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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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L'âme d'un chercheur

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Une nouvelle mission, une nouvelle escouade. Kurt observait la soute du vaisseau, une clope à la bouche et confortablement assis sur son siège. Depuis combien de temps n’était-il pas partie en mission avec d’autres membres de la Shinra.

Depuis l’incident à San Fransokyo, voilà la réponse qu’il voulait éluder.

Par ailleurs, c’était aussi la dernière fois où il avait commandé des hommes et des femmes. Peut-être est-ce que c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas. Machinalement, il dégageait le chargeur de son arme, comptant les balles et vérifiant la culasse. Il l’avait déjà fait avant d’embarquer. Il répétait juste le geste, cherchant à juste à ce que le temps passe plus vite. Il avait presque l’impression de vivre dans un rêve, observant sur la droite, imaginant Loris rire à l’une des blagues d’Hadrien ou même Farah en train de compter ses bâtons de dynamite. Ça lui manquait.

Balançant son mégot de cigarette au sol, écrasant celui-ci de son pied, il se raclait la gorge avant de remettre son arme en ordre et fixer le reste de la troupe.

Deux femmes étaient avec lui. La première était D.Va, il se souvenait d’elle, surtout de son méka ! Un joyeux bordel a la tour Krei, il savait plus ou moins à quoi s’attendre avec elle. Une grosse machine attirant l’attention et capable de faire pleuvoir le feu des Enfers sur la première personne assez stupide pour croiser sa route.

Ensuite, il y avait l’autre, inconnue au bataillon. Le médecin avait feuilleté son dossier avant de grimper dans le vaisseau, cherchant ses faits d’armes ou la moindre information utile pour les opérations. Toutefois, elle était la seule personne dans ce vaisseau à avoir combattu au côté de la cible. Rien qu’avec cela, elle était d’un atout indéniable. Enfin, l’objectif de la mission n’était pas de combattre Vexen, seulement de l’approcher et de le recruter.

Il ne restait plus qu’à espérer que le plan allait se dérouler sans accroc, qu’aucune cartouche ne soit tiré et que D.Va ne ressente pas le besoin d’appeler son méka à l’aide. Craquant son cou, le chef d’escouade se levait pour se mettre au centre de la soute, se tenant à l’une des structures du toit.

- Les filles…. Enchantées… Belle entrée dans la matière, se disait-il. Mon nom est Kurt Brown, SOLDAT de 1er classe, j’ai déjà été mené à travailler avec l’une d’entre-vous. Il se retournait pour fixer D.Va, levant un pouce. Et malheureusement, je n’ai jamais eu le plaisir de vous croiser, mademoiselle Song. Cette fois, il souriait à son intention.

Passant la sangle de son arme à l’épaule, passant celle-ci dans son dos, Kurt sortait de sa poche une photo prise par Nina Arad. Dévoilant le visage de Vexen, cela avait fait rire le médecin quand il s’était rendu compte que c’est à cet homme qu’il avait parlé lors du tournoi au Colisée de l’Olympe.

- Bien, vous avez pris connaissance de notre ordre de mission, notre cible est le simili répondant au nom de Vexen. Il tendait alors la photo à D.Va, pour ensuite se remettre en position. Les ordres sont simples, nous devons recruter cet homme et en aucun cas l’attaquer ou que sais-je d’autre. Nous voulons en faire un ami, et en aucun cas nous tirons sur nos amis.

Cela pouvait sembler stupide de répéter cette information, néanmoins, c’était son rôle qui implique cette tâche.

- Il est au courant que nous arrivons. Il prit une seconde pour laisser l’information filtrer. Il a lui-même glissé sa position, il nous attend au mont spiral et il connaît déjà deux d’entre-nous. Kurt fixait le deuxième agent, mademoiselle Song. Il sait, a priori, ce dont nous sommes capables. Donc, la stratégie à appliquée est simple, nous devons l’approcher pacifiquement et parler avec lui. Cependant, la diplomatie n’est pas mon fort et je suis loin d’être avenant dans la ville d’Halloween. D’un point de vue stratégique, je suis compétent. L’une d’entre-vous êtes elle doué pour ce genre de chose ? Nous avons réellement besoin d’un plan d’attaque pour cette opération.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:41, édité 1 fois
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Un travail d’équipe. Une horreur en perspective. Le Président a une tendance à me fournir des équipes souvent bancales que je dois tenir d’une main de fer pour arriver à faire quelque chose de correct. Et dire que je ne reçois même pas de primes pour mes bons et loyaux services. Je ne suis même pas inscrite à la très chic liste des « employés du mois ». Il faut dire qu’à mon avis, cette secrétaire a dû donner beaucoup de sa personne pour arriver à ce niveau-là. Enfin, ce n’est pas le sujet.

J’ai reçu un ordre de mission très particulier. Particulier car je vais revoir une personne que j’ai vu il y a quelques temps maintenant : le Savant Glacial. Ce satané Vexen, qui a une sacrée dette envers moi d’ailleurs si vous voulez mon avis. Je me rappelle encore du combat dans le bar rempli de mafieux qui a tourné en véritable carnage. Oui je sais, je ne suis pas la dernière pour éliminer des gens. Cependant, il y a la manière de le faire et celle-ci, dans le bar, est dénuée de toute élégance. Vous me direz, on fait ce qu’on peut pour survivre. Je sors de ma chambre du Vaisseau-Mère. Je suis habillée comme une mission habituelle d’Illusiopolis, c’est-à-dire une combinaison en cuir, avec un long manteau pour cacher toutes mes petites armes blanches. Je ne connais pas le monde où nous allons. C’est une source d’inquiétudes pour moi. Je ne sais pas à quoi m’attendre et je déteste être surprise. Je me dirige vers le hangar où sont tous les vaisseaux de transports de la Shin-Ra pour les départs en mission. Alors que je descends lentement les marches, cherchant mon vaisseau attitré pour la mission, j’entends une voix familière derrière moi.

« Hey ! Mademoiselle Song ! »

N’étant pas sûre de quel avorton il s'agit, je me retourne et tombe nez-à-nez avec Yijun. Un ancien coéquipier de mission. Il me regarde avec un grand sourire charmeur et descend les quelques marches qui nous séparent pour s’incliner devant moi. Il est charmant cet homme tout de même.

« Qu’est-ce que vous faîtes ici, Yijun ?
- Je vais prendre un vaisseau pour une mission et vous ?
- De même. Je pars pour un monde inconnu appelé « La Ville d’Halloween ». Cela vous dit quelque chose ?
- Hum… »

Il fait semblant de réfléchir un instant, certainement pour se donner un air un peu important. Nul doute qu’il essaye encore de flirter avec moi.

« Je connais en effet. Nous y sommes allés avec Gunther déjà. C’est assez étrange…
- C’est-à-dire ?
- Hé bien les visiteurs doivent porter des déguisements qui font peur là-bas, ou bien attendre un peu et se transformer en monstres.
- Mais qu’est-ce que c’est que ce monde ? L’un des Sept Enfers ?
- Honnêtement, il y a un degré d’adaptation à avoir mais au bout d’un moment cela ira je pense. Vous êtes une femme pleine de… Ressources. » dit-il en me faisant un petit clin d’œil.

Il me fait savoir qu’il doit maintenant partir pour sa mission. Je le libère et il s’en va, me faisant encore un clin d’œil au passage. Ah ! Ces cantonais, quels charmeurs. Je m’égare, revenons à mes problèmes. Un monde où l’on se change en monstre ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Cela ne sent pas bon je pense. Cependant, je ne peux pas me défiler : c’est une mission d’importance d’après l’ordre que j’ai reçu, je ne peux pas faire marche arrière et l’échec serait fort dommageable à ma carrière dans l’entreprise. Sans compter que le Savant Glacial est nécessairement un bon atout pour la Shin-Ra.

Je me dirige vers l’emplacement de notre vaisseau. Je vois un homme des équipes de combat de la Shin-Ra dans le vaisseau avec une autre femme, qui semble être asiatique. Je suis déçue de voir que ce n’est pas Francis qui va me piloter. Il commence à me manquer, ce gros porc mal élevé. Certes, il est rustre, impoli, sale et alcoolique, mais je ne peux daigner le fait qu’il m’a sauvé la vie dans un crash de vaisseau. C’est un excellent pilote. Dommage donc. Je monte à bord, je m’incline respectueusement devant mes deux collègues de mission. Nous décollons.

Le voyage se fait relativement en silence. Lorsque nous approchons de notre destination, le dénommé soldat, Kurt Brown commence à faire un débriefing. Son gros fusil m’impressionne quelque peu. J’ai entendu quelques histoires sur ces sections un peu spéciales de la Shin-Ra. Le nom de Kurt Brown ne m’ait pas familier. Cependant il appartient au SOLDAT de première classe, ce n’est pas un rigolo. Et quelque part, je suis plutôt rassurée : au moins nous avons un expert en combat avec nous, ce qui n’est pas toujours le cas dans mes missions par exemple. Foutue coupe budgétaire.

Je ne retiens quasiment rien de ses premiers mots, si ce n’est « Mademoiselle Song » et « Les filles… ». Mademoiselle ? Moi ? Fille ? Moi ? L’autre personne avec nous, la femme, s’appelle D.Va apparemment. Etrange, je me demande ce qu’elle fait dans la vie elle. Je redresse fièrement la tête, je regarde mes deux compagnons de route. Je décide de le laisser finir son intervention, pour me lancer. Il a l’air d’avoir besoin de mon aide ce pauvre garçon. Je prends un air faussement sympathique, histoire de pas me reprendre un retour trop violent après.

« Je suis ravie de pouvoir participer à cette mission à vos côtés, D.Va et Monsieur Brown. Pardonnez ma familiarité, je ne connais pas votre titre chez le SOLDAT. » dis-je, faussement peinée.

« Je suis Madame Huayan Song. Je vous serai donc gréer de ne pas m’appeler « Mademoiselle ». Comme vous pouvez le supposer, je suis originaire de la Terre des Dragons. »

Je marque une petite pause, pour qu’ils digèrent cette première partie. Bien que j’imagine que D.Va peut se débrouiller, je ne connais pas le niveau intellectuel de notre chef de mission. Je préfère rester prudente.

« J’ai déjà rencontré la cible, de très prêt. Je peux vous garantir que je suis très heureuse de ne pas devoir l’affronter, il est redoutable. Je suis plus à l’aise sur des affaires de diplomatie, mais je peux me défendre si jamais. Je suggère donc l’idée que s’il a laissé sa position aussi clairement, c’est qu’il nous tend un piège. Donc, nous devons nous attendre à des épreuves, ou quelque chose de similaire. Je recommande que nous rejoignons la ville d’Halloween dans le calme, nous accoutumer à notre « forme particulière », - si une telle chose existe réellement là-bas-, et ensuite rejoindre avec la plus grande prudence le Mont Spirale. » dis-je, d’une voix très sérieuse.

Je marque une nouvelle pause. Essayant de réfléchir à ce que je peux ajouter à ma précédente déclaration. Je ne sais pas réellement à quoi m’attendre, il va falloir ne pas perdre la face.

« Pour la stratégie, je pense que nous devrons nous adapter aux formes qui vont être les nôtres, et ensuite aviser en fonction des « épreuves » ou je ne sais quelle chose le Savant Glacial a préparé pour nous accueillir. Il sait que nous venons pour lui, comme vous l’avez dit monsieur, il n’avait donc aucun intérêt à nous laisser sa position. Si ce n’est pour voir ce que nous « valons ». Il a déjà eu un aperçu de mes pouvoirs, à titre personnel. » dis-je, paraissant assez sûre de moi-même étrangement.

Je tourne mon regard vers D.Va. Peut-être peut-elle ajouter quelque chose avant que nous arrivions ? Serai-je en présence d’une jeune timide ?


Dernière édition par Huayan Song le Dim 8 Oct 2017 - 14:20, édité 1 fois
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« Et malheureusement, je n’ai jamais eu le plaisir de vous croiser, mademoiselle Song. »

Ah ! Alors c'est elle ! Je tourne brusquement mon regard vers Song et la détaille. C'est... franchement... tellement ce à quoi je m'attendais. Difficile de pas rire en la voyant. La combi méga ringarde, on dirait Blade, la meuf. Combinaison en cuir, long manteau, manque plus que le cigare et les lunettes de soleil. Je m'en suis fait pour rien, au final... La fille est jolie mais froide. Elle pourra rien inspirer de mieux que moi. Après, j'ai trop d'expérience dans les concours et les tournois pour ne pas me méfier du dernier du classement. Oui, franchement. Le deuxième, bien entendu, tu ne le lâches pas du regard. Mais le dernier est une petite peste, bien plus dangereuse que la médaille de bronze ! Et pas que parce qu'elle a beaucoup de marge pour progresser.
Elle tourne son visage vers moi, nos yeux se croisent. Je lui fais un grand sourire accueillant. Cette fille va regretter de m'avoir fait porter des maillots aussi vulgaires. Tss... Je devrais presque la remercier, mes fans ont adoré. Mais y a des erreurs qu'une D.Va ne pardonne pas... Elle a aidé à concevoir des maillots et j'ai du les porter et me faire photographier... et accepter de laisser passer un châle sur lequel on a collé de vrais mollusques pour qu'une autre le porte, c'est pas franchement sympa.

Et j'ai toujours la photo de Vexen dans ma main. Je la regarde attentivement, décidant que j'avais tout ce qu'il me fallait concernant ma pâle copie. Ca, c'est un vrai numéro deux. J'ai super hâte de le rencontrer. Honnêtement, après ce que j'ai découvert sur lui en parlant avec Luxord, c'est peut-être le gars qui m'intéresse le plus au monde ! Et c'est vrai que franchement... J'ai rien à faire là, objectivement. Je ne suis certainement pas une scientifique, j'ai pas franchement bossé ce que je pourrais offrir à Vexen s'il rejoignait la Shinra mais j'ai comme arme mon excessive confiance en moi. Y a pas moyen que je sois inutile.


« Je suis ravie de pouvoir participer à cette mission à vos côtés, D.Va et Monsieur Brown. Pardonnez ma familiarité, je ne connais pas votre titre chez le SOLDAT. » 

« Mon rang. » corrigé-je en lui souriant. « SOLDAT 2ème classe D.Va, Unité Méca. Mais tu peux m'appeler D.Va. »

« Je suis Madame Huayan Song. Je vous serai donc gréer de ne pas m’appeler « Mademoiselle ». Comme vous pouvez le supposer, je suis originaire de la Terre des Dragons. »

Bam ! Belle intuition, Di. Typiquement le genre de femme à détester qu'on la tutoie. Je suis sûre, ça va l'énerver. Et je veux pas me faire aimer d'elle. Je me donne... une heure pour m'en faire détester. C'est avec son ennemie qu'il faut avoir une relation polie, cordiale. Avec sa rivale ? Il faut être écrasante. Je l'écoute parler, quand même sérieusement, tout comme j'ai été attentive à ce qu'a dit le soldat 1ère classe Brown... Je voudrais pas qu'on me reproche mon manque de sérieux. J'ai un chef, cette fois. Je veux dire... C'est ma deuxième mission au sein d'une escouade et la première fois, il y avait Kurt Brown mais c'était le Président, mon chef. Et qui dit chef dit rapport. Et j'ai un certain goût pour les excellents rapports !!

« On fait attendre l'homme qu'on veut recruter ? » demandé-je d'une voix douce au chef de notre unité. « Non, je crois que le Soldat 1ère classe Brown s'occupera de la stratégie, moi de la diplomatie et toi, Huayan... » Je la regarde en lui souriant. «  tu pourras te charger de tout ce qui est paranoïa. » Je détourne mon regard, efface mon sourire et reviens vers Kurt Brown. « Épreuve ou pas. Forme effrayante ou pas. La première chose à faire, c'est de ne pas énerver Vexen. On devrait aller directement au mont Spirale et voir ce qu'il nous a préparé. » Je me tais un instant pour écouter quelques petits cailloux se heurter sur la carlingue du vaisseau et relancer leur course interminable dans l'espace. « Et pour ma part. » Je passe une main dans mes cheveux, évite soigneusement de regarder Huayan Song pour seulement fixer Brown, sans lui sourire. « Mon hobby, c'est de me faire aimer et je commence à avoir une belle habitude des similis. »
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- Hum… Est-ce qu’il était vraiment en train d’assister à ce quoi il pensait ? L’idée de nous retrouver à passer des épreuves, à la manière d’une émission de télévision, me semble stupide. Kurt fixait alors madame Song, comme elle désirait se faire appeler. Néanmoins, nous ne devons pas partir trop confiants, rire au nez de son adversaire est généralement la cause d’une défaite. Ici, il n’y a pas de place à l’improvisation, tout doit être carré.

Elles avaient toutes les deux raisons, il fallait être prêt à n’importe quelles situations. Aussi, il ne fallait surtout ne pas avoir un comportement belliqueux. Il n’espérait qu’une chose à l’instant, c’est que le concours qu’elles semblaient se livrer n’entache pas sur la réussite de la mission.

- Il y a de cela quelques mois, je me suis rendu avec une autre escouade dans ce monde et je peux vous assurer une chose. Il regardait les deux personnes sous ses ordres à tour de rôle. Il y a, non loin du lieux de rendez-vous, le manoir d’Oogie Boogie. Et je peux vous assurer qu’en cas d’épreuves, il ne pouvait rêver meilleur endroit pour nous tendre un piège.

Prenant son paquet de cigarettes, tapant le cul de ce dernier afin de sortir une clope, il amenait celle-ci à la bouche et l’allumait rapidement avant de reprendre. Éclaircissant son visage par la flamme de son briquet

- Dans le cas où notre cible venait à reculer, se replier vers ce lieu, vous avez l’interdiction formelle de foncer tête baissée.  Il crachait alors la fumée, se rappelant la charge du méka de D.Va dans les bureaux de Krei. C’est un coup à perdre un membre dans l’escouade, et je refuse d’avoir à rapporter le corps de l’une d’entre-vous. Même si je ne doute pas un instant de vos capacités respectives.

Il avait beaucoup parlé, trop parlé pour ne rien dire. Il ne faisait qu’énumérer des consignes, maintenant, c’était la première fois qu’il allait fonctionner avec elles. Il espérait simplement que les choses puissent se passer sans accrocs, qu’importe cette sensation d’être attendu à l’endroit le moins charmant de l’univers.

