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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il pleut sur la ville.

Je marche avec une légère robe blanche, pieds nus. Je vagabonde un peu au milieu des passants qui ne font pas vraiment attention à moi. Sous cette forme, je ne suis pas vraiment remarquable… J’en oublie la mission pitoyable que je dois accomplir pour cette « Coalition ».


Une bande d’abrutis qui suivent un démon comme de gentils petits moutons… Et dire que je dois m’abaisser à leur niveau de pauvres serviteurs à servir un corbeau infirme. Nous, un Dieu. L’Éternité, le Mal Absolu, au service d’un… Être si faible.

« Nyl’Alotha s’élèvera à nouveau… Et avec elle… La fin des temps. »

Tsss… je dois rester concentré sous cette forme fluette et triste. Je m’assois sur un banc. Simple. Il continue de pleuvoir, tandis que des poissons rouges géants apparaissent dans les cieux, aux côtés d’anguilles fluorescentes… Ils flottent ensemble entre les gratte-ciels et les immeubles plus ou moins entretenus de cet Illusiopolis alternatif.

Je regarde mon reflet dans une flaque d’eau.

Une jeune adolescente à la peau grise et aux yeux dorés. Les cheveux en épis, bleu, violet… Changeants, comme nous. J’aime bien me voir ainsi, je suis Road, le Rêve. L’Infini onirique, l’exploratrice des frontières de ces mondes… Les autres sont partis pour l’instant…

A quand leur retour ? A quand l’avènement ? A quand la fin ?

Une voiture passe et déforme la flaque d’eau. D’un battement de cils, sa trajectoire est déviée et elle va s’écraser dans un mur. Tout le monde passe à côté, tout le monde s’en fout, tout le monde continue de marcher comme si de rien n’était. Les quelques corps partent en fumée tandis que je détourne mon regard pour inspecter la rue.

Mon partenaire de jeu ne devrait pas tarder à arriver.

Une légère trêve arrête la pluie. Malgré les épais nuages toujours là et les poissons qui continuent leurs déambulations illusoires, quelques traits de lumière transpercent le ciel apportant un peu de clarté à ce rêve bien sombre.

En espérant qu’il ne sera pas complètement attardé lui… Death a besoin de quelque chose. De quelque chose d’important et cet homme semble être le candidat idéal pour y parvenir… La façade des immeubles se meuvent en différentes couleurs… Certains prennent même l’apparence du ciel avant de reprendre une forme plus physique.

Le flux des piétons est chaotique. Certains ont un visage, d’autres non. Des femmes, des hommes en majorité, quelques enfants. Ils sont en tenue de travail, en costumes, en impairs et chapeaux. Leurs expressions sont froides, impassibles, inébranlables. Des pions au col blanc marchant avec précipitation vers un destin inconnu, morne et répétitif.

L’ordinaire est la pire des horreurs.

Un gros poisson rouge descend progressivement du ciel pour survoler la rue avant de remonter sous la menace du ballet des voitures. Un coup de nageoire et un peu d’eau tombe sur les chapeaux et les parapluies des patients. Tout semble calme… Si l’on écarte la voiture accidentée entrain de brûler dans l’indifférence générale.

Il ne devrait pas tarder…


« Clairvoyance et Complaisance… Tels sont les mots qui nous rassemblent. »

Tout est normal... Qu'est-ce que le rêve nous réserve ?
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Quelque part… j’suis vraiment claqué, je crois.

Erik prit à droite, dans une rue connue. Sombre, humide, sale, comme tout le reste de cette putain de ville. Est-ce qu’il fallait encore la décrire ? Encore s’attarder sur chaque papier de merde laissé sur le sol, sur n’importe quelle tâche de pisse sur le mur ou sur n’importe quelle canalisation rouillée ? « Erik, Jimbo te cherche, » lui soufflait Latifa, une collègue de contrebande. « M’en fout, » répondait-il simplement.

« — Il ne va pas aimer.
- M’en fout.
- Oh… Venez danser avec moi, plutôt… susurrait une autre à sa droite, enlaçant son bras.
- Non.
- On a pas réussi à retrouver Nixhar… »

L’escroc se retournait vers Charles, le petit jeune avec qui ils avaient dû courir la moitié de la Dark City à la recherche d’une bande de connards kidnappeurs. Il fourra les mains dans les poches de sa veste en cuir, excédé. Il regarda autour d’eux : il n’y avait personne. Les filles étaient parties, à un moment. Sûrement. Il pouvait donc s’exprimer librement. « Et ça aurait été un miracle qu’on le trouve. Maintenant, retourne chez toi et file te payer une éducation à l’Académie. Je sais vraiment pas ce que tu fous ici. » Charles le dévisageait avec une déception peinée ancrée dans ses grands yeux verts. Et pourquoi ? Ce qu’Erik disait était vrai ! C’était un gosse pas idiot, plutôt débrouillard. Il avait mieux à faire que de foirer sa vie à Illusiopolis — mieux à faire que ce que lui faisait, c’était sûr. Et pourquoi, pourquoi par le Nuage Noir cette mine si désappointée le heurtait, lui ?! Ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude de la voir, cette expression !

