" Sous l'océaaaaaaan... ♪ " Chante l'innocent et serein nageant, à Atlantide s'enfonçant.
Consuls et Atlantes s'observent, le silence oppresse la verve. La musique s'est tût, la joie -hélas !- n'est plus. Ne le savaient-ils donc pas ?! Jamais de ménage à trois ! Atlantica, si belle promise. Le Sanctum, son homme ; lui fit une de ses surprises ! Et son amante, Consulat, déchante. Ô désarroi ! L'amour est maudit : triste monogamie ! Aux fonds où les marins s'échouent, c'est très con, c'est juste fou. Des cœurs ombragés dérivent... à l'idée de corps s'échouant sur les rives. A l'image de Clopin, Arthur maudit le politicien ! A l'image de Trouillefou, le poète demande qui est vraiment fou ? Au fond, celui qui est le moins dangereux, c'est encore celui qui s'en fout. Qu'importe ! Aux poètes on ouvrira les portes ! Qu'importe la raison face aux émotions ! Tout peut se justifier par la rhétorique et l'égo... même d'ensanglanter les eaux.
Parce que ce consul déborde d'émotion, il se devait d'allez voir Triton.
" Oh ! on souffre, on souffre affreusement, si bien... que le gémissement premier du premier homme chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien ! " Hurlait l'innocent, toujours nageant, désormais en pleurant ! Quel violent silence que lui répondirent tout à chacun... et on le comprend bien, c'est trop compliqué pour s'expliquer. Pourtant, nul ne l'arrêta alors que dans le palais... ses bras noués par sa propre corde... il s'enfonçait.
" Mes pleurs sont à moi, nul au monde, ne les a comptés ni reçus. Pas un œil étranger qui sonde, les désespoirs qu'il a conçu ! L’être qui souffre est un mystère parmi ses frères ici-bas ; il faut qu’il aille, solitaire, s’asseoir aux portes du trépas. Nous irons seules et brisant nos lyres, souffrant nos maux sans les chanter.
Car nous sentirions à les dire... plus de douleur qu’à les porter ! "
Le voilà, devant Triton, stoïque et sévère, colosse roi des mers. D'un geste il peut le foudroyer ; d'un mot peut le congédier... et le visage si sombre, écoute un instant celui que les soldats laissèrent passer. Après tout, le Primarque a déclaré sa guerre mais Atlantica n'a encore rien dit. Rien de tout cela, ne sera très joli... le statut quo offre une porte qui bientôt se fermera ; une fenêtre qui un jour se brisera. Arthur crachait sa peine, bien plus que sa haine. A ce point chamboulée que faire une phrase lui devenait trop compliqué.
" Civilisations scarifiées, sacrifiées ! Géographie de l’intolérable ! Impression de mort ! Mauvaise fable ! Notre société, nos citées dorées, sidérées, bafouille leurs vérités ! Nos lèvres tremblantes parlent de dignité... mais les visages flottent, bientôt se noient, toujours se ressemblent ! Nos mondes se partagent... aujourd'hui les quotas de vivants ! Dès demain les quotas de morts ! "
Des soldats s'approchent, timides... et le Roi se tient immobile... il est inoffensif, c'est évident mais même Triton, noble parmi les rois, a du mal à tolérer cela. La gêne envahit la salle du trône... et sur terre ferme, le poète serait tombé à genou comme agonisant. Ici, il se laissait simplement flotter comme un navire échoué... et même au fond des eaux, l'on apercevait ses larmes couler à grands flots. Voilà qu'encore un peu de peine vient gonfler l'océan. Le poète va se faire virer, indéniablement, irrémédiablement mais pas sur-le-champ. En mémoire, on laisse l'artiste à ses déboires, le temps de quelques mots.... mais il fut bien incapable de briser le statut-quo. Après tout, le Consulat se montre noble et clément... ca ne suffit qu'à un dernier poème, cependant... même si la réponse tant attendu ne viendra pas.
Nul ne lui répondra, bien trop tôt pour ça... ce sont des affaires de puissants, des histoires d'influents et lui, n'est qu'un triste amusant.
" Cher roi ! Si l’on voit que vous plaignez tout bas, le chagrin du poète exilé qui vous aime ! On raillera ma peine et l’on vous dira même... que l’amour fait souffrir, mais que l’on n’en meurt pas. Ainsi qu’un mutilé qui survit aux combats, l’amant désespéré qui s’en va, morne et blême, loin des hommes qu’il fuit et des Dieux que jamais il ne blasphème, n’aimerait-il pas mieux le calme du trépas ?
Cher divin, qu’avant tout vos volontés soient faites ! Mais, comme on trouve un nid rempli d’œufs de fauvettes, vous avez ramassé nos cœurs sur le chemin.
Si de l’anéantir vous aviez le caprice... vous n’auriez qu’à fermer brusquement votre main !
Mais vous ne voudrez pas, j’en suis sûr, qu’il périsse ! "
" Assez. " Rétorque Triton, sans rien exprimer, sans rien montrer, stoïque comme l'océan dont on ne sait jamais rien du calme ou de la déraison. En pleure, la tête baissée et ses yeux masqués par ses cheveux d'ors, le poète offrait toutes les larmes de son corps à l'océan... comme pour agrandir le territoire des Atlantes. Des soldats, natifs ou consuls, se saisirent d'Arthur qui ne se débattit pas un instant et à qui on offrit, certes fermes, une intervention sans violence. " Tu dois partir. Sur-le-champ. "
" Je veux du corail... " Lance soudain le Poète, comme un caprice et subissant les yeux violents du Triton qui le juge coupable d'Hybris. Puis, après avoir craché ce sursaut de haine et d'incompréhension, le voilà qui supplie désormais, la voix noyé de pardon. " ...Eva voudrait du corail, elle a le mal du pays. "
" Soit, ce sera fait. " Lance Triton, calme comme une mer à la naissance d'un ciel orageux. " Que je ne te revois plus. Plus jamais. "
Un être de cette puissance, jamais ne menace, seulement prévient.
Mer 23 Aoû 2017 - 18:23Consuls et Atlantes s'observent, le silence oppresse la verve. La musique s'est tût, la joie -hélas !- n'est plus. Ne le savaient-ils donc pas ?! Jamais de ménage à trois ! Atlantica, si belle promise. Le Sanctum, son homme ; lui fit une de ses surprises ! Et son amante, Consulat, déchante. Ô désarroi ! L'amour est maudit : triste monogamie ! Aux fonds où les marins s'échouent, c'est très con, c'est juste fou. Des cœurs ombragés dérivent... à l'idée de corps s'échouant sur les rives. A l'image de Clopin, Arthur maudit le politicien ! A l'image de Trouillefou, le poète demande qui est vraiment fou ? Au fond, celui qui est le moins dangereux, c'est encore celui qui s'en fout. Qu'importe ! Aux poètes on ouvrira les portes ! Qu'importe la raison face aux émotions ! Tout peut se justifier par la rhétorique et l'égo... même d'ensanglanter les eaux.
Parce que ce consul déborde d'émotion, il se devait d'allez voir Triton.
" Oh ! on souffre, on souffre affreusement, si bien... que le gémissement premier du premier homme chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien ! " Hurlait l'innocent, toujours nageant, désormais en pleurant ! Quel violent silence que lui répondirent tout à chacun... et on le comprend bien, c'est trop compliqué pour s'expliquer. Pourtant, nul ne l'arrêta alors que dans le palais... ses bras noués par sa propre corde... il s'enfonçait.
" Mes pleurs sont à moi, nul au monde, ne les a comptés ni reçus. Pas un œil étranger qui sonde, les désespoirs qu'il a conçu ! L’être qui souffre est un mystère parmi ses frères ici-bas ; il faut qu’il aille, solitaire, s’asseoir aux portes du trépas. Nous irons seules et brisant nos lyres, souffrant nos maux sans les chanter.
Car nous sentirions à les dire... plus de douleur qu’à les porter ! "
Le voilà, devant Triton, stoïque et sévère, colosse roi des mers. D'un geste il peut le foudroyer ; d'un mot peut le congédier... et le visage si sombre, écoute un instant celui que les soldats laissèrent passer. Après tout, le Primarque a déclaré sa guerre mais Atlantica n'a encore rien dit. Rien de tout cela, ne sera très joli... le statut quo offre une porte qui bientôt se fermera ; une fenêtre qui un jour se brisera. Arthur crachait sa peine, bien plus que sa haine. A ce point chamboulée que faire une phrase lui devenait trop compliqué.
" Civilisations scarifiées, sacrifiées ! Géographie de l’intolérable ! Impression de mort ! Mauvaise fable ! Notre société, nos citées dorées, sidérées, bafouille leurs vérités ! Nos lèvres tremblantes parlent de dignité... mais les visages flottent, bientôt se noient, toujours se ressemblent ! Nos mondes se partagent... aujourd'hui les quotas de vivants ! Dès demain les quotas de morts ! "
Des soldats s'approchent, timides... et le Roi se tient immobile... il est inoffensif, c'est évident mais même Triton, noble parmi les rois, a du mal à tolérer cela. La gêne envahit la salle du trône... et sur terre ferme, le poète serait tombé à genou comme agonisant. Ici, il se laissait simplement flotter comme un navire échoué... et même au fond des eaux, l'on apercevait ses larmes couler à grands flots. Voilà qu'encore un peu de peine vient gonfler l'océan. Le poète va se faire virer, indéniablement, irrémédiablement mais pas sur-le-champ. En mémoire, on laisse l'artiste à ses déboires, le temps de quelques mots.... mais il fut bien incapable de briser le statut-quo. Après tout, le Consulat se montre noble et clément... ca ne suffit qu'à un dernier poème, cependant... même si la réponse tant attendu ne viendra pas.
Nul ne lui répondra, bien trop tôt pour ça... ce sont des affaires de puissants, des histoires d'influents et lui, n'est qu'un triste amusant.
" Cher roi ! Si l’on voit que vous plaignez tout bas, le chagrin du poète exilé qui vous aime ! On raillera ma peine et l’on vous dira même... que l’amour fait souffrir, mais que l’on n’en meurt pas. Ainsi qu’un mutilé qui survit aux combats, l’amant désespéré qui s’en va, morne et blême, loin des hommes qu’il fuit et des Dieux que jamais il ne blasphème, n’aimerait-il pas mieux le calme du trépas ?
Cher divin, qu’avant tout vos volontés soient faites ! Mais, comme on trouve un nid rempli d’œufs de fauvettes, vous avez ramassé nos cœurs sur le chemin.
Si de l’anéantir vous aviez le caprice... vous n’auriez qu’à fermer brusquement votre main !
Mais vous ne voudrez pas, j’en suis sûr, qu’il périsse ! "
" Assez. " Rétorque Triton, sans rien exprimer, sans rien montrer, stoïque comme l'océan dont on ne sait jamais rien du calme ou de la déraison. En pleure, la tête baissée et ses yeux masqués par ses cheveux d'ors, le poète offrait toutes les larmes de son corps à l'océan... comme pour agrandir le territoire des Atlantes. Des soldats, natifs ou consuls, se saisirent d'Arthur qui ne se débattit pas un instant et à qui on offrit, certes fermes, une intervention sans violence. " Tu dois partir. Sur-le-champ. "
" Je veux du corail... " Lance soudain le Poète, comme un caprice et subissant les yeux violents du Triton qui le juge coupable d'Hybris. Puis, après avoir craché ce sursaut de haine et d'incompréhension, le voilà qui supplie désormais, la voix noyé de pardon. " ...Eva voudrait du corail, elle a le mal du pays. "
" Soit, ce sera fait. " Lance Triton, calme comme une mer à la naissance d'un ciel orageux. " Que je ne te revois plus. Plus jamais. "
Un être de cette puissance, jamais ne menace, seulement prévient.