de ma vie. Vous vous situez où M'sieur Valeri?"
more_horiz
Le temps passait. Seconde. Après seconde. Après seconde. Et pourtant il ne trouvait rien à dire ; c'était tellement plus facile quand il n'en avait rien à faire. Il avait envie de réfléchir, de quelques instants de plus pour trouver quoi dire. C'était un enfer. La vue de Fiathen lui avait coupé toute pensée, lui qui se plaignait de toujours penser trop se retrouvait muet sous tous les angles à tous les niveaux. Dis quelque chose, allez, bonjour, je sais pas, quelque chose. N'importe quoi.

« Disons que j'ai plus d'expérience dans les mauvaises nouvelles, sans vous mentir. »


Il venait juste d'apprendre l'ordre de démobilisation du Templier qui était devant lui. Un petit rappel à la réalité, alors qu'il venait s'asseoir à son chevet après avoir ramené une chaise. Il avait été prévenu de l'état de Fiathen et se rappelait encore suffisamment clairement de le voir étendu dans l'obscurité, la seule chose le retenant à la vie était ses deux ou trois sorts de soin à la con qui, au final, à part l'avoir en effet gardé en vie, n'avait pas gardé grand chose d'autre.

C'était pas une espèce de blague à deux balles sur les mauvaises nouvelles qu'allait faire repousser ses jambes.

Il avait deux trucs à dire, autant revenir aux bases. Un qui était important et qui allait faire chier. L'autre qui était... encore plus important mais qu'il ne savait pas comment balancer.

« Dans tous les cas, je venais ici pour vous présenter mes excuses, avant tout. »

Au moins c'était dit. Il le regrettait déjà. Un mélange de 'ça sonnaît mieux dans ma tête' et de 'c'est complètement stupide de toutes manières'. Mais il devait aller droit au but. « C'est principalement de ma faute si vous vous retrouvez ici, dans cette.. cette situation. Quelqu'un de plus expérimenté aurait sans doute pu vous ramener... »

Entier ? En meilleur état ? « Vous ramener sain et sauf. »
more_horiz
"-...Cool."

J'ai pas bougé, ma voix est toujours aussi blanche mais au fond de moi j'peux pas nier que ça m'a fait quelque chose.  D'entendre sa voix qui tremble comme une feuille quand il me parle ça a fait naître une petite étincelle dans mon âme. Et je sens que petit à petit l'étincelle prend et lentement j'sors de ma léthargie.
Je tapote vaguement les draps, l'air d'y chercher quelques choses.

"-Bel effort M'sieur Valeri mais mes jambes sont toujours pas là."

Pas de doute, cet abruti m'a mit en rogne.
Un silence, et un soupir. Puis je reprend d'une voix qui ne cherche pas à cacher son agacement.


"-Mais ça vous le saviez déjà. Vous venez pas pour moi M'sieur Valéri, vous venez pour vous. Parce que vous vous sentez mal, parce que vous voulez que ça cesse, parce que vous avez des remords et que vous voulez pouvoir vous dire que vous aviez fait ce qu'il fallait. Non Parce c'est évident que d'entendre que ma vue vous fait chialer à moitié ça va pas m'aider M'sieur Valeri. C'est évident que vos excuses vont pas me faire marcher et qu'j'en ai rien à foutre de votre culpabilité. Non ça ça n'aide que votre petit cul."

Ça me fait chier. Ça me fait chier parce qu'il me refout sous le nez ce que j'ai combattu depuis mon premier jour dans cette infirmerie. Son ton, sa voix, sa simple présence me ramènent à toutes mes défaites de ces dernières semaines. Et lui, de par son statue et notre vécue, j'peux pas l'ignorer, je suis obligé de l'entendre confirmer ce que je suis devenue. : un infirme inutile.

"-Mais vous savez quoi? J'vais vous aider M'sieur Valeri : je vous pardonne, j'suis handicapé à vie, condamné à m'dégouter à jamais, mais puisque vous avez un bel effort aujourd'hui, que vous avez donné votre maximum avec ces deux lieux communs j'vous excuse. Donc ouais Valeri soyez assuré de mon total pardon. Et maintenant si vous étiez pas venue pour faire un truc utile barrez-vous avec votre culpabilité de merde."

J'sus injuste, j'le sais et j'men fous. En ce qui me concerne c'est la vie qui est injuste avec moi.

more_horiz
C'était une erreur d'être venu, Fiathen avait raison. Fabri ne pensait pas à grand chose, dans l'immédiat. L'antique solution de la fuite en bonne et due forme était vraiment ce qui lui semblait comme la meilleure échappatoire. Ce n'était pas comme Fiathen pouvait le suivre et continuer à déballer la vérité, non ?

Qu'est-ce qu'il allait faire en réponse, s'excuser ?

« Vous avez raison. »

Parce qu'il n'y avait aucune raison de mentir. Même sans rien y voir, Fiathen y voyait bien plus clair que lui-même. Ce n'était même pas affaire de le dire tellement c'était évident. Fabri se sentait ridicule, parce que même si les ronces l'avaient vidé de son sang et qu'il y avait encore deux jours il ne pouvait pas se lever sans s'écraser par terre, son corps était intact et tout reviendrait. Fiathen, en revanche ne pouvait pas vraiment se vanter d'être dans la même situation.

Il soupira par réflexe, discrètement. Fiathen l'avait entendu, tant pis il avait qu'à réfléchir avant de faire ça, merde ça lui apprendra. Il ferma les yeux quelques secondes ; ça n'aida pas du tout. Il savait que ça n'allait pas aider et tout ce qui ça avait donné comme avancement à la discussion c'était quelques secondes du malaise le plus total. Qu'est-ce qu'il pourrait donner pour ne pas avoir à faire ça ? Parce que non, il ne venait pas que pour s'excuser. Il n'aurait même pas du le faire, oui, mais à la base il n'était pas venu pour ça.

« Votre lettre de démobilisation est arrivée. »
dit-il. En venir au fait, c'était la meilleure des solution. Que ce soit pour se barrer le plus vite possible et en finir, ou pour changer de sujet. Quel changement de sujet, ceci dit. « Considérant que c'était stupide je l'ai cramée et je suis venu vous en parler directement. »

Parler, ça mettait de l'ordre dans ses pensées, au moins un peu. Là, il n'avait qu'à moitié l'impression de dire quelque chose de stupide.

« On va laisser les conneries de côté et parler un peu plus sérieusement, maintenant. L'infirmière m'a dit y'a pas deux minutes que vous vous laissiez crever, vous me donnez pas l'air d'avoir envie de mourir pourtant, comment ça se fait ? »

Il dirigea son regard vers le Templier qui, dans son lit ne le regardait pas, il en était incapable. «  Les mages de votre compétence, ça court pas les rues. Même dans ce monde. Vous avez du voir aussi que les Templiers, ils sont plutôt calés dans le combat, pas dans les sorts. D'un côté on a ça, de l'autre, y'a pas mal de soldats et peut-être deux fois plus d'aspirants et d'écuyers et de novices qui ont besoin d'entraînement en magie. J'ai regardé, y'a pas besoin de jambes pour ça. Vous resterez dans les rangs des Templiers. » il se tut quelques secondes, puis reprit. « Si vous comprenez ce que je vous propose, le choix est entre vos mains. »
more_horiz
J'écoutais rien. De toute façons qu'est ce que ce con de pleureuse pouvait bien m'annoncer qui changerait quoi que ce soit? Ma dernière tirade avait épuisé les dernières réserves d'énergies qui me restait. A présent je n'avais même plus la force d'être en colère alors qu'il chouine tout son soul rien de ce qu'il dira ne pourra...

"-Vous resterez dans les rangs des Templiers."

Comme une formule magique ces mots avaient tout changé. Une seconde avant j'étais fin prêt à me faire dessus pour décider Valéri à partir et à présent...à présent j'étais devenu méfiant. On me l'avait fait trop de fois ce coup là, ou plutôt je me l'étais fait trop de fois. Qu'est ce que c'était maintenant? Une illusion de mon cerveau détraqué? Un enfoiré qui me faisait une farce en imitant Fabrizio? Mon espoir avait été trop piétiné pour se repointer comme si de rien n'était. J'osais plus y croire.

"-Bougez pas Valéri, faut que je vérifie un truc."