« Oh et puis merde. »

Il déboulait sur une avenue bondée de gens qui allaient et venaient sans but. Des anonymes, des paumés. Ils allaient en fermant les yeux sur ce qui les entouraient. Une voiture qui crame ? Il ne fallait pas regarder. Il ne fallait pas s’en mêler. Il ne fallait pas…

Oh et puis merde !

Il s’élançait.

Il fallait arrêter au bout d’un moment ! Rester discret oui, ne pas faire de vagues oui, mais là ?! « BOUGEZ-VOUS LE CUL PUTAIN ! »

Il attrapait l’un des passants, le bousculait, le jetait presque au sol, pourvu qu’il réagisse ! Il était… comment était-il, au juste ? Blond ? Non, brun. Il était brun. Brun, avec un visage aux traits marqués, la mâchoire légèrement carrée. Il prenait des airs connus. Des airs d’amis. Des airs d’oubliés. Erik détournait le regard — il allait revenir à la voiture mais…

… il y avait ce grand poisson rouge. Ce grand poisson rouge couronné d’anguilles, comme celles qu’il chassait plus jeune, dans la mer. La Cité du Crépuscule…

Le soleil se couchant sur une mer rougie par la tombée du jour se reflétait sur les fenêtres des grattes-ciel. L’escroc entendait le bruit apaisant des vagues, si doux aux oreilles, par-dessus les klaxons des voitures. Il croyait presque ressentir le goût caractéristique de la glace à l’eau de mer dans sa bouche. Une bouffée d’air marin.

Mais ces reflets partirent, comme les souvenirs qu’ils représentaient. Ne restait qu’un homme seul, devant une voiture brûlante et vide. Tout ça n’avait aucun sens. Vraiment. Il devait être fatigué.
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Je pouffe légèrement de rire assise sur mon banc tandis que j’observe le jeune rêveur s’agiter dans cette rue à mi-chemin entre la triste réalité et la magnificence des mondes infinis. Comme une marée qui va et vient, les passants continuent de marcher à une cadence frénétique.

Seul Erik et moi restons sur place. Lui perdu dans ce mystérieux ciel, moi entrain de l’observer. Je me penche légèrement en avant et pose mes mains en appui sur le bois sale et dur du banc. Je regarde à droite et à gauche, soudainement il n’y a plus de voitures sur la droite. Il ne reste que les marcheurs silencieux qui arpentent ce monde éphémère.

Mon regard se pose sur une grande flaque d’eau devant moi. Je vois mon reflet. Une facette de nous : Road. De tous nos visages, c’est celui qui se manifestent le mieux, malgré notre état pathétique, amputés de nos pouvoirs, de notre force, de notre Moi. Me voir ainsi, c’est une chance autant qu’un rappel de nos souffrances.

Je ramènerai les autres, mes frères et sœurs. Notre famille sera réunie, bientôt.

En attendant, il faut servir le chef de la Coalition Noire. Un passant me tire de ma rêverie en marchant dans mon reflet. Je redresse la tête en arquant un sourcil dans sa direction. Il s’évapore en un instant. Ceci est mon royaume infini, vous n’êtes que des pions ici, tsss…


« Laissez tomber, Erik. Venez donc vous asseoir à côté de moi, j’ai quelque chose à vous dire. »

Malgré le fait que l’objet de notre mission est de l’autre côté de la route, il va forcément m’entendre. Ce ne sera pas une voix forte, oppressante ou inquiétante. Il aura l’impression que je suis à côté de lui. Il se tournera vers moi et un léger rayon du soleil crépusculaire viendra former un halo sur notre banc.

Les nuages changent, la position de l’astre solaire aussi. Les animaux aquatiques continuent leur étrange danse dans le ciel, bientôt l’énorme poisson rouge est au-dessus de nos têtes et avance lentement mais sûrement pour remonter la rue. Ses nageoires dispersent sur nous et les bâtiments alentours de petites perles d’eau qui rafraîchissent les lieux.

Je sais que les Autres n’aiment pas forcément ce décor, mais moi, il me convient. Je ne peux m’empêcher de détourner un instant les yeux sur une bouche d’égout, sur le bord de la route. Pour l’instant, il n’y a rien en-dessous, mais qui sait ce que les mystères oniriques nous réservent ?

De toute façon, les monstres ne sortiront pas, sauf si nous décidons d’en créer. J’essaye de restreindre au mieux les autres pour éviter que cela n’arrive à ce pauvre bougre… Je n’ai pas envie que le corbeau infirme vienne croasser dans mes oreilles que je n’ai pas correctement obéi à ses ordres. Faire le messager ? Nous ? Des êtres immortels aux pouvoirs autrefois titanesques ? Quelle ironie.


« Approchez, Erik. N’ayez pas peur. J’ai quelque chose à vous dire. » répété-je en tapotant gentiment la place à côté de moi.

Suite à mon geste, le banc fait peau neuve et devient un mobilier urbain moderne et surtout propre. Couplé au halo de lumière, il est certain que le jeune rêveur sera attiré et ne partira pas ailleurs vagabonder…

De toute façon, où qu’il aille, son chemin reviendra forcément à moi. Ha ! Ha !

Notre royaume est si drôle.
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Erik levait le regard sur celle qui l’avait appelé, et sur le banc sur lequel elle siégeait. La lueur du jour inondait ce petit bout de trottoir d’un faisceau aux allures de scène sacrée, et lui donnait un air de jour de fin d’été, où le vent vient souffler la chaleur.

