Les Orphelins Szp8Les Orphelins 4kdkLes Orphelins 4kdk
Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Les Orphelins

more_horiz
Sentant tout autour d’elle le coucou de plusieurs tonnes vrombir, se secouer en entrant dans l’atmosphère et dans les zones de turbulence du monde où avait lieu l’attaque… La générale Primus aurait eu raison de craindre tout ce qui l’occuperait durant cette journée. Voler dans une zone ennemie, le largage de l’équipage entier, des milliers de mères manipulées par Hans et convaincues de devoir la tuer elle ainsi que tous les autres… Hans, lui-même. Il avait bien réussi à la contrôler elle, malgré la discipline qui régnait dans son esprit. Finalement… ses alliés. Elle se retrouvait à nouveau avec des personnes qui étaient toutes des ennemis. Roxas, lui dirait-on, n’est pas ton ennemi. Il est dans ton camp et se battra pour les mêmes raisons. Mais rien n’empêchait des années de méfiance de soupçonner un mauvais coup de sa part. Jamais elle n’avait fait une mission à ses côtés… Finalement, ce fut peut-être une erreur. Elle l’avait combattu et savait donc de quoi il était capable, il y a longtemps de cela… mais elle ne savait pas à quoi s’attendre, si ce n’est aux erreurs nombreuses qu’elle avait pu lire dans ses rapports, ou que ses gardes lui avaient rapportées.

Mais tout cela, elle le craignait beaucoup, infiniment moins, que les événements qui se passaient dans un autre monde, sur lesquels elle n’aurait aucune incidence… et pour lesquels quelques soldats moins compétents qu’elle avaient été affectés : Le légendaire – selon la rumeur, du moins – capitaine Davy Jones menait les mères décédées dans les plus profondes entrailles des Enfers. Elle laissa sa religion, oublia qu’elle était convaincue que sa mère était au Paradis et non ailleurs pour seulement craindre. Que sa mère défunte rejoigne une éternité de souffrances dans ce monde ou dans un autre était la pire chose qu’elle pouvait imaginer.

Elle n’y était pas allée. Elle en avait la possibilité mais l’avait déclinée. La lumière désormais connaissait sa responsabilité dans la perte du Chapeau de Maître Yen Sid. Elle savait que Ravness le lui avait amené, bien que la jeune femme n’en ait pas le moindre souvenir. C’était… précisément sa responsabilité. Elle avait une mission, un peu différente de celle de Natsu, de Roxas, de la très jeune consule et de Septimus. Non seulement elle devait tuer Hans mais elle avait l’obligation de ramener le chapeau du magicien avec elle. Sans lui, elle fuirait son camp et la lumière et mettrait tout en œuvre pour le récupérer. Ensuite, elle accepterait d’être jugée.

Oui, Septimus était de nouveau là. Après cette crise ridicule qu’il avait faite, elle en était bien surprise… Sans doute, une nouvelle fois, quitterait-il les lieux pour aller pleurer auprès des civils et se convaincre qu’il a fait du bon boulot.
Quant à Natsu, elle s’en faisait moins. Ce dernier mettait au moins du cœur à l’ouvrage, bien que pour tout le reste, elle gardait sa haine et son mépris envers lui et sa profession. Paralysé comme il était, verdâtre et miséreux, difficile de vraiment lui vouer une méfiance sans borne. La vérité était simple… S’il osait voler le chapeau, elle le suivrait dans l’espace où elle était sûre de pouvoir le vaincre.

Les cinq « soldats » entendirent le pilote frapper tout contre sa cabine. Ils se levèrent, elle en première, s’éloignant de Natsu, se refusant à être celle qui le traînerait jusqu’aux étagères contenant les sacs-parachutes. Elle en prit un et l’enfila par-dessus sa cape grise qui camouflait son armure toute entière. Elle n’avait jamais fait ça mais… comme je l’ai dit, elle n’avait plus la moindre place pour la crainte, toute occupée par le destin de sa mère. Elle ouvrit le sas, laissant l’air les assourdir. Le mont des lanternes, leur cible, était visible. Elle regarda ses quatre compagnons et hocha la tête avant de se laisser tomber en avant.
Ravness ne connaissait aucune technique dans cette discipline, véritable lacune militaire, toutefois… elle avait confiance en son corps, capable de résister à une mauvaise chute.

L’air fouettant son visage, comprimant sa poitrine et soulevant ses bras malgré elle. Sa seule manœuvre fut de diriger son corps vers la ville en-dessous d’eux. Ils seraient sûrement séparés les uns des autres mais ils connaissaient leur objectif : le château où se trouvait Hans. Un garde lui avait conseillé d’ouvrir le parachute à une cinquantaine de mètres environ du sol… Et rien n’y fit, elle put contrôler légèrement sa trajectoire mais sans réussir à rester à proximité des quatre autres combattants.

Sa main tira fermement la poignée de son sac, libérant la toile derrière elle. Assez violemment, sa chute sembla s’arrêter complètement, lui coupant le souffle quelques petites secondes, avant de se poursuivre plus lentement en survolant la cité.
more_horiz
Septimus grogna en voyant Primus sauter du vaisseau. La malchance le poursuivait donc bien puisqu’il avait le malheur de se retrouver de nouveau en compagnie de la bécasse de service. Il s’approcha des parachutes, et en prit un qui lui permettrait d’aider son ancien camarade mercenaire. Il s’approcha du malade, et difficilement – le vieux membre du Centurio pesait quand même son poids – il arriva à attacher l’homme aux cheveux roses sur sa poitrine. S’aidant des parois, il les traîna tant bien que mal vers l’ouverture, puis fit un signe de tête en direction des autres - il n'était pas certains qu'ils puissent entendre ses paroles. Ensuite, il sauta avec son bagage humain.

Le jeune homme avait été effaré lorsque la guerrière de la lumière leur avait exposé son idée, alors qu’ils s’étaient réunis au Colisée de l’Olympe. Et maintenant qu’il était en pleine exécution de ce plan… sa peur ne s’en trouvait que renforcer. Néanmoins, petit à petit, le vent balayait ses cheveux et le bas de son long manteau rouge, l’adrénaline parcourut son système et remplaça la peur par de l’excitation, de la joie. Pendant quelques secondes, il se sentit bien. Enfin presque. Le corps de Natsu attaché au sien gâchait un peu l’expérience.

Bien avant d’avoir atteint les cinquante mètres recommandés par le pilote, l’étudiant tira sur la corde, déployant son parachute. Il prit en main les deux poignées pour tenter de se diriger, et surtout éviter de s’écraser sur le toit du palais. Il eut tout loisir de voir les deux autres sauter à leur tour, ainsi que Primus atterrir. Puis vint enfin leur tour.

Les deux anciens camarades s’écrasèrent sur le pont de la ville, à l’entrée. Le maître de la keyblade sentit le mercenaire ouvrir la sangle du sac, et ils se dégagèrent tous les deux de l’énorme toile blanche qui les avait recouvert. Il regarda le palais qui surplombait la ville, et tenta d’estimer combien de temps ils allaient leur falloir pour l’atteindre. Et plus important encore, pour rejoindre les autres. Malheureusement, leur petit groupe était séparé. Heureusement, il ne se retrouvait pas avec la mégère.


-Bon, et maintenant ? On tente de retrouver les autres, ou on s’infiltre dans le palais en espérant que les autres nous rejoindront vite ?


Dernière édition par Septimus le Lun 17 Juil 2017 - 11:01, édité 1 fois
more_horiz
Ils s’en allèrent sans mot dire, comme si aucun mot n’était de circonstance. Elle n’en connaissait aucun, pas même celui qui était de son groupe, ou alors de vue. Et elle avait déjà pu sentir une certaine tension entre tous ceux-là. Etait-elle donc la seule à débarquer de nulle part ? Durant le voyage, elle avait eu plusieurs occasions de se convaincre que c’était finalement une très mauvaise idée d’être venue. A l’évidence, elle ne faisait pas le poids face aux autres avec ses bras  maigres et son assurance défectible.

Puis, elle avait vu « Grimm » — tel qu’ils l’appelaient —, ou plutôt, elle l’avait revu. Longtemps déjà qu’elle avait quitté ce pays qui l’avait vue naître. Et en ce jour, sa mère avait besoin d’elle plus que jamais ; besoin que sa fille prenne ses responsabilités de jeune adulte et ne la laisse pas tomber une fois encore, une fois de trop. « J’arrive, mère » se disait-elle souvent, comme un dicton. Cette femme, qui s’était toujours montrée forte et indépendante n’avait certainement pas été capable de résister là où les autres avaient été contrôlées elles aussi.

Elle se tourna vers celui qui restait. Elle savait qui il était, elle avait entendu dire les autres. Quelques temps plus tôt, elle avait sommé les autres consuls de ne pas entrer en guerre contre la Lumière pour cet homme, sans même savoir si ce qu’avait Genesis à son propos était vrai. Car il était certain qu’aucune guerre n’était méritée pour l’acte d’un seul homme, même s’il était médiocre, cruel, dangereux.

Lui, elle ne savait pas trop qu’en dire, il n’avait pas l’air dangereux, il n’avait l’air d’être que ce qu’il était : un jeune homme à la motivation quelque peu émoussée. Alors pour toute phrase elle dit cette chose qu’elle regretta aussitôt après l’avoir dite :


-Je me demande si mes cheveux ne suffiront pas comme parachute. Aha.


C’était stupide. Alors elle sauta dans le vide. Et aussitôt, elle cria, aspirée et à la fois choquée par cette quantité d’air qui la retenait. Elle cria aussi longtemps qu’elle le put, pour vaincre la peur, pour décharger ce trop plein d’énergie et d’émotion. Et quand elle eut finir de crier, elle sentit les larmes sortir de ses yeux tant l’air était fort et sec. Elle voyait le monde se dessiner devant elle, beau et immense.

Alors elle se rappela le parachute mais sans pouvoir dire ce qu’était cinquante mètres de distance. Etait-ce déjà maintenant ? Non, elle ne pouvait pas encore distinguer de silhouette Elle chercha les autres du regard tournant la tête de tout côté, ils étaient déjà plus bas. Elle essayerait de se calquer sur eux, sur le moment pour tirer sur le dispositif. Bientôt, ils furent hors de portée, emportés par le vent sur d’autres points d’atterrissage.

Après quelques secondes, elle décida qu’il était temps et tira sur la poignée.

Cette force, celle qui vous tire en arrière comme pour vous empêcher de commettre le pire, une telle force qui lui donna momentanément d’avoir le thorax enfoncé.

Puis il y eut un nouveau choc, celui de l’atterrissage, où, totalement déséquilibrée et encore emportée par cette force, elle piétina quelques instants les pierres qui bordaient la mer et alla s’échouer à quelques dizaines de centimètre de profondeur d’eau. Puis, le parachute fut quelques instants emporté par l’air marin ; elle fut alors emportée en arrière. Nerveusement, elle chercha à se détacher de tous ces fils qui s’étaient emmêlés inévitablement dans ses cheveux.

Quand elle en fut sortie, titubant, elle rattrapa la terre et se laissa tomber à genoux pour reprendre son souffle. Tout était trempé chez elle, corps et cheveux, elle se sentait d’autant plus lourde et fatiguée et pourtant stimulée d’avoir vécu un tel instant. Incroyable.

Elle se releva, grand sourire, ayant oublié quelques instants la raison de sa visite. Et en regardant tout autour, elle s’en rappela. Car il y en avait déjà là, partout. Certaines assises, d’autres laissant les pieds se perdre dans la marée.
Des dizaines et des dizaines de femmes, en vie certes, mais au regard éteint.
Elle s’était cependant préparée à cela et on lui en avait parlé, alors malgré cette perturbation, elle marcha dans le sable et dans la pierre, et rejoignit un escalier qui menait directement vers la citadelle. Où étaient passés les autres ?

Elle arriva dans une rue et rencontra à nouveau un grand nombre de silhouettes étrangement calmes. Personne ne l’empêcha de progresser, personne ne semblait préoccupé par sa présence. Alors elle leva les yeux vers le sommet de cette ville. Elle avait peut-être l’avantage de connaître ce monde, contrairement aux autres. Elle n’avait passé qu’une seule et unique journée dans la capitale, tout au plus, mais elle en connaissait quelques rues et elle savait lesquelles la mèneraient au château.

Le point de rendez-vous était certainement là. Elle n’en était plus certaine, elle n’avait pas trop pensé au fait qu’ils pourraient être séparés, bien que cela pût paraître évident.
more_horiz
Si tu savais à quel point ça me faisait chier que l'autre cruche soit là... La Super Générale de la Lumière en personne ! Trop d'honneur ! Je te parie qu'arrivés au sol on recevra des ordres plus que discutables et qu'elle jouera les petits chefs comme d'hab. Bah... j'annonce la couleur dès maintenant, j'en aurai rien à branler. Si son plan s'avère être bien merdique, je ferai ce qu'il y a à faire. On est là pour défoncer un connard, considère qu'il est déjà à moitié crevé.

Ah bah tiens, Super Ravness 2000 saute la première. C'est pas un mal, tout de suite l'air devient plus respirable. Je jette un œil à ceux qui restent. Y'a mon vieux pote Natsu et deux consuls. Va savoir, j'ai peut-être moyen d'en buter un des deux avant qu'on se rassemble. Ça me laisse une toute petite fenêtre je pense, mais ça devrait passer. Le petit gars se met avec Natsu et son mal de transports, puis ils sautent ce qui me laisse seul avec l'autre consule des cheveux. Je la vois enfiler son parachute et après m'avoir dit un truc que j'ai pas compris, elle saute à son tour. Me voilà désormais seul dans le vaisseau. Parfait.

