Bataille de Chengdu : What makes us strong Szp8Bataille de Chengdu : What makes us strong 4kdkBataille de Chengdu : What makes us strong 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Les premières lueurs du soleil commencent à se glisser par-delà les montagnes à l’Est de Chengdu.

Elles laissent entrevoir le combat sanglant de la veille. Des corps carbonisés ou brisés au pied de nos murs gisant là comme preuve de notre victoire temporaire. Les rizières ont été asséchées par les flammes et les destructions causées par l’armée d’envahisseurs. Un vaste champ cramoisi s’étend désormais devant notre cité.

Du haut de nos remparts, les défenseurs de l’ordre et de la paix se tiennent prêts à repousser l’attaque finale de Jiawei Dajisi. Galvanisés par notre victoire nocturne, ceux qui ont été épargné par le feu, les flèches et les combats sont encore là, renforcés par les hommes de Lin Meng que nous avons décidé de déployer au front plutôt que dans le centre-ville.

J’ai également revu notre chaîne de commandement. Lors de l’assaut nocturne, je devais donner les ordres pour tous les commandants : c’est une erreur. Je ne peux être et voir partout à la fois. J’ai confiance en ces hommes pour faire les meilleurs choix lors de cette bataille, leur seule consigne : suivre ma bannière où qu’elle aille et obéir lorsque ma voix leur parvient.

Francis garde ma droite, Harch la gauche, Xupeng dans la cour comme précédemment. Lin Meng reste en soutien avec notre eunuque pour l’instant. Je veux un homme jeune et dynamique au cas où la porte serait menacée.

Le silence règne pour le moment, un certain calme avant la tempête. Seules les bannières flottant sous le vent du matin émettent un doux son nous susurrant à l’oreille le début prochain de la plus grande bataille à laquelle j’ai assisté dans ma vie. Au vu de l’avidité de nos ennemis, il est certain que cela devrait être… Violent.

Des bandits, des mercenaires et des fanatiques de je-ne-sais-quoi ! Voilà donc l’étrange assortiment d’hommes et de femmes qui vont tenter de franchir nos remparts pour prendre notre ville. Ces êtres méprisables ne rencontreront que notre fureur et nos épées et nos flèches guidées par la sagesse de nos ancêtres. Ceci est notre foyer et il ne tombera pas. Tant que les Song sont là, Chengdu sera protégée.

Les ennemis se sont mis en ligne. Il est facile de dissocier les différents groupes composant cette masse hétéroclite, chacun a ses couleurs et ses propres armures. J’aperçois à peine au loin plusieurs personnes à cheval, certainement Jiawei et ses commandants. Ils se cachent au niveau des petits engins de siège qu’ils ont réussi à construire – ou apporter ?- pendant la nuit. De vieilles planches de bois bancales qui ne devraient pas nous poser trop de problèmes.

Le seul élément qui m’inquiète ce sont les deux tours de siège qu’ils ont en réserve. Comment ont-ils pu les construire en quelques heures ? Il doit y avoir une explication là-dessus : une réponse que j’obtiendrais plus tard lorsqu’ils seront tous morts ou emprisonnés. Ils ont aussi plusieurs échelles. Manifestement les cordes de la nuit dernière étaient les seules qu’ils avaient pour leurs grappins.

J’ai enfilé mon armure correctement cette fois-ci. J’ai également décidé de me battre avec un arc et des flèches. Je dois pouvoir faire quelque chose sans user tout le temps de mes pouvoirs. Cela peut toujours servir, sait-on jamais contre qui je vais combattre aujourd’hui.

Je me tourne vers Francis. J’hoche légèrement la tête.


« Tambours les gars. » dit-il sobrement.

Dans la tour où je me trouve, des battements se mettent à résonner dans l’air. Les tambours de guerre chinois se réveillent pour battre la cadence des futurs combats. Les hommes entendent ces sons comme un appel aux armes mille fois plus efficace qu’un discours de n’importe quel commandant. C’est comme si nos cœurs battaient désormais à l’unisson.

Un premier cor se met à retentir dans le champ cramoisi en réponse.

L’armée ennemie se met en marche de bataille. Ils avancent plus ou moins au même rythme vers nous. Ils n’ont pas de bannières. Seulement des armes et de l’or en poche. Ils ne se battent ni pour l’honneur, ni pour la gloire… Uniquement pour l’argent. Je suis curieuse de voir combien de temps ils vont tenir avant de battre en retraite et d’abandonner la prêtresse à son funeste sort. Ils ne connaissent et ne vivent que par la peur. Nous allons leur donner ce qu’ils méritent en ce cas.


« Francis.
- Oui ?
- Est-ce que tu penses que nos ennemis ont peur de nous ?
- Pas assez manifestement mdr.
- C’est exactement ce que je me disais. »

Je tourne mon regard vers les envahisseurs, attendant qu’ils soient à peu près à porter de tirs de catapultes. Une fois que je pense que c’est suffisant, j’esquisse un très léger sourire sur mon visage.

« Francis.
- Ouaip Chef ?
- Relâche nos ennemis de cette nuit qui n’ont pas été emprisonnés.
- Hé ! Hé ! Avec plaisir chef ! »

Il se tourne vers Xupeng dans la cour derrière la porte.

« CATAPULTES ! » crie t-il.

Le vacarme des mécanismes des engins résonne jusqu’à nos oreilles accompagné du rythme des tambours. Bientôt, une volée de petits projectiles transperce le ciel pour s’abattre légèrement sur les ennemis avançant dans notre direction. De petits impacts de font entendre sur leurs boucliers tandis que certains crient de surprise face à l’horreur que nous venons de déverser sur eux.


« Envoyez la dernière volée.
- CATAPULTES, FEU ! »

De nouvelles têtes passent au-dessus des nôtres pour rejoindre le champ dévasté devant la porte sud. Une nouvelle série d’exclamations s’ensuit parmi nos ennemis. Voici votre destin messieurs. Vous allez mourir ou être jugés comme les misérables que vous êtes. Combattre est inutile, vous avez déjà perdu.

Bien sûr, nous n’avons pas vraiment une supériorité numérique face à eux mais… Je préfère aborder la bataille de cette manière. Qu’importe ce qu’ils lâcheront sur nous, nous tiendrons. J’ai dit que je protégerai cette ville et je compte bien le faire.


« Archers !
- ARCHEEEEERS !
- Archers prêts à tirer ! »

Les arcs se dressent de notre côté tandis que les ennemis reçoivent une première salve de tirs de catapultes… Cette fois-ci, ce sont des rochers enflammés. Bientôt, leurs engins de siège envoient également une salve en notre direction. Deux tirs. Ha ! Il faudra plus pour passer.

Les roches s’écrasent lourdement contre les parois mais les murs sont épais et profonds. Il faudra plus que ça. Je tends mon arc comme les autres et me prépare à faire feu. Lorsque je pense le moment opportun. Je relâche ma main droite rapidement suivie des cris des autres commandants.


« FEU ! »

Le ciel s’assombrit d’une multitude de fins traits noirs qui disparaissent rapidement dans les rangs de l’armée ennemie, désormais se précipitant dans notre direction avec les échelles. D’autres forment des rangs pour laisser les archers tirer. Bientôt, nos soldats prendront aussi leurs premiers coups.

La bataille s’annonce difficile.


« Balistes ! » crié-je.

Nouveaux tirs, nouveaux morts.

Tous ces cadavres ennemis me donnent une folle envie de réanimation nécromantique mais je dois tenir mon engagement. Pas de souillures à Chengdu. Pas sur la terre de mes ancêtres. Pas où se trouve mon fils.


« Feu ! » crie Francis à nouveau.

Les bataillons commencent à agir de leur propre chef, me laissant plus de temps pour analyser le déroulé de la bataille depuis la grande porte sud. La première vague se jette contre nos murs pour s’abriter des flèches. Certains font feu avec leurs arbalètes tandis que nos arbalétriers essayent de les déloger à coup de carreaux.


« Visez les porteurs d’échelles ! Feu à volonté ! »

Je tends la main et laisse échapper une sphère de feu qui fend l’air pour exploser à proximité d’un groupe de porteurs, l’échelle volant en éclats et avec elle, l’espoir de pouvoir atteindre notre rempart. Cependant, d’autres échelles approchent. Certaines commencent déjà à se dresser contre les murs.

Les mêmes lueurs enflammées qu’il y a quelques heures se dessinent devant moi. Il y a bien plusieurs utilisateurs de magie dans l’armée ennemie. Ils préparent de nouvelles boules de feu et je n’ai rien à leur opposer vraiment. Jiawei est hors d’atteinte d’ici, elle est libre de faire ce qu’elle veut. Vivement que Gao arrive pour la faucher…

Leurs projectiles magiques s’envolent rendant la pâle lueur du matin flamboyante l’espace d’un instant. Ils viennent s’écraser contre nos murs emportant avec eux plusieurs soldats disparaissant dans le feu ou projetés dans les airs suite à l’impact.

Je prends moi-même une flèche et vise en direction des pieds du mur. Une cible facile, qui ne bouge pas trop… Je décoche mon trait qui vient se planter dans son dos. Je le vois s’affaisser un peu, mais il n’est pas mort. Je recommence et effectue le même tir. Cette fois-ci, mon attaque réussit et il meurt.

Mon regard revient vers les échelles, il y en a plusieurs. Peut-être une dizaine. Malgré les tirs sur les porteurs, d’autres mercenaires les récupèrent pour pouvoir monter sur les murs. Elles ont l’air lourdes – ce qui est compréhensible vu la hauteur des murs- mais l’autre danger est la première tour de siège qui commence à avancer.

C’est très étonnant qu’ils n’attaquent pas la porte en bois, cela leur permettrait de contourner les remparts par une entrée plus directe. Je n’ai pas vraiment le temps de m’en soucier : s’ils veulent monter, qu’ils montent nous les attendons de pieds fermes.

Une échelle se pose non loin de ma position. Je me concentre dessus et tandis que des hommes commencent à grimper dessus, je la rabats violemment sur le sol. Celui qui était au plus haut a dû bien avoir mal, je vous le garanti.

Beaucoup d’ennemis au pied des murs ont des boucliers pour se protéger des flèches et des arbalètes. Il va falloir les réchauffer un peu. Je me tourne vers Francis, puis Harch leur intimant d’utiliser nos dernières réserves d’huile sur eux.


« C’est l’heure de faire des petites fritures, messieurs ! »

Ils me répondent d’un hochement de tête. Les deux commandants s’éloignent un peu de la porte pour être plus près des combats lorsque les ennemis parviendront à monter, ce qui ne devrait pas tarder. Plusieurs échelles se mettent en place des deux côtés : les envahisseurs avancent.

« Balancez-leur de l’huile les gars ! » crie Francis.

Quelques instants plus tard, des hurlements particulièrement violents se mettent à résonner contre les parois protégeant Chengdu. Certains ont beaucoup souffert aujourd’hui. Tant mieux, ils le méritent amplement.

Je me tourne vers les côtés de ma tour. Plusieurs hommes ont réussi à monter jusqu’aux remparts, ils sont en armures plutôt lourdes, ils ont forcé le passage en profitant des boules de feu des sorciers de Jiawei. J’en saisis un pour le faire voler dans les airs et le renvoyer s’écraser au sol. Harch profite de cette occasion pour lui trancher la gorge avec son sabre.

Il combine un peu de magie avec son agilité au combat. Il sait être précis et ses coups sont vigoureux. Il est clairement atteint psychologiquement mais il se bat très bien, c’est indéniable. Cela tranche avec le niveau plutôt faible de nos soldats qui ont du mal à s’engager dans la bataille.


« Plus de vigueur dans les tambours ! » crié-je en direction des batteurs.

La bataille s’intensifie avec le nouveau rythme des tambours de guerre. De plus en plus d’ennemis arrivent à monter, les archers et les arbalétriers sont obligés de passer à l’épée sur de plus en plus de sections du mur. Nous n’étions pas assez nombreux pour pouvoir maintenir les tirs aussi longtemps. Il va falloir se battre avec les armes au corps-à-corps maintenant.


« Vingt-deux ! »

Je me tourne vers Francis. Il s’est mis devant deux échelles et fauche les nouveaux arrivants un à un. Il a l’air de compter le nombre de ses victimes… Son visage est déjà plein de tâches de sang. On dirait une bête sauvage lâchée au cœur du combat.

« Vingt-trois ! Vingt-quatre et vingt-cinq en DOUBLETTE ! » crie t-il.

Au moins, son action permet de galvaniser les hommes à proximité de lui. Avec la Furie Rouge, vous avez clairement un avantage de taille contre des bandits et des mercenaires. Cependant, ce qui m’inquiète c’est la première tour de siège qui commence à s’approcher dangereusement du côté de Francis. Il faut l’arrêter. Je dois m’en occuper… Et j’ai justement une petite idée.

Je me déplace vers l’arrière de la tour en courant et je me tourne vers la cour : il y a des munitions pour balistes entreposées par Xupeng : j’en soulève une par la pensée jusqu’à la tour, lentement mais sûrement pour éviter tout accident.

J’essaye de rester concentrée et d’éviter de trop prendre en compte les cris et le vacarme des armes autour de moi. Voilà… Encore un petit peu… C’est bon. Je la fais passer de l’autre côté, sous le regard surpris et étonné de certains soldats pas encore engagés dans la mêlée. Je me mets en position en tir, le bras levé vers le ciel et lorsque le moment est parfait…

Je projette mon bras vers l’avant comme si je jetais le projectile avec ma main. Elle fonce à pleine vitesse avant de s’encastrer dans les roues droites de la tour de siège qui désormais peut beaucoup moins bien avancer. Les ennemis ne décolèrent pas et sortent de l’engin pour courir en direction des échelles.

Une vague hurlante de mécréants, armes en l’air, beuglant comme des veaux. Et tout comme nos amis les vaches, vous finirez à l’abattoir messieurs, nous y veillerons tous personnellement. Seuls les tireurs au-dessus de la porte avec moi peuvent encore maintenir un léger feu sur nos assaillants.


« Continuez de tirer ! »

Insuffisant.

Je sors moi-même plusieurs flèches de mon carquois pour les envoyer vers les ennemis… En usant de mes pouvoirs. L’entraînement à l’arc pur sera pour un autre jour. Je vise des assaillants du côté de Francis, là où ils sont déjà les plus nombreux. La mêlée s’est engagée lourdement. Les défenseurs ne se laissent pas faire, mais les auxiliaires de Jiawei se battent avec férocité : ils savent très bien ce qui les attend s’ils perdent la bataille.

Je vais aller l’aider.


« Wuhan, garde cette position, je reviens ! »

Je prends appui sur les créneaux pour faire un petit bond et ensuite je me soulève par la force de l’esprit pour littéralement voler au-dessus des combattants qui me voient à peine passées. J’atterris non loin de Francis. J’invoque un fouet éthérique et commence à cravacher les misérables avortons qui menacent mon acolyte.

