Bordel, ce truc est immonde ! Sérieux qui peut vouloir faire des potions de soin avec un goût aussi ignoble ? Et le fais que j'ai participé à leur élaboration ne rend pas ça plus agréable, non, limite j'aurais préféré continué à supporter la douleur de mes côtes.
Mais bon clairement c'est pas le moment de me plaindre. Après une journée bien remplit à base de sans cœurs costumés, et lorsque nous avions fini de nous assurer qu'on ne retrouvera plus aucun chapeau vert avant l'année prochaine, les têtes pensantes ont estimé qu'il serait de bon ton de venir en aide à un autre monde plus en galère que nous. Du coup après à peine quarante-huit heures de répis c'est l'heure du deuxième service.
Enfin bon calme toi Fiathen c'est pas le moment de faire du mauvais esprit. Aujourd'hui c'est la première vrai mission où je suis au commande autant essayer de faire bonne impression. D'autant que le poste de templier en chef est toujours vacant et, si Pentaghast ne réintégre pas ses fonctions, c'est tout à fais le genre de mission qui peut peser dans la balance le jour où une décision sera prise.
Oh, bien sur j'en ai pas grand chose à foutre d'avoir un grade plus important que les autres, moins j'ai d'emmerde à gérer mieux ça vaut. Mais j'suis absolument certain qu'le Petit, mon fils et la personne à laquelle j'essaie le plus de ressembler, aurait absolument voulu le poste. Parce que ça lui aurait permit d'avoir encore plus de monde à protéger et c'était ça son carburant, et le mien à présent.
Bref, j'ai de bonnes raisons de ramener le dix pauvres gus sous mon commandement en un seul morceau !
Je me lève de mon siège dans la cabine du transporteur qui nous amène à Atlantica et je fais face à mes hommes. Tous ont l'air fatigué de la journée passée, nous sommes couvert d'égratignures ou de bleus malgré les potions de soin ingurgitées mais pourtant personne ne s'est plaint de tout le trajet. Bon il y a bien eu quelques soufflements lorsqu'on nous a annoncé notre affectation et l'embarquement ne s'est pas fais avec la meilleur volonté, mais personne n'a l'air de vouloir absolument faire demi-tour. Et vous savez pourquoi ?
…
Non mais c'est une vrai question, hein, me regardez pas comme ça ! Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi, après avoir risqué notre peau y a pas trois jours ont est tous resté là sans broncher pour se taper une deuxième fournée de sans coeurs?
La volonté farouche et inébranlable de protéger les plus faibles ? L'exemple de nos illustres aînés qui nous galvanise et nous motive à toujours donner le meilleur de nous même ? Ou simplement l'envie de voire notre solde à la fin de la journée ?
En tout cas les faits sont là, dans moins d'une demi-heure dix templiers vont débarquer parmi une foule de sans cœurs dans un endroit où il est déjà galère de réussir à se déplacer et tout ça sous le commandement d'un mec qui bouffait encore du rat il y a un an.
Etro si on s'en sort tous vivant j'te brûle un cierge et cinq cent grammes de weeds.
Allez, va falloir qu'je donne les consignes maintenant. Prenant une inspiration autant par habitude que pour calmer mon trac d'avoir à parler à autant de personne j'me lance :
« -Bon les gars ont arrivent dans une demi-heure, ont s'est assez reposé il est plus que temps d'passer au briefing. Qui parmi vous n'est jamais allé à Atlantica ? »
Parmi les dix gus qui me font face seule la moitié des présents lèvent leurs mains. Mouais en même temps je sais pas trop à quoi je m'attendais, en tant que templier notre boulot se situe essentiellement dans le Domaine Enchanté donc forcément peu de gens ont vu autre chose.
Claquant dans mes mains, je reprend une inspiration et continue :
« -Ok, alors pour ceux qui seraient pas au jus, une fois débarqué on va tous être immergé dans l'océan et...
-Sous l'eau ? Mais c'est pas un peu dangereux ? M'interpelle Romain, un physique tout en longueur mais très endurant, et avec une sacré coupe de minette.
-Pas de souci, on respire parfaitement même sous la flotte. Par contre le plus emmerdant c'est qu'on va se retrouver avec une queue de poisson à la place des jambes.
-Pardon ? Comment ça à la place des jambes ? Me demande Denis, un rude gaillard avec des épaules bien carré, un nez cassé et des cheveux brun en brousaille.
-Bah...tu vois tes jambes ? Ca va devenir une queue de poiscaille, ça marche?
-D'a...ccord. Et ça va se faire comment ?
-C'est instantané, dès que tu débarque tu te transforme sans rien remarquer. Vos déplacement vont être bien plus galère au début à cause de ça donc on essayera de sécuriser la zone de débarquement et on prendra dix minutes pour que tout le monde maîtrise à peu près le truc, ok ? »
Tout le monde acquiesce, l'air un peu pas très rassuré mais ils tiennent le coup.
« -Parfais, une fois que tout le monde réussira à nager on filera prendre contact à la milice locale pour voir où il y a le plus besoin d'nous....Ah et un dernier truc : on s'retrouvera à poil lorsque ont débarquera donc n'oubliez pas de prendre vos armes en mains compris ? »
A nouveau tout le monde opine du chef et certains commencent même à sortir leurs équipements. Bon pas de fortes tête ni de pleureuse, ça fais toujours plaisir. Profitant des quelques minutes qui nous reste j'vais discuter un peu avec les gars qu'ont déjà barboter à Atlantica pour sonder un peu leur habitudes des lieux.
La plupart sont comme moi et y ont mit les pieds une fois ou deux pour une mission ou simplement pour prendre des vacances. Mais l'un d'entre eux, Anthioche je crois, un homme plutôt court sur patte qui a le défaut non négligeable d'être roux, à une histoire un peu moins banale.