Je me lève, et me dirige vers le cockpit où se trouve le pilote. Je m'installe à côté de lui et entâme la discussion.

Yo... je regarde son badge, … Capitaine Thierry !

Que faites-vous ici ? Vous ne rejoignez pas les autres ?

Si, si, t'inquiètes. J'suis venu te dire que je te laissais un parachute. J'ai pas confiance en ces trucs là.

Comment ça ?

Bah, imagine ça s'ouvre pas, ce genre de trucs.

Ouais je te comprends, c'est déjà arrivé quelques fois. C'est assez rare mais...

Ouais... Sale histoire... C'est toi qui nous sort de ce merdier quand on en aura fini ?

Oui. J'ai pour ordre de continuer à survoler le secteur jusqu'à ce que votre mission soit terminée. Ensuite, je me pose, vous montez et on se tire d'ici.

Ok, cool ! Bon, écoute, j'te pose le parachute là, puis j'rejoins les autres. A toute !

Mais attends, comment tu-

Pas le temps pour lui de finir sa phrase que je suis déjà dans le vide. Je joins mes bras le long de mon corps, profite de la chute et essaye de voir si je peux trouver la consule de tout à l'heure. J'use et abuse de vol plané jusqu'à la trouver, puis j'amorce mon attérrissage en douceur en adoptant un vol plané plus lent.

Une fois au sol, à quelques mètres derrière elle, je commence à essayer de la rattraper. J'hésite une poignée de secondes sans toutefois interrompre ma course. J'suis pas foutu de me rappeler de son nom, c'est elle la consule ? Hm... On va essayer de voir pour quelques informations d'abord. J'pourrais peut-être même me servir de la trève pour... enfin tu sais.


Attends-moiiiiii, criai-je en courant lentement, adoptant un air naïf, du moins inoffensif. Je stoppai ma course arrivé à sa hauteur, me penchai en avant et posai mes mains sur mes genoux pour reprendre un souffle que je n'avais pas perdu. Ro...xas. Maréchal de... de la Lumière. T'as l'air de savoir... où tu vas, et... moi... j'suis paumé.
more_horiz


Le fouettement du vent sur le visage du Mercenaire aux cheveux rose le réveilla de sa torpeur maladive durant sa chute assisté avec son ancien compagnon Mercenaire. L’adrénaline qui le submergea lorsqu’il ouvrit les yeux a mis chemin de la zone d’atterrissage finit de le remettre d’aplomb et l’excita plus que de raison.
Il s’agita durant les premières secondes en moulinant des bras et des jambes avant de se faire réprimander par Septimus qui peinait à garder le contrôle de leur parachute commun, les faisant alors dévier de leur destination initiales pour atterrir péniblement au milieu du grand pont, celui qui menait à l'imposante entrée de pierre de la ville où on pouvait y apercevoir l'imposante herse désormais fermée et plus lourdement gardée qu’auparavant....Entrée que le Chasseur Ardent se remémorait, malheureusement, trop bien.

Alors qu’il se débarrassait de l’imposante toile qui lui avait permis de ne pas finir écraser comme une crêpe, Natsu fixait avec amertume l’imposante Arche en pierre encore noircie à quelques endroits de son dernier passage…moment où tout ce fiasco avait commencé. C’était ici qu’il avait fini par totalement perdre le contrôle de ses émotions avant de foncer tête baissée dans les filets de ce manipulateur d’esprit tordue du nom de Hanz ! Rien que d’y repenser, son sang bouillonnait à nouveau.
L’ultimatum de cette ordure galactique brulait son cœur au fer rouge, Sally et Madame Cadavre risquaient à n’importe quel moment de passer de Non-vie à Trépas. Le moindre faux mouvement et il pouvait dire adieux à ses proches. Il enrageait tellement de ne rien pouvoir faire…ses pouvoirs destructeurs ne parviendrait pas à atteindre son adversaire…il lui était bien supérieur dans le domaine magique, et tactique.

Les paroles du Maître de la Keyblade le ramenèrent temporairement à un état d’esprit plus calme, lui rappelant la raison de sa présence en ces lieux. Bien sûr qu’il ne pourrait pas réussir à mettre hors d’état de nuire cet enfoiré de Hanz tout seul. Toutes les Factions avaient fait une grève exprès pour résoudre toute cette affaire de Mère disparue, mais à aucun moment le Mercenaire n’y avait vraiment fait attention. Il a toujours eu l’habitude de travailler avec n’importe quel Groupe contre rémunération, cela ne changeait presque rien pour sa petite tête de piaf.
Mais maintenant, il comprenait bien mieux la gravité de la situation…il se sentait si impuissant de ne pas pouvoir agir par lui-même, mais en même temps…il sentait que sans cette… « Equipe », il ne parviendrait pas à sauver celle qu’il a toujours aimée comme une Mère sans jamais s’en rendre compte.

La Générale Primus était….pire qu’un bloc de Glace pour Natsu….mais elle avait le mérite de toujours garder la tête sur les épaules, et son autorité était à même de réguler un tant soit peu la férocité du Chasseur Ardent. Il ne l’appréciait pas à cause de son trop grand stoïcisme….mais il devait faire avec et tirer avantage de son esprit tactique et militaire. Une grande partie de cette opération avait été mis en place grâce à elle après tout. Roxas et Septimus était deux bons compagnons du Mercenaire. Ils les connaissaient très bien, savait de quoi ils étaient capable, et avait une grande confiance en eux autant qu’ils pouvaient en avoir de lui. Cela leur permettra d’agir plus efficacement ensemble. Quant à la fille aux cheveux suuuuuuuuper long……elle avait une odeur d’après shampoing assez agréable à renifler par moment. Et vue la quantité de poils crânien qu’elle avait en sa possession, il ne sera pas difficile de la retrouver dans toute cette ville……Ha et elle est aussi du coin il parait ! Ça sera plus qu’utile pour se promener dans la ville en évitant le plus de soucis.

Natsu se mit alors à renifler l’air ambiant, fermant les yeux pour garder une plus grande concentration dans son sens olfactif. Une multitude d’odeur vinrent se mélanger dans ses narines….Il y en avait beaucoup ! Toutes les Mères des Mondes étaient ici après tout….Mais la chance semblait avoir prit rendez-vous avec le Mercenaire pour cette fois-ci. Ce fut fugace, mais il parvint à distinguer temporairement la lotion capillaire de la camarade de Septimus. Elle semblait toute fraiche, probablement parce qu'elle les avait lavé peu de temps avant cette mission, mais aussi relativement proche....peut être aux alentours de la grille d'entrée. Il savait maintenant quelle direction prendre pour espérer la retrouver le plus rapidement possible.

- On fait comme convenue, finit-il par prononcer en hochant la tête en direction de la ville-montagne. Faut qu’on rejoigne les autres et qu’on se faufile à l’intérieur de cet endroit bordélique sans nous faire repérer ! J’ai reniflé ta copine Question ! on va la rejoindre en priorité pour qu'elle nous aide à nous balader sans trop de soucie ! Mais va falloir d'abord qu'on s'occupe des gardes à l'entrée....on à pas due être les plus discret du monde....désolés...

Le Mercenaire attendait l'avis de son compagnon avant de se mettre à trotter à la rencontre de leur équipe.

more_horiz
Ses jambes tremblèrent quelques secondes après son atterrissage qui fut loin d’être doux. Elle tenta de se tenir droite, regardant tout autour d’elle, alors que son corps se réhabituait à la terre ferme. Nonobstant l’importance qu’avait cette mission à ses yeux, elle se recoiffa brièvement, refixa sa barrette dans ses cheveux pour les maintenir sous contrôle, alors que des dizaines de femmes la regardaient faire, les yeux vides, l’air absent. Elle avait atterri directement dans la ville, comme l’ordonnait le plan, mais c’était la première fois qu’elle venait, aussi pouvait-elle difficilement se repérer par rapport à une localisation possible de ses alliés. Non, le seul point de repère qu’elle avait remarqué était évidemment le château qui couronnait cette colline à bord de mer. Et c’était leur objectif…
Ravness laissa tomber son sac derrière elle négligemment, sans avancer d’un pas. Elle songea à ses alliés quelques secondes, pensant à ce qu’ils feraient peut-être, à présent qu’elle ne les surveillait plus. Mais concernant à Hans, il n’y avait pas grand-chose à craindre de ses compagnons. La jeune femme était déjà haut dans la ville et… devait être la plus lourde de cette compagnie, avec la consule aux très longs cheveux, aussi ne craignait-elle pas qu’un autre n’aille exécuter Hans avant qu’elle n’arrive au château. Sans doute était-elle la première à avoir atterri et serait-elle la première sur place.

La garde de la lumière, enfin sûre de pouvoir marcher, regarda les chemins quittant cette petite place où elle avait posé les pieds, où se trouvait d’ailleurs le stand d’un maraîcher, complètement vide. Une ruelle semblait monter et derrière elle, une autre semblait descendre. Elle ne fit pas cas de la deuxième possibilité, ignorant même la perspective de se tromper, et fit un premier pas vers la ruelle montant timidement vers le château.

La générale sursauta lorsqu’elle vit les nombreuses femmes sur cette petite place s’agiter en même temps qu’elle et se diriger, par ailleurs, vers la même rue. Elle s’immobilisa quelques secondes et décida finalement d’avancer avant de remarquer, bien sûr, que les mères de famille devant elle formaient un rempart humain entre elle et sa route. Une nouvelle fois elle s’arrêta, cherchant une brèche, un endroit que Hans n’aurait pas gardé dans son entreprise de forcer les mères à l’empêcher de les sauver… en vain. Quand elle approchait d’une faille, d’un passage de moins d’un mètre entre deux femmes, ces dernières bougeaient toutes ensembles.

Et Ravness n’était pas connue pour sa rapidité.

Nul ne servait de leur parler ou de les raisonner. Quand bien même lui répondraient-elles, jamais ce ne serait pour l’arranger. La jeune femme soupira, un air énervé au visage, et avança malgré tout. Après tout… elle craignait bien plus que quelques bonnes femmes. Elle se fit donc violence, écarta sèchement deux mères de sa route, courant le risque de les renverser. Si elles ne pouvaient résister et si la jeune garde avança de deux bons mètres sans plus de problèmes, elle fut toutefois capturée aussitôt par d’innombrables mains et de bras venant d’autant de femmes qui s’étaient trouvées sur sa route. Des centaines de doigts agrippèrent ses mains, ses bras, ses épaules et finalement, elle ressentit même deux longues menottes maigres la saisir par la taille.

Et Ravness n’était pas connue pour sa patience.

D’un coup d’épaule vers l’avant, elle dégagea une partie de son corps de l’emprise des femmes possédées et en profita pour saisir le poignet de celle qui la retenait de tout son corps, les bras autour de son abdomen, et le briser, sans contrôler vraiment sa force. Elle réussit à se retourner, non sans commencer à ressentir une certaine crainte, voire une angoisse… Tout cela, c’était…

Ravness n’eut pas le temps de réaliser. Son corps agit avant son esprit et… sa mission avant son corps. Elle flanqua un violent coup de talon dans le ventre d’une quadragénaire, la propulsant à terre aux côtés de son ancienne victime, criant de douleur. Mais la peur ne retint aucune femme… Et la générale n’avait pas plus de foi envers la douleur, qui les clouerait sur place une dizaine de secondes seulement, sans doute.

De sa main libre, elle dégagea une après une chacune des femmes l’emprisonnant, flanquant à chacune une violente claque au visage ou au niveau du sternum pour les repousser. Quand c’eut l’effet escompté, elle recommença jusqu’à ce que chacune des femmes soit à un mètre ou plus d’elle. Et marchant à reculons, montant la ruelle à pas terriblement lents, elle s’éloigna, encore suivie… Toujours.

Elle se résigna à courir, car c’est ce qu’elle aurait fait avec ou sans poursuivantes. Cela ne fit néanmoins qu’augmenter son angoisse car au fil de sa course, les ruelles adjacentes rugissaient leur ignoble vérité : Il en arrivait de partout.
Peut-être fit-elle cent mètres, entendant partout aux alentours ces… La générale Primus les compara un instant à des louves assoiffées de sang mais en émit immédiatement le regret sincère. Non, elle savait ce qu’elles enduraient et pour rien au monde elle ne pouvait leur en vouloir. Et elle devait se persuader qu’elle agissait pour leur bien, que toutes les blessures qu’elle leur infligerait était pour les sauver en définitive.

Et toujours, toujours elle éloignait de son esprit sa pensée la plus insidieuse. Cependant, lorsque, choisissant entre deux ruelles celle qui semblait monter à travers la ville, elle arriva devant une place débordant de femmes perdues, aux pieds sales, aux cheveux emmêlés et au regard vide… cette pensée la frappa : Elle devait sacrifier des innocents pour la survie d’autres innocents.

Les femmes la regardèrent. Elle crut être un renard… coincé entre son crime et une porte fermée, devant des villageois furieux. C’est ce qui lui vint à l’esprit, et davantage encore lorsque cette centaine de femmes avancèrent vers elle, poings serrés ou tenant parfois des armes.
more_horiz
Les deux compagnons ne purent faire que quelques pas avant de voir arriver une troupe de soldats, décidés à en découdre, et fonçant à toute berzingue. Le flûtiste avait fait un sacré numéro pour avoir conquis une ville à lui tout seul. Leur petit groupe serait-il de taille à lutter ? Roxas, Primus et Natsu étaient puissants, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Mais leur force brute pouvait-elle vraiment surpassée celle affinée et rusée d’Hans ? Septimus secoua la tête et cessa de s’encombrer l’esprit. Pour le moment, il y avait plus urgent.

