- Il y a les jours avec, et les jours sans... C'était clairement un jour sans, ici. Auron ouvre difficilement ses yeux, de lourdes valises violettes pendent juste en-dessous... Se battre contre Jecht, ca c'est du sport. Bordel... Le mercenaire avait l'impression de s'être pris trente ans dans la tronche, d'avoir passé trois jours sans dormir et de s'être fait marcher dessus par un troupeau de mammouth. Peu importe comment il tourne la question et le point de vue avec lequel il examine situation... Le samouraï en vient toujours à la même foutue conclusion fatidique... Ça va chier... sérieusement... Il restait là, les bras attachés aux murs par deux énormes chaines, elles-même relié à un mur de pierre rongée par l'humidité et la crasse. Il repensait à ce combat, incapable de l'oublier... Le combat de sa vie... Son sabre s'est égaré, souiller par les mains de ce monstre puant l'alcool, la sueur et les ténèbres... Son honneur a été piétiner par ce barbare sans foi, ni loi... Par ce fils de chien. Auron a du mal à y croire... Ça déjà été dit mais... Le vétéran a quelque chose qui ne peut s'acquérir qu'après une longue vie passé sur les sentiers de la guerre et du carnage, quelque chose qu'on n'a ni avec le talent, ni avec l'entrainement... Quelque chose qu'actuellement, seul les vieux de la vielle ont et qui fait leur force... L'assurance d'être dans son bon droit. La fierté à son paroxysme.
Mais cette fierté a conduit le vieux de la vielle dans ce cachot miteux... Sa fierté de mercenaire, celle qui l'a poussé trop loin dans la volonté d'écrire sa propre histoire... Ça lui rappelait cette leçon, qu'il a donné à Natsu, à quel point il l'a rabaissé... Au final, il a autant déconné que lui. Sauf que Natsu n'est pas Auron... Natsu n'est pas l'ultime bras armé du Centurio, pas plus qu'il n'en est le plus expérimenté. La vérité c'est que l'ancien des mercenaires... a déclencher une série d'évènement qui échappe totalement à son contrôle. Pourquoi à cet instant, il pensait à tout les gens heureux, qui ont des vies vraiment très agréables, paisibles et qui ne savent pas ce que veut dire... Toucher le fond.
Tout a commencé au moment où il a attaqué Jecht, en traitre... Certains de son bon droit, aveuglé par sa fierté... La vérité c'est qu'Auron autrefois était incontestablement le mec le plus balèze du Centurio , depuis l'arrivé de ce barbare transpirant l'alcool... C'est devenu contestable et il n'a pas pu l'accepter. Depuis cette onde tranchante... le samouraï a emprunter un chemin de funambule. Il marche sur une corde raide sans aucun filet de protection... A vrai dire, il n'a jamais vraiment prévu de tuer Jecht, pas au départ en tout cas... C'est tout à fait normal que ce gros bœuf est pensé le contraire et répliquer en conséquence... Au final... Auron n'a pas perdu contre Jecht, mais contre ses ténèbres enfouis... Ces dernières qu'il a vraiment chercher à tuer, quitte à ce que les deux guerriers y passent aussi. L'aurore rouge mérite le respect, mais l'est-il seulement encore ?
Tout espoir l'a quitté... car il est encore assez fou pour hurler, mais toujours pas assez triste pour pleurer. La défaite... c'était étrange... c'est comme un souvenir enfoui depuis longtemps, quelque chose qu'il avait fini par oublier et qui finalement, lui était revenu en pleine gueule... Puis son sabre qui ne l'a jamais abandonné, Auron l'a renié... Ne vous y trompez pas, il ne s'était pas reposé sur ses lauriers... Il s'était avachis dessus. Au final... Auron a été remis à sa place, la défaite lui a fait l'effet d'une grosse claque, la grosse claque qu'il aurai pu mettre à Natsu...
C'était ce qu'il avait besoin... Il se sentait découragé, affamée et mal nourris... comme si ça durait depuis des mois. Ouais. Auron a touché le fond... Quoiqu'il fasse maintenant, il ne tombera pas plus bas, le retour aux enfers lui-même laverait en partit son honneur... Tout à gagner et rien à perdre. Pour l'instant il restait là... Il se concentrait, écoutait son corps et sa douleur... La douleur se faisait moindre, mais il ne faisait toujours que l'endurer. Il se remettait... progressivement avec une telle lenteur qu'il n'avait même pas l'impression que... En fait, ca ne faisait quasiment rien... C'était comme appliqué un onguent de plante sur un membre amputé.