- Vous avez carte-blanche pour décider de qui ouvrira les négociations. Concluait alors le médecin. Madame Song veut se la jouer « vieille amie » ? Où l’expérience de D.Va prime dans le cas d’un travail avec un simili, je l’ignore. Vous devez être plus doués que moi, je n’ai jamais croisé ce type. Il amenant alors sa clope à la bouche, se retournant pour aller à sa place. Seulement, n’oubliez pas le mot d’ordre. Sécurité. Vous sentez que la situation vous glisse des mains, passer le flambeau. Il n’y a pas de place à la fierté sous mon commandement, j’exige simplement des résultats.

Terminant là-dessus, il retrouvait enfin sa place assise et il enlevait son arme de son dos pour la poser à côté de lui. Il n’aimait pas ça. Le simple fait de se retrouver sur une opération d’envergure avec des personnes dont-il ignorait tout ou presque, cette désagréable sensation ne le quitterait pas avant la fin de journée.

En attendant, il avait la fin du trajet pour réfléchir à cela et observer de loin l’échange qu’allaient avoir les deux femmes. Il s’était écarté pour deux raisons. La première était qu’il ne voulait pas être pris à parti et la seconde parce qu’il ne voulait pas être à proximité quand ça allait péter entre-elles. La vie était bien plus simple quand il n’avait rien d’autre à faire de diriger une escouade fixe. Il connaissait les forces et les faiblesses de chacun et savait comment réagir en conséquence. Ici, outre son incapacité à mener les négociations, le SOLDAT savait qu’il pourrait être assez habile pour empêcher que Madame Song ou D.Va soient blessées. Du moins, grièvement.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:41, édité 1 fois
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Je ne sais vraiment pas ce que je dois penser de cette mission. Nous avons visiblement peu d’informations sur ce qui nous attend, qui que nous soyons. A titre personnel, je continue de penser immédiatement à un piège. Le Président a peut-être foncé tout droit dans un piège : en même temps, de ce que j’ai compris, il cherche depuis un moment à retrouver sa trace pour le recruter. Cela en devient presque une obsession, faut que j’arrête de penser à ça, j’en ai des frissons dans le dos. Monsieur Brown semble être un homme qui s'intéresse aux résultats. De ce que je vois, il semble être quelqu'un de calme, pas un impulsif prêt à me poursuivre dans une voiturette sur toute la Costa del Sol. Lui non plus n'a pas l'air d'être particulièrement rassuré, vu comment il semble insister sur la sécurité.

« Tu pourras te charger de tout ce qui est paranoïa. » dit D.Va. J’apprends par ailleurs que c’est aussi un SOLDAT, je ne l’aurai pas deviné, vu sa dégaine. Encore une petite fille qui pense savoir jouer à la grande.

Pour en revenir à cette phrase, je ne sais pas tellement comment réagir : est-ce qu’elle aurait le culot de me provoquer ou est-ce honnête ? Ah oui, elle me sourit. J’ai ma réponse. Je crois qu’elle ne se rend pas compte encore de ma capacité de nuisance. Je dois me ressaisir, même si elle mérite une correction, il faut avant tout penser à la mission. Je me redresse et commence à imaginer à comment réussir sur tous les tableaux jusqu’à ce que la mademoiselle Song ouvre de nouveau la bouche.


« Mon hobby, c’est de me faire aimer et je commence à avoir une belle habitude des similis. » dit-elle, tout en passant la main dans ses cheveux.

Réflexion faite, c’est décidé : je vais me la faire, d’une manière ou d’une autre. JE suis l’une des plus belles femmes de Chine, les hommes ne peuvent résister à mon charme ! Et elle, cette petite prétentieuse tente de draguer le chef de l’opération devant MON nez ?! C’est intolérable ! C’est intolérable. Il y a des choses qui je n’oublie pas, et cet acte en fait désormais parti. Je décide de ne pas rester trop en retrait, pour m’éviter un rapport négatif de la part de Kurt Brown. Je reprends la parole.


« Si ça peut vous faire plaisir, D.Va, je m’occuperai de soutenir le chef de l’opération du mieux que je peux. Je vous laisse la diplomatie, vous pourrez constater vous-même que le personnage est assez froid, comme son surnom a certainement dû vous le faire comprendre. » dis-je, calme et tentant d’être la plus posée possible.

« Cependant, je ne serai pas contre une explication quant à ces fameuses transfor… » commencé-je à dire, jusqu’à ce que le pilote me coupe la parole en beuglant depuis le cockpit.

« On entre dans le monde ! Nous sommes arrivés ! » crie-t-il. Comme si c’est un exploit de faire un voyage interstellaire. Avec Francis, c’est un exploit de survivre à un voyage, ça, je vous l’accorde et je vous le signe si vous voulez. Mais sinon, c’est une routine de nos jours.

Cependant, je commence à me sentir… Bizarre ? Je monte ma main à mon front pour voir si j’ai de la température. Pourtant, je ne semble avoir rien du t… AH ! Ma main ! Elle est toute pleine de… Plantes ?! Qu’est-ce que c’est que… La transformation ? Serait-ce cela cette mystérieuse magie qui transforme les individus en monstres terrifiants lorsqu’ils sont ici ?

Je ne m’inquiète pas du sort des autres, je me préoccupe du mien en priorité. Je cherche dans le vaisseau un miroir, ou quelque chose de similaire. Il y a une glace dans la cabine où nous sommes assis. Je me regarde et je peine à comprendre ce que je vois : moi. Mon visage n’a pas tellement changé, c’est pourquoi je sais que c’est moi. Cependant, des sortes de végétaux ont poussé sur mon corps… Mes yeux sont devenus verts, mes lèvres deviennent rouges comme une rose, mes cheveux ont pris une teinte verdâtre très sombre. Des ronces parcourent mon corps, des épines semblables à celles des roses poussent sur mes bras et mes jambes. Ma tenue est déchirée là où les ronces et les racines sortent et rentrent, des trous sortent les épines. Qu’est-ce que je suis devenue ? Qu’est-ce que c’est que ce monde ? Alors que je peine à comprendre ce qui m’arrive, une fleur de lotus se met à pousser sur ma poitrine. C’est terrifiant. Ce qui l’est encore plus pour moi, est le fait que je ne ressente aucune douleur, comme si tout ceci était normal. Où suis-je ? Que suis-je ? Est-ce que je retrouverai mon apparence plus tard ? tant de questions, pour aucune réponse.

Quelle idée le Président a t-il eu de nous envoyer là sans même nous prévenir des effets basiques d’un tel voyage ? Les différents végétaux parcourant mon corps commencent à déchiqueter mon manteau, par mesure de sécurité, je décide de l’enlever. Ne reste que ma combinaison, sérieusement abîmée. Je ne ferai cependant pas le plaisir au chef de mission de me voir nue, donc je garde mes derniers vêtements portables sur moi. Je tiens à ma dignité. Je suis désormais un monstre entre une plante et une femme.


Je suis choquée par ce qui vient de m’arriver. Je m’appuie sur l’un des murs de la cabine. Je ne me sens pas bien du tout, je ne sais plus quoi penser et où aller. Je ne suis même plus consciente des individus qui m’entourent. Que sont-ils devenus ? Je l’ignore, et pourtant je suis si choquée que je n’en ai cure. Mon esprit est ailleurs. Le vaisseau se stabilise et atterrit. Je sors la première. Je regarde le monde autour de nous. Un monde sombre, un monde où je ne suis pas la bienvenue, un monde où je suis un monstre – objectivement parlant-.

Nous arrivons dans ce monde étrange, où l’on aime les démons et pas les anges. Suivez-nous, venez visiter cette horrible cité. Voici Halloween, voici Halloween, les citrouilles vont mourir de trouille.  J’ai mauvaise mine, et pourtant il va falloir encore une fois sauver la face face à cette situation désespérée. J’attends à l’extérieur que les autres arrivent. Je sens comme ma transformation se terminée : je touche mon visage, au moins lui il est presque intact. Il faut savoir relativiser dans ce genre de situations, j’aurai pu finir énorme avec de petits seins et des genoux cagneux.


Je ferme les yeux un instant et j’essaye de me concentrer. Je suis Song Huayan, je n’ai pas le droit de mourir. Je n’ai pas le droit de faillir à ma tâche. Ceci n’est qu’une étape que je vais surmonter, comme j’en ai surmonté d’autres par le passé. J’ai déjà tué, j’ai déjà volé, j’ai déjà fait des choses horribles. Je suis la véritable abomination dans ce pays de monstres. Vexen a beau vouloir nous attirer dans son piège, il ne sait pas encore que je fais partie de cet équipage et que par conséquent nous arriverons jusqu’à lui. Les gens ont une tendance à toujours sous-estimer la femme, la belle, celle qui ne sait pas se battre aussi bien qu’un SOLDAT. Soit, je ne sais pas combattre aussi bien qu’eux, et pourtant je suis bien plus dangereuse qu’eux. Tenez vous bien les monstres, Song Huayan est LÀ ! Bientôt vous apprendrez qu’ici-bas, dans ce monde semblable à l’un des Sept Enfers, je suis le véritable danger. Qu’importe les épreuves que le Savant Glacial nous a préparé, nous arriverons à le joindre. J’ai réussi à te trouver dans Illusiopolis Vexen, je ne sais pas ce que tu veux prouver par ces épreuves, mais aujourd’hui je suis accompagnée par deux SOLDATS qui semblent à peu près convenables.

« Ah… Cela fait du bien de se recentrer parfois. » dis-je à moi-même.

« Quelle est votre stratégie ? Vu que Mademoiselle Song souhaite s’occuper de la diplomatie, je vous laisse décider ce à quoi je peux vous être le plus utile. » dis-je, d’un ton fier et particulièrement motivé à mes deux "camarades".

Tu peux préparer les glaçons pour les cocktails Vexen, j’arrive.

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Ahah ! Je sens venir la tuile. J'ai géré comme une chef pour mettre ma rivale Song au tapis, sauf que pour ça, j'ai parié pas mal ! On va y aller au bluff. Je dois être diplomate, gentille, chaleureuse, avec un gars qui n'a pas de coeur, qui est super rationnel, voire un peu dingue. Non je suis pas certaine que mes yeux scintillants et mon ingénuité suffiront ! À mon avis, il préférera les faits, les actions, aux paroles. Peut-être que la meuf a raison avec cette histoire de défis. Il voudra nous mettre à l'épreuve d'une manière ou d'une autre puisqu'il sera sûrement impossible à convaincre. C'est un simili. Ces types-là sont au-dessus des mortels, ils ont des pouvoirs qu'on imagine à peine !

Et on arrive. Je réfléchis un peu à ma stratégie, pas certaine qu'il y ait grand chose à penser avant d'être devant notre gaillard. C'est ma deuxième fois dans ce monde... Je connais le secret ! Et quand je parle secret, je ne parle pas mystère. La transformation touche tous ceux qui y posent un pied, tout le monde sait ça ! Mais je suis allée plus loin !
C'est notre volonté ! Notre confiance en nous ! Je regarde en souriant l'Asiatique qui se lève, toute paniquée, pour chercher des réponses ou quelque chose comme ça, alors que je reste parfaitement sereine. Je sais déjà quelle est ma transformation : la fille dans Yandere Simulator, donc écolière japonaise, cheveux attachés, on voit tout le temps sa culotte et du sang sur la chemise. Au bout de quelques secondes, je touche un peu à ma montre pour vérifier que les paramètres de la machine prête à être envoyée à ma position sont corrects.

Et voilà. Je sens que c'est fini. J'allume ma caméra, qui a plus ou moins la taille d'un porte-feuilles et en me regardant dans son reflet, je... Je cale. C'est pas ça. C'est pas le déguisement Yandere ! Et... J'a-dore ! Purée et c'est hyper sexy ! Je vous décris : Ma combinaison a complètement changé ! Elle s'est transformée en une espèce de maillot une pièce qui ne couvre pas mes jambes, à la Sailor Moon, orange, avec des rayures verticales sombres à intervalles réguliers. Des bas oranges sont attachés à mon maillot, mais laissent le haut de mes cuisses nu. Les attaches, ce sont des têtes de lapin, mon symbole, avec un air plus méchant. Mes chaussures sont de simples ballerines de la même couleur, mes bras sont nus, même mon pistolet a ma ceinture a changé.
Ce qui fait peur, mais qui est carrément trop drôle !! c'est ma bouche et mes yeux. Ils sont vides. Ce sont des trous noirs, je ne vois plus ma langue, alors que je la sens encore dans ma bouche ! Je n'ai plus d'yeux mais je vois sans souci ! Mes paupières ne se ferment même plus !


"Trop... génial !" m'exclamé-je en regardant mon reflet ! "Oh !" Et quand je parle... "Blablablabla !" chanté-je en regardant le fond du trou noir dans mes yeux et dans ma bouche... Quand je parle, il y a une lumière rouge, comme celle d'une bougie, qui sort de mes yeux et de ma bouche !

C'est un peu glauque, c'est vrai mais... ça reste sexy ! Je veux dire... Je pourrais me dire en voyant ça dans un jeu vidéo "ce perso est trop beau !" Oui, en vrai j'aurais peur mais ici c'est la ville de l'épouvante ! C'est trop ouf qu'un nouveau costume me soit tombé dessus comme ça. À mon avis, c'est parce que je suis pas habillée pareil. La dernière fois j'étais venue habillée en civile... Ici, en combi et... même si c'est très changé, le maillot une pièce que j'ai, est aussi épais que ma combi et lui ressemble vachement ! En tous cas, Song est foutue ! Je me lève pour aller la voir et... elle est déjà sortie. Même pas une seconde pour regarder Brown, je fonce dehors pour la trouver et vite profiter de son état de panique ! Elle doit être dans une de ces états...

Et elle est là, dehors. Je regarde une seconde le paysage et... Pas le temps pour ça ! Huayan Song a une de ces têtes ! Elle est pas... horrible. Je serais une menteuse si je disais que je trouve pas ça un peu sexy, aussi... mais alors cette fleur sur sa poitrine, c'est ridicule. Je vais à ses côtés, lui souris longuement à pleines dents, ce qui... sans dents, sans langue, doit être aussi effrayant que le sourire d'un clown. Et je passe mon bras autour de ses épaules. Je lève mon appareil photo au-dessus de nous, penche ma tête vers elle et dis :


"Selfie !"

Dès que le flash est sorti, je rigole à ma plaisanterie et retire mon bras de ses épau... "Ouch..." Purée ! Mais elle pique de partout ! J'ai des épines dans le bras. Je ne lui dis rien, la regarde avec l'air le plus gentil que je puisse montrer malgré la douleur. "Mes fans vont adorer." lui murmuré-je alors avant de m'éloigner un peu. J'ai un peu ignoré ce qu'elle avait dit à Brown, mais ça doit être dans le genre inintéressant. Je range ma caméra, parce que j'ai dit que je filmerais rien... et me concentre à essayer de retirer les énormes punaises de ma chair. Ok. Si je commandais ou si j'étais toute seule, je partirais directement. Je connais le monde, je sais pas ce qu'il en est pour eux mais j'ai déjà un peu visité. Vraiment qu'un peu mais enfin !
Là, j'en suis réduite à regarder Brown. Je me penche et glisse un doigt sous mes bas pour saisir un chewing-gum. Je le mets en bouche et regarde Brown, attendant son ordre, une main sur ma hanche.

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Sans grande surprise, Kurt était lui aussi sortie du vaisseau. Même si le fait de laisser ses deux subordonnées continuer leur petite guerre ne lui déplaisait pas, il fallait bien accomplir la mission.

La cigarette qu’il avait la bouche s’était transformée en cigare, et comme il s’y attendait, il avait conservé la tenue de scientifique fou. Tablier blanc et couvert de sang, une scie à la place de son couteau et une arme qu’il semblait avoir créée lui-même en guise de fusil. Pas de nouveauté depuis la dernière fois, il avait toujours la jambe de bois et des lunette en cul de bouteille. Comme quoi, tout ne changeait pas avec le temps.

D’ailleurs, il y avait un truc qu’il ne voulait pas trop voir changer. D.Va et Song avait gagné quelque chose avec cette transformation. Si vous êtes fan de bondage et de pique, l’asiatique était le bon choix. Le médecin l’observait rapidement de haut en bas alors qu’elle s’approchait, ouais, elle était une valeur sûre. N’empêche, le SOLDAT n’était pas en reste. Entre les cuisses nues et son haut, son coeur balançait. Dire qu’il allait passer une mission avec elles, il allait trouver un moyen pour remercier le Président.

Non, par contre, la tête de D.Va. Merci, mais non merci.

- Pas la peine de traîner ici. Commençait le chef d’escouade. Prenons la direction du point de rendez-vous, suffit de passer le village et rejoindre le cimetière, nous rentrerons dans une tombe et serons à destination.

Il s’avançait alors, passant son arme sur l’épaule et tirant sur le cigare en voyons D.Va souffler une bulle. C’était horrible. Est-ce qu’il avait droit de lui demander de porter un sac en papier ou non ?

- En route, mauvaise troupe. Le terme était approprié, en vue des dissidences dans le groupe. Une fois que nous serons arrivés, D.Va, vous engagerez la conversation. Moi-même et Song, nous resterons en back-up en cas de danger, prêt à vous rattraper en cas de dérapage. Si par exemple, Vexen décidé de vous attaquer plutôt que discuter, ce qui serait malencontreux pour nous.

Prenant le pas et franchissant les grilles, le médecin s’avançait dans la ville.

Pas la peine de rester pour discuter avec les habitants de la ville, cela ne servait à rien outre demander s’il n’avait pas remarqué Vexen passer dans la ville. Ce qui, en soi, serait une pure connerie. Les membres de la compagnie Shinra étaient la preuve vivante, les visiteurs étaient déguisés, allez savoir à quoi il pouvait bien ressembler. La photo devait bien inutile, que de déception en si peu de temps.

Traversant le cimetière et passant la tombe, la troupe se retrouvait finalement devant le mont spiral. Stoppant la marche, dressant sa main devant ses collègues. Il était là, tournant le dos au groupe et au sommet de la colline.

- Bien… Il se redressait. D.Va, c’est à vous. Il se tournait pour fixer l’asiatique. Préparez-vous à riposter, néanmoins, paresser pacifique. Aucune arme pointée sur Vexen, du moins, pour le moment.

Kurt hochait la tête à l’intention de D.Va, elle devait être capable, elle n’avait pas mon méka.
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« Pas la peine de traîner ici. » dit le chef d’escouade.

«  Prenons la direction du point de rendez-vous, suffit de passer le village et rejoindre le cimetière, nous rentrerons dans une tombe et serons à destination. » conclut-il pour nous faire démarrer notre marche.