« Merci du coup de main Madame ! Trente-neuf ! »

Plusieurs ennemis m’ont repéré et m’ont identifié comme la chef de la défense – en même temps ce n’est pas très difficile, il n’y a qu’une femme ici et c’est moi-, je sors immédiatement deux lames que je fais voler en leur direction. L’une vient se planter dans le torse d’un épéiste tandis que l’autre atterrit sur un bouclier. Je range le fouet pour le moment.

Il s’avance vers moi, hache à une main tournoyant dans les airs. Il l’abat sur moi, je le repousse violemment et il se voit projeté contre le mur. Je sors une flèche et bande l’arc. Il met son bouclier devant lui et me charge à nouveau. Hé ! Hé ! Ce n’est pas lui que je visais, mais son ami à côté qui se prend la flèche dans l’épaule.

Je refais un bond pour passer au-dessus de la hache et passe derrière lui. Je prends le contrôle d’une épée qui traîne par terre et la fait voler pour la figer dans le dos de l’ennemi. Moins un. Je me retourne et regarde le sol. Beaucoup d’équipements traînent. Des lames, des flèches, des haches et même des lances à certains endroits.

J’en récupère plusieurs que je me mets à faire voltiger dans les airs pour les planter dans les combattants adverses. Un grand mercenaire aperçoit mon manège et me saisit par le bras, il me jette par terre. Je fais deux roulades au sol. Il est immense. Son visage est masqué mais je vois ses yeux, ce n’est pas un chinois. Elle est allée les chercher loin ses soldats.

Je tends les mains vers lui et lui envoie une petite boule de feu. Puis un grand coup de marteau lui arrivant par derrière le cloue immédiatement au sol où son cadavre continue de cramer lentement mais sûrement.


« Merci Francis !
- De rien ! Quarante-quatre ! »

Je me relève rapidement. Un coup d’épée ne passe pas loin de ma poitrine. Un soldat de Chengdu vient planter une lance dans le torse tandis que je passe déjà à une nouvelle cible que je soulève pour jeter par-dessus le mur pour qu’il s’écrase treize mètres plus bas.

Ça secoue dans tous les sens. Il faut marcher entre les corps voir sur eux pour se déplacer tandis que les deux armées s’affrontent du mieux qu’elles peuvent. Même si certains essayent de rester près de moi pour me protéger, ils sont bien souvent obligés de me quitter pour éliminer leurs adversaires.

J’essaye d’avancer du mieux que je peux dans cette mêlée pour m’approcher des créneaux. Je veux renverser des échelles pour donner un peu d’air à mes troupes. Je sors une lame que je fais voler autour de moi, un ennemi me prend pour cible : sa gorge est tranchée.

Un autre tente de jeter une lance sur moi, je le repousse contre les créneaux : il trébuche et tombe en arrière. Un milicien de la ville en profite pour lui mettre sa hache dans la tête et s’acharner sur lui.

Deux mercenaires sont entrain de battre à mort un de mes soldats avec leurs armes. Quelle bande de… Je les saisis par la gorge et les soulève à quelques centimètres du sol. Heureusement qu’ils ne sont pas très lourds ceux-là. Mon homme se relève avec difficulté, ne comprenant pas trop ce qui se passe. Il récupère sa lame et transperce ses assaillants. Je relâche les corps qui s’effondrent pour rejoindre les autres morts.

Vite ! Je continue d’avancer. Deux échelles qui ne sont pas très loin. La première je tends la main droite pour la viser… Une sphère de flammes se forme dans celle-ci, lorsque c’est suffisamment costaud, je la relâche pour qu’elle aille défoncer cet accès ennemi. Ça s’est fait.

La suivante, je me concentre dessus… ce qui est compliqué vu les mouvements autour de nous. Je décide de pousser un maximum quitte à pomper beaucoup dans mes réserves. Les hommes grimpant dessus n’aident pas vraiment. Avec encore un peu d’efforts, l’échelle se met à bouger… Puis à basculer de plus en plus… Et…

VLAM !

L’échelle est renversée et s’écrase sur le sol… Les mercenaires avec.


« AAAAAAAH ! »

Un des ennemis vient se faire vider les tripes juste à côté de moi. Sa bouche ensanglantée crachant du sang dans son dernier râle d’agonie. Je regarde mon armure un instant. Il y a du sang dessus. Il y en a beaucoup même. Du moins par rapport à d’habitude.

La situation devient de plus en plus compliquée pour moi. Beaucoup trop d’ennemis. Je ne peux pas tous les gérer en même temps. Je lance une épée dans le plastron d’un homme qui tombe au sol. Plusieurs ennemis ont formé une protection autour d’une des échelles pour sécuriser l’accès. Je vais me charger d’eux puis je retournerai à la porte.

Je me change en corbeau pour me déplacer plus facilement. Je voltige au-dessus de la mêlée compacte et difforme qui s’agite dans tous les sens au rythme des tambours et des cris de rage et de douleur. Je passe de l’autre côté de la muraille, côté ville, pour éviter les tirs de flèches perdues ou non.

J’atterris à l’extrémité de la zone défendue tenue par nos valeureux défenseurs. Ils sont surpris de me voir arriver ainsi ici. Ma présence leur redonne un peu de courage et de force pour tenir cette position.


« Je vais dégager cette échelle là-bas. Tâchez de maintenir notre emprise sur cette partie du mur messieurs !
- Oui Madame ! »

Je prends une lance disposée là. Je la projette en direction de cette échelle. J’embroche deux hommes par derrière. Ils bougent encore un instant sur leurs deux jambes avant de s’effondrer en hurlant sur leurs flancs. Ils ne sont pas morts sur le coup, mais cela ne devrait pas tarder.

Je me permets de me servir dans les carquois des archers qui ne se servent plus de leurs arcs pour former une spirale de traits autour de moi. Je m’avance de quelques pas et les invite à venir me voir… S’ils le peuvent encore d’ici quelques secondes.


« HEY VOUS ! » crié-je en direction des assaillants.

« Petit cadeau de la Dame de Chengdu. » dis-je, malicieusement.

Sans attendre leurs réponses, je décharge mes flèches sur eux. Une véritable tempête de traits s’abat sur eux. Dans les jambes, dans les bras, dans les têtes, dans les torses, dans les dos et les épaules, les projectiles se plantent sans merci. Seuls quelques-uns ont la présence d’esprit de se cacher derrière leurs boucliers tandis que les gardes de la ville se précipitent dans leur direction pour les achever ou regagner du terrain.

Vite, l’échelle !

Je me mêle à la charge des soldats -qui ne dure que quelques mètres- pour me rapprocher de l’échelle. Pas le temps de me concentrer pour faire basculer l’engin. Je charge une sphère explosive que je lance sans attendre sur le bois – et les assaillants- qui explose à l’impact à leur tour.


« Aaaaaaah ! »

J’essaye de percevoir un peu dans quelle situation nous sommes. Il y a toujours beaucoup trop d’ennemis à mon goût. J’ai du mal à estimer ce qui se passe sur l’ensemble des murs. Il faut que je prenne de la hauteur. Encore.

Je prends appui sur le mur et me jette à nouveau dans les airs sous ma forme de corbeau. Je monte en profitant d’un vent ascendant pour survoler les remparts et contempler les combats qui s’y déroulent.

Je vois beaucoup de cadavres et de blessés, des deux côtés. L’affrontement est âpre et aucun des deux camps ne souhaite reculer. La barbarie s’oppose à la férocité des défenseurs qui se battent non pas pour l’or, mais pour leurs familles, leur foyer et leurs ancêtres : ce qui vaut la peine de se battre.

Cependant, la situation est moins en notre faveur que ce que je pensais. Même si nous maintenons notre position, les ennemis arrivent quand même à se hisser sur les murs. Ils ne sont pas encore dans la ville uniquement car nos hommes leur barrent la route : lorsqu’ils ne seront plus assez nombreux pour tenir. Il faudra s’attendre au pire.

Je ne veux pas voir ce pire.

Je me pose du côté d’Harch. Il y a une poche de résistance ennemie dans cette zone que je veux briser. Je prends place à côté de lui. Lorsque je reprends forme humaine, il égorge un homme avec son sabre avant de me saluer légèrement de la tête, les mains baignant littéralement dans le sang.


« Il faut tuer les hommes qui tiennent cette zone là-bas. J’ai besoin de votre appui !
- A vos ordres, ma Dame. » répond-il avec un ton étrange, entre malice et plaisir.

Comme auparavant, je ramasse des armes qui trainent au sol pour les envoyer fracasser les corps des assaillants. Harch se rapproche de moi pour passer devant et empêcher des hommes de pouvoir m’attaquer trop aisément. Je vois également qu’il commence à charger un sort de ténèbres dans sa main gauche.

Un ennemi vient se placer devant lui avec un glaive et un bouclier. Il pousse l’ancien capitaine avec ce dernier pour le forcer à reculer. Je soulève le soldat pour le mettre légèrement en hauteur, permettant à Harch de planter son épée dans son abdomen à plusieurs reprises. Lorsqu’il a eu son compte, je le jette par-dessus les remparts. Nous continuons notre marche.


« Faites place ! » crie t-il pour que nos forces nous laissent avancer vers cette zone à problèmes.

Nous sommes désormais confrontés à un mur d’épées, de lances et de boucliers qui protègent une autre échelle. Harch décharge immédiatement son sort de ténèbres qui vient fracasser les boucliers. Je projette quatre lances dans le tas pour les empaler sauvagement et faire de la place.

Harch et moi avançons de concert. Tandis qu’il tranche toutes les gorges qui traînent trop exposées, je brise les défenses des assaillants qui se retrouvent en bien mauvaise posture face à nous.


« Chargez ! » crient plusieurs soldats derrière nous qui rejoignent le nettoyage de cette section des murs.

Je n’ai même pas besoin de m’occuper de l’échelle, plusieurs soldats se mettent à pousser avec leurs lances. Je n’ai qu’à légèrement pousser moi-même pour la faire s’effondrer sur les lames louées par Jiawei en bas des remparts.

Je fais un signe à Harch avant de repartir vers la grande porte en forme de corbeau. Avec ces deux mouvements, nous devrions pouvoir mettre plus de pression sur les forces de la prêtresse. La deuxième tour de siège est encore en approche, mais elle est trop éloignée pour que je tente quoique ce soit pour l’instant.

En revenant à ma zone de commandement, Wuhan accourt vers moi.


« L’Intendant Xupeng m’a dit qu’ils allaient bientôt manquer de munitions pour les catapultes, il attend vos ordres !
- Dites-lui d’arrêter le tir et d’attendre mes prochaines consignes. Il continue de tenir la cour avec Lin Meng. La situation est gérable sur les remparts pour l’instant… »

J’ai des doutes. Est-ce que mes forces auront assez d’énergie pour continuer à se battre ainsi sur les murs ? Est-ce que je devrais faire monter les troupes de Lin Meng ici en renforts au risque de laisser la cour sans protection au cas où il y aurait un débordement ? Quelque chose me perturbe ici… Mais je ne sais pas quoi exactement. C’est étrange qu’ils essaient absolument de prendre les murs. Ils n’ont pas encore touché à la porte.

« Continuez de tirer ! » ordonné-je aux archers de ma section, les seuls encore capables d’utiliser leurs flèches.

J’approche des créneaux et charge un sort de feu. Après quelques secondes, je jette en contrebas. Ce n’est pas extrêmement puissant, mais c’est mieux que rien… Je vais tenter de lancer des projectiles magiques purs mais cette fois-ci en direction des ennemis déjà sur les murs.

Je grimpe à pas de géants dans la tour et une fois au premier étage, je canalise ma magie pour projeter la mort sur nos adversaires. J’en touche plusieurs. Est-ce qu’ils sont morts ? Non. Mais ils sont blessés et cela va aider mes hommes. C’est tout ce qui compte.

Je prends mon arc et conjugue mes traits avec mon psychisme pour guider les tirs vers la tête des mercenaires qui sont bien surpris de voir des flèches aux trajectoires improbables. Et oui messieurs, je suis pleine de ressources.

Après quelques tirs je me dirige vers l’arrière de la tour pour faire face à la cour et ordonner à Xupeng de refaire un tir de catapultes pour maintenir la pression sur l’armée ennemie :


« Xupeng ! FEU ! » crié-je à plein poumons.

J’ai hurlé tellement fort que j’en tousse. Quelle journée… Il me faudrait bien un thé pour décompresser après tout ça… Mais je n’en ai pas vraiment le temps là. Vite ! Je retourne côté combat.

La bonne nouvelle, c’est que les remparts sont de plus en plus propres. Mes efforts conjugués à ceux d’Harch et de Francis ont permis de libérer de la pression sur nos forces qui du coup ont pu reprendre leurs sections respectives. Même si certaines poches de résistance persistent, elles ne devraient pas tenir très longtemps. Les sichuanais sont enragés et ne laisseront pas tomber la bataille alors qu’ils sont entrain de gagner.

Les tambours maintiennent une cadence effrénée. Nos cœurs battent ensemble dans un seul et unique but. Nous sommes unis sous les mêmes bannières pour terrasser nos agresseurs et ceux qui osent s’en prendre à notre foyer.

Que les ancêtres soient témoins de notre courageuse défense !

Je me concentre lorsque j’entends les mécanismes des catapultes se mettre en marche. Je tends les bras vers le ciel pour m’aider dans mon action. Je prends le contrôle de deux rochers enflammés pour changer leurs trajectoires et les planter dans les engins de siège de Jiawei Dajisi. Ils n’avaient presque plus rien à tirer et maintenant ils ne pourront plus rien faire avec, ha !

Je reprends mon arc en main. Je suis au plus près des créneaux. Je vise les archers ennemis qui se sentent certainement trop seuls. Même si mes tirs ne sont pas nombreux, moi au moins je peux les atteindre en usant de mon esprit. Je maintiens ma cadence. Il le faut.


« Wuhan ! Francis a quasiment nettoyé sa partie, va aider Harch !
- A vos ordres, ma Dame ! »

C’est un usage très particulier de ma garde personnelle mais pour le moment je ne suis pas menacée directement. Ils peuvent s’engager dans le combat sur les murs, cela leur permettra de s’échauffer. Cela galvanisera également nos hommes qui reprennent l’avantage peu à peu.

Ce qui continue de m’inquiéter c’est l’absence de chefs ennemis. On dirait qu’ils sont tous restés avec Jiawei. Je les vois sur leurs chevaux. Ils ont l’air d’attendre quelque chose avec le reste de leurs troupes. Une bonne partie est plaquée contre nos remparts mais ils n’ont quasiment plus d’échelles pour monter. Il va se passer quelque chose. Je communique immédiatement avec Xupeng.


« Charge les balistes et pointe-les vers la grande porte, exécution ! Recule les catapultes et demande à Lin Meng de se préparer au combat ! » pensé-je en sa direction.

