- Finalement, ce n’est pas si mal que ça ici ! S’exclama Loris, observant les paysages qui s’étoffaient à perte de vue. Des plaines, des roches et un grand ciel bleu. Rien à voir avec Illusiopolis ou les autres mondes où nous sommes envoyées habituellement.
- C’est presque trop beau pour être vrai.
- Et dire que le Sergent est toujours en rémission dans son lit, je ne jalouse presque pas sa place. Ricana le médecin en quittant le vaisseau qui venait juste de se poser.
La troupe de SOLDAT venait d’être envoyée sur les plaines d’Oerba par le Président pour une nouvelle mission d’observation, où plutôt de reconnaissance. D’après les rapports, le monde s’était éveillé depuis une poignée de mois et pourtant, personne ne semblait vouloir se rendre ici. Et personne ne semblait vivre ici ! Outre une faune que certains qualifieraient de sauvage et violente. La question à se poser était de savoir comment il pouvait affirmer cela, vu que personne ne s’était véritablement déplacé jusqu’ici. Et à l’instant, le médecin se demandait bien pourquoi. Pas de pollution, l’air été plus que respirable et il n’y avait rien de dérangeant. L’envie de s’allonger dans l’herbe pour une petite sieste était plus que tentante, ou encore de grimper dans le Buggy affrété par la Compagnie Shinra.
- Kurt, comme t’es toujours notre leader le temps que le Sergent se ramène… Quels sont les ordres ? Demandait le technicien.
- Descends le Buggy du vaisseau, et nous allons quadriller la zone progressivement. Établissons une carte de la zone jusqu’à ce que nous trouvions la tortue. Répondit le médecin.
- J’me demande ce que le Président veut faire avec cet animal. Questionna Hadrien, sortant une partie du matériel du vaisseau. On parle d’une tortue. Donner moi un vaisseau et une après-midi et j’vais lui en chercher autant de tortue qu’il veut à Atlantica.
Les deux autres membres de l’escouade rirent de bon coeur suite à la dernière remarque du sniper, alors que Loris faisait descendre le Buggy du vaisseau. Encore une prouesse technologique de la compagnie, le véhicule était capable de traverser un peu prêt tout. Une rivière ? Vaste blague, qu’importe le torrent, le Buggy passerait. Un désert à franchir ? Avec ses six roues motrices, il avancerait comme sur une route bétonnée ! Il y a pas à dire, les ingénieurs de la compagnie sont vraiment les meilleurs de l’univers.
- Du coup… Se risqua le technicien. Étant le plus à l’aise avec les machines, c’est à moi que revient le privilège de conduire ?
- Enfin… Répondit Hadrien. Le plus agile et capable d’entre nous, ça reste moi.
- Finalement… Ricana Kurt. Celui qui à le commandement de l’escouade et à qui revient les décisions, c’est moi. Alors, je vais abuser de mes pouvoirs et je vais m’occuper de la conduite.
Sous les sifflements des deux autres membres de l’escouade, le médecin prenait place dans le véhicule à la place du conducteur et tournait la clé de contact. Le moteur vrombissait en même temps qu’un épais nuage noir s’élevait dans les airs, pour le manque de pollution dans ce monde, ils repasseront plus tard.
Au bout d’une heure d’exploration, se résumant à quadriller des zones d’un kilomètre carré, l’escouade commençait à rencontrer autre chose que de l’herbe et des plantes. Des bombos avaient fait leur apparition, d’abord passif en s’approchant du véhicule, c’est à partir du moment où ils gonflaient et se propulsaient sur la carrosserie que Kurt décidait à appuyer aussi fort que possible sur la pédale afin de dégager loin des monstres. Ce qui provoqua durant plusieurs minutes l’hilarité de Loris et Hadrien, alors qu’ils étaient bien tranquilles derrière les ordinateurs à enregistrer les donnés que récoltant les membres de l’escouade. Après une heure à rouler dans les paysages, toujours pas de tortue en vue.
- Dite, vous pensez vraiment qu’il y a des tortues ici…? Dit finalement Hadrien, les pieds posés sur la console dans le Buggy.
- On a bien croisé des Orobons, pourquoi pas des tortues. Répondit Kurt.
- Quel est le rapport…?
- Bah… Les deux trucs vivent dans l’eau, non ? Surenchérissait le médecin.
- L’amas de clichés, il y a des tortues terrestres aussi. Du coup, on part en direction des montagnes ?
