Death avait enfin quitté l’infirmerie. Tue le ! Naturellement, elle était restée à ses côtés suivant ses pas sans mots dire jusqu’à l’entrée du manoir. Etait-il judicieux de se déplacer dans son état ? La question ne lui traversa même pas la cervelle. Ce n’était pas à elle d’en faire la remarque. Personne n’aurait osé se mettre sur son chemin. Il devait savoir ce qu’il faisait, quel qu’en soit les motivations réelles. Même la démarche maladroite et le dos voûté, sa garde pleine d’ouverture pour le moindre surin. Tue le !
Douce Lenore. Il n’avait pas besoin de la mercenaire pour la suite, quelle qu’elle soit. La rousse s’était donc positionnée là, près de la porte, dos contre le mur à attendre dans la vaste entrée du manoir. Avec pour seule occupation à son regard, le bureau de la secrétaire, Géraldine. Bouge toi ! Tout comme l’infirmière, celle-ci semblait gênée par l’observation constante et sans aucune raison valable de la rousse.
« Que puis-je pour vous ? finit-elle par lui adresser dans l’espoir vain d’échapper à cette fixation un cours instant ou d’y trouver une raison logique. Tue la !
- Rien. » se contenta de répondre le pantin en attente du retour de Death ou d’un prochain ordre de sa part quel qu’en soit le temps nécessaire à ce qu’il était parti faire seul. La secrétaire ne retint même pas un soupir frustré en revenant à son travail quotidien, la mine boudeuse. Elle s’évertua à ignorer la mercenaire dans son coin, jusqu’à lui tourner le dos pour se facilité la tâche. Tue la, elle nous tourne le dos !
Lenore attendait, écoutait, observait les va et viens des personnes vivant dans le manoir. Disponible pour les ordres de celui qui l’avait tué et ranimé pour ses besoins, quels qu’ils soient. Immobile, silencieuse, l’esprit vide habitué aux regards agressifs ou gênés, fuyants ou curieux de ceux qui vivaient là. Tue les !
Détruit tout ! C’est l’occasion ou jamais !
Par le Soleil tu vas les secouer tes jambes !
Il y a tout ce qu’il faut pour le tuer à l’infirmerie.
Et il y a l’infirmière et … les deux autres.
Nous aurions dû le suivre.
Nous pouvons le tuer.
Mais nous mourrons également.
Comme un maudit chien rampant…
Nous avons besoin d’aide.
Naran…. Kurt… Surkesh…
Kurt nous a abandonné au seul moment où nous en avions besoin.
Nous n’avons besoin de personne.
Il nous domine.
Il ne s’y attend pas !
Alors bouge !
Pauvre petite âme perdue…
Abandonnée même par elle-même…
Si seulement tu t’étais intéressé à mon cadeau plus tôt…
Avec lui, tu aurais eu la puissance qu’il t’a manqué…
« Réponds ! » La multitude des voix s’étaient rassemblées en une seule avec rage, franchissant enfin la barrière des lèvres de la mercenaire adossée au mur. La secrétaire en avait sursauté avant de pivoter vers elle d’un air interrogateur.
« Pardon ? » Elle attendit une réponse que la rousse était bien incapable de lui donner. Son air passible lui était revenu aussitôt. Pourquoi avoir formé ses mots avec une telle urgence ? Il s’agissait pourtant bien de sa voix et de sa pensée, née instinctivement en elle-même.
Le téléphone sonna sur le bureau de la secrétaire, la gratifiant d’un nouveau bond. Elle lui fallut quelques regards interrogatifs entre la mercenaire et l’objet de communication avant qu’elle ne daigne enfin le décrocher avec appréhension.
Ce devait être cela. La rousse se désintéressa rapidement de la situation, non sans écouter les bribes chuchotées avec précaution par Géraldine. Non sans maintenir son regard mort sur sa seule source d’intérêt en attendant Son prochain ordre dans sa tête. La secrétaire la regarder désormais encore plus étrangement qu’auparavant, une question aux bords des lèvres qu’elle n’osait poser.
Comment ? Comment avait-elle pu le savoir à l’avance ? Il était logique qu’elle s’interroge de la sorte sur ce qu’il s’était passé. Ce n’était pourtant qu’une simple coïncidence. L’idée fugace qui avait guidé son instinct s’était déjà échappée, alors à quoi bon chercher à comprendre.
Murasama.
La lame magique !
Elle contient bien plus de pouvoir que tu n’imagines… Si seulement tu l’avais compris plus tôt.
Comment faisons-nous ?
Nous voulons la même chose.
Le tuer.
Il nous faut plus de pouvoir. Plus d’alliés.
N’as-tu donc rien retenu ? Ils nous trahiront toujours. Tout comme ce Kurt... Nous n’avons besoin que de nous.
Nous sommes à sa merci…
Nous réussirons.