Ils attendent certainement cette tour de siège, leur seconde et dernière. Elle avance très lentement à cause du terrain accidenté des rizières cramées. Qu’est-ce que tu essayes de faire Jiawei ? Nous massacrer sur les murs jusqu’au dernier pour avoir librement accès à la ville ? Qu’est-ce qu’elle attend pour attaquer la porte ?

Je ne reste pas inactive à contempler l’horizon cependant. Mes soldats ont besoin de voir que la chef de la défense est personnellement impliquée dans les combats, même si les affrontements sur les murs tendent à tourner en notre faveur désormais. Je me dirige une nouvelle fois du côté de Francis pour nettoyer sa partie des sales engeances qui nous agressent.

Je fais place nette autour de moi et je convoque cinq guerriers de la Terre des Dragons en armure et prêts à se battre et mourir pour leur maîtresse. Ils se placent autour de moi, armes dégainées et nous commençons à avancer ainsi.

Ils me protègent d’un engagement au corps-à-corps tandis que je les couvre en faisant tomber les ennemis ou en tranchant leurs gorges avec mes lames flottantes. Comme je le constatais, les combats sont toujours aussi vigoureux et violents. C’est assez chaotique et beaucoup de cadavres sanguinolents gisent par terre, témoins de cette triste et sanguinaire journée.


« Flèches ! » crie un homme sans vraiment que je sache d’où cela vienne.

Une volée de traits vient se planter sur les murs, mais aussi sur les combattants, tout camp confondu. Trois de mes chevaliers meurent en formant un bouclier pour leur maîtresse. Deux demeurent à mes côtés et continuent de se battre. Elle est complètement folle ! Tirer sur ses propres hommes ? Elle n’a vraiment aucune honte.


« Francis, au rapport ! » crié-je en apercevant Francis entrain de… D’écraser une tête avec son marteau.

Il m’entend et se met à avancer vers ma position tout en fauchant quelques malheureuses victimes sur le chemin. Il a du sang partout ! J’espère que ce n’est pas le sien… Mais vu l’expression sur son visage, je crois que c’est plutôt celui des ennemis.

« Comment vous faîtes pour avoir autant de sang sur vous ?!
- Aucune idée ! Ha ! Ha ! Ça va vous ? » dit-il tout en martelant le plastron d’un soldat ennemi tentant de l’attaquer sur le flanc.

J’en soulève un autre pour que les miliciens s’en chargent sans peine. Hop ! Une hache en pleine poitrine. C’est fini pour toi gamin ! Je le jette par-dessus la muraille pour qu’il rejoigne ses copains en dessous.


« J’ai connu des jours meilleurs, je ne te le cache pas !
- Tu m’étonnes ! »

Nous continuons à nous battre dos à dos face aux derniers résistants qui tentent encore de percer. Francis en saisit un à la gorge, il a l’air de serrer tellement fort que l’homme doit lâcher ses armes pour porter ses mains sur le bras de mon acolyte. Il le balance par terre avant d’abattre son marteau sa figure. Le visage brisé, écrasé et en sang, le soldat est mort.

« J’suis putain de chaud aujourd’hui ! ALLEZ LES GARS ! » crie t-il.

Les ennemis commencent à l’éviter pour se rabattre sur les autres miliciens. Ils se rendent compte que Francis n’est pas un homme charmant, ni facile à tuer. Son regard de tueur allié à tout ce sang qu’il a sur lui ne lui donnent pas un air fort sympathique par ailleurs.

Qu’à cela ne tienne, l’ancien SOLDAT de la Shinra les charge un à un. Il les percute à coups d’épaules avant de les tuer par son marteau ou en fauchant leurs vies avec des armes qu’il ramasse en chemin. J’en profite pour me saisir d’une lance et la projeter sur un homme s’acharnant un peu trop sur mes combattants. Il ne voit le coup venir qu’au dernier moment et c’est avec une certaine horreur qu’il accueille mon attaque dans ses côtes.

Je dégaine mon arc, mets un genou à terre, flèche et je tire sur un soldat adverse. Je reste ainsi et continue de prendre pour cible des hommes trop agités à mon goût. Il faut les coincer comme des rats et les abattre sans pitié ! Ils ne veulent pas se rendre à l’évidence que la victoire va leur échapper ? Et bien soit ! Qu’ils en paient le prix !


« Madame Song ! On devrait s’en sortir ! Allez voir de l’autre côté où ils en sont !
- 好的 ! »

Je reprends mon apparence de corbeau tandis que mes deux invocations disparaissent avec ma transformation. Je voltige au-dessus des combats pour revenir à la tour et faire le point sur la situation d’Harch.

Le combat est au même stade que du côté de Francis je dirai. Wuhan a apporté un renfort de taille pour les miliciens sous le commandement d’Harch. C’est très bien. Je prends tout de même le temps de ramasser plusieurs flèches et les faire léviter pour les envoyer sur les bandits de Jiawei. Au moins avec moi, ils n’ont pas le temps de souffrir : ils se prennent les traits dans la tête. Ils meurent rapidement et sans grandes souffrances.

La prêtresse devrait même me remercier tiens.

Je reviens en position sur l’avant de la plateforme au-dessus de la porte sud pour voir ce que fait le reste des troupes de Jiawei face à cette situation. Et je comprends bien trop tard ce qu’ils faisaient depuis tout ce temps.


« MADAME SONG ! REGARDEZ ! » crie l’un des hommes.

Soudainement, une large sphère de flammes se forme devant les cavaliers. Je remarque plusieurs personnes autour. Au moins trois. Ils sont entrain de canaliser leurs énergies magiques pour lancer un seul et unique sort… Une attaque de poids contre le mur.

La sphère grossit de plus en plus tandis que les torrents de flammes qui la composent commencent à devenir de plus en plus instables et difficiles à contenir. Lorsqu’ils ont fini de mener les flux de la magie vers cette boule gigantesque, ils la projettent en direction de la porte. Juste en-dessous de moi.

L’impact est tellement violent que les murs tremblent tandis que j’entends le bois voler en éclats. Ma première réaction est de me précipiter aux créneaux pour voir ce qu’ils font… Et bien entendu, ce qui devait arriver arriva : les mercenaires se précipitent dans le gouffre créé pour attaquer la cour !


« FRANCIS ! Prend ta bannière et va dans la cour IMMÉDIATEMENT ! » crié-je de toutes mes forces.

La bannière bleue de mon acolyte se met en mouvement. Les soldats en faction sur sa section demeurent en place mais ceux sous son commandement direct le suivent en direction de la cour. Harch est encore trop occupée sur sa section, je dois faire appel à ma garde.


« Wuhan ! Remplacez Francis sur sa section immédiatement ! Je vais aider Harch un peu ! »

Je vois que mes hommes se mettent à revenir tandis que le fracas des armes commence à résonner du côté de la ville. Il faut qu’ils tiennent ! Il le faut ! je ne peux pas descendre, il faut que je me charge de cette foutue tour de siège lorsqu’elle sera à portée !

« Allez messieurs ! Je compte sur vous ! » pensé-je.
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Et dire que j’étais entrain de penser que j’étais à la place la plus tranquille de la bataille…

Sans que nous ne comprenions pourquoi ni comment, la grande porte a littéralement explosée sur nous dans une déflagration ardente d’une force dont je n’imaginais pas l’existence. C’est la première fois que je vois une telle puissance à l’œuvre… Est-ce magique ou un engin de siège ? Je n’en ai absolument aucune idée.

Je suis poussé sur plusieurs mètres et je me retrouve à terre, les tympans sonnés et avec un sentiment de confusion. De la fumée, des hommes au sol comme moi, quelques gerbes de flammes continuant de danser sur des planches de bois… Un vrai bazar. Je ne comprends pas vraiment ce qui nous arrive.

Je me relève un peu hébété avec mon arbalète et essaye de voir ce qui se passe… Oh non ! La porte vient d’exploser ! Ils vont rentrer dans la ville !


« Balistes ! Balistes ! Feu ! Feu ! » crié-je dans la panique.

Alors que je prononce ces mots, mes oreilles arrivent à percevoir des cris de charge venant de l’extérieur ! Ils sont entrain de foncer droit sur moi ! Où sont Huayan et Francis quand j’ai besoin d’eux ?!

Les balistes se déclenchent et plusieurs tirs vont s’enfoncer dans la masse difforme avançant à travers la fumée. Plusieurs cris retentissent suite à cela, signifiant qu’au moins, nous avons toujours des humains en face de nous.

Lin Meng passe à ce moment-là à cheval avec ses hommes pour bloquer l’accès. Mon petit doigt me dit que je suis aussi sensé y aller… Mais je n’ai pas du TOUT envie ! Pourquoi je dois aller me combattre ? Je ne suis qu’un vieil eunuque non de…

Par tous les Dieux ! Un homme est entrain de me charger avec une épée !

Par réflexe j’actionne ma poignée de mon arbalète à répétitions et décoche un carreau qui vient se figer dans son épaule. Je vois qu’il tombe au sol, je me mets à courir pour me cacher derrière une catapulte. Laissez-moi tranquille !

Je ne connais pas la situation sur le mur, mais ici c’est plutôt chaotique ! Bien que les hommes de Lin Meng bloquent partiellement l’accès, il y en a quand même qui arrivent à passer ! Moi qui pensais que j’allais uniquement gérer les catapultes et les munitions, me voilà dans de beaux draps.

Je regarde vers la grande porte. C’est moyen, très moyen. Je vois beaucoup d’ennemis passer malgré le barrage des forces de Meng. Il faudrait que j’aille l’aider mais… Je suis paralysé par la peur à ce moment précis… J’ai déjà tué des gens pour Huayan par le passé, bien qu’au début ce fut à contrecœur… Mais là, l’ampleur des combats me terrorise au plus haut point. Ce n’est pas un assassinat ici, c’est un champ de bataille !

Les hommes sous mon commandement ne sont pas nombreux et la plupart sont sur la défensive, comme moi. C’est certain que je ne serai pas vu comme un grand héros, à l’ombre de mon engin de siège.

Cependant, la situation se complique bien vite : plusieurs ennemis m’ont vu… J’aurai dû faire un régime !

Si je bouge, je meurs. Si je ne bouge pas, je meurs aussi. Qu’est-ce que je fais ? Je vais essayer de survivre ! Il le faut ! Aller Xupeng ! Aller ! C’est toujours mieux que d’attendre la mort accroupit derrière un tas de bois !

Je sors rapidement pour me rendre compte que les ennemis ont été attiré par certains de mes subordonnés. Mince, j’aurai pu rester caché ! Non ! Je dois me battre moi aussi ! Tout le monde risque sa vie ici, il n’y a pas de raisons que je reste là les bras ballants !

Je pointe mon arme vers les assaillants et je leur tire dessus, trois fois de suite. Mes carreaux se plantent dans leurs dos, permettant aux défenseurs de les finir sans prendre trop de risques. C’était sans compter mon manque de chances : un autre me bondit dessus sur le côté et me pousse pour essayer de me renverser. Mon poids étant largement supérieur au sien, il n’y arrive pas.


« LAISSEZ-MOI TRANQUILLE BANDE DE BARBARES ! » crié-je, à moitié apeuré, à moitié enragé.

Je lui donne un gros coup de revers avec mon arbalète dans la tête et je décoche deux carreaux dans son estomac le clouant au sol. D’autres commencent à arriver ! Vite, je dois demander aux autres de se rassembler autour de moi !


« Bannière orange ! Avec moi ! » crié-je en direction des hommes aux alentours.

Rapidement, les forces se rassemblent autour de moi et nous paraissons tout de suite beaucoup plus menaçants.


« Allez ! Protégez... Protégez cette zone des envahisseurs ! »

Ils se déploient devant moi et utilisent les engins de siège pour caler leurs arbalètes et faire feu de façon plus précise sur les assaillants se dirigeant vers nous. C’est difficile à croire même pour moi, mais je suis actuellement le dernier rempart humain qui les empêche de pénétrer librement dans la cité.

Je ne suis qu’un eunuque !

Je m’avance aussi pour faire mine de participer au combat. Je me mets devant tandis que plusieurs de mes hommes se font attaquer par les ennemis. Je ne sais toujours pas quoi faire ! Est-ce que je les pousse ? Est-ce que je leur tire dessus ? Est-ce que j’ordonne une charge ? Huayan donne-moi un ordre !

Mais Huayan est occupée sur les murs. Je suis seul ici et Lin Ming est déjà bien trop pris par les assaillants de son côté. C’est ici et maintenant, malgré mon âge que je prends conscience de quelque chose.
Je ne suis peut-être qu’un eunuque, oui. Je ne suis peut-être pas un « homme complet » et ma vie a moins de valeur que celles des autres. Je ne suis pas un guerrier. Je ne suis pas quelqu’un de courageux. Je ne suis rien de tout cela, je ne suis qu’un eunuque lettré qui a eu beaucoup de chance dans sa vie de servitude.

Je ne suis peut-être pas un homme, mais je suis encore un humain.

Si nous perdons cette bataille, combien de personnes souffriront dans cette ville ? Eunuques, femmes, enfants, hommes, vieillards. Nous ne connaissons pas l’issue si Jiawei Dajisi gagne aujourd’hui. En tant qu’humain, je vais affronter ma peur et faire du mieux que je peux pour protéger la famille Song, comme je l’ai toujours fait. Dans les heures les plus sombres autant que dans les moments de joie.

La question n’est pas pourquoi nous nous battons mais qu’est-ce qui vaut la peine de se battre ?

Je protégerai ma famille.


« YAAAAH ! Crevez bande de... Bande de criminels ! »

Je tire un carreau dans le flanc d’un ennemi tandis que je fonce pour percuter un autre que je pousse au sol avant de l’assommer avec mon arbalète. Je ramasse son épée, je ne sais pas quoi en faire. Je la jette en direction d’un de mes soldats pour qu’il se batte avec.

Alors, ensuite… Tiens toi là-bas !

Je tire de nouveaux carreaux en direction de tout ceux qui s’approchent trop de nous tandis que je sens que mes hommes sont un peu rassurés que j’ai pris légèrement les choses en main. Je n’en reviens pas moi-même ! Plus jamais je ne me battrais dans une bataille après ça ! Plus jamais !


« Allez ! Essayez d’avancer messieurs s’il vous plaît ! » dis-je en direction des gens répondant à ma bannière.

J’ai la peur aux tripes, mais je reste droit. Arbalète levée en direction des assaillants, j’essaye de tenir pour ne pas m’enfuir en courant en direction du manoir. Heureusement que le petit Yue est en sécurité ailleurs, cela fait un grand stress en moins pour nous, serviteurs.

Lin Meng a besoin de renforts, cela me semble évident mais je n’ai pas assez de forces à ma disposition et… Non ! Non ! D’autres hommes sont entrain de nous charger !


« Piques ! Piques ! Devant vite ! »

Je pointe mon arbalète vers eux, et tout en forçant mes traits pour tenter de faire une grimace à la Francis, je décoche plusieurs carreaux. Certains touchent, d’autres disparaissent je ne sais où. Je ne cherche pas à me montrer brillant. Je veux juste survivre à cette bataille et retourner à ma vie paisible d’intendant…

Et alors que la charge s’annonce violente pour moi…


« ABATTEZ-MOI CES FILS DE PUTE ! »
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Putain de merde.

