Je rouvre les yeux, l’heure à encore changé comme en atteste la pendule accrochée dans un coin de la pièce. Je suis seul, ni Balto, ni Elena, ni personne en fait ne sont revenus. Je lève l’un de mes bras pour constater que la douleur est absente, puis passe le doigt sur mes bandages pour finalement le confirmer. Je me redresse, et réprime une quinte de toux. Je ne veux pas les voir débarquer, la mine affolée en s’inquiétant de mon état.
Je me penche en dehors de mon lit et plonge la main dans la poche de la charpie qu’est devenue ma veste avant d’en extirper mon gummiphone. Je le déverrouille et parcours GummiNow. Si les gens étaient bavards en début de mois, il faut remarquer que maintenant il y a peu d’interactions. Probablement la faute a plusieurs événements fâcheux tels que celui d’hier soir. Je ne m’imagine pas dans une situation exceptionnelle, chaque personne tentant de survivre a dû faire face, au moins un jour, à un dilemme, ou peut-être à la faim, à la peur…
La porte de ma chambre s’ouvre sur un visage familier. Scarlett, à l’apparence calme, entre dans la pièce et referme la porte derrière elle. Elle s’approche du bord de mon lit et s’asseoir sur la chaise précédemment occupée par Balto.
Vous allez mieux ?
Sa mine était grave, comme si je sortais d’une opération de quarante-huit heures. Comme si on lui avait annoncé mon décès prochain. Peut-être simplement était-elle inquiète.
Le médecin m’a donné deux mois, dis-je faussement triste. Je vais d’abord perdre l’usage de mes jambes, puis ma vue se brouillera et je serai atteint de cécité.
Vous n’êtes pas drôle, dit-elle se forçant un sourire.
Non, c’est vrai. Mais je vais bien, je vous assure. J’ai encore cette sensation désagréable au niveau du torse, mais, à nouveau je repasse mes doigts sur le bandage, il n’y a plus rien. Et vous ?
Elle se penche vers moi, toujours assise.
J’ai honte à l’idée de ce que les Turks vont bien pouvoir vous raconter. Elle mit sa main sur son front.
Oh, Balto m’a un petit peu expliqué la situation. Il paraît que vous étiez incontrôlable.
C’est vrai ?
Non. Il m’a dit que vous étiez sous le choc, et que Freyra s’était occupée de vous.
Oui. Je pensais tout les Turks froids, presque déshumanisés. Sur le coup, je n’y ai pas prêté attention mais, je suis étonnée qu’elle ait pris le temps avec moi.
Les Turks ne sont pas que des machines à tuer, vous savez. Je vous l’accorde, certains sont froids, peu bavards, et probablement que c’est une qualité que j’apprécie. Mais vous l’avez vu vous même, aussi dévoués soient-ils, il règne entre eux une ambiance presque…
Familiale ?
Je pense que c’est le terme, effectivement.
Elle resta silencieuse quelques secondes avant de vouloir reprendre la parole. Depuis notre arrivée à la citadelle, les jours n’avaient été qu’une surenchère dans les ennuis. Nous avions été attaqués, nous avions perdu notre toit et donc avions dû fuir, nous avions rejoint Costa Del Sol et avions été attaqués en pleine nuit, aux abords de la plage. Tout ces événements avaient fait que ma proposition n’avait toujours pas pu se réaliser.
Venez, dis-je en désignant l’espace inoccupé à côté de moi. Elle se leva, fit le tour du lit avant d’ôter ses chaussures et de s’allonger à côté de moi. Sa tête vint se poser sur le second oreiller, tout près du mien, tandis que l’une de ses jambes, seulement protégée d’un collant sombre vint se poser sur la mienne. J’écartais le bras de mon corps, l’invitant à se rapprocher davantage, puis le fis passer par dessus son épaule pour finalement atteindre son dos.
Ça ne vous fait vraiment plus rien ?
Elle se mit à me mimer, laissant trainer ses doigts fins sur la bande qui entourait mon torse. Puis, elle quitta le pansement pour descendre un peu plus au niveau de mes côtes, caressant ma peau du dos de la main. Dire que mon rythme cardiaque ne s’accélérait pas à cet instant aurait été mentir ; il m’était par ailleurs impossible de le cacher, trahi par ma respiration qui se voulait inintentionnellement plus profonde.
J’aurais aimé qu’il n’y ait pas cette couverture pour nous séparer.
Si vous vous semblez mieux, pourquoi ne retirez-vous pas ce bandage ? Dit-elle d’une voix claire.
La question était pertinente. Probablement que je ne souhaitais pas y voir une marque indélébile barrer ma peau. Je m’y résignais, toutefois, me redressant, la main se Scarlett quittant ma peau en une dernière long caresse alors qu’elle s’affairait à dénouer la bande entre mes deux omoplates. Elle fit plusieurs tours, avec douceur, jusqu’à complètement me l’ôter.
Ai-je des marques ?
Elle se redressa pour observer, et je sus au contact de ses doigts que c’était le cas. Elle embrassa mon torse, puis mon épaule, comme pour me rassurer avant de saisir mon cou entre ses lèvres ce qui m’arracha un haut-le-corps. Une vague de fièvre me parcourut, rejoignant chacun de mes membres alors qu’elle recommençait un peu plus haut, accompagnant cette fois-ci son baiser de sa main qui venait se poser sur ma joue. Je fermais les yeux, penchant la tête sur le côté, alors que je me rendais compte que ma main était passée sous son vêtement, resserrant mes doigts autour de la peau de sa taille.
