« Je m’attendais à un autre plan ! »

    « Moi aussi ! »

    « Hey, c’est tout ce que j’ai à proposer !! Si ça vous va pas, vous pouvez rester crécher ici encore quelques jours, hein ! »

    « Et moi je préfère d’avantage rester ici plutôt que mourir ! »

    « Et moi aussi ! »

    « Oui mais… »

    Je les ai regardées tour à tour… Alice, Belle, Belle, Alice, moi, la porte… J’ai posé ma main sur la tête d’Alice et l’ai poussée vers la porte, genre insistant.

    « Toi, reste à ton poste ! »

    « Mais je n’entends rien du tout, de toutes façons ! »

    « C’est bon signe. »

    Allez tiens ! J’en avais marre de cette gamine, elle me pourrissait l’existence ! Ce qu’elle foutait, bah c’était simple, elle gardait simplement son oreille contre la porte en roc et surveillait comme ça. Le truc c’est qu’aucune ouïe pouvait forcer ce barrage et puis même si elle l’avait pu, ça nous servait à rien… Tout ce qu’elle foutait là, c’est parce que j’avais déjà du mal à convaincre la princesse alors si en plus, j’avais une autre pisseuse pour me faire passer pour un crétin…

    Belle et moi, assis l’un face à l’autre, en tailleur… Elle me pose un putain de problème que j’ai jamais eu avant… Elle sait pas du tout de quoi je suis capable parce que si elle me connaissait comme le champion à la cote que je suis, ben sûr qu’elle se dirait que de toutes manières je vais réussir mon coup avec panache ! Moi c’est bien simple… Je réussis toujours, c’est la grande différence entre moi les autres… Je suis un vainqueur ! Mais là j’étais énervé, elle voulait pas me suivre comme ça mais j’avais rien d’autres que ce plan là !

    Quand j’ai soupiré genre pour la vingtième fois, j’ai cru qu’elle allait me claquer dans les pattes. Je l’ai alors tapotée à l’épaule histoire d’essayer de la rassurer !


    « Stresse pas, princesse, ça va aller… »

    C’était pas la minute de marrade, dans le genre… En fait on avait tous passé le jour à parler de ce plan. Et pour vous donner l’idée, j’avais proposé le scénario dès le réveil… Ça faisait plus de six heures qu’elle s’emmerdait à remettre le plan en question. Bon en vérité, elle m’avait quand même aidé à l’organiser comme je connais pas le château mais qu’elle super bien.

    Ça nous prenait la tête à tous les deux. Alice, ça avait pas l’air de la tracasser sévère, elle foutait juste sa raison bizarre parfois dans notre dialogue, du genre « Au lieu de forcer la porte, tu pourrais parler à sa poignée, non ? Je peux le faire si tu veux. » La fille carrément flippante, dans son genre. Puis de temps en temps, elle me foutait bien la honte avec une réaction cassante et bon… Elle me saoulait, cette gosse.

    J’étais pas d’humeur… A rire, à frimer… J’avais une bonne fois pour toutes envie de me casser. Il était temps… Jusqu’à cette nuit, je le sentais pas mais là, c’est énorme. Il est temps pour le Songe le plus charismatique de toute la galaxie de se barrer vite fait. Un jour de plus et je sentais que j’allais crever d’ennui.


    « Hey Princesse, ça fait plus de six mois qu’on est ici… »

    Je ferme les yeux, bascule ma tête en arrière et me gratte la tête, qu’est-ce que j’en avais marre de cet oxygène si pourrave.

    « Une Princesse et une gosse de sept ans n’ont pas terrible leur place dans une prison. Et bon, moi, comme je suis une star, tu vois… »

    Je me suis redressé et lui ai fait un petit sourire blagueur.

    « C’est pas bon pour le business de mon agent et pour l’humeur de mes fans, t’comprends ? Encore deux heures comme ça et ils vont se flinguer, t’vas voir. »

    Elle me sourit nerveusement et j’ai pu sentir tout l’espoir qu’elle avait encore que son sanglier de petit copain défonce la porte… Quel connard, celui-là… Je l’avais rossé, juste avant d’entrer dans ces cachots, je l’avais tabassé pour qu’il aille sauver sa blonde, comme ils disent… Et cette ordure avait pas bougé son cul. Sérieux, je comprenais pas… Comment elle pouvait avoir de l’espoir.