« -Alors comme ça t'est déjà aller dans le coin ? C'était pour une mission ?
-Hé ben... pas du tout à vrai dire, Me répond-il en échauffant ses poignets d'un air pensif. En fait je suis originaire d' Atlantica. Je ne suis arrivé au Domaine Enchanté qu'après un pèlerinage organisé par le Sanctum. Et comme ça m'as bien plu j'y suis resté et j'ai fini par rejoindre les rangs des templiers.»
A cette annonce j'peux pas m’empêcher d'écarquiller un peu les yeux. Sacré surprise, mais aussi sacré bonne nouvelle.
« -Cool, ben j'compte sur toi pour aider les autres quand ils entreront dans le grand bain, d'ac ?
-Bien sur, ouais. Vous pouvez compter sur moi. »
La fin du trajet se déroule sans encombre, je m'assure que tout le monde aura de quoi se défendre et nous débarquons.
A l'arrivée tout est calme...un peu trop calme d'ailleurs. Quand je suis arrivé ici la dernière fois t'avais des poissons en permanence qui venaient folâtrer dans les coraux et un va-et vient de personne plutôt important. Mais aujourd'hui apparemment tout le monde avait eu la sagesse de rester planqué chez soi bien pépères. Tout le monde sauf onze gogoles.
Je sonde magiquement les environs histoire d'être sûr mais non, vraiment personne.
« -Bon on perd pas de temps les gars habituez vous à votre forme, essayez de vous déplacer rapidement, on a pas toutes la journée ! »
Enfin je dis ça mais je me rend bien compte que j'suis pas loin d'être le plus maladroit et au bout de dix minutes je suis le seul à avoir encore besoin d'Anthioche pour me conseiller, mais pas le temps de traîner plus que ça, si tout le monde réussit à se déplacer à peu près où il veut ça suffira.
Et c'est donc une fière troupe de croyants un peu tremblants et avec quelques problèmes de direction qui a commencé à rejoindre le palais du roi Triton et les abords de la ville.
Sauf qu'en lieu et place du jolis palais que je m’apprêtais à apercevoir c'est un énorme siphon qui nous a accueilli. Et quand je dis énorme le truc d'vait bien faire la taille de toute la zone habitée, c'est vous dire.
Forcément tout le monde s'est mis à accélérer pour voir ce qui se passait et, arrivé à quelques dizaines de mètres du cyclone sous marin, un immense champ de bataille finit par se dessiner sous mes yeux. Il d'vait y avoir des dizaines de sans cœurs, peut être des centaines, qui combattaient férocement à mi-hauteur du siphon contre ce qui d'vait être les gardes locaux.
La situation parait proprement catastrophique mais faut surtout pas se précipiter si on veut avoir une chance de pas y laisser des bouts. M'arrêtant je m'apprête à demander l'arrêt de la troupe le temps d'analyser la situation. Le problème c'est qu'avant d'avoir eu ne serait-ce que le temps de l'ouvrir Anthioche, lui, accélère.
« -Plus vite mes frères!L'armée d'Atlantica risque de céder et je ne laisserais personne s'en prendre à ma famille ! Pour Etro !»
Puis en quelques rapides mouvements de nageoire il comble la distance qui le sépare des premiers ennemis, décapitant un sans cœurs avant que celui-ci n'ai le temps de se retourner.
Et là ça a été la débandade, trois autres personnes se sont élancées à la suite d'Anthioche sans même remarquer mon arrêt et, après deux secondes d'hésitations, les autres ont suivi malgré mes tentatives pour les retenir. Peut être pour protéger leurs potes, peut être parce qu'ils trouvaient que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, j'en sais que dalle, en tout cas j'me retrouve à l'arrière et seul.
Pestant contre cet enculé d'Anthioche il me reste plus qu'à suivre ces abrutis aussi vite que ma nageoire m'le permet. C'est la merde mais le pire c'est peut être que j'me rend compte que personne n'a jamais prit mon rôle de chef au sérieux.
Nos supérieurs m'ont donné le commandement et je connaissais un peu le coin donc on m'a suivi gentiment, mais arrivé au champs de bataille c'est pas le clodo qu'a aucune formation et le charisme d'une huitre que tu vas suivre. Non tu vas suivre le mec qu'à l'air de savoir quoi faire, celui qui agit, qui s'impose, pas celui qui prend le temps de se poser pendant que d'autre crève. Bref tu suis l'impulsif qu'a pas deux sous de réflexions.
Et c'est pas parce que mon honneur en a prit un coup que j'regrettais tellement de pas l'avoir compris plutôt, mais parce qu'en me disant naïvement que tout le monde ferait ce que je disais j'avais pas pu prévoir une telle situation.
Et tout ces abruties allait y passer à cause de ma connerie.
Parce que ouais on a aucune chance, j'lai vu dès que j'suis arrivé à porté de ces saloperies. Pas qu'elle soit forte mais elles ont dix fois plus l'habitude que nous de se battre dans ce milieu et elles sont cent fois plus nombreuse.
J'ai à peine le temps de remarquer qu'mes gars commencent à se faire encercler qu'un sans cœurs me fonce dessus. Lui laissant pas le temps d'm'attaquer je lève ma main en direction de sa tête et lui congèle son crane... ce qui ne l'empêche pas d'm'envoyer un coup de trident dans les côtes. Me décalant j'ai juste le temps d'éviter de finir embrocher mais ma hanche gauche se prend quand même une jolie estafilade.
Bordel ! Si ces enculés ont même pas besoin de respirer j'suis pas dans la merde ! Levant une nouvelle fois ma main vers son thorax je lui congèle le tronc, emprisonnant ses bras avec et j'en remet une deuxième couche pour geler ses pattes. Voila coule donc, enculé !