Il laissa son puissant camarade s’occuper des gardes seul, de la manière qui lui chantait. Il avait pu constater de ses propres yeux la force et le courage du mercenaire lorsqu’ils étaient partis tous deux affronter le mage noir. Et c’était il y a quelques années de ça ! Alors maintenant, l’étudiant n’osait même pas imaginer à quel point il avait pu se renforcer. Puisqu’il avait décidé de ne pas combattre les gardes, il observa la ville pour la première fois. Les habitations étaient construites sur une colline, le chemin serpentait jusqu’au sommet. Et là-bas trônait le palais royal. Leur destination. Seulement, pour l’atteindre, ils allaient devoir traverser toute la ville, se frayer un chemin entre les habitants, les mères et les gardes. Il devait y avoir un meilleur moyen.


-Eh Nat, tu penses pouvoir me faire la courte échelle ? En passant par les toits, on devrait pouvoir éviter bien des problèmes.

L’homme aux cheveux roses lui sourit alors qu’il assommait le dernier des gardes. Il avait fait un vrai carnage – minus le sang et les morts – leur équipement était en miette. Tous deux s’approchèrent tranquillement du mur d’une bâtisse, et Natsu se mit en position. Le keybladeur posa son pied sur les mains jointes de son allié et… il se retrouva subitement haut dans les airs. Si haut qu’il put se poser directement sur le toit, sans avoir besoin de se hisser. L’instant d’après, son compagnon le rejoignit, et ensemble ils commencèrent à courir.

Le mercenaire ouvrait la marche, le nez en l’air, débordant d’énergie, l’écharpe au vent. Le jeune homme se retint de rire en imaginant qu’il promenait véritablement un chien. A vrai dire, la course à haute vitesse l’aidait bien à garder son sérieux, même s’il ne parvenait pas à conserver son souffle. Brusquement, son guide tourna à droite, et sauta sur le bâtiment en face, comme si de rien n’était. Déglutissant, il recula légèrement pour prendre de l’élan, puis il fit la même chose. Ou tenta. La force de sa course et de son saut n’était pas suffisant pour atteindre le toit suivant. Il dégringola dans la rue… jusqu’à ce que le bras de Natsu surgisse pour éviter qu’il ne s’écrase au sol. Il cogna cependant durement le mur de pierre de la maison, et fut quelque peu sonné alors que son compagnon le remontait.


-Me… merci, balbutia-t-il à bout de souffle. Je crois… qu’il va nous falloir ralentir un peu. J’ai besoin de reprendre mes esprits, grimaça-t-il dans un sourire.

Le blond se dit qu'il n'avait probablement pas sa place parmi leur petit groupe. A vrai dire, c'était certain. Il était faible, lâche, et irréfléchi. Ses capacités au combat et à la magie atteignaient des niveaux ridicules pour un soi-disant maître. Il aurait mieux fait de rester à l'académie, et de laisser de vrais héros sauver les mères. Néanmoins... il avait fait une promesse. Et qu'importe ce qui pouvait lui arriver, il se devait de la tenir. Coûte que coûte.
more_horiz
Elle savait qui il était. Il n’avait pas eu besoin de se présenter. Pourtant, à nouveau, elle ne pouvait qu’avoir envie de douter de tout ce qui lui avait été raconté jusque là. En premier lieu, ce jeune homme semblait tout à fait normal, pas inoffensif mais pas dangereux non plus. Il lui était presque étrange de croire à présent que c’était de lui qu’on parlait comme un homme invincible par delà tous les mondes. En l’état actuel, il ressemblait plus à un jeune ingénu qu’à un dangereux guerrier machinateur. Pourtant, il le disait lui-même, il était « maréchal ». Elle se souvenait de tous ces livres où on parlait des grands chefs de guerre qu’étaient les maréchaux, de hauts dignitaires militaires. Et elle ne pensait pas avoir entendu dire quelque part qu’il existait un tel gradé au Consulat. Elle posa ses yeux sur sa silhouette repliée, alors qu’il tentait de reprendre sa respiration. Elle lui répondit de sa voix chantonnante et amicale.

-Oui, j’ai entendu parler de toi ! Je m’appelle Raiponce, je suis… eh bien… une « simple » consule.


Et même si elle en avait entendu en mal et d’une moindre façon en bien, elle ne le fit pas sentir dans sa façon de s’adresser à lui. Elle voulait se montrer à la hauteur de ce qu’elle avait toujours voulu être : une personne qui ne se fiait qu’à son bon sens et à l’impression que lui laissaient les gens, sans se fier aux « on-dit » de quelques jaloux.

-Je connais un petit peu cet endroit, mais je ne garantis rien ! Essayons de trouver les autres, tu es d’accord ?


Et alors qu’elle tournait à nouveau ses yeux vers la rue, il lui sembla qu’il y avait plus de femmes qu’un peu plus tôt. Comme si elles s’étaient rassemblées en plus grand nombre pour une raison particulière. Peut-être avaient-elles remarqué leur arrivée.
Raiponce lança un signe de main à Roxas, en signe d’invitation.

Et alors qu’elle s’avançait vers les habitantes temporaires de la citadelle, celles-ci firent de même, en avançant d’un pas vers leur direction. Raiponce s’arrêta brusquement. Elles s’arrêtèrent de même. Elle refit un pas vers l’amont de la rue, et fut imitée la seconde d’après. Cela aurait presque pu sembler amusant si seulement tous ces visages n’étaient pas vides d’expression. Cela rendait cette situation d’autant plus inquiétante. Elle adressa un regard interrogateur à son associé de l’instant.

-Tu crois qu’on devrait y aller quand même ?


Quelle question idiote. C’était évident. Elle ne pouvait pas fuir dès qu’elle verrait quelque chose d’anormal. Tout était anormal ici, alors pourquoi pas ?
Elle refit un pas en avant et les troupes devant eux se resserrèrent, comme pour créer un mur infranchissable, comme pour les empêcher, eux, de passer.  Mais elle voulait retrouver sa mère, et sauver si possible toutes les personnes qui avaient été ciblées par ce cruel maléfice. On ne pouvait pas les abandonner.

Elle continua sa marche et tenta de contourner le groupe en passant contre les murs, mais elle fut bloquée aussitôt. Doucement, elle tenta de se frayer un chemin sans y parvenir, tantôt repoussée, tantôt attirée parmi la foule. Elle s’extirpa rapidement de cette emprise et s’écarta des femmes.

Elle s’approcha de Roxas à nouveau, qui ne semblait pas outre-mesure perturbé par cette situation. Elle se fit la réflexion que c’était tant mieux si lui au moins savait garder son sang froid.

-Elles semblent… possédées.


L’attention de toutes ces personnes était restée focalisée sur les deux intrus qu’ils étaient. Il fallait agir, et si possible, de façon imprévisible. Elle ne vit aucune impasse à proximité, sinon celle qui menait à la plage et d’où ils venaient. Alors elle eut une idée. Levant les yeux, elle aperçut sur les colombages une poutre qui ressortait un peu plus du mur. Elle lança sa chevelure dessus et se hissa, comme elle avait tant eu l’habitude de le faire durant son enfance. Avant que les femmes les aient rejoints pour les empêcher, elle était déjà hors de portée de leur bras.


-Tu penses pouvoir grimper ?


more_horiz

...je suis… eh bien… une « simple » consule.

Bah ouais.

Ah merde. Bon, ben... du coup... euh... c'est moi que tes potes veulent cramer, dis-je, esquissant un sourire gêné et joignant mes mains derrière ma tête. D'un autre côté, j'étais sur le cul. « J'ai entendu parler de toi » qu'elle disait. Bon c'est pas c'qui m'étonnait l'plus, non. C'était le ton sur lequel elle le disait. On aurait dit qu'elle s'en foutait pas mal que je sois l'ennemi du consulat. Alors, partant d'ça... deux hypothèses. Soit, c'était pas une connasse comme tout les autres et du coup j'me plantais depuis l'début... soit c'était la trève qui voulait ça. D'un autre côté, elle avait l'air d'être à des années lumières de Genesis. J'sais pas si tu vois c'que j'veux dire. Enfin... du coup, ça me servait à rien de jouer les tout gentils tout nul, j'allais pas la backstab... 'fin j'pense pas.

Bref ! Apparemment elle connaissait un peu le bled, mais pas trop non plus. J'allais devoir m'attendre à improviser en cas de pépin. Je répondis pas l'affirmative à son idée de retrouver les autres parce que c'était l'plan, mais en vrai, retrouver Ravness ça me cassait plus les couilles qu'autre chose, faut qu'on s'le dise. A tout les coups, tellement dans l'optique « mission, mission, mission » elle allait arriver trois ans et demi avant nous, elle allait tenter de se le solo et... bah soit elle se faisait crever et du coup, la journée allait pas être si dégueu que ça... soit ça allait être tout un bordel d'hosto et tout ça. Ouais non, fallait que le flûtiste gère un petit peu.

Tu crois qu’on devrait y aller quand même ?

Bon, là j'avais envie de lui dire « ouais attends un peu, histoire que Ravness prennent de l'avance » mais... c'était pas très classe quoi. Alors j'me suis contenté de répondre « Ouais » et on a continué de marcher. Il était rigolo le joueur de flûte... parce que ouais clairement, le comité de mamans vénères juste devant nous, ça venait de lui. Il pensait quoi ? Nous faire peur ? Avec des mamans possédées ? Mais mec, les seules fois où ça peut faire peur c'est quand ça te gueule dessus ! Alors inactives... ouais, ça ressemblait plus à une attraction qu'autre chose. Il est con lui.

Mais ça c'était avant que Raiponce tente de se faufiler et qu'elle se fasse agripper de tout les côtés. Elle a réussi à se dégager, mais sur le coup j'ai cru que j'allais devoir intervenir, histoire de. Reste que du coup, le Mur de Mamans Possédées était vachement pète burnes. En vrai, ça se sautait facilement, ou tu pouvais passer à travers en distribuant deux ou trois calottes à l'occasion mais bon... J'étais pas méga sûr que l'idée plaise de ouf à la consule. Donc... plan B !

… sauf qu'à ce moment là, je la vois faire un truc méga chelou. Elle balance ses cheveux sur une poutre ; en gros sa tête c'est comme un grappin. Et elle monte, dans l'plus grand des calmes en me demandant si j'allais réussir à grimper. Bah évidemment que j'vais y arriver, une flexion de jambes, une poussée et c'est bon j'suis là haut... mais... Mais ouais... on sait jamais, si j'peux passer pour une brêle devant le Consulat c'est pas plus mal.

OUAIS T'INQUIÈTE, J'AI UN SUPER TRUC AVEC LA KEYBLADE, que j'me mets à gueuler depuis le bas du rempart. J'invoque donc mes armes, et j'commence à appeler mon planeur. J'fais la manip, et j'me foire une fois, deux fois... j'ramasse mes armes au sol, j'recommence, je manque de m'en mettre un coup dans la gueule... Pendant c'temps là, t'as les mamans zombie qui s'approchent de plus en plus. Vu qu'elles sont quand même pas mal casse burnes, une d'elles se prend un coup de keyblade dans la gueule. Je lève la tête et regarde Raiponce en adoptant l'expression du « Oops, bétise », et je finis par arriver à invoquer mon planeur et à la rejoindre en haut du rempart. Je saute hors du bidule qui disparaît immédiatement, et j'fais une vieille roulade de merde en arrivant au sol. J'me relève et crie « TADAAAAA », quelque part assez fier de ma connerie.

Bon ! En route, Consule de... euh... Merde, j'voulais dire un truc stylé et encourageant mais... t'es consule de quoi ? Y'a pas un délire genre faut être consul de quelque cho... ouais, nan... laisse tomber, on perd trop de temps !

Et hop... Facile cinq minutes de gagnées.
more_horiz
Devant elle, une centaine de femmes la séparaient de la rue qui la rapprocherait du château. Sur une place qu'autant de civiles masquaient des pans de leur robe, mais qui devait être jolie avant, Ravness s'arrêta quelques secondes, avant de courir vers cette foule. La garde expulsa d'un violent coup psychique la première ligne des personnes possédées tout autour d'elle, avant de faire apparaître dans sa main droite son long étendard. Elle tourna sur elle-même, en frappa horizontalement de la hampe de son arme, recula de quelques pas avant de fléchir ses jambes, laissant durant quelques secondes d'autres personnes accourir vers elle.  

Brusquement, la générale se propulsa elle-même en avant, de sa télékinésie, se projetant comme une flèche filant d'un arc vers la rue suivante. Elle emporta dans sa précipitation de nombreuses femmes, les bousculant et les renversant dans sa charge... Déjà, à vue d'oeil, quelques dizaines de femmes étaient à terre et elle n'était plus qu'à une vingtaine de mètres de son nouvel objectif. Nul besoin de se débarrasser de ses poursuivantes, elle pouvait fuir et les épargner de son impitoyable volonté.

