« Vous savez ce que fait l’Impératrice Amiral ? Elle est dans ses quartiers depuis un moment.
- Mêlez-vous de vos affaires. L’Impératrice est occupée, point. »
En effet, l’Impératrice avait lancé une séquence de profonde méditation. Ses quartiers étaient verrouillés à double tour, les entrées et sorties de sa salle principale bloquées. Les couleurs chaudes avaient laissé place à des couleurs plus reposantes, plus froides. Du bleu.
L’immensité du vide et la multitude d’étoiles brillantes comme guide de méditation. L’Impératrice était assise, non pas sur son trône mais une sorte de coussin très épais, en tailleur. Les yeux fermés, elle flottait dans la salle sur ce siège confortable : son esprit était déjà parti.
Se séparant de son corps physique, elle était partie pour un voyage à travers le cosmos en direction de son monde. Elle traversait les astres, survolait des mondes inconnus, le regard toujours droit devant elle, filant à vive allure comme une étoile filante vers la Terre des Dragons.
Elle voulait voir son fils.
L’entrée dans l’atmosphère fut satisfaisante. Elle savait qu’elle ne pouvait pas encore maintenir cette forme bien longtemps. Suffisamment pour voyager et faire quelques tours surnaturels, mais elle gagnait en puissance à chaque fois qu’elle s’entraînait à cet exercice des plus complexes.
Elle survola d’abord la Cité Interdite. Apparemment, le calme était revenu. Elle n’avait pas le temps de s’attarder pour inspecter en détails les lieux, mais vu du ciel, il n’y avait déjà plus d’affrontement et les patrouilles de soldes avaient repris à leur rythme habituel. C’était déjà une bonne chose.
Huayan chercha à localiser Xupeng, elle le trouva dans une des cours, affairé avec d’autres eunuques. Tout était en règle. Elle était rassurée. Le chaos n’avait pas tout ravagé ici et tout le monde avait l’air en bonne santé. Une petite victoire pour elle.
Elle quitta les lieux, se dirigeant loin de la capitale. Survolant désormais les champs, les forêts et les montagnes, elle rejoignait la localisation secrète de Francis et de son fils. Cachés dans un temple troglodyte non loin d’une vieille pagode taoïste peu fréquentée si ce n’est par quelques moines voyageurs.
Elle finit par trouver la demeure très particulière. Francis n’était pas clairement visible mais il était près de l’entrée, assis sur un tabouret, armes à la ceinture et dans le dos. Le fils était dans une sorte de berceau, mais pour enfant plus que pour bambin. Il regardait un peu son gummiphone tout en observant les environs. De là, il pouvait voir quelqu’un venir de loin sans que lui ne soit vu.
La disposition des lieux était très avantageuse.
« J’espère que ta mère va gagner mon petit ! Je suis sûr que l’aut’ malade a de belles récompenses pour ceux qui vont loin dans son jeu à la… Dans son jeu. » déclara-t-il en regardant l’enfant.
Huayan sourit légèrement. L’important dans cet état était de rester maître de ses émotions, sinon on risquait de perdre le contrôle de la situation, et se perdre ainsi définitivement. La concentration était très importante.
« Bon d’un autre côté, si elle perd on pourra se barrer de ce bled paumé pour retourner à la capitale… T’en penses quoi toi ? » demanda-t-il au prince.
Pas de réponses, si ce n’est un petit son indescriptible.
« T’es un grand bavard toi. J’ai pas connu ton père longtemps mais je crois qu’il était un peu pareil… Ta mère parle plus, prend exemple sur elle ! Les gens qui parlent jamais c’est un peu ch… Embêtant. Un peu comme Pedro que j’ai connu à la Costa del Sol quand on bossait là-bas avec ta mère. Il parlait jamais, on savait jamais ce qu’il pensait… C’était un peu relou. Après ça le gênait pas dans son taff, il était videur au Bubble Bath. »
Francis parlait un peu seul et Huayan ne lui en voulait pas. Elle aussi elle ferait certainement cela au bout de plusieurs jours isolée de tout et de tout le monde. Elle s’approcha encore plus, pour voir son fils. Elle hésita à le toucher, elle se demandait s’il sentirait sa paume… Mais elle n’était qu’un esprit sous cette forme, il ne pourrait ressentir la chaleur maternelle.