Je viens à peine de reprendre réellement conscience de la réalité. Je me rends également compte que cette petite fille a osé me prendre en photo dans un moment de faiblesse avec sa vieille tête de poupée défigurée. Parcontre il n’est pas très difficile de voir que je plais à ce cher Kurt Brown. Lui-même devenu une sorte de scientifique un peu fou ? En tout cas, cela me rassure de savoir que je continue de plaire même sous cette apparence cauchemardesque. L’enfer des uns est le paradis des autres. Mes premiers pas sont très maîtrisés, je cherche à voir si je peux marcher normalement ou pas. Tout en faisant mes petites expériences, j’entends le chef de mission nous dire ceci :


« En route, mauvaise troupe. » dit-il. C’est sûr que cela va être compliqué de travailler avec une jeune fille dévergondée qui ne semble pas apprécier le professionnalisme de notre société ! Venant d’une championne de combats de robots de la Shin-Ra, je m’attendais à un peu plus de sérieux !

« Une fois que nous serons arrivés, D.Va, vous engagerez la conversation. Moi-même et Song, nous resterons en back-up en cas de danger, prêt à vous rattraper en cas de dérapage. Si par exemple, Vexen décidé de vous attaquer plutôt que discuter, ce qui serait malencontreux pour nous. » finit-il par dire, commençant à marcher en direction du village.

J’aime ce plan. Un plan où je ne prends pas de risques a priori. Laissons donc la jeune fille parler avec Vexen, je parie qu’elle va l’agacer et qu’il va l’embrocher à coups de glace. Etant un peu plus sûre de mes pas, je décide de suivre Kurt. L’autre a l’air de suffisamment s’amuser sous sa forme pour être à l’aise dedans.

Nous arrivons avec Kurt devant une grande grille en fer forgé. Je plisse les yeux pour pouvoir apercevoir ce qu’il y a marqué dessus…


« Bienvenue à Halloween. » dis-je comme un murmure. La promesse d’une expérience… Singulière ?

Nous passons la grille sans problèmes vu qu’elle s’ouvre toute seule. Elle s’ouvre toute seule ? Encore de la magie ! Ce monde n’est pas le commun des mondes, cela m’inquiète un peu. Je commence à croire que Vexen est venu ici pour vraiment être tranquille. Enfin, tranquille, façon de parler vu la nature des lieux. Entre les branches des arbres morts qui décorent l’entrée, je peux apercevoir une lune claire mais inquiétante elle aussi. La Lune a pris la forme d’un visage de profil avec un nez crochu et un sourire diabolique, même la Lune ne peut pas avoir un croissant normal ?! Au moins nous sommes plutôt bien éclairés, même si certains coins sont plongés dans une obscurité parfaite. Gare à ceux qui s’éloignent de la voie j’imagine. J’entends des bruits autour de moi, derrière les arbres. Je sens comme une présence. Je tente de les détecter en utilisant mes sens psychiques et pourtant je ne vois rien d’inquiétant… Peut-être qu’ils sont un peu plus loin. Rien ne me rassure en ce monde, si ce n’est que Kurt et D.Va me serviront de boucliers humains si jamais j’ai besoin de m’enfuir. Alors que nous sortons du petit bois, je suis surprise par une nuée de chauves-souris qui passe très proche de nous.


« Saletés de bêtes. » dis-je.

Nous continuons d’avancer et nous passons devant une vieille chaumière, proche de l’entrée de la ville. Elle a l’air déserte, à moitié en ruines, et pourtant de faibles rayons de lumière s’échappent de l’intérieur. Je ne veux même pas savoir qui habite là-dedans. Nous arrivons à l’entrée de la ville. A priori Vexen a dû passer par-là aussi, et de ce que j’ai compris de cette histoire de simili, il n’est peut-être pas affecté par le changement de forme dont nous sommes sujets depuis notre arrivée dans cette sombre région. Un gros corbeau placé au-dessus de la grille d’entrée, enfin plutôt la herse d’entrée, me rappelle à la réalité de son macabre croassement. L’annonce d’une nuit bien longue sous le regard de cette lune maléfique. Nous entrons dans la ville. Ma visite est une succession de surprises. Je vois des corps en décomposition pendus à des arbres pour le plaisir des corbeaux, des rats courant dans les rues de la ville entre les habitants qui semblent heureux de leur présence. Je croise des hommes moches, des femmes immondes et des créatures cauchemardesques errant sans fin dans cette ville infernale. Qui a bien pu avoir l’idée de créer ce monde où la monstruosité est la norme ?

Je trébuche sur l’un de ces fameux rats, me faisant marquer une légère pose dans notre avancée. Je croise le regard de deux petits enfants. Enfin, des enfants… Un bébé chauve-souris-humain et un gros petit avec les yeux cousus ? Je garde Kurt du coin de l’œil, il est immanquable avec sa blouse tâchée de sang… Je m’approche d’eux, ils me regardent avec curiosité. Je garde un peu de distance avec eux, sait-on jamais…


« Bonsoir mes petits… Est-ce que je peux vous poser une question ? »

Les deux petits se regardent, en gigotant un peu leurs bras. J’espère qu’ils comprennent ce que je dise. Le petit gros sourit de toutes ses dents, enfin… Celles qui lui restent quoi. Vous m’avez compris.

« Bonsoir Belle Madame aux épines ! Vous êtes effrayante avec vos piques ! Elles font mal ? On peut toucher ?
- Si vous touchez, vous répondez à ma question après ?
- Oui ! Oui !
- Très bien, allez-y les enfants. » dis-je, légèrement résignée.

Les deux petits s’approchent avec précaution et se piquent le doigt sur l’une des épines.

« Ouuuuuh ça fait mal ! Trop bien !
- T’as vu elles sont trop solides !
- N’est-ce pas, huhu ?
- C’est quoi votre question Madame aux Epines ?
- Est-ce que vous avez vu un homme de taille plutôt normale, avec de longs cheveux et … Attendez, faisons plus simple : avez-vous un homme passé récemment qui ne faisait absolument pas peur ?
- Hum… Ah, il y a bien un monsieur un peu curieux, il ne faisait pas trop peur à part son regard très froid…
- Il est parti vers le Mont Spirale ?
- Oui !
- Merci les enfants. » dis-je tout en m’éloignant d’eux. Au final, les enfants sont tous les mêmes, de la Costa del Sol à la Ville d'Halloween.

Je rejoins Kurt Brown au pas de course pour récupérer mon retard, il m’a pas attendu le bougre. Pas très gentilhomme tout ça. J’en profite pour lui glisser un petit mot :

« Apparemment Vexen est bien passé dans le coin récemment. Cependant, il ne semble pas sujet aux transformations ici. Comment je le sais ? Des enfants ont vu un monsieur qui ne faisait pas peur du tout à part son regard de glace. Cela me semble une description appropriée. » dis-je, tout en faisant attention de ne pas parler trop fort pour éveiller l’attention de personnes mal intentionnées. En effet, la mission s’annonce déjà compliquée, si en plus des gêneurs viennent nous mettre des bâtons dans les roues, on ne va pas s’en sortir.

Nous continuons notre visite, je vois un vieux moulin de la ville, aux voiles décrépies, tourné sous une légère brise. Je vois des maisons aux formes étranges, difformes, invitant aux cauchemars, des statues d’un autre temps montrant des monstres plus horribles les uns que les autres. Heureusement, je ne suis pas seule ici, sinon je serai déjà partie en courant au vaisseau pour repartir dans un monde à l’apparence plus clémente. Alors que notre périple dans la ville s’achève après un mélange d’émotions plutôt diversifiées : entre la peur et l’admiration, nous sortons de la ville en tant que telle. Pourquoi l’admiration ? Vous aussi vous avez tiqué là-dessus huhu ? Tout simplement, peu de choses peuvent me faire peur, alors cet endroit effrayant est une source d’inspirations autant que de craintes. Je m’enrichie d’expériences comme celles-ci, elles me seront utiles dans un avenir pas si lointain que cela je pense…

De toute manière, nous n’avons pas tellement le temps d’y penser : nous arrivons au cimetière. Je n’aime pas ce genre de cimetière. En Chine, on brûle les corps et l’on conserve les cendres. Parfois on enterre les cendres dans la terre, mais on ne laisse pas de corps derrière. Quelle idée d’avoir planté dans le sol autant de corps qui ne sont peut-être pas si reposés que cela ici, dans cette région où le cauchemar dirige la pensée locale. C’est au milieu des tombes, des rats et d’autres charognards que nous avançons vers une colline. Je suis Kurt les yeux fermés, je ne sais pas où nous devons aller et quelque part cela me rassure qu’il guide la troupe, je serais vite perdue ici. Cependant, je ressens une présence, qui avait disparu dans la ville, je sens qu’il y a quelque chose autour de nous. Quelque chose qui nous traque. Je ne vois rien, mais je le sens. Comme un appel de mon instinct de survie… Je sens quelque chose, j’en suis convaincue. Je ne suis pas encore une folle, je sais quand quelque chose me suit. Kurt s’arrête devant le Mont Spirale, enfin j’imagine que c’est ça. Dressant sa main dans l’air, le dos tourné à nous, il dit :

« D.Va, c’est à vous. » dit-il .

Allez au travail la jeune. Tu as voulu briller en société, c’est à toi de jouer maintenant. Bonne chance pour discuter avec ce scientifique un peu fou, il faut l’être un minimum pour venir se cacher sur ce monde. Kurt se tourne vers moi et me prévient :

« Préparez-vous à riposter, néanmoins, paresser pacifique. Aucune arme pointée sur Vexen, du moins, pour le moment. »

Sans blagues. Je comprends la notion de mission diplomatique contrairement à d’autres. Je suis moi-même la plus indiquée pour aller parler avec Vexen, après tout, je lui ai déjà parlé d’une certaine manière. Mais non, encourageons donc la jeunesse. On va voir ce que cela va donner. Malgré tout, je reste inquiète de cette présence qui je sens nous guetter. Je profite de cet instant pour le dire à Kurt Brown.

« Monsieur Brown. Je sens que quelque chose cloche depuis notre arrivée. Je sens que quelque chose nous suit. Quelque chose cloche, quelque chose qui n’est pas normale, même pour ici. C’est trop facile, ce n’est pas dans l’habitude du Savant Glacial tout ceci : cette mise en scène, cet endroit… Nous allons être attaqués par quelque chose je crois. Nous devons être sur nos gardes car je ne sais pas ce qui peut être un ennemi ici, dans ce monde. A votre place, je ne guetterai pas Vexen mais bien notre environnement… Nous sommes traqués depuis notre descente du vaisseau. » dis-je, dans un presque murmure pour éviter que l’on m’entende.

Nous allons voir ce qui se cache dans les alentours… Cette chose finira bien par sortir.
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« Roger ! »dis-je avec un accent anglais avant de m’approcher du sommet de la colline. Ouh…le stress monte mais là, y a qu’un seul choix à ma disposition : assurer ou ne pas assurer et… je fais vite mon choix, moi. Je laisse complètement tomber mon appréhension, ma peur, ma pression sur les épaules, je… respire. Je respire. Je vais y arriver. Vexen sera le troisième membre de l’Organisation qui te mangera dans la main parce que tu es super… Je suis super !
Allez !
Je gravis doucement la colline. Il me tourne le dos, un peu surélevé sur cette drôle de trompe qu’a le sommet de la colline, pas assez pour manquer d’équilibre mais suffisamment pour que je ne puisse pas me hisser à sa hauteur. Je vois son manteau de l’Organisation. J’étais… convaincue qu’on le verrait habillé en civil, en scientifique ou même en super héros mais dans sa vieille tenue de simili ? Trop spéc.


« Bonjour monsieur. » dis-je d’une voix claire et chantante en souriant déjà légèrement. J’ai lu les quelques rapports ou plutôt… le résumé de ceux-ci. En gros j’ai lu ce qui concernait Vexen. Et je ne vais pas dire que j’en ai appris beaucoup. Le type sait se battre, ça, évidemment. Finalement, c’est Luxord qui en quelques mots m’a appris le plus, ainsi que le rapport de l’autre fille… turk ? Je sais pas. Non et… la base de tout, c’est le chef de l’expédition et ce qu’il a découvert au Jardin radieux, oui c’est vrai. En vrai, y a que moi qui suis une parfaite touriste dans le secteur. Far-Pait.
Il se retourne assez brusquement et pas genre « Je vous attendais » en caressant son chat. C’est plutôt moche, nerveux. J’ai l’air de le déranger, c’est donc une super approche ! Bravo D.Va, tu es la reine des championnes ! Mais garde le sourire, oui… Comment j’ai pu rater un bonjour… ?


« Ah ! La Shinra ! »

Il dit ça d’un air moqueur. Oui mais ça je comprends… Je fais un salut militaire très distrait, très approximatif. Ca me donne un air… vaguement professionnel mais surtout ouverte aux différences des autres ! Il ne le ressentira certainement pas comme ça mais c’est l’idée.

« Soldat 2ème classe, D.Va. »

« Vexen, si tu l’ignores. » me dit-il en approchant une main de son front d’un air cérémonieux avant de la retirer. Un genre de salut. « Non je ne l’ignore pas. » Je lui souris. « J’ai beaucoup entendu parler de vous, récemment. »

« Quelle unité ? »

Je prends quelques secondes. Il vaut mieux le silence qu’un Euh. Donc quelques secondes.

« Unité méca. Artillerie lourde. Vous n’avez pas entendu parler de moi ? » Et on commence la négociation. Allez, je la sens bien.

« J’aurais du ? » me crache-t-il presque. Faut pas que je parle trop. Il faut le laisser parler la majorité du temps. « Vu votre activité récente, oui. Je sais qui vous êtes parce que la Shinra s’intéresse énormément à vous. Et vous… vous intéressez à des personnes comme moi. »

« Je… déteste la prétention, jeune fille. »

« Je… » Je le regarde. Risque. Risque… Gros gros risque mais je le sens comme ça. Fais confiance en ton feeling, c’est vital. « suis prétentieuse. » Je lui souris gentiment. « Je conduis une des machines les plus performantes et destructrices de notre histoire, à la perfection. Un robot parfaitement sur-mesure que je connais sur le bout des doigts. En moins d’un jour, j’ai appris à maîtriser les subtilités du combat de robot. J’ai déjà ma réputation à San Fransokyo. »

« Quelle ignoble présentation. C’est tout ce que la Shinra a à m’offrir, une… Construisez-vous ? »Il arque un sourcil si haut que j’ai l’impression que son crâne va en être déformé.

« Rien du tout. » Je détache chaque syllabe l’une de l’autre et parle lentement. « Mais la Compagnie Shinra ne m’a pas embauchée pour avoir une ingénieur ou une savante… Pour les meilleures machines, il faut les plus habiles. Mais… » Mon sourire disparait, je regarde une citrouille non loin de moi, songeant à la lumière qui doit s’échapper de tous mes orifices dès que je prononce un mot dans ce costume… « Il nous faut encore les meilleures machines. »

« Pathétique. Jeune femme… Je n’ai ni la passion de construire l’engin qui permettra à des décérébrés de se sentir puissants… ni l’intention de compenser la maigre imagination de la Société Shinra avec mon génie. J’ai remarqué l’attention que me portait votre compagnie et étais curieux… » Il se penche vers moi, les mains sur les hanches, une grimace déformant son visage. « de voir votre offre. »

Je respecte un silence, attendant qu’il se redresse et réfléchissant. Je peux pas changer de strat en cours d’opé. Je reste sur la prétention. Ce type sait reconnaître un bon cobaye. Si on lui montre qu’on est très bons avec les machines et ce genre de choses, ou même n’importe quel secteur scientifique, il restera dans son coin pour représenter une féroce concurrence. Par contre s’il comprend qu’on est les meilleurs atouts qu’il puit imaginer…
Les deux similis que j’ai rencontrés… avaient des buts. Ils n’erraient pas. Ils savaient ce qu’ils voulaient, donc…


« Vous voulez constituer une armée, non ? Piocher vos joueurs en-dehors de la Shinra… c’est une idée idiote. »
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- A la demande de Cypher et avec mon accord, je prends son tour de jeu et il prend le mien. Merci et bonne lecture ! -





Je regarde D.Va du coin de l’œil. La discussion ne semble pas bien partie. Oh, mais ne serait-ce pas ce que j’avais prévu ? On dirait bien que si. Le Savant Glacial s’est mis sur le petit mont, préparant son entrée plus que théâtrale. Cela renforce mon sentiment que la situation n’est absolument pas normale. Il a dû préparer son coup à l’avance. Soit il nous a préparé une embuscade, soit il sait qu’il y a un monstre ou je ne sais quoi dans le secteur qui n’attend que le bon moment pour nous sauter dessus. Cependant, je sais aussi qu’un scientifique n’est pas toujours complètement sûr du résultat de ses expériences. C’est ce qui m’inquiète le plus je crois. Cependant, une question me turlupine : pourquoi n’est-il pas changé en monstre comme nous tous ? Il a pourtant l’air humain, comme nous tous. S’il a trouvé un moyen de s’immuniser aux effets de ce monde horrifique, alors je suis ouverte à la discussion. Je m’approche un peu, tout en faisant signe à Kurt que je me rapproche de D.Va.