D'une main qui tremble autant de vieillesse que d'émotion je commence à dénouer le bandeau qui recouvre mes yeux. Deux jours que le doc est passé pour me dire qu'ils étaient guéris. Deux jours que je refuse qu'on l'ôte. J'allais crever de toute façons, inutile de me faire chier à subir le visage de ceux que je côtoyais. Maintenant si. Je devais le voir de mes yeux, voir que c'étais bien le templier en chef, voir qu'il était sérieux. Je devais être sur.

Le bandeau tombe, mes yeux s'ouvrent.

Puis j'les referment aussitôt. La lumière me crame les rétines après tout ce temps passé dans les ténèbres, mais j'm'en balance j'lai vue. Fabrizio aussi sérieux que possible. Et p't'être un peu inquiets par ma pantomime aussi.


"-Bordel c'est bien vous. Vous faites chier Valéri."

Oh oui vous faites bonne Etro de chier Valéri.

Vous vous demandiez pourquoi devant vous j'avais pas l'air d'avoir envie de crever? Les soixante premières années de ma vie l'instinct de survie c'est tout ce que j'avais eu, tout ce qui m'avait animé. Il m'avait fallu des semaines nourri de tous le désespoir que j'avais glané, de toutes les blessures que j'avais accumulé pour faire enfin taire ce foutu truc, pour que cette fichu envie de vivre se décide à décamper. Pour que j'arrête enfin de me battre, de recevoir des coups et de souffrir.

Mais faut croire que quand un truc vous anime pendant l'entièreté de votre vie on peut pas l'enterrer bien profondément. Votre seule présence l'avait ranimé et c'est probablement ça qui m'a le plus foutu en rogne, de ressentir que j'étais prêt à m'accrocher au moindre espoir pour vivre un peu plus, peu importe comment. Alors je vous ai craché dessus aussi fort que j'ai pu pour que vous décampiez à jamais. Mais vous êtes resté et vous avez continué de parler. Et maintenant je l'sens bien que ce foutu instinct à ramener tout le tintamarre de la vie et que j'vais jamais réussir à faire taire tout ce bordel à nouveau.

Alors oui Templier en chef vous faites chier. J'ai un putain de sourire qui veut pas partir et une envie de vous embrasser que je suis trop faible pour assouvir mais sachez le vous m'avez ramené une montagne d'ennui ravissant.
Bon bien entendu il peut toujours crever pour que j'lui dise tout ça à voix haute.

Une inspiration, une expiration. Remettons de l'ordre dans tout ça.


"-Faudra faire deux groupes. J'prendrai ceux qui sont complètement à la ramasse et Esmerine prendra la suite avec ceux qu'ont d'jà des notions."

Putain quand j'y pense...Donner des cours c'était clairement pas le truc que j'aurais accepté de bon cœur, j'avais les capacités pédagogique d'une moule pestiféré, je savais qu'à moitié comment j'faisais pour lancer des sorts et M'dame Mons était à peine moins aimable qu'un sans cœur. Mais là honnêtement osef, s'il avait fallu j'aurai animé des conférences en latin sur le cours économiques du munnies.

"-Tant qu'j'y suis il va m'falloir une piaule au rez-de-chaussée, les escaliers étaient déjà une purge avant, ça va pas s'arranger maintenant. Et si vous pouviez m'avoir un moyen de locomotion quelconque j'cracherai pas dessus."

Perdons pas le nord, si j'peux gratter deux trois avantages je suis preneur. D'ailleurs est ce que j'peux lui demander une bouffe moins dégueu? Mouais n'en faisons pas trop, par contre un truc plus important....

"-Et des nouvelles. L'ambiance dans les campements s'est amélioré? March a eu d'autres...disons éclair de génie?"

J'étais resté trop longtemps dans cette infirmerie coupé du monde, et si le Primarque avait décidé de planter la tête des hybrides sur les remparts de la Citadelle je préférais être au courant maintenant.
more_horiz

Elle ne devrait pas être ici. Dans cette infirmerie et si proche de cette scène. Il s’agissait d’un moment entre Fabrizio et Fiathen. Pourtant ? La Paladin-en-Chef était là. Elle se retrouvait accoudée à l’un des pylônes de la salle, l’un de ceux n’ayant d’autres objectifs que d’empêcher la salle de s’effondrer  sur elle-même.

Par ailleurs, le Paladin ne cherchait pas à attirer l’attention.

Est-ce qu’il a quitté l’infirmerie.
Non.

L’infirmière tenait toujours l’assiette froide dans la main, au côté de Cassandra et laissant aussi un regard se perdre à la discussion.

Il était trop faible pour être déplacé, c’était un risque inutile.
L’air lui ferait le plus grand bien, préparer quelque chose pour le déplacer.
Vous êtes sûres que…?

Elle hochait alors la tête, faisant hausser les épaules de l’infirmière qui s’en allait déjà. La Paladin soupirait alors un instant, ce redressant et marchant en direction du lit de Fiathen. Dire qu’elle n’avait pas l’intention de se rendre à son chevet. Ou du moins, c’est ce qu’elle voulait éviter. Peut-être qu’elle aurait attendu qu’il quitte l’infirmerie de lui-même pour croiser.

Ce n’est pas comme si elle avait le choix, maintenant que son profil se dessinait au pied du lit. Elle en avait bien assez entendu pour s’inviter à la discussion.

Matthew March est actuellement indisponible.
Pas de salutation, rien. Elle n’en avait pas l’envie et elle n’en ressentait pas réellement le besoin. Néanmoins, une chose était certaine, elle cherchait à éviter de poser son regard sur Fiathen. À l’heure actuelle, le voir du coin de son regard était amplement suffisant. Elle se contenterait du visage de Fabrizio.

Vous êtes une personne difficile à trouver, vous savez. Sauf vous, Fiathen. Des bruits courts comme quoi vous ne bouger pas beaucoup d’ici, il serait temps que ça change, surtout si vous voulez des nouvelles des camps en dehors de la ville.
Cassandra aimait à croire qu’elle savait comment prendre le vieux Templier, d’autant plus après leur discussion suite à son propre arrêt. Inutile de s’apitoyer sur son sort, au point où ils en étaient, ça n’allait strictement rien changé.

Étro, c’est votre fille la plus humble qui vous le demande, que Fiathen ne sombre pas.

Il y a quelque chose dont j’aimerais vous faites pars, à tous les deux. Puis-je compter sur vous ?
Port-Royal était loin derrière elle, voici trop longtemps qu'elle traînait cela tel un boulet et il était temps de s'en occuper. Un poids trop lourd pour ses uniques épaules. Elle devait avoir honte d’exiger aux deux Templiers à l’écouter et à partager ce fardeau, toutefois, il devait s’agir des seules personnes auxquelles elle avait confiance.


more_horiz
« Évidemment c'est moi, vous pensiez que c'était qui, l'inconnue de la Seine !? »

Sans pour autant clairement dire oui, Fiathen semblait avoir accepté l'idée. C'était, en soi, un miracle. Il demanda ensuite des nouvelles des campements ; ça c'était une autre paire de manches. Fabri travaillait à l'obtention de logements pour les sans-abris restés aux portes du château, mais les affaires n'avançaient pas vite.

Quant à March, autre sujet, autres problèmes, quoique pour l'instant le despote national se montrait plutôt silencieux. Etro lui en tienne grâce, et qu'il continue. Il allait répondre et cherchait à formuler ça sans avoir l'air de dire que rien n'avait bougé, en fait, mais ce fut une autre voix qui répondit.

Fabri n'avait que rarement vu Cassandra Pentaghast sans que le Domaine ne soit en grand danger, elle semblait sortir d'une quelconque grotte à ce moment là, toute bardée de fer et prête à déboiter tout ce qui se trouvait sur son chemin. Mais là il fallait avouer que la voir au calme, en civil et surtout sortie de nulle part.

Fabri manqua de s'étouffer. Langrier l'avait prévenu, mais il semblait que ce n'étaient pas les escaliers qui allaient le tuer. Une quinte de toux tenace l'assaillit, partant d'un geste trop brusque à l'arrivée du Paladin. Avec le sentiment que ses poumons explosaient, il fit un signe à Cassandra, bonjour, je t'ai vue, ça fait plaisir, désolé je meurs juste quelques secondes ça va passer.

« Quelque chose comme... » son esprit avait envie de répondre, son corps n'avait décidément pas envie. « Y'a un nouvel épisode de Bear Grylls ou.. plutôt genre confidence secrète ?  »

Dans un monde parfait, il n'aurait pas eu à dire ça. Mais il y avait quelque chose de fascinant chez Pentaghast, c'était qu'elle ne disait jamais rien de trop. Aussi, si elle était apparue comme ça c'est qu'il y avait quelque chose qui se passait, il n'était pas encore tout à fait stupide. Il tenait simplement à la fuir quand elle avait cet air là.

