[Suite de : Mon acte ]
Le vaisseau atterrit en catastrophe parmi les collines vertes et fleuries du monde du printemps. Le Tragédien en sortit en quelques secondes, ne prenant guère le temps de couper le moteur, de refermer la rampe d’accès ou quoi que ce soit d’autre. Son vol s’achevait à peine que commençait un autre… Son aile d’un blanc cendré sortit de son omoplate dans un craquement sourd. Cela faisait des mois, peut-être des années… mais il n’y eut plus de douleur. Lorsqu’il s’envola, il ne sentit pas le poids de la maladie. Ses poumons ne souffrirent pas, non, même pas le temps d’un soupir, lors de l’effort incroyable que représentait un battement d’aile depuis la contraction de sa maladie.
Non. Il n’y avait plus de maladie.
Genesis survola les forêts, les prairies, la nature luxuriante sans les voir. Jamais ses yeux ne s’arrêtèrent sur la végétation. Il n’y avait qu’un endroit, une montagne, un volcan. Oh, il se souvenait trop bien de cette vision. Et il s’en rappela précisément à ce moment-là, alors que serrant sa rapière de sa main droite avec force, le tragédien parcourait des lieues en quelques minutes. En une précédente visite, n’avait-il pas regretté de ne pas avoir observé l’oiseau de feu ? N’avait-il pas estimé qu’il s’agirait là d’un beau moment de tragédie ?
Comment avait-il pu être aussi sot ? Comme si la tragédie était un jeu.
Non… En ce jour, il vivait sa Tragédie et ce n’était que pour cela que Melpomène lui avait révélé où se trouvait Kefka, l’immonde déchet qui avait assassiné Mizore.
Il vivait sa tragédie mais ne lui trouvait aucune beauté. Toutes ces années à parler, à vivre, à communier cet art qui, au final, s’avérait le plus laid de tous.
Et l’oiseau de feu… Si ce dernier se mettait en travers de chemin, il l’abattrait aussitôt. Pour Genesis, il n’y avait rien. Seulement la mort de Kefka.
Sa fureur ne cessait de monter en lui, atteignant des extrêmes qu’il n’aurait jamais cru possibles. Et son seul répit, il le ressentit lorsqu’il entra dans le cratère du volcan. De sa perception magique, aussitôt, il rechercha la présence de l’assassin mais en fut incapable, tant l’énergie qui grouillait au sein du volcan était immense. De la lave ? L’oiseau de feu ? Ou était-ce Kefka lui-même ?
La corneille ne se posa la question qu’une seule fois avant de chercher un accès au cœur du volcan. Kefka s’était caché ici et avait pris soin de ne pas rendre sa découverte trop facile.
Au bout de quelques minutes, Genesis distingua l’entrée par le début d’une brèche dans le cratère, bouchée maladroitement par de la roche magmatique. Il dégagea l’accès et s’y engouffra, repliant son aile sur elle-même pour entrer au sein du territoire de l’oiseau. Après un certain temps à s’enfoncer en profondeur dans le volcan, il arriva au cœur de ce dernier… Au centre du théâtre, la chambre magmatique, un véritable lac de la taille du sommet des arts dont la contenance était une lave rouge, tirant sur le noir. Autour de ce lac résistait à la chaleur une large et longue plage faite de roches magmatiques. La lumière était si faible qu’en levant les yeux, Genesis ne put distinguer le plafond, seulement deviner sa hauteur digne d’une cathédrale.
Le tragédien atterrit sur le roc, ralentissant sa chute d’un battement d’ailes, avant de faire un coup sec de son épée dans le vide.
« Kefka ! » hurla-t-il dans le vide, couvrant le grondement de la lave d’une voix enragée ! Il fit un tour sur lui-même, chercha le clown des yeux tout en criant à plusieurs reprises le nom du meurtrier. Il le tuerait, c’était certain. C’était sa seule pensée, sa seule raison de penser. L’attaquer… dès qu’il le verrait, sans le laisser raconter ses insanités. Le tuer… pas pour la cité des rêves en feu, pas pour Nanaki, ni même pour Mizore. Il le tuerait pour lui, pour ne pas exploser, pour contenir une part de ce quelque chose qui s’en allait, qui quittait son corps, minute après minute depuis qu’il avait vu sa compagne décédée.