Apparemment, la situation n’avance pas tellement dans le bon sens. Vexen lui dit qu’il n’aime pas la prétention, et pourtant elle répond qu’elle est prétentieuse. Mais qu’est-ce qu’elle fait ? Elle va réussir à nous le faire détaler plus vite qu’un lièvre poursuivi par un faucon. Il a une réaction curieuse, par rapport à la situation, j’entends. Il nous donne presque sa position pour le rencontrer, soi-disant pour voir notre offre. Soit c’est un très grand narcissique qui prend un risque énorme en s’exposant aussi facilement, soit c’est qu’il a potentiellement besoin de la Shin-Ra pour X raison. Donc il est ouvert à la négociation, cependant son attitude remet en cause notre performance en vérité. Il a demandé si D.Va fabrique elle-même ses appareils, non ; il insinue que la Shin-Ra a une créativité inférieure à la sienne ; il considère que nous ne sommes pas suffisamment intelligents pour utiliser ses machines. Déjà, je peux vous dire qu’il est difficile de croiser quelqu’un d’aussi narcissique, même moi je passe pour une néophyte à côté. Il nous teste, D.Va a dû le sentir aussi. Il veut être sûr de parier sur le bon cheval, ce qui est compréhensible dans sa situation : les scientifiques ne sont habituellement pas de grands aventuriers. Ou du moins, ils sont souvent retenus à cause de leur matériel qui n’est pas toujours aisément transportable. Vexen est peut-être fatigué de voyager et de jouer au gitan des Routes Interstellaires. Il a besoin d’un refuge où il peut pratiquer son art. Ce refuge, c’est la Shin-Ra, bien entendu. Je regrette un peu de devoir intervenir maintenant, j’aurai bien aimé laisser la petite se débrouiller encore un peu. La mission passant avant tout, j’imagine que je peux mettre de côté mon inimitié pour elle pour quelques minutes. Je m’approche de D.Va. J’arrive avec une démarche que je tente naturelle. Difficile de marcher correctement ici. Sans compter que je ne suis toujours pas totalement à l’aise avec ma transformation. J’ai les épines qui me démangent. La scène a un aspect inquiétant. Tout ceci semble trop travaillé pour être réel. Les trois étrangers arrivés d’un autre monde, vagabondant dans un monde de cauchemars à la recherche d’un scientifique sombre et mystérieux. Les voilà autour d’un mont à la forme étrange, entouré de tombes. Ce n’est pas seulement le fruit du hasard. Traitez-moi de paranoïaque si vous le souhaitez, mais moi je préfère rester aux aguets plutôt que de me faire croquer le derrière par le premier squelette cochon venu. Je pose délicatement ma main gauche sur l’épaule de D.Va, pour éviter qu’elle panique mais aussi pour lui signifier très gentiment que je prends la suite pour l’instant. Je jette un dernier regard rapide vers notre chef de mission, pour voir s’il est toujours là et qu’il n’a pas de problèmes outre mesures. Après tout, il peut certainement mieux survivre que moi ici.

Je me place légèrement devant D.Va, pour éviter de l’éclipser trop violemment et l’énerver. A ce stade, il ne faut pas qu’il y ait de dissensions dans notre équipe. J’avise du regard mon futur interlocuteur. Nous nous sommes déjà vu de près, il y a quelques temps déjà. Au milieu d’échanges de tirs dans un bar d’Illusiopolis, nous avons fait front commun pour nous en sortir. Il ne m’a même pas remercié, ce vieux goujat. J’espère qu’il ne pense pas que sa combinaison est très élégante, on dirait un vieux sac poubelle recyclé en vêtements. Niveau style j’ai connu mieux. Enfin bref. Je me stabilise dans le sol et je joins mes deux mains dans une posture que j’ose penser sérieuse. Le scientifique que j’ai en face de moi doit être un esprit rationnel, quelqu’un qui a une tête bien en place et très organisée. Peut-être que ma position peut le rassurer sur nos intentions ? Inconsciemment, nos gestes, nos postures et nos habits parlent beaucoup plus que nos mots. Ici, j’essaye de le rassurer en lui offrant un aspect strict de la Shin-Ra. Je souris et je commence à parler, enfin.


« Je suis ravie de vous revoir, Vexen. Je vois que vous avez trouvé un coin plus calme que les bars malfamés d’Illusiopolis pour travailler. Je suis Madame Song, au cas où vous ne le sauriez pas ou plus. » dis-je tout en regardant les alentours.

« Je me rappelle de vous, en effet. Vous n’aviez pas été d’une efficacité déconcertante.
- Sans mon intervention vous auriez eu plus de mal à vous enfuir, Vexen. Reconnaissez-moi au moins cela. Je vous ferai remarquer par ailleurs que je ne suis pas une combattante, tout comme vous.
- Si c’est tout ce que vous avez à m’offrir, je vais devoir décliner l’offre. Je n’aime pas perdre mon temps. » dit-il, d’un ton très sec.

Il est bien désagréable dites moi. Il ouvrait moins sa grande bouche quand il se faisait tirer dessus à Illusiopolis. Certes, c’était un peu de ma faute mais même : il n’avait pas l’air très fier. Je décide de continuer ma démarche pour le convaincre. Il faut le maintenir sur place avant qu’il ne décide de partir. Je ne connais pas l’étendue de ses pouvoirs, mais j’imagine qu’il a bien un sort ou deux pour s’enfuir en douce en cas de besoin.

« Vexen, vous êtes un génie, et vous le savez. La Shin-Ra le sait aussi. La question n’est pas de savoir ce que vous pouvez offrir à la Shin-Ra, mais qu’est-ce que la Shin-Ra peut vous offrir ? Vous voyagez entre les mondes tel un errant, vous n’avez pas un bon matériel, vous n’avez pas un support financier suffisant, vous n’avez pas d’assistants convenables.
- Qu’est-ce qui peut bien vous convaincre de dire cela ?
- Les faits. Uniquement les faits. Vous êtes un esprit rationnel, j’en suis un aussi. La Shin-Ra est votre meilleur partenaire de recherche existant. Aucune organisation n’a aujourd’hui les moyens techniques et financiers de vous soutenir dans vos projets en dehors de la Shin-Ra. C’est un fait incontestable et vous le savez parfaitement bien. » dis-je tout en insistant sur les « faits ». Je compte bien utiliser la raison pour convaincre le Savant Glacial de rejoindre la Shin-Ra. Même s’il va falloir mettre les formes.

« Continuez. Je vous écoute, pour l’instant. » dit-il, portant sa main droite à son visage, prenant l’air d’être intéressé.

«  Bien entendu, nous n’avons pas les meilleures machines, pour l’instant. C’est normal et vous le savez : la science est par définition une progression constante. Le meilleur aujourd’hui n’est pas le meilleur de demain. Mais nous avons suffisamment de petites mains, de support et d’exigences pour vous fournir un environnement de travail de qualité. Aucune organisation sur les Routes Interstellaires n’a un département scientifique aussi avancée que le nôtre, et vous savez également que nous entretenons d’excellentes relations avec les plus grands esprits de San Fransokyo. Sans compter l’acquisition récente des industries Krei par notre compagnie. Travailler non pas pour mais avec la Shin-Ra ne peut vous être que profitable sur le long terme. Refusez cette offre serait vous compliquez la vie et vos recherches en souffriront.
- Vous n’êtes pas une scientifique. Comment puis-je être sûr que vous ne faîtes pas qu’embellir la réalité ?
- Je ne suis pas une scientifique, c’est vrai, mais j’ai un esprit rationnel. Rappelez-moi combien d’organisations ont des vaisseaux-commandants et un immense quartier-général flottant au milieu des Routes Interstellaires ? Ah oui, il n’y a que nous. Ne restez pas isoler Vexen, venez rendre une visite au Vaisseau-Mère et vous verrez que je ne fais que vous rapportez des faits. Rencontrez notre Président-Directeur Rufus Shin-Ra et vous aurez ainsi un nouvel endroit où parfaire vos recherches et vos créations. »

Il me regarde en plissant ses yeux. J’ai l’air d’avoir inversé légèrement la tendance.

« Vous êtes coriaces, vous trois. Je l’admets. Je n’ai pas eu l’occasion de voir ce genre de ténacité depuis un petit moment. Alors, je vais vous laisser une chance mais d’abord je veux conduire… Une petite expérience avec vous trois. » dit-il, tout en affichant une sorte de petit sourire mesquin sur son visage.

« Je veux vous présenter mes trois créations. Vous n’aurez aucun mal à les reconnaître je crois. Cependant, vous aurez un petit malus. Des personnes aussi puissantes de la Shin-Ra ne devraient pas y trouver un grand problème… Selon le résultat de cette expérience, je verrai si vous méritez que je rencontre votre « Président » ou non… » dit-il, en pouffant légèrement de rire.

Sortant de derrière, je vois… Je me… Enfin… Je me vois ? Qu’est-ce que c’est que ça encore ? On en peut pas avoir des missions de négociation normales ? Non ! Il faut qu’on s’affronte nous-mêmes ? Mais où est-ce que je suis tombée encore ? Cependant, je comprends bien vite que tout ceci n’est pas une farce quelconque, un autre Kurt Brown s’approche sur notre flanc droit et une autre dame que je ne connais pas s’approche par le flanc gauche… Peut-être que c’était eux qui nous suivaient depuis notre arrivée ? C’est eux qui nous guettent depuis tout à l’heure, je savais bien qu’il y avait quelque chose d’anormale. Bien. Vexen veut qu’on se batte avec ses clones. Des clones de nous-mêmes. Soit, si ça peut lui faire plaisir. Avec toutes mes épines, je leur souhaite du courage s’ils veulent m’attaquer en corps-à-corps.


« D.Va, c’est à ce moment-là que vous pouvez montrer vos talents à Vexen. » lui dis-je, au coin de l’oreille. Je préfère ne pas trop regarder son visage, tant c’est … Sale ? Je n’ai pas d’adjectif en tête pour qualifier la tête d’Hana Song à l’heure actuelle.

J’en profite pour me retourner vers Kurt Brown qui semble se déplacer en courant. Mais où va t-il ? Ah, je vois quelque chose au sol. Il y a une sorte de marque qui le suit. Mais qu’est-ce que c’est que… Ça encore ? C’est ça le fameux malus de Vexen ? Une marque au sol ? Je me prépare au combat en sortant deux lames du peu de poches qu’ils me restent. Je me serai bien servi de mon fouet éthérique, mais j’ai bien peur que cela ne marche pas sur des êtres qui n’ont pas d’âmes ou d’esprits à proprement-parlé. La marque change de direction et fonce vers moi, je pousse D.Va pour qu’elle aille plus loin et que la chose au sol ne vienne que sur moi. Mon clone descend du promontoire où est Vexen et s’avance lentement vers moi. J’oublie un instant la marque et je me concentre sur la fausse Huayan.


« La perfection est en édition limitée ma grande. » dis-je, pour la provoquer. Pas de réactions apparentes. Dommage.

D’ailleurs, je ne comprends pas l’intérêt de Vexen de faire une clone de moi, je ne suis pas vraiment une combattante et… Ah, j’ai le vertige soudainement. Ah oui, j’ai compris en fait. Elle veut se la jouer psychique ? Je vais la jouer psychique alors ! Contrairement à la première fois où Vexen m’a vu, j’ai gagné en pratique ! Je me concentre et j’envoie une distorsion de l’air sur la gorge de mon clone. Le résultat ne semble pas très bien marché. Elle semble avoir un peu de mal à avaler mais c’est tout. Bien, va falloir utiliser les autres moyens à disposition. Elle est encore à bonne distance, mais je peux tenter de l’atteindre avec mes armes de jet.


Je commence à me concentrer quand soudain un autre clone de moi apparaît à proximité ! Mais qu’est-ce que c’est que … ? Ah j’ai compris. C’est la marque. Cependant, j’ai un gros avantage : je suis nulle en combat rapproché et encore plus sur la défense. Donc les clones sont nécessairement au même niveau que moi, voir plus bas. Je ne perds pas de temps et je transperce la gorge du clone qui vient d’apparaître. Il tombe au sol et l’accompagne tout en lui ouvrant bien correctement la gorge. Une fois que le clone est éliminée, j’effectue une roulade au sol pour m’éloigner de mon clone et me rapprocher de Kurt et D.Va.

« Il faut éliminer tous les clones ! Faites attention, la marque au sol qui nous suit produit des clones supplémentaires de puissance inférieure ! Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il serait sage que chacun prenne un clone différent pour éviter de nous confondre ! Je vais prendre la dame que je ne connais pas là-bas ! Prenez mon clone ! »

Je les laisse se départager pour savoir qui va tuer qui, moi j’ai fait mon choix. J’espère que la dame en question n’est pas trop puissante dans la réalité, sinon son clone va me broyer avec aisance. Trop tard, il va falloir que je m’en débarrasse d’une manière ou d’une autre. Le clone en question est une femme, à la peau très blanche et aux cheveux ébènes. Son regard n’exprime rien. Est-ce parce que c’est un clone ? Ou est-ce que la femme qui a servie d’inspiration est pareil  ? Cette femme a un côté ténébreux, sombre, accentué par son rouge à lèvres Elle n’a pas l’air armée, un bon point pour moi. Je regarde autour de moi, pour trouver des objets à projeter : des os, des cailloux, des pierres tombales. Je devrais bien trouver quelque chose. Je me concentre en m’ancrant profondément dans le sol et je tente de ramasser le plus de petits projectiles possibles. Elle, elle continue de marcher vers moi, nonchalamment. J’élève ce que j’ai pu prendre sous contrôle et je jette tout sur elle avec la plus grande force possible. De manière très agile, elle esquive les gros cailloux et pare les os qui atteignent son visage. D’accord, donc ces clones ne sont pas complètement stupides.

Je prends un de mes couteaux de lancer et je me concentre à lui donner un vertige. Cela marche beaucoup mieux que prévu ! Elle se stoppe un moment et tangue un peu à droite et à gauche. Elle doit vraiment avoir un psychisme très bas ! C’est parfait ! J’en profite pour me concentrer et envoyer ma lame vers elle : je vise le thorax. Mon arme fuse mais ne fait que trancher un peu son épaule droite. Rien de mortel. J’ai plus qu’une lame à disposition, je vais tenter de m’approcher un peu. Je tente de l’attaquer alors qu’elle tangue encore un peu. J’essaye de lui planter un coup dans le ventre. Sans succès. Elle m’agrippe la main où je tiens l’arme et me repousse violemment ! Je trébuche sur un os à cause de mon talon et je tombe au sol. Le clone en profite pour sauter sur moi alors que je suis à terre. Elle tente de m’immobiliser. Ahahahahaha ! Mauvaise idée ma belle ! C’est mal connaître Madame Song ! Je me concentre sur mes cheveux, tout en arborant un large sourire pour mon adversaire. Elle me met un gros coup de poing sur le visage. La malotrue !

« Comment oses-tu frapper mon visage ?! Connasse ! » dis-je, sous l’effet de l’adrénaline.

Enragée, je me concentre sur mes cheveux et je les conduis jusqu’à la gorge de mon adversaire qui a osé frapper mon si magnifique visage ! Tu vas mourir ici espèce d’abomination ! Elle semble perdre pied dans une certaine mesure, sa poigne se fait moins forte sur mes bras. Elle finit par me lâcher et tenter d’enlever mes cheveux –devenus des éléments végétaux avec ma transformation cauchemardesque-, du mieux qu’elle peut. Je profite de ce moment pour utiliser mon arme et lui planter dans la cuisse droite. Elle arrive à enlever mes cheveux et se projette en arrière pour s’éloigner un peu, mais elle est au sol comme moi. Je me rends compte que j’ai du sang qui coule de mon nez, ou plutôt une sorte de sève. Je ne vais pas aller corriger Vexen après, car ce serait contre-productif, mais je vais tâcher de lui recommander de faire apprendre à ses clones les bonnes manières. La fille se relève, désormais quelque peu handicapée par la lame dans sa jambe droite. Je me relève en vitesse pour éviter d’être prise de cours aussi. Elle se rue sur moi, je tente de la parer, mais j’échoue. Elle me travaille au corps, plusieurs coups de poing sur le ventre, un autre dans le visage. J’ai du mal à me défendre, je ne suis pas une combattante. Même si tous ces coups sont dérisoires pour les autres, pour moi, c’est une horreur.

Je tente de la repousser avec de la télékinésie en projetant des cailloux sur elle, je n’arrive pas suffisamment à me concentrer pour en élever des plus gros. Je vois également qu’elle semble charger son poing d’une force sombre. En tout cas, je vais prendre un grand coup, je le sens. Elle m’effectue une frappe d’une grande violence dans l’estomac, je suis projetée jusqu’à un tas d’os que je démolis vu ma vitesse d’atterrissage. Où est Francis quand j’ai besoin d’un bourrin ? J’ai mal, je suis à terre. C’est qui cette connasse ? C’est étrange, qu’est-ce qu’elle a dans les mains ? Du sang ? Comment est-ce que … ? Je regarde rapidement mon corps et je remarque qu’en effet, en me frappant de trop près elle s’est plantée les mains dans des épines ! Ça te fera les pieds ma belle. Elle a d’ailleurs une grosse épine plantée dans la main gauche. Une main en moins pour combattre, trois points pour Gryffo… Pour la Shin-Ra, qu’est-ce que je raconte moi ?

Malgré les épines, elle reprend son avancée vers moi. Je tente le tout pour le tout et j’utilise mon psychisme pour tourner la lame dans la plaie de sa jambe droite. Elle se stoppe à deux mètres de moi. Elle a l’air d’avoir mal. Tant mieux. Malgré l’handicap de la lame qui tourne, elle boîte dans ma direction. Elle ne veut rien lâcher ! Mais laisse-toi tuer à la fin ! Ce n’est pas comme si ta vie avait une quelconque valeur ! Elle a l’air de charger une nouvelle attaque dans ses poings. Cette fois-ci, je suis finie. Elle va me fracasser le crâne, c’est presque sûr…

Alors qu’elle va abattre son attaque sur moi et que je me vois déjà mourir, un projectile de glace atteint mon adversaire et la projette au sol à cinq mètres de moi, l’empêchant de m’achever.

C’était moins une, merci l’équipe. Je me relève lentement, tentant de voir si je vais bien. Je peux continuer, je pense. Je m’avance du mieux que je peux vers ma lame que j’avais lancé auparavant. Vas-y, approche toi sale clone ! Je vais te finir.

J’espère que D.Va et Kurt s’en sortent avec les autres clones et la marque de Vexen… Qui lui semble bien profiter du spectacle du haut de son perchoir.
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Elle est sérieuse ?! Je.. j’arrive même pas à parler, à dire un mot, quand elle se met devant moi… Devant ! Pas à mes côtés pour me faire croire que j’ai toujours mon mot à dire, non. De-vant. Autant directement me dire d’aller jouer ! Quelle espèce de folle ! Un moment, je te jure, j’ai… j’ai cru que j’allais la frapper, je rigole pas. Ca m’arrive jamais, je suis… tout sauf violente mais un tel manque de respect ? Non attends. Qu’est-ce qui lui prend ? Je regarde Brown, en espérant qu’il ait au moins l’air de trouver ça grave. Purée mais… jamais je l’aurais taclée dans sa mission ! Jamais ! Le chef de cette opération me confie une mission et elle vient saborder ma tentative !? Purée mais… non ! Pour moi c’était évident, mes sentiments personnels ne devaient pas interférer sur l’opération, et… je sais pas si elle l’a fait en voulant me nuire… mais je m’en fiche. Elle le paiera. Je la regarde parler avec Vexen avec une certitude : elle le regrettera, je vais lui pourrir sa life. Dès que je rentre.. le président va entendre parler d’elle.
Moi maintenant, j’ai juste l’air d’une idiote auprès de Vexen ! Une vraie gourde qui a raconté n’importe quoi, qui s’est ridiculisée et qui a fait son caprice avant la fessée. Sérieux ! J’allais y arriver.