Pourtant, l’escroc ne se sentit pas d’y répondre autrement que de la façon dont il avait répondu aux autres.

La gamine avait quelque chose à lui dire ?

« M’en fout. »

Son regard ne trahissait aucune peur — de la lassitude, noyée d’agacement. Cette mise en scène l’irritait. Cet ilot lumineux était trop beau, trop parfait, trop aguicheur ! Il lui évoquait tous les lieux rassurants qu’il avait laissés ; toutes les portes ouvertes qu’il avait refermées. Erik était fatigué oui, et se sentait dans sa colère grandissante prêt à en découdre avec quiconque viendrait le faire chier. Il avait trente ans, et une vie pourrie. Non, ce n’était pas seulement ça. Il n’avait pas la plus misérable des existences. Il le savait bien. Mais il avait trente ans, et rien à l’horizon ne lui soufflait que tout ceci s’améliorerait. Il n’avait rien et rien fait — et n’aurait et ne ferait rien, à la fin. Il ne pensait pourtant pas avoir fait un mauvais choix en rejoignant le réseau de contrebande de Jimbo. Qu’aurait-il fait, ailleurs ? Est-ce que les choses auraient été plus calmes, plus agréables ? Il en doutait très honnêtement. Si un monde figurait aujourd’hui en tête des destinations conseillées par le numéro Spécial Vacances de l’Eclaireur, il pouvait chuter dans les tréfonds du classement du jour au lendemain.

Il suffisait pour cela des lubies d’un Elu divin, des envies d’un chef d’entreprise mégalomane, ou de la crise de nerfs d’un môme dont chaque coup avait la force d’une avalanche. Pour n’en citer que quelques-uns.

Mais putain ! Comme il regrettait toute sa nonchalance et son insouciance ! Pourquoi les fuyaient-elles si souvent ? Il parvenait si bien à en peindre sa vie, avant. Il aurait aimé qu’Hélène soit là, que Charles soit là — ils se seraient amusés, ils les auraient fait revenir…

… Charles. Il l’avait rembarré. Fait chier.

Son regard se fixa rapidement sur la gosse à la peau de cendres. Ce détail ne lui sautait aux yeux que maintenant, l’intriguant brièvement. Les étoiles les éclaireraient, bientôt. Elle avait des yeux d’or. Une part de lui ne parvenait à se détacher d’elle, de cette bizarrerie, de cette anomalie. Cette part de lui qui cherchait à le prévenir. L’autre lui soufflait qu’il avait merdé. Il devait retrouver Charles. Il avait eu l’air si déçu…

Il pleut sur la ville.

Un éclair rompt les cieux. Choisis.

Oh et puis merde. Merde, merde, merde !


Erik tourne les talons.

Où est ce petit couillon ? L’escroc s’éloigne, remonte l’avenue avant de tourner sur sa gauche pour retrouver la rue où il l’a quitté. Evidemment, il n’y est plus. En quarante pas qui lui en paraissent deux, il la traverse hâtivement. La tête baissée, il ne regarde pas autour de lui. Il n’a pas le temps pour ces idioties !

Erik déboule sur une avenue bondée de gens qui vont et viennent sans but. Des anonymes, des paumés. Ils vont en fermant les yeux sur ce qui les entoure. Une voiture qui crame ? Il ne faut pas…

— Sentiment de déjà vu.

Il se retourne. La rue est à quelques mètres de lui. Ne l’a-t-il pas prise ? N’avait-il pas quitté cette artère ? Non, de toute évidence. Sa mâchoire se serre. Mais quel nul !

Erik tourne les talons.

Où est ce petit couillon, alors ?! L’escroc s’éloigne, remonte l’avenue avant de tourner sur sa gauche pour retrouver la rue où il l’a quitté. Evidemment, il n’y est plus. En quarante pas qui lui en paraissent deux, il la traverse hâtivement. La tête baissée, il ne regarde pas autour de lui. Il n’a pas le temps pour ces idioties !

Erik déboule sur une avenue bondée de gens qui… QUOI ?!

NON MAIS MERDE !

C’est quoi cette connerie ?! — Il cherche une solution. Pense, pense, pense ! La gamine est toujours là. Qu’elle aille se faire foutre ! Que l’univers aille se faire foutre, à lui braquer tous ces projecteurs dessus ! IL A FAIT SON CHOIX BORDEL !! D’instinct, ses pieds se tournent de nouveau vers la rue dont il vient d’émerger.


Dernière édition par Erik Woods le Mar 18 Fév 2020 - 13:29, édité 1 fois
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Pourquoi partir si loin quand on peut s’amuser si près ?

Erik a beau s’éloigner, il revient toujours à moi, car je le veux. Mais je ne peux pas jouer avec lui… Et cela m’énerve. Nous énerve. Une colère grandit en moi, mais je la réprime. C’est mon tour de jouer ! Elle est trop faible pour sortir encore…


« Nous devrions le briser. Le détruire ! »

Non. Certainement pas. Je n’ai pas envie qu’on se fasse réprimander comme des gamins par un corbeau qui croasse déjà beaucoup à nos oreilles. Les poissons filent vers le ciel, prennent de l’altitude comme pour éviter ce qui est à venir. A vrai dire, tout semble partir vers les hauteurs infinies.