    « Plus de six mois… Si quelqu’un avait vraiment eu les couilles de venir nous sauver, on serait déjà partis. On ne peut plus que se fier à nous-même et surtout à mes gros bras, t’vois le genre. »

    … Ouais…

    « Tu dis ça mais la fée est bien venue nous sauver, l’autre jour… »
    Petite conne…

    « Mais c’est certain que si tu renvoies tous les gens qui daignent venir nous délivrer… Plus personne ne va venir ! »

    « … T’as pas un autre truc à écouter ? Genre… La porte ? »

    Ah la conne…

    « Et puis j’ai pas sept ans !! »

    « La porte !! »

    Arf…

    Puis elle était sûre d’avoir que douze ans, cette petite ?! Non sérieux, elle peut pas dire des trucs normaux et crétins de gamins de douze ans ? Enfin je sais pas ! Quand t’as douze ans, t’es con, tu regardes les filles, tu les imagines moins habillées !

    « Bon allez, décide-toi princesse… »

    Elle m’a regardé fixement… Elle avait les chocottes mais elle était super déterminée…

    « Tu n’as pas peur, Jecht ? »

    J’ai souri… Je me suis levé rapidement et l’ai regardé bien de haut… J’étais plus maigre, j’étais moins balèze… Mais je restais impressionnant, bordel !

    « Non. »

    Elle a acquiescé, s’est levée et a pris Alice par la main avant d’aller dans le fond de la salle… A la différence de moi, aucune d’elles n’était enchaînée, en même temps qu’elles aient eu des chaînes ou non, ça aurait rien changé pour les enflures qui nous gardaient entre quatre murs. Allez, c’était le premier problème… Je me suis approché du mur auquel les chaînes qui liaient mes bras étaient tenues par un crochet…

    J’ai enroulé mes mains de mes propres chaînes toute en les serrant fermement… De façon à ce que même proche du crochet, les chaînes soient super tendues, prêtes à m’empêcher de m’éloigner sur la seconde.

    Le crochet était trop solide… Mais pas les chaînes… J’ai lâché un grognement et j’ai ramené mes bras super brusquement tout contre mon torse, les chaînes ont craqué sur le coup. J’ai soupiré et me suis éloigné du mur. J’étais plus trop gêné, j’avais bien sûr pas réussi à virer les menottes à mes poignets et un bout de chaîne restait accrochés à elles. Ca allait être plus chiant qu’il n’y paraissait de garder ça…

    Je me suis alors tourné vers les donzelles… Parfait ! Elles avaient déjà mis le lit à la verticale pour se cacher derrière… Pas terrible comme barrage mais mieux que rien. De toutes manières, ça allait probablement pas être super utile. Je les ai regardées et ai souri… C’est là que tout se jouait…

    Une porte en pierre… Et pas n’importe quoi comme pierre, c’était épais… J’allais en chier…

    C’est la grosse utilité de mon brassard gant… Tu sais… C’est lui que j’ai tout le temps sur le bras gauche, qui le recouvre complètement, de l’épaule jusqu’au bout des doigts. En plus d’être sacrément classe… Je suis droitier, tu vois, je manie principalement ma claymore de ma main droite et mon bras gauche me sert à me protéger et à faire mes plus gros coups, genre ceux capables de foutre en l’air une maison. Faire un coup d’une super grosse puissance avec mon bras droit, c’est super con comme idée, je me brise le poignet et je deviens merdique sans pouvoir utiliser bien mon arme…

    Donc c’est mon bras gauche qui cogne… Il y est plus habitué et avec le brassard, est solide comme du roc, tu vois le genre.

    L’ennui, c’est que c’est une arme à part entière et que contrairement à mon épée, je me suis fait choper avec… Donc là, je l’ai pas et je suis grave dans la merde…


    « Jecht… Ca va aller ? »

    Je me suis gratté la barbe… J’allais faire ça vite et bien, histoire de plus hésiter et de ne pas réflechir à la douleur que j’allais recevoir.