Atteignant enfin le champs de bataille, je fonce rejoindre mes hommes, ce sont peut être des abrutis mais ce sont MES abrutis ! Sauf que non, forcément vu le nombre de sans cœurs j'allais pas pouvoir faire ce que je voulais. Trois de ces enfoirés de monstres me barrent le chemin vers Maximilien, reculant mes mains je charge une importante partie de mon froids dans mes mains et je les ramènent brusquement devant moi ce qui en congèle un et demi.
L'un ayant eu le temps de plonger vers le bas il à quand même les bras de libre ce qui ne change pas grand chose vu le poids qui l’entraîne vers le bas, quand au troisième...il est passé où cet enfoirés ? Une intense douleur dans ma queue me répond, relâchant mon froid dans la direction de la douleur je congèle l'eau emprisonnant l'enfoiré en dessous de moi.
Et alors que je tente d'ignorer la douleur de ma blessure je commence à comprendre ce qu'est un vrai champs de bataille. Sans faire gaffe une bande de poisson mutant m'a encerclé, j'esquive un premier coup de trident mais une douleur traverse mon dos. J'me retourne pour faire face mais ma queue reprend un coup de trident.Y en a trop.
Réunissant mes forces j'oblige mon mental à ignorer la douleur et abaissant mes mains de chaque côté de moi je créée une sphére de glace tout autour de moi, m'isolant de cet enfer.
Protégé par ma création je profite que mon esprit réussi encore à éloigner la douleur pour essayer de faire un point sur la situation.
On est foutu.
Voila le point est fait, et maintenant ? Je sens que les créatures se sont lassées de taper sur mon globe dont le poids m'attire vers les profondeurs. Peut être que le fond est suffisamment éloigné du champ de bataille pour que je puisse m'enfuir ?
Mon honneur me souffle que ce serais dégueulasse mais mon instinct de conservation insiste lourdement pour que j'accepte. Je suis troué de partout, j'ai perdu trop de sang, les courbatures dû aux combats des derniers jours se rappelle à mon bon souvenir et ma magie est bien trop inefficace contre ces monstres, qu'est ce que je peux faire ?
Si je m'échappe en faisant assez vite je pourrais toujours prévenir le Sanctum de renvoyer plus de renforts en urgence, peut être qu'ils seront assez rapide pour sauver quelques personnes ? J'ai pas survécu plus de soixante ans dans le pire endroit de l'univers en jouant au kamikaze.
Mais j'ai pas quitté le pire endroit du monde pour continuer à laisser crever les autres.
Maudissant ce putain d'honneur, ma salope de conscience et mon connard de fiston qui m'a forcé à changer à ce point là je commence à faire fondre la glace. Puis, serrant les dents quand la douleur revient m'assaillir, je refonce aider la poiscaille. Tentant de prévoir d'où vont venir les premiers enfoirés je concentre mon froids le plus possible dans mes mains.
Et alors que je tente de percer du regard cette masse improbable de sans cœurs à la recherche de mes frères je crois que j'comprends ce qu'avais du ressentir mon Petit lorsqu'il s'est interposé entre moi la météore pour me sauver. Pas de peur, pas de tristesse, juste la volonté que ma mort permette de sauver au moins une personne.
Et du froid
Un froid que je n'ai jamais senti aussi intense, comme si ma magie se nourrissait de toute ma volonté de protéger ma famille, de tous les sauver. Ou alors simplement parce que je vais vrever.
Et alors que je vois deux sans cœurs se diriger vers moi je ne peux pas m’empêcher un sourire carnassier, grisé par toute l’énergie magique qui afflue en moi. Levant les deux bras vers eux je les congèle des pieds à la tête, salut tocards !
Et l'enfer reprend.
J'ai beau faire gaffe à ne pas me faire encercler mes ennemis ont bien plus l'habitude que moi de se battre immergés, ils tournoient autour de moi sans relache, cherchant à foncer dans mes angles morts quand je galère à m'orienter correctement avec cette foutu queue.
J'ai commencé à combattre il y a quoi ? Cinq minutes ? Une heure ? Je ne sais plus j'ai perdu la notion du temps.
Chaque ennemis en moins risque de me coûter une blessure de plus mais je continue, tentant d'ignorer la douleur le plus possible, puisant inlassablement dans mon froids. Et petit à petit mon instinct commence à prendre le dessus sur mon esprit, ma conscience se débranche, laissant mes réflexes seuls me guider. Je gèle, j'esquive, j'esquive, je gèle, je souffre, je gèle, j'esquive, je souffre, je...Romain et Denis !
Ils se tiennent dos à dos, tentant de repousser les monstres qui les assaillent de tout part. Ils se battent bravement mais la collection de plaie qu'ils ont récolté ne trompe pas, ils vont pas tarder à y passer. Je dois réussir à les sortir de là, au moins eux.
Fonçant dans leurs direction je force une fois de plus mon esprit à ignorer la douleur, prenant à peine le temps de me débarrasser des ennemis qui s'interposent. Je reçois des coups que j'aurais pu éviter en faisant plus attention mais j'ai plus le temps pour ça.
Arrivé à trois mètres d'eux je gèle un cube d'eau qui emprisonne les quatre derniers sans cœurs qui me séparaient d'eux puis, m'engouffrant dans la brèche que je viens de créer, je les rejoins enfin. Pas de phrases de mecs viriles qui vont y passer, pas de signe, pas de regards, c'est clairement pas le moment pour ça.
Au lieu de ça je dresse autant que je peux mes deux bras vers mes camarades et je les emprisonnes dans le même globe que celui qu'j'ai utilisé plus tôt. Ils auraient sans doute pas été d'accords, peut être que ça les a légèrement paniqué mais ils sont safe. Du moins ils le sont jusqu'à ce que je perde conscience.