- Aucune idée, on quadrille pour le moment.
Suivant le bras de la rivière qu’ils venaient de traverser, l’escouade motorisée remontait en amont du cours d’eau. S’il n’y avait pas de tortue à cet endroit, raison de la présence des SOLDATs, ils auraient peut-être plus de chance vers les hautes-terres. Une seconde heure passa, et le plaisir procuré par le fait de conduire le Buggy s’est lentement changé en corvée. Même si Kurt désirait passer le volant à l’un de ses deux compagnons d’escouade, il ne pouvait pas, car chacun d’eux avait une occupation bien plus intéressante que de prendre le volant. Loris analysait les données récoltées, pendant qu’Hadrien observait au travers du pare-brise le décor se profilant à mesure que le temps avançait.
Une fois la source de la rivière découverte, ainsi qu’un pic rocheux que même le Buggy ne pouvait passer, l’objectif de la mission pointa le bout de sa carapace.
Le véhicule s’arrêta alors, Kurt activa le toit ouvrant et ensemble, les membres du SOLDATs sortirent la tête et regardèrent le monstre en question marché tranquillement à une vingtaine de mètres d’eux. Il faisait quoi…? Pas loin de quatre mètres de haut alors que ses membres dépassaient d’une carapace à l’air trop petite pour le corps de la bête, vraiment, il avait le nom de tortue pour ça ?! Il possédait une paire de défense, un peu comme un éléphant, et semblait paré à faire la guerre. Autant, les orobons, les bombos ou les sahagins, c’était évident qu’il ne te voulait pas du bien et que la faune était prête à tout pour rayer ta vie des terres d’Oerba. Alors ça, il semblait que la nature l’avait façonné dans un but supérieur à la simple désintégration. Heureusement qu’ils avaient le Buggy pour s’enfuir en cas de problème, merci la technologie de la compagnie.
- Doc’, c’est ça notre truc ? Demanda Loris, debout sur son siège.
- Apparemment…
- Et… On fait quoi…? S’inquiéta Hadrien.
- Nous prenons une photo, on note ce qui est important et on retourne au vaisseau avant qu’il décide à nous empaler sur l’une de ses défenses. Ordonna le médecin avant de redescendre dans le confort du Buggy.
- Ouais, ne perdons pas trop de temps ! Avant que Loris ne prenne un appareil photo avec un objectif grand-angle et ne mitraille la bête.
La tête posée sur le volant, Kurt observait la tortue à distance de sécurité alors que les deux autres faisaient les analyses nécessaires. Dans un sens, la bête imposait le respect. Il suffisait de voir la créature, à côté d’elle, les SOLDATs n’étaient que des punaises qu’elle pouvait écraser sans même sans rendre compte. Limite, la taille de sa patte était aussi large que leur véhicule. Il fallut une bonne dizaine de minutes pour que l’escouade finisse de prendre les mesures nécessaires.
- On a tout ce qu’il nous faut ! Signalait le technicien en rangeant son appareil dans la sacoche de sa ceinture.
- On se casse ! Concluait le médecin en tournant la clé dans le contact.
Le moteur vrombissait, laissant échapper un nuage de fumée noir. À la différence que cette fois, le bruit attira l’attention de la tortue qui, lentement, tourna son épaisse tête dans la direction de l’escouade.
- … Hien…?
Avant d’enclencher une vitesse et appuyer sur l’accélérateur, la tortue géante entama une course lente en direction du véhicule. À chaque fois que l’un de ses membres percuta le sol, la terre tremblait et déplaçait légèrement le véhicule sous les vibrations de la charge. Les deux autres membres de l’escouade hurlèrent au médecin de démarrer alors celui-ci n’arrivait pas à passer la première vitesse. D’un coup d’oeil, Kurt remarquait que la bête abaissait sa tête en direction du sol, les défenses creusant de lourds sillons sur le sol avant que ses derniers ne rentre en collision avec le Buggy. L’inattendu se produisait, la bête avait eu le temps de charger et enfoncer ses longues défenses dans la carcasse du véhicule, perforant d’un côté à l’autre avant que la carlingue se fasse emporter par la charge à une dizaine de mètres de hauteur pour ensuite retomber avec lenteur sur le sol, pulvériser par l’impact dans un bruit de métal tordu.