L'air qu'elle avait juste là, devant lui.


Les larmes aux yeux, il maudissait le sans-cœur qui avait failli le tuer en l'empalant vivant avec des épines. Mais il préférait encore y retourner, se battre avec une menace de mort au dessus de la tête plutôt que de voir le regard sans équivoque du Paladin qui n'annonçait rien de bon.
more_horiz
Saaaalope.

Non mais j'te jure ça fait un mois qu'on s'est pas vu et là paf, ni bonjour ni merde "nia nia nia bougez vous l'cul nia nia nia". Et puis vas-y que j'change de sujet vite fais parce que j'assume pas. Bordel quelle époque, plus de respect ni pour les vieux ni pour les handicapés. Même Fabri s'en remet pas le pauvre. Elle a de la chance que je sois de bonne humeur aujourd'hui, et un peu trop curieux aussi.


"-Allez y M'dame Pentaghast, quoi que ce soit j'suis tout ouïe. Et puis d'façon c'est pas comme si j'pouvais aller bien loin, vous savez rapport aux bruits qui courent comme quoi on m'aurait amputé des deux jambes."

Ouais je t'écoute mais va pas croire que j'te pardonne, dans deux jours j'suis remis et là octogone sans règle sur le pont de la Citadelle.
more_horiz

Elle haussait les lèvres dans un sourire aux remarques qu’elle venait d’entendre, semblable à une douce brise après ce qu’elle avait essuyé sur les deux derniers mois.

Ce genre de moment lui manquait.

D’autres bruits racontent comme quoi vous serez à l’article de la mort, il semblerait que ce ne soit rien de plus qu’une rumeur.
Elle déniait, le temps d’un battement de cils, poser son regard sur Fiathen. Il n’était pas le fruit de ses erreurs. Ou du moins, c’est ce qu’elle s’évertuait à répéter dans son esprit de longues secondes avant de se retourner et fixer le reste de l’infirmerie. Cassandra avait le souffle court, s’attardant pour retourner sur Fabrizio.

Ils étaient vivants. Peut-être pas indemne, mais vivant et c’était cela qui comptait réellement.

Bear Grylls n’a rien à voir avec ce que j’ai à vous raconter, ça nous concerne et pas cet abruti.
Les médecins tardaient à arriver, ça agaçait le Paladin. Ils étaient là, tous les trois, à attendre que ses paroles s’échappent. Oh, elle n’attendait que cela et avait espoir qu’elle serait soutenue dans ce choix. Sauf que le problème venait d’un point crucial, il ne fallait pas que cela s’ébruite.

Cela concerne l’autre, ou plutôt, sur les raisons pour lesquelles nous ne sommes pas entré de nouveau en guerre contre quiconque ou contre l’humanité elle-même.
Elle ne portait dorénavant plus Matthew dans son coeur, pour de simples raisons. La dernière entrevue, la lettre, ses dernières actions ou encore son petit air prétentieux. Depuis le temps, elle en venait presque à regretter de l’avoir laisser en vie. Depuis sa prison, il n’était plus un risque pour le Domaine Enchanté.

Du moins, si les mercenaires gardaient à l’esprit de le conserver dans cette cellule. Ils devaient savoir, depuis le temps, qu’il était bien qu’il était et que son groupe même venait de le répudier.Que Cassandra venait de le répudier. Aujourd’hui, elle espérait aussi que les deux personnes à ses côtés comprendraient et iraient avec ses propres choix. Dans le cas contraire, elle se retrouverait sans grandes solutions ou de façon de faire.

Elle aimait le Sanctum, elle aimait son monde et sa Déesse. Elle ne vouait pas que tout cela sombre à cause de cet idiot. Elle s’avançait, suffisamment pour qu’ils puissent entendre.

Il est disparu, il n’a rien trouvé de plus intelligent que de se rendre à Illusiopolis pour y être enlevé. Il y a d’autres choses à savoir, mais ce n’est pas le lieu pour que vous l’entendiez.
Cassandra tournait le regard, cherchant l’infirmière. Par le Nuage Noir, cela prenait tant de temps de trouver une chaise roulante ou un brancard ?!


more_horiz
Au vu de la manière dont elle l'avait dit, il avait l'air d'être l'abruti dont elle parlait. Même s'il essayait de rester raisonnable ; elle avait accusé Bear Grylls et pas lui. Vu comment le gars avait survécu trois semaines à Agrabah dans le désert sans eau, c'était loin d'en être un. Mais c'était un débat pour un autre jour.

Le Primarque avait été enlevé, tout avait l'air de sortir du début d'une mauvaise blague. Le genre de blagues qu'il pourrait essayer de faire, parce qu'il était particulièrement mauvais dans la discipline. Au final, ce fut avec une horreur grandissante qu'il réalisa que oui, vu le silence général du haut du Sanctum dernièrement, c'était en effet plus que possible que la catastrophe ambulante aussi connue sous le nom de Matthew March ne fasse plus rien. Pas de putsch, pas d'épidémie de peste, pas d'abdication.

Tout logiquement donc, il ne restait que l'enlèvement.

Quel con, mais quel con !

« Il a pas compris que quand on dirige un groupe on va pas s'ballader pour un rien !? Il y a pas été avec des Paladins ou n'importe quoi !? Est-ce qu'il sait se défendre au moins ?»

Dire qu'il avait prononcé cette phrase d'une traite sans que ses poumons ne lâchent aurait été mentir. Adossé contre le mur le plus proche, il survivait à une quinte de toux assez violente. Fabri pouvait imaginer sans aucun mal les épines du sans-cœur lui percer les poumons encore une fois. Il aurait préféré crever en descendant de la tour de l'Arsenal, étouffé dans son sang, Langrier pour seul témoin. Une petite tombe, lui dans la terre, emmerdant le monde depuis la non-vie.

L'épitaphe ? Allez vous faire foutre.*

*Exception pour Aubrey, je t'aime.


Mais bon. Rien ne semblait tourner rond en ce joli jour où même le climat avait décidé d'y aller au hasard avec la température.

« Et on va en discuter où ? Je suis chaud pour la réunion secrète mais va falloir innover ! »

Pentaghast avait, somme toute, une idée derrière la tête. Le brancard pour Fiathen ainsi avancé – au bout d'un temps respectable, ils quittèrent l'infirmerie. Le mage était porté par deux Templiers, en qui Fabri avait assez confiance pour assurer le transport. Ça ne voulait pas dire qu'il allait causer entre temps, ceci dit. Non, les affaires étaient vraiment une bombe et il valait mieux limiter le bruit que ça allait faire. Il fermait la marche ; Pentaghast la dirigeait, où allait-elle les emmener ? Un endroit aux murs épais, il espérait.
more_horiz
Finalement je crois que rien que pour vivre cette journée ça valait le coup d'pas me percer les veines. Sérieux Fabri' qui me trouvent du taf et Cass' qui nous apprends que l'une des personnes que j'apprécie le moins du multivers est hors d'état de nuire pour une durée indéterminée. Si on continue comme ça ce soir Etro descend spécialement pour faire repousser mes jambes et me taper un check...Ou plus simplement Fabri arrêtera de cracher ses poumons, c'est qu'ça commençait presque à devenir inquiétant c't'histoire.

Bruit de grincement de porte puis Cassandra prend la parole.


"-Merci de votre aide, aidez Fiathen à s'asseoir ici puis vous pourrez disposer."

Soudain je sens que mon brancard touche terre et que des mains prudentes me soulèvent et m'aident à m'installer sur une chaise en bois. Chaise que mon postérieur est tout surpris de sentir après un mois à être allongé sur un matelas, surpris en mal bien entendu. Mais bon je vais pas faire mon difficile non plus, ça risquerait de donner envie à miss calomnie de me virer et je préférerais éviter.


"-On te lâche Fiathen, mais t'en fais pas il y a une table juste devant toi."


La voix est amicale, peut être un pote de patrouille mais difficile à dire sans OUAH! D'un geste un peu trop paniqué pour ma fierté je m'empresse d'agripper la table. Bordel réussir à retrouver un semblant d'équilibre ne serait-ce que pour réussir à rester assis s'annonce plus difficile que prévu. Surtout pour un gus qui n'a plus ni dormi ni mangé depuis trop longtemps pour sa carcasse de retraité. Mais soit, j'reste frais, aujourd'hui je me sentais assez de pêche pour rejouer l'attaque de la coalition noir armé uniquement de cure dent si il le fallait.