Pendant une seconde je regarde ma bulle de glace descendre avec le sentiment d'avoir réussit au moins un truc aujourd'hui mais une nouvelle douleur au flanc me force à reporter mon attention sur le champs de bataille.
Les sans cœurs m'entourent mais...un peu moins qu'avant. De toute évidence nos efforts ont finis par porter leurs fruit car leurs rang s'est drôlement éclaircis. Tenir...Je dois juste tenir le temps que ce soit finis.
Serrant les poings je fais courir du froids sur tout mon épiderme pour le durcir et résister au mieux aux coups qui vont venir. Puis pointant faiblement mes deux avant bras sanguinolent vers les monstres je tente de résister du mieux possible mais mes réserves magiques sont au plus faibles, je ne parviens plus à congeler que des parties trop restreintes de leurs corps.
Il ne me reste donc plus qu'à tenter d'esquiver les coups qui pleuvent autour de moi, et même si ma carapace m'aide à résister elle m'empêche aussi d'être aussi agile et rapide qu'avant. J'ai atteint les limites de mon endurance et petit à petit les ennemis l'emporte, un coup de trident dans mon bras gauche me fait pousser un cri de dément, un autre à la queue me paralyse complètement et une dernière douleur à la tête m'envoie au tapis.
…
…
…
Bon en même temps c'est moi qui raconte hein, je vais pas crever ce serait pas logique. Non en fait j'me suis réveillé pépère dans un genre de sac de couchage en algues tressé qui me maintenait près du sol. Des bandages, en algues aussi, me recouvraient des pieds à la tête. Tournant la tête un peu dans tout les sens je m'aperçoit que j'suis dans un genre de grandes salles remplit de mec dans mon cas alors que des sirènes circulaient entre les blessés. J'comprend bien vite que j'dois être dans l'hopital dont ils se sont servit pour soigner les rescapés. Rescapés dont je fais partie, donc, c'est déjà une bonne nouvelle.
Alors qu'une infirmière vient prendre de mes nouvelles j'engage la conversation, faut que je sache.
« -Heu...du coup...
-Ah vous êtes réveillé ! Merveilleux !
-Oh...euh...content qu'ça vous fasse plaisir.
-Excusez moi monsieur je ne voulais pas vous brusquez. Vous êtes restez inconscient assez longtemps et nous ne savions pas si...enfin bref vous êtes conscient c'est merveilleux. »
Hé ben j'devais vraiment être dans un sale état...'Fin c'est pas ça le plus important !
« -Bon c'est très bien mais...combien sont...mort.
-Hé bien...Le nombre de blessés grave est assez important malheureusement mais nous avons eu de la chance dans notre malheur. Finalement il y a eu moins de mort que ce qu'on aurait pu craindre. Sept personnes nous ont quitté, c'est sept de trop mais ça aurait pu être bien pire.
-Et...vous savez si parmi eux il y avais des gens du domaine enchanté ?
-Ecoutez je ne suis pas sur que cela vous aide à...
-Je suis responsable d'eux ! Si certains sont morts c'est de ma faute et c'est à moi de l'annoncer à leurs familles, vous comprenez ? Je dois savoir !»
A vrai dire j'en savais rien pour le coup de la famille mais ça me paraissait une bonne méthode pour attendrir la sirène. De toute façons j'aurais dit n'importe quoi pour savoir, ça me torturais d'être ainsi dans l'ignorance de penser que peut être...mais rien ne fit changer d'avis l'infirmière.
Comme elle voyais que j'commençais à m'énerver salement elle me força à avaler une algue orange qui me plongea dans le sommeille et quand j'me suis réveillé j'ai fermé ma gueule. Plus vite je serais sorti d'ici, plus vite je saurai fallait que je joue le jeu.
Comme je ne pouvais pas demander directement j'essayais de voir les patients autour de moi, de reconnaître des gens, de saisir des noms dans les conversations. Je devais savoir si mon incompétence avait coûté la vie à quelqu'un.
Mais les résultats de mes investigations était plutôt maigre. Apparemment Anthioche s'en était tiré, Romain et Denis étaient alités près de moi et étaient tout ce qu'il ya de plus vivant. J'ai vu deux autres personnes de mon escouade repartir au Domaine Enchanté pour leurs convalescence mais il me manquait toujours la moitié de mon hommes.
Par contre pour la bataille, là j'avais tout les détails que je voulais. D'après ce que j'ai compris le siphon qu'on avait vu autour de la ville était l'oeuvre de Neptune, le boss du coin, pour protéger les populations civiles. Malheureusement les sans coeurs seraient resté près de la ville indéfiniment si personne ne s'en étaient occupé. Il fallait donc que les miliciens sortent pour faire le ménage.
Quand à la quantité anormale de sans cœurs une enquête était en cours mais personne n'était vraiment au courant. Ils étaient déjà anormalement nombreux ces derniers jours, d'où l'appel d'aide au Sanctum mais le jour de la bataille ils avaient au moins doublé de nombre d'après les dires.
Beaucoup de gens aimaient bien aussi raconter leurs passe d'arme ou la manière dont intel les avaient sauvé héroïquement. Parfois il m'arrivait même d'entendre mon nom, dans ces cas je faisais toujours semblant de dormir. J'était trop mal en point pour faire face à des reproches ou pour supporter des compliment immérités.
Et enfin au bout trois jours on a fini par me relâcher, j'étais loin de péter la forme mais je pouvais nager seul et les médecins pensait que je soignerais plus facilement au Domaine enchanté. C'est vrai qu'j'ai pas arrêter de tirer la tronche de tout le séjour. Et à mon départ ils ont bien été obligé de me le dire.
Deux.