Les sales chiens sont entrain de nous mettre misère au niveau de la porte et en plus ces enculés essayent de charger mon pote. Je vais leur enfoncer des épées dans le cul jusqu’à la garde ils vont comprendre pourquoi on m’appelle la Furie Rouge !


« ABATTEZ-MOI CES FILS DE PUTE ! » Beuglé-je comme un veau.

Ok. Sur les murs, c’était l’échauffement, là maintenant on va faire de la baston sur des zones plus ouvertes. Ils vont voir ce que c’est la « peur » ces bâtards ! Je place mon marteau en l’air et on fait une bonne charge des familles dans leur flanc de crevards. Je suis toujours le premier dans le combat et toujours le dernier debout !

Je martèle la gueule d’un jeune connard avant de passer à son copain à la gueule bien abîmée déjà. Mère Nature t’as pas gâté toi, je vais effacer cette erreur de fabrication t’inquiète pas mon petit !

Je tourne mon regard vers l’eunuque de Huayan : c’est bon il est encore en vie. Je viens d’échapper à la chef qui pleure en secret pendant plusieurs jours. Déjà qu’avec le mari c’est pas la fête tous les jours, si en plus Xupeng crève, on va tous mourir d’ennui jusqu’au prochain millénaire.


« XUPENG ! VIENT M’AIDER PUTAIN ! »

Faut le prendre en main le Xupeng sinon on va pas s’en sortir. Après je peux comprendre, c’est un civil le gars. C’est un bon copain, ça fait plaisir de me battre avec lui en dehors des cuisines et du garde-manger pour une fois… Même si c’est sûr que les circonstances sont pas super sympathiques.

Avec mes gars de la bannière bleue et ceux des miliciens du Xupeng, on va pouvoir un peu contrer ces enculés qui essayent de passer en douce dans la ville. Y a deux règles dans la vie les mecs : soit c’est moi qui attaque et c’est donc moi qui pille , soit c’est moi qui défend et tu passes ton chemin la queue entre les jambes.

Et ici, il est hors de question que je faillisse à mon devoir à la con. Sans compter que je vais pas laisser tomber les copains après le coup de pute que nous a fait l’autre teubé la veille. Huayan a dit qu’elle était à lui, j’espère qu’elle va lui faire passer le plus horrible quart d’heure de son existence.

T’sais genre des trucs un peu exotiques… Genre des sangsues sur la bite, ou un bain de scorpions… Oh ! Ou alors, on lui coupe le sexe et on le donne aux chiens ou alors… Ouais attend, je vais arrêter de penser, je dois tuer là. J’ai perdu un peu de rythme, c’est pas bon.


« Bonjour toi ! » dis-je avant de donner un gros coup de revers dans la gueule d’un envahisseur.

Je me retourne, je vois un espèce de gringalet qui a l’air déjà d’avoir du mal à tenir sa hache à deux mains en l’air. Je rigole et je lui balance pour marteau dans les bras. Ce con lâche son arme pour attraper la mienne. Je lui fonce le dessus en lui balançant mon poing dans la gueule, et paf il est à terre et j’ai pu me dégourdir les doigts. C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups.


« YAAAAAAH ! »

Je fais voltiger le marteau autour de moi. Y en a trois qui se font déséquilibrer par mon geste circulaire vachement large. Je récupère mon manche et je balance une bonne grosse savate dans la face d’un des connards tandis que Xupeng s’approche un peu pour décocher un carreau dans le bide d’un des gars déjà à terre. Vas-y mon gars !

On progresse à bon rythme vers la porte pour rejoindre Lin Meng qui a l’air d’être dans le mal. Il se tient les côtés et il a du sang un peu partout. Il s’est battu comme un forcené celui-là aussi, la vache.

« Hey ! Captain ça va ?
- Oui… Je me suis pris un vilain coup dans les côtes, mais ça devrait aller maintenant avec vous.
- T’inquiète, on va déblayer ces pouilleux vite fait bien fait ! »

Plus facile à dire qu’à faire en vrai. Les gars sont super nombreux en face de nous et ils sont chauds pour rentrer dans la ville. S’ils arrivent à submerger les remparts, on va se faire prendre par derrière et vu la détermination des envahisseurs, ça va clairement faire mal aux fesses.

J’suis un putain de warrior. J’ai pas prévu de mourir ici et maintenant.


« Et bah alors ?! C’est tout ce que vous avez ?! Vos mères se débattaient plus que vous bande de connards !
- Francis ! C’est peut-être pas le meilleur plan de les insulter !
- Bien sûr que si ! SANG ET TONNERRE ! »

Et hop ! On est repartis pour avancer encore plus. On a presque rejoint l’arche où se tenait la porte en bois avant de se faire défoncer la gueule par un sort. Tu vas voir, ils vont rien comprendre ces enfoirés. J’adore voir leurs tronches quand j’abats le marteau sur eux. C’est comme s’ils se disaient : « Qu’est-ce qui vient de se passer ? » ou bien « C’est qui ce fou furieux ? »

Et à ça il n’y a qu’une seule réponse à donner :

« LA FURIE ROUGE ! RAAAAAAH ! »

Je sens que mes hommes ressentent un peu la fatigue. J’essaye de les inspirer comme je peux, mais je comprends que ce soit difficile, la bataille est éprouvante pour tout le monde. On est quasiment à forces égales. On se rentre dedans comme des sauvages mais c’est chaud pour chacun des camps. Sauf que nous on est les gentils dans cette histoire donc on va gagner.

Je gagne toujours de toute façon. Ou presque.


« POUSSEZ-LES DEHORS ! »

Allez, après le massacre, place à la tactique.

On forme une ligne de piquiers à mon niveau, on place des arbalétriers derrière et on avance lentement mais sûrement tout en tirant avec leurs machines à répétitions. Vachement pratique ces merdes. C’est moins « Francis » comme tactique, mais au moins ça permet de se détendre un peu. Sauf pour les piquiers qui doivent réagir au bon moment pour planter ces connards. Heureusement, ce sont des militaires ceux-là donc ils sont un peu plus costauds que le milicien de base.


« Xupeng ! Donne-moi des lances s’il te plaît ! »

L’eunuque me ramasse des lances qu’il me passe au fur et à mesure : je joue à « shoot les assaillants ». Je jette les projectiles sur les envahisseurs qui veulent se la jouer trop héroïque pour passer ou échapper aux piquiers. Et non les gars, Francis est là, vous passerez pas, la fête est finie, retournez voir vos mères pour voir si j’y suis pas déjà.

On commence à les repousser. C’est bien putain. Huayan sera contente. Le problème c’est que ces enfoirés s’accumulent sous l’arche : ils échappent aux tirs et aux débris provenant de la muraille. Va falloir faire une sacrée charge pour les déloger. Y a beaucoup de morts, y a du sang partout, et ça pue. Mais j’aime ça. C’est dans ces moments-là que je me sens vivant. L’adrénaline comme drogue !

C’est à ce moment-là que je reçois un message télépathique de la chef :


« Francis ! Il faut absolument que tu dégages l’entrée avec Xupeng et Lin Meng. Combattez jusqu’à les repousser devant les remparts. Les portes doivent être libres ! »

Putain de merde. Ok, va falloir être sanglant Francis. Finit de jouer avec le marteau à deux mains, va falloir passer au niveau supérieur.

« Apportez-moi mon corbeau et mon bouclier !
- L’oiseau ?
- Mais non, le corbeau la masse, espèce d’attardé ! »

Le prédisposé aux armes me ramènent ça vite fait. Je lui donne mon marteau pour qu’il aille me ranger ça à l’arrière. J’enfile mon bouclier au bras gauche, je fais quelques mouvements de rotations avec mon corbeau à droite. C’est bon je suis chaud. Je suis bouillant là !

Je me tourne vers les soldats derrière moi pour mettre les choses au clair avant de donner la charge :


« Écoutez-moi bien bande de pucelles ! » crié-je pour capter leur attention.

Je vois plein de visages différents me regarder. Y en a des blessés, y en a en sang, y en a qui ont la rage comme moi. Certains sont fatigués, d’autres sont encore prêts à défendre leurs vies, leurs familles et leur foyer contre les assaillants. Je vais leur donner de quoi se battre moi.


« Le premier qui meurt sans avoir du sang sur son épée : JE VIOLE SON PUTAIN DE CADAVRE ! CHARGEEEEEEEEZ ! »

« YAAAAAAAAAH ! »

HA ! HA ! HA !

La Furie Rouge arrive sur vous les mecs, on va vous tabassez jusqu’au dernier ! Tous sans exception. Les gars derrière moi crient de toutes leurs forces pour comme moi annoncer leur venue dans le combat à venir.

Même les mecs en face ont jamais vu ça : une masse compacte de visages haineux, presque surnaturels, entrain de les charger. Ils savent qu’on va pas déconner nous, on est là pour gagner. On détruira leurs corps, on ravagera leurs armures, on leur coupera la tête : ils ne seront plus rien et nous on aura gagné !

L’impact de la charge est particulièrement violent. Les mecs sont remotivés comme jamais. Je fais virevolter mon corbeau, beaucoup plus pratique que mon marteau de guerre dans une mêlée aussi serrée. Y a du sang partout. Putain que c’est pas propre. Je vois les épées s’enfiler dans des corps tandis que les piquiers essayent de nous libérer de l’espace sur les flancs et éviter qu’on se fasse déborder.


« Xupeng ! T’as de l’huile sur toi ?
- Non pourquoi ?
- Trouve moi un peu d’huile, j’ai une idée ! »

Il disparaît un instant. Cela me laisse le temps de littéralement fracasser quelques crânes avec le corbeau. Putain que j’aime les masses et les marteaux. C’est pas des armes de puceaux ça, t’arrives et paf dans ta face le gars a son cerveau qui dit bonjour au monde extérieur.

J’ai envie de foncer dans le tas encore plus.

Mais il faut gérer aussi les hommes, quand on est commandant on a une responsabilité sur les épaules, je peux pas partir en free style comme je pourrai avec Huayan. Faut quelque chose de plus maîtrisé pour remporter une bataille. Là je pense c’est serré du cul, mais on va le faire. Les gars sont courageux, ils veulent vraiment protéger leur ville, ça se voit dans leurs yeux.

Même Xupeng, il tremble un peu mais il se bat. Il a plus de couilles qu’il en a l’air ce con, ha ! Ha !

Je pare un coup d’épée bâtarde avec mon bouclier. Le mec en face est costaud, un peu comme moi quoi : grand, musclé, blond, regard de braise et muscles bien voyants. Je le pousse pour le forcer à reculer de plusieurs pas. Je fais tournoyer le corbeau autour de ma tête, lui laissant croire que je vais attaquer du haut mais… Et bah non frère.

Pendant qu’il regarde mon attaque fictive, j’avance encore sur lui pour lui filer un bon coup de bouclier dans les côtes. Il s’abaisse un peu vers l’avant et là j’abats la masse sur son casque en fer dégueulasse. Il tombe sur le côté et je vois du sang coulé sur son visage : ça devrait l’amocher suffisamment longtemps… Dans le meilleur des cas il est mort !

Francis réapparaît sur ma droite avec une petite bourriche d’huile. Il a trouvé ça où ? J’essaye de l’éloigner du combat et ce couillon revient avec ce que je lui ai demandé ! Bon maintenant qu’il est là, on va faire avec ! Un de plus ne fait pas de mal.

Je renverse toute l’huile sur mon corbeau et je le plante une gerbe de flammes qui reste de l’attaque magique de l’autre cruche. Mon arme s’enflamme et c’est putain de classe. Je retourne immédiatement au combat. Je suis enragé et on va la dégager cette porte, qu’importe la fatigue et les coups qu’on se prend, on continue !

Cette journée est putain de glorieuse !

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Mon cœur est sombre et plein de terreurs.

La bataille fait rage de mon côté du mur. Je vois le sang des hommes sur mon épée et mes mains. Je n’ai même pas remarqué que le soleil venait de passer au-dessus des montagnes pour observer le massacre.

Je n’ai aucune considération pour la vie humaine… Mais j’en ai pour les ordres de ma supérieure. Elle m’a dit de « limiter le nombre de morts chez les défenseurs ». Je vais donc faire mon possible pour éviter de me faire punir.

Se raccrocher aux ordres et l’équipe de Huayan me permet ne pas devenir un vagabond errant qui finirait par sombrer complètement dans les ténèbres. Je suis déjà condamné mais si je peux encore gratter un peu de temps d’existence, alors je le ferai.

Le plus horrible pour moi serait de devenir un monstre sans-cœur comme ceux qui ont abordé mon vaisseau lorsque je travaillais à la Shinra. Jamais je n’oublierai cette bataille. Comme je n’oublierai pas celle d’aujourd’hui. Mine de rien, l’être ténébreux que je suis est entrain de défendre des innocents face à une marée d’assaillants aux motivations bien étranges selon moi.

L’ironie du sort, certainement.

Je sens le froid d’une lame me caresser l’épaule. Je lâche un petit râle de douleur. Quelqu’un m’a touché… Je vais devoir lui rendre la monnaie de sa pièce. Je me retourne et j’enchaîne plusieurs coups d’épée avant qu’un défenseur vienne planter une lance dans son dos.

L’expression sur le visage de mon adversaire n’a pas de prix. Entre surprise, peur et haine. Une magnifique combinaison d’émotions pour un moment comme celui-ci. Tu es mort, repose toi bien… Ha, ha.

Huayan a envoyé Francis à la porte qui s’est faite explosée par la magie de la prêtresse. Il ne reste plus qu’elle et moi sur les murs. Une tour de siège est entrain d’approcher. Cela va être à moi de la gérer. J’aurai dû économiser ma magie, je crois avoir puni avec un peu trop de « conviction » certains assaillants qui ne me revenaient pas.

Il va falloir faire avec.

Je taillade une gorge ennemie, j’embroche un corps déjà blessé, j’égorge un assaillant. Je sens des regards sur moi, autant du côté des défenseurs que des mercenaires. Certains se demandant quel genre d’abomination suis-je. Pourquoi mon œil rouge cybernétique ? Pourquoi un homme si froid ? Pourquoi se bat-il pour pour Chengdu ?

Leurs questionnements ne me concernent guère. J’ai une tâche à accomplir. Je ne vais pas mourir aujourd’hui, je ne veux pas. J’ai encore beaucoup de choses à voir et à faire. Je veux connaître la suite de l’histoire. Je veux voir jusqu’où je peux aller. Peut-être que la rédemption m’attend quelque part dans l’univers ? Peut-être que je deviendrais ce que je haï le plus ?

Pour le savoir, il faut mourir un autre jour.