Les secondes passèrent, la tortue géante était occupée à secouer sa tête de gauche à droite en cherchant à retirer la porte coincée sur l’une de ses défenses. Et du côté du véhicule, le moteur était coupé et un épais nuage de fumée s’élevait dans les airs d’Oerba sans qu’aucun membre du SOLDAT ne réagissent. Du moins, jusqu’à ce que le pare-brise ne vole en éclats et que Kurt arrive à ramper en dehors de la carcasse, la moitié de son casque défoncé par le choc. Rapidement, il jeta l’équipement au sol, un filet de sang coulant de son arcade jusqu’à son menton.
- Loris ?! Hadrien ?! Hurlait le médecin, le sang coulant sans discontinuité sur son visage.
Aucun son ne venait de la carcasse. Dans un juron, il se mettait sur ses jambes difficilement et contourna le véhicule pour arriver à l’arrière. Le médecin remarqua rapidement que la passerelle arrière n’était que de l’historie ancienne, ce qui lui permit de voir le bordel à l’intérieur du véhicule. Tout ce qui était entreposé, ou fixé au sol, n’était plus qu’une vaste blague. Kurt plissa les yeux et distinguait un corps enfoncé dans la console.
Sans attendre plus longtemps, le SOLDAT entra dans les restes du véhicule et slalomait entre les objets pour poser sa main sur l’épaule de son collègue. C’était Loris, son visage était en sang et ne réagissait pas aux appels du médecin. Dans un effort, Kurt le posa sur son épaule et l’extirpa du Buggy pour le coucher dans l’herbe. Dans un mouvement rapide, il posa ses doigts au cou de son collègue, il y avait un pouls. Toujours dans l’empressement, le médecin sorti une seringue de morphine et piqua le technicien qui exalta un soupir en même temps que la drogue faisait effet. Une fois l’action finie, le médecin se retourna et distingua Hadrien sortir du véhicule avec un bras pendant, couvert de sang, et lui aussi, son casque brisé.
- Kurt… Avançait snipers avant de chuter au sol, face contre terre.
- Eh merde !
Le médecin se précipitait, préparant une seconde seringue qu’il injecta son perdre un instant. Malheureusement, la tortue n’en avait toujours pas fini avec la troupe. Son immense patte vint s’écraser sur la carlingue du Buggy qui explosa un instant, la déflagration étouffée par le piétinement, des décombres vinrent se propulser en direction du médecin. Dans un réflexe du survie, il plongea sur le côté. Cependant, il sentit tout de même sa jambe partir en arrière et une vive douleur lui arracher un cri. Dans un effort, sanglotant et pleurant de douleur, il remarqua une large plaque enfoncée dans son mollet droit, l’empêchant clairement de se relever.
- Bordel !!!! Il tourna son regard en direction de Loris, puis vers Hadrien, toujours allonger au sol. Merde, merde, merde, merde…
Poussant sur ses bras de toutes ses forces, cherchant à s’écarter de la tortue, Kurt s’éloigna des décombres alors que le monstre reniflait les restes en fumée. Après plusieurs mètres, le médecin attrapa sa radio qu’il amena à sa bouche dans un sanglot.
- Hirondelle à Albatros… Ici Kurt, répondez !!! Hurlait Kurt dans le micro.
- Albatros à Hirondelle. Un problème…? Grésillait le haut-parleur.
- Oui, un putain de problème de quatre mètres de haut ! Demande évacuation d’urgence, trois hommes à terre.
- On décolle hirondelle, donner votre position.
- Tu crois que je connais ma position ?! Mate les donnés du Buggy et bouge ton putain de cul !!! Criait le médecin avant de lâcher la radio en même temps que la tortue dirigeait son regard vers lui. Eh merde…
Tournant son regard à droite et à gauche, cherchant une échappatoire, il ne trouvait rien. Dans un juron, il détacha sa ceinture qu’il posa juste au-dessus de son genou, le tout dans des pleurs et des cris de douleur. Il tira de toutes ses forces sur la bouche pour faire un garrot avant d’empoigner le metal et l’arracher, faisant pleurer littéralement le médecin qui s’efforça à se relever et courir sur une jambe en direction des décombres du vaisseau. Le monstre marcha, faisant trembler le sol et chuter au sol, ravivant une nouvelle fois la douleur. Dans un geste vif, l’une des défenses racla le sol et percuta Kurt. Ce dernier s’envola pour percuter la carcasse du vaisseau et lui extirper un énième cri ainsi qu’un crachat de sang. Le liquide rouge coula longuement de sa bouche, entacha son uniforme alors que la tortue continuait de racler le sol.
