A mesure que nous approchons toutes les deux du carré dédié au maître des lieux, je donne un discret coup de coude à Odile. Elle proteste et se frotte le bras.
-Quoi ?! Qu’est ce qu’il y a ?
-T’es supposée être celle qui sourit, tu te rappelles.
-Pffff…
L’instant d’après elle affiche le sourire le plus confiant que cette terre ait porté. Je la trouve bien plus douée que moi pour imiter des sentiments. Elle a l’avantage des souvenirs, évidemment, mais il y met… tellement de convictions, que même moi, j’y crois parfois.
Je la laisse passer devant et se présenter face à Pavani. Je la rejoins ensuite en me mettant juste à côté. L’homme lève les yeux vers nous. Il n’a pas un physique avenant, et son âge n’arrange rien à la chose, apparemment. S’il a tous ces gens autour de lui, toutes ces femmes à sa disposition, ce n’est clairement pas pour son charme. Tout le monde n’a pas la génétique de Rufus Shinra, évidemment.
-Bonsoir Messieurs.
Elle s’incline d’une façon qui rappelle les coutumes orientales que l’on peut admirer à la Terre des Dragons. Il la regarde d’abord elle, puis moi.
-Eh bien. Je ne savais pas qu’on avait engagées des éléments aussi compétents que vous, dernièrement. Mais ce n’est pas pour me déplaire.
Il rit à sa propre blague. J’entends Odile y répondre avec un rire timide, qui pourrait passer pour spontané.
-Nous sommes arrivées cet après-midi. Et cela fait quelques jours que nous sommes à Costa, ce n’est pas si facile de trouver un travail à vrai dire.
-Quelle chance pour moi, alors, qu’il n’y ait pas de travail à pourvoir ailleurs.
Il lève son verre dans notre direction, comme pour nous souhaiter bonne santé, puis il vide son contenu et grimace en expirant bruyamment. Je peux presque voir la goutte descendre du coin de sa bouche, il me dégoute.
-Et votre soeur, elle ne parle pas ?
Je suis toujours focalisée sur la répugnance qu’il crée chez moi, je pourrais presque refuser de consommer son coeur s’il s’offrait à moi. C’est au tour d’Odile de me donner un coup de coude.
-Ah…si…si.
-Excusez-la, elle a quelques troubles du comportement.
Je tourne le visage vers elle, surprise et incrédule. Est-elle sérieuse ?
-Oh, je vois.
Je regarde à nouveau Pavani, il n’a pas l’air de trouver cela embêtant, il a même l’air de trouver ça… réjouissant.
-Je peux vous recommander quelques médecins spécialistes, si vous le souhaitez. Passez à mon bureau et…
-C’est… vraiment très gentil à vous, Monsieur Pavani.
Odile rejoue encore le numéro de la petite servante docile. Pavani affiche alors une mine faussement défaite. Que va-t-il dire encore ?
-C’est vraiment dommage, moi qui espérais vous convier à notre petite sauterie en fin de soirée.
Il fait un claquement de doigt vers le bar. Curtis accourt.
-Curtis n’y verra pas d’inconvénient, n’est-ce pas Curtis ?
-Non, pas du tout Monsieur… mais de quoi s’agit-il ?
Pavani éclate de rire, les gens autour de lui font pareil.
-Quel humour Curtis. Non, je… je proposais simplement à tes nouvelles employées de venir avec nous dans mon penthouse, après leur service. Ce sera un peu comme un cadeau de bienvenue.
-Elles sont à votre disposition, Monsieur, comme vous le savez bien.
Voilà qui est charmant.
-Alors c’est parfait. Mesdemoiselles, je ne vous retiens pas, vous pouvez… poursuivre vos activités.[/color]
Il fait un petit geste de la main pour nous congédier. Dès que nous nous sommes éloignées, je sens qu’Odile est prête à faire une grosse bêtise. Je serre son poignet.
-Qu’est-ce que tu as ?
-Tu… rigoles ?
-Non. Je sais ce qu’il est mais… N’oublie pas pourquoi on est là. Et tu m’as promis de faire ton maximum. Bon…
Je saisis mon gummiphone et compose un message, cachée derrière le bar.
Merde, j’ai complètement oublié. Trop tard pour faire marche arrière, ils le découvriront sans doute tôt ou tard.
Jeu 25 Mar 2021 - 22:41-Quoi ?! Qu’est ce qu’il y a ?
-T’es supposée être celle qui sourit, tu te rappelles.