Nous avons appris beaucoup à l’écouter. Notre âme est enchaînée à même notre esprit. C’est ce qu’IL a dit.
Nous devons nous libérer.
Il croit nous contrôler.
Ce sont ses flammes qui nous animent. Il a forcé sa propre vie en nous. Il continu encore et encore. C’est ainsi qu’il nous contrôle, corps et esprit.
IL ne nous a pas suffisamment fait de mal encore ? Jusqu’où ira-IL …
Eteindre ces flammes ? Mais comment ?
Non son apprenti est là. Il lui a dit. Nous l’avons entendu.
Si nous le rejetons, Il s’en rendra compte.
Que faut-il faire alors ?
Patience.
Hors de questions !
Tant pis pour l’apprentie ! Tuons-le ! Tuons les tous les deux !
Laisse nos flammes grandir en toi. A côté des siennes. Accepte pleinement notre cadeau et son pouvoir.
Murasama…
Et le moment venu…
Plus jamais personne ne nous dominera.
Lenore ferma les yeux le temps d’un soupir. Le corps légèrement moins tendu. Depuis combien de temps n’avait-elle pas expiré, maintenant que ses poumons ne lui étaient plus d’aucune utilité ? Respirer ? Un acte de vivant. Elle s’attarda sur la contemplation des conséquences de ce simple geste tout à fait normal. La réaction de ses muscles. Le développement du volume de sa cage thoracique. La pression de l’air dans sa trachée avant de siffler entre ses lèvres sans bruit. Personne d’autre ne le remarqua. Pourquoi l’auraient-ils fait ? Que pouvait-il bien y avoir de plus naturel que de respirer. Personne ne penserait même à s’en étonner. De même pour cet unique battement de paupière involontaire.
Douce Lenore. Il revenait. Elle reprit sa place à ses côtés, le suivant jusqu’à l’intérieur du bureau. Il reprenait sa place et sa position de dirigeant. Même s’il était faible, elle était là pour le protégé coûte que coûte tant qu’il le voulait. Quoi qu’il puisse vouloir, elle était à ses ordres.
Prends donc cette aiguille dans ton corset et plante la dans son oreille !
Ven 8 Fév 2019 - 17:08Douce Lenore. Il n’avait pas besoin de la mercenaire pour la suite, quelle qu’elle soit. La rousse s’était donc positionnée là, près de la porte, dos contre le mur à attendre dans la vaste entrée du manoir. Avec pour seule occupation à son regard, le bureau de la secrétaire, Géraldine. Bouge toi ! Tout comme l’infirmière, celle-ci semblait gênée par l’observation constante et sans aucune raison valable de la rousse.
« Que puis-je pour vous ? finit-elle par lui adresser dans l’espoir vain d’échapper à cette fixation un cours instant ou d’y trouver une raison logique. Tue la !
- Rien. » se contenta de répondre le pantin en attente du retour de Death ou d’un prochain ordre de sa part quel qu’en soit le temps nécessaire à ce qu’il était parti faire seul. La secrétaire ne retint même pas un soupir frustré en revenant à son travail quotidien, la mine boudeuse. Elle s’évertua à ignorer la mercenaire dans son coin, jusqu’à lui tourner le dos pour se facilité la tâche. Tue la, elle nous tourne le dos !
Lenore attendait, écoutait, observait les va et viens des personnes vivant dans le manoir. Disponible pour les ordres de celui qui l’avait tué et ranimé pour ses besoins, quels qu’ils soient. Immobile, silencieuse, l’esprit vide habitué aux regards agressifs ou gênés, fuyants ou curieux de ceux qui vivaient là. Tue les !
Détruit tout ! C’est l’occasion ou jamais !
Bouge cette satanée main !
Par le Soleil tu vas les secouer tes jambes !
Il y a beaucoup trop de gardes.
Il y a tout ce qu’il faut pour le tuer à l’infirmerie.
Mais tu sais qu’il n’y retournera pas.
Et il y a l’infirmière et … les deux autres.
L’asiatique, il faut s’en méfier.
Nous aurions dû le suivre.
Il est encore très affaibli.
Nous pouvons le tuer.
Une bonne fois pour toutes!
Mais nous mourrons également.
Nous devrions juste continuer à obéir.
Comme un maudit chien rampant…
Nous avons besoin d’aide.
Il n’y a personne pour ça !
Naran…. Kurt… Surkesh…
Nous sommes seule.
Kurt nous a abandonné au seul moment où nous en avions besoin.
Que voulait-il dire par ce qu’il est réellement ?
Nous n’avons besoin de personne.
Nous sommes si proche de Lui.
Il nous domine.
JAMAIS !
Il ne s’y attend pas !
Si seulement nous pouvions bouger.
Alors bouge !
Nous aurions dû garder la faux.
Pauvre petite âme perdue…
Qui est là?
Abandonnée même par elle-même…
Réponds.