J'entends mes deux assistants qui saluent Cassandra et Fabrizio puis nouveau bruits de grincement de porte et nous sommes seuls. Enfin...on en est sûr de ça? A la chaleur un peu diffuse que j'sens dans mon dos la pièce est éclairé par une torche, donc on est dans une de ces salles sans fenêtre qui servent à stocker la bouffe, les prisonniers et les secrets. Mais même sans lucarne pour nous espionner mon cerveau de clodo paranoïaque, rendu un peu nerveux par le manque de sommeil et d'aliment, arrive à trouver sans souci un millier de scénario où on finis gros jean comme devant. Une légère inspiration et je prends la parole.

"-Si vous voulez bien ménager vot' suspens un instant M'dame Pentaghast, j'ai deux trois bricoles à faire."

Pour commencer un petit scan magique de la pièce...bien je ressens que nous trois. Puis, d'un mouvement ascendant de la main, je fais naitre un mur de silence à l'endroit où j'ai entendu les grincements de portes. Ça devrait empêcher le bruit de passer à l'extérieur.
Bien, on est déjà mieux, plus ou moins rasséréné je reprend une inspiration.

"- Ok, même si quelqu'un appuie de toute ses forces son oreille cont' la serrure il nous entendra aussi bien qu'si il était à la Costa del Sol. Du coup vous pouvez y aller M'dame Pentaghast, qu'est ce qui se passe et en quoi on peut vous aider? Soyez pas avare de détail, s'vous plait."

J'avais aussi hésité à lui demander pourquoi j'étais ici. J'veux dire, p't'être qu'elle m'aime bien ou j'sais pas quoi mais j'étais pas chef d'un ordre comme Fabri' et pas plus ancien ou malin qu'un autre. J'avais pas non plus fait grand chose de spécial depuis qu'j'étais templier du coup ben...j'vois pas. Mais bon j'étais bien trop impatient de savoir c'qui était arrivé à Matthew alors j'allais pas lui rappeler qu'j'avais rien à foutre ici.
more_horiz

Seuls. Ils étaient enfin seuls dans cette pièce à peine plus grande qu’un cellier. L’espace d’un instant, elle hésitait à révéler ses motivations et la raison de leur présence.

Pouvait-elle réellement faire confiance à Fabrizio et Fiathen.

Ils avaient traversé les épreuves que la Déesse avait imposées à leur route. Cependant, étaient-ils réellement des personnages de confiance. Obscurcissant son coeur, elle entrevoyait le moment où elle aurait la nécessité de dégainer son arme et de se débarrasser d’eux. Cassandra priait à ne pas avoir à embrasser cette destinée.

Elle soufflait un bref instant, baissant son regard à ses pieds avant de prononcer ses paroles d’une voix faibles.

Ce sont les mercenaires  du Centurio qui ont enlevé le Primarque et ils m’ont envoyé une lettre de rançon. Vous aviez raison, Fabrizio. Il a été seul jusqu’à un bar malfamé d’Illusiopolis avant de se faire enlever. Nous avons quelqu’un dans les cachots pour nous le confirmer. L’histoire et l’idiotie.
Brièvement, elle élevait son regard afin qu’ils n’en viennent pas à imaginer que la culpabilité soit son leitmotiv.

Pentaghast se redressait, s’appuyant ensuite contre l’un des murs et haussant les sourcils. Elle ne parvenait pas, elle-même, à comprendre les motivations de l’autre sot. D’autant pour un scélérat pareil.

J’y suis allé pour le retrouver...
Il s’agissait bel et bien de la partie de l’histoire dont elle craignait le plus à révéler. Adressant un bref regard à la porte, elle espérait à ce que les paroles de Fiathen soient vrais.

… Pour le répudier du Sanctum.
D’un regard, elle alternait son attention entre les deux Templiers. Le Paladin recherchait une réaction, une parole, quelque chose qui devrait la pousser à réagir et pour le pire. Elle laissait déjà son bras le long du corps, s’apprêtant à invoquer une arme quelconque.

Si vous vous demandez pourquoi est-ce que je vous en parle ? La raison est simple. Au coeur du Sanctum, depuis la mort d’Angeal et le départ de Lulu, vous êtes les seuls personnes à qui je peux réellement faire confiance. Et que nous allons devoir décider de la marche à suivre, pour la suite…
L’idée de créer un triumvirat afin de sortir la ville de la mer de misère dans laquelle Matthew March semblait y avoir conduit l’entierté du monde.

Probablement une idée stupide.

Cependant, son coeur s’allégeait à savoir ce fardeau désormais reposer sur les épaules de Fabrizio et de Fiathen. Un acte égoïste. Elle n’en doutait pas un seul instant, sauf qu’elle avait besoin de ça afin d’avoir l’esprit clair et pouvoir continuer à avancer.

Matthew March ne posera plus le pied dans ce monde, j’en fais le serment solennel et j’irais jusqu’où ma conscience le dicte pour accomplir cet acte. Maintenant, la question que je vous pose est la suivante : de quel côté êtes-vous et est-ce que vous m’aiderez à nous  débarrasser de la mémoire de cette engeance ?


more_horiz
Pendant qu'elle parlait, qu'elle annonçait que plus jamais Matthew ne reviendrait au Sanctum, il repensait à cette fois où son père l'avait chopé dans le Palais de Justice, à écouter les jugements. Il avait l'habitude de s'allonger le long d'une poutre, après avoir grimpé juste sous le plafond de bois du tribunal. Son père l'avait regardé, sans rien dire d'abord comme maintenant il regardait la jeune femme proche de lui. Rien, un calme olympien pendant quelques secondes.

Il cachait un rire nerveux, pensant a tellement de choses à la fois. Il braqua son regard sur le plafond et soupira. Dans ses souvenirs, son père lui avait fait comprendre de ne jamais recommencer. Une colère froide, sourde, celle d'un père gardant la stupidité de sa progéniture, pour qu'il ne recommence jamais.

Il ne parvint pas à accumuler une telle colère en lui, il en était incapable alors que Cassandra, murée dans son silence, attendait le pire. Il prit quelques secondes pour réfléchir, observer silencieusement le Paladin. Débarrassée de son armure, elle semblait ici vulnérable – toujours capable de le foutre par terre, c'était une certitude, mais il y avait quelque chose de fébrile en elle. Pas difficile de deviner quoi ; la mutinerie c'était quelque chose de délicat.

« Je suis du côté du Sanctum, Cassandra. » répondit-il simplement.

Il sentait son cœur battre dans sa poitrine, ses côtes malmenées par bien trop d'émotions. Il n'avait jamais approuvé les faits et gestes de Matthew ; plus que la personne elle-même. Il n'avait rien contre lui – se gardait d'exprimer ça même s'il n'en pensait pas moins. « Etro l'a choisi. Elle a choisi un taré, imbu de sa personne sous une fausse idée de mener le Sanctum vers mieux, il l'a enterré. Qu'est-ce qu'on fait contre ça ? On devient des apostats ? On va se foutre sur les marches du Temple en hurlant à la démission ? On relance une autre nuit de massacres ? Qu'est-ce qu'on peut faire contre le Choix de la Déesse ? »

Il ne savait pas quoi penser, pas par quoi commencer. Etro lui avait montré Sa lumière, à lui aussi. Et à Cassandra. Et à Fiathen aussi. Il regarda le mage, dans un espoir de tempérance. Il espérait une phrase comme lui seul les sortait. Il avait du bon sens sous trois couches d'impolitesse. Fabri n'avait pas envie de contredire Cassandra – au contraire. Mais elle s'avançait vers un terrain où il ne fallait pas s'aventurer sans preuves.
more_horiz
J’suis mort. Y a pas d’autre possibilités, j’suis mort et on m’a envoyé au paradis des clodos. Non mais sérieux? Matthew est coincé à Port Royal et Cass’ est allé l’voir juste pour lui cracher à la gueule ? La Cass’ qui s’percerait les veines si Etro lui demandait ? Mais sérieux qu’elle journée goldée, j’espère qu’elle a pensé à prendre des photos.