Aussi soudainement que les attaques du monstre, cinq drones quittèrent le sol et partirent virevolter devant la tête du monstre en libérant une pluie de balle. Cela ne semblait pas déranger la tortue plus que ça, elle se contentait de bouger la tête et cherchait à renverser les machines. Regardant au cul du Buggy, Kurt distinguait le technicien debout, contrôlant les drones à l’aide de la machine à son poignet alors qu’un filet de sang tombait de sa main. Dans un mouvement, le médecin attrapa une autre seringue qu’il planta dans sa cuisse. Le stimulant fit rapidement effet, permettant au docteur de se relever difficilement et de rejoindre l’autre membre de son escouade.
- Loris, occupe le encore quelques instants. Disait Kurt en essayant sa bouche pleine de sang. Le vaisseau va arriver.
- J’ai entendu l’appel. Répondit simplement le technicien, trop occupé à se concentrer sur son travail.
- Hadrien…?
- Il est en vie, va le chercher, on décolle…
Maintenant à ses côtes, marchant difficilement, Kurt s’avançait en direction du sniper toujours allongée. Difficilement, il s’abaissa pour attraper son collègue et passer son bras au-dessus de son épaule gauche pour l’aider à marcher. Hadrien était à peine conscient, et marchait à peine. La seule chose faisait encore tenir le médecin était la drogue circulant dans ses veines, il leva la tête pour finalement distinguer le vaisseau.
Le pilote ne fit rien contre la tortue, il se contenta simplement de descendre en direction du sol et faire un demi-tour en ouvrant la passerelle arrière. Dans un temps qui sembla une éternité, les membres du SOLDAT gravirent la plaque de métal pour s’écraser sur le sol de fer froid. La drogue ne faisait plus effet, Kurt eu juste le temps de voir le co-pilote arriver pour allonger les membres de l’escouade sur l’un des brancards alors que le pilote donnait l’ordre de préparer une assistance médicale au vaisseau-mère. Ce fut les dernières choses qu’entendit le médecin avant de tomber dans les pommes, la douleur était insupportable pour tenir jusqu’au vaisseau de la compagnie.
Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 12:23, édité 1 fois
Ven 2 Déc 2016 - 19:20
- C’est presque trop beau pour être vrai.
- Et dire que le Sergent est toujours en rémission dans son lit, je ne jalouse presque pas sa place. Ricana le médecin en quittant le vaisseau qui venait juste de se poser.
La troupe de SOLDAT venait d’être envoyée sur les plaines d’Oerba par le Président pour une nouvelle mission d’observation, où plutôt de reconnaissance. D’après les rapports, le monde s’était éveillé depuis une poignée de mois et pourtant, personne ne semblait vouloir se rendre ici. Et personne ne semblait vivre ici ! Outre une faune que certains qualifieraient de sauvage et violente. La question à se poser était de savoir comment il pouvait affirmer cela, vu que personne ne s’était véritablement déplacé jusqu’ici. Et à l’instant, le médecin se demandait bien pourquoi. Pas de pollution, l’air été plus que respirable et il n’y avait rien de dérangeant. L’envie de s’allonger dans l’herbe pour une petite sieste était plus que tentante, ou encore de grimper dans le Buggy affrété par la Compagnie Shinra.
- Kurt, comme t’es toujours notre leader le temps que le Sergent se ramène… Quels sont les ordres ? Demandait le technicien.
- Descends le Buggy du vaisseau, et nous allons quadriller la zone progressivement. Établissons une carte de la zone jusqu’à ce que nous trouvions la tortue. Répondit le médecin.
- J’me demande ce que le Président veut faire avec cet animal. Questionna Hadrien, sortant une partie du matériel du vaisseau. On parle d’une tortue. Donner moi un vaisseau et une après-midi et j’vais lui en chercher autant de tortue qu’il veut à Atlantica.
Les deux autres membres de l’escouade rirent de bon coeur suite à la dernière remarque du sniper, alors que Loris faisait descendre le Buggy du vaisseau. Encore une prouesse technologique de la compagnie, le véhicule était capable de traverser un peu prêt tout. Une rivière ? Vaste blague, qu’importe le torrent, le Buggy passerait. Un désert à franchir ? Avec ses six roues motrices, il avancerait comme sur une route bétonnée ! Il y a pas à dire, les ingénieurs de la compagnie sont vraiment les meilleurs de l’univers.