« Tenez vos positions et luttez de toutes vos forces. Il en reste encore beaucoup avant de pouvoir se reposer messieurs ! » lancé-je en direction de mes hommes.

J’entends des hurlements et des cris du côté de la cour. Francis a dû charger avec les autres pour bloquer l’accès à la porte aux forces en bas des murailles. Intelligent. Sans compter que même si leur nombre est supérieur en bas, tenir un espace plus petit leur donne un avantage : les autres sont obligés d’attaquer par devant, ils n’ont pas les flancs accessibles.

Les batailles spatiales me manquent. C’est tellement plus… Magnifique de voir un vaisseau sans-cœur ou non sombrer dans le vide intersidéral. Des cadavres de métal brisés et désolés, disparaissant peu à peu dans l’oubli tandis que votre vaisseau s’en va loin de tout cela pour panser ses blessures.


« Tuez-les tous ! » crié-je, donnant un ton détaché, lointain, presque étrange.

Ils vont tous mourir. Je n’abandonnerai pas ce mur. On m’a donné une mission. Je dois la tenir. Si je faillis, qu’est-ce qu’il restera de moi ? Un déchet militaire incompétent et handicapé par une attaque passée. Je suis un vétéran, tout comme Francis, nous avons vu des choses bien pire. Ce ne sont pas une bande de simples humains qui vont me faire plus de mal qu’une nuée de sans-cœurs.

J’ai vu les ténèbres, j’ai plongé mon regard dans ses yeux. J’y ai vu la fin de toute chose, le néant, le vide. Un sentiment froid, terrifiant et glaçant. Qu’est-ce qu’ils connaissent tous de la douleur ? De la souffrance ? Rien du tout. Ce que je leur inflige, ce n’est qu’un piètre avant-goût de la réalité.

Je lacère un soldat adverse par derrière tandis qu’il est entrain de combattre un défenseur. Son dos saigne et tâche son armure légère. Sérieusement, d’où viennent-ils tous ces combattants mal famés ? Elle devait être désespérée pour engager des mercenaires et des bandits de cette sorte.


« Tour de siège en approche ! Elle va aborder le mur ! Mettez-vous en position pour les accueillir comme il se doit ! » crié-je en direction des équipes proches de la zone d’arrivée de l’engin.

Dame Song, si vous avez une idée pour nous débarrasser de cette chose, ce serait avec plaisir. Même si un nouveau flot d’ennemis me donnerait plus de vies à prendre, je ne sais pas si j’aurai suffisamment d’hommes motivés pour les retenir et les repousser. Ils sont à bout de souffle, je le sens.

Je le vois sur leurs visages. Ils sont fatigués. Nous nous battons avec férocité depuis un moment, même si je ne laisse rien paraître, l’excitation que la violence me procure me boost… Mais eux, ce sont des civils et des soldats. Ils ne prennent pas autant de plaisir que moi à être ici et tués des ennemis. Il faut que je trouve un moyen de les réveiller. De réveiller le courage en eux pour encore un moment.

Nous sommes très différents eux et moi. Il faut que je trouve un moyen de leur parler. Un moyen qui les touche, qui les fait briller. Francis inspire ses soldats en beuglant et en montrant ses compétences martiales. Il transpire la confiance et ses hommes la récupèrent indirectement. Huayan a un charisme qui force le respect… Sans compter ses titres : ses soldats servent un intérêt supérieur en la suivant. Moi ? Qu’est-ce que je leur donne ? Ils ont peur de moi, ils me craignent en un sens.

Créer du leadership « positif » à partir de la peur ?

Comment est-ce que je peux faire ça ? Surtout que ce n’est pas comme si j’étais tranquillement au manoir Song dans ma chambre plongée dans le noir pour y réfléchir… Je suis en plein milieu d’une mêlée particulièrement sanglante avec des cadavres qui commencent à se multiplier très sérieusement sur le sol des remparts. Je ne compte même pas le nombre de blessés qui gisent au milieu des corps sans vie.

Parfois, je me demande pourquoi il existe autant de violences… Et puis je me rappelle que je suis certainement l’un des avatars de cette même atrocité. Un monstre se cache en chacun de nous, il ne tient qu’aux ténèbres de croiser votre chemin et de réussir à la réveiller. Un cycle fou de haine et de noirceur.

Il ne tient qu’à nous d’en faire autre chose que de la pure abomination.

Au lieu de tuer uniquement les adversaires, je décide de changer de cible. Je repère les défenseurs en difficulté et je vais les aider à se débarrasser de leurs ennemis. Ainsi, ils peuvent voir que je ne me bats uniquement pour moi : je me bats aussi pour eux. Pas par plaisir, pas par humanité, et certainement pas par gentillesse.

Battez-vous pour la ville comme je me bats pour vous. Nous avons chacun nos raisons, nous avons chacun nos vies avec nos réussites et nos erreurs. Nous avons tous fait des choix. Nous sommes peut-être différents, mais nous avons fait le choix de nous tenir ensemble, aujourd’hui, sur ce rempart pour repousser ces envahisseurs.

Cela nous fait un point commun.


« Battez-vous pour mourir un autre jour ! »

Accrochons-nous à ce que nous désirons le plus. La vie sauve ou… D’autres banalités sans saveurs pour moi… Mais peut-être qu’eux s’y retrouveront.

« Battez-vous pour encore voir le soleil se coucher et la Lune se lever ! »

J’ai toujours détesté le mélodrame mais ça ne coûte rien d’essayer.

« Battez-vous pour votre espoir le plus ardent ! »

Je me prends à croire au dernier. J’y mets plus de conviction que les autres. Je vois dans les regards que mes mots ne tombent pas dans les oreilles de sourds. Peut-être que ça peut marcher. En vérité, il faut que ça marche, sinon la vague qui sortira de cette tour de siège… Sera peut-être la dernière chose que nous verrons d’impressionnant avant de mourir.

Madame Song Huayan… Trouvez une solution.
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La situation se complique.

Les remparts sont globalement sous contrôle désormais et Francis a l’air de s’en tirer du côté de la porte. Je peux voir en me penchant légèrement au-delà des créneaux que les ennemis reculent et ne peuvent pas entrer dans la cité.

Cependant, notre avantage est fragile car menacée par cette tour de siège. Si elle déverse ses assaillants sur Harch, il n’aura pas assez d’hommes pour tenir et nous serons submergés, condamnant par la même occasion les soldats de la cour qui seront attaqués par derrière.

Les armes de siège ne sont plus opérées par nos hommes, inutile d’appeler Xupeng pour ça, il mettrait beaucoup trop de temps à charger une catapulte seul. C’est presque impossible vu la taille des rochers. Il va falloir que je me montre créative.

C’est à ce moment précis qu’un corbeau vient se poser non loin de moi, il m’appelle urgemment :


« Votre frère sera là bientôt, Maîtresse !
- Quand ?
- Moins d’une heure ! Il a laissé le gros des renforts derrière pour charger à cheval avec une avant-garde !
- Va lui dire de se dépêcher ! On ne tiendra pas longtemps ! »

L’oiseau s’envole à nouveau pour disparaître dans le ciel. Moins d’une heure qu’il pense… Est-ce qu’il a surestimé la vitesse de Gao ou alors sous-estimé la durée du trajet ? Difficile à dire. Et me voici encore sans solution pour le moment.

J’essaye de me concentrer sur l’engin mais… C’est vraiment trop lourd, même pour moi. L’esprit seul ne me sauvera pas ici, il va falloir adopter une autre approche, peut-être plus agressive.


« Continuez de faire feu sur les assaillants de la porte ! Nos soldats doivent pouvoir occuper pleinement l’entrée et même plusieurs mètres devant ! »

Une crainte… Non une peur commence à monter en moi.

Si les forces de Jiawei arrivent à nous submerger… Il y aura beaucoup plus de victimes supplémentaires de notre côté et ce n’est pas sûr que Gao puisse gérer la prêtresse seul. Nous avons appris à nos dépends qu’elle a plus d’un tour dans son sac.

Je me tourne pour regarder au nord, du côté de la cité. Ma ville natale. Berceau des Song et de tant d’autres familles. Je ne peux pas laisser une occasion à cette sorcière de faire plus de mal qu’elle n’en a déjà fait.

Je regarde Harch, il a été blessé au niveau de l’épaule. Il saigne. Il continue de se battre mais même s’il a l’avantage pour le moment… Il sera fini avec les renforts. J’ai une idée mais… Elle n’est pas plaisante du tout. Bien au contraire.

J’entends un regain d’activités devant les portes. Des cris déterminés et enragés résonnent tandis que nous voyons pour la première fois la nuée de bandits et de mercenaires reculée de plusieurs pas en arrière. Je me penche pour voir.

Francis !

Il est allé trop loin !

Il est allé au-delà des portes pour affronter les ennemis devant les remparts. Ils risquent trop gros !


« Recule Francis ! RECULE ! »

Il fait mine de ne pas m’entendre. Je le sais très bien qu’il a entendu. Il a choisi son moment pour faire sa tête de mule celui-là ! Au moins, il a arrêté d’avancer, mais ils sont beaucoup trop exposés.

Plusieurs ennemis sortent des arcs et des arbalètes pour leur tirer dessus tout en tentant de se rapprocher encore. Malgré les boucliers déployés qui permettent de capter des tirs, il y aura nécessairement des pertes à cause de cette action. Ils devaient tenir la porte ! Pas sortir au contact !

Alors que je compte lui ordonner plus fermement de se retirer aux portes. Une volée de flèches file droit sur les soldats aux pieds du mur. Non ! Je ne peux laisser faire ça ! Je tends les mains en direction de cette nuée meurtrière et je me concentre du mieux que je peux dans l’urgence pour stopper le plus de flèches possibles.

Je renvoie celles que j’ai pu attraper en direction des ennemis, presque certaine de faire mouche parmi le tas d’assaillants. Alors que je regarde de nouveau Francis pour lui ordonner de se replier, je vois qu’il est touché !

Il a un genou à terre, il s’est pris plusieurs flèches. Il en arrache deux qui se sont plantées dans son plastron à mains nues… Mais il lui en reste qui s’est logée quelque part sur son épaule ou bras… Je ne vois pas clairement de là où je suis. Ce que je sais, c’est qu’il est en danger et malheureusement je vais devoir… Appliquer la seule idée de j’ai pour l’instant.

Je m’éloigne un instant des créneaux.


« 如果我今天消失了。。。想想我。想想你的妈妈。我爱你我的孩子。 » pensé-je.

Mon visage se ferme tandis que la lueur dans mon regard se transforme en braises ardentes. Elle croit que je suis trop faible et trop égoïste pour tenter le tout pour le tout ? J’ai déjà gagné Jiawei Dajisi. Ta mort ne sera qu’un bonus pour moi. La cerise sur le gâteau.

Par les ancêtres, je vais te montrer ce que c’est que la colère des Song !

Je cours pour décrocher la bannière que je me suis attribuée avant la bataille. Une étoffe jaune pour rappeler l’Empereur et ce que nous tenons le plus sacré dans notre Ciel. Sous le regard de certains de mes hommes, je la jette pour qu’elle arrive non loin de Francis. Je ne me préoccupe pas de s’il a bougé ou non, il faut vite que j’empêche la bataille de tourner en notre défaveur en attendant les renforts.


« Tu fais quoi Huayan là ?! » s’écrie Francis en voyant mon drapeau à côté de lui.

Je vais faire ce que je ne devrais pas faire.

Je prends mon élan et charge mes dernières réserves de magie. Je cours de toutes mes forces pour sauter par-dessus les créneaux. Contemplant le vide sous mes pieds, je me propulse dans les airs en utilisant mon esprit et j’atterris sur la tour de siège.


« Dame Song ! Vous faîtes… ! » lance Harch depuis les remparts.

Les premières têtes ennemies se lèvent en me voyant juste au-dessus d’eux avec les mains embrasées par des sphères plus que menaçantes.


« Putain c’est quoi ça ?! » s’esclaffe l’un d’entre eux.

Je finis de charger une première sphère explosive que je lance sans réfléchir dans les hommes à portée et faisant exploser le haut de l’engin. Je cours le long des parois de bois avec les flammes et la déflagration de mon sort se répandent parmi les soldats à l’intérieur.

J’en relance une deuxième pour faire sauter le centre de la tour. J’entends les ennemis crier de peur, de surprise et de douleur à la fois tandis que leur précieux engin est entrain de s’effondrer sur eux tout feu tout flammes. Pendant que plusieurs soldats me tirent dessus avec leurs arcs et arbalètes.

Je finis par charger deux sphères explosives que je lâche derrière moi pour achever la tour. Je suis moi-même prise dans les dernières déflagrations et suis projetée dans les débris de l’engin. Sans compter les corps blessés ou morts des envahisseurs. Un nuage de poussières ou de sures de bois, je ne sais pas trop se lève après l’effondrement.

C’est peut-être mon dernier combat. J’ai beaucoup à perdre mais j’ai déjà gagné. Ta victoire est déjà très loin Jiawei. Même si je meurs sur ce champ de bataille, tu n’auras jamais Chengdu et il y aura toujours un Song pour me venger et se mettre sur ton chemin.

Je concentre ma force psychique autour de moi pour faire voler en éclats les débris et les armes qui traînent dans une violente tempête de l’esprit pour faire place nette autour de moi. Tous peuvent contempler mon pouvoir ! Craignez-moi ! Craignez la vraie et l’unique Dame de Chengdu ! Craignez la mère qui protège son foyer !

Je plonge mon regard en direction de Francis. C’est maintenant que tout se joue ! Soldats et défenseurs de Chengdu, c’est maintenant que la bataille se joue ! Il faut se battre en pensant à ce qui nous rend fort !

Du tréfonds de mon âme et de mes poumons, je lance un cri d’une puissance dont je ne m’imaginais pas capable :


« POUR NOTRE FOYER ! »
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Ça y est. Le moment est venu. C’est la fin, la vraie fin.

Sans le savoir, Huayan vient de m’offrir le plus beau cadeau qui existe sur ce monde et les autres. La gloire du combat, la charge héroïque d’un grand guerrier dans la bataille. Oh que oui je vais charger. Je vais ravager ces hommes jusqu’à mon dernier souffle. Cette terre va voir le héros que je suis.

Si je meurs, ce sera en héros ! En guerrier ! Les armes à la main !

Je veux qu’on puisse raconter mon histoire dans les tavernes lors des soirées arrosées, je veux que tous les connards des Routes Stellaires, du Vaisseau-Mère au fin fond du Domaine Enchanté, chantent mes louanges et le putain d’exploit que je vais pas tarder à accomplir sous les yeux ébahis de tous ces enculés. Je veux que mon fils quand il sera grand, il puisse être fier de son père ! Je veux qu’il puisse affronter la vie en se disant : « Mon père, c’était un guerrier. Un pur et un dur. Il a sauvé une ville d’une armée ennemie, il était le premier dans la bataille et le dernier à tomber ! Et toi ton père il a fait quoi FDP ? ».

Ouais, c’est ça que je veux.