    Je me suis reculé d’un pas, ai pointé le mur de ma main droite, ai brandi mon poing gauche derrière moi… Et j’ai foncé, super au contact, c’est pas un simple coup de poing que j’ai fait… J’y ai mis la puissance de tout mon corps, jambes, épaule, hanche. Et j’ai frappé le plus fort que je pouvais. Le mur a explosé devant moi… J’ai senti sa résistance se venger contre mon poignet et mes articulations…

    Mais j’ai soufflé quand j’ai vu que rien n’était cassé… J’ai sous-estimé mes muscles et leur solidité !

    Je me suis tourné vers les deux filles alors qu’un joli chemin poussiéreux était là devant nous… On pouvait voir une salle remplie d’antiquités, c’était une sorte de grenier… Et deux chemins, un juste devant nous et un autre avec un escalier…


    « Allez on se grouille ! C’est lequel ?! »

    « Celui du bas ! »

    On a commencé à courir… Genre bien, genre en se grouillant. Moi juste à deux mètres devant les deux filles… Alice qui galérait avec ses petites jambes…

    On avait même pas pris le chemin du dessous que j’ai vu mon brassard au milieu du fourre-tout. J’ai sauté sur le tas avec une joie mais t’imagines même pas ! Sans déconner, c’était trop beau, je m’attendais à ce qu’ils l’aient fondu ! Et juste à côté, le truc que j’accrochais à mon cou, cette sorte de fourrure qui tombait sur mon épaule… Une carapace supplémentaire derrière l’air doux de l’objet. Mais…

    Mais avec les menottes aux poignets, je pouvais pas mettre tout ce brol. J’ai donné ça à Belle, histoire qu’elle le porte et on a recommencé à courir… Un couloir sombre, une porte en bois…

    Plus de porte en bois !! Après l’avoir défoncé d’un coup de genou, la faisant tomber sec, on a déboulé dans un énorme hall super éclairé, super chicos !


    « Hey ben, quelle misère, Belle ! Quand je pense qu’on a quitté notre cachot pour un truc aussi petit ! »

    « Jecht, on n’a pas le temps ! »

    Ouais… Et pour pas changer, on a couru avec Belle comme guide, et visiblement, elle voulait aller derrière ce qui se cachait derrière deux armures qui bloquaient un passage…

    Plus d’armures !! J’en ai pris une directe et je l’ai envoyé à ma droite ! Trop facile !!

    Alors tu vois, je me dirige direct vers la droite et…


    « C’est à gauche ! »

    « A gauche !! »

    « Euh… Ouais, allons-y !! »

    Et on a couru, toujours moi en tête, y avait une porte qui m’avait pas l’air fermé à clé, suffisait de pousser sur la poignée délicatement et d’ouvrir religieusement cette porte de l’époque carolingienne…

    Plus de porte carolingienne ! (Aucune idée de ce qu’est le carolingien, aussi… Alors dans le doute…)

    On est alors arrivé en chœur devant un escalier qui menait à notre droite à un couloir super sombre… On voyait mais c’était comme si le proprio n’aimait pas éclairer. J’entendais déjà la lourde respiration de Belle et celle d’Alice, encore pire. J’allais gentiment lui proposer de la porter sur mon dos quand des boules ténébreuses sont apparues… Et tu vois le genre, comme dans le jeu, des sans-cœurs ont pris forme.

    J’ai vu qu’ils étaient là mais je n’ai pas regardé la plupart, deux d’entre eux, des gargouilles armées ont direct attaqué… Et tu vois, de façon à tous nous toucher à la fois… L’un s’est mis à tourner frénétiquement sur lui-même avec une hache à double tranchant alors que l’autre a sauté pour attaquer bien violemment d’un coup tranchant de son épée la fille qu’était à ma droite (tu vois, je savais même pas qui était où…). Puis bon, moi j’ai des réflexes… Mais quelque fois, je regrette… J’ai levé mon bras droit qui s’est mis dans la trajectoire de l’épée et sans bouger, j’ai plongé ma main dans la rotation de la hache, genre pour perdre au plus vite mes doigts… Mais au bon moment ! J’ai attrapé le manche de l’arme et l’ai ramené vers moi alors que je sentais la lame de l’épée s’enfoncer dans ma chaire… Dans cinq secondes, mon sang coulerait mais ce serait tout !