Si seulement tu t’étais intéressé à mon cadeau plus tôt…
De quoi parles-tu ?
Avec lui, tu aurais eu la puissance qu’il t’a manqué…
« Réponds ! » La multitude des voix s’étaient rassemblées en une seule avec rage, franchissant enfin la barrière des lèvres de la mercenaire adossée au mur. La secrétaire en avait sursauté avant de pivoter vers elle d’un air interrogateur.
« Pardon ? » Elle attendit une réponse que la rousse était bien incapable de lui donner. Son air passible lui était revenu aussitôt. Pourquoi avoir formé ses mots avec une telle urgence ? Il s’agissait pourtant bien de sa voix et de sa pensée, née instinctivement en elle-même.
Le téléphone sonna sur le bureau de la secrétaire, la gratifiant d’un nouveau bond. Elle lui fallut quelques regards interrogatifs entre la mercenaire et l’objet de communication avant qu’elle ne daigne enfin le décrocher avec appréhension.
Ce devait être cela. La rousse se désintéressa rapidement de la situation, non sans écouter les bribes chuchotées avec précaution par Géraldine. Non sans maintenir son regard mort sur sa seule source d’intérêt en attendant Son prochain ordre dans sa tête. La secrétaire la regarder désormais encore plus étrangement qu’auparavant, une question aux bords des lèvres qu’elle n’osait poser.
Comment ? Comment avait-elle pu le savoir à l’avance ? Il était logique qu’elle s’interroge de la sorte sur ce qu’il s’était passé. Ce n’était pourtant qu’une simple coïncidence. L’idée fugace qui avait guidé son instinct s’était déjà échappée, alors à quoi bon chercher à comprendre.
Murasama.
La lame noire…
La lame magique !
Elle contient bien plus de pouvoir que tu n’imagines… Si seulement tu l’avais compris plus tôt.
T’aurais pu le dire plus tôt !
Comment faisons-nous ?
Qui es-tu ? Que veux-tu ?
Nous voulons la même chose.
Le tuer.
Nous libérer.
Il nous faut plus de pouvoir. Plus d’alliés.
N’as-tu donc rien retenu ? Ils nous trahiront toujours. Tout comme ce Kurt... Nous n’avons besoin que de nous.
Nous ne pouvons même pas bouger de nous-même…
Nous sommes à sa merci…
Jamais ! Nous le tuerons !
Nous réussirons.
Nous avons appris beaucoup à l’écouter. Notre âme est enchaînée à même notre esprit. C’est ce qu’IL a dit.
Nous devons nous libérer.
Nous nous méfions. Pourquoi nous offrir la solution ?
Il croit nous contrôler.
Tuons-le !
Ce sont ses flammes qui nous animent. Il a forcé sa propre vie en nous. Il continu encore et encore. C’est ainsi qu’il nous contrôle, corps et esprit.
IL ne nous a pas suffisamment fait de mal encore ? Jusqu’où ira-IL …
Il va le regretter…
Eteindre ces flammes ? Mais comment ?
Est-ce qu’IL en mourrait ? Ou au moins est-ce que ça va l’affaiblir suffisamment ?
Non son apprenti est là. Il lui a dit. Nous l’avons entendu.
Il faudra bien plus que la mort tant qu’elle sera là.
Si nous le rejetons, Il s’en rendra compte.
Que faut-il faire alors ?
Patience.
Hors de questions !
Par le Soleil, sa vie est en nous !
Tant pis pour l’apprentie ! Tuons-le ! Tuons les tous les deux !
Laisse nos flammes grandir en toi. A côté des siennes. Accepte pleinement notre cadeau et son pouvoir.
Murasama…
Et le moment venu…
Plus jamais personne ne nous dominera.
Lenore ferma les yeux le temps d’un soupir. Le corps légèrement moins tendu. Depuis combien de temps n’avait-elle pas expiré, maintenant que ses poumons ne lui étaient plus d’aucune utilité ? Respirer ? Un acte de vivant. Elle s’attarda sur la contemplation des conséquences de ce simple geste tout à fait normal. La réaction de ses muscles. Le développement du volume de sa cage thoracique. La pression de l’air dans sa trachée avant de siffler entre ses lèvres sans bruit. Personne d’autre ne le remarqua. Pourquoi l’auraient-ils fait ? Que pouvait-il bien y avoir de plus naturel que de respirer. Personne ne penserait même à s’en étonner. De même pour cet unique battement de paupière involontaire.
Douce Lenore. Il revenait. Elle reprit sa place à ses côtés, le suivant jusqu’à l’intérieur du bureau. Il reprenait sa place et sa position de dirigeant. Même s’il était faible, elle était là pour le protégé coûte que coûte tant qu’il le voulait. Quoi qu’il puisse vouloir, elle était à ses ordres.
Prends donc cette aiguille dans ton corset et plante la dans son oreille !