Jérémy et Sylvain, deux gars sympa et volontaire, je les avaient pas connu plus que ça et je ne connaissais rien de leurs vie.
Mais je suis le responsable de leurs mort.
Dim 26 Mar 2017 - 20:39Mais bon clairement c'est pas le moment de me plaindre. Après une journée bien remplit à base de sans cœurs costumés, et lorsque nous avions fini de nous assurer qu'on ne retrouvera plus aucun chapeau vert avant l'année prochaine, les têtes pensantes ont estimé qu'il serait de bon ton de venir en aide à un autre monde plus en galère que nous. Du coup après à peine quarante-huit heures de répis c'est l'heure du deuxième service.
Enfin bon calme toi Fiathen c'est pas le moment de faire du mauvais esprit. Aujourd'hui c'est la première vrai mission où je suis au commande autant essayer de faire bonne impression. D'autant que le poste de templier en chef est toujours vacant et, si Pentaghast ne réintégre pas ses fonctions, c'est tout à fais le genre de mission qui peut peser dans la balance le jour où une décision sera prise.
Oh, bien sur j'en ai pas grand chose à foutre d'avoir un grade plus important que les autres, moins j'ai d'emmerde à gérer mieux ça vaut. Mais j'suis absolument certain qu'le Petit, mon fils et la personne à laquelle j'essaie le plus de ressembler, aurait absolument voulu le poste. Parce que ça lui aurait permit d'avoir encore plus de monde à protéger et c'était ça son carburant, et le mien à présent.
Bref, j'ai de bonnes raisons de ramener le dix pauvres gus sous mon commandement en un seul morceau !
Je me lève de mon siège dans la cabine du transporteur qui nous amène à Atlantica et je fais face à mes hommes. Tous ont l'air fatigué de la journée passée, nous sommes couvert d'égratignures ou de bleus malgré les potions de soin ingurgitées mais pourtant personne ne s'est plaint de tout le trajet. Bon il y a bien eu quelques soufflements lorsqu'on nous a annoncé notre affectation et l'embarquement ne s'est pas fais avec la meilleur volonté, mais personne n'a l'air de vouloir absolument faire demi-tour. Et vous savez pourquoi ?
…
Non mais c'est une vrai question, hein, me regardez pas comme ça ! Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi, après avoir risqué notre peau y a pas trois jours ont est tous resté là sans broncher pour se taper une deuxième fournée de sans coeurs?
La volonté farouche et inébranlable de protéger les plus faibles ? L'exemple de nos illustres aînés qui nous galvanise et nous motive à toujours donner le meilleur de nous même ? Ou simplement l'envie de voire notre solde à la fin de la journée ?
En tout cas les faits sont là, dans moins d'une demi-heure dix templiers vont débarquer parmi une foule de sans cœurs dans un endroit où il est déjà galère de réussir à se déplacer et tout ça sous le commandement d'un mec qui bouffait encore du rat il y a un an.
Etro si on s'en sort tous vivant j'te brûle un cierge et cinq cent grammes de weeds.
Allez, va falloir qu'je donne les consignes maintenant. Prenant une inspiration autant par habitude que pour calmer mon trac d'avoir à parler à autant de personne j'me lance :
« -Bon les gars ont arrivent dans une demi-heure, ont s'est assez reposé il est plus que temps d'passer au briefing. Qui parmi vous n'est jamais allé à Atlantica ? »
Parmi les dix gus qui me font face seule la moitié des présents lèvent leurs mains. Mouais en même temps je sais pas trop à quoi je m'attendais, en tant que templier notre boulot se situe essentiellement dans le Domaine Enchanté donc forcément peu de gens ont vu autre chose.
Claquant dans mes mains, je reprend une inspiration et continue :
« -Ok, alors pour ceux qui seraient pas au jus, une fois débarqué on va tous être immergé dans l'océan et...
-Sous l'eau ? Mais c'est pas un peu dangereux ? M'interpelle Romain, un physique tout en longueur mais très endurant, et avec une sacré coupe de minette.
-Pas de souci, on respire parfaitement même sous la flotte. Par contre le plus emmerdant c'est qu'on va se retrouver avec une queue de poisson à la place des jambes.
-Pardon ? Comment ça à la place des jambes ? Me demande Denis, un rude gaillard avec des épaules bien carré, un nez cassé et des cheveux brun en brousaille.
-Bah...tu vois tes jambes ? Ca va devenir une queue de poiscaille, ça marche?
-D'a...ccord. Et ça va se faire comment ?
-C'est instantané, dès que tu débarque tu te transforme sans rien remarquer. Vos déplacement vont être bien plus galère au début à cause de ça donc on essayera de sécuriser la zone de débarquement et on prendra dix minutes pour que tout le monde maîtrise à peu près le truc, ok ? »
Tout le monde acquiesce, l'air un peu pas très rassuré mais ils tiennent le coup.
« -Parfais, une fois que tout le monde réussira à nager on filera prendre contact à la milice locale pour voir où il y a le plus besoin d'nous....Ah et un dernier truc : on s'retrouvera à poil lorsque ont débarquera donc n'oubliez pas de prendre vos armes en mains compris ? »
A nouveau tout le monde opine du chef et certains commencent même à sortir leurs équipements. Bon pas de fortes tête ni de pleureuse, ça fais toujours plaisir. Profitant des quelques minutes qui nous reste j'vais discuter un peu avec les gars qu'ont déjà barboter à Atlantica pour sonder un peu leur habitudes des lieux.
La plupart sont comme moi et y ont mit les pieds une fois ou deux pour une mission ou simplement pour prendre des vacances. Mais l'un d'entre eux, Anthioche je crois, un homme plutôt court sur patte qui a le défaut non négligeable d'être roux, à une histoire un peu moins banale.
« -Alors comme ça t'est déjà aller dans le coin ? C'était pour une mission ?