Les immeubles s’arrachent du sol, emportent les trottoirs, les lampadaires, les poubelles et les journaux qui voltigent à quelques centimètres du sol. La route finit par suivre, tandis que les dalles semblent aspirer un courant d’air bref et violent.

Même les passants disparaissent dans cette tornade infernale silencieuse. Un spectacle des plus inattendus pour notre voyageur onirique. Cet homme a la chance de rencontrer… Un Dieu. Nous. Ha ! Ha ! Ha !

Bientôt, tout est noir autour de nous. Il ne reste que le banc avec moi dessus. Un lampadaire éclaire à proximité. Enfin… Presque. Nous flottons dans une dimension semblable au Vide… Le temps que l’œil s’adapte aux abîmes des constellations, nous pouvons distinguer des formes abstraites, des nuages noirs, rouges, jaunes… Flottant sans but et sans direction. Errant en quête d’un je-ne-sais-quoi inconnu.

Pas d’étoiles visibles. Juste les ténèbres et ces formes inquiétantes formant d’étranges symboles et créatures dans le néant. Peut-être qu’ici, Erik sera moins distrait ? Je rassemble quelques dalles pour éviter qu’il tombe… Au pire je le rattraperai.

Les dalles de béton s’alignent une à une, formant un chemin jusqu’à moi tandis que le banc lévite dans le vide.


« Allez. Venez donc à côté de moi, maintenant. Je ne vous veux aucun mal… »

Ma voix forme un écho dans cet espace entre les dimensions. Une voix adolescente, d’apparence innocente et gentille. Je sors même une sucette de derrière mon dos. Vous savez, les grosses rondes multicolores. J’en croque un bout en attendant la venue de l’ami de Jimbo.

« Ce ne sera pas long. Venez donc vous asseoir, je vous ramènerai chez vous après, ne vous en faîtes pas. » lancé-je, tâchant de paraître une jeune fille rassurante.

S’il tombe ou s’il saute des dalles… Je le remonte directement jusqu’au banc.


« S’il n’obéit pas, tue-le. »

Non. Nous n’en avons pas le loisir. Il doit servir. Je plonge un instant mon regard dans les abysses glaciales et distordues. Comme l’impression que nous ne sommes pas seuls… Mais nous le sommes. Tant que je suis là et que je le veux.
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MAIS FAIT CHIER ! Je connais pas ta mère et je sais pas qui t’es mais j’ai bien envie de te dire de la niquer. Dans un sursaut de bravoure, ou plutôt d’inconscience, Erik fustige l’adolescente du regard. Voilà, exactement ce à quoi il avait pensé ! Peu importe le choix, de toute façon, on en revient à la même chose ! MÊME LA PUTAIN DE VILLE S’EST BARREE POURVU QU’IL NE PUISSE PAS FAIRE CE QU’IL VEUT !

Le monde a disparu, Erik, lui susurre sa part de lucidité.

M’en fout ! crie-t-il intérieurement.

Regarde autour de toi, Erik. Il n’y a que le vide. Il n’y a que le noir. Il n’y a que toi. Ce n’est pas normal. Pas normal du tout !

M’en fout !


S’en fout-il seulement réellement ? Son torse se soulève et s’affaisse, encore, encore, encore ! Tout est parti en fumée, tout est parti, emporté ! Et il l’avait été, lui aussi. Emporté, balancé ! Jusqu’à ce qu’il tombe dans le vide, tombe et flotte jusqu’aux dalles. Ce n’est pas normal, non. Vraiment, vraiment pas normal. C’est même un euphémisme que de le dire. Plus il y pense, plus il y repense, et une crispation remonte le long de sa nuque. Les petites erreurs, les petites incohérences s’amoncèlent au coin de son esprit. Les poissons qui ont animé le ciel s’en sont allés — mais pourquoi étaient-ils là, au juste ? Latifa et l’autre s’en étaient allées elles aussi — mais où, déjà ?

Je viens de voir une putain de ville disparaître.

La réalisation le frappe soudainement, tout comme il n’a réalisé le teint de cendres de la gamine qu’avec un train de retard. Pourquoi ?! C’est le premier truc qui saute aux yeux chez elle ! Mais un peu de jugeote sale abruti ! L’escroc se donne une bonne baffe qu’il ne sent que parce qu’il le désire. Allez, on se ressaisit. On se ressaisit. On se ressaisit.

Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? Il n’y a rien, vraiment rien ! Il se trompe. Il y a les ombres qui se meuvent entre les nuages colorés. Où a-t-il atterri ?! C’est trop gros, beaucoup trop gros. En un sens, Erik ne parvient pas à prendre toute cette mise en scène au sérieux. Une forme de déni, dira-t-on. Il n’arrive pas à être aussi effrayé qu’il se sent devoir l’être. Il n’arrive pas à croire que cela lui arrive. Il y a quelque chose de bizarre. Il y a quelque chose d’anormal. C’est cela, qui lui reste. Ce sentiment de malaise, cette envie de partir.

Mais il n’y a pas d’autre chemin.

Mais il n’a pas envie d’emprunter celui-ci.

Comme pour le narguer, la dalle sous ses pieds chancèle. Merde ! Il saute d’un bond sur la suivante, par réflexe. Son regard se porte sur le vide… sombre, et infini. Sa mâchoire se crispe.