Mais quelque chose de plus redoutable s'approchait déjà, une mère qu'elle aurait difficilement pu imaginer mère dans un autre contexte – tout comme elle ne s'imaginait pas elle-même maman - , une femme incroyablement costaude, de près d'1 m 90, tenant dans sa main couverte de cloches une massue. Elle avait l'air à peine civilisée. Le monstre de muscle brandit au-dessus de sa tête son gourdin, forçant Ravness à faire apparaître bien vite son bouclier, éblouissant tout autour d'elle les nombreuses femmes...
Un son incroyable la fit sursauter et lui arracha un cri de surprise, qui s'acheva aussi soudainement quand une éclaboussure de sang toucha son visage, ses paupières. La femme devant elle tomba en avant, un trou dans la tête. Ravness s'immobilisa, pas les mères de famille qui l'entravaient, qui s'approchaient déjà, ignorant ce qu'elle savait être « un coup de feu ». Un instant avant que ces dernières ne l'encerclent et ne bouchent son horizon, elle aperçut une ombre sur le toit d'une auberge en face... Une ombre dont elle n'aperçut que les cheveux, longs et roux.

Les coups de feu retentirent derechef et autour d'elle, de nombreuses femmes furent touchées, chutèrent. Aucun de ses alliés n'aurait exécuté des innocents... Elle en fut sûre quand des balles touchèrent son bouclier ainsi que ses bottes recouvertes de plaques d'acier. Et, les ennemies occultant la suite du chemin tombant comme la pluie, elle vit mieux durant quelques secondes cette silhouette au-dessus de l'auberge, fusillant sans distinction la foule. Une femme de grande taille aux cheveux roux sur des bottes à haut talon, un tailleur bordeaux dont la jupe était particulièrement courte, et des formes que Ravness ou quiconque aurait reconnues entre mille.

« O... »

Elle sentit des mains agripper ses épaules, retenir ses bras, tenter de l'immobiliser... celles des mères  encore en vie dans cette foule. La générale regarda, interdite, la tireuse... Si elle restait immobile quelques secondes de plus, c'en était fini d'elle. Cependant, en s'extirpant de cette entrave, elle condamnait toutes celles qui étaient dans son dos. Elle ne pouvait supporter leur douleur de son psychisme, car autant de douleur qui auraient été fatales à d'autres femmes, finiraient par la rendre incapable de mener la suite de la bataille.
La tireuse, à une quinzaine de mètres, sembla se concentrer. La générale se dégagea le plus violemment possible, espérant faire chuter certaines personnes pour qu'elles évitent les balles, et se jeta sur la droite, le bouclier collé à ses côtes dans la direction de la tireuse. Elle se crispa une nouvelle fois quand elle entendit les coups de feu retentir, quand les membres des femmes derrière elle furent pulvérisés par autant d'impact de balles, produisant un son qui ne pouvait signifier, à son sens, la fin d'une vie.  

Et la fusillade ne s'arrêta pas là. La générale de la lumière se releva de sa jetée, voulut courir mais trébucha aussitôt quand deux balles transpercèrent sa cuisse. Elle hurla de douleur mais parvint à se retourner sur elle-même pour voir son amie s'apprêter à causer encore plus de dégâts dans la foule. La rage la guida, lui fit tendre la main vers cette dernière pour l'expulser en arrière de la simple volonté de son esprit. Et pour quelques secondes, elle était invisible à ses yeux. Ravness courut vers une maison, traversa la porte dans sa ruée, comme si elle avait été en papier, et se cacha sous le buffet de la cuisine.

Elle pesta, se rendant compte que son étendard était derrière elle... et observa ses blessures : deux trous dans sa jambe dégoulinant de sang. La douleur lui devenait supportable mais elle ne pouvait laisser cela ainsi. Essayant d'être la plus discrète possible, la jeune femme blessée déchira un pan de sa cape recouvrant son corps, et l'enroula plusieurs fois autour de sa cuisse avant de faire un noeud, jetant régulièrement des regards vers la porte de la maison qu'elle avait fracassée. Combien de dizaines de mères l'avaient vu entrer... Pour lui répondre, d'innombrables coups de feu percèrent ses tympans. Mais la maison dans laquelle elle se trouvait ne fut percé d'aucun trait, non. Seul le bruit sourd de la chute des femmes au dehors se faisait entendre. C'était une boucherie. Avec effroi, elle remarqua que l'une d'elles avait réussi à atteindre la porte mais la vit aussitôt chuter, comme la première des victimes, suite à un tir précis d'Oakley.

Oui. C'était Oakley, la seule personne qu'elle avait jamais aimée, hormis sa propre mère. Et elle exécutait l'une après l'une toutes celles qui se trouvaient entre elle et Ravness. C'était un combat que longtemps elle avait imaginé... mais jamais dans ses conditions, pas... dans ces conditions. Comment pouvait-on tomber si bas ? La générale elle-même avait été contrôlée par Hans... mais jamais elle n'aurait pu tuer des innocents.
Et quand bien même...

Des balles traversèrent sa cachette, faisant éclater le bois du mur sur lequel elle était adossée. Oakley tira quelques rafales ainsi avant de cesser. Comme toute réponse, la garde mit son bouclier derrière son dos, pour se protéger.

Oakley n'était pas une mère. C'était impossible. Elle n'aimait que les femmes et n'aurait jamais pu être forcée.

Immobile, elle attendit encore. Mais le conflit, la rencontre avec Hans ne l'attendrait pas. Et d'autres femmes viendraient ici remplacer les anciennes, sans crainte de mourir... Et la cowgirl n'hésiterait pas à les abattre l'une après l'autre pour qu'au final, cette mission ne serve plus à rien
.

« Cowgirl... » murmura-t-elle pour elle-même. C'était toujours ainsi que son amie était habillée, jadis, et dans un style autrement plus provocant qu'un tailleur un peu court. Ravness avait du la confondre... Et elle imaginait très bien avec qui. Cette catastrophe ne concernait directement que les mères de famille.
Elle resserra le noeud autour de sa jambe et se leva, saisissant son bouclier dans sa main gauche et faisant apparaître son épée dans sa main droite. Elle se rua à l'extérieur et tourna sur elle-même, son bouclier proche de son corps, cherchant la mère Curtis sur les toits. Rien. Sans doute était-elle...

Un coup de feu retentit, Ravness agit avant même d'y penser, arrêta le tir de son bouclier d'un revers de la main et aperçut l'espace d'un instant comme un éclair, un flash, provenir du sommet d'un toit, plus haut dans la ville, à plus de deux cent mètres de là. Elle courut. La mère d'Oakley, une grande militaire de la Shinra... Oakley lui avait dit qu'elle était morte et c'était un événement à l'origine de beaucoup d'autres.

Plusieurs tirs l'escortèrent lors de son ascension dans la ville. Elle fut touchée à deux reprises mais ne s'arrêta pas, ne lâchant pas des yeux cette maison sur laquelle elle se postait. Au bout d'un moment, plus qu'une dizaine de mètres et une rue sans couverture, parfaitement à découvert. Ravness l'aperçut plus distinctement, sans doute couchée sur le toit, tenant son fusil comme une arbalète. La cadence des tirs changea pour quelque chose de beaucoup plus soutenu mais moins précis. Mais elle ne voulait plus jouer. Elle tendit son bras gauche, tourna sur elle-même quelques fois et lança finalement le bouclier des valkyries sur la tireuse.

Elle s'immobilisa, sentant la nouvelle douleur de quelques balles supplémentaires l'ayant touchée... Une principalement. Elle porta sa main à son cou et la découvrit couverte de sang. Heureusement, la jeune femme pouvait encore respirer normalement mais le sang coulait plus abondamment que tout à l'heure.

Ravness courut malgré tout vers le bâtiment et se propulsa dans les airs de sa force psychique pour arriver sur le toit de la maison où l'attendait celle qu'elle avait prise pour Oakley, debout, tenant deux pistolets dans ses mains. Belle comme sa fille, mais avec une large balafre sur le visage, et avec le poids des années en plus. Son adversaire commença à tirer mais Ravness tendit aussitôt ses mains devant elle, faisant apparaître une barrière translucide qui arrêta les tirs. Elle avança alors que son adversaire continuait de tirer, fragilisant de plus en plus la barrière. Les mètres qui les séparaient diminuèrent et... Elena Curtis – si elle se souvenait bien de son nom – ne fuyait toujours pas, tout comme les autres mères n'avaient pas fui juste avant d'être exécutées.
La barrière disparut, Ravness attrapa la militaire par le col, la souleva et la frappa contre le sol avant de lui asséner un violent direct qui l'assomma.

Elle devait lui parler... Ses yeux cherchèrent le château au sommet de la ville. Il lui restait du chemin et sans doute peu de temps avant que alliés, tout autant ses ennemis, n'atteignent la place du fort.

more_horiz
Des détonations retentirent. Nombreuses. Puissantes. Septimus serra les dents alors que le mercenaire et lui regardaient dans la direction d’où elles provenaient. Bien plus loin dans la vie. Bien plus haut aussi. Et absolument pas dans la direction vers laquelle Natsu était en train de les emmener quelques minutes plus tôt.

-Qu’est-ce qui s’passe ?

-Primus, répondit-il en serrant les dents.

Elle avait eu raison de l’accuser de n’avoir rien faire pour Sherwood. Le jeune homme se blâmait pour ça suffisamment souvent pour ne pas l’oublier jusqu’à sa mort. Mais contrairement à elle, il n’était pas fort. Il n’était pas un génie de la guerre capable de diriger des troupes. Contrairement à elle, il n’était pas en train de mettre des femmes en danger en se battant en plein milieu des rues avec un tireur.


-Faut qu’on s’grouille, dit-il précipitamment.

L’instant d’après, le maître de la keyblade se retrouva tête à l’envers sur l’épaule de son ancien camarade, avec vue imprenable sur ses fesses, et les rues en contrebas. Sa nouvelle monture sautait aisément les rues, et atteignait en un éclair le bord des toits. S’ils ne parvenaient pas à rejoindre Raiponce, c’est qu’elle se déplaçait plus vite que la lumière.


-Tu sais c’est pas très confortable, hurla-t-il pour couvrir le bruit du vent.

Après avoir rejoint la consule, leur trio devrait-il partir à la recherche de Roxas et cette idiote de générale ? Ou avaient-ils plus de chances de s’infiltrer discrètement ensemble, pour attaquer au plus vite, et au plus près le flutiste ? Certes, Natsu était loin d’être un modèle en terme de furtivité. Mais son précédent échec, et l’enjeu colossale actuelle pourrait le réfréner dans sa conduite téméraire. Il l’espérait en tout cas.


-On est presque arrivé !

-Quand on l’aura, on ira directement à Hans ! On le surprend et tu lui fais la tête au carré !

-J’m’enflamme ! Cria-t-il.
more_horiz
Elle hochait la tête avec conviction à chaque proposition, à chaque virgule, cinq-six fois de suite, sans trop savoir finalement à quoi elle disait oui.
Oui, c’était cela, elle n’était consule de rien. Là où les autres –peut-être pas tous mais les plus reconnus– brillaient dans une forme d’art bien précise, créaient de grande chose, elle ne faisait que s’intéresser à tout. Et elle le faisait avec beaucoup de passion mais cela restait le plus souvent de l’amateurisme. Et pour l’instant, c’était tout ce dont elle se sentait capable.

Elle regardait l’arme précédemment utilisée par Roxas comme moyen de transport. Elle n’avait pas eu l’occasion d’en voir une pareille avant ce jour dans sa jeune vie. C’était une forme de magie rare, et il en avait manifestement été désigné comme élu. A n’en pas douter, sa vie devait être tout à fait extraordinaire. Et malgré tout, il se comportait devant elle de façon juvénile, ostentatoire, mais amusante.

Elle regarda tout autour d’eux. D’ici, on aurait pu croire que tout était normal, Mais si elle levait les yeux vers le château au sommet de la montagne, elle pouvait apercevoir toutes les femmes regroupées dans les rues.

-Ce serait pratique si ton astuce pouvait nous mener là-haut, directement où nous …


Elle fut interrompue par quelques détonations lointaines, rien de bien violent à ses oreilles, mais il ne lui était désormais plus difficile de reconnaître le bruit d’une arme à feu. Et à n’en pas douter, c’en était une.
Instinctivement, elle se recroquevilla une seconde, prête à se mettre les mains sur la tête. Puis, réfléchissant l’instant d’après, elle se surprit à penser qu’il était étonnant de n’entendre aucun cri d’horreur ou d’effroi,  même en ces circonstances. En imaginant que l’une de ces mères avait été prise pour cible par un ennemi, ne serait-elle pas capable de prendre fuite pour sa propre survie ? Ne pourrait-elle pas vaincre cet état contrôlé grâce à une adrénaline nourrie par l’instinct de survie ?

Resterait-elle devant le canon s’il était pointé sur elle ?

Une sensation glaciale lui traversa le dos et la nuque, imaginant sa pauvre mère, déjà abandonnée par le passé, incapable de bouger, restant de marbre devant le fusil qui la prend en joue.

Quelle ne fut pas sa surprise en se retournant de trouver deux nouveaux arrivants qui les avaient quittés quelques minutes plus tôt dans le vaisseau.

-Ah ! Vous êtes là ? Qu’est-ce qui se passe ? Vous croyez que… ?


Elle montrait du doigt le sommet de la ville. Les détonations venaient en tout cas de plus haute altitude.

-Il manque quelqu’un, non ? Il lui est peut-être arrivé quelque chose.


Elle revoyait ce général de la lumière, cette femme forte qui avait pris les devants dès le départ. Il était impensable de la voir vaincue si rapidement. Pourtant… Il  aurait été intolérable pour Raiponce de négliger quelqu’un.