-Pffff…
L’instant d’après elle affiche le sourire le plus confiant que cette terre ait porté. Je la trouve bien plus douée que moi pour imiter des sentiments. Elle a l’avantage des souvenirs, évidemment, mais il y met… tellement de convictions, que même moi, j’y crois parfois.
Je la laisse passer devant et se présenter face à Pavani. Je la rejoins ensuite en me mettant juste à côté. L’homme lève les yeux vers nous. Il n’a pas un physique avenant, et son âge n’arrange rien à la chose, apparemment. S’il a tous ces gens autour de lui, toutes ces femmes à sa disposition, ce n’est clairement pas pour son charme. Tout le monde n’a pas la génétique de Rufus Shinra, évidemment.
-Bonsoir Messieurs.
Elle s’incline d’une façon qui rappelle les coutumes orientales que l’on peut admirer à la Terre des Dragons. Il la regarde d’abord elle, puis moi.
-Eh bien. Je ne savais pas qu’on avait engagées des éléments aussi compétents que vous, dernièrement. Mais ce n’est pas pour me déplaire.
Il rit à sa propre blague. J’entends Odile y répondre avec un rire timide, qui pourrait passer pour spontané.
-Nous sommes arrivées cet après-midi. Et cela fait quelques jours que nous sommes à Costa, ce n’est pas si facile de trouver un travail à vrai dire.
-Quelle chance pour moi, alors, qu’il n’y ait pas de travail à pourvoir ailleurs.
Il lève son verre dans notre direction, comme pour nous souhaiter bonne santé, puis il vide son contenu et grimace en expirant bruyamment. Je peux presque voir la goutte descendre du coin de sa bouche, il me dégoute.
-Et votre soeur, elle ne parle pas ?
Je suis toujours focalisée sur la répugnance qu’il crée chez moi, je pourrais presque refuser de consommer son coeur s’il s’offrait à moi. C’est au tour d’Odile de me donner un coup de coude.
-Ah…si…si.
-Excusez-la, elle a quelques troubles du comportement.
Je tourne le visage vers elle, surprise et incrédule. Est-elle sérieuse ?
-Oh, je vois.
Je regarde à nouveau Pavani, il n’a pas l’air de trouver cela embêtant, il a même l’air de trouver ça… réjouissant.
-Je peux vous recommander quelques médecins spécialistes, si vous le souhaitez. Passez à mon bureau et…
-C’est… vraiment très gentil à vous, Monsieur Pavani.
Odile rejoue encore le numéro de la petite servante docile. Pavani affiche alors une mine faussement défaite. Que va-t-il dire encore ?
-C’est vraiment dommage, moi qui espérais vous convier à notre petite sauterie en fin de soirée.
Il fait un claquement de doigt vers le bar. Curtis accourt.
-Curtis n’y verra pas d’inconvénient, n’est-ce pas Curtis ?
-Non, pas du tout Monsieur… mais de quoi s’agit-il ?
Pavani éclate de rire, les gens autour de lui font pareil.
-Quel humour Curtis. Non, je… je proposais simplement à tes nouvelles employées de venir avec nous dans mon penthouse, après leur service. Ce sera un peu comme un cadeau de bienvenue.
-Elles sont à votre disposition, Monsieur, comme vous le savez bien.
Voilà qui est charmant.
-Alors c’est parfait. Mesdemoiselles, je ne vous retiens pas, vous pouvez… poursuivre vos activités.[/color]
Il fait un petit geste de la main pour nous congédier. Dès que nous nous sommes éloignées, je sens qu’Odile est prête à faire une grosse bêtise. Je serre son poignet.
-Qu’est-ce que tu as ?
-Tu… rigoles ?
-Non. Je sais ce qu’il est mais… N’oublie pas pourquoi on est là. Et tu m’as promis de faire ton maximum. Bon…
Je saisis mon gummiphone et compose un message, cachée derrière le bar.
NinaAvons rencontré Pavani. Invitées pour une after ce soir dans son penthouse. Je suis plus ou moins sûre qu’il a mordu.
RenoAvons ? InvitéeS ? Nina, tu n’es pas seule pour cette mission?
Merde, j’ai complètement oublié. Trop tard pour faire marche arrière, ils le découvriront sans doute tôt ou tard.
NinaNon, j’ai quelqu’un avec moi, j’avais besoin d’elle pour accélérer le processus d’embauche.
RenoElle ? Elle est fiable ?
NinaOui.
RenoPlus fiable que toi, donc ?
Nina…