- Du coup… Se risqua le technicien. Étant le plus à l’aise avec les machines, c’est à moi que revient le privilège de conduire ?
- Enfin… Répondit Hadrien. Le plus agile et capable d’entre nous, ça reste moi.
- Finalement… Ricana Kurt. Celui qui à le commandement de l’escouade et à qui revient les décisions, c’est moi. Alors, je vais abuser de mes pouvoirs et je vais m’occuper de la conduite.
Sous les sifflements des deux autres membres de l’escouade, le médecin prenait place dans le véhicule à la place du conducteur et tournait la clé de contact. Le moteur vrombissait en même temps qu’un épais nuage noir s’élevait dans les airs, pour le manque de pollution dans ce monde, ils repasseront plus tard.
Au bout d’une heure d’exploration, se résumant à quadriller des zones d’un kilomètre carré, l’escouade commençait à rencontrer autre chose que de l’herbe et des plantes. Des bombos avaient fait leur apparition, d’abord passif en s’approchant du véhicule, c’est à partir du moment où ils gonflaient et se propulsaient sur la carrosserie que Kurt décidait à appuyer aussi fort que possible sur la pédale afin de dégager loin des monstres. Ce qui provoqua durant plusieurs minutes l’hilarité de Loris et Hadrien, alors qu’ils étaient bien tranquilles derrière les ordinateurs à enregistrer les donnés que récoltant les membres de l’escouade. Après une heure à rouler dans les paysages, toujours pas de tortue en vue.
- Dite, vous pensez vraiment qu’il y a des tortues ici…? Dit finalement Hadrien, les pieds posés sur la console dans le Buggy.
- On a bien croisé des Orobons, pourquoi pas des tortues. Répondit Kurt.
- Quel est le rapport…?
- Bah… Les deux trucs vivent dans l’eau, non ? Surenchérissait le médecin.
- L’amas de clichés, il y a des tortues terrestres aussi. Du coup, on part en direction des montagnes ?
- Aucune idée, on quadrille pour le moment.
Suivant le bras de la rivière qu’ils venaient de traverser, l’escouade motorisée remontait en amont du cours d’eau. S’il n’y avait pas de tortue à cet endroit, raison de la présence des SOLDATs, ils auraient peut-être plus de chance vers les hautes-terres. Une seconde heure passa, et le plaisir procuré par le fait de conduire le Buggy s’est lentement changé en corvée. Même si Kurt désirait passer le volant à l’un de ses deux compagnons d’escouade, il ne pouvait pas, car chacun d’eux avait une occupation bien plus intéressante que de prendre le volant. Loris analysait les données récoltées, pendant qu’Hadrien observait au travers du pare-brise le décor se profilant à mesure que le temps avançait.
Une fois la source de la rivière découverte, ainsi qu’un pic rocheux que même le Buggy ne pouvait passer, l’objectif de la mission pointa le bout de sa carapace.
Le véhicule s’arrêta alors, Kurt activa le toit ouvrant et ensemble, les membres du SOLDATs sortirent la tête et regardèrent le monstre en question marché tranquillement à une vingtaine de mètres d’eux. Il faisait quoi…? Pas loin de quatre mètres de haut alors que ses membres dépassaient d’une carapace à l’air trop petite pour le corps de la bête, vraiment, il avait le nom de tortue pour ça ?! Il possédait une paire de défense, un peu comme un éléphant, et semblait paré à faire la guerre. Autant, les orobons, les bombos ou les sahagins, c’était évident qu’il ne te voulait pas du bien et que la faune était prête à tout pour rayer ta vie des terres d’Oerba. Alors ça, il semblait que la nature l’avait façonné dans un but supérieur à la simple désintégration. Heureusement qu’ils avaient le Buggy pour s’enfuir en cas de problème, merci la technologie de la compagnie.
- Doc’, c’est ça notre truc ? Demanda Loris, debout sur son siège.
- Apparemment…
- Et… On fait quoi…? S’inquiéta Hadrien.
- Nous prenons une photo, on note ce qui est important et on retourne au vaisseau avant qu’il décide à nous empaler sur l’une de ses défenses. Ordonna le médecin avant de redescendre dans le confort du Buggy.
