Au moins, il fait moins chaud dans cette partie de l’univers ! Et c’est pas les centaines de fontaines d’la ville qui vont m’contredire. Qu’est-ce que ça fait du bien d’rev’nir au Jardin Radieux. Du moins, d’y revenir en coup de vent. Là, dans l’fond d’ma poche, il y a l’invitation d’Aqua à la rejoindre à la Contrée du Départ. Enfin, j’ai juste le temps d’me balader avec l’gamin et lui présenter mon atelier ! Ensuite, disons que, j’vais p’tet le confier à Ulthane le temps d’me rendre voir mon maître.
C’est pas comme si j’allais partir et n’jamais revenir ! Voyons, ce serait cocasse comme situation.
Bref, là, nous v’nons de poser pied à terre et j’laisse deux minutes à Ioan de découvrir la ville. Généralement, la première fois que tu t’ramènes au Jardin Radieux, tu t’rends compte de l’influence du Consulat sur ce monde.
Il y a pas un endroit moche ou un sale mioche qui laisse trainer l’emballage de son goûter. Limite, l’seul truc que nous avons à reprocher, c’est l’immense soleil qui a été peint par Arthur au sommet du dôme en pierre. Bon, d’accord, il y avait l’visage de Roxas avant ! Mais bon, c’est un peu comme pousser la poussière sous l’tapis.
— Enfin, v’là le Jardin Radieux ! Tu verras, c’est cool et il ne fait pas trop gris dans c’monde, sauf les jours de pluie… Enfin… Tu m’comprends.
Ouais, j’suis pas tellement inspiré que ça. Au final, c’est juste la visite qui doit marquer l’gamin ! Sauf qu’ici, j’suis un peu l’vieux d’la vieille. Est-ce que j’vais commencer à lui montrer chaque coin de rue en contant un bout d’histoire ?
Ce serait vachement long. Il y a vraiment beaucoup d’rue dans cette ville et d’truc à raconter. Sans oublier les artistes ambulants qui s’amusent avec leurs trucs.
D’ailleurs, j’emboite le pas et j’évite soigneusement d’marcher sur un dessin à la craie à même le pavé d’la ville. Ce serait mentir d’vous dire que j’sais de qui sa vient, il y a tellement d’originaux dans c’monde que j’suis incapable d’en citer la moitié. Il y a déjà certains noms qui sont capables de franchir ma bouche ! Mais j’vais pas directement balancer le gamin en direction du Poète. Il aura vite fait d’le noyer sous un flot d’parole.
Déjà que j’ai parfois du mal à saisir c’qu’il raconte.
Bon ! J’me perds encore et c’est pas comme ça que j’vais faire avancer les choses.
— Après l’voyage en vaisseau et la glace qui commence à s’faire lointaine, il commence pas à s’faire faim ? Si tu veux, il y a de quoi faire chez moi. C’est pas d’la gastronomie ! Mais tu risques pas d’mourir de faim. À moins que tu préfères que l’on s’arrête pour prendre un truc en chemin ?
Depuis l’temps que j’suis ici, j’peux vous faire la carte complète des boulangeries et des autres commerçants. Et puis, j’connais les meilleurs. De plus ? Un p’tit emblème à l’effigie du Consulat et j’ai la certitude de pas recevoir le pain d’la veille. Et puis, les restaurants et p’tit revendeur de rue, ils me connaissent plus que c’que j’les connais. Dans l’idée, j’dois surement être leur meilleur client.
Surtout la pizza de la place voisine de ma brasserie. En même temps, l’gars reste ouvert jusqu’à vingt-trois heures !
Alors, le soir, quand j’sors de l’atelier pour m’changer les idées, autant vous dire que j’sais où aller ! L’gars, il doit avoir gagné des concours ou utiliser des ingrédients spéciaux. À côté ça, l’chef du Sommet des Arts, il te sort pas des pizzas comme lui il fait. Tout ça pour dire que, un soir sur deux, j’me retrouve dans mon fauteuil à bouffer la pizza dans l’plus grand des calmes.
Dans l’doute, j’vais pas lui en parler maintenant, ce sera une surprise pour plus tard. Genre, ce soir à vingt-deux heures pour la fringale de minuit.