… mais tu voudrais pas flipper un coup ?! Plus au moins ?! s’insulte-t-il enfin, presque agacé par son manque d’effroi.

Les dalles chancèlent l’une après l’autre… et le voilà si proche de cette petite dont il avait voulu s’éloigner. Que peut-il lui dire, exactement ? Il ne fait pas un pas de plus. Elle a juste l’air flippante, flippante à souhait ! Sérieusement ?! Une gosse à sucette, aux yeux tout dorés et à la peau grise qui dit « assied-toi avec moi tout va bien » ?! On dirait un stéréotype d’écolière psychopathe ! Avec la petite robe blanche en plus ! Et pourquoi pas les couettes pendant qu’on y est ? AH ! Elle a les cheveux qui changent de couleur en plus !

Pendant un instant, il évalue le vide de nouveau.

Non non non non.

Il détourne le regard. Erik dévisage l’adolescente. Mais il n’a rien à lui dire.

Si. Il a des choses à dire, des choses à demander. La graine lucide qui germe en lui l’y invite.

Toutefois, il n’y parvient pas. Les mots sont morts dans sa gorge.
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« Vous les humains, vous êtes vraiment drôles. » dis-je tout en restant assise, balançant légèrement mes pieds dans le vide dans lequel nous flottons.

Les dernières dalles disparaissent à l’exception de celle où se tient l’homme de main. S’il ne veut pas s’asseoir ? Hé bien tant pis ! Il n’a pas d’autres choix que de m’écouter, j’ai son attention désormais. Pleinement.


« Erik, Erik, Erik. » commencé-je tout en ayant la bouche en partie obstruée par la sucette.

Je retire cette dose de sucre onirique au goût si savoureux pour la jeter au loin vers les nuages noirs errant en quête d’un inconnu dans le vide. Je pose mes yeux sur le jeune être humain, le détaille. C’est rare que j’aie le loisir d’être si proche avant que Colère ou l’un des autres prennent le dessus sur moi.


« Vous devez connaître Death, le terrifiant Boucher de Grimm. » indiqué-je sans grande conviction.

Oh oui, Namtar est puissant. Une armée de larbins à ses ordres… Il a même su s’attirer le support d’un Dieu, nous. Quelle indignité pour nous de servir un simple démon. Cette Coalition Noire qu’il contrôle est une arme intéressante… La Moisson n’en sera que meilleure. Bientôt. Le Cycle va recommencer.


« Nous avons entendu dire que votre guide, chef… Appelez-le comme vous voulez, un humain du nom de… « Jimbo », vendait discrètement certains matériaux. Mon… Allié demande une quantité importante de câblages pour une construction digne des plus beaux appareils qui voyagent dans le vide interstellaire. » continué-je, toujours aussi calme, toujours aussi… Intéressée par cet humain.

Il a l’air moins rustre que Jack. Ses peurs doivent être plus sophistiquées, plus sournoises, plus… Terribles. Cela doit être si jouissif de le voir hurler.

Un sourire malsain se forme sur mon visage l’espace d’un court instant. J’en oublie qu’Erik me regarde. Il va finir par avoir peur, le pauvre fou.


« Trouvez suffisamment de ces « câbles » pour un immense appareil. Faites parvenir la cargaison à cet aveugle de Death dans des délais courts et vous serez récompensés pour votre… Discrétion. » conclu-je vaguement tout en me levant du banc pour flotter dans le vide pour me placer juste à côté du voyageur d’un soir.

Je pouffe un peu de rire avant de lui murmurer :


« Ah oui et j’oubliais… Vous n’avez pas le choix. C’est un ordre contre une récompense. Un marché. Tâchez de ne pas tarder, sinon vous aurez des problèmes… Et je peux être un terrifiant problème si vous n’êtes pas gentil, Erik. »

Je m’éloigne un peu de lui. Je fais disparaître le banc. Il ne reste plus que sa dalle flottante, et moi qui lévite dans le néant. Je me sens d’humeur curieuse. Je vais lui faire une offre en plus de la commande de notre cher partenaire.

« Maintenant que vous savez pourquoi je suis venue vous voir, je vous laisse l’opportunité de me poser trois questions, ou de me faire trois demandes. Ou deux questions et une demande… Ou l’inverse. Vous avez compris, vous êtes un homme intelligent. » dis-je tout en formant un écho dans les ténèbres.

Jouons ensemble.
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Il pourrait avoir les larmes aux yeux, en d’autres circonstances. Tout ici est trop grand. Il pourrait se sentir si petit… C’est le cas. Le monde a disparu, il y a une seconde – une heure, une minute – et la demoiselle devant lui a laissé entendre qu’il était bien loin de chez lui. Plus ou moins troublant encore il ne sait le dire : Death désire qu’il fasse quelque chose. Lui-même, oui : le Boucher de Grimm, celui qui dirige aujourd’hui la Coalition Noire dont l’escroc a fui le joug, des années auparavant. « Le monde est petit » dit-on. Qui pourrait croire que d’en visiter plusieurs n’y change rien ?

Il n’y a autour d’Erik qu’un espace infini, mystérieux, froid et obscur.

Il y a de quoi être désorienté. Il y a de quoi s’interroger.