- Ouais, ne perdons pas trop de temps ! Avant que Loris ne prenne un appareil photo avec un objectif grand-angle et ne mitraille la bête.
La tête posée sur le volant, Kurt observait la tortue à distance de sécurité alors que les deux autres faisaient les analyses nécessaires. Dans un sens, la bête imposait le respect. Il suffisait de voir la créature, à côté d’elle, les SOLDATs n’étaient que des punaises qu’elle pouvait écraser sans même sans rendre compte. Limite, la taille de sa patte était aussi large que leur véhicule. Il fallut une bonne dizaine de minutes pour que l’escouade finisse de prendre les mesures nécessaires.
- On a tout ce qu’il nous faut ! Signalait le technicien en rangeant son appareil dans la sacoche de sa ceinture.
- On se casse ! Concluait le médecin en tournant la clé dans le contact.
Le moteur vrombissait, laissant échapper un nuage de fumée noir. À la différence que cette fois, le bruit attira l’attention de la tortue qui, lentement, tourna son épaisse tête dans la direction de l’escouade.
- … Hien…?
Avant d’enclencher une vitesse et appuyer sur l’accélérateur, la tortue géante entama une course lente en direction du véhicule. À chaque fois que l’un de ses membres percuta le sol, la terre tremblait et déplaçait légèrement le véhicule sous les vibrations de la charge. Les deux autres membres de l’escouade hurlèrent au médecin de démarrer alors celui-ci n’arrivait pas à passer la première vitesse. D’un coup d’oeil, Kurt remarquait que la bête abaissait sa tête en direction du sol, les défenses creusant de lourds sillons sur le sol avant que ses derniers ne rentre en collision avec le Buggy. L’inattendu se produisait, la bête avait eu le temps de charger et enfoncer ses longues défenses dans la carcasse du véhicule, perforant d’un côté à l’autre avant que la carlingue se fasse emporter par la charge à une dizaine de mètres de hauteur pour ensuite retomber avec lenteur sur le sol, pulvériser par l’impact dans un bruit de métal tordu.
Les secondes passèrent, la tortue géante était occupée à secouer sa tête de gauche à droite en cherchant à retirer la porte coincée sur l’une de ses défenses. Et du côté du véhicule, le moteur était coupé et un épais nuage de fumée s’élevait dans les airs d’Oerba sans qu’aucun membre du SOLDAT ne réagissent. Du moins, jusqu’à ce que le pare-brise ne vole en éclats et que Kurt arrive à ramper en dehors de la carcasse, la moitié de son casque défoncé par le choc. Rapidement, il jeta l’équipement au sol, un filet de sang coulant de son arcade jusqu’à son menton.
- Loris ?! Hadrien ?! Hurlait le médecin, le sang coulant sans discontinuité sur son visage.
Aucun son ne venait de la carcasse. Dans un juron, il se mettait sur ses jambes difficilement et contourna le véhicule pour arriver à l’arrière. Le médecin remarqua rapidement que la passerelle arrière n’était que de l’historie ancienne, ce qui lui permit de voir le bordel à l’intérieur du véhicule. Tout ce qui était entreposé, ou fixé au sol, n’était plus qu’une vaste blague. Kurt plissa les yeux et distinguait un corps enfoncé dans la console.
Sans attendre plus longtemps, le SOLDAT entra dans les restes du véhicule et slalomait entre les objets pour poser sa main sur l’épaule de son collègue. C’était Loris, son visage était en sang et ne réagissait pas aux appels du médecin. Dans un effort, Kurt le posa sur son épaule et l’extirpa du Buggy pour le coucher dans l’herbe. Dans un mouvement rapide, il posa ses doigts au cou de son collègue, il y avait un pouls. Toujours dans l’empressement, le médecin sorti une seringue de morphine et piqua le technicien qui exalta un soupir en même temps que la drogue faisait effet. Une fois l’action finie, le médecin se retourna et distingua Hadrien sortir du véhicule avec un bras pendant, couvert de sang, et lui aussi, son casque brisé.
- Kurt… Avançait snipers avant de chuter au sol, face contre terre.
- Eh merde !
Le médecin se précipitait, préparant une seconde seringue qu’il injecta son perdre un instant. Malheureusement, la tortue n’en avait toujours pas fini avec la troupe. Son immense patte vint s’écraser sur la carlingue du Buggy qui explosa un instant, la déflagration étouffée par le piétinement, des décombres vinrent se propulser en direction du médecin. Dans un réflexe du survie, il plongea sur le côté. Cependant, il sentit tout de même sa jambe partir en arrière et une vive douleur lui arracher un cri. Dans un effort, sanglotant et pleurant de douleur, il remarqua une large plaque enfoncée dans son mollet droit, l’empêchant clairement de se relever.
