Toutes ces années à diriger cette entreprise. Toutes ces années à, sans cesse, la tirer vers le haut, augmenter sa productivité, élargir ses horizons, de l’armement à l’énergie en passant même par le divertissement… Tout ces années, pour ne jamais avoir réussi à me débarrasser de cette question. Quel pouvait être le pire rendez-vous auquel il m’était possible d’assister ? J’avais deux prétendants étonnements solides. Le premier en la personne de Marcel Bonte, adjoint de la section marketing de l’entreprise, qui brillait par sa capacité à nous présenter des idées toutes plus… originales les unes que les autres, et le second n’était autre que Samuel Smithees, l’un des ingénieurs que j’avais affecté à l’un de nos projets à venir. Celui-ci avait la particularité d’être doué dans son travail, mais souffrait de gros, gros problèmes d’élocution rendant toute conversation aussi éprouvante que pourrait l’être l’ascension du Mont Hua, en Terre des Dragons. C’était un effort considérable qui m’avait été demandé à chacune de nos entrevues.
Evidemment, quand j’eus le privilège de les recevoir tout les deux en même temps dans mon bureau, je ne pris même pas la peine de sauver les apparences. Je les avais reçus et m’étais accordé le droit de reposer ma tête sur mon poing, le coude posé sur l’accoudoir de mon fauteuil. Je les entendais débattre, l’un s’énervant sur l’autre devant sa difficulté à le comprendre. Leurs arguments respectifs n’étant pas les plus intéressants, je détournais le regard en direction d’une étagère sans grande importance, une autre fois je me saisis d’un stylo posé sur mon bureau et me mis à l’examiner sous tout ses angles…
Sauvé par le gong, l’interphone se mit à sonner. Je me redressai d’un bond et tendis la main dans leur direction pour leur intimer de se taire. Je fus soulagé d’entendre Scarlett de l’autre côté de la ligne, m’annoncer un rendez-vous surprise, s’excusant d’ailleurs de m’interrompre. Je la rassurai d’une voix calme, cachant ma joie naissante avant de remercier mes deux collaborateurs. Ils finirent par se lever et quitter mon bureau ; je pus les entendre poursuivre leur conversation, les mots s’étouffant dans l’épaisseur du mur au fil de leur marche.
Merci Scarlett, vous n’avez pas idée de la bonne nouvelle que vous venez de m’annoncer. Qui est-ce ?
Nous avons reçu un message de la part de la BAC. Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, mais il semblerait que votre rendez-vous surprise ne soit autre que le dénommé Sora.
Sora ? Comme…
Eh bien, il peut exister plusieurs Sora, peut-être même que la BAC les a confondus. Dans le doute, vous souhaitez le faire patienter ?
Il y avait très peu de chances pour que le Sora en question ne soit le célèbre porteur de keyblade. Toutefois, il me fallait une justification pour ne pas faire revenir les deux énergumènes qui occupaient les sièges face à mon bureau quelques minutes plus tôt. Je lui demandais de le faire venir aussi vite que possible, intrigué par les raisons de sa venue.
Pour quelles raisons la BAC l’aurait-elle fait venir ?
J’arrangeais les quelques papiers laissés en désordre sur mon bureau, réarrangeais les chaises laissées là par leurs précédents occupants et sortis de mon bureau pour rejoindre celui de Scarlett.
Il n’arrivera que dans quelques minutes, si c’est votre question.
Vous savez à quoi le Sora porteur de keyblade ressemble ?
Oui, enfin je crois. Un peu comme tout le monde.
Très bien. S’il s’agit vraiment de lui, proposez lui un rafraîchissement à son arrivée. Apportez-moi un café en même temps. Je vous remercie.
Je tournais les talons avant de retourner en direction de mon bureau. Seulement quelques pas séparaient nos bureaux respectifs. Je me rassis dans mon siège, et attendis patiemment la venue de l’élu.
Jeu 8 Avr 2021 - 19:06Evidemment, quand j’eus le privilège de les recevoir tout les deux en même temps dans mon bureau, je ne pris même pas la peine de sauver les apparences. Je les avais reçus et m’étais accordé le droit de reposer ma tête sur mon poing, le coude posé sur l’accoudoir de mon fauteuil. Je les entendais débattre, l’un s’énervant sur l’autre devant sa difficulté à le comprendre. Leurs arguments respectifs n’étant pas les plus intéressants, je détournais le regard en direction d’une étagère sans grande importance, une autre fois je me saisis d’un stylo posé sur mon bureau et me mis à l’examiner sous tout ses angles…
Sauvé par le gong, l’interphone se mit à sonner. Je me redressai d’un bond et tendis la main dans leur direction pour leur intimer de se taire. Je fus soulagé d’entendre Scarlett de l’autre côté de la ligne, m’annoncer un rendez-vous surprise, s’excusant d’ailleurs de m’interrompre. Je la rassurai d’une voix calme, cachant ma joie naissante avant de remercier mes deux collaborateurs. Ils finirent par se lever et quitter mon bureau ; je pus les entendre poursuivre leur conversation, les mots s’étouffant dans l’épaisseur du mur au fil de leur marche.
Merci Scarlett, vous n’avez pas idée de la bonne nouvelle que vous venez de m’annoncer. Qui est-ce ?
Nous avons reçu un message de la part de la BAC. Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, mais il semblerait que votre rendez-vous surprise ne soit autre que le dénommé Sora.
Sora ? Comme…
Eh bien, il peut exister plusieurs Sora, peut-être même que la BAC les a confondus. Dans le doute, vous souhaitez le faire patienter ?
Il y avait très peu de chances pour que le Sora en question ne soit le célèbre porteur de keyblade. Toutefois, il me fallait une justification pour ne pas faire revenir les deux énergumènes qui occupaient les sièges face à mon bureau quelques minutes plus tôt. Je lui demandais de le faire venir aussi vite que possible, intrigué par les raisons de sa venue.
Pour quelles raisons la BAC l’aurait-elle fait venir ?
J’arrangeais les quelques papiers laissés en désordre sur mon bureau, réarrangeais les chaises laissées là par leurs précédents occupants et sortis de mon bureau pour rejoindre celui de Scarlett.
Il n’arrivera que dans quelques minutes, si c’est votre question.
Vous savez à quoi le Sora porteur de keyblade ressemble ?
Oui, enfin je crois. Un peu comme tout le monde.
Très bien. S’il s’agit vraiment de lui, proposez lui un rafraîchissement à son arrivée. Apportez-moi un café en même temps. Je vous remercie.
Je tournais les talons avant de retourner en direction de mon bureau. Seulement quelques pas séparaient nos bureaux respectifs. Je me rassis dans mon siège, et attendis patiemment la venue de l’élu.