    La gargouille à l’épée voyait bien qu’elle pouvait pas aller plus loin… Une entaille, c’est tout ce qu’elle aurait. Allez…

    Bam !! J’ai foutu un coup de pied bien perçant sur le gargouille berserk, le projetant contre le mur et gardant sa hache… Et j’ai planté celle-ci dans le corps de l’autre gargouille… Je l’ai retirée et ai foutu la droite de ma vie (ou plutôt la sienne) au monstre encore debout.


    « Allez on court ! »

    On a direct commencé à courir mais des bêtes se sont interposées… Belle et Alice se sont reculées et…

    « Jecht, ils arrivent par derrière ! »
    Par la même porte que j’avais défoncé, je peux voir des sans-cœurs qui s’approchent…

    « En même temps, si tu n’avais pas cassé la porte, on aurait pu la fermer à clé… »

    « … Toi et les portes, vous commencez sérieusement à m’emmerder aujourd’hui !! »

    Raah ! Elle me foutait la rage cette petite !! Les ennemis devant nous… J’allais les pulvériser sans même savoir ce qu’ils étaient !! Je frappe une grande asperge de la hache, coupant sa tête en deux et le dégageant de mon chemin d’un revers de main gauche, j’ai pris une chauve-souris par sa queue en crochet et je l’ai fracassé contre le sol façon massue !! Je détestais les sans-cœurs, ça me faisait un bien fou, je te jure…

    Y a d’autres sans-cœurs devant moi, ça ouais… Mais je m’en fous, je lance ma hache qui se plante super bien dans une autre chauve-souris, je traverse le groupe et prends une table basse où était posé un pot de fleur…

    Plus de pot de fleurs !! Je prends la table basse et la jette sur tout le groupe de sans-cœurs qui bloquent les dames… Carrément insuffisant pour les tuer mais c’est pas mon but !


    « Allez, on sprint ! »

    Et c’est ce qu’on fait, on a plus qu’un couloir… Et une porte à son dénouement… Devant nous, une belle dizaine de sans-cœurs, petits ou grands, éparpillés… J’avance en tête comme un buff, les bras en avant, dégageant tout sur mon passage… Au bout de sept mètres, un de ces lanciers me plante sa lance dans mes côtes… Complètement désequilibre, je lâche un grognement et tombe direct dans le champ de vision d’une chauve-souris qui m’envoie ses ultrasons…



    Oh bordel, j’en ai chié avec ces ultrasons… Je marchais plus droit, ma vue était brouillée mais j’ai fait abstraction de ma vue… Restait plus qu’à ouvrir la porte, je la voyais de plus en plus proche !!

    En fait, ça faisait comme si j’étais complètement bourré…

    Allez !! Bientôt ma main sur la poignée de la porte !! Mais un truc apparaît, là et il est gros… Un rondouillard…

    Je trébuche limite et comme j’ai sprinté, je fais un vol jusqu’à lui bourrer dedans, on bascule tous les deux et dans sa chute…

    Plus de porte !!

    Je me relève lentement, sur le ventre du rondouillard qu’est aussi sonné que moi… Je lève ma main vers Alice…


    « Je te jure que celle-là, je comptais pas la détruire… »

    Les effets des ultrasons s’estompaient… J’ai regardé devant moi, une belle chambre sombre avec un super aménagement… là-bas, un tableau d’un mec, beau gosse, cheveux longs… C’était la chambre de la Bête. Je me retourne vers le couloir alors que tous les sans-cœurs nous courent après… Je brandis mon poing droit et frappe dans le vide dans leur direction ! Ca engendre une de ces grosses ondes qui met au tapis les plus lourds et expulse les plus légers…

    Et là je ressens à quel point j’ai perdu en force… Sérieux avec le même effort pour un seul coup, avant de venir dans ses cachots, je te les fracassais tous contre le mur à vingt mètres de là…


    « Jecht ? »

    Je me suis retourné et j’ai pas fait attention aux filles, je me suis dirigé vers le baldaquin…

    « Reculez-vous ! »

    J’ai pris le lit fermement, ai reculé de quelques pas en le tirant… Et l’ai soulevé en une petite seconde avant de tourner sur moi-même et de le lancer sur l’énorme vitre… Et au même moment, voyant le lit défoncer la fenêtre dans un fracas épouvantable, j’ai regardé le ciel que j’avais plus vu depuis dix mois… Belle soirée.

    « Jecht, tu es bien sûr de ce que tu fais ?! »

    Je me suis approché de Belle… Je lui ai pas répondu et je l’ai pris par la taille, elle a pas résisté… Alice s’est approchée et je l’ai soulevé en la mettant sous mon bras… Je les voyais qui avaient toutes les deux peur… Même moi, je commençais à avoir les boules.

    « Bon… Quand je sauterai… Vous fléchirez le plus possible vos jambes et faut qu’elles soient tout contre mon torse ! Accrochez-vous à mon cou… Baissez la tête… Et fermez les yeux. »

    Les sans-cœurs étaient entrés dans la chambre, elles ont obéi… Ah ça me tuait de les soumettre à autant de peur… Elles fermaient les yeux comme si elles ne voulaient plus jamais les ouvrir. J’ai commencé à marcher tout en les soulevant de mes bras… Elles ne touchaient même pas le sol, c’était tout l’intérêt… Et j’ai couru, j’ai fait un léger saut pour passer dans le trou de la vitre, un autre léger saut pour atterrir sur la rambarde du balcon et sans casser mon élan, j’ai sauté… Une bonne vingtaine de mètres… Ouais quand Belle m’a dit ça dans les cachots, je me suis dit « Ca va, t’as fait bien pire » mais une fois qu’on voit bien le truc, la distance… Qu’on se demande combien de fois on va voir sa vie défiler… Putain.

    Idéalement, il aurait fallu que je retombe sur mes pieds, avec mon endurance, ça serait passé tout seul mais le poids des filles faisait que je contrôlais pas du tout ma chute…

    Au moins j’ai senti le vent…

    A quelques secondes de l’impact contre le pavé de la cour, je me suis retourné sur moi-même, j’ai mis mes bras le plus possible devant moi pour protéger les filles… J’ai profité des dernières secondes pour regarder si elles courraient un danger… Non… Ca irait.



    A la chute, pas de douleur… J’ai senti le sol craquer sous moi et je me suis demandé si c’était pas mes os, sérieux… J’en pouvais plus… Mon épaule gauche, déjà bien défoncée s’est cassée sous le coup, m’arrachant un cri sec quand je l’ai compris… J’ai contenu ça en un grognement… Mon dos me faisait au moins aussi mal. Mes yeux étaient fermés…

    Bordel, ça faisait quinze minutes qu’on avait quitté les chateaux… Sans les filles et dans ma forme normale, je serais bien resté deux trois heures de plus pour saccager le château… Quelle loque, sérieux.

    J’ai ouvert les yeux et j’ai vu les deux filles encore recroquevillées tout contre moi, j’avais pas entendu leur cri et rien ne semblait brisé, à vue d’œil.. Elles étaient justes couvertes de poussières… Alice, tout contre mon bras gauche, me faisait un mal de chien sans le savoir.

    « Allez… C’est passé. Vite… Faut pas traîner. »

    Elles ont ouvert les yeux et visiblement surprises d’être en état, elles se sont remises debout, me regardant… J’ai pas pris mon temps et pourtant j’étais super lent…

    Quelle merde, sérieux.


    « Jecht ? »

    « Ca va, princesse, c’est juste un mauvais moment à passer mais c’est pas fini… Il nous reste la grille… »



    « Et les loups. »

    « … »

    « … »

    « Vous savez… Ce que je fais si…

    J’avais du mal à respirer, sérieux, je me suis relevé à contrecoeur, me faisant super mal… Je sentais que mes jambes allaient bien et ça, c’était juste ma plus grande chance…

    « Ce que je fais si on croise sur la route un gars qu’est venu nous sauver ? »

    « Jecht ? »

    « Je l’explose littéralement !! Je te jure que je le bute et que je lui fais bouffer ses idées à la con de venir nous aider huit mois plus tard !!!»

    Oh putain… C’était trop dur de rester droit… Alice parût choquée alors que Belle a rigolé… Le jour où on s’est rencontré, elle a du me prendre pour le plus parfait des crétins… Maintenant c’était toujours le cas mais au moins, elle s’y était habituée.

    « Allez, on y va. »

    Et on s’est cassé…


    Ouais… Je te jure qu’on n’a pas perdu de temps, on s’est grouillé parce qu’on n’en pouvait plus… Qu’on aurait vendu père et mère pour être dans un lit confort…

    Putain qu’est-ce que j’avais soif…