-Hé ben... pas du tout à vrai dire, Me répond-il en échauffant ses poignets d'un air pensif. En fait je suis originaire d' Atlantica. Je ne suis arrivé au Domaine Enchanté qu'après un pèlerinage organisé par le Sanctum. Et comme ça m'as bien plu j'y suis resté et j'ai fini par rejoindre les rangs des templiers.»
A cette annonce j'peux pas m’empêcher d'écarquiller un peu les yeux. Sacré surprise, mais aussi sacré bonne nouvelle.
« -Cool, ben j'compte sur toi pour aider les autres quand ils entreront dans le grand bain, d'ac ?
-Bien sur, ouais. Vous pouvez compter sur moi. »
La fin du trajet se déroule sans encombre, je m'assure que tout le monde aura de quoi se défendre et nous débarquons.
A l'arrivée tout est calme...un peu trop calme d'ailleurs. Quand je suis arrivé ici la dernière fois t'avais des poissons en permanence qui venaient folâtrer dans les coraux et un va-et vient de personne plutôt important. Mais aujourd'hui apparemment tout le monde avait eu la sagesse de rester planqué chez soi bien pépères. Tout le monde sauf onze gogoles.
Je sonde magiquement les environs histoire d'être sûr mais non, vraiment personne.
« -Bon on perd pas de temps les gars habituez vous à votre forme, essayez de vous déplacer rapidement, on a pas toutes la journée ! »
Enfin je dis ça mais je me rend bien compte que j'suis pas loin d'être le plus maladroit et au bout de dix minutes je suis le seul à avoir encore besoin d'Anthioche pour me conseiller, mais pas le temps de traîner plus que ça, si tout le monde réussit à se déplacer à peu près où il veut ça suffira.
Et c'est donc une fière troupe de croyants un peu tremblants et avec quelques problèmes de direction qui a commencé à rejoindre le palais du roi Triton et les abords de la ville.
Sauf qu'en lieu et place du jolis palais que je m’apprêtais à apercevoir c'est un énorme siphon qui nous a accueilli. Et quand je dis énorme le truc d'vait bien faire la taille de toute la zone habitée, c'est vous dire.
Forcément tout le monde s'est mis à accélérer pour voir ce qui se passait et, arrivé à quelques dizaines de mètres du cyclone sous marin, un immense champ de bataille finit par se dessiner sous mes yeux. Il d'vait y avoir des dizaines de sans cœurs, peut être des centaines, qui combattaient férocement à mi-hauteur du siphon contre ce qui d'vait être les gardes locaux.
La situation parait proprement catastrophique mais faut surtout pas se précipiter si on veut avoir une chance de pas y laisser des bouts. M'arrêtant je m'apprête à demander l'arrêt de la troupe le temps d'analyser la situation. Le problème c'est qu'avant d'avoir eu ne serait-ce que le temps de l'ouvrir Anthioche, lui, accélère.
« -Plus vite mes frères!L'armée d'Atlantica risque de céder et je ne laisserais personne s'en prendre à ma famille ! Pour Etro !»
Puis en quelques rapides mouvements de nageoire il comble la distance qui le sépare des premiers ennemis, décapitant un sans cœurs avant que celui-ci n'ai le temps de se retourner.
Et là ça a été la débandade, trois autres personnes se sont élancées à la suite d'Anthioche sans même remarquer mon arrêt et, après deux secondes d'hésitations, les autres ont suivi malgré mes tentatives pour les retenir. Peut être pour protéger leurs potes, peut être parce qu'ils trouvaient que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, j'en sais que dalle, en tout cas j'me retrouve à l'arrière et seul.
Pestant contre cet enculé d'Anthioche il me reste plus qu'à suivre ces abrutis aussi vite que ma nageoire m'le permet. C'est la merde mais le pire c'est peut être que j'me rend compte que personne n'a jamais prit mon rôle de chef au sérieux.
Nos supérieurs m'ont donné le commandement et je connaissais un peu le coin donc on m'a suivi gentiment, mais arrivé au champs de bataille c'est pas le clodo qu'a aucune formation et le charisme d'une huitre que tu vas suivre. Non tu vas suivre le mec qu'à l'air de savoir quoi faire, celui qui agit, qui s'impose, pas celui qui prend le temps de se poser pendant que d'autre crève. Bref tu suis l'impulsif qu'a pas deux sous de réflexions.
Et c'est pas parce que mon honneur en a prit un coup que j'regrettais tellement de pas l'avoir compris plutôt, mais parce qu'en me disant naïvement que tout le monde ferait ce que je disais j'avais pas pu prévoir une telle situation.
Et tout ces abruties allait y passer à cause de ma connerie.
Parce que ouais on a aucune chance, j'lai vu dès que j'suis arrivé à porté de ces saloperies. Pas qu'elle soit forte mais elles ont dix fois plus l'habitude que nous de se battre dans ce milieu et elles sont cent fois plus nombreuse.
J'ai à peine le temps de remarquer qu'mes gars commencent à se faire encercler qu'un sans cœurs me fonce dessus. Lui laissant pas le temps d'm'attaquer je lève ma main en direction de sa tête et lui congèle son crane... ce qui ne l'empêche pas d'm'envoyer un coup de trident dans les côtes. Me décalant j'ai juste le temps d'éviter de finir embrocher mais ma hanche gauche se prend quand même une jolie estafilade.
Bordel ! Si ces enculés ont même pas besoin de respirer j'suis pas dans la merde ! Levant une nouvelle fois ma main vers son thorax je lui congèle le tronc, emprisonnant ses bras avec et j'en remet une deuxième couche pour geler ses pattes. Voila coule donc, enculé !