« Aucune organisation n’a aujourd’hui les moyens techniques et financiers de vous soutenir dans vos projets en dehors de la Shin-Ra. »

Je lève les yeux. Idiote. L’Organisation XIII n’avait pas un ordinateur de 10 mètres sur 10 et ne devait pas avoir spécialement de fric, ça n’a pas empêché Vexen d’être un génie. Qu’est-ce qu’il a besoin de la Shinra pour ses ressources ?
C’est ridicule. Le gars… a réussi à se faire un set up super balèze au jardin radieux, je crois, il a des pouvoirs incroyables, à la frontière entre magie et sciences. Non… Moi je crois qu’il n’a pas besoin d’un équipement, il cherche des champions… Des performers. Des mecs capables d’utiliser des armes de dingue. Bah oui, c’est une réalité de terrain… La Shinra détient les meilleurs techniciens. Et je crois, non je suis sûre que Vexen aurait tellement plus à gagner en faisant des clones, parfaitement fidèles, de gars comme nous. C’est ce qu’il veut. Une armée, je l’ai dit.

Je suis sourde de toute raison, là. Et le pire… c’est d’entendre Vexen donner du crédit à cinq minutes de paroles absurdes. L’entendre confirmer ce que l’autre Song pensait et parler de nous tester, m’énerve au plus haut point. Trois gars apparaissent… je me retourne. Ouh… Oui la suite, on la devine facilement. Un clone pour chacun, c’est ça ? Pas difficile pour moi de choisir, dans le principe. Je pourrais me faire un sacré perfect sur la tête de ma rivale, juste pour lui rappeler comment ça marche.


« D.Va, c’est à ce moment-là que vous pouvez montrer vos talents à Vexen. » qu’elle ose me dire à l’oreille. Et je jurerais qu’elle a insisté sur le « ce ». Crétine… si tu m’avais laissé deux minutes, Vexen ne nous aurait jamais testés. De là, l’action commence et je te jure… j’hésite sur tout. Oui, affronter Huayan, la vraie ou la fausse… C’est un vrai choix mais.

Quelques secondes plus tard, elle ose me pousser. Je perds un peu l’équilibre mais voyant l’attention des ennemis se reporter sur elle, je… C’est parfait. J’en rigole presque. Je me suis promis de faire payer cette fille pour m’avoir fait porter devant un photographe un châle avec des crabes morts. Là, c’est un autre niveau. Un rival, c’est bien, D.Va. Mais ça, ce n’est pas bien. Ca, c’est un ennemi à anéantir, à enterrer dans ton jardin… parce que c’est un ennemi qui veut te faire la même chose. Là, je ne serai pas la gentille.

Je vois le faux Brown qui me menace de son fusil d’assaut. Non non ! Je fais une roulade sur le côté et après celle-ci, entendant les tirs fuser dans ma direction, je cours vers le mont en spirale. Le but du jeu va être qu’il ne me voie pas, lui. Je mets le mont entre lui et moi, avec Vexen non loin, qui ricane en m’observant. Je ne vois aucun adversaire… Brown, je le tente pas. Huayan ?
Je cherche la fausse en passant un oeil derrière le petit mont et vois la vraie qui se bat avec un clone à elle, beaucoup plus sombre qu’elle, qui doit…


« Il faut éliminer tous les clones ! Faites attention, la marque au sol qui nous suit produit des clones supplémentaires de puissance inférieure ! »

Oh. Et bien… J’ai un plan !

Je vois un baton tomber près de moi, lancé depuis l’autre côté de la colline. Je le regarde… je vois une mèche en feu et une charge d’explosif à son terme.


« Aaaah ! »

Je cours et saute en avant, projetée par l’explosion. Je m’étale face contre terre et me relève difficilement en titubant. Faut que je démarre ! Je me dirige vers Vexen, qui est toujours au-dessus de la spirale en haut de la colline. Je cours, essaie de ne pas tomber sur le côté et vais juste à côté de lui, sans me soucier de sa protestation. Huayan a gâché toutes mes chances avec lui donc je m’en fiche. À nouveau je vois le clone de Brown me menacer, sans tirer cette fois, trop préoccupé par la sécurité de Vexen. Et de ma hauteur, je cherche ce qui me concerne très personnellement. Ce n’est pas un clone chacun, non… C’est moi contre cette marque.

Et je la vois. Yeah ! Elle se dirige vers Kurt. Je saute de mon perchoir et cours vers elle en me baissant. Les tirs fusent mais très vite, le faux Brown est occupé par autre chose. Je pose un pied sur la marque et commence à reculer doucement pour m’éloigner de tous les autres combats. La marque… commence à me suivre. Dès qu’elle fait mine de s’éloigner pour s’en prendre à quelqu’un d’autre, je ralentis. Et je m’immobilise finalement en mettant un genou à terre pour ne pas me faire remarquer des autres clones.

Et la marque s’active sous moi… Je la vois charger… et charger et… vous avez compris. À quelques mètres de moi, une fille noire de partout, mais avec ma silhouette super charmante, mon visage avenant et citrouillesque, apparait et saisit aussitôt son pistolet. Et elle commence à tirer. Je fais une roulade sur le côté, laisse la marque charger encore quelques secondes avant de me cacher derrière un épouvantail juste devant le muret qui encercle la colline où nous combattons tous. La marque revient sous moi…

L’épouvantail subit les tirs du clone mais… me protège quand même un peu. J’essaie d’observer la situation et je vois mon clone vite rejoint par deux autres clones de ma personne ! On approche !

Vexen veut nous tester ? S’il vous plait. Moi, on ne me teste pas. C’est moi qui fais forte impression parce que JE le décide.

L’épouvantail ne fera pas l’affaire contre trois pistolets lasers. Je cherche les alentours et vois une… tombe ouverte ! Merci, monde parfait qui semble tiré d’un jeu vidéo ! Je fonce vers elle, évitant quelques tirs, et saute direct dans la tombe et me mets à nouveau accroupi, voyant la marque venir vers moi. Mon pistolet laser est une catastrophe de lenteur. Il a une cadence de tir franchement correcte mais les tirs ne sont pas aussi rapides. Par contre, si je me fais toucher, genre au ventre… ça va refaire l’intérieur.

Avec ma bonne couverture, j’attends. Je vois que les clones commencent à se rapprocher, du coup, je prends moi-même mon flingue et fais des tirs de barrage pour ralentir leur avancée.
Six clones, maintenant… Non, c’est pas assez. Un septième apparaît. Sérieux… La marque crée des clones de plus en plus rapidement, je suis impressionnée. Je dois pas attendre très longtemps pour en voir deux autres arriver. Et je me prépare, je prends une grande inspiration et alors que le dixième apparait, je sors de la tombe. Je fais mine d’aller à gauche mais je feinte et commence à courir vers les dix clones, qui en se rapprochant de la tombe se sont forcément rapprochées les unes des autres. Les tirs fusent. Et comme je cours vers eux, beaucoup plus difficile de les esquiver. Je me baisse sur les huit mètres que j’ai à faire. Un tir laser me frôle la jambe et brûle toute une surface de ma peau, c’est… horrible. J’arrive à deux mètres d’elle et… je fais une glissade, me laisse tomber en arrière pour glisser sur mes fesses, en m’allongeant le plus possible en arrière…
Et j’appuie sur le bouton de ma montre quand j’arrive juste en-dessous des dix miss. Je me tire de là en faisant une nouvelle roulade alors que du ciel tombe une machine, directement sur les dix clones. Quatre sont écrasées, deux expulsés et les quatre autres commencent à tirer sur ma machine. Ok ! Je fonce vers ma machine, qui est penchée en avant, fais un saut pour grimper dessus et arriver derrière elle avant d’entrer en son sein…

Je saisis les manettes et…


« Round 2 ! »

Je fonce en avant en penchant mes deux manettes en avant et fauche un de mes clones, l’envoyant se ramasser la barrière. Je bouge à quelques mètres de la marque pour ne pas prendre le risque que ma machine soit copiée et j’ouvre le feu sur les filles restantes… Je les dégomme en quelques secondes, elles peuvent strictement rien faire avec leur bête pistolet, contre mes deux fusio-canons.

« Je déteste les cosplays ! »

C’est pas vrai mais bon ! Punchline ! Je commence à foncer une nouvelle fois, les dix clones morts, et m’envole vers le ciel pour venir en aide au reste de mon équipe.
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Sautant par-dessus une tombe, se mettant brièvement à couvert pour remplacer son chargeur, le médecin poussait un léger râle alors que les impacts de balle décimaient progressivement son couvert. C’était un bordel sans nom, plus jamais il ne prendrait de commandement avec deux gonzesses qui se marchent sur les pieds.

Le mot d’ordre était la sécurité !? Ils étaient en plein dedans alors que son propre clone et deux de Huayan s’amusaient à le harceler depuis tout à l’heure.

Kurt soupirait en voyant la marque revenir à lui, il ne peut pas avoir la paix deux minutes !? De plus, il avait un odieux mal de crâne qui le suivait depuis l’apparition du second clone de madame Song, l’empêchant de se concentrer et lui faisant vider ses chargeurs pour rien. Cette opération venait de passer de diplomatie à combat de rue, il était temps à ce qu’il se réveille. Le SOLDAT attrapait une grenade à sa ceinture, une fumigène qu’il relâchait à ses pieds tout en remontant le col de sa chemise jusqu’à son nez.

Première cible, les clones de l’autre asiatique et espérer qu’elle ne se fasse pas copier une nouvelle fois. Ensuite, regroupement et front commun. À voir comme visait la réplique du médecin, il n’allait pas être trop de trois pour le faire tomber. Machinalement, Kurt relevait sa main ensanglantée en regardant la blessure qu’il avait au ventre alors que la fumée envahissait sa zone.

- Allez Kurt, t’es le chef des opérations, pas le planqué… Il se redressait et posait un pied sur son couvert avant de bondir en avant et retomber dans une roulade.

Un genou à terre, le SOLDAT se concentrait et amenait la mire de son fusil devant ses yeux, chaque balle devait compter. Il pressait la détente une fois, retenant son souffle alors qu’il touchait d’abord l’épaule d’une Huayan, un second tir puis un troisième pour percer le torse et le cou, l’a faisant tomber au sol, inanimé. Des impacts de balle se dessinaient devant lui pour qu’un nouveau tir ne touche Kurt à la jambe, le faisant trébucher quand il se relevait en même temps que son mal de crâne lui reprenait. Grinçant des dents, il forçait sur sa blessure pour sauter derrière une autre tombe.

Lui-même ainsi que la dernière Huayan, rien à foutre d’être précis, il allait sortir le grand jeu.

Laissant son fusil d’assaut à la bandoulière, il dégainait son pistolet et chargeait un sort tout autour de la balle dans la chambre. Il allait se donner l’occasion si son propre homologue l’en empêchait. Brusquement, il se redressait et tendait son bras armé pour tirer son sort de stop sur l’asiatique, l’immobilisant un bref instant. Et de sa main libre, il lançait l’explosif à ses pieds avant de retourner derrière son couvert et se boucher les oreilles. L’explosion retentissait dans la zone alors qu’il distinguait un corps s’écraser prêt de lui. Au moins, il était parvenu à se débarrasser des deux clones de Song. Au fond de lui, il espérait que ça n’allait pas lui porter préjudice dans le futur.

Rechargeant ses armes, le médecin n’avait pas fait attention à la marque, ce fut l’apparition d’un second clone à son effigie et brandissant son pistolet sur lui qui lui rappelait son existence.

La détonation retentissait, Kurt avait eu le temps de balayer le sol de sa jambe pour renverser la copie afin de dévier le tir. Diriger par ses réflexes, le SOLDAT se jetait alors sur la personne allongée au sol et attrapait son poignet pour ensuite enrouler sa jambe autour de son bras. Le désarmer. Il forçait alors, jusqu’à retourner l’épaule de sa copie et lui briser dans un craquement sonore avant de se relever et de fuir la marque. Il devait se débarrasser de tous les clones, c’était probablement le meilleur moyen de passer l’épreuve de Vexen.

- Les filles, rassembement ! Il hurlait en courant difficilement, fuyant la marque comme la peste alors que sa jambe le faisant souffrir. Maintenant !

Il se retournait brièvement, amenant son arme d’assaut à la taille pour vider son chargeur sans chercher à toucher, il avait l’habitude que cela fasse du dégât et c’est ce qu’il recherchait. Le cliquetis d’un chien ne trouvant plus de munitions, le rechargement sera pour plus tard. Laissant tomber son arme en bandoulière, il dégainait son pistolet et chargeait un sort de terre dans la chambre avant de tirer sa balle en direction de la tête du médecin au bras cassé. Cela avait au moins l’effet escompté, le double se prenait l’équivalent d’une brique sur le front et l’envoyant de nouveau au sol. Groggy l’espace d’un instant.

- Soldat ! Tenez-bon, ce ne sont que des copies. Kurt haussait un sourcil en entendant cela, voyant son premier clone ouvrir la parole et amener son fusil à l’épaule. Le robot doit tomber, c’est la menace principale.
- T’es sûr d’avoir de la merde dans les yeux ! Répondait Kurt dans la foulée, se planquant pour recharger son arme. La copie c’est toi, pas l’inverse !
- Connard de fumeur ! Fut la seule réponse avant une nouvelle rafale.

Fronçant les sourcils, il se relevait pour répondre à l’injonction par une pluie de plombs. Pour qu’il se prenait, ce clone ! Il allait voir ce qu’il allait voir. Du coin de l’oeil, il voyait le méka de D.Va dans les airs et Huayan arriver prêt de lui. Il fallait donner les ordres.

- Plus le moindre clone en surplus et lui doit tomber maintenant. Il se pointait lui-même, remarquant qu’il le pointait aussi du doigt. Tenez-vos positions et éviter une action complètement conne contre lui, il est aussi bon tireur que moi.

Plus de munitions, merde. Il soupirait en dégainant son pistolet et tirant pour abimer son propre couvert. Soudain, il eut l’idée du siècle.

- Vous devez le distraire ! Qui de mieux que soi-même pour se contrer. L’une ou l’autre ! Enlevez le haut ou quoi que ce soit d’autre, il sera paralysé devant le spectacle et ne fera plus rien, j’vous jure ! S’il vous plaît, qu’elle fasse un truc du genre ou quoi que ce soit d’autre, une femme nue serait surement le meilleur moyen pour me bloquer, alors, lui…
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Je me tiens devant ma cible. Elle a failli me tuer, mais un projectile de provenance inconnue m’a sauvé. Alors que mon adversaire se relève, je sens une colère montée en moi. Je ne suis pas venue ici pour me faire massacrer par des êtres qui ne devraient même pas exister. Je fais semblant de paraître très affaiblie. L’ennemi a l’air confuse aussi, c’est parfait. Elle se remet à courir vers moi, et prépare à me frapper. Elle met met un grand coup de poing dans la figure. Elle n’a pas prêté attention à ma lame que je tiens dans ma main droite. Elle s’empale d’elle-même sur mon arme, écarquillant les yeux devant mon sourire de douleur et de joie. Tu ne te relèveras pas après ça, crois-moi. Nous tombons une nouvelle fois sur le sol, elle sur moi et ma lame. Je sens un peu de sang couler de mon nez, je souris. Il faut toujours se méfier des gens faibles, ils s’adaptent plus vite pour survivre.

Je maintiens ma lame et je la tourne dans la plaie, pour être sûre que le clone est mort. Je me relève et je lui ouvre les veines des deux poignets, je veux éviter tout problème. Alors que je mets à l’ouvrage, sa main attrape mon poignet et serre tellement fort que je dois lâcher mon arme. Je me sers une nouvelle fois de mes cheveux pour l’étrangler. Meurt, s’il te plaît. Meurt ! Elle tire sur ma main pour m’amener au sol. Je m’abaisse et elle tente de venir sur moi pour m’écraser ou que sais-je. Désarmée, j’attends qu’elle soit sur moi pour apposer mes mains sur son visage. Je lance un sort de psychisme qui doit la perturber suffisamment pour qu’elle arrête de m’étrangler. J’en profite pour saisir ma lame tombée au sol et lui planter dans la gorge. Ainsi, je suis certain qu’elle ne pourra plus revenir. Je remets mes cheveux et je me relève une nouvelle fois. Je contemple les combats que mènent D.Va et Kurt. Je peux voir qu’ils sont réellement des combattants. Kurt tire comme un forcené vers nos ennemis tandis que D.Va en écrase avec son… Sa machine ? Je n’ai rien à faire ici. Mon regard se tourne vers Vexen, celui qui a pourri ma mission diplomatique, il semble captivé par les scènes d’action qui se déroulent devant lui. Il a un sourire froid sur son visage, les yeux plissés, attentif au moindre geste. Je ramasse mon arme, et je regarde le chef de mission, observant l’aisance de sa force. C’est toujours difficile de faire la différence entre un tueur et un guerrier. Je ne sais pas encore dans quelle catégorie je peux le mettre, il n’en demeure pas moins intéressant. Vidant son chargeur sur ses cibles, il n’hésite pas à aller au devant des tirs. Alors que je bouge une nouvelle mon regard, je remarque que Vexen me regarde. Un sourire sur son visage. Je regarde mes pieds et je comprends bien vite pourquoi il rigole de son perchoir : j’ai la marque sur moi. Saleté de magie…

Je tente de courir vers Kurt, il appelle au rassemblement et je ne préfère pas savoir ce qui va sortir comme clone derrière moi. Je rejoins l’étrange soldat en blouse alors qu’il donne de nouveaux ordres. Il faut tenir la position… Il faut tenir la position, je ne suis pas faite pour ce métier, je suis une civile ! Enfin, théoriquement au moins… Je tente vaguement de les perturber dans leurs tirs, même s’il m’ait difficile de me concentrer avec le volume des coups de feu en notre direction. Je me mets à couvert derrière une grosse pierre tombale, peu solide mais suffisamment épaisse pour bloquer les tirs de pistolet. Je décide de signifier mon incompétence en la matière en criant vers Kurt :


« Monsieur Brown, j’aimerais vous rappeler que je ne suis pas un Soldat ! Je veux bien vous aider mais je ne suis pas entraînée pour ce genre de volume de tirs ! » dis-je, tout en esquivant une balle frôlant mon bras de très près.

