Je m’étais levé tôt ce matin là. Après avoir quitté la soirée, j’étais retourné aux côtés de Scarlett et nous avions parlé longuement. J’en avais appris plus sur ses rêves, sur ses passions, c’était une discussion intéressante, puis, tout les deux rattrapés par la fatigue nous avions fini par nous assoupir l’un à côté de l’autre. Ma blessure ne me faisait plus rien du tout, même si le réflexe de toucher ma cicatrice restait présent.
Je m’étais donc levé tôt dans l’idée de diriger l’entraînement de ce matin. Je m’étais habillé d’un sweat shirt noir et d’un pantalon de jogging et j’avais quitté la pièce non sans oublier de déposer un baiser sur le front de ma secrétaire encore endormie. Plusieurs corps occupaient le salon, certains endormis sur une chaise, d’autres littéralement au sol. Je ne marquai pas mon mécontentement et me mis dans le milieu de la pièce avant de frapper dans mes mains.
On se réveille. Allez !
Je continue de frapper dans mes mains et je vois plusieurs Turks ouvrir les yeux péniblement, d’autres se redresser et regarder un peu autour d’eux, sûrement pour comprendre où ils se trouvent. Un indice sur leur état et sur leurs souvenirs de la soirée précédente. J’enjambe Crisis, étalé sur le tapis et vient applaudir directement dans les oreilles de Freyra. Elle grogne, tourne la tête dans l’autre sens avant d’ouvrir finalement les yeux et d’afficher une mine surprise lorsque nos regards se croisent.
Je ne veux rien savoir. Allez vomir et rejoignez moi dehors, dis-je calmement avant de hausser la voix. Tout le monde dehors dans cinq minutes, je ne veux rien savoir. J’oublierai sûrement de payer leur prime aux retardataires.
Je sors de l’hôtel et me retrouve sur la petite place en bas des marches. Les Turks me rejoignent par groupes, la plupart me semblent encore bien dans les vapes, y compris Balto qui, visiblement avait oublié mes consignes d’hier soir. Ils étaient tous là, sauf un.
Où est Reno ?
Il est parti y’a quelques heures après avoir reçu un message de Rude. Il m’a dit qu’il allait le chercher.
Attendez, mais oui. Vous êtes encore là, personne n’est venu vous relever cette nuit ?
Ruluf qui accusait le coup de la fatigue hocha la tête horizontalement, ce qui me fit grincer des dents.
Vous deux, vous remontez et vous allez vous reposer. Je crois rêver, pendant que vous vous enfiliez l’équivalent d’un fût chacun, vos collègues étaient dehors. Pas un seul d’entre vous n’a pensé à les relever. Pas un seul.
Je continuais de fixer Freyra dont l’esprit semblait être parti dans un autre monde.
Très bien. Mettez-vous en rang. Vous allez me faire cinq tours de l’hôtel, et en courant. Top !
Les Turks se mettent à courir, chacun à leur rythme, tandis que je sors un cigare de leur boite. Je l’allume au moment où ils disparaissent dans l’angle du bâtiment. J’en tire une bouffée que je finis par recracher, puis je me dirige vers le coin opposé pour les voir arriver. Ils terminent le premier tour et continuent dans leur élan, et je vois Elena me jeter un regard noir alors qu’elle me passait devant. Je lui souris, mais ne réponds rien.
Lorsqu’ils finissent les cinq tours, ils se remettent face à moi, en ligne. Je leur accorde vingt secondes de pause avant de refrapper dans mes mains.
Sept séries de vingt pompes. Le premier qui termine peut rentrer.
Ils se mettent en position et enchainent les mouvements le plus rapidement possible. Sans surprise, celui s’en tirant le mieux reste Maur. Freyra, elle, se stoppe quelques instants, les bras tremblotants, avant de nous faire un démonstration de son meilleur haut-le-coeur, commenté par Elena.
Tu me dégueules sur les mains, je te jure que je te mets la tête dedans !
Je m’apprête à leur donner l’exercice suivant lorsqu’un bruit de moteur se fait entendre à quelques rues de notre position. Je me retourne et vois une voiture s’approcher. Je ne panique pas, comprenant assez rapidement de qui il s’agit. La voiture s’arrête, ses occupants en descendent. Il s’agit de Reno, de Rude et de Mid.