Bon par contre ça plaisait moyen à Fabri et quelque part ça me surprenait pas tant que ça, c’était un mec intelligent et la décision de Cass’ allait être une horreur à gérer. Mais honnêtement balek’, même si on devait s’prendre tous les dieux possibles sur le coin d’la gueule après ça j’était derrière elle.
Bon par contre il allait falloir être un peu diplomate, si Fabri avait l’impression d’être à deux contre un il risquait de s’braquer et ça n’amènerait rien de bon. Une inspiration pour mettre de l’ordre dans ma tête et j’me lance.


« -J’comprends c’que vous dites M’sieur Valeri, vraiment. March est l’Primarque et c’est pas rien. Seulement si j’comprends bien il est actuellement bloqué dans le seul endroit de l’univers où il n’a pas la moindre chance de pouvoir communiquer avec nous. Du coup la réponse à vot’ question est assez simple, on a deux choix : soit on balance M’dame Pentaghast et on laisse le Sanctum sans boss jusqu’au retour de l’autre con. Et ça risque pas d’arriver avant plusieurs mois, voire année, à condition qu’il revienne en vie. Soit on ferme not’gueule et d’après nos lois elle prend les rênes du Sanctum, et y a genre zéro chance qu’elle fasse pire que Matthew.

Tout ça pour dire que si vous êtes du côté du Sanctum pas la peine de vous foutre sur des marches, de démissionner ou d’buter qui que ce soit. Faut juste la fermer. Ensuite Cass’peut simplement prendre les décisions au nom du Primarque et cacher sa disparition, comme elle l’a d’jà fait. Et si y a d’aut’ gens au courant qu’le Primarque s’est fait enlever ils ont aucune raison d’moufter. On applique juste les lois du Sanctum et on veut juste éviter d’trop affaiblir le Sanctum en révélant qu’le Primarque a disparu. Ça nous laisse la possibilités d'aviser si il revient. »

Forcément y avait plein de trou dans cette idée, genre le retour de Matthew serait forcément délicat. Si y avait moyen qu’il clamse là bas ça arrangerait franchement le truc. Mais bon en attendant ça m’avait l’air pas trop mal et ça permettrait p’t’être de calmer Fabri.
Maintenant qu’j’avais répondu à Fabri, fallait que j’réponde à Cass’, et là…là il allait m’falloir une grosse inspiration.


« -Ça c'est juste du point de vue pratique. Pour les autres points de vue j’vais vous dire : pour moi Matthew est la pire merde qui nous soit tombé dessus depuis mon arrivée ici. On a vécu des trucs horribles, c’est pas moi qui vais vous l’apprendre, on a tous galéré pour le bien du Sanctum, on a tous perdu des trucs pour lui. »

En disant ça je mesurais soudainement combien c’était vrai. La nuit de Swain avait laissé Cass’ sur le carreau pendant des mois, Fabri était ressortis de l’attaque de la Coalition noir avec une gueule de crêpe flambée et lors de l’assaut contre les ronces de Maléfiques j’avais…bref.

« -Pourtant rien d’tout ça n’est plus dangereux que Matthew March, parce qu’on peut pas l’affronter de front comme les autres, alors qu’il nous tue de l’intérieur plus surement que le dragon de la coa’. Pour moi Matthew est le cancer du Sanctum. J’veux dire…faisons la liste : il déclare la guerre au Consulat en l’empêchant de sauver des vies, Dame Lulu a mit les bouts et il a mis sa tête à prix, nos temples sont moins protégés et il crache à la gueule des mercos.
Et en plus de ça j’suis quasiment sûr qu’il détourné la thune du Sanctum pour reconstruire une putain de vieille porte dans son monde natal, alors que les habitants du Domaine commençait à crécher dans des tentes en toiles donc…merde at…tendez . »

Ma foutue tête qui s’met à tourner en plein milieu d’mon dialogue, faut que Je r’prenne mon souffle une seconde. Putain quelle idée de me faire causer autant alors que j’ai pas bouffé ni dormi depuis autant de temps. Allez, on va dire que ça ira, une inspiration et c’est r’parti.

« -Désolé…Donc tout ça pour dire, j’suis d’accord avec Vous M’sieur Valéri, on sert Etro et Etro a choisi March. Sauf que d’toute évidence il fait d’la merde, p’t’être que Mattew s’est laissé corrompre par j’sais pas qui, qu’il écoute absolument pas ce qu’elle lui dit ou p’t’être même que nos prêtres se sont plantés, j’en sais rien. C’que j’sais c’est c’que j’vois, et j’vois qu’Matthew est plus efficace que Death. »

Bordel d’où j’causais autant ? Ça m’ressemblais franchement pas, surtout pour dire des trucs que tout l’monde savait déjà. Non c’était probablement pas utile mais j’en avais besoin en fait. Tout ça j’l’avais dans l’crane depuis presque l’arrivée de Matthew et pouvoir enfin l’sortir, surtout avec c’qui m’étais arrivée récemment, ça m’faisait franchement un bien fou.

« -Bref…Désolé d’vous avoir autant cassé les oreilles. Tout ça pour dire que pour ces raisons là et pour tout l’reste j’suis du côté de m’dame Pentaghast. Et du Sanctum. »
more_horiz

Cassandra baissait les yeux, fixant le sol et se rassurant elle-même à ne pas devoir s’armer contre Fabrizio ou Fiathen. Elle laissait échapper un long soupir, mémorisant chaque chose que les deux Templiers venaient de mentionner.

Elle n’avait pas, jusqu’ici, l’ébauche d’un plan. Ayant, à sa mauvaise habitude, été d’un point à l’autre en espérant avoir une inspiration divine.

Preuve était de constater qu’en cet instant, entre les murs de ce cellier, il n’y aurait aucune intervention de la Déesse Mère ou d’homme afin d’aller à l’encontre de ses idées. L’un des mots résonnait à son esprit, y faisant écho jusqu’à ce qu’elle accepte de parler à la suite.

Trahison… Ce sentiment vient à mon esprit pour une unique action et il ne s’agit pas de l’instant où j’ai excommunié Matthew. Vous souvenez vous de la façon dont-il est venu jusqu’à nous ? J’y étais. C’est moi qui me suis rendu dans sa cellule afin de le questionner sur le corps sans-vie d’une enfant qu’il tenait dans ses bras, et c’est aussi par ma faute qu’il est rentré dans nos murs. S’il fallait m’accuser de trahison, c’est d’avoir été là au premier jour et de n’avoir réagi qu’aujourd’hui.
Dorénavant, elle savait qu’ils ne se dresseraient pas contre elle. Ainsi, elle n’avait pas à affronter leurs regards suite à ses péchés. Tout est plus facile lorsque l’on ignore les autres. Voici l’une des doctrines qu’elle avait apprises à cause du Primarque.

Il m’est impossible de croire que Matthew soit l’enfant d’Etro. Aujourd’hui, j’ai l’intime conviction qu’il soit le fils du Nuage Noir et non de notre Déesse.
Elle relevait alors le regard et s’adressait à Fiathen, ou du moins, aux propos qu’il avait énoncés.

Vous venez d’en faire le triste constat et il serait idiot de l’ignorer. Le Sanctum creuse sa tombe à chacune de ses paroles. Pour cela, j’ai foi à croire que les Hauts-Prêtres se sont trompé.
Le Paladin se redressait, avançant d’un pas avant de faire le décompte à l’aide de ses mains.

Le fondateur du Sanctum ? Un traître, un faux qui se faisait passer pour le Primarque. Starkiller ? Il a fait couler le sang pour s’attribuer les rênes. Finalement ? Angeal à dû lui-même l’abattre pour que le Sanctum tel que nous le connaissions puisse vivre. Il n’y a qu’un pas à franchir afin de confirmer que nous avons été trahis une nouvelle fois et que Matthew n’est qu’un nouvel imposteur. Jamais le Clergé n’a rencontré de Primarque, alors, il me semble naturel d’imaginer qu’ils ont fait erreur et que ce qu’ils ont vu n’est autre que la personnification du Nuage Noir. Il est de notre devoir de le combattre et…
Le regard du Paladin passait du visage de Fiathen à celui de Fabrizio. Elle en venait à se mordre les lèvres tant elle n’imaginait pas à devoir prononcer ses mots.

La mort du fondateur et de Starkiller ont été utilisés pour inspirer les fidèles à Etro. Alors, aujourd’hui, c’est à nous de tuer Matthew et d’utiliser sa mort pour que le Sanctum continue à vivre.


more_horiz
Matthew était plus efficace que Death.

Un frisson parcourut son échine et il reconnaissait que Fiathen avait raison.