-On continue par les toits ?
more_horiz
Ah ouais... J'pensais comprendre. Moi une mère j'en avais pas mais les autres oui. Du coup, ils devaient pas avoir trop le moral. Enfin... J'imaginais simplement. J'en savais rien finalement si tout le monde avait encore sa mère ici. Mais dans ce cas, pourquoi ils seraient ici hein ? J'rigolais déjà à l'idée de voir la mère de Ravness. Si ça se trouve sa mère était encore plus casse burnes et elle se ferait engueuler devant nous. Si ça se passait... J'serais obligé de me foutre de sa gueule !

Et puis... y'a Natsu et machin qui se sont pointés. Ça me faisait quand même chier. Natsu était quand même un pote mais... Retarder une consule, c'est possible. Retarder n'importe qui c'est possible. Retarder Natsu qui est prêt à en découdre ? Haha... Impossible. Du coup, la confrontation et donc les super retrouvailles avec le Général balai dans le cul étaient proches. Si seulement j'avais su qu'elle se pointait...

Notre objectif semblait encore loin, mais Raiponce proposa de passer par les toits. Natsu et bidule nous avaient rejoints de la même façon, c'était peut-être pas une mauvaise idée. Mais... est-ce qu'elle allait y arriver ? Ok, elle avait ses bat-cheveux mais en dehors de ça elle semblait pas aussi agile que pouvait l'être Natsu. Puis si les toits étaient pourris, il allait falloir faire gaffe à où on mettait les pieds.


Ouais il manque l'autre. La connaissant, elle est déjà au château. Va savoir, c'est peut-être elle les coups de feu. Pour ce qui est des toits... moi j'veux bien mais... regarde Natsu... regarde... toi... Y'a une p'tite différence quand même non ?

J'essayais d'être le moins vexant possible, que je le veuille on non, aujourd'hui on formait une équipe. C'était pas le moment de commencer à me poser comme le connard du groupe.

Vous êtes sûrs d'y arriver ? Et quand bien même... Si on se fait attaquer sur le chemin ou même à l'arrivée... Vous serez claqués. Stratégiquement c'est pas l'bon plan. A la limite...

J'ai ré-invoqué mon planeur, du premier coup cette fois-ci j'faisais pas l'con.

Du premier coup ! souriai-je. A la limite, si vous me faites assez confiance, on peut monter là dessus. Tu t'accroches avec tes cheveux du futur, je te tiens, et les autres tiennent tes cheveux et le planeur comme ça personne se casse la gueule. Faut... Faut juste espérer que le mec qui tire là bas n'a pas de lance roquette, sinon ça va être un peu chaud, que j'dis en montant sur mon planeur.

Finalement... Fallait s'rendre à l'évidence j'allais rien retarder du tout. Alors... quitte à quand même devoir faire le truc autant le faire bien, de façon efficace et rapidement. Qu'ils me suivent ou non, j'irai là haut en planeur. P'tête même que je finirais le taff avant qu'ils arrivent si j'm'y mettais sérieusement.
more_horiz
Elle ne cessa de courir un seul instant, pas même pour réfléchir au chemin le plus rapide, empruntant toujours celui qui semblait monter vers les hauteurs de la ville, se trompant parfois, arrivant devant une impasse ou un virage la dirigeant vers le bord de mer. Bien sûr, elle avait le sentiment d'avancer mais elle ne pouvait plus ignorer sa fatigue. Chaque fois qu'elle échouait à échapper à ses poursuivantes, elle en était réduite à les assommer, les éloigner, parfois même à casser une jambe aux plus entraînées, à celles qui savaient se battre, à l'instar d'Elena Curtis. Et quelque endurante et courageuse fût-elle, la générale sentait chaque inspiration bruyante brûler ses poumons, supportait de plus en plus difficilement le poids de son armure et par-dessus tout, les deux balles qu'elle avait reçues dans la jambe droite lui faisaient vivre un enfer. C'est son entrainement mental et physique que d'aucuns aurait juré exceptionnel, qui lui permettait de tenir, de courir malgré tout. Mais elle atteignait sa limite.

Cavalant dans une ruelle en montée, perdant peu à peu l'équilibre, la générale réussit à entendre la course d'une dizaine d'autres mères plus bas... et des hauteurs de la ville. Ravness se savait condamnée à être encerclée dans une vingtaine de secondes, sans avoir de réelles possibilités pour conclure un combat aussi difficile en peu de temps. Sa tête bouillonnant, elle ne réfléchit pas davantage, s'arrêta de courir et saisit la poignée d'une porte, n'importe laquelle, qu'elle tenta d'ouvrir. Fermé. Elle essaya la suivante, et celle d'après aussi. Mais tous les citadins s'étaient reclus ou avaient fui la ville, barricadant leur maison, bien sûr.
Prise par le temps, pouvant déjà deviner l'ombre de certaines mères en approche, elle força la troisième porte en tournant violemment sa poignée et entra avant de claquer la porte derrière elle et de s'appuyer de tout son corps contre celle-ci pour donner l'illusion à des femmes abruties par le joueur de pipeau, que Ravness avait continué sa course. Il y avait des détails qui ne tromperaient pas, bien sûr, nombreux témoins de son effraction. Tout ce qu'elle pouvait faire, fermant les yeux avec vigueur, c'était que nul n'y ferait attention.

Elle entendit la course des mères vers les hauteurs de la ville, à travers la porte... Elle devait rester silencieuse. Les femmes qui descendaient et montaient pour elle se croiseraient et comprendraient sans doute sa disparition, s'il leur était encore possible de vraiment réfléchir.


« Ne bouge pas ! » murmura une voix devant elle. Ravness ouvrit les yeux, releva le menton prudemment et aperçut, dans l'obscurité, un homme la menaçant d'une arbalète. « Qu'est-ce que tu f... »

La guerrière n'attendit pas un instant de plus. Elle fit une roulade vers l'avant, jusqu'à l'homme qui la menaçait. Elle entendit le son de la porte qui s'ouvrait, à présent qu'elle n'était plus retenue par la moindre serrure, ainsi que celui plus sec d'une arbalète décochant un carreau. Ce dernier siffla au-dessus d'elle. Ravness se releva devant son vis-à-vis, le renversa d'un coup d'épaule dans l'abdomen et s'agenouilla au sol en plaquant un de ses genoux sur la poitrine. Son épée apparut à sa main et s'approcha de la gorge de son otage.

L'homme était à présent terrifié, ses doigts tremblants avaient relâché son emprise sur son arbalète et ses mains levées suppliaient pour sa voix.


« Pardon. » chuchota-t-elle, un air neutre au visage. Son épée disparut et elle se laissa tomber sur les fesses à côté du citadin. « Mauvaise journée. »

Il ne répondit rien, se rua vers la porte qu'elle venait de quitter et tout comme elle juste avant, il la maintint fermée de son poids. « Elles... vont vous chercher ici ? »

« ... » Ravness ne répondit que d'un soupir, laissa tomber sa tête sur ses épaules. Être assise, même sur du plancher, lui faisait du bien et... ne plus devoir courir, par-dessus tout.  « Je ne pense pas. »

« Vous êtes d'un autre monde ? Vous venez aider ? »

« Oui. Je fais partie d'un groupe. »

« Vous devez aller... »

« Vous avez un fils, une fille ? » demanda subitement Ravness en redressant la tête, soudainement plus alerte. « Une mère ? »

« Ma mère est décédée et... je vis seul. »

La jeune femme hocha la tête, un peu rassurée. Elle ne voulait faire de promesse à personne, pas après de telles épreuves. « Je dois aller au chateau, oui. Et je suis de la lumière. Je suis la Générale Primus. »

Et toute générale qu'elle était, elle renonçait petit à petit à son anonymat. Son nom ne défrayait pas la chronique mais à mesure qu'elle se faisait des ennemis ici et là, elle s'éloignait de cette capitaine venue de la cité des rêves n'ayant rien de très extraordinaire, sinon son tempérament. Elle essuya son front, son nez et son cou d'un pan de sa cape. Le sang apparaissant sur celle-ci lui rappela qu'elle avait été touchée au niveau de la gorge, justement, et que ça saignait plus qu'ailleurs.

« Lucas. » C'était un quarantenaire assez maigre, dégarni. « Vous avez essayé de passer par les toits ? »

Elle s'interrompit dans sa toilette pour faire un non de la tête. « Mais c'est un mont. Je suis incapable  de faire de tels bonds... »

« Les guerriers de la lumière ne sont-ils pas ?... » L'homme cessa son murmure, se rendant peut-être compte que sa question n'était pas très utile.

« Je sais faire d'autres choses. » avoua-t-elle péniblement avant de tendre sa jambe droite devant elle. « Vous avez des bandages ? De l'alcool ? » Il fit un non effrayé de la tête. « Des draps de lit propres, voire une chemise ?» L'homme s'en alla bien vite. À son retour, elle était déjà occupée à un travail bien pénible : retirer les balles figées dans sa jambe, ayant traversé sa chair, avec ses seuls doigts. Les saignements reprirent de plus belle mais déchirant les tissus que Lucas lui avait apportés, elle  se fit un garrot solidement serré au-dessus de la plaie et se fit un bandage d'infortune.

« Je vais y retourner dans cinq minutes. » dit-elle tout en restant assise, profitant de cette pause, après qu'elle eut fini de traiter sa blessure. « Les personnes avec qui je fais cette mission ne m'attendront sans doute pas. Merci pour votre aide. »

« J'y pensais. Vous pourriez passer par les égouts, non ? »

« Je ne dois plus être très loin. »

« Mais là-haut c'est encore pire, il y a des milliers de femmes entassées sur la place. Vous pourriez passer en-dessous, vous retrouver directement dans le château. »

« Et où y a-t-il un accès aux égouts ? »

« Dans mon sous-sol, j'ai une porte condamnée directement liée au tunnel souterrain. »

« Montrez-moi ça. »

Elle se releva difficilement, jaugea un peu sa forme. Sans doute était-elle de nouveau capable de courir, elle avait récupéré son souffle et sa jambe ne lui ferait pas défaut avant un long moment. Elle suivit Lucas jusqu'à son sous-sol, devant la porte dont les rebords avaient été cimentés avec le reste du mur. Elle soupira...

« C'est assez grand pour que j'y marche, et ça me mènera jusqu'à l'entrée du chateau ? »

« Oui, j'en suis sûr. »

« Ok... »

Elle fit apparaître son bouclier, arrachant un cri de surprise et de douleur à son hôte, fâcheusement ébloui par la lumière que produisait son arrivée sur terre. Et comme  un bélier, elle le frappa contre la porte. Elle n'espérait pas passer à travers le ciment. La porte en elle-même n'avait pas été cimentée avec le mur, seulement les rebords. Aussi pouvait-elle franchement croire possible le fait de briser la partie intacte. Il lui fallut quatre coups avant de commencer à percer un large trou dans la paroi, là où le commandant Lockheart y serait arrivée en un seul. Une minute plus tard, la brèche était suffisamment grande pour qu'elle s'y glisse.
La générale s'approcha donc pour se faufiler et fut arrêtée par l'odeur.
« C'est affreux. » Elle décida de passer outre, enleva sa cape grise pour la mettre en boule sous son bras et passa la porte et se retrouva directement les bottes dans un liquide affreux, dans une mare de crottins, d'urine et de déchets organiques, vaguement portés par le cours de l'eau. Le tout atteignait ses mollets. Elle avança vers l'amont, fronçant les sourcils, respirant la bouche, faisant tout son possible pour ne pas se rendre compte de sa situation...
more_horiz
Le plan de Roxas fut adopté à l’unanimité même si la figure de Natsu passa au vert avant même que le hérisson blond ait lancé le véhicule. Afin d’éviter tout désagrément de voir un petit mercenaire chuté sur des mères hypnotisées, Septimus commença à nouer les cheveux de Raiponse – qui se tenait à la taille de leur chauffeur – autour du coup de son ancien camarade. Cette fois, le chien aurait une laisse.

-Vaut peut-être mieux que j’marche non ? Ca me semble être une meilleure idée.

-Mais non. Roxas nous permettra d’y aller plus rapidement. Et on veille sur tout, t’en fais pas, dit-il avec le sourire. Essaie juste de ne pas vomir sur ses cheveux.

L’étudiant posa sa main gauche sur l’épaule du mercenaire et serra légèrement, en signe de compassion comme de confiance. Leur groupe était avec la personne la plus forte de l’univers. Qu’est-ce qu’ils risquaient ? Surtout qu’en survolant toute la ville, personne ne pourrait les atteindre. Les tirs de l’arme à feu s’était tu depuis un moment maintenant, et il n’imaginait pas que leur dictatrice en chef ait succombé face à ses ennemis – ou il se trompait vraiment du tout au tout sur cette naine.

-Tu peux décoller. On est prêt.

Son planeur moto bicolore s’éleva lentement dans les airs. Le jeune homme attrapa la corde-cheveux, un peu plus haut que le nœud attachant Natsu – on était jamais assez prudent avec le vomi – et il sentit ses pieds quitter le petit toit en tuile. Lorsque le guerrier de la lumière eut assez de place pour manœuvrer sans que le duo pendu ne se prenne des maisons en pleine poire, il lança l’engin vers le château.

-Sans vouloir te commander, tu pourrais accélérer ? J’crois qu’ils ne sont pas content de ce qu’on fait en bas !

Des mères tentaient de nous attraper en sautant aussi haut qu’elles le pouvaient. D’autres tendaient juste les bras en l’air, dans l’espoir qu’un des sauveurs tombent. Enfin, il en restait qui ne bougeaient pas, ne faisant que fixé ce drôle de quatuor. Cependant rien de tout ça n’était effrayant. Ce qui l’était, c’était les gardes qui se frayaient un chemin vers eux, tirant des carreaux d’arbalètes, et s’apprêtant à leur jeter dessus tout ce qui leur passait sous la main. Lance, hache, pot de fleur.