Regardez qui j’ai retrouvé, dit le Turk qui semblait avoir retrouvé sa bonne humeur. Il désigne Rude des deux mains, et celui-ci, devant la gêne de la situation, se frotte le dessus du crâne.
Je suis désolé, je-
Ce n’est rien. Vous avez fait ce que vous avez pu.
Je me retourne vers les autres Turks qui assistent à la scène.
Exercice libre ! Faites ce que vous voulez mais je ne veux pas en voir un seul se tourner les pouces.
Euh, ouais, d’ailleurs, pourquoi vous êtes dehors à faire… ça ?
Oui, alors… vous avez raté une petite fête hier. Je les ai retrouvés en piteux état ce matin au réveil, j’ai donc décidé d’essayer de leur faire passer leur petite veisalgie.
Ouais… Elle a pas l’air bien Freyra.
Je me retourne et vois la Turk, le teint complètement pâle.
Oui. Elle n’a pas l’air bien. C’est dommage. Comment vous sentez-vous, vous deux ?
Un peu perdu. C’est extrêmement perturbant de s’être vu mourir et de se réveiller comme si de rien n’était.
A ce sujet, j’aimerais si possible que vous et Rude écriviez, tant que vos souvenirs sont encore frais, cette expérience, vos ressentis. Je ne vous retiens pas plus, vous pouvez monter et aller vous reposer si vous en sentez le besoin.
Les trois Turks me remercient et s’apprêtent à rentrer. Je rattrape Reno par le bras.
Pas vous.
Mais pourquoi ?
Vous avez quitté votre poste, alors même que Ruluf et Juget n’ont pas été relevés. Ce qui fait que nous n’avions véritablement qu’une seule personne pour défendre l’hôtel en cas d’attaque.
Oui mais Rude…
J’ai bien compris vos intentions. Je ne dis pas que j’aurais été aussi clément si nous avions justement été attaqués. Mais… il ne s’est rien passé. Je n’ai pas envie de gâcher ma matinée à m’occuper de leur sanction. Remplacez-moi, c’est tout ce que je vous demande.
…Sérieux ?
Oui, « sérieux ».
Cool ! Je lui désignais la place qui était la mienne quelques secondes auparavant. Bon alors les petites lopettes, on va se sortir les doigts du cul. On part sur trente abdos… non cinquante ! Et croisés, s’il vous plaît.
Ven 26 Fév 2021 - 0:59Je m’étais donc levé tôt dans l’idée de diriger l’entraînement de ce matin. Je m’étais habillé d’un sweat shirt noir et d’un pantalon de jogging et j’avais quitté la pièce non sans oublier de déposer un baiser sur le front de ma secrétaire encore endormie. Plusieurs corps occupaient le salon, certains endormis sur une chaise, d’autres littéralement au sol. Je ne marquai pas mon mécontentement et me mis dans le milieu de la pièce avant de frapper dans mes mains.
On se réveille. Allez !
Je continue de frapper dans mes mains et je vois plusieurs Turks ouvrir les yeux péniblement, d’autres se redresser et regarder un peu autour d’eux, sûrement pour comprendre où ils se trouvent. Un indice sur leur état et sur leurs souvenirs de la soirée précédente. J’enjambe Crisis, étalé sur le tapis et vient applaudir directement dans les oreilles de Freyra. Elle grogne, tourne la tête dans l’autre sens avant d’ouvrir finalement les yeux et d’afficher une mine surprise lorsque nos regards se croisent.
Je ne veux rien savoir. Allez vomir et rejoignez moi dehors, dis-je calmement avant de hausser la voix. Tout le monde dehors dans cinq minutes, je ne veux rien savoir. J’oublierai sûrement de payer leur prime aux retardataires.
Je sors de l’hôtel et me retrouve sur la petite place en bas des marches. Les Turks me rejoignent par groupes, la plupart me semblent encore bien dans les vapes, y compris Balto qui, visiblement avait oublié mes consignes d’hier soir. Ils étaient tous là, sauf un.
Où est Reno ?
Il est parti y’a quelques heures après avoir reçu un message de Rude. Il m’a dit qu’il allait le chercher.
Attendez, mais oui. Vous êtes encore là, personne n’est venu vous relever cette nuit ?