« Et après, quoi ? On tire à la courte paille, on dirige pendant un moment et après on continue le délire, on s'entretue pour que le Sanctum continue à aller bien ? On a l'occasion d'arrêter les frais pour de bon, il faut pas la gâcher ! »

Ils avaient raison, tous les deux. Si la déposition de Matthew March semblait futile l'instant d'avant, alors désormais même son élimination paraissait comme logique. Il en restait le problème d'après ; par trop d'occasions le Sanctum s'était laissé aller à la décadence. Il avait connu Grell, et avait été aux premières loges des habitudes des forcenés du Nuage Noir. Comment est-ce qu'il était resté ici ? En droit de se demander ça selon toute logique, Fabri ne trouvait pas de réponse à sa question. Il en avait, bien entendu s'il commençait à gratter mais s'il s'y mettait, il n'aurait pas fini.

Non, il avait bien plus de raisons de rester que de partir, ça ne faisait aucun doute.

« Peut importe de qui il est le fils. On est pas des enfants de dieux que je sache ! Mais si on continue un cycle de meurtre et de renversements de pouvoir on serait pas mieux qu'un sans-cœur, qu'un sous-fifre du Nuage Noir j'en sais rien – je vous parle pas de simplement faire tourner la roue je vous parle de la détruire ! »

Même s'il parlait un peu plus rapidement qu'avant, sa voix restait basse. Fiathen lui avait assuré que personne ne pouvait les entendre. Et, quand bien même si quelqu'un pouvait effectivement les écouter, nul doute qu'il pourrait les entendre même s'ils murmuraient leurs paroles dans un souffle. C'était un réflexe, peut-être, venu d'il ne savait où.

« Si le problème vient à chaque fois du l'élu de la Déesse, c'est simplement qu'il n'y a personne à la mesure du boulot, non ? »

Un silence accueillit ses paroles ; Fabrizio battit en retraite, allant s'adosser à un mur. La taille de la pièce aidant, il n'était pas vraiment plus loin des deux autres. Il croisa les bras, regardant un pan de mur. Le temps leur était compté et lui, il trouvait le temps de détailler chaque aspérités de ce mur de pierre. Qui l'avait fait ? Il était probablement mort depuis des siècles.

Quel âge avait cette Citadelle ? Le songe d'un moment l'éloigna du débat – jusqu'à ce qu'il pense à ce qu'ils devaient désormais défendre. Le Domaine ainsi que tous ceux qui y résidaient, de naissance ou par refuge, par choix, par hasard.
more_horiz
Wow ok on commence le bad trip. Donc en fait c’est une tradition du Sanctum d’être gouverné par des enfoirés ? Tu m’diras si ça m’permettais d’faire de la dentelle avec les tripes de March j’étais pas franchement contre mais…ouais Fabri avait raison, ‘faut vraiment essayer de faire quelque chose contre ça.
Le problème c’est qu’on risquait de partir dans des débats sans fin et j’ai juste plus l’énergie pour ces conneries. Bref parons au plus pressé, d’façons savoir si oui ou non on doit continuer à croire à cette histoire d’élu c’est pas d’mon ressort.
Une inspiration et j’me lance.


« -Bon on est tous d’accord pour virer Matthew alors concentrons nous là d’ssus. J’vois deux solutions : Soit on y va en mode frontal et vous dites que vous voulez révoquer Matthew. A vous deux j’suis sûr que vous avez les deux tiers du Sanctum prêt à vous suivre, reste à mettre quelques Haut prêtres dans vot’ poches  puis vous officialisez le truc en donnant l’explication d’vot’ choix. Ensuite y a plus qu’à décider qui prends le relais, et libre à lui d’botter l’cul des primarques qui s’pointeront. »

C’était pas une idée qui m’bottait énormément honnêtement. Les gens risquaient d’pas être super d’accord ou tout simplement d’se sentir perdu si on leur annonce du jour au lendemain que finalement l’élu c’était à chier comme idée et qu’nos prêtres sont pas foutu de faire la différence entre le choix d’Etro et un connard lambda. Bref un gros foutoir à gérer.

« -Sinon on fait ça en four...four…basse. »

Putain de manque de sommeil à la con. J’ai de plus en plus de mal à garder mes deux mains accrochés à la table et réussir à rassembler mes idées est un exploit. Me mordant l’intérieur de la joue pour essayer de rassembler quelques miettes de tonus j’ reprends.

« - On trouve un mec qui peut ressembler à Matthew, genre avec de la magie ou qu’importe, et on met sa mort en scène devant un max de personne. Port Royal est coupé du monde, personne saura qu’il est à des années lumière d’ici, et si jamais il a la mauvaise idée de s’ repointer on l’fait passer pour un imposteur. Avec quelque haut prêtres de notre côté pour crier partout  que ce n’est pas « l’élu » qu’ils ont reconnu et toutes les personnes qui l’auront vu crever sous leurs yeux devrait pas y avoir trop de souci. Et j’suis sûr que Genesis sera ravi d’nous prêter quelques bons acteurs. »

D’jà moins de problème socialement parlant mais la moindre fuite et ce serait une explosion de merde sans pareil au niveau de l’opinion publique. Et accessoirement on risquait la peine de mort.

« -M’enfin dans les deux cas faut convaincre discrétos les haut prêtres de renier Matthew. J’sais pas à quel point ils sont fan du mec mais si jamais on leur promet un retour de leurs anciens privilèges j’pense pas qu’ça pose trop d’souci. »

Faudra aussi régler le sort du gars au cachot dont a parlé Cassandra mais ça c’est p’t’être plus sage que j’garde mes idées pour moi.
more_horiz

Cassandra se figeait un instant, le regard vide, comme si elle venait d'être appelée suffisament loin pour ne plus rien avoir à faire en ce monde. Il n'aurait fallu d'un rien pour que tout cela soit aussi simple. Sauf qu'il ne s'agissait pas du destin auquel elle était promise. Dans un soupir, elle quittait sa léthargie et s'avançait afin de prendre appui sur la table de ses deux bras et prononcer d'une voix faible.

Vous avez raison tous les deux...

Quitter le cycle de la violence, voici ce dont le Sanctum avait besoin et de rien d'autre. La paix. Ce monde, ses habitants et les croyants de la Déesse avait déjà assez subi la vie et il méritait à se libérer de ses chaînes.

Cependant, j'ai du mal à voir l'un des Haut-Prêtres se ranger de notre côté. Peut-être Martin ? Haegel ? Est-ce que notre demande ne risque t'elle pas d'ébranler notre église ?

Des questions, toujours des questions. Et surtout ? Le doute. Il y a de cela cinq minutes, elle était prête à retourner à Port-Royal et l'abattre pour en finir. Dorénavant, elle hésitait à simuler la mort Matthew afin de sortir le Sanctum de sa misère. Elle était fatiguée, tout simplement et elle n'arrivait plus à se fier à la moindre décision.

Au plus profond d'elle, ce qu'elle avait été il y a longtemps, il n'en restait qu'un spectre et c'était ce qu'elle était devenue qui lui murmurait quelques mots à l'oreille.

Il est impératif que nous nous retrouvions avec le moins de personne possible dans la confidence. Moins il y a de gardien autour d'un secret, plus il sera protégé. Aussi, pour garder sa foi intacte, les représentants du Sanctum doivent conserver leurs idées loin de notre conspiration.

Elle se redressait, tendue, sachant qu'elle avait raison et qu'il fallait faire passer le Sanctum avant le reste.

Simuler la mort de Matthew devant le plus grand nombre me semble le plus approprié, mais il faudrait que cela se passe devant les prêtres et avant qu'il ne puisse découvrir la supercherie. Aussi, il faudrait désigner une personne qui prendrait en charge la responsabilité de cette histoire.

Elle qui songeait au destin, elle savait dorénavant lequel était le sien.

Si vous validez l'idée, il sera archivé que tout ceci était de mon initiative et que vous en ignoriez l'origine. Vous ne serez pas trop de deux, dans le cas où Matthew reviendrait à nous, afin de gérer ses ambitions. Dans le meilleur des cas, je serais élevé en martyre... Et dans le pire...?

Elle continurait de service sa Déesse quoi qu'il arrive. Que ce soit dans la vie ou la mort. Et si en ce jour, elle se condamne à l'errance au retour du Primarque ou à la découverte de cette trahison ? Rien ne pourrait l'empêcher d'être ce qu'elle à toujour été. Cassandra se contentait de lever les épaules, elle n'avait pas besoin de parler plus que cela. L'important avait été dit, dorénavant le choix importait aux Templiers.


more_horiz
« Et dans le pire des cas, tu pourras remercier la Déesse que les bûchers, c'est pas le genre de la maison. » répondit-il immédiatement, adressant un sourire des plus cyniques au Paladin.