La gloire éternelle. Je veux devenir une légende ! Même si je me coltine un prénom de merde, au moins je n’aurai pas de honte quand je rejoindrai l’au-delà. Je regarderai tous ces pouilleux avec mépris et dédain car je saurai qu’aucun d’entre eux n’a jamais porté ses couilles pendant son existence de minable.

Je suis pas un minable moi ! J’suis peut-être pas une lumière ! J’suis peut-être pas aussi bien gaulé qu’Apollon -quoique ça se discute en vrai- et j’ai pas franchement une vie de couple très équilibrée… Mais une fois que mon histoire se répandra dans cet univers de merde, et bien moi je serai immortel ! Pour toujours !

Et ça, ça vaut tout l’or du monde.

J’ai toujours un genou à terre. Je retire à mains nues la flèche que j’ai coincé dans mon bras… J’ignore la douleur. Je vais te la faire ta charge Huayan. Tu vas voir comment ça va être glorieux. Aujourd’hui si je meurs, ce sera dans la gloire et la lumière !

T’as Lin Meng qui s’approche, le mec ose me demander ce qu’on faire :


« Qu’est-ce qu’on fait Francis ?! » crie t-il tandis que l’effet sons et lumières de Huayan commence à s’atténuer parmi les troupes de l’aut’ pétasse.

Voilà ce qu’on va faire mon grand. On va pas laisser Huayan après l'action héroïque qu'elle vient de mener pour sauver les remparts.

« RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Je me relève d’un bond, arme à la main et bouclier haut et fier. Je ramasse l’étendard de Huayan avec ma main gauche et je fonce en hurlant dans le tas. Bien vite, mon cri est soutenu par de nouveaux hurlements de féroces guerriers qui répondent eux aussi à l’appel de la gloire !

« YAAAAAAAH ! CHARGEZ ! »

Les tambours de guerre accélèrent brutalement leur cadence tandis que des cors et des trompettes retentissent du haut des murs pour signaler à tout le monde qu’une charge épique est entrain de se lancer.

On dévale la porte comme des bêtes pour charger cette belle brochette d’enculés et leur mettre à valeur comme à l’ancienne. Comme un seul homme, on fonce ! Qu’importe la mort ! Qu’importe la douleur ! Qu’importe si on pourra pas baiser ce soir ! Là, maintenant ce qui compte, c’est la VICTOIRE ! Et si on meurt, ce sera les armes à la main ! La tête haute ! Notre dernière volonté ce sera de pisser sur la tronche de ces faux-culs !

On préfère tous crever plutôt que de vivre et de voir cette bande de trous du cul festoyer sur la cité et ses innocents !

Le premier qui se trouve sur mon chemin regrette bien vite d’être né. Je lui fous une patate avec mon corbeau qui le tue sous le choc. Je continue de charger, je m’arrête pas. On est loin des remparts maintenant : on peut plus s’arrêter, maintenant c’est inchallol et basta !

J’ai perdu de vu la chef pendant la charge, mais je me doute qu’elle doit pas être très loin. J’ai Xupeng avec moi et Lin Meng, on taille dans les effectifs de l’autre avec une vigueur insoupçonnée. Les mecs en face ne s’attendaient pas à ce qu’on est encore autant d’énergie en réserve.

Mec, on est entrain de décéder intérieurement mais nous on est animés par quelque chose de supérieur. Vous, vous êtes que des merdes qui ont été payées pour se faire prendre sur les murs de la ville. Vous me faîtes pitié avec vos petites épées de merde !


« Yaaaaaah ! Crevez bande de chiens ! »

Tiens ! Dans ta gueule ! Coup de bouclier ! Martèlement dans ta face de pigeon ! A gauche, à droite, au milieu, dans les flancs. Je te brise les côtes, tu tombes par terre et je t’écrase la face sous ma botte et mon poids !

On vous combattra jusqu’au dernier !


« Allez les gars ! On les repousse ! »

Je confie la bannière de Huayan à un soldat proche de moi. Je préfère avoir ma main de libre dans la mêlée. On vient de faire une belle charge, les mecs ne s’y attendaient pas et ils pensaient qu’on serait trop faibles pour se battre encore je paris. On a plus qu’à tenir et tenter de les niquer le plus possible.

J’espère que le frère de Huayan va arriver au pas de course. Là, il manque plus qu’une attaque de flanc sur sa petite troupe d’attardés et elle est finie la mère Jiawei. J’ai hâte de voir leurs sales troches sales se crisper quand ils verront l’armée impériale débarquée. Mon petit doigt me dit que certains vont bien se chier dessus.

C’est à ce moment-là que je repère l’un des mecs à cheval qu’on voit depuis le début des hostilités. Ceux qui sont bien planqués à l‘arrière. Ça doit être l’un des chefs. Je le vois foutre un grand coup d’épée dans un des défenseurs de la ville qui a essayé de le faire descendre de son cheval.

Il vient de tuer l’un de mes hommes ? Ok, tu vas crever enfoiré. Surtout que le gars m’a vu aussi. Il vient aussi pour moi.

Il commence à accélérer avec sa monture. Je me mets en position et je fais des mouvements de manivelles avec mon poignet droit. Le mec va rien voir venir. Le gars avance avec un peu de vitesse, j’esquive sur la gauche pour éviter de me prendre le cheval en pleine gueule.

Je lui mets un bon gros coup de corbeau dans son truc en bois -une rondache ou un pavois ? Je sais pas trop et je m’en fous- qui craque. Mon arme est enfoncée dans son pavois, j’ai plus qu’à tirer comme un bourrin pour le faire tomber. Le chef tombe de sa monture et je commence à la bastonner au sol avec des coups de mon bouclier. Ha ! Ha !

Le gars est plus débrouillard que prévu. Il utilise ses jambes pour me donner un coup dans le casque qui me déséquilibre un peu. Je m’y attendais pas à celle-là. Il se redresse et se remet en posture de combat. Il est pas content je crois. J’ai abîmé sa jolie armure.


« Bah alors ? Tu me charges ou tu attends que ta patronne meurt ? C'est con que t'aies parié sur la mauvaise gonzesse de l'histoire.» lancé-je.

Le gars me fonce dessus, bouclier levé et épée bien horizontale. Jolie position et tout mais… Je me rappelle d’un truc : il est athlétique certes, mais je suis beaucoup, beaucoup plus gros que lui. Dommage mec.

A sa grande surprise, je le charge aussi. On se rencontre violemment au milieu sauf que le poids joue en ma faveur. Oui, faut pas charger un mec comme ça alors qu’il fait deux fois ton poids, sans compter l’armure. Je le pousse, le forçant à reculer et maintenant finit de jouer.

J’enchaîne mes attaques au corbeau. Il pare bien, il esquive aussi. Une vraie sauterelle le mec. J’ai pas le temps de jouer, j’en ai d’autres à tuer. J’essaye d’abattre ma masse verticalement sur lui, il esquive et en profite pour me mettre un coup d’épée au niveau du bras. Même avec l’armure, ça fait mal quand même ! Enculé ! C’est là où j’ai été blessé en plus.

Je vais pas me faire avoir par un chef bandit sorti de nulle part ! Oh ça, non.

Je ramasse une lance qui traîne au sol et je lui envoie avec force dans la tronche. Je sais très bien qu’il va l’esquiver probablement, mais au moins ça me laisse le temps de lui foncer dessus et de le prendre à revers.

Mon projectile s’envole et disparaît dans un mec qui combattait derrière, le gars s’est mis de profil pour laisser passer cette attaque, m’offrant son flanc droit et son dos. Il a pas assez de temps pour remettre son bouclier devant lui que lui assène un bon vieux coup dans les omoplates. Le gars hurle de douleur, j’ai dû lui péter un os. Facilement.

Il met un genou à terre et là je me pose pas de question : je l’achève. Et hop un grand coup de corbeau dans le crâne, je vois les yeux du mec encore bouger un instant, avant qu’il tombe à la renverse sur le côté. Avec leur patron mort, y en a certains qui vont certainement moins se sentir bien pour continuer la baston.

C’est bien. Leur moral va être touché de plein fouet là. On est fatigués, mais eux en plus ils ont plusieurs jours de marche rapide dans les pattes. Si on arrive à descendre leurs chefs en plus, ça devrait bien nous aider.

Je lève un peu les yeux et je vois des épées et des lames qui tournoient dans les airs. Vu la position, je crois que c’est Huayan, mais je suis pas sûr. Apparemment l’aut’ pétasse fait ça aussi, mais elle est pas là-bas. Normalement, elle devrait être en face de moi, sauf si elle a bougé.

De toute façon, Huayan a été claire : personne ne peut l’attaquer seul, trop risqué.

Pas le temps de se toucher la nouille, la bataille fait rage et c’est vraiment pas le moment de se tourner les pouces.


« ALLEZ ! POUR CHENGDU ! » lancé-je pour motiver mes troupes.

C’est une vraie boucherie cette bataille. A moi la gloire !

Je remarque les objets qui voltigent dans les airs se rapprochent. Huayan doit voir sa bannière et tente de la rejoindre ! Tant mieux ! Avec elle, je vais pouvoir avancer et peut-être qu’on va aller se faire Jiawei ensemble. Un combat qui promet d’être à la hauteur de mes compétences martiales !

Je continue de taper, encore et encore. Un flot ininterrompu de violences s’échappe de moi. Je peux te dire que si je survis à cette merde, je vais pioncer pendant au moins deux jours. Je suis presque au bout là, et pourtant faut me pousser moi pour arriver à ce stade.

Je tourne mon regard un instant vers la grande porte. Ouais. On a bien avancé. Je vois que les hommes d’Harch finissent les quelques mecs restés sur les murs et il protège la porte. Au moins on sait que ces connards seront pas rentrés dans la ville. On est bon. On a peut-être une chance de pas crever finalement !

Oh putain, Huayan !

Je l’ai déjà vu un peu amochée par le passé, mais là on est sur du sérieux. Y a des impacts de coups sur son armure et je vois qu’elle a du sang un peu sur les bras, et ça semble pas être celui du voisin. Elle a l’air déjà fatiguée. Elle a dû se donner pour éliminer des ennemis… Déjà que la tour de siège c’était impressionnant… Elle pèse un peu dans le game celle-là ! C’est ma patronne les puceaux ! Ça c’est ma gagneuse !


« Chef ! Ça va ?
- J’ai connu mieux Francis. J’ai repéré Jiawei, elle n’est pas très loin ! Lin Meng va s’occuper de nos troupes tandis que toi et moi, nous allons mettre un terme à son existence pour de bon !
- OK ! On fait comment ? »
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Excellente question Francis, excellente question.

La bataille semble se stabiliser, nos forces s’affrontent avec férocité. La rage des défenseurs semble tenir encore un peu. Gao va arriver d’ici peu de temps. Je veux que nous attaquions Jiawei en duel pour pouvoir la détourner de la bataille et ainsi l’empêcher de gêner l’arrivée des renforts de quelque façon que ce soit.

Avec un peu de chance, les réservistes seront suffisamment intelligents pour savoir que si l’armée impériale vient les chercher, c’est qu’ils ont fait une connerie et ils vont probablement se rendre. Il ne restera plus que les bandits, les mercenaires et les sectaires à tuer ou arrêter.


« Il nous faut une ouverture. Puis, nous allons la chercher. Elle est bien trop au calme.
- Ok ! On fait ça ! J’suis chaud ! Il faut en finir avec cette histoire ! Une bonne fois pour toutes ! »

On se rapproche et nous nous mettons en posture d’attaque. Nous fonçons à travers le champ de bataille, suivi par plusieurs équipes de soldats. Elle est sur une petite colline, elle ne bouge pas. Elle a l’air presque de nous attendre.

Je fais voler des lames dans tous les sens tandis que Francis déblaie le terrain quand les ennemis sont trop costauds avec son corbeau. A nous deux, nous arrivons à faire une percée qui permet aux défenseurs de briser la défense relative des assaillants, qui désormais ont bien moins d’aplomb : ils ne devaient pas s’attendre à une telle combativité.

Après quelques instants, nous arrivons près d’elle. Elle est seule. Ses soldats nous laissent presque passer. Elle veut se battre manifestement. Nous restons à l’affût. Je passe sur la gauche, Francis va à droite. Une sorte d’arène en cercle de fortune se met en place. On se toise du regard, et à titre personnel, mes yeux sont injectés de haine et de colère.

Elle ? Elle sourit légèrement. Elle n’a pas l’air stressé. On va la faire stresser, vous allez voir.


« Une belle défense que vous avez là, Songzi Huayan… Une belle défense. » dit-elle tout me suivant du regard.

Elle a mis une armure légère sur elle. C’est la première fois que je la vois en armure et non habillée en prêtresse. J’imagine que l’occasion était trop belle pour louper d’enfiler de nouveaux vêtements propres.

« Au fait… Comment va votre mari ? Je ne l’ai pas vu sur les murs… » ajoute-t-elle avec un très fort soupçon d’arrogance.

C’en est trop.


« Tu vas mourir sorcière ! » crié-je, donnant ainsi un signal à Francis pour attaquer.

Je lui envoie deux lames qu’elle pare en les envoyant se planter dans le sol. Elle m’envoie une rafale d’énergie psychique qui me projette à terre. Francis tente de lui asséner un coup par derrière mais elle le pousse de la même manière.

Je sens qu’elle m’agrippe et me fait planer dans les airs avant de me rabattre violemment sur le sol. Je réponds en lui en me concentrant sur sa tête pour lui donner une violente migraine. Francis saisit l’occasion pour se relever et lui mettre un coup de bouclier dans la figure. Elle tombe au sol mais elle utilise son esprit pour léviter et prendre un peu de hauteur pour envoyer valdinguer Francis sur plusieurs mètres.

J’en profite pour lui tirer dessus avec des lames et des épées qui trainent… Voir même des flèches plantées dans le sol. Tout et n’importe quoi. Elle les stoppe ou dévie leurs trajectoires pour éviter d’être touchée. Elle charge une attaque magique de foudre qu’elle jette dans ma direction. Je forme une protection devant moi qui prend de plein fouet son sortilège.

Elle est tenace !

D’un autre côté, cela fait des heures que nous sommes debout… Et nous avons pas mal combattu déjà. Elle, elle est fraîche comme la rosée du matin… Son énergie est complète.


« Francis ! Prend cette lance ! »

Je lui tends le projectile qu’il s’affaire à jeter de toutes ses forces sur Jiawei. Elle va très certainement le dévier. Mais par conséquent, j’ai le temps de l’attraper et de la rabattre violemment au sol.

« Francis ! Maintenant ! »

Il la charge, corbeau dans les airs, pour tenter de lui marteler son crâne et en finir une bonne fois pour toute. Elle éclate de rire et jette de nouveau un sort de foudre que Francis se prend en plein plastron. Il est projeté sur plusieurs mètres et est sonné. Vivant mais blessé.