Atteignant enfin le champs de bataille, je fonce rejoindre mes hommes, ce sont peut être des abrutis mais ce sont MES abrutis ! Sauf que non, forcément vu le nombre de sans cœurs j'allais pas pouvoir faire ce que je voulais. Trois de ces enfoirés de monstres me barrent le chemin vers Maximilien, reculant mes mains je charge une importante partie de mon froids dans mes mains et je les ramènent brusquement devant moi ce qui en congèle un et demi.
L'un ayant eu le temps de plonger vers le bas il à quand même les bras de libre ce qui ne change pas grand chose vu le poids qui l’entraîne vers le bas, quand au troisième...il est passé où cet enfoirés ? Une intense douleur dans ma queue me répond, relâchant mon froid dans la direction de la douleur je congèle l'eau emprisonnant l'enfoiré en dessous de moi.
Et alors que je tente d'ignorer la douleur de ma blessure je commence à comprendre ce qu'est un vrai champs de bataille. Sans faire gaffe une bande de poisson mutant m'a encerclé, j'esquive un premier coup de trident mais une douleur traverse mon dos. J'me retourne pour faire face mais ma queue reprend un coup de trident.Y en a trop.
Réunissant mes forces j'oblige mon mental à ignorer la douleur et abaissant mes mains de chaque côté de moi je créée une sphére de glace tout autour de moi, m'isolant de cet enfer.
Protégé par ma création je profite que mon esprit réussi encore à éloigner la douleur pour essayer de faire un point sur la situation.
On est foutu.
Voila le point est fait, et maintenant ? Je sens que les créatures se sont lassées de taper sur mon globe dont le poids m'attire vers les profondeurs. Peut être que le fond est suffisamment éloigné du champ de bataille pour que je puisse m'enfuir ?
Mon honneur me souffle que ce serais dégueulasse mais mon instinct de conservation insiste lourdement pour que j'accepte. Je suis troué de partout, j'ai perdu trop de sang, les courbatures dû aux combats des derniers jours se rappelle à mon bon souvenir et ma magie est bien trop inefficace contre ces monstres, qu'est ce que je peux faire ?
Si je m'échappe en faisant assez vite je pourrais toujours prévenir le Sanctum de renvoyer plus de renforts en urgence, peut être qu'ils seront assez rapide pour sauver quelques personnes ? J'ai pas survécu plus de soixante ans dans le pire endroit de l'univers en jouant au kamikaze.
Mais j'ai pas quitté le pire endroit du monde pour continuer à laisser crever les autres.
Maudissant ce putain d'honneur, ma salope de conscience et mon connard de fiston qui m'a forcé à changer à ce point là je commence à faire fondre la glace. Puis, serrant les dents quand la douleur revient m'assaillir, je refonce aider la poiscaille. Tentant de prévoir d'où vont venir les premiers enfoirés je concentre mon froids le plus possible dans mes mains.
Et alors que je tente de percer du regard cette masse improbable de sans cœurs à la recherche de mes frères je crois que j'comprends ce qu'avais du ressentir mon Petit lorsqu'il s'est interposé entre moi la météore pour me sauver. Pas de peur, pas de tristesse, juste la volonté que ma mort permette de sauver au moins une personne.
Et du froid
Un froid que je n'ai jamais senti aussi intense, comme si ma magie se nourrissait de toute ma volonté de protéger ma famille, de tous les sauver. Ou alors simplement parce que je vais vrever.
Et alors que je vois deux sans cœurs se diriger vers moi je ne peux pas m’empêcher un sourire carnassier, grisé par toute l’énergie magique qui afflue en moi. Levant les deux bras vers eux je les congèle des pieds à la tête, salut tocards !
Et l'enfer reprend.
J'ai beau faire gaffe à ne pas me faire encercler mes ennemis ont bien plus l'habitude que moi de se battre immergés, ils tournoient autour de moi sans relache, cherchant à foncer dans mes angles morts quand je galère à m'orienter correctement avec cette foutu queue.
J'ai commencé à combattre il y a quoi ? Cinq minutes ? Une heure ? Je ne sais plus j'ai perdu la notion du temps.
Chaque ennemis en moins risque de me coûter une blessure de plus mais je continue, tentant d'ignorer la douleur le plus possible, puisant inlassablement dans mon froids. Et petit à petit mon instinct commence à prendre le dessus sur mon esprit, ma conscience se débranche, laissant mes réflexes seuls me guider. Je gèle, j'esquive, j'esquive, je gèle, je souffre, je gèle, j'esquive, je souffre, je...Romain et Denis !
Ils se tiennent dos à dos, tentant de repousser les monstres qui les assaillent de tout part. Ils se battent bravement mais la collection de plaie qu'ils ont récolté ne trompe pas, ils vont pas tarder à y passer. Je dois réussir à les sortir de là, au moins eux.
Fonçant dans leurs direction je force une fois de plus mon esprit à ignorer la douleur, prenant à peine le temps de me débarrasser des ennemis qui s'interposent. Je reçois des coups que j'aurais pu éviter en faisant plus attention mais j'ai plus le temps pour ça.
Arrivé à trois mètres d'eux je gèle un cube d'eau qui emprisonne les quatre derniers sans cœurs qui me séparaient d'eux puis, m'engouffrant dans la brèche que je viens de créer, je les rejoins enfin. Pas de phrases de mecs viriles qui vont y passer, pas de signe, pas de regards, c'est clairement pas le moment pour ça.
Au lieu de ça je dresse autant que je peux mes deux bras vers mes camarades et je les emprisonnes dans le même globe que celui qu'j'ai utilisé plus tôt. Ils auraient sans doute pas été d'accords, peut être que ça les a légèrement paniqué mais ils sont safe. Du moins ils le sont jusqu'à ce que je perde conscience.