Alors, elle le regarda, l’observa, le détaillant avec attention. Elle plongea son regard dans le sien, caressa ses petits doigts. Il n’avait pas l’air de sentir les gestes, mais elle le vit sourire. Que ce soit elle ou Francis l’origine de ce sourire lui importait peu, elle était heureuse de le voir ainsi. Elle sourit à son tour. Il ne pouvait pas la voir, mais peut-être pouvait-il sentir sa présence ?
En tout cas, Huayan resta quelques instants encore, puis décolla pour rejoindre le ciel. Elle était contente, satisfaite. Son enfant allait bien, Francis aussi, ils avaient de quoi tenir un long moment, tous les deux. L’Impératrice était rassurée et elle entreprit de retourner à bord de son grand vaisseau, là où corps l’attendait en lévitation.
Elle refit le chemin inverse, profitant cette fois-ci d’observer les beautés du vide stellaire. La sensation de flottement était unique, magnifique. Sa vitesse était immense et pourtant elle avait l’impression de prendre son temps même si son degré de concentration était au maximum. A travers ses yeux, elle voyait les astres flotter comme elle. Elle se sentait presque comme une étoile elle aussi. Sous cette forme, son regard se perdait dans l'univers et elle faisait également partie de cet ensemble sans début et sans fin.
Elle remerciait les dieux de lui avoir confiés ces pouvoirs, capables de beaucoup de choses. Elle arriva au Dernier Mot et rouvrit les yeux. La séance était terminée et elle allait probablement aller se coucher après cela. Ce pouvoir du voyage astral était… Fatiguant, même pour un esprit aussi expérimenté que le sien.
Un long sommeil réparateur… Et le jeu continuerait de plus bel.
- Mêlez-vous de vos affaires. L’Impératrice est occupée, point. »
En effet, l’Impératrice avait lancé une séquence de profonde méditation. Ses quartiers étaient verrouillés à double tour, les entrées et sorties de sa salle principale bloquées. Les couleurs chaudes avaient laissé place à des couleurs plus reposantes, plus froides. Du bleu.
L’immensité du vide et la multitude d’étoiles brillantes comme guide de méditation. L’Impératrice était assise, non pas sur son trône mais une sorte de coussin très épais, en tailleur. Les yeux fermés, elle flottait dans la salle sur ce siège confortable : son esprit était déjà parti.
Se séparant de son corps physique, elle était partie pour un voyage à travers le cosmos en direction de son monde. Elle traversait les astres, survolait des mondes inconnus, le regard toujours droit devant elle, filant à vive allure comme une étoile filante vers la Terre des Dragons.
Elle voulait voir son fils.
L’entrée dans l’atmosphère fut satisfaisante. Elle savait qu’elle ne pouvait pas encore maintenir cette forme bien longtemps. Suffisamment pour voyager et faire quelques tours surnaturels, mais elle gagnait en puissance à chaque fois qu’elle s’entraînait à cet exercice des plus complexes.
Elle survola d’abord la Cité Interdite. Apparemment, le calme était revenu. Elle n’avait pas le temps de s’attarder pour inspecter en détails les lieux, mais vu du ciel, il n’y avait déjà plus d’affrontement et les patrouilles de soldes avaient repris à leur rythme habituel. C’était déjà une bonne chose.
Huayan chercha à localiser Xupeng, elle le trouva dans une des cours, affairé avec d’autres eunuques. Tout était en règle. Elle était rassurée. Le chaos n’avait pas tout ravagé ici et tout le monde avait l’air en bonne santé. Une petite victoire pour elle.