- Bordel !!!! Il tourna son regard en direction de Loris, puis vers Hadrien, toujours allonger au sol. Merde, merde, merde, merde…
Poussant sur ses bras de toutes ses forces, cherchant à s’écarter de la tortue, Kurt s’éloigna des décombres alors que le monstre reniflait les restes en fumée. Après plusieurs mètres, le médecin attrapa sa radio qu’il amena à sa bouche dans un sanglot.
- Hirondelle à Albatros… Ici Kurt, répondez !!! Hurlait Kurt dans le micro.
- Albatros à Hirondelle. Un problème…? Grésillait le haut-parleur.
- Oui, un putain de problème de quatre mètres de haut ! Demande évacuation d’urgence, trois hommes à terre.
- On décolle hirondelle, donner votre position.
- Tu crois que je connais ma position ?! Mate les donnés du Buggy et bouge ton putain de cul !!! Criait le médecin avant de lâcher la radio en même temps que la tortue dirigeait son regard vers lui. Eh merde…
Tournant son regard à droite et à gauche, cherchant une échappatoire, il ne trouvait rien. Dans un juron, il détacha sa ceinture qu’il posa juste au-dessus de son genou, le tout dans des pleurs et des cris de douleur. Il tira de toutes ses forces sur la bouche pour faire un garrot avant d’empoigner le metal et l’arracher, faisant pleurer littéralement le médecin qui s’efforça à se relever et courir sur une jambe en direction des décombres du vaisseau. Le monstre marcha, faisant trembler le sol et chuter au sol, ravivant une nouvelle fois la douleur. Dans un geste vif, l’une des défenses racla le sol et percuta Kurt. Ce dernier s’envola pour percuter la carcasse du vaisseau et lui extirper un énième cri ainsi qu’un crachat de sang. Le liquide rouge coula longuement de sa bouche, entacha son uniforme alors que la tortue continuait de racler le sol.
Aussi soudainement que les attaques du monstre, cinq drones quittèrent le sol et partirent virevolter devant la tête du monstre en libérant une pluie de balle. Cela ne semblait pas déranger la tortue plus que ça, elle se contentait de bouger la tête et cherchait à renverser les machines. Regardant au cul du Buggy, Kurt distinguait le technicien debout, contrôlant les drones à l’aide de la machine à son poignet alors qu’un filet de sang tombait de sa main. Dans un mouvement, le médecin attrapa une autre seringue qu’il planta dans sa cuisse. Le stimulant fit rapidement effet, permettant au docteur de se relever difficilement et de rejoindre l’autre membre de son escouade.
- Loris, occupe le encore quelques instants. Disait Kurt en essayant sa bouche pleine de sang. Le vaisseau va arriver.
- J’ai entendu l’appel. Répondit simplement le technicien, trop occupé à se concentrer sur son travail.
- Hadrien…?
- Il est en vie, va le chercher, on décolle…
Maintenant à ses côtes, marchant difficilement, Kurt s’avançait en direction du sniper toujours allongée. Difficilement, il s’abaissa pour attraper son collègue et passer son bras au-dessus de son épaule gauche pour l’aider à marcher. Hadrien était à peine conscient, et marchait à peine. La seule chose faisait encore tenir le médecin était la drogue circulant dans ses veines, il leva la tête pour finalement distinguer le vaisseau.
Le pilote ne fit rien contre la tortue, il se contenta simplement de descendre en direction du sol et faire un demi-tour en ouvrant la passerelle arrière. Dans un temps qui sembla une éternité, les membres du SOLDAT gravirent la plaque de métal pour s’écraser sur le sol de fer froid. La drogue ne faisait plus effet, Kurt eu juste le temps de voir le co-pilote arriver pour allonger les membres de l’escouade sur l’un des brancards alors que le pilote donnait l’ordre de préparer une assistance médicale au vaisseau-mère. Ce fut les dernières choses qu’entendit le médecin avant de tomber dans les pommes, la douleur était insupportable pour tenir jusqu’au vaisseau de la compagnie.
Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 12:23, édité 1 fois
Autant te dire que je suis bof content.