• Sous tension •
Le vaisseau ralentissait, j'allais arriver à Agrabah. Un monde où on m'avait dit d'apporter de la crème solaire. Je ne comprenais pas trop pourquoi. Mais lorsque je posai le pied au sol, l'évidence était là. Il faisait extrêmement chaud dans ce monde, le soleil était omniprésent. Je me demandais à cet instant comment les habitants de ce monde pouvaient vivre ici.
Je couvris mes yeux du mieux que je pouvais avec mes mains et m'avançai vers le point de rendez-vous où monsieur LeGarfield, le styliste que j'avais croisé il y a peu dans le vaisseau-mère m'attendait.
Ma « prestation » ce jour là, avait dû lui plaire. Et il a voulu que je renouvelle l'expérience aujourd'hui.
En arrivant enfin à l'endroit où je devais le retrouver, je vis devant moi trois femmes qui me firent face et me dévisagèrent de la tête au pied.
La première s'avança vers moi. Le visage haut et à se dandiner comme si elle était constamment sur un podium. Elle était plutôt grande, de longs cheveux blancs, des yeux en amandes et jaunes.
« Tiens, tiens, tiens... Regardez ce que la tempête de sable nous envoie... »
« En fait, c'est un vaisseau qui m'a envoyé jusque là. »
« Et elle prend tout au pied de la lettre... »
Elle se retourna vers les deux autres femmes en envoyant volontairement es cheveux dans mon visage.
« Eve... Comment tu lui parles ? »
Celle qui avait pris la parole était une femme un tout petit peu plus petite. Des cheveux très foncés aux reflets verts, s'était avancé à son tour.
« Merc... »
« Toi, tu ne prendras la parole que lorsqu'on t'aura donné l'autorisation ! »
Elle avait prononcé ces mots avec une pointe de jalousie dans la voix et en me montrant du doigt ce qui me fit reculer de quelques pas.
C'est alors que la troisième femme à la coiffure iroquoise bicolore s'avança elle aussi à son tour, mais directement vers moi et attrapa du bout des doigts le pendentif que j'avais autour du cou.
« Hoooo regardez ça les filles... Elle est comme les petits toutous. Elle porte une médaille, au cas où elle serait perdue... »
« Non, ne touch... »
Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase qu'elle arracha le collier que William m'avait offert. Je lançais mon bras dans sa direction pour le récupérer mais elle s'amusa à l'agiter devant moi, espérant que je rentre dans on jeu... Ce que j'essayai de faire tant bien que mal, mais je fus interrompue en entendant une troisième voix mais celle-ci me réconforta un peu.
« Mes demoiselles. Ce n'est pas comme ça qu'on accueille une nouvelle venue. »
« Recrue !? »
« Oui. Vous avez bien entendu. Mademoiselle Ahriana nous a fait une très bonne impression c'est pourquoi elle est là aujourd'hui avec vous. »
Celle qui m'avait dérobé le collier me jeta un regard noir tout en continuant de tenir fermement le bijou entre ses doigts qu'elle serrait de plus en plus.
Le styliste s'en alla après nous avoir indiqué où se trouvaient nos tenues et un endroit où nous changer, mais à mon grand désarroi me laissa à nouveau seule avec ces trois filles.
Je fis quelques pas en arrière pour les fuir mais je voyais bien qu'aucunes d'elles étaient heureuses de me voir ici.
« Pistonnée en plus de ça ? »
Elles s'en allèrent toutes les trois en prenant bien le temps de me bousculer à chaque fois.
Je posais ma main près de mon cou, là où se trouvait le pendentif.
« Mon collier, rends le moi ! »
« Ho ça ? »
Elle le regarda un instant puis le jeta de toutes ses forces dans le désert qui nous entourait.
« Bonne chance si tu veux le récupérer... »
Je perdis du regard l'endroit où avait échoué mon bijou. Je baissai la tête, je ne savais même pas s'il était possible qu'un jour j'arrive à faire face à William et lui expliquer ce qui s'était passé.
Je partis aussi à mon tour après pour pouvoir me changer et poser pour cette séance photo.
Lorsque nous fûmes toutes les quatre dans nos tenues respectives, les trois harpies revinrent me vers moi toujours aussi enjouées à vouloir me faire regretter d'être présente.
« Quoi ? Tu es toute triste ? »
« Tu vas faire quoi ? »
« Pleurer dans les jupons de ta mères ? »
Il était vrai que je voulais fondre en larmes, mais je ne voulais pas leur donner ce plaisir, je me contentais de rester la tête haute mais mon calvaire pris fin lorsque le photographe de la dernière fois arriva ver nous.
« Les stars du jour ! Venez par ici... Au lieu de vous regarder en chien de faïence. »
Je fus la première à partir cette fois mais une des trois pimbêches me bouscula et tombai au sol derrière le photographe qui avait pris un peu d'avance.
« Les talons et le sable, ça ne fait jamais bon ménage. Faites attention. »
Il m'aida à me relever et me mena jusqu'à l'endroit où il voulait prendre des photos.
« Monsieur Wood, si je puis me permettre, le soleil couchant mettrait plus en valeur les tenues... »
Le photographe me tenant toujours par le bras se retourna vers le styliste et acquiesça. Nous prîmes une autre direction suivi de très près par le créateur des tenues et me tendit un autre accessoire.
« Ahriana ? »
« Oui ?
« Après notre dernière entrevue, je me suis un peu renseigné sur ce que vous êtes capable de faire. »
Je baissai la tête une nouvelle fois honteuse.
« C'est pourquoi j'ai pris le temps de créer ces gants spécialement pour vous, pour cette tenue. »
Je retirai mes gants avant d'enfiler les nouveaux. Un était très court et s'arrêtait à mon poignet tandis que l'autre était long et remontait jusqu'à mon épaule.
Il me laissa ensuite seule le temps de quelques secondes avant que les trois autres mannequins me rejoignent.
Le photographe nous demanda de prendre la pause et commença à prendre quelques clichés mais il voyait bien l'animosité qu'il y avait entre les trois femmes et moi. Il nous fit comprendre qu'il fallait vraiment faire quelque chose pour donner une bonne ambiance pour la photo.
Cet acte qui avait l'air d'être au dessus des forces de la jeune femme à la chevelure d'argent et moi par la même occasion.
Il mitrailla une nouvelle fois et ne garda qu'un seul et unique cliché. Il comprenait que l'entente ne se ferait pas. il n'avait pas assisté une seule fois à ce qui s'était passé entre nous, mais il n'avait pas l'air d'être un demeuré congénital.
La séance photo terminée, les deux hommes nous remercièrent toutes et je m'empressai de retirer ma tenue de la journée pour rejoindre l'endroit où une des femmes avait jeté mon pendentif... En vain, il était perdu. Je sentais que les larmes me montaient aux yeux et entendre une voix hostile ne fit qu'empirer la chose, je pleurais à chaudes larmes à présent.
« C'est ça... Creuse sale clébard ! »
Je me relevai en quatrième vitesse et courut le plus rapidement possible vers le vaisseau qui pourrait me ramener dans un endroit moins hostile.