-J’vais vomir, geignit le mercenaire ficelé.
more_horiz
Elle n'avait pas l'habitude de voler. Enfin, pas dans ces conditions. Les voyages en vaisseau représentaient déjà une merveille en soi. Mais en cet instant, elle sentait le vent frais et marin leur faire obstacle, refroidir nez, joues et oreilles, vivifiant son esprit. Il était presque difficile de respirer tant la chose était saisissante, comme lorsque la peur ou la douleur vous coupe dans votre respiration et qu'il devient impossible d'avaler. Elle regardait le soleil sans mettre main devant oeil, elle le regardait d'égal à égal car ils étaient hauts dans le ciel. Elle ne faisait pas attention aux rues et aux sols, constellés de femmes déchaînées, ni aux deux hommes suspendus à sa chevelure torsadée.

Après quelques instants de plénitude, elle prêta à nouveau attention à la réalité qui les attendait. Alors que c'était inutile et que ça allait de soi, elle indiqua la place qui faisait face au château. Il lui fallut se raviser l'instant d'après, cette place était elle aussi occupée par une foule immense. Les visages semblèrent comme un seul homme se tourner vers la cible mouvante qu'ils étaient devenus.

Elle ne put cacher l'effroi et la peur que cela avait créé en elle, posant sa main sur sa bouche pour retenir un cri. Elles étaient toutes contre eux. Ils étaient si peu en comparaison et même s'ils parvenaient à échapper au plus gros à cet instant, ils parviendraient certainement à les retrouver à un moment ou à un autre.

Ils dépassèrent la place et se rapprochèrent du château. Roxas les guida sur le côté. La jeune femme cherchait partout un point d'atterrissage à peu près sûr où ils ne risquaient pas de rencontrer trop de monde. Et soudain, une chose fendit l'air créant un sifflement inquiétant. Raiponce se retourna dans le sens où la chose allait pour l'identifier.

-Ils nous attaquent !


Elle distingua à cent mètres de là une catapulte installée sur des remparts. Ils avaient raté la cible d'assez bonne distance, mais ils ne referaient sans doute pas la même erreur. Et accroché à ses cheveux, elle entendit l'un des deux hommes grogner.

-Il faut que tu nous poses, et VITE !


Était-ce l'adrénaline ou le stress ? Une seconde plus tard, elle indiqua à Roxas, avec sans doute plus de fermeté qu'elle n'aurait voulu, un endroit qui leur permettrait de pénétrer dans le château.

-Un balcon, regarde ! Je suis sûre que tu peux nous débarquer là !


Le planeur était maniable certes, mais allait-il parvenir à s'approcher suffisamment sans risquer d'endommager définitivement l’engin ? Sans attendre, il approcha le groupe du balcon de pierre où il y aurait à peine de quoi tenir à trois.

Le Mercenaire s'engagea en premier, se jetant avec force et agilité sur le balcon. Ce fut en vérité avec plus de force que d'agilité qu'il brisa les portes vitrées qui les séparaient de l'intérieur. Puis, sous les yeux de ses compagnons, il disparut dans la pièce pour vérifier qu'il n'y avait rien de dangereux à ce point d'infraction.

L'autre consul le rejoignit bientôt, dépendant lui aussi de la chevelure magique.  Elle défit ensuite le nœud qu'elle avait fait sur sa chevelure et qui l'accrochait au planeur, hésita quelques instants estimant la distance qui la séparait de la balustrade et sauta dans le vide. Le choc fut dur mais elle fut rapidement aidée par la main secourable que lui tendait Septimus. Elle put ainsi se hisser de l'autre côté et jeter un coup d’œil dans la pièce où venait de se faufiler le mercenaire.

Combien avaient-ils de temps avant qu'une foule de gardes et de mères n'arrivent ?
more_horiz
Bon j'venais de larguer tout le monde, c'était cool. On avait dû gagner du temps, p'tête même qu'on était plus proche de l'objectif que Ravness ne l'était. Alors, t'aurais pu me dire « Ouais mec, va la chercher c'est quand même mieux » mais non. Que dalle ! L'exercice allait p'tête pouvoir lui faire perdre un peu de poids à c'te grosse connasse, ça lui ferait pas de mal.

Putain c'était quand même dingue. Les groupes faisaient la paix entre eux pour régler ce problème, mais y'avait toujours des problèmes DANS les groupes. Tu vois c'que j'veux dire ? J'me demandais si c'était pareil chez les autres, ou si on avait l'exclu. 'fin bon, quitte à faire semblant de faire quelque chose, j'me suis éloigné du balcon et j'suis parti en direction des remparts. J'ai volé jusqu'à être au-dessus, j'ai désactivé le planeur et j'suis tombé sur mes jambes.

Devant moi, plusieurs catapultes dressées tout du long du rampart. Ça, et toute la main d'oeuvre qui allait avec forcément. La question étant : est-ce que je vais niquer des mères ? Non, non c'était une vraie question. Est-ce que j'allais les tabasser alors qu'elles étaient juste sous l'effet d'un charme ou j'sais pas quoi ? Bah non, j'étais pas non plus un monstre.

Alors j'ai sauté au-dessus de la première catapulte, j'ai balancé un sort de feu et j'ai fait ça sur tout le long du rempart. C'qu'était chiant c'était les mamans qu'étaient en mode zombie. Genre, elles s'amassaient à mon point de chute et dès que j'étais à portée c'était festival. Elles me tiraient les fringues, elles me frappaient, me griffaient... C'était pas le truc le plus fun que j'aie eu à faire. Et pourtant... j'veux dire, y'en a plein qui auraient tué pour être à ma place.

Situation. T'es entouré à chaque fois d'une quinzaine voire d'une vingtaine de nanas, et dès que tu t'approches elles commencent à vouloir te foutre à poil. Non, j'pense que y'en aurai un qui aurait trouvé ça extra. Après, fallait aimer le délire des coups et des griffures qu'étaient vendues avec mais bon. Le pire c'est que y'en avait des bien conservées, des vraiment pas dégueulasses.

Mais bon ! La mission ! Bon bah j'venais de m'taper la rangée de catapultes, je jetai un œil en arrière... Ouais j'savais pas quoi faire de plus. A nouveau j'pouvais essayer de trouver Ravness, mais à quoi bon ? Non, j'étais seul sur le rempart. Enfin, seul avec les mamans quoi. J'ai regardé en contrebas, en direction du château. La cour était pas non plus très attirante. Y'avait une masse qui s'était aglutinée contre le mur en bas. Ils semblaient m'attendre. Comme une promesse de mort rapide en cas de chute. J'ai préféré sauter et m'aggripper à une grande tige portant un étendard.

On était là pour quoi ? Pour casser une gueule. Et là y'avait trois groupes actuellement. Ravness d'un côté, moi ici, et Raiponce, Natsu et Cervantes de l'autre. Franchement, ça me servait à que dalle d'aller les rejoindre si ce n'est à ralentir encore plus la mission. Ouais non, fallait que j'aille directement voir l'autre casse-couilles ça serait plus simple.
more_horiz
« Miséricorde… »

Son pied était comme entravé par un long cordon qu’elle ne pouvait distinguer à travers l’amas putride dans lequel elle était empêtrée… D’un coup de talon en arrière, elle essaya de s’en débarrasser mais rien n’y fit… et la dernière chose qu’elle désirait, c’était d’éclabousser son visage d’excréments en faisant des mouvements trop brusques, trop énervés. Malheureusement, énervée, elle l’était, seule dans des égoûts qui devaient la conduire au château. Chaque seconde passée dans ce bourbier augmentait sa frustration au-delà de l’acceptable. Elle savait d’ores-et-déjà que son humeur n’allait pas même ressembler à la sienne lors des mauvais jours, toute la semaine à venir. Et il y aurait du sang… Cette énergie, elle allait en faire quelque chose. Garder pour la lumière le chapeau du magicien, étriper Kefka ou massacrer Hans… Il n’y avait que des choix.

Elle continua d’avancer, nullement retenue par le cordon autour de sa botte, seulement gênée, seulement dégoûtée. Si respirer par la bouche fut une solution les dix premières secondes, voilà que les dix dernières minutes lui avaient fait découvrir jusqu’au goût de ces relents, qu’elle avait l’impression de longuement mâcher.

Quel déplorable progrès. Où était cette jeune garde, encore commandante, qui ne pouvait supporter la saleté, les mauvaises odeurs, le contact avec autrui, quelques années plus tôt ? Morte lors de la guerre de Sherwood, qui n’avait comme mérite que de l’avoir endurcie à tout cela. Voilà la plus belle réussite de sa vie de garde de la lumière. Elle avait passé onze de ses vingt-sept printemps une arme à la main pour être capable de marcher dans du purin.

Sa tête bouillait… La moindre chose qu’elle portait la gênait à un point où, si elle s’était laissée emporter par ses émotions, elle aurait sans doute tout jeter dans les égoûts avant de le regretter aussitôt. Son cuir chevelu la démangeait, ses blessures la brûlaient et finalement, la chaleur qu’elle ressentait d’être ainsi fagotée la faisait transpirer. Elle fut tentée plus d’une fois de sortir par  un accès plus tôt que prévu mais savait qu’elle devait continuer jusqu’au bout. Et comment savoir jusqu’où aller précisément ? Elle visait le château qui était au sommet de ce mont, si bien qu’elle ne pouvait que monter.

Et à force d’exercice, elle arriva finalement à son but. Ou plus ou moins. Dans ce tunnel sombre, elle aperçut un accès à une trappe, en haut d’une échelle… mais le chemin continuait encore, seulement obstrué par d’épais barreaux séparant sans doute les égoûts des donjons de ceux de la ville. Inutile de forcer les barreaux. Peut-être en était-elle capable mais le bruit produit par une telle tentative réduirait à néant ces quinze minutes de malheurs malodorants, et sans compter sa fatigue, elle refusait de passer une minute supplémentaire dans cet endroit.

Elle commença à gravir l’échelle, agitant ses pieds en-dessous d’elle pour se débarrasser de la boue, des liquides et de toute la misère produite par l’homme, qu’elle avait bien pu accumuler sur ses chaussures. Elle vit ce cordon, en vérité un long tissu déchiré, imbibé de matières fécales, se détacher de sa cheville et ne put arrêter un haut-le-coeur.
Prudente, elle ouvrit délicatement la trappe, à peine assez pour distinguer une aube de la surface. Il y avait des pieds, des dizaines de pieds. Des bottillons, des ballerines, des sabots, voire quelques chaussons, pantoufles, pieds nus. Ces pieds se dirigeaient pour la plupart vers le même endroit.

La générale ne pouvait se risquer à sortir ainsi de sa cachette. Les ennemies étaient en surnombre, leurs renforts infinis. Le combat n’était plus envisageable. Lucas avait raison en parlant de milliers de femmes dans les alentours du chateau, tout comme il disait vrai sur les chances de la jeune femme de réussir son entreprise par une voie commune.
Mais comme elle lui avait sous-entendu, la rapidité et l’agilité n’étaient pas véritablement des atouts qu’elle possédait. Tout comme la discrétion. Mais c’était sur cette dernière qu’elle allait devoir miser. Elle se concentra sur une paire de savates titubant légèrement dans la foule. Hans contrôlait leur esprit à toutes. À la moitié de la population de la galaxie… Son pouvoir psychique était sans commune mesure supérieur, et de loin, à celui qu’elle détenait. Mais il était aussi dispersé. C’était une occasion pour elle de mesurer la puissance de Hans. Si vraiment il avait pris possession de son esprit pour la forcer à voler le chapeau de Maître Yen Sid, s’il était réellement le seul maître à bord de tous ces esprits et si finalement rien ne pouvait interférer dans cette domination qu’il exerçait sur ces femmes, alors elle devait bien admettre qu’il était vain de se battre.

Avant d’agir, elle saisit sa cape grise qu’elle tenait sous le bras, l’enroula autour de sa taille et s’attacha à l’échelle. De ses pouvoirs, elle construit un chemin, un lien entre son cerveau et celui de sa cible aux chaussures noires. Elle ferma les yeux et dans un état de concentration extrême, projeta son esprit dans le sien. Il n’y eut, pendant quelques secondes, plus de sens, d’odeur désagréable, de sensations… seulement cet état douloureux, l’impression d’être une boule d’énergie compressée qui se heurte à un mur. Elle força contre la présence de Hans, chercha des failles dans ce mur, des endroits où l’esprit de Hans ne s’était pas totalement immiscé, des brèches où s’infiltrer. Et elle trouva. Elle pouvait sentir l’esprit de Hans proche du sien, sans doute ne l’avait-il pas repérée… peut-être la prenait-il pour une mère tentant de reprendre le contrôle. Mais elle était à présent dans le corps de cette femme dans la cour, entourée de milliers d’autres. Ravness n’avait pas le temps de traîner en détails. Elle observa les environs, vit la trappe menant aux égouts, et une dizaine de mètres plus loin, les grandes portes menant au château, gardées par deux femmes armées ou du moins… menaçantes. L’une d’elles tenait une lance, tandis que l’autre faisait ses quatre mètres. Général Primus la reconnut immédiatement ou du moins, reconnut sa race. Elle était un géant, de la même acabit qu’Ulthane.