Ruluf qui accusait le coup de la fatigue hocha la tête horizontalement, ce qui me fit grincer des dents.
Vous deux, vous remontez et vous allez vous reposer. Je crois rêver, pendant que vous vous enfiliez l’équivalent d’un fût chacun, vos collègues étaient dehors. Pas un seul d’entre vous n’a pensé à les relever. Pas un seul.
Je continuais de fixer Freyra dont l’esprit semblait être parti dans un autre monde.
Très bien. Mettez-vous en rang. Vous allez me faire cinq tours de l’hôtel, et en courant. Top !
Les Turks se mettent à courir, chacun à leur rythme, tandis que je sors un cigare de leur boite. Je l’allume au moment où ils disparaissent dans l’angle du bâtiment. J’en tire une bouffée que je finis par recracher, puis je me dirige vers le coin opposé pour les voir arriver. Ils terminent le premier tour et continuent dans leur élan, et je vois Elena me jeter un regard noir alors qu’elle me passait devant. Je lui souris, mais ne réponds rien.
Lorsqu’ils finissent les cinq tours, ils se remettent face à moi, en ligne. Je leur accorde vingt secondes de pause avant de refrapper dans mes mains.
Sept séries de vingt pompes. Le premier qui termine peut rentrer.
Ils se mettent en position et enchainent les mouvements le plus rapidement possible. Sans surprise, celui s’en tirant le mieux reste Maur. Freyra, elle, se stoppe quelques instants, les bras tremblotants, avant de nous faire un démonstration de son meilleur haut-le-coeur, commenté par Elena.
Tu me dégueules sur les mains, je te jure que je te mets la tête dedans !
Je m’apprête à leur donner l’exercice suivant lorsqu’un bruit de moteur se fait entendre à quelques rues de notre position. Je me retourne et vois une voiture s’approcher. Je ne panique pas, comprenant assez rapidement de qui il s’agit. La voiture s’arrête, ses occupants en descendent. Il s’agit de Reno, de Rude et de Mid.
Regardez qui j’ai retrouvé, dit le Turk qui semblait avoir retrouvé sa bonne humeur. Il désigne Rude des deux mains, et celui-ci, devant la gêne de la situation, se frotte le dessus du crâne.
Je suis désolé, je-
Ce n’est rien. Vous avez fait ce que vous avez pu.
Je me retourne vers les autres Turks qui assistent à la scène.
Exercice libre ! Faites ce que vous voulez mais je ne veux pas en voir un seul se tourner les pouces.
Euh, ouais, d’ailleurs, pourquoi vous êtes dehors à faire… ça ?
Oui, alors… vous avez raté une petite fête hier. Je les ai retrouvés en piteux état ce matin au réveil, j’ai donc décidé d’essayer de leur faire passer leur petite veisalgie.
Ouais… Elle a pas l’air bien Freyra.
Je me retourne et vois la Turk, le teint complètement pâle.
Oui. Elle n’a pas l’air bien. C’est dommage. Comment vous sentez-vous, vous deux ?
Un peu perdu. C’est extrêmement perturbant de s’être vu mourir et de se réveiller comme si de rien n’était.
A ce sujet, j’aimerais si possible que vous et Rude écriviez, tant que vos souvenirs sont encore frais, cette expérience, vos ressentis. Je ne vous retiens pas plus, vous pouvez monter et aller vous reposer si vous en sentez le besoin.
Les trois Turks me remercient et s’apprêtent à rentrer. Je rattrape Reno par le bras.
Pas vous.
Mais pourquoi ?
Vous avez quitté votre poste, alors même que Ruluf et Juget n’ont pas été relevés. Ce qui fait que nous n’avions véritablement qu’une seule personne pour défendre l’hôtel en cas d’attaque.
Oui mais Rude…
J’ai bien compris vos intentions. Je ne dis pas que j’aurais été aussi clément si nous avions justement été attaqués. Mais… il ne s’est rien passé. Je n’ai pas envie de gâcher ma matinée à m’occuper de leur sanction. Remplacez-moi, c’est tout ce que je vous demande.
…Sérieux ?
Oui, « sérieux ».
Cool ! Je lui désignais la place qui était la mienne quelques secondes auparavant. Bon alors les petites lopettes, on va se sortir les doigts du cul. On part sur trente abdos… non cinquante ! Et croisés, s’il vous plaît.