C’était enfin la fin de la journée. J’attendais encore l’appel de Reno avec impatience. A vrai dire, cette histoire avait occupé mon esprit tout le reste de l’après-midi. La compagnie et moi-même avions évidemment un bon nombre d’opposants, mais je n’aurais pas cru que l’un d’eux passerait un jour à l’action. Assis sur mon siège, je tapotais mes doigts sur mon bureau, le regard fixé sur mon gummiphone, mon autre main soutenant mon menton. L’écran finit par s’allumer, et je décrochai avant même que l’appareil ne se mette à vibrer.
Je vous écoute. Quelles sont les nouvelles ?
« Bon… bah je vais pas vous cacher que c’est la merde, hein. Les autorités locales essaient de noyer l’affaire. Personne ne veut en parler, et apparemment on a demandé aux témoins de la boucler. »
Je fronçais les sourcils au fur et à mesure qu’il m’énumérait les faits.
« Bon et on à un nom. Pavani. »
Tiens donc. Donc ce serait le commanditaire ?
« D’après ce que Nina a entendu d’une conversation entre deux flics, oui. »
Nina ?
« Arad. »
Ah, oui. Il est vrai qu’elle disposait d’un prénom. Et donc cette discussion ?
Reno ne me répond pas tout de suite. J’entends une voix, lointaine, dans le microphone. Je devine qu’il lui redemande pour me transmettre les informations.
« Ouais, donc… Y’a un flic qui s’est fait convoquer par le commissaire. De là, elle a entendu, je cite, que le rapport de l’affaire n’avait pas plu. A qui ? A Pavani. »
Je vois. C’est problématique.
« Vous voulez qu’on aille le chopper ? »
Absolument pas. Je le connais un peu, sa cour est remplie de gorilles, vous n’y arriverez sans doute pas sans que cela se sache. Je réfléchis.
Je pris une pause de quelques secondes, attrapant un cigare dans sa petite boite en bois.
Si je résume, les autorités locales sont contre nous, et donc avec lui. Il faudrait essayer de savoir pourquoi. Si l’on menace la carrière de notre cher commissaire, il retournera peut-être sa veste. Ça, c’est dans un premier temps. Dans un second temps…
Il allait falloir réussir à approcher Pavani sans risquer la vie de qui que ce soit. « De qui que ce soit… ». J’eus une idée.
Vous êtes seul ?
« Non, pourquoi ? »
Je vais vous donner des ordres à vous, et vous seul. Eloignez-vous des autres.
J’entendis une porte, peut-être une portière, s’ouvrir et se fermer. Quelques secondes plus tard, j’avais son feu vert.
Il nous faut quelqu’un d’infiltré chez Pavani. Rude et vous-même êtes repérés, j’imagine. Et si ses hommes de mains ont trainé du côté de l’hôpital il en est de même pour Juget et Ruluf.
« Je vous vois venir. Vous êtes sûr que Freyra est une bonne idée ? Elle est… »
Je n’avais pas du tout l’intention d’impliquer Freyra. Elle est sur autre chose, en ce moment. Je pensais à Arad. Chargez-la d’infiltrer sa garde personnelle ou qu’en sais-je. Si les choses tournent mal, je préfère la sacrifier elle plutôt que l’un de vous.
Il resta silencieux quelques secondes.
« Si je peux me permettre vous êtes un peu dur. Elle a fait du bon travail tout à l’heure. »
Je l’ai bien compris. Je n’ai pas dit que je voulais la sacrifier, j’insistais sur « voulais », je sous entends que son éventuelle réussite pourrait avoir des répercussions positives sur son cas.
« Ouais… »
Vous avez des nouvelles de Scarlett ?
« Ouais, elle s’est réveillée, elle est faible mais ça va. J’ai pas eu de nouvelles de l’équipe de l’hôpital, j’imagine que ça va. »
Très bien. Je vous laisse la nuit pour travailler, je viendrais demain matin à la première heure.