Dernière édition par Genesis Rhapsodos le Lun 20 Jan 2020 - 19:40, édité 2 fois
Mar 14 Jan 2020 - 12:03Le vaisseau atterrit en catastrophe parmi les collines vertes et fleuries du monde du printemps. Le Tragédien en sortit en quelques secondes, ne prenant guère le temps de couper le moteur, de refermer la rampe d’accès ou quoi que ce soit d’autre. Son vol s’achevait à peine que commençait un autre… Son aile d’un blanc cendré sortit de son omoplate dans un craquement sourd. Cela faisait des mois, peut-être des années… mais il n’y eut plus de douleur. Lorsqu’il s’envola, il ne sentit pas le poids de la maladie. Ses poumons ne souffrirent pas, non, même pas le temps d’un soupir, lors de l’effort incroyable que représentait un battement d’aile depuis la contraction de sa maladie.
Non. Il n’y avait plus de maladie.
Genesis survola les forêts, les prairies, la nature luxuriante sans les voir. Jamais ses yeux ne s’arrêtèrent sur la végétation. Il n’y avait qu’un endroit, une montagne, un volcan. Oh, il se souvenait trop bien de cette vision. Et il s’en rappela précisément à ce moment-là, alors que serrant sa rapière de sa main droite avec force, le tragédien parcourait des lieues en quelques minutes. En une précédente visite, n’avait-il pas regretté de ne pas avoir observé l’oiseau de feu ? N’avait-il pas estimé qu’il s’agirait là d’un beau moment de tragédie ?
Comment avait-il pu être aussi sot ? Comme si la tragédie était un jeu.
Non… En ce jour, il vivait sa Tragédie et ce n’était que pour cela que Melpomène lui avait révélé où se trouvait Kefka, l’immonde déchet qui avait assassiné Mizore.
Il vivait sa tragédie mais ne lui trouvait aucune beauté. Toutes ces années à parler, à vivre, à communier cet art qui, au final, s’avérait le plus laid de tous.
Et l’oiseau de feu… Si ce dernier se mettait en travers de chemin, il l’abattrait aussitôt. Pour Genesis, il n’y avait rien. Seulement la mort de Kefka.
Sa fureur ne cessait de monter en lui, atteignant des extrêmes qu’il n’aurait jamais cru possibles. Et son seul répit, il le ressentit lorsqu’il entra dans le cratère du volcan. De sa perception magique, aussitôt, il rechercha la présence de l’assassin mais en fut incapable, tant l’énergie qui grouillait au sein du volcan était immense. De la lave ? L’oiseau de feu ? Ou était-ce Kefka lui-même ?
La corneille ne se posa la question qu’une seule fois avant de chercher un accès au cœur du volcan. Kefka s’était caché ici et avait pris soin de ne pas rendre sa découverte trop facile.
Au bout de quelques minutes, Genesis distingua l’entrée par le début d’une brèche dans le cratère, bouchée maladroitement par de la roche magmatique. Il dégagea l’accès et s’y engouffra, repliant son aile sur elle-même pour entrer au sein du territoire de l’oiseau. Après un certain temps à s’enfoncer en profondeur dans le volcan, il arriva au cœur de ce dernier… Au centre du théâtre, la chambre magmatique, un véritable lac de la taille du sommet des arts dont la contenance était une lave rouge, tirant sur le noir. Autour de ce lac résistait à la chaleur une large et longue plage faite de roches magmatiques. La lumière était si faible qu’en levant les yeux, Genesis ne put distinguer le plafond, seulement deviner sa hauteur digne d’une cathédrale.
Le tragédien atterrit sur le roc, ralentissant sa chute d’un battement d’ailes, avant de faire un coup sec de son épée dans le vide.
« Kefka ! » hurla-t-il dans le vide, couvrant le grondement de la lave d’une voix enragée ! Il fit un tour sur lui-même, chercha le clown des yeux tout en criant à plusieurs reprises le nom du meurtrier. Il le tuerait, c’était certain. C’était sa seule pensée, sa seule raison de penser. L’attaquer… dès qu’il le verrait, sans le laisser raconter ses insanités. Le tuer… pas pour la cité des rêves en feu, pas pour Nanaki, ni même pour Mizore. Il le tuerait pour lui, pour ne pas exploser, pour contenir une part de ce quelque chose qui s’en allait, qui quittait son corps, minute après minute depuis qu’il avait vu sa compagne décédée.
Dernière édition par Genesis Rhapsodos le Lun 20 Jan 2020 - 19:40, édité 2 fois