Pendant une seconde je regarde ma bulle de glace descendre avec le sentiment d'avoir réussit au moins un truc aujourd'hui mais une nouvelle douleur au flanc me force à reporter mon attention sur le champs de bataille.
Les sans cœurs m'entourent mais...un peu moins qu'avant. De toute évidence nos efforts ont finis par porter leurs fruit car leurs rang s'est drôlement éclaircis. Tenir...Je dois juste tenir le temps que ce soit finis.
Serrant les poings je fais courir du froids sur tout mon épiderme pour le durcir et résister au mieux aux coups qui vont venir. Puis pointant faiblement mes deux avant bras sanguinolent vers les monstres je tente de résister du mieux possible mais mes réserves magiques sont au plus faibles, je ne parviens plus à congeler que des parties trop restreintes de leurs corps.
Il ne me reste donc plus qu'à tenter d'esquiver les coups qui pleuvent autour de moi, et même si ma carapace m'aide à résister elle m'empêche aussi d'être aussi agile et rapide qu'avant. J'ai atteint les limites de mon endurance et petit à petit les ennemis l'emporte, un coup de trident dans mon bras gauche me fait pousser un cri de dément, un autre à la queue me paralyse complètement et une dernière douleur à la tête m'envoie au tapis.
…
…
…
Bon en même temps c'est moi qui raconte hein, je vais pas crever ce serait pas logique. Non en fait j'me suis réveillé pépère dans un genre de sac de couchage en algues tressé qui me maintenait près du sol. Des bandages, en algues aussi, me recouvraient des pieds à la tête. Tournant la tête un peu dans tout les sens je m'aperçoit que j'suis dans un genre de grandes salles remplit de mec dans mon cas alors que des sirènes circulaient entre les blessés. J'comprend bien vite que j'dois être dans l'hopital dont ils se sont servit pour soigner les rescapés. Rescapés dont je fais partie, donc, c'est déjà une bonne nouvelle.
Alors qu'une infirmière vient prendre de mes nouvelles j'engage la conversation, faut que je sache.
« -Heu...du coup...
-Ah vous êtes réveillé ! Merveilleux !
-Oh...euh...content qu'ça vous fasse plaisir.
-Excusez moi monsieur je ne voulais pas vous brusquez. Vous êtes restez inconscient assez longtemps et nous ne savions pas si...enfin bref vous êtes conscient c'est merveilleux. »
Hé ben j'devais vraiment être dans un sale état...'Fin c'est pas ça le plus important !
« -Bon c'est très bien mais...combien sont...mort.
-Hé bien...Le nombre de blessés grave est assez important malheureusement mais nous avons eu de la chance dans notre malheur. Finalement il y a eu moins de mort que ce qu'on aurait pu craindre. Sept personnes nous ont quitté, c'est sept de trop mais ça aurait pu être bien pire.
-Et...vous savez si parmi eux il y avais des gens du domaine enchanté ?
-Ecoutez je ne suis pas sur que cela vous aide à...
-Je suis responsable d'eux ! Si certains sont morts c'est de ma faute et c'est à moi de l'annoncer à leurs familles, vous comprenez ? Je dois savoir !»
A vrai dire j'en savais rien pour le coup de la famille mais ça me paraissait une bonne méthode pour attendrir la sirène. De toute façons j'aurais dit n'importe quoi pour savoir, ça me torturais d'être ainsi dans l'ignorance de penser que peut être...mais rien ne fit changer d'avis l'infirmière.
Comme elle voyais que j'commençais à m'énerver salement elle me força à avaler une algue orange qui me plongea dans le sommeille et quand j'me suis réveillé j'ai fermé ma gueule. Plus vite je serais sorti d'ici, plus vite je saurai fallait que je joue le jeu.
Comme je ne pouvais pas demander directement j'essayais de voir les patients autour de moi, de reconnaître des gens, de saisir des noms dans les conversations. Je devais savoir si mon incompétence avait coûté la vie à quelqu'un.
Mais les résultats de mes investigations était plutôt maigre. Apparemment Anthioche s'en était tiré, Romain et Denis étaient alités près de moi et étaient tout ce qu'il ya de plus vivant. J'ai vu deux autres personnes de mon escouade repartir au Domaine Enchanté pour leurs convalescence mais il me manquait toujours la moitié de mon hommes.
Par contre pour la bataille, là j'avais tout les détails que je voulais. D'après ce que j'ai compris le siphon qu'on avait vu autour de la ville était l'oeuvre de Neptune, le boss du coin, pour protéger les populations civiles. Malheureusement les sans coeurs seraient resté près de la ville indéfiniment si personne ne s'en étaient occupé. Il fallait donc que les miliciens sortent pour faire le ménage.
Quand à la quantité anormale de sans cœurs une enquête était en cours mais personne n'était vraiment au courant. Ils étaient déjà anormalement nombreux ces derniers jours, d'où l'appel d'aide au Sanctum mais le jour de la bataille ils avaient au moins doublé de nombre d'après les dires.
Beaucoup de gens aimaient bien aussi raconter leurs passe d'arme ou la manière dont intel les avaient sauvé héroïquement. Parfois il m'arrivait même d'entendre mon nom, dans ces cas je faisais toujours semblant de dormir. J'était trop mal en point pour faire face à des reproches ou pour supporter des compliment immérités.
Et enfin au bout trois jours on a fini par me relâcher, j'étais loin de péter la forme mais je pouvais nager seul et les médecins pensait que je soignerais plus facilement au Domaine enchanté. C'est vrai qu'j'ai pas arrêter de tirer la tronche de tout le séjour. Et à mon départ ils ont bien été obligé de me le dire.
Deux.
Jérémy et Sylvain, deux gars sympa et volontaire, je les avaient pas connu plus que ça et je ne connaissais rien de leurs vie.
Mais je suis le responsable de leurs mort.