Ça, c'est vraiment une sale journée... Enfin bon, si tu connais les règles du jeu tu l'acceptes, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. Puis... la règle dit qu'une fois mort nous suivons tous le même chemin...
Et Auron venait de se rendre compte qu'hier est passé si vite... C'est comme si c'était aujourd'hui. Il a déjà perdu trop de temps... Il est capable... il est au toujours capable... Mais ça ne l'empêche pas de sentir cette cicatrice plus que fraiche, pouvant se déchirer à tout moment... Ses os ne tiennent... que légèrement.
Le plus drôle... c'est que le samouraï aimait cette situation autant qu'il l'a haïssait... Les choses ont changés, elles ne sont plus aussi certaine qu'avant. Sans dire qu'Auron ne pouvait pas échouer, il en était persuadé. Maintenant il se souvenait qu'on est jamais à l'abri ni de la défaite, ni du déshonneur... C'est une dure leçon mais le Centurio l'empêche d'abandonner, quelque part il y pense...
Il a pas mal de problème à régler et maintenant, tout le monde en chez les mercenaires... C'est enfin comme avant... Enfin il ressent la peur de retourner au royaume des morts, la crainte d'échouer et la motivation pour que ca n'arrive pas... Il ne peut pas décidément perdre plus de temps... Une goutte tombe du plafond jusqu'au sol, à intervalle plus ou moins régulier, c'est la seule horloge ici... Il ne la voit même pas, il l'entend...
A la centième il quittera cet endroit et partira chercher son sabre... Il a vraiment touché le fond... Vous savez ce qu'est un homme, un vrai ? Un homme, un vrai, règle ses problèmes. Auron ne s'est pas sentit plus homme qu'en ce moment, où il est écrasé par une montagne de problème. Il a affaire a la situation la plus grave qu'il n'est jamais connu...
Car Auron est un homme... et ceci est son rêve. Il n'y avait rien d'autre à dire... Tout ce qui monte haut finit forcément pas redescendre... Aucun homme n'arrivera jamais à ne pas tomber. L'Aurore Rouge n'a pas peur de tomber... parce qu'il se sait capable de se relever. C'est pour ça qu'il arrête de compter... Qu'il arrête de se fixer un moment pour partir, qu'il ne pense plus au futur, qu'il envois se faire foutre le passé et ses erreurs... Mais qu'il n'oublie pas d'où il vient : Du Centurio. Quand à Jecht... on verra ça, quand on y sera.
Le samouraï tire sèchement sur son bras droit... la chaine relâche son étreinte, un morceau de mur toujours accroché à son extrémité. La deuxième chaine suit la même destiné, inévitablement. Il ne faudra pas plus qu'un coup de pied au samouraï pour que les barreaux s'écartent devant lui, telle la mère devant Moïse. Il regarde les autres prisonniers... Le Père Noël, Aurore... le mercenaire n'a pas prononcer un mot durant toute son incarcération malgré leurs quelques tentatives. Il ne pouvait pas les laisser là ces prisonniers... mais le château de la Princesse Ariez est un des endroits les plus dangereux qui soit.
Leur cage n'est peut-être pas le must, mais il y serait plus en sécurité. Si Auron les libère, il en prend la sécurité. La Coalition Noir n'est pas connu pour sa retenue, ils ont l'habitude de faire des dommages collatéraux.... Au moins, ils ont valeur d'otage. Sans même les regarder, il les libère... Quel lâche pourrait laisser le Père Noël et Aurore aux griffes de la Coalition Noir ? Pas Auron...
« Je vais vous faire sortir d'ici, je suis Mercenaire. Suivez-moi de près, restez discret et ne dites pas un mot. »
Les détenus hésitèrent un peu et suivirent finalement le samouraï. Sans attendre, Auron sortit des cachots, empruntant le seul chemin possible... Le samouraï ne tarda pas à croiser quelques sans-cœurs mineurs qu'il balayait aisément à l'aide des morceaux de mur encore accrochés au bout de ses chaines. Les plus gros sont à l'extérieur... ou juste un peu plus loin.
Aujourd'hui, le mercenaire va laver le déshonneur du contrat qu'il n'a pas accompli ici-même...