« Vous ne nous aurez pas, vous êtes trop faibles ! Vous ne pourrez nous arrêter ! » dit-elle, légèrement essoufflée.

Ça, cela reste à voir.

Elle semble charger un nouveau sort… De feu cette fois-ci vu la lueur dans ses mains. Je ne vais pas prendre de risque sur ce coup et je vais me concentre pour former un miroir. Elle envoie une grosse boule de feu dans ma direction. Je l’attends avec un grand sourire.

Son attaque rebondit sur mon miroir psychique et est entrain de revenir vers elle. Elle va se prendre son propre sort dans la figure, j’espère que cela va la calmer un peu. Le projectile enflammé s’écrase contre le sort, contraignant Jiawei à se jeter sur le côté pour échapper aux flammes.

Elle récupère des lames qu’elle m’envoie aussi sur moi. Je les stoppe avant de les renvoyer dans sa direction. Je suis concentrée au maximum de mes capacités, il ne faut pas qu’elle puisse me planter un couteau dans le dos en traître. Il faut être conscient de son environnement, déployé son esprit au-delà de notre simple corps. Ne faire qu’un avec l’univers.

J’enrage. Je veux la tuer de mes propres mains.


« C’est fini ! Abandonnez sorcière !
- Jamais ! »

Elle m’envoie une nouvelle rafale qui me pousse en arrière. Elle se prépare à charger de nouveau des sorts lorsqu’un cor et des trompettes se mettent à raisonner dans l’air. Tous les regards se tournent vers l’Est…

Les renforts arrivent ! :


Gao !

Surgissant avec une unité de cavalerie impériale, il s’élance sans tarder dans la bataille tandis que les bannières de l’Empire flottent haut avec eux. Sans attendre, ils percent les flancs de l’armée de Jiawei qui ne s’attendaient à cette arrivée de renforts. Ils sont désormais écrasés entre deux forces.

Si l’avant-garde est ici, le reste des troupes impériales à pied devrait arriver bientôt. C’est fini pauvre folle !

Mon regard croise le sien, je souris malgré quelques gouttes de sang qui perlent sur les coins de ma bouche. J’ai tenu assez longtemps, tu as perdu et j’ai gagné. Chengdu a gagné. Tu n’as jamais été personne, et tu finiras oublier par tous. Dommage.

Notre combat psychique continue plus violemment que jamais tandis que Francis se relève et se demande comment revenir dans le combat. Notre duel est particulièrement rapide et nos rages respectives gonflent nos capacités qui sont commencent à être de plus en plus meurtrières. Nos corps sont fatigués et nos esprits aussi, mais elle tient bien la bougresse !


« Francis ! Prend là à revers ! »

Il s’élance sur le côté pour tenter de la stopper tandis qu’elle canalise un nouveau sort de foudre sur moi que je me prépare à parer avec une protection psychique. Elle abandonne son sortilège pour former elle aussi une défense contre le coup de masse que Francis essaye de lui asséner.

Francis est propulsé en arrière mais il tient sur ses jambes, il est juste un peu déséquilibré. L’armée des bandits est entrain de se faire massacrer, certains essayent même déjà de fuir tandis que les réservistes ont déposé leurs armes : ils ont compris que les ordres de leurs supérieurs n’étaient pas approuvés par le gouvernement central.

Alors que l’affrontement final avec Jiawei continue… Une forme légèrement spectrale apparaît à côté de moi : un animus. Pas n’importe lequel… Celui d’Haojun : un bouc aux cornes très caractéristiques.


Animus d'Haojun :


« Huayan… Ma fin approche… Vient vite, s’il te plaît… » me lance l’animus avec la voix de mon bien-aimé.

Qu’est-ce que… Non ! Non ! Pas maintenant !

Jiawei profite de cette distraction pour me pousser violemment sur le sol. Elle charge un sort de foudre en même temps qu’elle cherche à me balancer tandis que je suis vulnérable. Je me change en corbeau et tente de m’éloigner pour voler en direction de la ville.

Elle m’en empêche et même sous cette forme, elle m’attire et m’écrase de nouveau au sol.


« Pas si vite ! Nous n’avons pas terminé notre combat Huayan ! »

Je reprends forme humaine. Très bien, je vais te tuer sale sorcière !

« Francis, avec moi ! »

Je vise son esprit pour lui lancer une vague de migraines violentes. Cela perturbera son psychisme et l’affaiblira. Ce pouvoir est redoutable dans bien des aspects. Francis en profite pour saisir une lance et la charger de toutes ses forces.

Elle arrive malgré tout à le stopper dans sa charge mais il pousse malgré la force psychique qui s’oppose à lui. Il tient bravement. C’est exactement ce qu’il faut faire, nous allons la fatiguer et elle ne pourra pas nous contenir tous les deux en même temps.

Elle charge un nouveau sort dans ses mains. Mais ce n’est ni du feu, ni… Qu’est-ce que c’est ?

Elle jette une sphère de lumière en direction de Francis qui est éjectée sur le côté.


« Je purifierai ce monde ! Et vous avec ! »

Ça, certainement pas.

Jiawei s’approche de moi en courant. Elle a les deux mains qui se mettent à briller. Je ne sais pas ce que c’est, mais cela me semble être dangereux. Je jette un regard vers Francis, il se relève doucement.

Je forme une protection devant moi. Elle abat son premier sort qui la fait exploser et m’enfonce le second dans la poitrine. Je suis à terre et je peine à vraiment me redresser… Elle est folle et… Puissante.


« C’est fini Huayan. Ta vie s’achève ici. Je n’aurai pas cette ville tu as raison… Mais au moins, tu seras morte. J’aurai tout le loisir de revenir pour finir le travail et continuer la Voie. La seule, la vraie, l’unique. »

Elle ramasse une épée à côté de moi. Elle la lève haut dans le ciel. Elle va l’abattre sur moi. Elle ne gagnera jamais, même avec ma mort. Les Song sont nombreux et continueront eux aussi leur route avec ou sans moi.

Et alors que le destin semble joué pour moi. Une lance vient transpercer par derrière Jiawei. Sa tête se baisse lentement les yeux écarquillés sur l’arme qui sort au milieu de sa poitrine, dégoulinante de sang.

Elle lâche son arme et s’effondre sur le côté. Francis. Francis m’a encore une fois sauvé la mise.


« J’ai toujours détesté les vieilles connasses. » dit-il tout en crachant par terre.

Il m’aide à me relever… J’ai mal partout. Je suis un mélange de sang, de terre, de poussière, de sueur et d’os abîmés. Quelle horreur… La bataille autour de nous semble être en bonne voie : où que nous regardions, les défenseurs et les soldats de l’Empire achèvent de mettre en déroute cette improbable coalition.

Je regarde la vieille prêtresse, agonisante lentement sur le sol. C’est tout ce qu’elle mérite. Nous allons la laisser ici. Elle va mourir… Mais pas tout de suite, dans quelques minutes. Quelques minutes où elle va sentir ses poumons se remplir de sang. Ou peut-être que son cœur va s’arrêter avant… Qui sait ?

Elle ose me lancer une derrière provocation avant que je parte avec Francis :


« Aujourd’hui… Cette victoire n’est pas la vôtre… Votre mari va mourir… Et d’autres après moi viendront… Soyez-en certaine. »

Oui, cette victoire n’est pas la mienne. C’est celle de tous les Song et de tous les défenseurs de cette ville qui se sont battus et sont morts avec bravoure. Meurt ici, seule et loin de tout. Personne ne t’offrira une tombe décente, c’est mon ultime promesse.

« Francis, tu es blessé ?
- Ouais mais ça va… Putain elle fait mal avec ses sorts l’autre. Je me sens pas super bien.
- Reste ici à la surveiller. Tue-la si elle tente de s’échapper même si… j’en doute. Quand tout sera fini, va te soigner, d’accord ? Et fait en sorte que je ne revois plus jamais cette femme.
- Ok, ok… Allez retrouver votre mari, on fera la fête plus tard pour la victoire ! »

Je vois bien qu’il est blessé de partout… Mais il devrait survivre. Je me change en corbeau et je m’envole pour aller retrouver à toute vitesse Haojun qui est à l’agonie. Je survole le champ de bataille qui du ciel offre un spectacle à la fois impressionnant et dramatique…

Là où les mêlées ne sont plus en cours, il n’y a que des corps à l’agonie, appelant désespérément des secours ou pleurant de douleur et des cadavres. La plupart orientés les yeux vers le ciel, comme attendant un secours divin ou le salut de leurs âmes.

Les remparts sont nettoyés, j’aperçois Harch au-dessus de la grande porte, savourant cette vue macabre. Il faut vraiment que j’ai une conversation avec lui un jour… C’est un homme à surveiller de près.

Je quitte cet espace de violence pour atterrir en catastrophe dans mon manoir. Je me change directement devant la porte où je m’effondre au sol. La douleur est forte… Changer de forme lorsque je suis déjà blessée… Ce n’est pas une bonne idée… Du tout même. Des serviteurs accourent pour m’aider à me relever. J’ai l’impression qu’ils veulent que je me nettoie avant de voir Haojun mais je n’ai pas le temps pour ça.

S’il m’a appelé, je dois le voir immédiatement.

Je rentre avec urgence dans la chambre où il se trouve. Trois médecins sont là avec Long Xinya. Ils ont le regard grave tandis que mon mari est entrain de convulser sur le lit. Il sue comme un cochon et sa peau est extrêmement pâle. On dirait qu’il est déjà mort. Je m’approche de lui et m’agenouille pour prendre sa main.


« Huayan… Tu…
- Ne parle pas. Je suis en vie, tout va bien. Tout va bien. »

Je lui caresse les cheveux tandis qu’il lâche un très fin sourire crispé par la douleur. Je tourne mon regard vers l’équipe médicale.

« Quelle est la situation ?
- Son état a empiré depuis cette nuit… Nous avons tout tenté mais… Nous ne savons plus quoi faire. Les médicaments ne semblent pas faire effet sur le poison.
- Huayan… »

Je me tourne vers lui. Il a le regard grave bien que souffrant. Il serre ma main très fortement. Je sais ce qu’il veut. D’un geste je congédie les soigneurs. C’est la fin… Je ne veux pas y croire mais… Je n’ai jamais vu Haojun ainsi.

Il tremble de partout. Je mets ma main gauche sur sa carotide pour sentir son pouls. Il est extrêmement faible. Il a dû mal à parler… Mais je sais bien ce qu’il veut dire.


« Huayan… La promesse… Je… Fait… Fait-le…
- Non Haojun, ce n’est pas… »

Je vois dans ses yeux la flamme de la vie qui s’échappe. Sa dernière lueur qui se bat est pour que j’accomplisse ce foutu rituel… Pourquoi il veut cela ? Les conséquences sont lourdes… Je l’aime, c’est pour cela que je ne veux pas le faire… Il insiste tellement…

« Huayan… Pour notre… Fils… S’il te plaît… »

Je ferme les yeux un instant et pose sa main sur mon front. Malgré les tremblements, il me caresse légèrement mes cheveux sales et abîmés par la bataille que je viens de livrer. Je prends une grande inspiration et relève la tête pour le regarder une dernière fois.

C’est difficile de laisser quelqu’un qu’on aime partir ainsi, dans de telles circonstances.


« Je… Je t’aime Huayan. » me dit-il, les yeux rougeoyants de larmes.

De délicates larmes commencent à couler de ses yeux, tandis qu’il a de plus en plus de mal à respirer. Je me redresse et me penche au-dessus de lui pour l’embrasser sur le front. Délicatement, tendrement. Je mets tout mon amour dans ce geste.


« Je n’ai jamais cessé de t’aimer Haojun. Je t'aime. »

Nous échangeons un dernier regard amoureux désespéré.

Je me retourne vite et cherche de quoi faire le rituel. Je renverse des pots d’encre pour faire un fin cercle. J’écris plusieurs caractères aux significations mystiques complexes. Je dispose des bougies à certains emplacements-clefs.


« Huayan…
- J’y suis presque ! »

Je fais tomber quelques gouttes de mon sang au-dessus du caractère désignant le « corps ». Je me place au centre, inspire un grand coup et commence à canaliser l’énergie nécessaire pour le rituel. Le cercle, puis les écritures et enfin les bougies se mettent à émettre des lumières verte, rouge et mauve surnaturelles.

Je tends les mains vers Haojun. Ses yeux sont grands ouverts, il ne tremble plus… Mon mari est décédé, là, devant moi… Et la seule chose que je puisse faire pour lui… C’est ça… Sa dernière volonté, son ultime volonté.

Des faisceaux vert et noir bondissent de mes mains pour fondre sur le corps d’Haojun. Ils entrent dans son corps mortel pour aider l’âme à sortir plus vite. Le transfert commence. Ma concentration est pleine, malgré les douleurs physiques. Je ne dois pas rater ce rituel.

L’âme de mon amour flotte dans les airs, elle a l’air partiellement inconsciente, mais elle bouge un peu. Les faisceaux se rapprochent encore et commencent à désintégrer l’âme… Non ! Ils ne la désintègrent pas, ils m’aident à former un objet de mon choix… J’ai déjà une idée.

Haojun devient de plus en plus petit et prend une nouvelle forme matérielle. Celle qui lui permettra d’être constamment à mes côtés pour les années à venir… Alors que l’objet finit de se former, j’entends une voix de l’au-delà me susurrer :


« Merci Huayan ! »

Cela me donne un peu de réconfort. Mon mari est mort, mais est… Toujours là. Même si cela paraît étrange dit comme ça. L’objet est prêt. Pour symboliser notre amour et ce que nous nous étions jurés devant les dieux, les bouddhas et le Ciel : un anneau. Une alliance de mariage. Ce n’est pas quelque chose de traditionnel chez nous en Terre des Dragons. Cependant, c’est une coutume étrangère que j’apprécie. C’est un beau symbole… J’espère qu’il appréciera l’idée.

J’enfile l’alliance à mon doigt. Notre union continue… Malgré… Malgré les évènements.

Je range un peu le désordre du rituel. Je remets les bougies à leur place et j’étale l’encre bien partout avant de le plier et de la ranger à côté du lit… Xupeng s’en occupera plus tard. Je m’approche du corps de mon bien-aimé. L’ancien. Même dans la mort il arrive à être beau. Je pose ma main sur ses yeux pour les fermer. Je ne les reverrai plus jamais sous cette forme.

Je m’agenouille à côté de ce corps sans vie… Et même si je sais que son âme est désormais dans cet anneau que je viens de créer… Je pleure… Je pleure toutes les larmes de mon corps. L’homme que j’aime… ne sera plus vraiment là… J’espérais vraiment pouvoir vivre une vie normale à ses côtés. C’est raté.

Nous avons gagné cette guerre… Mais à quel prix ?
Couple Éternel :
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Bon, il serait temps de noter ce rp où je ne le ferais jamais ! Ouais, j’ai des grosses semaines en perspective et ainsi de suite.

Donc… ?

