[Mini-série]
-Si tu ne te dépêches pas, tu vas être en retard ! Rigola une femme à la chevelure noire.
-Eh bien je serai en retard, répliqua-t-il en lui posant un nouveau baiser dans le cou.
-File ! Et reviens moi vite, conclut-elle en se retournant, plongeant son regard émeraude dans ses yeux marrons.
Henry soupira. Il détestait la quitter, toutefois il avait un devoir à accomplir en tant que garde-forestier. Il prit sa veste qui pendait sur le porte-manteau et sortit tout en l’enfilant. L’air frais et vivifiant de l’aube finit de le réveiller complètement. Il marcha d’un pas lent vers la forêt, le bas de son pantalon légèrement humide à cause de la rosée qui perlait sur chaque brin d’herbe. Quelques cris d’oiseaux se faisaient entendre au loin.
Bien que la forêt soit assez étendu, ses rondes régulières dissuadaient généralement les bûcherons du village voisin de s’aventurer ici. Ses journées étaient donc assez longue, et pas très dynamique. Néanmoins, ça lui convenait parfaitement. Il avait eu son lot d’aventures et d’opportunités de frôlé la mort avec… Bref, il était bien mieux ici à Grimm.
Parfois, la monotonie de ses journées se retrouvait bouleversée par de petits incidents. Le week-end dernier, le petit Ethan, le fils du boulanger, s’était foulé la cheville lors d’une partie de cache-cache. Il l’avait découvert en pleur près du ruisseau, apeuré. Voulant à tout pris gagner la partie, il s’était aventuré bien trop loin de la lisière ou d’une quelconque clairière qu’il connaissait. S’être foulé la cheville lorsqu’il avait couru en appelant à l’aide ne l’avait pas aidé à garder courage.
Une autre fois, il avait vu un petit moineau qui était tombé de son nid. Le chasseur s’était dépêché de le secourir, de peur qu’un renard passe par là. Ces petits actes de bienveillance, d’héroïsme envers son prochain – homme ou animal – lui avait manqué. Il n’en avait plus fait son quotidien depuis qu’il avait quitté Sherwood.
À midi, le chasseur s’installa sous un saule pleureur, et sortit un petit morceau de pain, et une tranche de viande séchée. Petite attention de sa femme, il trouva également dans la poche de sa veste un petit mot. Un sourire éclaira son visage. Il avait été chanceux de la croiser. Plus qu’il ne le méritait vraiment. Lorsqu’il repensait à son passé, il n’arrivait pas à croire tout ce qu’il avait fait. Comment avait-il pu être si aveugle ?
Le brun reprit sa ronde après son repas. Il aurait bien aimé faire une sieste mais ce n’était pas possible. Qui sait quand et où les problèmes pouvaient survenir ici ? Il avait maintenant des responsabilités – qui dépassaient sa petite personne – et il était fier de les assumer. Il marcha paisiblement, la couverture végétale bloquant la majorité des rayons du soleil. Un vent agréable soufflait entre les arbres, permettant de supporter la chaleur de cette journée.
Lorsque le soleil se coucha, le jeune homme décida qu’il était temps de rentrer. Il termina sa ronde, et reprit un petit sentier qui le mènerait à sa maison. Toutefois, alors qu’il longeait la lisière extérieure de la forêt, un brut sourd retint son attention. Il s’arrêta et tendit l’oreille, cherchant à découvrir l’origine de ce bruit malgré le fait que le vacarme des oiseaux couvrait tout. Finalement, il entendit de nouveau le bruit, et se dirigea vers sa source. Il découvrit trois bûcherons qui s’attaquaient à un vieil érable.
-Arrêtez tout de suite ! Le maire n’a pas donné son accord pour ça. Et je suis là pour faire respecter cette décision.
Deux des hommes continuèrent leur tâche en riant, tandis que le troisième se tourna vers lui, le manche de la hache sur l’épaule. Il était grand et costaud, encore plus qu’il ne l’était lui-même. Toutefois il lui fit face. Il ne reculerait pas.
-Et qu’est-ce que tu vas faire mon gars ? On est trois et t’es tout seul.
Henry ne répondit pas. À la place, il invoqua sa keyblade et se mit en position de combat. Il n’imaginait pas une seule seconde pouvoir battre ces types, toutefois il maîtrisait la magie. S’il parvenait à leur faire peur, le tour serait joué. Il lança une série de bloc de glaces, au dessus de leur tête, puis fit un pas en avant.
-Partez avant que je ne me mette en colère. C'est votre premier et dernier avertissement.
-Bon bon. On remballe les gars.
Le chasseur resta près de l’érable un long moment. La lune commençait à poindre à l’horizon lorsqu’il reprit le chemin de sa demeure. Aujourd’hui il avait gagné, mais il savait qu’il ne pourrait peut-être pas les faire fuir la prochaine fois. Ils allaient revenir. Plus nombreux, et cette fois prêt à l’affronter. À regret, il dépassa sa maison, et se dirigea vers le village, et la demeure du maire. Il aurait besoin de bras supplémentaires dans les jours à venir.