Mais tout ceci est nécessairement faux. Il fabule. Comment, où, pourquoi, Erik ne le sait pas mais il hallucine c’est certain. Est-ce qu’il rêve ? Est-ce qu’on lui a filé une drogue expérimentale ? Ce qui est sûr, c’est ce tout ceci n’a rien de crédible. Ou, en tous les cas, il ne peut accepter que tout ceci ait une once de véracité. Cela ne doit pas être réel, sinon… sinon… - il n’ose pas y penser.

Alors, il se sent pousser des ailes. « Allons allons, Mademoiselle le Monstre des Âges, » siffle-t-il entre ses dents, raidi par une crainte qu’il peine à comprimer, « vous devez bien vous douter que nul n’ignore le nom du Boucher de Grimm. Tout comme tout un chacun peut se douter que les composants que vous demandez ne sont pas anodins. Vous manquez de précision, très chère, sur le modèle que vous souhaitez produire. » Ses yeux se plissent. Son torse se bombe avec une légère inspiration, comme si sembler plus droit, plus fier, lui donne une emprise sur la situation. « Alors, donc, je vais dire à Jimbo qu’un ponte dictatorial envoie une enfant faire ses courses sans daigner contracter avec lui. Quel crédit donnerait-il à ça ? Sans oublier que vous avez fait disparaître la putain de ville, donc bon. Autant vous dire que c’est un souci pour les affaires. »

Il serre le poing, sur la défensive. Il a peur, en vérité. Mais pourquoi ? Arrête ! Lui qui a pourtant souhaité la ressentir, plus tôt, la peur. Quelle ironie. Que va-t-il se passer encore ? Il va tomber, c’est ça ? Ses yeux repartent vers les ombres qui se meuvent… on ne voit pas le sol d’ici. C’est pas bon du tout. Non. C'est faux. C'est faux. Cela doit être faux. Mais... pourquoi est-ce qu'une part de lui n'y adhère pas ? « Vous voulez des questions et des demandes. Alors commencez par prendre celle-ci : envoyez quelqu’un qui sait de quoi il parle à Illusiopolis si vous voulez vos saloperies de câbles. »

Voilà ! Ca fait du bien !

Tu fais trop le malin, Erik.


Elle est là. Enracinée dans le sentiment qui vient serrer son cœur, l’escroc ne parvient pas à faire taire une colère poussée par l’incrédulité. La peur latente qui semble pourtant habiter tant de ses actions les plus anodines ne suffit pas : car si tout ceci n’est pas réel, alors, il peut bien se permettre de crier ce qui lui chante. Servir de laquais à la Coalition Noire ? Même pas en rêve, pense-t-il. Surtout pas en rêve.
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Mon corps se met à trembler. Les voix se font plus fortes. Mes mains serrent le banc, jusqu’à le déformer sous la pression. Mes yeux se révulsent, je perds pied. Notre conscience se réveille devant l’affront, l’arrogance de cet idiot de mortel.

La robe change de couleur, mon corps se dissipe peu à peu. Je mute en une poussière sombre, noire. Comme une étoile qui disparaît dans le vide… Sauf que nous sommes éternels, nous sommes Un, nous sommes bien plus que cela. Nous étions là au début, nous serons là à la fin.

Mes yeux reviennent à la normale un instant, juste avant de disparaître pour rejoindre les autres. Je le fixe puis lâche un rire d’enfant hystérique :


« HA ! HA ! HA ! »

Nous formons un nuage noir dans l’immensité du néant tandis que nous captions les différentes formes qui peuplent cet endroit aussi étrange que surréaliste. Le banc est oublié, autant que les dalles, seule une demeure, sous les pieds d’Erik Woods.

Un torrent de poussières tourne, gravite frénétiquement autour d’un centre qui brille, comme un astre solaire entrain de naître. Du chaos et des flammes jaillit notre voix à l’unisson :


« Vous n’avez pas bien compris, Monsieur Woods. » lançons-nous de façon abrupte, rugueuse. Notre voix est embourbée, presque en colère.

Soudainement, notre nuage de sombres poussières change de forme pour prendre l’apparence d’un visage décharné, rongé, ravagé. Les orbites vides habitées par cette mystérieuse énergie de flammes infernales. De notre bouche sans dents et sans chair, nous prononçons distinctivement :


« Vous n’avez pas le choix. »

Des ténèbres du vide sortent des bras ombreux qui saisissent Erik au niveau des jambes, de la taille et des épaules pour le maintenir bien droit, debout face à nous. Deux s’approchent même de sa tête pour le forcer à regarder le regard d’un Dieu oublié.

Notre visage factice mourant s’approche peu à peu tandis que les ténèbres s’amassent toujours plus autour de nous. Une tempête au cœur du néant, au cœur du rien, au cœur du tout. Nous allons lui montrer ce qu’il adviendra de lui s’il reste sourd à notre puissance.

Nous flottons soudainement dans l’espace vers une ligne d’horizon qui s’embrase en un grand flash lumineux. Après un bref instant, aveuglés par une réalité qui n’est pas vraiment là, un voyage vers une nouvelle terre, un nouveau monde à dévorer.