C’est alors qu’il crie un nouvel ordre, un ordre que je n’accepte pas. Malheureusement, la situation est trop extrême pour l’éviter… D.Va n’a aucune poitrine, c’est donc à moi d’intervenir pour soutenir l’équipe. Notre Kurt n’a pas intérêt à en profiter du coin de l’œil. Je baisse les yeux vers ma poitrine et j’écarte la fleur de lotus, les lianes et les ronces du mieux que je peux pour dévoiler un peu plus mes seins. Malheureusement, la transformation ne m’offre pas le luxe d’être entièrement nue. Donc l’ennemi devra se contenter d’un bref aperçu. Fière et la tête haute, je sors de derrière ma couverture et je montre mes seins. Ils ne voient pas les tétons, mais manifestement ça doit leur plaire à ces gros porcs : les tirs sont moins importants et plus personne ne me tire dessus. C’est déjà ça.

A ce moment-là, je vis un nouveau clone apparaître par-delà la fumée, observant la scène avant de se mettre à courir dans notre direction. Une femme à la peau bronzée, les cheveux sombres, un regard chaud. Elle court en direction de Kurt, ce dernier n’a plus beaucoup de temps pour finir tous ces clones et moi je suis là, avec ma poitrine presque complètement exposée alors que la transformation tente de résister à cet écartèlement. Je dois forcer de plus en plus. Je décide d’aider les autres en me concentrant sur l’un de mes clones. L’un des derniers de là où je me trouve, je ne vois pas l’ensemble du champ de bataille. Personne ne peut m’égaler, alors tu vas mourir jeune clone. Je force un peu mon esprit et je l’étourdis. Avec ça, les autres pourront finir de tuer ces abominations. Le clone à la peau bronzée n’est pas une femme que je connais : une connaissance de Kurt ou de D.Va ? En tout cas elle a l’air remontée.

La situation devient rapidement insupportable : la fleur de lotus et ses racines veulent revenir à leur place. Je dois lâcher. Je relâche tout et pousse un petit cri de douleur : la transformation n’a pas aimé. Je vacille un peu sous cet effet étrange et je m’appuie sur ma pierre tombale. En espérant que je n’essuie pas de nouveaux tirs… Que les SOLDATS finissent ces créatures, qu’on puisse rentrer… J’en ai marre de ce monde et de ce Vexen qui se planque sur son promontoire alors que nous devons satisfaire Sa Majesté.
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«  L’une ou l’autre ! Enlevez le haut ou quoi que ce soit d’autre, il sera paralysé devant le spectacle et ne fera plus rien, j’vous jure ! »

Je ris nerveusement tout en redressant mon méca en plein vol. Je parviens à ne pas m’écraser au sol après quelques tirs. Rien à faire… Vingt secondes que j’essaie de descendre le clone de Brown mais il envoie la sauce, ce gars-là. Dès que je commence à voler, tourner autour de lui, à bonne distance pourtant, mon méca subit de nombreux tirs et je dois me replier. Et en une minute, me voilà à bord de ma super machine super abimée. Trop cool… Des alarmes sonores m’assourdissent à moitié, dans ma machine. Je me pose en catastrophe à une dizaine de mètres de Kurt Brown, le vrai, pour lancer le rechargement de mes armes et pour éteindre les signaux sonores.
Je prends une loooongue inspiration. Le gars a du se prendre dans un de ses jeux où les personnages utilisent des pouvoirs sexy pour vaincre le boss. Disons que… si je joue pas à ce genre de jeux, je vais pas commencer à en adopter les codes en plein combat. Jamais je montrerai mes seins, ça c’est clair.

Je tourne sur moi-même pour voir la situation. Il n’y a plus beaucoup de clones sinon un de Huayan, une autre poule et deux de Brown, dont celui qui fait mouche quasiment à chaque fois sur mon méca.,

Grande question, maintenant, qu’est-ce que mon méca est encore capable de faire ? Hors de question que je me mette à découvert pour montrer ma poitrine, dans un premier temps. Parce que ça voulait aussi dire que je devais sortir de ma machine, donc… non ! Définitivement !

L’autre n’a pas ma retenue… Il lui faut à peine quelques secondes pour montrer toute la création à la ligne de front en face. Une vraie… J’ai beau être une fille de la rue, je sais que ceci n’a pas la moindre classe. Non, je vais vous dire ce qu’est vraiment la classe : Une stratégie de pro-gameuse. Halloween n’a pas d’internet, donc je peux pas projeter depuis mon méca un film pour adultes… Ce qui aurait été carrément génial et mémorable.

Mais j’ai d’autres idées ! Le clone inconnu s’approche en courant de notre ligne de front, donc je dois… aider, je suppose. Je m’approche du Soldat 1ère classe Brown et commence à infliger un tir soutenu à mes adversaires de mes deux fusio-canons. Mais la dispersion de mes tirs est juste énorme, aussi, bien vite, je me contente d’infliger des tirs de couverture, pour empêcher tout ce petit monde de s’en prendre à Huayan ou à notre ligne de défense.

Et… voilà que l’autre craque. Visiblement, montrer ses seins est trop trop difficile pour mademoiselle fofolle. Bon.


« Soldat 1ère classe Brown, je prends le relai, je vous offre une ouverture… » J’incline mes deux joysticks et active les propulseurs de mon méca, fonçant vers la ligne de front, en criant d’une voix trafiquée par le micro de ma machine : « en tentant une action complètement conne, comme vous disiez ! »

Des tirs fusent et atteignent mon méca. Il sera plus capable de faire grand chose. Je lève mes deux fusiocanons vers l’avant et commence à tirer mais en moins de deux secondes, des tirs neutralisent mes armes. Ok ! Je braque vers la gauche et commence à dessiner un cercle autour de nos opposants. Les deux Brown me visent, pendant que d’une main, je cherche dans un boitier le trésor d’informatique qui va nous tirer de là. Je l’ai dans la main quand… j’entends un déchirement métallique. Je hurle de douleur et de surprise, lâchant le MacGuffin ! Une balle a traversé la coque de ma machine et atteint mes côtes.

Je redresse comme une folle, me retenant de ne pas hurler davantage. Ma machine commence à se diriger vers le ciel. Je vois le petit objet succomber à la gravité et tomber derrière moi, au niveau de mes pieds. Une grande inspiration, j’essaie de l’attraper d’une main, de l’attirer vers moi d’un pied. Tant pis. Je lâche carrément mes manettes que je cale, continuant ma course vers les nuages et me laisse tomber en arrière pour arriver sur les fesses, au fond de mon méca. Je cherche le petit objet, le trouve et… force sur mon corps pour me hisser jusqu’aux manettes que je saisis fermement, transpirant comme une folle. Et je parle pas du sang qui coule le long de ma tenue sexy ! Quelle horreur. J’arrête mon envol et pique vers la ligne de front où se trouvent la plupart des clones balèzes. Mon méca va me lâcher. Je peux pas en sortir maintenant, à 40 mètres du sol. J’ai pas vraiment de parachute, grosse grosse erreur à rectifier. Je dois juste prier pour qu’il me laisse accomplir mes dernières manoeuvres.

Mon objet, cet objet qui va nous sauver : ma clé usb. Je l’insère dans une prise sous les commandes de mon méca alors qu’apparait sur le pare-brise un menu tactile. D’une seule main, je choisis en vitesse ce qu’il me faut, en ca-ta-stroche.
J’arrive à cinq mètres du sol, sous les feux ennemis. Je me cache derrière mon cockpit, en essayant d’atterrir calmement. Les clones calment le feu et s’approchent alors que finalement, j’active la transmission. Moi, à deux mètres, dans un méca cassé… totalement à la merci des deux Brown qui me menacent de leurs armes, je vois apparaître devant ma machine, entre eux et moi, un hologramme projeté par ma machine, montrant une série de photos numérisées de moi en maillots, dans des poses plus ou moins sexys !
Ils sont stuns. J’ose pas faire… un geste. Ni dire à mes alliés d’abattre ces comiques. Si mes adversaires se rappellent qu’ils doivent m’abattre, je suis finie. Totalement vulnérable.
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Le SOLDAT restait immobile, abaissant progressivement son arme alors qu’il fixait cette nouvelle silhouette apparaître au travers de la fumée et se diriger vers lui. Farah, c’était elle et bien vivante. Il ne savait pas quoi faire, instinctivement, le canon de son arme automatique était pointé vers le sol et il s’était lui-même relevé.

Un tir d’un de ses homologues, une balle traversait son épaule et le forçait à revenir derrière son couvert sous la douleur fulgurante.

Cela avait agi comme une piqure, un rappel, serrant les dents en redressant son regard pour fixer le clone. Elle n’était que ça, ce n’était pas elle, juste une coquille vide créer par le scientifique au sommet du mont. Progressivement, la colère gagnait le SOLDAT qui dégageait la bandoulière de son arme pour la jeter au sol. Il n’avait plus de munitions, et ce combat n’appartenait qu’à lui.

- Farah… Murmurait-il, ne faisant pas attention un seul instant à ce que pouvait faire les deux autres membres de l’expédition. Où que tu sois…

Il se redressait alors, attrapant son pistolet à la ceinture alors qu’il distinguait le clone de Huayan se diriger directement vers leur couverte. Il ne devait pas s’agir de la Chinoise, il voyait du coin de l’oeil qu’elle était trop occupée à obéir aux ordres. Le clone avait une lame à la main, la dressant au-dessus de sa tête pour tenter de l’abattre sur le médecin.

Par réflexe, il canalisait sa magie dans son bras gauche et matérialisait une pique de glace qu’il lançait dans le torse du clone avant de tirer deux balles pour l’abattre. Une dans la tête et la seconde dans le torse, pour ensuite la voir s’écrouler au sol.

Farah, ou plutôt son clone, était arrivé au contact avec Kurt et se préparait déjà à donner un direct du droit. Il l’esquivait de justesse d’un pas en arrière et arrêtait l’enchaînement de coups en bloquant la deuxième attaque de son avant-bras. Leurs visages étaient proches l’un de l’autre, la transformation du médecin laissait apparaître son visage ronger par la colère alors que le clone se contentait de dessiner un mince sourire.

Elle faisait systématiquement cela à l’entraînement sur le vaisseau-mère, le faisant crier de rage.

Il donnait un coup de genou en avant, qu’elle esquivait et brisait ensuite la garde de Kurt d’un coup de poing dans les côtes. Le médecin s’avançait alors, passant le creux de son coude autour de la nuque du clone pour ensuite donner plusieurs uppercuts à son visage pendant que celui-ci continuait de frapper au même endroit, forçant finalement le SOLDAT à lâcher prise et reculer d’un pas, haletant. Il n’allait pas laisser cela passer, mais il remarquait bien trop tard que son pistolet était au sol et entre eux.

Ils croisèrent leur regard un moment, avant de se jeter au sol pour tenter de l’attraper. Kurt arrivait en premier, mais il prenait alors un majestueux coup de pied au visage, le faisant tourner sur le dos.

Le clone en profitait, s’asseyant sur le ventre du médecin pour tenter d’abattre plusieurs coups de poing sur le visage du médecin. La débâcle, il n’arrivait à rien et il ne sentait rien d’autre que la gâchette de son pistolet. Il pressait celle-ci. Le tir retentissait dans ses oreilles alors qu’il voyait le visage de Farah se déformer de douleur pour finalement s’abattre sur lui.

Il n’y avait plus de colère, il revoyait la même scène se dérouler devant ses yeux en même temps que le bruit du Méka de D.Va touchant le sol.

Ravalant sa salive, Kurt poussait le clone par les épaules pour se retourner et distinguer une scène incongru. Il restait, tout comme les clones à son effigie, paralysé devant les images de la jeune femme en maillot. Ensuite, il la distinguait aussi à quelques mètres de là, complètement à découvert.  Fermant les yeux, il ramenait ses bras devant lui et pointait le bout de son arme, visant brièvement le clone le plus proche pour l’abattre d’un tir dans la tête. Libérant aussi le dernier clone de sa torpeur.

- D.Va ! Au sol, maintenant ! Hurlait-il en amenant sa main gauche à l’une de ses sacoches pour lancer un de ses bâtons de dynamite au pied du clone.

Le bâton, dont la mèche était allumée, volait quelques instants pour atterrir au pied du clone de Vexen. Et au juger, afin de l’empêcher de s’enfuir, il tirait les dernières balles de son chargeur avant qu’une explosion ne retentisse. La fumée se dissipait lentement, dévoilant le Méka toujours debout et avec l’un de ses côtés noircis par l’explosion.

Dernière édition par Cypher le Mar 2 Jan 2018 - 9:13, édité 1 fois
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Quel spectacle. Un torrent de violences, un acharnement à survivre, un besoin de s’en sortir nous poussant aux actions les plus folles. Je regarde mes compagnons de mission affronter nos adversaires. Il est certain que je ne fais pas le poids face à de tels professionnels. Ce n’est pas une promenade de santé pour eux, ils sont blessés. Enfin, je crois. Quant aux clones, je crois qu’ils n’auront plus mal aux dents vu ce qu’ils ont mangé comme coups. Des tirs continuent de se faire entendre, troublant le calme habituel de ce lugubre, sous le regard nouveau d’une Lune toujours inquiétante. J’entends Kurt hurler quelque chose, mais le bruit d’une balle frôlant ma tête trouble mon ouïe. Une explosion survient près de l’appareil de D.Va, précédée de coups de feu, je me plaque instinctivement sur le sol. Le visage plongé dans une terre humide et stérile. Un silence précaire s’installe après la déflagration, je n’entends plus de tirs. La fin du combat est enfin survenue. Ou alors, tout le monde est mort, ce qui serait fort fâcheux. Un court instant qui paraît être une éternité, un moment réparateur après les nombreux coups reçus. J’aurai pu y passer après tout. Vu le nombre de balles qui a été tirées, je pense entrevoir de sérieuses réparations du cimetière par nos amis autochtones du village voisin. Les mains sales ancrées dans la terre et la poussière, je tente de me mettre sur les genoux. Je tente de reprendre une respiration normale et calmer les palpitations de mon cœur. Je lève une jambe, puis l’autre, dans un exercice dont je n’aurai pas soupçonné la difficulté. Toujours appuyée sur ma pierre tombale, je lève enfin les yeux vers l’horizon. Je vois des tombes, quelle surprise vu l’endroit, n’est-ce pas ? Je vois le village, un peu plus loin. Des arbres. La Lune et son regard valsant entre le lubrique et l’inquiétant. Je me détourne de cet horizon pour regarder sur ma droite, lieu de la bataille. Je vois Kurt debout, pour me donner bonne conscience, on va dire qu’il s’est relevé plus vite que moi… Même si j’imagine qu’il ne s’est pas plaqué au sol comme moi. En même temps, je ne suis pas du SOLDAT, mais mon petit ego en a pris un coup, c’est certain. Je n’aperçois pas tout de suite D.Va, elle est certainement quelque part derrière son étrange machine de métal.

J’appose ma main libre sur mon visage. Les coups de poing du clone m’ont abîmé, je ne suis pas défigurée, mais je pense que je vais devoir mettre beaucoup de glace pour qu’il dégonfle un peu. Je note un peu de sang s’échappant de ma bouche. Ce n’est que le cadet de mes soucis pour l’instant. Je demeure furieuse contre Vexen. Pour qui se prend-il ce petit rigolo ? Tenter de me défigurer, moi ?! Quelle insolence ! Quelle arrogance ! Je vous garantie que je m’en souviendrai de son petit numéro, et je m’en souviendrais longtemps. Je commence même à afficher un léger sourire, un sourire sombre. J’ai pris beaucoup de plaisir à tuer son clone-garce. Un plaisir rare chez moi. L’air macabre, le sourire enfin disparu, je m’avance un peu en titubant vers le chef de cette expédition : Kurt Brown. En avançant lentement, une main sur mon estomac qui me lance également après un coup de poing bien placé de mon adversaire, je remarque que des cadavres de clones ont disparu. Je vois que la vile créature qui a failli me tuer gît toujours sur le sol. Il doit donc y avoir une légère différence entre les clones créent par la marque de Vexen et ses abominations scientifiques. Je lève les yeux vers le petit promontoire : il est toujours là, un léger sourire aux lèvres, son doigt caressant délicatement son délicat petit menton. A cet instant, j’ai envie de lui faire plein de choses brutales et sanglantes pour lui apprendre le respect envers les êtres qui le méritent. Je me retiens cependant, nous devons le recruter. Telle est notre mission et telle est la volonté du Président Rufus.

J’arrive au niveau de Kurt. Je m’arrête à un mètre de lui je dirai, la main toujours sur le ventre. Je soupire un moment, je ne vois pas son visage, il est presque complètement dos à moi. Il ne semble pas perturber par ma présence, c’est bon signe. Je vois le canon de son pistolet sortir un léger niveau de fumée. C’est lui qui a dû tirer en dernier. La fumée stoppe et je décide de dire quelque chose.


« Je crois qu’ils sont tous morts. Merci de vous en être chargé. » dis-je, remerciant mon chef de mission.

Je m’assois avec difficulté sur une tombe défoncée par les balles.


« Apparemment seules les créations de Vexen demeurent. Les êtres de la Marque disparaissent après leurs éliminations. Au moins, cela nous fera moins de nettoyage. Vous avez vu D.Va avant l’explosion ? » dis-je, tentant de créer un lien amical.
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« D.Va ! Au sol, maintenant ! »

Le clone de Kurt, le costaud, n’est plus hypnotisé par ma séance de charme. Nos regards se croisent et je sais très bien que les photos, ça ne marchera plus ! Et l’autre… Au sol, qu’y’m’dit. Tant pis s’il me tire dessus. Je saisis la poignée d’extraction et tire. À ce moment-là je vois un baton de dynamite tomber juste devant mon méca. Mon sang ne fait qu’un tour. En moins de deux secondes, je me retrouve dégagée de mon méca, par l’arrière de ce dernier. Je titube… la balle qui m’a touchée aux côtes m’arrache la plus grosse douleur de toute ma vie. Mais je me jette à terre, parce que j’ai pas la force de faire plus, parce que c’est ce que le chef de l’expédition m’a demandé et parce j’ai pas envie que l’autre me flingue pendant que je cours me cacher.