Pour une fois, je vais changer de manière de noter. Là ? Je vais prendre chaque post l’un après l’autre et parler de ceux-ci. Néanmoins ? Je vais pas donner d’avis positif, ce sera pour la toute fin et tu te retrouvera avec un condensé. Ouais, c’est super sur le papier ! Un commentaire qui sera au trois-quart négatif dans chacune de tes parties pour finir une conclusion.

Bref, tu es prévenu, l’idée est là.



Premier post : Huayan

La première chose que j’ai envie de critiquer, c’est simplement ma vision sur le rp qui se glisse contre la tienne dans la première partie de la bataille. En fait, il s’agit d’une question, plutôt.

C’est l’idée des PS et ce qu’ils proposent.

A la base, Huayan avait un gros score en pyschisme et un peu dans le reste. Nous sommes d’accord. Aujourd’hui, le temps passant, tu as récolté pas mal de PS dans toutes les statistique. Mais cependant, est-ce que celle-ci doivent être utilisé ?

Je vais faire un exemple avec l’un de mes personnages.

Chen est un personnage équilibré en terme de PS, 50 en Force / Défense / Dextérité. Toutefois, j’estime que le personnage est build dans la façon dont il ne peut pas toucher à tout. Genre, la série de compétence sur les explosifs ? Ok, il a la dextérité pour le faire. Mais est-ce que je vais les prendres ? Non, car il ne combat pas avec ça et ne s’y prête pas.

Même chose avec Death. Il a une très bonne Dextérité, mais il ne prends pas la série de compétence « Poing souple » pour la simple raison qu’il est brutal dans son style de combat.

Un dernier pour la route ? Cassandra à elle aussi une bonne magie, mais elle se limite à l’attrait Lumière car elle n’en connaît pas plus. Jamais elle ne lancera un brasier ou quoi que ce soit.

Est-ce qu’en disant ça, j’interdis un personnage d’évoluer dans une branche ? Non. Même, Huayan ses guider vers la Nécromancie et par mon biais. Un personnage peut apprendre et cela peut prendre un certains temps. Il peut en avoir la capacité (les PS nécessaire) mais pas en avoir l’intuition (la façon dont l’apprendre).

Je reprend Chen dans l’exemple. Il n’avait aucune magie à sa création et je refusais qu’il se retrouve avec de la magie. Néanmoins ? Il a reçu une keyblade et celle-ci m’a fait me rendre compte qu’il se retrouvait à devoir en utiliser. Là, c’est le rp qui le guide à cela. Depuis, même s’il en a les capacités, il n’a aucune intuition avec celle-ci et l’utilise très peu en guise de rp. C’est pas intuitif.

Donc, pourquoi est-ce que j’raconte tout ça ?

J’accorde que, d’un point de vue stratégie, c’est plus « logique » que Huayan ne gaspille pas toute son énergie et utilise un autre arme. Dans le cas présent, un arc. Cependant ? Nous n’avons eu (de tête) deux rp où Huayan faisait du tir à l’arc ou en parlant d’en avoir eu lors de son éducation.

Et c’est ça que j’trouve dommage.

C’est de le sortir ici lors de la bataille. Alors, certes, Huayan se depêche à guider ses flèches avec son psychisme. Mais selon mon point de vue rp, c’est une « faute » et j’ai vraiment été déçu de retrouver ça. Ou du moins, que Huayan s’en sorte « facilement ».

« Mais elle en a les capacités ! ». Ok. Mais est-ce qu’elle à l’intuition ? Dans le sens, j’pense que Lenore peut le confirmer comme elle fait du tir à l’arc, il y a un monde entre tirer sur une cible fixe et sur quelqu’un lors d’un conflit. Il y a tellement de paramètre à prendre en compte, et même la psyché du personnage sur le coup. Il suffit de voir les moments ou Naran tir à l’arbalète ou les rp de feu Trystan à la terre des dragons. Le tir à l’arc se faisait pas en un claquement de doigt.

Bon, j’en parle en long et en large et même de travers ! Simplement pour dire que, parfois, il faut garder l’idée du rp en tête et de l’intuition du personnage. Comme certaines choses peuvent venir naturellement, et d’autres beaucoup plus difficilement et nécessitant un apprentissage plus ou moins long.

Oui, j’viens de passer autant de temps pour parler d’un seul et unique truc !


Second post : Xupeng

Tu m’connais, j’fais souvent des remarques irp par répondant à une certaine logique. Ici, en voyant que la bataille est séparer sous plusieurs point de vue, j’avoue être « content ». Plutôt me dire que c’est sympa d’avoir la vision d’autre personne.

Ici, mon regret ? Oui, j’continue à ne faire que la partie critique.

C’est simplement que le schéma de pensée de Xupeng est très lié à celui de Huayan.

Normal, c’est presque lui qui a élevé Huayan.

Néanmoins, j’vois quelques « taches » rp. Genre, tu nous décris un type qui est dans le stress le plus total, il se chie dessus et peine à prendre le dessus. Mais… Pourquoi glisser une pensée au fils de Huayan à ce moment ? Attention, j’dis pas que c’est une erreur rp car c’est ton personnage et ainsi de suite. Néanmoins, quand j’ai lu ça, j’me suis réellement posé la question de savoir en quoi sa l’emmerde ?

J’veux dire, Xupeng est quand même dans le délire d’être plus que ce qu’il est afin d’aider la ville et la famille qu’il sert. Donc, ouais, j’trouve que ça n’a pas sa place ici.

Tout ça pour dire ? Même si les personnages liés sont sous la même bannière, ils ont aussi leurs inspirations. Tu le montre ici, alors pourquoi le détourner sur une thématique proche de Huayan ?


Troisième post : Francis

Une question plus générale, qui revient dans plusieurs post et dont je profite de l’instant pour en parler.

Les dialogues dans le feu de la bataille.

Ça semble con, dit comme ça, mais j’vois personne commencer à faire de la prose outre dans les récits de bataille. Donc ? Contexte. Bataille à la porte, c’est la merde et Francis s’amène pour savoir si c’est bon.

« Oui… Je me suis pris un vilain coup dans les côtes, mais ça devrait aller maintenant avec vous. »

Ouais, c’est la merde, tu prends pas le temps de formuler une belle phrase ! Enfin, c’est mon idée. Pour l’image, prend le mariage d’Elisabeth et de Will dans Pirate des Caraibes 3. Ils sont au coeur de la bataille, Barbossa balance un mot sur deux cars il est dans la merde et il te fait pas la belle prose.

C’est juste ça que j’ai envie de souligner. Si tu veux garder la cohérence de « chaos » dans le combat. Tes gars vont pas commencer à faire du frotti-frotta entre eux pour se donner des directives.


Quatrième post : Harch

Alors, non, les remarques ne sont pas plus courte parce que j’avance dans la lecture. Simplement que j’prends moins de temps à me justifier !

Et ici, Harch l’exemple parfait pour parler d’un truc.

C’est la question de descriptions des alentours direct. Alors, actuellement, le rp était partagé en deux zones distinctes : devant les portes et les murailles. Ici ? Tu viens de sauter d’un point de vue à l’autre. Alors, j’suis pas stupide et j’sais où j’me retrouve.

Mais ? C’est maigre en description d’environnement. Sur ce post ? J’ai les motivation de Harch et le carnage dans lequel il se trouve. Mais j’suis où ? Au sommet d’une muraille et je sais qu’il doit être midi. C’est ça qui est dommage. A vouloir trop bien faire pour un aspect.

Les combats.

Tu arrives à en oublier quelques choses.

L’environnement.

D’autant que, dans tout les derniers jeux et MMO, on t’invite à te servir de celui-ci. Là, sur la muraille, pourrais parler de bannière que vous laissez tomber et enflammer pour emmerder les gens au sol, ou la destruction des meurtrière à l’arriver des gens.

Bon, oui. C’est encore une remarque générale. Mais elle me frappe ici. C’est vraiment disette pour avoir une idée de ce qu’il se passe.


Cinquième post : Huayan

Ici, la remarque je vais faire va rejoindre la précédente par rapport à l’espace.

Comme j’le dis avant, c’est disette.

Ici, si j’dois résumer l’action comme je l’avais imaginer…

Huayan au centre des murailles, pas loin de la porte d’entrée / Harch d’un côté avec une tour qui arrive prêt de lui / Francis au pied du mur et en dehors de la ville.

Ce sont les seules informations que je possède.

Avec ça ? J’ai aucune distance autre que la muraille de 13 mètres. Déjà, Huayan est parvenue à lancer une bannière de manière précise à 13m de distance ! C’est chaud. Avec ça, et malgré le bruit du combat, elle parvient à comprendre (c’est ce que la narration me laisse penser) Harch et Francis.

Là, j’suis pointilleux sur des détails. Mais tu nous offres un champ de bataille. Moi, qui suis pénible, j’aimerai quand même avoir droit à la « logique » qui soit respecter. Cela, même si tu fais une référence à Sylvanas dans la cinématique de présentation de « Battle for Azeroth » et le célèbre « Pour Frodon » d’Aragorn !

J’espère que ce sont les bonnes références.

Mais tout ça pour dire, ouais, j’ai eu le questionnement de « Est-ce qu’elle ou ils les entendent ? C’est chaud, là. Je manque d’information ».  Certes, c’est déjà un gros trucs et ambitieux, mais ne faut pas avoir peur de faire plus pour bien faire


Sixième post : Francis

Navré Francis, l’Eclaireur n’a pas dépêche de caméra dans la ville de Chengdu.

Bon ? L’message est passé depuis le temps, j’critique pas le texte d’un post en question mais surtout des récurrences dans l’entierté du texte et j’profite des post où c’est clairement en évidence.

Il y a un gros problème dans la narration durant chacun des textes et il s’agit du suivant : les répétitions d’idée.

Il y a eu ça avec Huayan, Xupeng, Harch et ici avec Francis.

Les dix premiers paragraphe de Francis traite la même idée, mais répété trois fois d’une façon différent. Le texte de Harch, c’est la même idée qui s’exprime et qui est entre coupé de scène de combat. Huayan, il y a la même idée directrice qui revient à certain point critique.

En soit, c’est un souci de faire comprendre le lecteur ? Non.

Mais disons que ça en devient lourd. C’est un peu comme l’idée que l’on te rabâche. J’avais compris dès le début ! Tout ça pour dire de faire clairement attention. Une idée, tu peux l’exprimer clairement une fois et la sous-entendre par après.

Genre, j’utilise l’actualité du forum par rapport au dernier post de Roxas au tournoi. Il fait mention à la transe et à la fureur qui l’habite depuis qu’il a trouvé un coeur, mais est-ce qu’il redonne l’idée entière ? Non, il en fait des rappel, des effets de style ou juste une phrase. Pour montrer que ça puisse devenir lourd ? Je pense au rp du frère de Huayan, à la mort de sa femme. Dans le texte, tu as répéter trois fois la même phrase. Vraiment, à la fin, j’me disais que ça faisait beaucoup.

Donc, le conseil ! Il faut synthétisé ! Pas la peine de nous retaper le gros texte en boucle.


Septième post : Huayan

Alors, le dernier point que j’ai envie de critique pour ce dernier post vient de l’affrontement final. En fait, c’est une remarque que j’peux faire à quiconque lors de ce genre de rp.

On remarque une certaine « fatigue » dans l’écrit.

Pourquoi est-ce que j’le dit ? Simplement que le premier post, la bataille sur les remparts, tu prends le temps de décrire les actions et de donner un effet à tes sorts. Tu démontres l’effets plutôt que de balancer le sortilège.

Ici ? Contre Mamy Nova ? Eh bien,j’ai le sentiment « d’expédier » qui arrive déjà avec le post précédent.

Alors, oui. Je le sais clairement. Quand tu écris un grand texte et que tu le fais d’une traite (j’ignore si c’est le cas) ? Eh bien, on ressent cette flemme ou plutôt le besoin que ça se termine. Et là ? Je dis… Grossière erreur ! Ici, tu veux offrir une conclusion à la bataille. Tu t’en dégage totalement pour affronter le boss de fin. Et comme tu voulais atteindre cette fin (ce ne sont que des supposition), nous nous retrouvons avec un texte que je sais loin de ton niveau.

Dire que c’est dommage est un peu fort. Plutôt ? C’est dans ce genre de cas qu’une pause et un bon repos aurait été de mise. Ainsi, offrir ce que tu pouvais réellement offrir comme combat final.


Après l’effort, le réconfort !

Bon, c’est le temps du quart de texte un peu gentil ? Avec un peu de chance, ce ne sera qu’un cinquième… Voir moins ! Moi aussi, j’arrive à la fin et j’ai la flemme de la conclusion.

Offrez du réconfort à vos noteurs, merci.

Donc…

Est-ce que j’dois faire dans l’ordre ! En soit, il faut souligner l’effort du projet. Décrire tout un champ de bataille, ce n’est pas chose aisé et j’vais clairement pas être la personne qui te jettera la pierre par rapport à ça.

Il faut saluer l’effort ! Certes, il y a des critiques qui se retrouve au-dessus, néanmoins ? Il s’agit d’un réel défis et j’vais être honnête, j’pense pas être capable de le relever. Du moins, pas dans ma conception dans la façon dont ça doit être fait. Pour la comparaison, nous avons « La Chute de Nottingham » et j’estime clairement pas que c’est parfait alors que nous avions des moyens plus grand à notre disposition.

Bref, clairement, même si le texte est perfectible sur les points que j’énumère, ça reste une très belle expérience.

En fait, j’estime que le point où tu as le plus réussi ce rp, c’est sur la transmission des émotions.

Il y avait, le choix facile, de ne faire que des descriptions ou des combats. Genre, passement de l’un à l’autre et cassage de cul. Non, ici, nous arrivons à avoir de l’empathie pour chacun des participants. Même si… ça manque de mort ! Moi, j’adore les morts. Même s’il y en a un à la fin du texte, ça rajoute du drame d’avoir un mort !

Et puis, la mort, ça nous rapproche !

Plus sérieusement, il y a cette force de nous tenir en haleine d’un côté à l’autre. L’idée de passer d’un point de vue à l’autre était très bon.

Surtout, les relations entre les personnes sont assez intéressante. Enfin, j’aurais voulu voir Harch en choper un autre ! Parce que Francis, c’est l’gars facile avec qui faire du rigolage.

Nah, mais en finalité, j’ai bien apprécié le rp même si j’ai l’air de galérer pour trouver des points positif. Mais c’est surtout que, là ? J’ai lu le rp il y a une semaine et j’en garde toujours un bon souvenir. C’était un bon moment et j’en garde quelque chose.

Bon, après ! J’suis en train d’me dire de voir l’mari dans une blague plutôt que de reposer auprès de ses ancêtres, c’est chaud ! Mais autrement, non, la symbolique est clairement sympa et je n’ai rien à y redire. J’espère juste que personne n’ira briser cet anneaux.


Atroce : 47 points d'expérience + 450 munnies + 4 PS. Deux en Psychisme, deux en Défense et un bonus en Force !
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