Nous revoici enfin à Illusiopolis. Sous la pluie, dans l’ombre, dans le désespoir d’un quotidien horriblement répétitif, loin de tout. Loin des vraies considérations de leur existence misérable et éphémère. Nous nous enfonçons dans un appartement en traversant un mur de briques.

Une chambre simple. Un corps allongé sur un lit. C’est Erik, c’est lui. Mort, un poignard enfoncé dans sa poitrine. Les yeux fermés, il gît sans vie pour son dernier sommeil, la bouche béante, le sang coulant lentement mais sûrement en dehors de ses entrailles ensanglantées.


« Voici l’un de vos avenirs, Erik… Un poignard dans la nuit… Une fin rapide et presque sans douleurs… Une souffrance lente vous prendra les entrailles, vous perdrez tout. Oublié de tous. Loin de tout ce qui compte. Regardez-vous… Si fragile, si faible, si mort. » disons-nous tout en déployant nos tentacules de poussières autour de ce corps meurtri.

Nous le caressons doucement, tournons autour de la lame plantée. Si réaliste, si tentant, si… Alléchant. Nous le laissons réaliser ce qu’il a devant lui : sa propre mort. Sa propre fin. Son destin, la fin de tout.


« Mais… Vous pouvez encore éviter ça. »

Nous éructons. Nous aimerions le briser comme les autres. Le faire nôtre. L’assombrir, le brûler, le triturer de l’intérieur. Ronger la moindre part d’humanité jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une coquille vide investie par la folie et le chaos. Le voir la rage dans les yeux, le voir s’enténébrer tandis qu’il détruit tout sur son passage. Un avatar de notre monstruosité.

Nous sommes un Dieu.

Une nouvelle tornade s’abat sur cet univers. Emportant tout… Le corps, la lame, le lit, le sang, les murs, la ville entière. En un flash, en un éclat de lumière, en un instant. En un claquement de tentacules, nous retournons dans ce néant si cher à notre créativité.


« Constituez pour le Boucher de Grimm le stock nécessaire de câblages pour construire un gigantesque vaisseau interstellaire pour parcourir les étendues glacées du vide. Agissez et soyez récompensé… Échouez et vous sombrerez dans une abîme sans fin… » lançons-nous, la voix menaçante, fumante et accablante.

« Pour nous trouver, noyez-vous dans le cercle des étoiles… »

Nous reformons ce visage décharné de poussières et de flammes ardentes avant de foncer sur le pauvre homme, toujours disposé sur sa dalle. Nous ouvrons grand la bouche, comme pour le gober. Lui, le misérable insecte et nous, l’être supérieur. Et alors que notre mâchoire va se refermer sur lui…

La dalle cède. Erik chute et disparaît dans le vide.

Nous rions lourdement, puis nous disparaissons. Les reptiles ont fait une alliance, le rubis d’éternité est à portée de mains. La folie embrasera le grand vert tandis que le fureur royale surgira à nouveau pour anéantir l’écume de la princesse.
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« AH ! »

Erik se redresse dans un sursaut. Fait chier ! Putain mais qu’est-ce que… Il fait noir. La ville… Il ne voit rien. Merde, Charles ! Il est perdu. Le cercle des… quoi ? Il est… ses mains s’égarent entre les plis de ses draps et il prend de brèves inspirations. C’est un lit. C’est son lit. Son lit…

« Ah… »

Ses épaules se relâchent, et il se laisse retomber en arrière, accompagné de grincements familiers. Il est bien trop fatigué en ce moment. C’est ça. C’est évident. Pour se mettre à rêver à des conneries pareilles… il a besoin de vacances. La ville qui fout le camp, des poissons, Death, une gamine des Enfers ? Oui… ce serait bien, des vacances. Son séjour à la Costa del Sol n’en ont pas vraiment été.

Mais ce n’est pas le moment.

Son regard se porte à son réveil, un rectangle blanc traversé de chiffres oranges tout illuminés : 6:00. C’est beaucoup trop tôt… mais il ne se sent pas de se rendormir, en vérité. Alors l’escroc roule sur le côté, et repousse son drap rouge rayé de jaune et d’orange. Bordel faut que j’achète un chauffage d’appoint, note-t-il avec un frisson. Allez, debout.

Les yeux mi-clos et la bouche bâilleuse, il traîne des pieds jusqu’à la petite cuisine tassée dans une pièce que l’on ne peut décrire que comme un placard. D’un geste mille fois répété, il saisit une boîte de céréales « Bonne Santé » laissée sur le plan de travail, et s’en sert un bon bol avant de le noyer de lait.

Son corps. Poignardé. Le sang. Il le revoit, comme un instantané mis sous son nez avant d’être rejeté dans la pile des cauchemars dont on perd le sens après le réveil. Pourquoi vient-il à y repenser ? Pourquoi..? Seul, oublié, dans une chambre qui n’est pas la sienne ? Sans y avoir réfléchi, il a effectué les quelques pas qui le séparent de son salon, et se laisse tomber sur une chaise. Un corps sans vie dont il n’y aurait plus rien à faire que disposer…

Agon Wiley. Il repense à Agon Wiley.

Non. Va te faire, toi aussi, lui intime-t-il silencieusement. Mais ce dernier ne veut pas le laisser : un homme d’à peu près sa taille, aux cheveux bruns et au visage qu’il n’a jamais vu que défoncé à coups d’il-ne-savait-quoi. Dégueulasse.