Y a comme une seconde de silence. Je ferme les yeux et là… une détonation énorme derrière moi. J’entends le début et rapidement, un bourdonnement vient couvrir tout le bruit dans mes oreilles. Le bruit, oui… pas la sensation. Parce que la chaleur que je ressens derrière moi, je ne la ressens pas, je la vis. Ca s’arrête. En moins d’une seconde, ça disparait mais là… je suis écrasée… enfin. C’est pas lourd mais c’est pas agréable… par des mottes de terre retournée par l’explosion.
Je reste immobile au sol. Horrible. Horrible et à la fois. Là, je te promets, à quoi je pense ? A en parler. J’ai déjà l’image parfaite pour décrire ça à mes fans. J’avais juste l’impression qu’un élémentaire de feu était derrière moi, ou un dragon, et qu’il crachait ses flammes et qu’à un centimètre de mes fesses, le feu s’était éteint. Je ressens la panique, et je ressens l’adrénaline. Aujourd’hui, c’était… parce que j’imagine que là, l’action est terminée… ma troisième mission costaude, dangereuse. Et mon petit bras cassé de la première peut rougir parce que j’ai vraiment ressenti des trucs, dans la dernière minute.

J’ai ressenti des trucs… Ouais.

Je me retourne sur moi-même dans la douleur et essaie de me relever. Sympathique. Qu’est-ce qui est sympathique ? Je vais te le dire, Jean-Charles. La foule de mes compagnons autour de moi, oui. Elle est particulièrement absente ! Un vrai plaisir ! Je te jure… J’entends l’autre idiote parler. C’est ça que j’ai ressenti le plus, aujourd’hui : la haine à l’état pur. Je l’ai dit… combien de fois ? Je m’en fiche, désolé. M’avoir fait porter des habits provocants, parfois affreux, c’était un coup bas et j’ai juré de me venger. Mais ici, ce qu’elle a fait devant Vexen. Cette rencontre était importante pour moi et elle a ruiné mes chances. Pour rattraper ça, pour bien m’entendre avec lui, je sais pas ce que je vais pouvoir faire. Mais ça va être bien plus difficile.

Je suis debout, je vois mes deux équipiers. Si je me laisse emporter par mes sentiments, ça ne sera pas joli à voir. Et ça m’arrive. Alors je ravale ma salive, et je me rapproche, une main sur ma blessure en avançant lentement. Allez-y, observez que je saigne, je vous en prie. Demandez-vous si c’est normal que ce soit moi qui vienne à vous et pas l’inverse.
Ah Kurt arrive. Je m’assieds à terre en regardant au sommet de la colline. Vexen est là. Rien que de le voir, j’enrage. Avec ma méthode, pas de balle dans les côtes, pas de test. Mais l’autre a voulu faire son intéressante. Oh et si maintenant elle se rend compte qu’elle n’aurait jamais du me tirer dans les pattes et qu’elle vient me dire d’aller parler à Megamind, je la remballe, quelque chose de collector. Je suis une D.Va, pas une gosse. Si le Président doit croire que j’ai fait n’importe quoi, aujourd’hui, il le croira, mais elle est mon ennemie et je ne l’accepterai que comme ça.


« Les premiers soins, s’il vous plait, Soldat 1ère classe Brown. »

Je ne le regarde pas dans les yeux, lui. C’est pas de son approbation que j’ai besoin. Oui je pourrais lui demander de l’engueuler mais non. Je vais directement en parler au Président, ça oui. Brown n’y peut rien, ou pas grand chose. Il pouvait pas empêcher l’autre Song de venir « « « « « m’aider » » » » » entre beaucoup de guillemets, mais là je suis énervée, vraiment. Ca a l’air d’un caprice ? C’est totalement un caprice, je suis ce que je suis et je veux ce que je veux. Je voulais Vexen, on me dit que je peux l’avoir alors cette greluche n’a pas à venir me mettre des batons dans les roues.

Mais le tout, c’est d’avoir l’air tout à fait calme. Si je suis responsable par mon mauvais caractère de l’échec de la mission, ce sera juste de ma faute et on oubliera son erreur à elle. Alors pour l’instant, pas un mot.


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- C’est mon travail de me débarrasser des problèmes, Song. Il rangeait son pistolet en prononçant ces paroles. Comme c'est le vôtre était d’obéir à mes ordres et de suivre la stratégie que nous avions discutée lors du briefing.

Il n’avait pu que l’observer, incapable de rester en place alors que le SOLDAT de seconde classe s’avançait en direction de Vexen. Pas le temps d’une patrouille, d’un repérage des lieux, l’action s’était mise en branle en l’espace d’une seconde.

- Si vous tenez tant que ça à vous charger de Vexen… Il levait la tête, fixant le simili avant de prendre la direction de D.Va qui venait de refaire son apparition, enjambant le corps sans vie du clone de Farah. Allez-y, j’ai des choses plus primordiales à régler. Ou a corrigé.

Un civil sur le théâtre d’une opération du SOLDAT. Voilà l’erreur que comportait le plan, et Kurt aurait dû le prévoir. Il avait l’habitude de travailler avec des hommes entraînés, ayant suivi la même formation que lui et capable de suivre les ordres au lieu de s’exposer inutilement. Ou pas totalement. Aussi douée soit-elle dans son Méka, elle avait pris de trop grand risque pour parvenir à distraire les clones. Ce qui devait être une mission tranquille venait de se changer en heures supplémentaires pour le médecin.

- Évite de trop bouger, cela pourrait aggraver ton cas. Ordonnait-il à D.Va, l’invitant ensuite à s’asseoir.

Posant un genou au sol, coupant à l’aide d’un ciseau une partie de la tenue de sa collègue afin de dégager la plaie, Kurt finit pas imbibé une compresse d’alcool pour nettoyer la plaie et vérifier celle-ci. Une entrée, pas de sortie. Avec un peu de chance, la balle devait être bloquée par la cage thoracique et n’avoir rien causé de grave. Elle ne saignait pas trop.

- Un antidouleur et des antibiotiques pour le moment. Répondait-il en dégageant une seringue et deux flacons de sa trousse. Il ne vaut mieux pas extraire la balle ici, ce sera plus sécurisé dans le vaisseau-mère. Évite surtout de hurler ou de respirer trop fort. Pour le reste, je ne vois rien de trop grave.

Il tournait alors son regard afin de distinguer la civile, soupirant un instant en procédant aux injections. Cette mission, ainsi que le rapport qu’il allait avoir plus tard, l’énervait déjà. Il avait horreur de se justifier, surtout pour des bêtises.

- SOLDAT. Reprenait-il en rangeant les instruments infectés. Votre comportement n’a pas été exemplaire et je ne parle pas seulement de votre cabriole à bord de votre machine. Toutefois, je vous ordonne de bien consigner tous les éléments en rapport à l’affrontement avec Vexen dans votre rapport, surtout ce qui a poussé celui-ci à nous attaquer.

Il prenait ensuite un bandage qu’il fixait tout autour du torse du blessé avant de se relever et fixer Song sur le sommet de la colline. Si au moins, elle parvenait à le faire joindre la Shinra, la mission ne serait pas totalement un échec. Et il attendait avec impatience le débriefing de cette mission dans les cales du vaisseau de transport.
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Qu’il aille soigner D.Va est une bonne chose, me faire une remontrance s’en est une autre. Mais soit, je n’ai pas tenue ma position, en attendant on se serait tout de même fait attaqués. Vexen a usé de son effet de surprise contre nous… C’était un piège et nous le savions. L’ennemi avait la supériorité numérique, l’effet de surprise et une certaine puissance de tirs. Nous sommes en vie, nous avons passé le test et personne n’est gravement blessée. Que demande le peuple ? Le chef de mission s’éloigne donc pour aller soigner D.Va, qui a certainement dû être particulièrement impactée par l’explosion de l’explosif de Kurt. Continuant à tituber un peu, je me dirige vers le Mont Spirale pour parler avec le Savant Glacial. Il a intérêt à se montrer coopératif, sinon je ne garantie pas de lui mettre deux trois gifles dans la figure : nous avons passé son épreuve, nous avons vaincu ses créations – ces abominables représentations factices de nous-mêmes- et nous avons démontré un certain savoir-faire pour survivre à une embuscade certainement préparée en avance.

Alors que je m’approche, j’observe son regard froid qui nous observe toujours du haut de son promontoire. Il a même un léger sourire au coin des lèvres. Je m’arrête devant lui, je prends une grande inspiration et il applaudit très lentement. Je ne sais pas ce que je donnerai pour être à sa place, monsieur a des gens qui viennent se battre devant lui tandis qu’il prend note de notre intérêt tout en réfléchissant déjà à comment nous « améliorer » pour sa prochaine génération de clones. Il va falloir se montrer courtois maintenant Vexen, sinon je vais me fâcher.


« Mes félicitations Madame Song. Vous et vos camarades vous êtes bien battus, je ne m’attendais pas à ce que vous surviviez tous. Je pensai mes clones un peu plus résistants que cela… » dit-il, d’un ton mêlant impassibilité et arrogance.

« Je reconnais votre ténacité et vos aptitudes, votre organisation n’est donc pas si dénuée d’intérêt que ce que je pouvais imaginer. J'ai apprécié voir votre stratégie d'attirer le clone vers vous pour l'atteindre plus facilement. Même si vos collègues combattants ont été beaucoup plus... Instructifs.
- Je serai presque tentée de prendre cela comme un compliment venant de vous… Maintenant que nous vous avons « convaincu » par nos compétences, peut-être accepteriez-vous de répondre à notre requête ? » dis-je, tentant de paraître naturelle malgré les coups reçus.

Il me regarde un instant, semblant réfléchir. Je lis dans son regard qu’il hésite entre nous faire encore courir un peu et accepter d’écouter notre demande. Après un court instant, il croise les mains dans son dos et reprend la parole.

« Je vous écoute, même si je pense déjà savoir de quoi il s’agit.
- Rencontrez le Président Rufus Shin-Ra sur le Vaisseau-Mère. Vous ne le regretterez pas, je peux vous l’assurer. » dis-je avec mon ton le plus sérieux possible.

Il grimace un sourire avant de disparaître en un rien de temps devant moi. Seuls ses derniers mots arrivent à mes oreilles. Formant un léger sourire sur mon visage.

« Accordé. »

C’est au moins cela de fait. Maintenant, je vais devoir faire face aux foudres de mon chef de mission qui n’a pas aimé que je bouge durant l’intervention. Hé bien soit, écoutez. Après tout, nous aurons tous un rapport à faire. Je sais que je n’ai pas suivi le plan du briefing, mais en même temps, cela n’a pas changé grand chose à l’issue de la rencontre : il allait nous déverser ses créatures sur nous de toute manière. Je rejoins mes deux collègues et voyant l’état de D.Va, je décide de faire ma bonne action hebdomadaire.

« Vexen est parti voir Monsieur le Président au Vaisseau-Mère. Je vais aller chercher le transporteur pour éviter que vous ayez à marcher. Attendez-moi ici, s'il vous plaît. »

Je prends le temps de les saluer d’un geste de la main et je pars en trottinant vers notre véhicule. Je pourrai tenter de courir plus vite, mais ce serait risqué entre ma forme particulière et les talons associés au terrain un peu abrupt. Après un certain temps de marche et après avoir retraversé la ville d’Halloween, je retrouve notre pilote et le vaisseau.

« Volez vers le Mont Spirale, on a besoin de vous pour charger l’un des Soldats blessés. »

Il acquiesce et nous décollons sur-le-champ pour retrouver les deux membres du groupe restés sur le lieu de l’affrontement. Le sas s’ouvre et la rampe du vaisseau se déploie pour rejoindre le sol.

« Monsieur Brown, nous pouvons charger D.Va dans le véhicule si vous le souhaitez. » dis-je, avec un ton plutôt sérieux.
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- Vous n’êtes pas habilité pour cela, Madame Song. Disait-il sèchement, regardant à peine la concernée. Prenez place dans la soute, nous allons avoir notre débriefing. Fixant maintenant D.Va, le médecin s’approchait d’elle et s’abaissait de nouveau. Inutile de te fatiguer, je vais te transporter.

Attrapant le bras de la blessée et le passant autour de son cou, Kurt passait son propre bras dans le creux des genoux de D.Va avant de se relever et se diriger vers la passerelle d’accès. Elle avait beau ne pas être grande, elle faisait tout de même son poids… Forçant sur ses jambes, ils finissaient par rentrer dans la soute et le médecin pressait sur un bouton à l’aide de son épaule afin de dégager l’un des brancards avant de coucher le SOLDAT dessus.

Toujours sous le coup de la colère, celui d’avoir vu le clone de Farah, le chef de l’expédition se retournait en pointant son index en direction de Song. Ouvrant la bouche avant de se raviser et baisser les épaules un instant.

Inutile de l’insulter, il n’était pas là pour ça et il n’avait pas la force et le caractère pour cela. À la place, il allait s’asseoir sur l’un des sièges et sortant une cigarette de son paquet pour l’amener à sa bouche. Mesurer ses paroles, voilà ce qu’il devait tenter de faire. Soufflant le nuage de fumée, il se relevait ensuite et fixait la personne dont-il avait le plus de reproche à faire et prenait enfin son rôle en même. En même temps qu’il sentait le vaisseau décoller.

- Madame Song… Disait-il calmement. Vous avez outrepassé vos droits en rejoignant D.Va au sommet de la colline, provoquant ainsi la bataille que nous avons eu à affronter. Il levait un doigt, empêchant quiconque dans la soute de parler. Selon vos propres consignes, vous deviez m’aider au repérage des lieux et laisser le SOLDAT de deuxième classe s’occuper de la diplomatie.

Tournant le dos pour se mettre en face de D.Va, vérifiant si la compresse ne virait pas au rouge avant de se retourner de nouveau.

- C’est suite à votre action que Vexen a envoyé ses clones contre nous. Disait alors Kurt, faisant le constat. J’ignore ce qui a été dit, je n’ai eu d’autres choix que de réagir à une attaque et avec cela, un de nos hommes est grièvement blessé et nous sommes tous deux dans un sale état. Il jetait alors son mégot au sol, l’écrasant. Impossible de savoir si les choses auraient pu se passer différemment, en attendant, tout vous pointe comme fautive dans cet esclandre.

Il passait alors sa main derrière son crâne, se massant la nuque alors que la transformation n’avait plus lieu d’être. Finie la blouse de savant fou, il était redevenu normal. De plus, maintenant que l’adrénaline était retombé, il sentait tous ses muscles crier pour un peu de repos, mission de merde.

- D.Va, vous n’êtes pas en reste. Il fixait dorénavant la fille en combinaison moulante. Vos actions étaient irréfléchies et auraient pu causer beaucoup plus de mal que de bien. Et je ne parle pas des clones que vous avez sciemment invoqués. Il respirait alors longuement, fermant ses paupières un instant avant de reprendre. Des explications, c’est tout ce que je demande. Nous avons la promesse que Vexen se rend pour un entretien avec le Président, c’est déjà un miracle que ce soit le cas après ce qu’il vient de se passer.

Une promesse, rien d’autre. Il a très bien pu comprendre qu’il n’en menait pas large contre nous et il a simplement décidé de disparaitre dans la nature.

- Allez-y, j’attends. Répondait Kurt en croisant les bras.
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Couchée sur un brancard, j’écoute tout ce qu’il me dit. Franchement… quand tantôt, il m’a dit qu’il avait des choses à me reprocher, et pas juste mes cabrioles, j’ai stressé parce que… rien. A part ce risque-là, moi j’ai rien fait de mal. Je suis restée professionnelle ! Et entre nous, le mec voulait qu’on se déshabille donc niveau protocole, on est top tier avec cette mission. Mais maintenant, en vrai, je suis… hyper hyper hyper contente, frère.

Contente, oui. Parce que ce qu’elle a fait elle est inexcusable alors que moi, j’ai une pure explication dans la poche. Une excuse qui dit toute la vérité, en plus ! Je regrette de pas pouvoir me redresser. Rien que de respirer j’ai super mal et… je peux juste m’efforcer de regarder Brown dans les yeux. Tantôt, quand on se battait, ce mec m’a vraiment impressionnée, je le pense vraiment. C’est un vrai SOLDAT. Et sans mentir, en le voyant, j’ai quand même compris la différence de niveau. Je sais pas dans combien de temps je passerai 1ère classe. Ca se trouve, je ne le serai jamais, mais le type… est un excellent soldat.

Leader, moui. Pas sûre.

Mais là, je l’aime bien. M’avoir demandé de rédiger ce rapport, j’ai kiffé, même si pour lui ça veut peut-être rien dire. Bref. Je prends une longue inspiration…


« Il est évident que j’ai du agir pour réparer ses bêtises. »

Prends-toi ça, Song. Je vais te montrer mon niveau dans la violence, je vais te montrer comment j’ai platiné la montagne de la victoire.

« Ce que Huayan n’a pas compris, c’est qu’un membre de l’Organisation XIII n’a pas besoin d’argent, n’a pas besoin d’ordinateur surpuissant, ni même d’une infrastructure comme la Shinra. Vexen n’a pas besoin qu’on le flatte, il n’a pas besoin qu’on ait besoin de lui. Ce que j’ai compris, c’est qu’il crée une armée. Donc c’est pas notre argent qui l’intéresse, c’est pas nos scientifiques, c’est nous… les Soldats, les techniciens. »

Et c’est le moment de dévoiler ce que moi je voulais faire. J’ai l’air d’ignorer la question de Brown, en fait pas du tout. Je vais le faire. Mais j’ai la parole, j’ai Song qui a l’obligation de me laisser parler et j’ai surtout beaucoup de choses à dire.

« Si cette fille m’avait laissé deux minutes, voilà ce que je lui aurais dit. » Ma voix est assez insolente, même moi je le sens. « Je lui aurais demandé de rejoindre la Shinra en échange de quoi il pourrait copier l’intégralité de nos Soldats 1ère classe. Et… quand je dis copier, je veux dire dans le calme, dans un laboratoire, avec tout son matériel, pour faire des clones d’une qualité incomparable. Avoir un clone parfait de vous, Soldat 1ère classe Brown, est beaucoup plus utile que le middle clone de Angeal Hewley, par un exemple. Vous pouvez manipuler n’importe quelle machine, et c’est ça la vraie clé d’une armée. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de la Shinra. »

Bon faut que j’abrège sinon on va me couper. Alors je reprends vite, avalant une toute petite bouffée d’air et prononçant avec un débit rapide :

« Donc quand le combat a commencé, j’ai voulu lui montrer ce que représentait l’opportunité de cloner des personnes comme moi, qui ne sont que 2ème classe. Mon corps, mes capacités, ne valent… quasiment rien, c’est sûr. Mais avec mon méca, avec un exosquelette surpuissant, grâce à mes talents de pilote, de tireuse, je peux me débarrasser en un rien de temps d’un groupe d’ennemis. D’où mon premier move un peu greedy. Donc là, je regrette rien. »

Je prends une pause pour laisser à ma cage thoracique le temps de digérer mon temps de parole malgré ma blessure.

« Pour ma deuxième action, je n’ai pas d’excuses, Soldat 1ère classe Brown. La Shinra m’a engagé pour mon habileté avec une manette dans les mains et… l’hyper-offensif m’a toujours souri. »
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Dans la soute du vaisseau, entendant son équipe débriefer sur la situation, j’ai comme l’impression que tous les problèmes ont été causés par un monstre d’imbécillité, c’est-à-dire moi nécessairement. Vexen nous attaqué ? C’est ma faute. D.Va est blessée ? C’est bien entendu ma faute. Le chef de mission a de l’urticaire ? C’est nécessairement ma faute aussi. Dès notre arrivée et même pendant le voyage, j’ai répété que c’était un piège. Vexen n’a pas créé ces clones du haut de son promontoire : il avait précisément prévu de nous tester sur ce champ de bataille improvisé. C’est une expérience, et les membres de notre fine d’équipe doivent donc le voir ainsi : Vexen est sur son promontoire, il regarde ses petites souris de laboratoire faire leurs tests. Pas de chances pour lui, on a réussi à massacrer ses créations. J’écoute religieusement les reproches de chacun. Même aller chercher le vaisseau pour les blesser n’est apparemment pas de mon ressort. C’est vrai que cela aurait été beaucoup plus pratique de transporter la blessée à travers un terrain accidenté, une ville pleine de monstres plus immondes les uns que les autres. La mission est cependant probablement réussie. De toute façon, ils s’attendaient à quoi ? Que Vexen nous dise gentiment, en haut de sa colline, qu’il allait voir le Président sur-le-champ avec un grand sourire ? Certes, ma diplomatie n’a pas été des plus efficaces sur ce coup-ci. Mais à quoi la diplomatie avec une personne qui a prévu de lâcher son mini-groupe de tueurs sur vous ? J’attends que leur enchaînement, j’en viens presque à croire qu’ils se sont coordonnés pendant que je suis allée chercher le vaisseau, soit finie pour m’exprimer. D.Va semble particulièrement heureuse de pouvoir cracher sur ma poire. J’imagine que c’est la blessure à la tête qui parle. Je croise les bras, je me mets sur la défensive.

« Je ne tiendrai pas rigueur du ton particulièrement insolent du Soldat D.Va à mon propos, j’imagine que son système cérébral a pu être endommagé plus ou moins temporairement par la violence de la déflagration causée par votre explosif, Monsieur Brown. » dis-je, le ton le plus sérieux possible, même si c’est un petit pic qui est de bonne guerre vu ce que je viens de me prendre. Rentre chez toi princesse.

« Il est évident pour ma part que vous, chef de mission, vous n’avez pas écouté mes craintes répétées quant à la situation. J’ai ressentie que cette rencontre était un piège, nous avons foncé dans le tas malgré tout. Soit, c’est une stratégie comme une autre. Devant le fait que vous ne répondiez même pas à mes remarques quant à cette « présence », cette atmosphère trop calme pour être normale dans un monde comme celui-ci, j’ai pensé que je devais faire quelque chose. Agir. Je reconnais que ce n’était pas forcément la meilleure idée d’aller directement parler à Vexen, mais j’ai supposé qu’il valait mieux agir que de ne rien faire. » dis-je, commençant à me défendre un minimum sérieusement.

Je me redresse et je me tiens droite. Pas dans une posture inspirant le défi, mais inspirant la résistance, je ne suis pas la seule fautive dans cette affaire et même si j’ai mes tords, les autres n’en sont pas pour autant blanchi.


« Ensuite Monsieur Brown, vous noterez que je n’ai pas provoqué cette bataille, et j’insiste sur ce point. Ce lieu était une mise en scène pour un combat, cela me paraît aussi claire que de l’eau de roche. Penser autrement serait insulter la clairvoyance de notre Président : si cette mission était uniquement faite pour dialoguer, vous pensez sérieusement qu’il aurait envoyé deux Soldats aussi performants que vous sur le terrain ? Je ne pense pas. Malgré un dialogue qui a été écourté par le Savant Glacial lui-même, vous pensez que les clones sont sortis de nulle part pour nous tuer ? Bien sûr que non, c’était une embuscade pour nous tester. Si nous partons du principe que les propos de D.Va sont cohérents malgré son état de santé, elle dit elle-même que Vexen cherche des opportunités scientifiques pour se faire une armée : je maintiens, je persiste et je signe que tout ceci est une expérience. Nous avons vaincu ses premiers prototypes et grâce à vos efforts, il va certainement rejoindre le Président pour justement pouvoir constituer son armée avec des agents performants et puissants. » dis-je, tâchant de rester cohérente dans mon discours.

Maintenant, je n’ai pas vraiment grand chose à rajouter, cela pourrait me porter préjudice. Je vais cependant finir sur une note similaire à celle de D.Va.


« Je reconnais que mon action a pu troublé D.Va dans son rôle et je m'en excuse par avance auprès d'elle, ce n'était pas mon objectif. Me reprocher le fait que des clones soient sortis de nulle part pour nous tuer, cela je ne l’accepte pas. » dis-je, tâchant de demeurer le plus professionnelle possible.
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L’orage venait de passer, et malgré lui, le médecin se pinçant l’arcade du nez avant de se relever et souffler du nez. Il y avait eu, lors du briefing, ce même sentiment que celui qui le parcourait à l’instant. Il était au milieu d’un duel d’estrogène entre deux personnes. À croire qu’il n’y avait que des concours de bite dans les rangs du SOLDAT, c’était loin de se tromper en vue de ce qu’il était en train de vivre.

Avant même de prendre la direction d’Halloween, il aurait dû retourner au vaisseau-mère et exiger une nouvelle équipe. Ou bien, il aurait fallu qu’il refuse un nouveau commandement, il n’en avait pas les épaules.

Et décidément, après avoir fait des pieds et des mains pour avoir ce débriefing, il n’allait pas pouvoir faire la technique de l’autruche. Cela était tellement plus simple en début de journée. Une cigarette et un verre de bourbon, peut-être que c’est la première chose qu’il ferait en rentrant dans ses locaux. Avant même de prendre une douche, ou descendre à la cantine.

- Je tiens à m’excuser à l’avance de mes paroles, mais… Il prenait son paquet de cigarettes à la main. Là, j’en ai juste marre de me retrouver au milieu d’une dispute d’écolière. Il tapait le mégot sur son ongle encore plein de terre. L’une et l’autre, vous vous renvoyez la faute sans oublier de lancer une petite pique pour le sport.

Il amenait alors sa cigarette à la bouche, regardant ensuite le plafond en attrapant son briquet pour finalement allumer sa clope.

- Vous. Il pointait madame Song. La théorie du piège et de l’embuscade a été écartée pour le simple fait que le lieu n’était pas propice à une véritable embuscade. Il tirait la cigarette de sa bouche. D’ailleurs, la définition même d’embuscade est qu’il s’agit d’une attaque surprise ayant pour but d’annihiler son adversaire. Ramenant la cigarette à sa bouche, il terminait sa réflexion. Oui, c’était un entretien pour voir nos facultés et non un piège.

Il se retournait alors, tirant une longue inspiration sur sa cigarette avant de fixer dorénavant le SOLDAT allongé sur le brancard.

- D.Va ! Il souriait légèrement à son attention. J’ai bien entendu vos propos et je vais vous apprendre une chose, rien ne se passe comme nous l’imaginons. Il fronçait maintenant les sourcils. Si cela avait été aussi simple et aucun besoin de tirer la moindre balle, ça aurait été fantastique. Malheureusement, nous ne serons jamais si cela aurait pu fonctionner. Changeant sa cigarette de main, il se raclait la gorge. Même si votre première action est justifiée pour l’épreuve que nous faisait passer Vexen, cela restait beaucoup trop dangereux ! Il aurait fallu qu’un seul de vos clones décide de se retourner pour venir sur madame Song ou moi-même pour que la mission tourne au drame.

Il se retournait alors, retournant au milieu du vaisseau et tapant du pied sur la carlingue de la saute.

- Nous ne sommes pas dans un jeu vidéo ! Il écrasait sa cigarette sur le sol de rage. Pas de deuxième chance en cas d’échec et vous n’êtes pas en solo. Nous étions censé être une équipe, pas en compétition pour le meilleur score ! Il inspirait une dernière fois, ne fixant plus personne. Vous n’aurez qu’à faire vos rapports, ce ne sera pas à moi de juger de vos cas. En attendant, prenez un peu de recul sur vos actions et tentez de faire la paix avant que nous soyons sur le vaisseau-mère.

Il se retournait alors, s’approchant vers la porte menant au poste de pilotage et se retourner pour faire dos au mur et s’appuyer contre celui-ci. Vivement qu’il rentre et qu’il puisse oublier cette histoire. Deux harpies, il n’avait pas d’autres qualificatifs à leur donner.
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Mais… elle est en train de dire que je suis une folle là ? J’essaie de la regarder, comme je peux. Fais-lui croire que je délire, vieille idiote, au final on sait qui gagnera ce duel ! Et je l’écoute raconter sa vieille excuse. Non mais ça… les fausses excuses, ça m’énerve. T’es morte, ma fille. Dans un an, plus personne parle de toi, tout le monde t’a oubliée, t’es plus rien. Et je me retiens, quelque chose de spectaculaire, de pas lui répondre avec un truc de fou.
Mais le Soldat Brown parle et… ouh… là je sens venir le premier regret. En l’écoutant, je me demande ce qui m’a pris de rejoindre la Shinra. J’étais une go qui vivait tranquille, qui gagnait de l’argent en jouant à des jeux vidéos, en montant des vidéos et en se faisant aimer… et je me retrouve une balle dans le thorax, à côté de l’Impératrice des connes, à me faire engueuler par un vieux flic en uniforme qui me parle comme si j’étais une idiote. Dans quel monde je crache sur du fric pour obéir à des ordres pourris, moi ?…

Franchement, son laïus sur le jeu vidéo, il m’a méga énervée, un truc de fou. Et soit c’est la fièvre qui monte, soit je suis à ça de péter les plombs.
Alors le coup de mon premier move qui a mis en danger mon équipe, euh… bah je suis d’accord, oui. J’ai fait ce que je pouvais pour provok mes clones mais y a le facteur qu’en effet, l’une d’elles pouvait faire un tour du côté de l’autre Song ou de Brown et les prendre à revers. Ca, j’admets. J’admets ! Mais qui parle du fait que pendant deux minutes, j’ai occupé la marque au sol en lui offrant un petit corps inoffensif à cloner ? Ah bah tiens, personne. Ca aurait été mille fois pire, toute cette ânerie, avec trois Huayan en plus ou avec ne serait-ce qu’un seul Brown supplémentaire.

Il veut qu’on fasse la paix. Dans l’univers y a deux personnes qui peuvent me dire de faire ça : Dieu et mon agent. Et je crois pas en Dieu !


« Soldat 1ère Classe Brown, si je puis me permettre… » dis-je avec un ton lé-gè-re-ment agacé. « Vous parlez d’action dangereuse mais… vous avez lancé une dynamite aux pieds d’une machine dans laquelle j’étais. » Je m’en prendrai peut-être plein la tête mais on se fiche pas de moi. Tu veux jouer les boyscouts ? Tu vérifies d’avoir rien fait qui ait mis en danger ton équipe. « Et nous avoir demandé d’enlever notre haut ? » Vas-y, Brown, regarde-moi dans les yeux et justifie que t’aies pu dire un truc comme ça. On verra ce qu’en pense le syndicat. « Vous avez pu observer ma combinaison, monsieur. Vous avez du voir que je portais un maillot une pièce et que l’enlever m’aurait demandé d’utiliser mes deux mains. » Je lui fais un deux de mes doigts comme si je lui faisais un signe de victoire. Oui, pour le coup… Je pense y prétendre. « En montrant ma poitrine à l’ennemi, je me serais donc… mise à découvert, les deux mains occupées. Même chose pour Song qui avait besoin de ses deux mains pour se découvrir de son corsage. » Je laisse tomber ma tête sur le brancard, trop fatiguée pour encore regarder notre supérieur. « J’appelle ça mettre en danger son équipe. »

Je prends un peu le risque de me faire virer mais bon ! Dans quelques temps, j’espère bien passer 1ère classe. Et quand ce sera fait, je n’obéirai plus qu’à quelques pontifes qui resteront derrière leur bureau et je pourrai faire ce que je veux sur le terrain !
Mais faisons la paix, oui !


« Et Song… si le Président avait voulu mettre trois cowboys bons à être testés, il aurait mis trois Soldats 1ère classe et c’était joué ! Non, il a choisi le Soldat 1ère classe Brown pour avoir un chef d’équipe parce que… c’est un Soldat et pas un… je sais pas ce que tu es… qui doit diriger une équipe. Il m’a choisie moi parce que je me suis rapprochée de deux membres de l’Organisation XIII bien plus dangereux que celui-ci, sans avoir à me battre… et il t’a sûrement choisie parce que t’es la première à montrer tes nichons. »

Drop the mic. Là c’est sûr, je suis mal. Mais quitte à parler au Président Shinra après toute cette histoire, autant qu’on ait des choses à nous dire et armée d’un joli sourire, je peux tout faire. L’autre Song va me répondre, je le sens, alors plus rapide que l’éclair, je cherche mon appareil, je branche mon casque et je lance une musique dans mes oreilles.

« Sur ce… »

Le dernier mot. Rien à faire, je suis une D.Va, je t’ai dit.
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Dispute d’écolières ? Nous en sommes là, donc. A vrai dire, vu ce que je viens de prendre, je m’attendais à pire. Soit, on rejette mes remarques, mais au moins il arrête de me porter comme unique fautive de la situation. C’est déjà un pas en avant. Cependant, je pense que le chef de mission est un peu trop ambitieux par rapport à la réconciliation avec D.Va. Je ne suis pas contre, honnêtement, mais je crois que cela va être compliqué vu la hargne de la jeune asiatique. Surtout que j’ai déjà présenté des excuses, je ne vais pas non plus ramper au sol devant une jeune fille alors que je suis son aînée. J’ai fait un effort ! Un effort récompensé par une insulte, une de plus.

Il a maintenu la pression sur D.Va, j’imagine que le fait qu’elle soit un SOLDAT encourage Monsieur Brown à la sermonner : je ne suis qu'une civile, pour la partie combat ça reste compliqué de m’embêter. Mais bon, au moins la mission est remplie sans trop de pertes. Je reste sur la défensive, en continuant d’écouter avec attention les mots échangés. Ce n’est pas le moment de paraître désinvolte. J’attends la fin de la remontrance et je m’approche du brancard de D.Va. Je ne souris pas, il ne faut pas exagérer. Pas de contacts physiques, surtout que vu sa transformation, je n’ai pas envie de la toucher je peux vous l’assurer. Surtout que je ne vois pas l’intérêt de tenter de forcer de nous rabibocher : elle est blessée dans un brancard dans un transporteur Shin-Ra. Puis elle vient tout de même de m’insulter une dernière fois, je ne suis pas dans l’humanitaire moi. Je ne vais pas prendre des coups gratuitement et m'excuser auprès d'une gamine.

Je m’éloigne un peu, je ne suis pas à l’aise et je reste debout contre une paroi du vaisseau, attendant la suite avec une certaine impatience : plus vite nous serons rentrés au Vaisseau-Mère, plus vite je n’aurai plus à voir ces deux collègues avec qui il y a, c’est peu dire, quelques différents quant à l’accomplissement de la mission. Je garde Kurt dans mon champ de vision, l’impression que j’ai c'est qu’il est fatigué. Un homme fatigué, c’est un homme pouvant être imprévisible. Dans le doute, je préfère rester prudente.

Je me dis que parfois il est bon de suivre son instinct, parfois cela ne nous réussit pas. La preuve en est ici. C’est une leçon que je devrais retenir pour mes prochaines missions en coopération, même si je me sens un peu en décalage avec les personnalités du Soldat. C’est vrai que mon duo avec Francis marche plutôt pas mal malgré quelques problèmes comportementaux de sa part. Quoique ma relation avec Yijun, Gunther et d’autres fonctionnent bien. Je ne sais pas, il doit y avoir une question de ressenti : j’accorde aisément le fait qu’ayant une prédisposition naturelle à vouloir diriger, cela peut rentrer en conflit lorsque je ne suis pas en position de commandement. Une bonne, ou une mauvaise, habitude adoptée pendant mes années difficiles à Illusiopolis. Toma en a fait les frais plusieurs fois, heureusement elle a une grande amitié pour moi. Cependant je comprends que cela puisse poser problème au sein de la Shin-Ra avec des personnalités aussi… Affirmées que celle de D.Va.

Même si sa dernière remarque et son attitude générale depuis le début de la mission m’hérissent les épines au plus au point. Si on était en Chine, je lui aurai déjà accordé des punitions bien traditionnelles qui font bien mal. C’est certain qu’elle n’est pas de Chine : un comportement aussi bornée, aussi irrespectueux serait inacceptable. Aucun homme n’aimerait se marier à une pucelle aussi dévergondée qui n’a de respect que pour son propre reflet dans un miroir. Elle se referme dans son monde, avec ses écouteurs. Au moins, je n’ai plus à entendre ses railleries de petite fille. C’est bien, un peu de silence. Une épine serait si vite partie. En espérant ne pas la recroiser de si tôt. J’imagine que la direction sera suffisamment intelligente pour ne pas nous remettre ensemble sur de futures missions. J’espère, honnêtement. Sauf si on veut augmenter le taux de mortalité dans les rangs des Soldats.

Le pilote démarre l’appareil, entendant le grand silence derrière lui. Nous laissons derrière nous un paysage presque lunaire, où beaucoup de destructions ont eu lieu. Les corps de certains clones restent là, au milieu du Mont Spirale à la merci des charognards. Le sas se ferme et les propulseurs nous élèvent dans le ciel sombre de la Ville d’Halloween. Je rejoins un siège pour le transport, je ne suis pas à l’aise sur les Routes Stellaires dans de si petits modèles, autant être bien attachés. Je redeviens humaine à la sortie du monde. Une apparence qui me convient mieux.

Il faut seulement espérer que Vexen est allé effectivement voir le Président Rufus… Mais cela, nous le saurons quand nous serons arrivés. En attendant le néant berce notre voyage vers notre quartier-général… Il faut dire que personne n’est très bavard à l’heure qu’il est.
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