Des centaines de mères parmi la foule semblaient s’éloigner de cette porte et se diriger vers les remparts. Elle aperçut un feu circuler sur le chemin de ronde, et de nombreuses catapultes détruites par les flammes. Ce devait être l’oeuvre de Natsu. Ce dernier avait peut-être trouvé le moyen de distraire l’attention des mères des grandes portes, pour permettre l’accès au château.
Mais non. Ou peut-être, mais ce ne fut pas le mercenaire qu’elle vit. Accroché à un mat au-dessus d’une des tours de guet, se tenait Roxas.

Qu’importe. La générale interrompit son contrôle psychique et revint dans son corps, à moitié suspendu à l’échelle, difficilement retenu par le noeud qu’elle avait fait. Elle ne pouvait prendre plus de temps… si Roxas était là, les autres allaient arriver. Si le combat commençait, elle devait être présente.

La générale rouvrit la trappe légèrement d’une main tandis que de l’autre, elle défit le noeud. Saisissant sa cape, elle la brandit devant elle et se concentra une nouvelle fois. Le tissu gris changea de couleur pour devenir blanc, pour être comme un ciel animé. La brume couvrit chaque pan de la cape en quelques secondes. Et au-dessus de la trappe, depuis le ciel de ce monde, une brume commença à tomber lourdement.
Non, ce n’était pas assez. C’était Hans qui contrôlait ces femmes, pas un esprit à ce point demeuré. Une brume n’était pas assez gênante.
Alors en lieu et en place d’une brume, sur sa cape, le tissu devint blanc mais l’on pouvait distinguer la course frénétique du vent entraînant dans son sillage une neige lourde. Au-dessus de la trappe, en quelques secondes, une tempête de neige fit son apparition, frappant le château. À sa grande satisfaction, même ouvrir la trappe devint compliquée, et elle regretta seulement de ne pas avoir invoqué le déluge pour nettoyer ses habits de cette crasse épouvantable. Mais elle sortit.  D’un geste, elle se vêtit de sa cape jadis grise mais à présent, reflet du ciel, la camouflant impeccablement des nombreuses mères. Hans pouvait voir à travers elle, rien ne devait lui permettre de la distinguer à travers une tempête.
La générale vit les portes une fois arrivée à quelques mètres d’elles, toujours défendues par ces deux femmes qui ne l’avaient pas encore vue. Sans attendre, elle se précipita sur la plus petite portant une lance, la saisit par les plaques de son armure et l’écrasa de sa force et de son poids contre la porte avant de l’en dégager et de la laisser tomber à terre.

Elle se retourna prestement vers la géante et vit non pas le visage décidé ou hagard de cette dernière, seulement une énorme botte.

La capitaine des gardes réussit seulement à arrêter le pied de ses mains, dut mettre un genou à terre pour ne pas ployer, et tenta de résister du mieux qu’elle le put à cette force surhumaine. Voilà un aperçu de la force d’Ulthane. Mais forte, elle l’était aussi, davantage encore. Elle pouvait faire plus, plus longtemps. Elle poussa alors sur ses propres pieds, tendit ses bras et fit basculer la géante. Seulement, elle aperçut avec stupeur que cette dernière était aveugle. Elle ne perdit pas de temps, s’approcha du visage aussi gros qu’une baignoire de son adversaire et lui flanqua un coup de talon pour l’assommer.

Elle ouvrit les portes précipitamment, entra dans le chateau et regarda derrière elle. Devait-elle attendre Roxas ? L’avait-il vue passer ? Elle n’avait pas confiance en lui mais avait confiance en sa capacité à trouver une autre voie. Alors elle ferma la porte et de son pouvoir psychique, déplaça en quelques secondes assez de mobiliers dans le hall de ce chateau pour la condamner.

La générale se retourna. Elle n’était pas seule dans ce hall.
more_horiz
Présent au milieu du hall de ce château, réajustant la toque qu’il avait sur sa tête depuis des jours, le joueur de flûte attendait de voir arriver les sauveurs. Y avait-il un autre mot pour les désigner ? Nullement. Ne se prenaient-ils pas pour autre chose que cela, à agir de la sorte dans les rues de cette ville. Au moins, le Général de la Lumière avait fait honneur à la charge qu’il lui avait imposée.

Ils n’étaient rien, juste des pantins prompts à réagir à l’instant où leur petite vie était menacée ! Comme la dernière fois, les gêneurs arrivaient quand son plan allait aboutir.

À la différence que, en ce jour, il n’allait pas se laisser marcher sur les pieds de la sorte ! Hans n’était pas seul. Il n’y avait pas de sombre villageois animé par la rage, de fourche et torche afin d’occire le démon qu’il était. Non. Ils n’étaient que cinq pour combattre. Ce ne sera pas suffisant, pas aujourd’hui, et il allait vite le comprendre. Par ailleurs, c’était elle qui comprendrait l’erreur d’être venue seule pour l’affronter.


Vous voilà bien loin de votre monde protégé, Général Primus.

Hans souriant, un trait sadique barrant son visage à la vue de cette personne. Il l’avait déjà dominé et utiliser une fois dans cette vie. Il n’allait pas s’embêter et recommencer à l’instant.

Sauf qu’elle avait dû apprendre, comprendre et se préparer à savoir quoi faire quand leurs chemins se croiseraient de nouveau. Patience. Voilà tout de dont il avait besoin. Après trois jours à ne faire que cela, une minute de plus ou de moins n’était rien. De plus, il savait pertinemment ou se trouvait le reste de cette cabale insensée. Ils étaient chez lui, et non l’inverse.


Une idée reçue raconte que le fautif revient toujours sur les lieux de son crime, en voilà une étrange coïncidence. Car aujourd’hui, vous vous présentez une seconde fois devant moi. Sauf que vos mains sont vides, contrairement à il y a peu.

Il abaissait légèrement la tête, une courte révérence de sa main afin d’exposer le chapeau du magicien trônant sur sa tête. Oui, c’était elle-même qui avait apporté la pièce maîtresse de sa vengeance. Bien entendu, elle n’allait pas tarder à comprendre l’erreur de son acte.

D’une main habile, il sortait de sa cape l’instrument de sa passion, une simple flûte de pan. Aucune grâce dans sa finition, rien qu’une cordelette afin de maintenir les différents tuyaux sonores. Beauté sous les Cités Dorées, cela deviendra bientôt le symbole de la mort pour des milliers de mères qui finiront dans les eaux de cette île. L’idée lui plaisait à un plus haut point.


Rendez-vous utile une fois de plus, mon amie…

Cette fois-ci, ce ne serait pas aussi facile. Et pour cette raison, il faisait taire les autres notes pour donner à celle-ci toute la puissance qu’il désirait pour la faire sienne. Amenant l’instrument à ses lèvres, il pinçait légèrement celle-ci avant de jouer le plus bel air de cette flûte. Le silence de la pièce fut conquis par la mélodie, parcourant les pierres et sculpture de ce grand hall pour arriver aux oreilles du Général Primus.

Elle allait lutter, tenter de résister. Et pour autant, il ne cesserait de jouer tant que cette étincelle brillera dans ce regard.
more_horiz
Roxas était parti tout de suite après les avoir déposé. Qu’allait-il donc faire tout seul ? Il avait entendu des rumeurs sur sa très grande force, mais était-il prudent pour lui d’être seul en ce moment ? Devait-il l’accompagner ? Le grognement nauséeux de Natsu lui fit tourner la tête, et lorsque son regard revint sur l’extérieur, Septimus ne voyait plus le blond. A la place, une tempête de neige s’était soudainement levé. Il secoua la tête et, toujours la main sur le bras de l’artiste, il pénétra dans la chambre.

Comme tout bon château qui se respecte, les fournitures qui meublaient la chambre étaient luxueux, élégants et attaché au thème du soleil. Le jeune homme retrouvait le même motif sur les draps, sur les tapis et tapisseries. Vénéraient-ils le soleil comme un dieu ? C’était possible, après tous les Grecs le faisaient aussi. Ça ne l’empêchait pourtant pas de trouver ça bizarre.


-Sans Primus et Roxas on perd grandement de notre force de frappe. On va devoir utiliser la ruse.

-J’vais lui détruire sa flûte moi !

Les couleurs revenaient sur le visage du mercenaire. Malheureusement, comme le rapport d’hier leur avait appris, la force brute n’allait pas faire l’affaire face à Hans. Le maître de la keyblade jeta un coup d’oeil au corps chétif de Raiponce. Elle n’était clairement pas une combattante, comme la majorité des artistes ou apprentis d’ailleurs. Mais peut-être maîtrisait-elle la magie ?

-Bon, voilà ce que je vous propose. Natsu, dès que tu te sens suffisamment remis…

-J’vais bien !

-Oui bon. Essaie d’attirer l’attention des gardes. Regroupe les le plus loin possible de nous. Pendant ce temps, Raiponce et moi allons fouiller aussi discrètement que possible le château. Avec un peu de chance, on arrivera à surprendre Hans et l’arrêter avant qu’il ait la chance de nous contrôler.

-Ca marche !
Aboya son ancien camarade avant de partir.

-Il n’a décidément pas changé… Qu’est-ce que tu en penses ? Je ne connais pas ce château, et je suis loin d’être aussi impressionnant que les autres. Mais je pense que c’est notre meilleure option.
more_horiz
Elle hochait la tête d’un air entendu à chaque phrase que Septimus annonçait, convaincue qu’il avait l’habitude de mener de telles missions. Ce qui n’était évidemment pas son cas. Le garçon tout feu tout flamme, Natsu, s’en alla directement courir dans les couloirs, et bientôt un vacarme sans nom leur fit comprendre qu’il s’était mis à la tâche.

-La bonne nouvelle c’est que ton ami ne semble pas être une petite nature.


D’une certaine façon, elle essayait de le rassurer quant au sort de Natsu. Elle se tint les bras et se frotta les coudes, un peu gênée d’avoir à reconnaître qu’elle s’est portée volontaire sans avoir grand-chose à apporter à cette expédition.

-Je viens de ce monde, mais aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’ai vu que cette ville un jour. Alors tu penses bien que ce château…



Elle soupira pour se donner du courage.

-…m’est tout aussi inconnu que toi…!


Pourtant, elle reprit un air décidé instantanément. Elle avait choisi de venir ici, personne ne l’y avait obligée, il n’était donc pas question qu’elle abandonne toutes ces femmes et qu’elle ne donne pas le meilleur d’elle-même comme elle se l’était promis.

-On peut quand même suivre ton plan. Peut-être qu’on pourra les aider d’une façon ou d’une autre. Et si cet ennemi est trop fort pour être sensible à ma magie, au moins je pourrai soutenir les autres. Ou du moins, j’essaierai.


Elle savait pourtant que s’il la prenait pour cible, elle serait la première à tomber, peu armée pour ce type de combat.

Ils se mirent en marche, ouvrant la porte discrètement pour voir si la voie était libre. C’était un long couloir en arc, où plusieurs portes donnaient. Ce spectacle lui était étrangement familier, mais elle n’aurait su dire pourquoi. Ils marchèrent presque sur la pointe des pieds dans l’idée de ne pas être entendus ou d’entendre en premier.

A chaque porte, ils ouvrirent pour inspecter, mais rien ne semblait se cacher dans cette partie du château. Après tout, tant mieux, car ces grandes portes en bois grinçaient de la façon la plus bruyante possible. Ils arrivèrent enfin à un escalier, un grand escalier en pierre, lui aussi en arc qui laissaient une vue large sur la cage d’escalier. Elle pencha la tête et surprit un soldat du roi en pleine garde. Elle se retira aussi vite et se plaqua contre le mur. Elle mima avec ses mains mais sans réussir à faire comprendre le message à Septimus qui resta quelques instants dubitatif.

D’une voix presque imperceptible, elle finit par lui annoncer le problème.

-Il y a encore au moins un garde là. Qu’est-ce qu’on fait ?


Elle réfléchit encore quelques instants et eut une idée. Elle souffla quelques mots à son compagnon puis se concentra quelques instants, inspirant profondément.

En rouvrant les yeux, elle se sentait plus légère, beaucoup plus légère, comme une plume, ou peut-être plus légère que ça. N’importe quel mouvement lui semblait désormais possible. Elle voulut lever le bras, mais elle n’avait plus de bras, ni de jambes, il n’y avait plus que son coeur… et une petite boule de lumière qui voletait dans les airs.

Elle regarda Septimus qui semblait incrédule. Aussitôt, elle descendit la cage d’escalier et alla flotter devant les yeux du soldat, créant de jolies danses aériennes en guise de spectacle. Elle en profita même pour regarder dans le couloir adjacent pour voir si la voie était libre. Elle n’y vit personne d’autre.

Elle avança dans le couloir, et le garde la suivit. Il tenta de la toucher mais elle était trop petite et fugace pour se laisser prendra. Le garde se trouvait ainsi dos à Septimus, ce qui lui laissait tout le loisir de surprendre le garde de la manière qui lui plairait : en l’assommant ou… dieu sait quoi d’autre.
more_horiz
Il devait le reconnaître, inspecter des chambres luxueuses, des placards bien fournis et ce qui semblait être une salle de travail pour scribe – ou une très petite bibliothèque au vue de la taille de la demeure – n’était pas très palpitant. Cependant, à défaut de pouvoir assommer Hans comme en était capable Natsu ou Roxas, Septimus avait au moins l’impression de contribuer au sauvetage des mères. Plus ou moins.