Elle quitta les lieux, se dirigeant loin de la capitale. Survolant désormais les champs, les forêts et les montagnes, elle rejoignait la localisation secrète de Francis et de son fils. Cachés dans un temple troglodyte non loin d’une vieille pagode taoïste peu fréquentée si ce n’est par quelques moines voyageurs.
Elle finit par trouver la demeure très particulière. Francis n’était pas clairement visible mais il était près de l’entrée, assis sur un tabouret, armes à la ceinture et dans le dos. Le fils était dans une sorte de berceau, mais pour enfant plus que pour bambin. Il regardait un peu son gummiphone tout en observant les environs. De là, il pouvait voir quelqu’un venir de loin sans que lui ne soit vu.
La disposition des lieux était très avantageuse.
« J’espère que ta mère va gagner mon petit ! Je suis sûr que l’aut’ malade a de belles récompenses pour ceux qui vont loin dans son jeu à la… Dans son jeu. » déclara-t-il en regardant l’enfant.
Huayan sourit légèrement. L’important dans cet état était de rester maître de ses émotions, sinon on risquait de perdre le contrôle de la situation, et se perdre ainsi définitivement. La concentration était très importante.
« Bon d’un autre côté, si elle perd on pourra se barrer de ce bled paumé pour retourner à la capitale… T’en penses quoi toi ? » demanda-t-il au prince.
Pas de réponses, si ce n’est un petit son indescriptible.
« T’es un grand bavard toi. J’ai pas connu ton père longtemps mais je crois qu’il était un peu pareil… Ta mère parle plus, prend exemple sur elle ! Les gens qui parlent jamais c’est un peu ch… Embêtant. Un peu comme Pedro que j’ai connu à la Costa del Sol quand on bossait là-bas avec ta mère. Il parlait jamais, on savait jamais ce qu’il pensait… C’était un peu relou. Après ça le gênait pas dans son taff, il était videur au Bubble Bath. »
Francis parlait un peu seul et Huayan ne lui en voulait pas. Elle aussi elle ferait certainement cela au bout de plusieurs jours isolée de tout et de tout le monde. Elle s’approcha encore plus, pour voir son fils. Elle hésita à le toucher, elle se demandait s’il sentirait sa paume… Mais elle n’était qu’un esprit sous cette forme, il ne pourrait ressentir la chaleur maternelle.
Alors, elle le regarda, l’observa, le détaillant avec attention. Elle plongea son regard dans le sien, caressa ses petits doigts. Il n’avait pas l’air de sentir les gestes, mais elle le vit sourire. Que ce soit elle ou Francis l’origine de ce sourire lui importait peu, elle était heureuse de le voir ainsi. Elle sourit à son tour. Il ne pouvait pas la voir, mais peut-être pouvait-il sentir sa présence ?
En tout cas, Huayan resta quelques instants encore, puis décolla pour rejoindre le ciel. Elle était contente, satisfaite. Son enfant allait bien, Francis aussi, ils avaient de quoi tenir un long moment, tous les deux. L’Impératrice était rassurée et elle entreprit de retourner à bord de son grand vaisseau, là où corps l’attendait en lévitation.
Elle refit le chemin inverse, profitant cette fois-ci d’observer les beautés du vide stellaire. La sensation de flottement était unique, magnifique. Sa vitesse était immense et pourtant elle avait l’impression de prendre son temps même si son degré de concentration était au maximum. A travers ses yeux, elle voyait les astres flotter comme elle. Elle se sentait presque comme une étoile elle aussi. Sous cette forme, son regard se perdait dans l'univers et elle faisait également partie de cet ensemble sans début et sans fin.
Elle remerciait les dieux de lui avoir confiés ces pouvoirs, capables de beaucoup de choses. Elle arriva au Dernier Mot et rouvrit les yeux. La séance était terminée et elle allait probablement aller se coucher après cela. Ce pouvoir du voyage astral était… Fatiguant, même pour un esprit aussi expérimenté que le sien.
Un long sommeil réparateur… Et le jeu continuerait de plus bel.