Fabrizio n'était pas satisfait. De ce plan, de la situation, d'à peu près tout. Cassandra s'exposerait aux plus hauts risques ; ce n'était qu'une blague à demi voilée qu'il venait de lui faire. Pour rien au monde il n'aimerait la voir se balancer au bout d'une corde, les entrailles pendant obscènement de son ventre pour finir de s'égoutter sur les pavés. Son frère, Mathian, avait connu un sort semblable.

Son souffle se coupa ; il savait bien que là, ce n'était pas les ronces mais simplement le souvenir. La vue de son cadavre. Une odieuse pensée ; Cassandra subissant le même sort ? C'était tout simple pour lui, et déjà décidé ; il préfèrerait crever que de voir une sœur si chère à son cœur terminer comme cela.

« Pourquoi avoir un secret ? Dites-le, où serait son utilité ? Dégager Matthew, garder un trône vide. Tout le monde est content. Qui nous dirige, un gars en toge choisi au hasard ou la Déesse elle-même ? Qui est-ce qu'on sert, un type qui pourrait à tout moment accomplir la volonté de Shemhazai sous couvert de bonnes paroles ? Pourquoi avoir un intermédiaire !? On s'enterre dans des... des idées archaïques, bonnes à enterrer, plutôt qu'à avancer ! »

Il se faisait honte, à parler comme ça. Pas nécéssairement à cause du contenu de ses paroles mais de leur rythme saccadé. Il hésitait, fuyait les pensées qui revenaient vers lui comme les remugles d'une peste qui avait détruit sa vie. Des souvenirs qui le tiraient vers le bas ; il aurait aimé que son dernier souvenir de ses frères soit celui d'une fratrie unie et heureuse au delà de toute animosité – mais il n'arrivait pas à détacher son esprit du cadavre ruisselant de sang de Mathian. Lui, l'arbalétrier, patient et au regard sévère. Il le retrouvait en Cassandra ; une détermination qui ne venait pas de ce monde. Son cœur allait exploser, il avait envie de hurler. Son esprit cherchait quelque chose ; l'idée qui les sauverait de leur plan catastrophique. Qui sauverait le Sanctum – pourquoi pas, rêvons !

Il n'y avait pas d'air dans cette espèce de cellule coincée dans les entrailles du château, sous un entrelac de couloirs, derrière une carapace de murs épaisse comme le cœur des montagnes.

« Fiathen. » comme un caillou jeté dans une mare ; une idée . « Tu avais parlé du Consulat. »

Le Consulat. Matthew, le jour de son arrivée, leur avait visiblement fait un tel affront qu'Aubrey n'avait jamais vraiment trouvé les mots pour lui raconter tout ça en détails. Il l'avait envoyée le jour de l'attaque de la Coalition – et de son dragon de merde, chercher de l'aide chez les artistes. Aub avait ramené les rouges, pour que Matthew les envoie bouler.

En les menaçant de mort s'ils ne dégageaient pas assez vite.

Il tenait peut-être une solution – seulement, ses idées s'arrêtaient là.

« On tiens quelque chose. Je sais pas quoi mais - » il quitta son pan de mur, fit quelques pas dans la cellule, c'était pas vraiment possible de faire plus. « Angeal avait une confiance absolue en Genesis Rhapsodos. Matthew avait l'air de s'en méfier comme de la peste, pourquoi ? » Fabri n'était pas le plus fervent admirateur de ce héraut des arts, mais il fallait lui reconnaître la prospérité de son Consulat.

more_horiz
« -j’en sais rien M’sieur Valeri, que ce soit pour l’un ou pour l’autre j’en ai pas la moindre foutue idée. »

Lorsque tu ne peux pas avoir la réponse ne te pose pas la question, j’ai toujours fonctionné comme ça mais je commençais à comprendre que c’était très loin d’être le cas de Fabri’. Ce que je commençais à regretter amèrement tant je sentais qu’il n’en finirait pas de poser des questions. Enfin il ne toussait presque plus c’était déjà ça.

Par contre ça faisait une voix pour chaque option, forcément. En toute logique ça aurait été à moi de trancher mais actuellement prendre une telle responsabilité est juste au dessus de mes forces. Et de toute façon pour un truc aussi important il valait mieux que tout le monde soit d’accord avec le plan si on voulait minimiser les emmerdes à gérer plus tard.

Reprenant une inspiration et tentant de chasser la fatigue de ma voix je reprends.


« -Par contre… l‘intérêt du secret ça j’crois que j’le sais. C’est simplement de...de préserver la foi de tout le monde. Matthew a poussé le Sanctum à faire… l’inverse de tout ce qu’il avait fait jusqu’à maintenant, ça s’est… mal passé mais ça s’est passé. On s’est dit qu’il devait y avoir une raison ou simplement… simplement qu’on n’avait pas le choix. »

Pas le choix. Oui, je pense que ça résumerait bien la présidence de Matthew jusqu’alors. Et cette réunion aussi parce que clairement je préférerais être dans mon lit plutôt qu’assit sur une chaise en bois inconfortable à lutter pour garder les idées claires.

« -Seulement si nous on arrive là, qu’on vire Matthew et qu’en prime on dit…on dit que le Primarque c’était une idée de merde qu’est ce que les gens vont se dire ? Probablement qu’on prend nos décision à pile ou face et que…que d’ici deux ans si ça nous chante on sera devenu pote avec la Coa’. Et j’parle même pas des...des prêtres qui perdront complètement la face, en faisant…en faisant ça on sape toute leurs légitimités. Et si après avoir fait nos affaires on se…se retrouve à être les derniers croyants du Sanctum alors on aura perdu. On aura fait pire que Matthew. »

Pendant une effrayante seconde  j’ai presque envie de dire que garder Matthew à notre tête est la seule idée viable pour garder un Sanctum fort et soudée. Que cette ultime secousse pourrait faire s’écrouler pour de bon tout le château de carte qu’est devenu le Sanctum. Et plus que mes bafouillements c’est la preuve que je manque cruellement de sommeille.
Faisant un effort pour rassembler mes idées je reprends.


« -Parce que le souci de cette idée archaïque c’est que c’est une de nos bases et surtout la seule manifestation divine qu’on a eu en…quoi ?...trois ans ? Beaucoup de gens ont besoin de voir pour croire et si ils voient que la seule chose… qu’on arrive à faire c’est de…de piétiner nos principes et de mal interpréter les signes divins  ils vont s’barrer. Pour pouvoir faire ça sans risque il faut un contrepoids et comme…comme on en a pas eu avant il faudra qu’on en trouve un maintenant. Juste pour prouver  qu’Etro est avec nous. »

Un instant j’envisage de proposer la création d’une fausse statue de Noël avec l’aide du Consulat. Après tout leurs artistes pouvaient créer des pots de chambre plus beau que le trône de Stéphane alors une contrefaçon ça devait être à leurs portée. Ensuite plus qu’à la faire apparaître « miraculeusement » au bonne moment et tout le monde serait persuadé qu’on avait Etro dans la poche. Le seul problème étant que Cassandra serait probablement capable de me pendre avec mes propres tripes rien que pour en avoir suggéré l’idée. Donc non.

C’est à ce moment que la question de Fabri’ me revient à l’esprit : qu’est ce qui unissait Angeal et Genesis ?  L’un des points d’entente le plus flagrant entre les deux gus c’était Atlantica. Un monde où Matthew s’est contenté de limiter la présence du Sanctum. Pourquoi ? Par simple désintérêt, par négligence ou …parce qu’il voulait éviter ce qui s’y trouvait ?


« -A la limite peut être que…que Triton pourrait nous aider ? Si un de nos Eternels annonçait que March est un envoyé du nuage noir qui a trompé nos prêtres et affaibli Etro alors personne n’irait se…se poser trop de question. Mais reste à convaincre le boss… d’un monde où on n’a pas foutu les pieds depuis des lustres. Et ça sans l’appui de nos prêtres. Z’en pensez quoi ?»