Alors qu’il était perdu dans ses pensées, le jeune homme faillit rentrer dans la consule. Se reprenant, il la regarda agiter ses mains, sans comprendre ce qu’elle voulait lui dire. Il allait lui demander ce qu’il se passait lorsqu’elle lui en donna la réponse. Le mercenaire n’avait pas attiré tous les gardes avec lui. Ce qui était logique. Mais très embêtants pour eux. S’ils ne le neutralisaient pas vite et silencieusement, ils auraient de gros ennuis. Et il ne se voyait pas faire face à une armée entière, surtout soutenu par le flûtiste.


-Qu’est-ce qu’on fait ? Tu pourrais utiliser ta magie pour l’étourdir ?

Pour toute réponse, la jeune femme lui dit qu’une boule de lumière suffirait. Confus, l’étudiant fronça les sourcils. Ne se feraient-ils pas repérer rapidement ainsi ? Avant qu’il n’ait pu émettre la moindre objectif, Raiponce disparut devant ses yeux pour laisser place à cette fameuse boule. Il ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Ses yeux ressemblaient à deux billes prêtent à s’éjecter de sa figure. Il savait que la magie était impressionnante mais cela ? Ça dépassait largement les boules de feu et autres sorts offensifs qu’il avait appris. Il faudrait qu’il se renseigne là-dessus lorsqu’il aurait le temps. Ou plutôt, s’il en avait. Il n’était pas encore sortis des bois.

Le plan de l’artiste marcha à merveille. Comme lui, le garde laissa tomber sa garde et lui tourna le dos, fasciné par cette luciole, ce feu follet qui prenait vie et dansait dans les airs. Le maître de la keyblade s’avança à pas de loup – et fortement aidé par l’épais tapis qui couvrait les dalles de pierre – et faillit faire apparaître son arme. Il se retint à la dernière seconde. S’il frappait le garde, son casque, son armure toute entière ferait un raffut qui les mettrait en danger. À la place, il entoura la gorge de sa victime avec son bras. Et serra. Serra malgré les coups que lui donnaient le garde dans ses côtes sans défense. Serra malgré les lourdes bottes qui lui écrasaient les pieds et lui frappaient aux tibias. Après quelques minutes, le garde cessa de se débattre. En vie mais inconscient.

Le blond déposa délicatement le corps sur le tapis, puis il fit marche arrière. Il arracha les draps qu’il déchira en bandes. Les nouant les unes aux autres, il eut tôt fait de confectionner un baillon et une corde. Après avoir attaché leur ennemi provisoire, il traîna le corps jusqu’à un placard. Personne ne devrait trouver le corps de sitôt.


-On peut reprendre notre recherche, chuchota-t-il à la luciole.
more_horiz
« Une idée reçue raconte que le fautif revient toujours sur les lieux de son crime, en voilà une étrange coïncidence. Car aujourd’hui, vous vous présentez une seconde fois devant moi. Sauf que vos mains sont vides, contrairement à il y a peu. »

Elle siffla entre ses dents d’agacement, la main droite serrée sur son épée, tandis que la gauche effleurait sa garde, comme pour dissimuler sa prochaine intention. Contre un joueur de flutes, elle n’avait pas besoin d’un bouclier, pas même du plus puissant qui ait jamais existé. Malgré cette certitude, elle n’était pas sereine. Ecouter cet homme lui parler comme s’il la connaissait la dérangeait plus que tout le reste, son jeune âge, son teint… Elle comprenait ce qu’elle avait fait. À vrai dire, les provocations de Hans n’avaient servi à rien, s’il comptait la surprendre. Ces derniers jours, Ravness avait mesuré sa culpabilité. Ce n’était pas plus mal que les autres soient absents.

Enfin, il porta son biseau à ses lèvres. Elle s’élança, ignorant sa dernière trouvaille.
« Démon ! » cria-t-elle avec hargne. Elle progressa rapidement à travers le hall du château, foulant le tapis recouvrant le sol de ses pieds crottés. Laissant sa cape voler derrière elle, les deux mains tenant son pommeau, le regard rivé sur le corps frêle de son ennemi qu’elle trancherait de son deuxième coup. Les premières notes lui vinrent… si bizarrement. Malheureusement familière à cette sensation, elle eut l’impression de sentir son cerveau se contracter, se rétrécir. Le son venant de toutes part sauf du monde réel frappèrent son psychisme de grands coups sourds. Si son esprit plia sous les coups, tentant de garder le contrôle, son corps maintenait sa charge et ignorait ses sens malmenés. Elle courut en ligne droite, réduisant l’espace qu’il y avait entre eux deux.

Son plan initial, elle dut l’abandonner. Elle voyait de nombreux objets, des étendards, des sièges, qu’elle aurait pu projeter de sa télékinésie sur Hans pour le déconcentrer le temps de le pourfendre. Mais la moindre perte en concentration sur autre chose que sa survie et sa course signerait sans doute la fin de tout libre arbitre.
Les notes redoublèrent d’ardeur dans sa tête, compressant la moindre partie d’elle-même et de sa volonté dans un étau froid et immuable. Elle fit quelques mètres de plus en courant et brusquement s’arrêta, le buste penché en avant. La chaleur des égouts, la puanteur de la ville, ne signifiaient plus rien face à la fièvre subite, terrifiante, qu’elle combattait. Devoir faire tant d’efforts pour seulement rester consciente, pour seulement affronter la douleur. Elle fit quelques pas de plus, essayant de relever la tête vers Hans, jouant, imperturbable, du pipeau. Il était à huit mètres, peut-être même moins. Il suffisait d’ignorer la douleur et de se forcer. Mais aussi douce que douloureuse, alors que Ravness essayait encore d’avancer un peu, la musique devint comme l’air autour d’elle, comme l’eau autour des poissons… quelque chose d’autre, ou plutôt tout le reste.


« Démon… » répéta-t-elle, serrant les dents d’horreur et de douleur. Elle lança brusquement son épée dans la direction de Hans, la laissant tournoyer seule, motivée par une volonté déjà ancienne. Dans sa parfaite trajectoire, l’épée menaça bientôt Hans avant de s’arrêter, dans les airs. Le jeune homme revenu d’entre les morts continuait sa mélopée alors que l’épée, se mouvant comme un oiseau léger, revint dans les mains de la Générale Primus, droite et sévère, les épaules et le crane recouverts d’une fine couche de neige. Elle garda l’épée à sa main, fit apparaître le bouclier des valkyries dans sa main gauche et s’approcha, sans le regarder, à quelques pas du musicien, se mettant devant et dos à lui. Le regard vide, elle sembla s’éteindre, en attendant la venue d’un individu que Hans trouverait inopportun. À l’extérieur du château, la neige se calma aussitôt.
more_horiz
La brise de la satisfaction traversait le visage de Hans, masquant son visage d’un sourire alors qu’il rangeait son instrument sous sa cape. Tout cela lui semblait si simple, même si ses traits s’alourdissaient à chaque fois qu’il jouait de sa flute. D’un pas, il observait le visage strict de la Générale, satisfait de la voir une fois de plus auprès de lui.

Il avait beau être mort, il n’en ressentait pas moins la fatigue qui tentait de l’enivrer jusqu’à sa chute.

Soupirant, il se retournait finalement et rejoignait le trône dans le fond de la pièce, abandonnant son nouveau pantin au centre de la pièce avant de prendre place entre le Roi et la Reine. Tel un monarque fatigué, il posait son coude sur le bois et emprisonnait sa main contre son crâne. À partir de maintenant, le petit jeu avait assez duré, il était temps d’éliminer la menace qu’étaient les héros avant de faire sombrer les âmes de cette ville dans les mers de ce monde.


Mon amie, vous veillerez à ce que personne ne me dérange, j’espère que la Capitaine des Gardes sera plus adroite à cette tâche que ceux vivant dans ce château.

Il rigolait, seul, à sa propre provocation. Le rire résonnait contre les murs de château alors que ses paupières étaient closes et qu’il faisait appel aux notes de sa musique résonnant dans toutes les oreilles de la capitale.

Dans les rues de château, en contrebas, les mères tournaient leur regard vers les hauteurs avant de marcher en coeur sur la pente doucement menant au rempart. Ignorant les flammes provenant des restes des catapultes, contournant simplement les quelques débris ayant chuté des hautes murailles. Une armée de damnés, obéissant sans dire mot. Rejoignant le seul et unique maître. Dans la cour du château, ce fut l’inverse. La foule se dispersait, franchissant chacune des portes excepté celle menant au flutiste, se répandant dans les couloirs du château à la recherche des indésirables furetant dans le château.

Ouvrant les yeux une nouvelle fois, il fixait son pantin, ricanant avant de claquer une fois de plus des doigts. Le bruit résonnant dans la pièce. Pour que les imposantes portes du château s’ouvrent une nouvelle fois devant les silhouettes de la géante aveugle et d’une militaire à la balafre, celles-ci s’avançaient avant de s’arrêter à la même hauteur que la Générale. Elles étaient toutes les deux blessées, qu’importe, elles n’avaient d’autres utilités que de fatiguer les gêneurs. Dorénavant, il n’avait plus qu’à attendre le reste de la troupe.
more_horiz
Ils avaient repris leur marche et elle sa forme humaine, toujours sans savoir où trouver leur ennemi. Et pourtant, il fallait bien commencer quelque part. Ils avançaient dans ce grand couloir richement orné, épiant la moindre arrivée ennemie. Elle avait bien été forcée de constater la certaine brutalité avec laquelle le jeune homme avait du neutraliser le garde un peu plus tôt, néanmoins elle s’était consolée en constatant qu’il était encore en vie lorsqu’ils l’abandonnèrent, bâillonné.

Alors qu’ils avançaient toujours droit devant, un mouvement attira son regard au fond et la fit sursauter. Il s’agissait d’une double-porte qui devait mener à un autre couloir, à une autre galerie. Il lui fallut quelques instants pour comprendre, plusieurs personnes étaient en train de pénétrer dans le grand couloir, et à vrai dire avec la distance, elle n’aurait pu deviner combien arrivaient. Toujours cette absence d’humanité dans l’attitude. Ils venaient sans doute pour eux.

-Nous seuls contre eux, on y arrivera pas ! Il faut fuir.


Elle pressait ainsi son compagnon de l’aider à chercher une solution. Elle fit courir ses yeux tout autour d’eux. Une porte dérobée attira son attention entre deux tapisseries brodées d’or et représentant apparemment un épisode de l’histoire de ce monde — son monde. Sans lui demander son avis, elle se précipita devant et fit tourner la poignée qui ne lui résista pas. Pénétrant ainsi dans un plus petit couloir, elle sut qu’ils avaient peu de temps pour choisir avant qu’on les rejoigne. Gauche, droite ? Sans plus savoir, elle choisit la gauche et courut, presque certaine d’être suivie. Ce couloir semblait au moins vide, aucun bruit, aucune résonance n’en provenait.

S’en suivit ainsi une course affolée dans des couloirs qui les mèneraient « Dieu sait où ». Parfois ils montaient quelques marches, parfois en descendaient. Etant donné le caractère exigu des passages, elle pensa que ces couloirs devaient être réservés aux domestiques. A un moment, ils entendirent une dizaine de mètres plus loin une porte s’ouvrir. Ne souhaitant pas prendre le risque de découvrir qu’il s’agissait d’ennemis — ou du moins de ce qui y ressemblait le plus — ils firent volte-face et repartirent dans l’autre sens pour trouver un autre embranchement.

Ce fut ainsi pendant une demi-heure environ. Qui aurait cru que l’endroit était aussi grand et desservi par autant de couloirs destinés aux services ? Leurs pas les menèrent enfin à un nouveau grand couloir qui donnait sur un hall immense ouvert sur deux étages. Une immense cage d’escalier, en quelques sortes. N’ayant pas le temps de s’attarder sur l’architecture des lieux, Raiponce décida qu’ils avaient assez visité les chambres et petites pièces et que, peut-être, c’était dans une pièce plus centrale qu’ils trouveraient ce qu’ils étaient venus chercher.

Une très haute double-porte  les attendait justement au milieu de ce hall, en dessous d’une balustrade. Aussitôt arrivèrent-ils en face —eux deux, seuls, probablement inoffensifs et ignorants de ce qui se tramait derrière— que les deux portes s’ouvrirent comme par magie. Raiponce écarquilla les yeux. On les attendait véritablement, ce n’était pas une coïncidence.

Une seconde plus tard, ils sursautèrent tous deux en entendant arriver comme une trombe le jeune homme aux cheveux roses.

-Bah… Je vous ai cherchés partout les gars !


Elle fut au moins rassurée qu’ils ne seraient pas totalement démunis, et encore, c’était beaucoup sous-estimer leur ennemi. Ils entrèrent dans la pièce, cherchant des indices dans l’immensité de cet espace. Il ne leur fallut pas longtemps pour remarquer l’immense femme qui se tenait debout, et à côté d’elles, deux autres femmes. Raiponce reconnut instantanément la femme qui les avait accompagnés ce jour-là pour la mission, celle qui avait un air sévère. A présent, elle semblait contrariée. Raiponce analysa la situation, essayant de comprendre ce que ces trois femmes faisaient là. L’autre consul stoppa net les réflexions.

-Elle est avec eux à présent.
-Avec eux ?!
-Oui enfin… Elle y est peut-être obligée mais… Je crois qu’on va devoir se battre contre elles.
-Ouais, contre trois femmes, c’est un peu trop facile si vous voulez mon avis !


La géante s’avança alors vers eux, semblant prête à en découdre. Les autres ne tarderaient pas à suivre son exemple. Raiponce resta en retrait, au moins certaine qu’elle serait un handicap pour eux en essayant de combattre mais qu’elle pourrait peut-être les aider en leur prodiguant des soins.
more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum