La beauté d'Atlantica

- Alors là, c’était juste devant le Palais du roi Triton… Et ici, c’est le moment du concert dirigé par un crabe, un drôle de numéro ! Le crabe, pas le concert, les filles du Roi chantaient divinement, j’espère que j’ai eu un bon son, tu veux écouter ?
- Pour la millième fois monsieur, je me moque de votre cassette souvenir ! J’y étais aussi !
- Tu étais présent au spectacle ? Je ne t’ai pas vu dans les gradins, tu étais comment ? Moi j’étais le gros panda avec une nageoire de baleine, on ne pouvait pas me manquer !
- Il serait difficile de ne pas vous voir…
- Attend, je vais te montrer l’arriver depuis la station, il y avait une magnifique lumière ce matin !
- Seigneur dieu…
Je sortais de ma ceinture une dizaine de cassettes, tous les plans que j’avais fais durant ma journée à Atlantica. Le passager à côté de moi poussait une large soupir avant de se lever et de trouver une autre place dans le wagon.

- Mais rester ! J’ai de superbes images avec les filles du roi Tritons !
- Je m’en moque !
D’habitude, les passagers des transports Shin-Ra sont bien plus bavards… J’étais peut-être tombé sur un grincheux. Enfin, je revenais de ma dernière mission, un truc assez marrant pour une fois : filmer le royaume sous-marin ! J’attrapais la première cassette et la glissais dans la caméra, histoire de vérifier une dernière fois les images que j’avais prises. Quitte à montrer le nouveau monde des Citées Dorées, autant que se soit parfait !

Les premières images avaient le mérite d’être clair, l’ouverture des portes du transport et directement une vision sur un récif de corail de toutes les couleurs ! Si on pouvait qualifier cela de banal, ce serait une faute de gout ! Le bleu nacré omniprésent donnait une teinte véritablement unique à la scène, j’étais tellement subjuguer que j’ai un plan fixe de dix minutes sur un simple récif.
Des rayons de soleil perçaient la surface de l’eau, venant ajouter des zones de clarté dans ce vaste océan. Si on observait bien le fond de la scène, on pouvait distinguer une agitation sans fin. Entre les poissons zigzagantq entre les plantes, les dauphins parcourant la zone de long en large et autre habitant de ce monde vaguant à leurs occupations… Il n’y avait pas une seconde de répit dans ses eaux.

L’écran était redevenu noir, la première cassette était finie. Le plan devrait être utile à l’équipe de montage, enfin, de mon avis. J’attrapais une autre, la quatrième je crois, j’aurais peut-être dû les numéroter.

Le plan d’intro était une vue sur le palais d’Atlantica, un splendide bâtiment… Il avait vraiment sa place dans les Citées Dorées. Une lueur constante, celle du soleil, faisait briller les tours de mille feux, et ne laissant aucune zone d’ombre sur le tableau. Ici aussi je suis resté inactive pendant une bon quart d’heure ! Les monteurs comprendront bien en voyant ce que je leur donne. Je finissais par m’approcher, des portes, me déplaçant entre tous les tritons quand une douce musique parvenait aux oreilles… Celle du concert. À ce moment, un groupe de jeune, remarquant ma caméra se sont empressées de se jeter devant. Faisant de drôles gestes et de large sourire, je pourrais justifier ça par la motivation des jeunes… Je crois…

Encore une nouvelle cassette dans le lecteur… Mais cette fois, les images étaient inutiles. J’avais laissé la caméra tourner dans les gradins. Donc appart voir un gamin distribué des algues aux spectateurs et un poisson-clown chanter sur un air solennel, il y avait pas grand chose d’intéressant.

Ah ! Et celle-ci, un chef d’oeuvre. Le concert donné par les filles du Roi enregistrer dans son intégralité !

Un char tiré par des hippocampes, dans lequel se trouvait un crabe tenant une baguette de chef d’orchestre. Devant lui, se dressais des dizaines et des dizaines de poissons de toute sorte avec chacun un instrument dans les nageoires. Je voyais des violons, des cymbales, des trompettes et tous des trucs de musique classique… Et à l’entrée du Roi, plus un bruit dans la salle, juste le raclement de gorge de la petite bête dans le char.
Et d’un coup, d’un seul, la mécanique était en marche ! D’abords les cuivres, légers, ensuite les basses, guidant le trajet de six sirènes se déplaçant dans toute la pièce, faisant de grand mouvement circulaire. Elles avaient commencé par une note, un « do » je crois, pour ensuite démarrer une chanson bien. Je comprenais pas bien les paroles, mais en tout cas, elle se dirigeait vers une espèce d’énorme coquillage pour l’entourer. Les trompettes se faisaient entendre de plus belle à l’ouverture, dévoilant une magnifique petite sirène au cheveu roux, s’élevant dans la salle et faisant entendre sa douce voix à chacun des spectateur.

- Franchement, c’est magnifique… 
- Trop bien !
- Quoi !
Je me relevais dans un sursaut, une petite fille était venue prêt de moi pendant que je regardais les images. J’étais tellement occupé que je ne l’avais pas entendu arriver, et elle ? Elle regardait bien sagemen.

- Je peux voir encore ?!
- Mais oui ma petite, on peut même regarder toutes les cassettes.
Finalement, les passagers ne sont pas tous grognons… J’aurais de quoi passer le temps jusqu’aux Jardins Radieux.