Erik enfourne trois grandes bouchées de céréales. Pas le temps pour ces conneries. Pas le temps pour ces conneries, se répète-t-il. Et puis personne te cherche. Personne. En effet : ne serait-on pas venu l’emmener depuis longtemps, si tel était le cas ?  

« Brrrr… » entend-il.

Un petit carré lumineux cligne sur la table basse. Le gummyphone… encore une chose à laquelle il va devoir s’habituer. L’escroc repousse son bol. Pourquoi s’est-il servi, au juste ? Il n’a pas faim.


JimboRapplique

WoodsTjrs pas de nouvelles de Charles ?

JimboNon



Ses lèvres se pincent. Ca ne sent vraiment pas bon.

Avec un soupir Erik part se préparer, et met son cauchemar derrière lui.
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Abracadabra, c’est moi que v’là.

Je tiens avant tout à soulever la difficulté du texte et de la mission. Nous sommes dans le monde du rêves et dans l’ambiance d’effroi chtulhuesque, c’est une chose difficile de jongler avec ce contexte et je tiens à soulever et féliciter l’audace de vouloir le jouer.

Dans ce contexte, difficile de dire si la cohérence est là au niveau des compétences ou des statistiques ou même de la logique du déroulement. Je ne pense pas qu’il y ait eu d’abus honnêtement.

Je vais commencer par la partie la moins agréable.

Pour Erik, ça va être court. Au vu de la valeur en psychisme d’Erik par rapport à celle d’Yhl’, je ne suis pas certaine qu’il aurait dû si bien tenir contre sa propre peur. Alors oui, tout lui hurle que ce n’est pas réel et je ne sais pas si Ylh’ t’as dis qu’il faisait quoique ce soit pour que tu ais vraiment peur en plus des images qu’il a produit mais je l’ai trouver peut’être juste un chouyat lucide.

Il n’en reste que oui, y a pas moyen de croire que c’est réel et que oui du coup ça lui a donner des ailes assurément pour tout envoyer bouler. C’est plus une réflexion de ma part qu’un écueil de la votre.

Il manque peut être aussi la décision d’Erik. Accepte il ou non pour le coup ? Un dernier «  va te faire foutre » en conclusion me semblait bien senti.

Pour Ylh’, j’ai un peu plus à dire malheureusement. Il y a eu clairement un soucis dans la relecture de tes posts avant d’écrire. Tu répètes sur trois posts sur cinq ta position au sein de la Coalition Noire et comment elle t’agace, quasiment mots pour mots. Il y a aussi cette phrase « Mon corps se met à trembler. Les voix se font plus fortes. Mes mains serrent le banc, jusqu’à le déformer sous la pression. Mes yeux se révulsent, je perds pied. Notre conscience se réveille devant l’affront, l’arrogance de cet idiot de mortel. » Sauf que le banc, tu l’as fait disparaître au post d’avant pour flotter autour d’Erik.

La seule chose que je peux conseiller, c’est de relire ton propre post avant de répondre au(x) post(s) qui y ont répondus.

Ensuite, Ylh’ veut jouer mais il balance la demande de la mission tout d’un bloc alors qu’Erik n’est clairement pas dans l’humeur de l’écouter, et la résolution se fait un peu trop rapidement pour quelqu’un qui veux jouer. Tu étais parti sur une idée qui me paraissait plus judicieuse «  il n’y a rien de plus terrifiant que le quotidien » Vous auriez pu amener la chose plus longuement, prendre le temps de votre rencontre. J’ai trouver le début dans al ville plus l’intéressant que la partie dans le vide.
Petite mention en passant pour la bouche d’égout, j’ai bien cru que t’allais nous en sortir un ballon rouge. Intéressant que Ylh’ ait à lutter contre « les autres qui peuplent les cauchemars » Je trouve que ça serait un développement à jouer pour toi en exploit.

Et pour conclure « Les reptiles ont fait une alliance, le rubis d’éternité est à portée de mains. La folie embrasera le grand vert tandis que le fureur royale surgira à nouveau pour anéantir l’écume de la princesse. » J’ai juste pas compris. Ni la phrase, ni son intérêt à cet endroit.Je sais que c’est dans le style lovecraftien mais y a pas moyen que j’arrive à y extraire une allusion à un truc un tant soit peu parlant.

Voilà, ça c’était pour le désagréable, maintenant le sucre.
La mission est respectée, à priory. Le texte est bien écrit, pas d’anomalie qui nous sort de la lecture. Des descriptions intéressantes qui mettent l’ambiance, même si assez cliché mais je rappelle que ce genre de rp est très très très difficile à jouer. L’ambiance terreur et celle onirique sont difficile car elle sont très personnelle, alors la combinaison des deux n’est pas évidente. Vous vous en êtes bien sortis !

J’hésite pour ce qui est de la difficulté. Erik s’en prend plein le cerveau, il subit les assaut d’ylh’, là où Ylh’ est davantage sur son domaine et ne subit que la réaction boudeuse d’Erik, donc l’un des deux aura une difficulté plus grande que l’autre forcément.

- difficulté et récompense

Erik Normal : 20 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS en psy forcément

Ylh’ Facile : 10 points d'expérience + 100 munnies + 2 PS en symbiose
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