Ça me semblait un compromis acceptable, d’une part on ne tuait personne et on ne dissimulait presque rien et d’autre part la foi des gens et l’autorité de nos Haut prêtre était moins mis en danger. Et ça évitera peut être à M’dame Pentaghast d’aller droit au gibet, mine de rien je préférerais qu’on arrive à éviter ça.
more_horiz

Cassandra venait de prendre une inspiration, prête à contredire tout ce qu’elle venait d’entendre par la faute de son entêtement. Toutefois, elle se retraitait, avalant sa fierté et accélérant le cheminement de ses pensées. Il n’y avait pas tant que ça, à réfléchir. Plutôt ? Il n’y avait pas tant d’option, peu de sentier et encore moins de chemin à emprunter afin d’avancer dans une direction.

Que tout ceci, cette discussion offre quelque chose au Sanctum. Dans le meilleur des cas, qu’elle étouffe les craintes du Paladin.

C’est, contre toute attente, notre meilleure solution.
Elle disait cela à contre-coeur, néanmoins profondément heureuse que Fiathen offre cette solution.

Angeal et Triton étaient proche, vous pourrez le confirmer. Mais après tout ce que nous avons fait, ce que nous n’avons pas fait et la situation dans laquelle nous à enfoui Matthew ? J’ignore totalement l’accueil que nous réservera le Dieu des Océans.
Pour le peu que le Sanctum ou l’un de ses représentants soit reçu par le peuple des eaux. Machinalement, fouillant dans sa mémoire, le Paladin recherchait après le nom de l’un des Hauts-Prêtres toujours présents dans les fonds marins. Il devait bien en rester un, une ultime preuve du lien unissant encore la terre et la mer. Probablement un apostat ayant refusé les exigences du Primarque et conservant sa place dans l’un des temples sous-marin.

Il restait encore cet échec dont Fiathen lui avait parlé à son chevet, preuve en était que le Sanctum avait continué à soutenir le Palais de Triton. D’une certaine façon.

Tout n’est pas encore perdu.
La machine se lançait, les idées s’agençaient jusqu’à former une pensée cohérente ou approximative. Ils n’avaient besoin de rien d’autre, du moins, en l’instant.

Il reste forcément un prêtre en Atlantica, un de ceux-ci ayant toujours foi en Triton et n’ayant pas accepté les ordres de Matthew. Il serait facile à convaincre et en plus de cela, il nous conduirait à Triton afin de tenter de reformer ce lien qui nous unit. De plus, je tiens de Genesis lui-même que le Consulat ne tentera rien à notre encontre. Toutefois ? Ils nous aideront peut-être à contrecarrer Matthew.
Elle se redressait, posait ensuite ses deux mains sur la table à laquelle se tenait Fiathen avant de reprendre.

Le choix s’offre à nous. Trouver un Haut-Prêtre d’Atlantica et chercher à reprendre contact avec Triton, reforger ce lien et finalement demander exiger son soutien à l’encontre de Matthew. Ou alors, demander de l’aide au Consulat afin de recréer les deux liens que le Primarque à briser depuis son investiture. Seulement… Il nous faudra du temps pour y parvenir et il nous restera un souci à régler…
Elle se mordait les lèvres, baissant son regard et se figeant dans sa position.


more_horiz
Il avait pensé que Fiathen serait la voix de la raison, dans une imitation un peu mystique des discours qu'Angeal faisait sur les voix de la Déesse.

Non. Loin de là. Fabri, loin d'avoir approché la solution, avait envie de se taper la tête contre un bord de mur. Cassandra avait ce côté factuel qui entérinait un peu les choses ; ils avaient choisi leur solution, tous les trois. Ça ne lui plaisait pas du tout.

« Alors on envoie quelqu'un à Atlantica voir le prêtre qui ira voir Triton et l'autre au Consulat faire j'sais pas quoi pour demander de l'aide. Y'a moyen qu'on se fasse foutre à la porte des deux. Va falloir bien s'habiller, si vous voyez l'idée.»

Il avait envie de s'arrêter, de dire à Fiathen que le mensonge n'était pas une solution. Mais s'il le faisait, c'était pour apporter quelque chose de constructif, pas simplement pour dire que non, c'était de la merde son idée. Il fallait trouver un meilleur plan. Pour l'instant, fallait faire avec.

Pareil pour Cassandra – même s'il n'avait pas vraiment envie de la voir se balancer au bout d'une corde où à subir une préparation mortuaire par lui-même, fallait trouver le bon argument parce que madame Pentaghast, quand elle avait un plan, elle l'exécutait jusqu'au bout.

« Notre meilleure chance c'est d'espérer qu'ils voient en cette demande d'aide un changement radical de direction. Qu'on cherche à faire tourner la barre. » Il faisait des allusions nautiques alors qu'il n'avait jamais été sur un bateau de sa vie. Ah, si, deux fois. Dont une fois dans les Enfers.

« Si on pense pas à l'encontre de toute logique, alors on devrait pas être les seuls à penser que Matthew March à la tête du Sanctum, c'est un cauchemar devenu réalité. Qui sait ce que le Consulat en pense, et qui sait ce que le Roi Triton en p- » une quinte de toux l'empêcha de finir sa phrase. Le mur de pierre dans son dos était glacé, quelle idée de venir comploter ici.

Pourquoi est-ce que les complots se faisaient toujours dans des recoins sombres et pas dans une petite salle chauffée avec du café et un quatuor à cordes avec une harpiste dans un coin ?

« Une chose – une dernière. Qu'on soit bien clairs et que vous me dites pas 'mais on en avait pas parlé avant » ajouta-t-il, essoufflé. «  Pas de mission suicide noble dévouée j'sais pas quoi, Fiathen j'ai pas trop peur mais Cassandra, je t'ai à l'oeil. »

Il n'avait pas prévu de point de chute pour cette phrase – s'il en prévoyait tout simplement. « Quelque chose à rajouter ? »
more_horiz
On tombe d'accord, par Etro c'est pas dommage.

Poussant un soupir que j'aurai aimé plus discret je laisse aller mon front contre le bois frais de la table pour tenter de garder les idées claires un dernier instant. J'avais pas tout à fais suivi ce que disais Fabri mais il avait l'air de nous suivre et ça tombait à point parce que de mon côté j'avais plus la force de polémiquer sur quoi que ce soit.

Bordel déjà qu'en temps normal dresser des plans machiavélique c'est pas ma tasse de thé le faire en groupe et sous alimenté  c'était vraiment  une foutue gageure. Ouvrant la bouche pour répondre à la question du templier je la ferme aussitôt devant le tournis qui me prend. Évitons de gerber sur leurs pompes, ça stresse les gens. Me contentant de lever une main qui ne cherche même pas à masquer son tremblement je dresse le pouce en signe d'assentiment.

Allez, il avait dit que pour la suite faudrait être bien sapé, vu ma gueule avec un peu de chance je pourrais pioncer tranquillement dans mon lit pendant ce temps là.
more_horiz

Cassandra eut ce mouvement en avant, bref, comme si elle tentait de rattraper un objet avant que celui-ci ne tombe. Néanmoins, elle se ravissait au moment où le Templier annonçait que tout allait bien.

Ce n’est pas dans mes projets, Fabrizio. Disons que c’est une preuve de mon attachement et mon sort m’inquiète bien moins que le vôtre.
Elle souriait, à contre-coeur, avançant de quelques pas jusqu’à être à la hauteur de Fiathen.

Je n’ai, jamais, été envoyé à Atlantica. Néanmoins, Angeal repose auprès de sa famille grâce à moi. Au plus vite, j’irais jusqu’au Jardin Radieux afin de renouer les liens. J’ai bons espoirs que Genesis m’accueille « chaleureusement » en vue de notre dernière discussion.
Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Cette fois, elle n’irait pas chez le Consulat avec un gage de bonnes intentions.

Attrapant l’un des bras du Templier, Cassandra enroulait celui-ci de son cou et forçait sur ses jambes. Une douleur lancinante dans les côtes, de quoi faire grimacer Pentaghast alors qu’elle se relevait. D’un regard, elle souhaitait inviter Fabrizio à l’aider avant de se souvenir qu’il était dans un état aussi pitoyable qu’elle.

Reposons-nous, il nous reste encore beaucoup à faire et nous ignorons combien de temps nous avons.
Ils avaient passé assez de temps dans ce cagibi, tout ceci ferait suffisamment parler au sein du château. Étrangement, les Paladins et Templiers trouveront le temps à discuter du moment où deux intendants du Sanctum se sont retrouvé une heure durant dans un lieu étriqué.

Heureusement que Dame Lockhart parlera plus fort que les autres, une chance pour Fiathen et elle-même.


more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum