Kupo d'Avril !

Ding !

Son gummiphone venait de vibrer, émettant également une vibration, suffisante à le tirer de son sommeil. D’habitude, aussi peu n’aurait jamais suffi à le réveiller. Mais ce jour était différent, spécial. Ven s’était couché tôt la veille en prévision de cette longue journée qu’il adorait particulièrement. Le jeune garçon se redressa et ouvrit doucement les paupières. Il bailla bruyamment, puis s’étira avant de se laisser tomber de nouveau comme une masse sur le matelas.

Une fois de plus, il avait cette vague sensation, quelques bribes d’images qui lui revenaient. Un ciel étoilé, des maisons en colombages aux toits de tuiles violets… Déjà, ses souvenirs de ce rêve devenaient confus. Il ne parvenait pas à se souvenir des événements. Mais il en avait déjà fait beaucoup d’autres semblables à celui-ci. Et chaque fois, il avait eu cette même impression. Celle que tout cela lui était fort familier.

Comme à chaque précédente fois, Ventus chassa ces pensées de son esprit puis tendit son bras pour empoigner son gummiphone posé sur la table de chevet. Une notification indiquait qu’il avait reçu un like sur sa publication de la veille. Bien que cette fois loin, il ne put réfréner son envie de démarrer les hostilités dès le matin.



Ven attendit quelques minutes, le sourire aux lèvres d’amusement. Il aimerait bien voir la tête d’Aqua lorsqu’elle lirait ce message puis découvrirait sa blague un peu tard. Quelques minutes plus tard, il sursauta lorsque celui-ci vibra de nouveau.



Le garçon eut un léger rire en lisant sa réponse. Cette année, elle sera sûrement plus difficile à piéger. Mais il trouvera bien quelque chose plus tard dans la journée pour qu’elle soit prise dans sa prochaine blague. En attendant, il ne comptait pas faire la grasse matinée ! De nouveau frais et d’attaque pour découvrir la ville tout en demeurant vigilant, il se leva puis se prépara. Avant de quitter l’hôtel, le keyblader dégusta les croissants que Picsou lui avait préparé pour le réveil.

Nazik ayant envoyé son image depuis le premier quartier, Ven décida de commencer son exploration des lieux par là. A priori, comme la veille, il n’y avait pas vraiment foule dans les rues. Il remarquait un couple attablé sur la terrasse d’un restaurant, chacun ayant sa part de gâteau. Une bougie était allumée au centre de leur table, accentuant l’ambiance romantique. Pourtant, il en était sûr, quelque chose ne collait pas. Il ne manqua pas d’éclater d’un rire clair en apercevant le visage de l’une des deux personnes se décomposer en dégustant la “pâtisserie”, probablement factice.

Il passa son chemin et s’approcha des boutiques, leurs enseignes lumineuses attirant particulièrement l’attention. Pourtant, quelque chose, un mouvement non loin, la mobilisa bien vite. Son visage rayonna, attendri par la scène singulière qu’il aperçut. Trois boules de poils ailées étaient réunies autour d’une sorte de coffre fort rempli d’enveloppes. Ven s’approcha d’elles, sa curiosité étant d’ors et déjà piquée.



Celle du milieu se retourna, s’interrompant dans ses activités et s’approchant de lui. Chacune des trois avaient des pompons qui partaient du sommet de leur tête, mais celui-ci en avait trois pour le prix d’un ! Un bleu, un vert et celui du milieu, plus gros, le rouge. Ven ne put se retenir de passer sa main dans les poils de l’étrange personnage. Le pelage était doux, chaud et agréable au toucher.



Le mog hocha vivement la tête, visiblement bien content d’obtenir le soutien. Deux bras de plus ne seraient décidément pas de trop.



L’une des enveloppes échappa des pattes de la boule de poils. Ven la ramassa et l’inspecta : étrangement, son nom était inscrit sur celle-ci, fermée par un sceau en forme de tête de mog. Son intérêt étant bien trop piqué par cette curieuse trouvaille, le jeune homme l’ouvrit.

SPLASH.

Ventus n’avait innocemment pas douté un instant des bonnes intentions du mog, ne remarquant pas le changement de l’expression de son visage lorsqu’il avait attrapé la lettre. Ainsi, il s’était retrouvé aspergé d’un jet d’eau au visage, lui rafraîchissant bien les idées. Ne s’y étant pas attendu un seul instant, le regard de Ven alterna entre l’enveloppe, l’eau qui ruisselait de ses joues et coulait de ses cheveux hérissés et le plaisantin qui avait réussi à le piéger. La petite créature mignonne, bien amusée de sa petite blague, était pliée en deux de rire.



Ainsi, l’arroseur s’était retrouvé arrosé.