« Ça march- »
Je raccrochais avant de soupirer longuement. J’allumais finalement le cigare que j’avais entre les lèvres depuis quelques minutes maintenant avant de me retourner vers la grande baie vitrée qui donnait sur le vide sidéral. Pavani donc… Voilà une partie d’échecs que j’allais prendre plaisir à remporter.
Dim 21 Mar 2021 - 22:59Je vous écoute. Quelles sont les nouvelles ?
« Bon… bah je vais pas vous cacher que c’est la merde, hein. Les autorités locales essaient de noyer l’affaire. Personne ne veut en parler, et apparemment on a demandé aux témoins de la boucler. »
Je fronçais les sourcils au fur et à mesure qu’il m’énumérait les faits.
« Bon et on à un nom. Pavani. »
Tiens donc. Donc ce serait le commanditaire ?
« D’après ce que Nina a entendu d’une conversation entre deux flics, oui. »
Nina ?
« Arad. »
Ah, oui. Il est vrai qu’elle disposait d’un prénom. Et donc cette discussion ?
Reno ne me répond pas tout de suite. J’entends une voix, lointaine, dans le microphone. Je devine qu’il lui redemande pour me transmettre les informations.
« Ouais, donc… Y’a un flic qui s’est fait convoquer par le commissaire. De là, elle a entendu, je cite, que le rapport de l’affaire n’avait pas plu. A qui ? A Pavani. »
Je vois. C’est problématique.
« Vous voulez qu’on aille le chopper ? »
Absolument pas. Je le connais un peu, sa cour est remplie de gorilles, vous n’y arriverez sans doute pas sans que cela se sache. Je réfléchis.
Je pris une pause de quelques secondes, attrapant un cigare dans sa petite boite en bois.
Si je résume, les autorités locales sont contre nous, et donc avec lui. Il faudrait essayer de savoir pourquoi. Si l’on menace la carrière de notre cher commissaire, il retournera peut-être sa veste. Ça, c’est dans un premier temps. Dans un second temps…
Il allait falloir réussir à approcher Pavani sans risquer la vie de qui que ce soit. « De qui que ce soit… ». J’eus une idée.
Vous êtes seul ?
« Non, pourquoi ? »
Je vais vous donner des ordres à vous, et vous seul. Eloignez-vous des autres.
J’entendis une porte, peut-être une portière, s’ouvrir et se fermer. Quelques secondes plus tard, j’avais son feu vert.
Il nous faut quelqu’un d’infiltré chez Pavani. Rude et vous-même êtes repérés, j’imagine. Et si ses hommes de mains ont trainé du côté de l’hôpital il en est de même pour Juget et Ruluf.
« Je vous vois venir. Vous êtes sûr que Freyra est une bonne idée ? Elle est… »
Je n’avais pas du tout l’intention d’impliquer Freyra. Elle est sur autre chose, en ce moment. Je pensais à Arad. Chargez-la d’infiltrer sa garde personnelle ou qu’en sais-je. Si les choses tournent mal, je préfère la sacrifier elle plutôt que l’un de vous.
Il resta silencieux quelques secondes.
« Si je peux me permettre vous êtes un peu dur. Elle a fait du bon travail tout à l’heure. »
Je l’ai bien compris. Je n’ai pas dit que je voulais la sacrifier, j’insistais sur « voulais », je sous entends que son éventuelle réussite pourrait avoir des répercussions positives sur son cas.
« Ouais… »
Vous avez des nouvelles de Scarlett ?
« Ouais, elle s’est réveillée, elle est faible mais ça va. J’ai pas eu de nouvelles de l’équipe de l’hôpital, j’imagine que ça va. »
Très bien. Je vous laisse la nuit pour travailler, je viendrais demain matin à la première heure.
« Ça march- »
Je raccrochais avant de soupirer longuement. J’allumais finalement le cigare que j’avais entre les lèvres depuis quelques minutes maintenant avant de me retourner vers la grande baie vitrée qui donnait sur le vide sidéral. Pavani donc… Voilà une partie d’échecs que j’allais prendre plaisir à remporter.
MoiJe vais avoir besoin de toi demain matin. On part pour Costa del Sol.
VeldQuelque chose de grave ?
MoiTu n'as pas oublié notre ami Pavani ?