Elle s’arrêta, et j’ouvris les yeux pour voir son visage arborer un large sourire. Elle vint embrasser mes lèvres avant de se rallonger sur le lit.
Vous devriez vous reposer encore un peu, il serait dommage de ne pas profiter enfin d’un moment de paix.
Mer 24 Fév 2021 - 1:31Je me penche en dehors de mon lit et plonge la main dans la poche de la charpie qu’est devenue ma veste avant d’en extirper mon gummiphone. Je le déverrouille et parcours GummiNow. Si les gens étaient bavards en début de mois, il faut remarquer que maintenant il y a peu d’interactions. Probablement la faute a plusieurs événements fâcheux tels que celui d’hier soir. Je ne m’imagine pas dans une situation exceptionnelle, chaque personne tentant de survivre a dû faire face, au moins un jour, à un dilemme, ou peut-être à la faim, à la peur…
La porte de ma chambre s’ouvre sur un visage familier. Scarlett, à l’apparence calme, entre dans la pièce et referme la porte derrière elle. Elle s’approche du bord de mon lit et s’asseoir sur la chaise précédemment occupée par Balto.
Vous allez mieux ?
Sa mine était grave, comme si je sortais d’une opération de quarante-huit heures. Comme si on lui avait annoncé mon décès prochain. Peut-être simplement était-elle inquiète.
Le médecin m’a donné deux mois, dis-je faussement triste. Je vais d’abord perdre l’usage de mes jambes, puis ma vue se brouillera et je serai atteint de cécité.
Vous n’êtes pas drôle, dit-elle se forçant un sourire.
Non, c’est vrai. Mais je vais bien, je vous assure. J’ai encore cette sensation désagréable au niveau du torse, mais, à nouveau je repasse mes doigts sur le bandage, il n’y a plus rien. Et vous ?
Elle se penche vers moi, toujours assise.
J’ai honte à l’idée de ce que les Turks vont bien pouvoir vous raconter. Elle mit sa main sur son front.
Oh, Balto m’a un petit peu expliqué la situation. Il paraît que vous étiez incontrôlable.
C’est vrai ?
Non. Il m’a dit que vous étiez sous le choc, et que Freyra s’était occupée de vous.
Oui. Je pensais tout les Turks froids, presque déshumanisés. Sur le coup, je n’y ai pas prêté attention mais, je suis étonnée qu’elle ait pris le temps avec moi.
Les Turks ne sont pas que des machines à tuer, vous savez. Je vous l’accorde, certains sont froids, peu bavards, et probablement que c’est une qualité que j’apprécie. Mais vous l’avez vu vous même, aussi dévoués soient-ils, il règne entre eux une ambiance presque…
Familiale ?
Je pense que c’est le terme, effectivement.
Elle resta silencieuse quelques secondes avant de vouloir reprendre la parole. Depuis notre arrivée à la citadelle, les jours n’avaient été qu’une surenchère dans les ennuis. Nous avions été attaqués, nous avions perdu notre toit et donc avions dû fuir, nous avions rejoint Costa Del Sol et avions été attaqués en pleine nuit, aux abords de la plage. Tout ces événements avaient fait que ma proposition n’avait toujours pas pu se réaliser.
Venez, dis-je en désignant l’espace inoccupé à côté de moi. Elle se leva, fit le tour du lit avant d’ôter ses chaussures et de s’allonger à côté de moi. Sa tête vint se poser sur le second oreiller, tout près du mien, tandis que l’une de ses jambes, seulement protégée d’un collant sombre vint se poser sur la mienne. J’écartais le bras de mon corps, l’invitant à se rapprocher davantage, puis le fis passer par dessus son épaule pour finalement atteindre son dos.
Ça ne vous fait vraiment plus rien ?
Elle se mit à me mimer, laissant trainer ses doigts fins sur la bande qui entourait mon torse. Puis, elle quitta le pansement pour descendre un peu plus au niveau de mes côtes, caressant ma peau du dos de la main. Dire que mon rythme cardiaque ne s’accélérait pas à cet instant aurait été mentir ; il m’était par ailleurs impossible de le cacher, trahi par ma respiration qui se voulait inintentionnellement plus profonde.
J’aurais aimé qu’il n’y ait pas cette couverture pour nous séparer.
Si vous vous semblez mieux, pourquoi ne retirez-vous pas ce bandage ? Dit-elle d’une voix claire.
La question était pertinente. Probablement que je ne souhaitais pas y voir une marque indélébile barrer ma peau. Je m’y résignais, toutefois, me redressant, la main se Scarlett quittant ma peau en une dernière long caresse alors qu’elle s’affairait à dénouer la bande entre mes deux omoplates. Elle fit plusieurs tours, avec douceur, jusqu’à complètement me l’ôter.
Ai-je des marques ?
Elle se redressa pour observer, et je sus au contact de ses doigts que c’était le cas. Elle embrassa mon torse, puis mon épaule, comme pour me rassurer avant de saisir mon cou entre ses lèvres ce qui m’arracha un haut-le-corps. Une vague de fièvre me parcourut, rejoignant chacun de mes membres alors qu’elle recommençait un peu plus haut, accompagnant cette fois-ci son baiser de sa main qui venait se poser sur ma joue. Je fermais les yeux, penchant la tête sur le côté, alors que je me rendais compte que ma main était passée sous son vêtement, resserrant mes doigts autour de la peau de sa taille.
Elle s’arrêta, et j’ouvris les yeux pour voir son visage arborer un large sourire. Elle vint embrasser mes lèvres avant de se rallonger sur le lit.
Vous devriez vous reposer encore un peu, il serait dommage de ne pas profiter enfin d’un moment de paix.