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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Ses poumons sont en train d’éclater.
Dans un raclement, Naran s’éveille et s’étouffe.

Un liquide lourd traine dans sa gorge.
Elle tousse, et tant bien que mal parvient à cracher un caillot de muqueuse et de sang.
L’effort la fait suffoquer.

Son cœur s’affole, son souffle se voile.
Sa tête est sur le point d’exploser.


Tout son corps hurle de douleur, mais sa voix ne porte qu’un croassement désespéré.

« Hhhh… »

Son visage, Naran le sent, est tuméfié, couvert d’ecchymoses et de sang séché.

Ses yeux ne veulent pas s’ouvrir.
Ses mains, ses bras, sa poitrine sont comprimés, cloués sur le sol glacé.
L’air se bloque dans sa gorge.


Sa conscience s’égare.
Elle se sent chuter. Projetée, pulvérisée contre quelque chose. Sombrer à nouveau.
Chaque inspiration fait craquer son thorax, et la ramène à la réalité dans un râle.


C’est le touché froid et lisse du ciment qui la rappelle à l’ordre.
Sans savoir lequel, Naran sent l’un de ses doigts au contact de la surface inconnue.
Il y a quelque chose autour d’elle.

Elle n’est pas dans le néant, mais quelque part dans le monde réel.
Cette réalisation lui fait survivre l’agonie d’une inspiration de plus.


Le temps passe trop vite.
La gravité a perdu ses droits.
Et pourtant, ses nerfs à vif lui transmettent encore quelques bribes d’information.

Les liens qui enserrent ses bras et son corps respirent avec elle. À sa hanche, son sang encore gluant s’y perd, coagulant dans le tissu rêche.
Des bandages.

Naran souffle. Un soupir de soulagement, malgré la douleur.
Elle n’est pas enchainée.


Ce simple fait lui apporte le réconfort nécessaire pour ouvrir un œil.
Aussitôt, elle le referme.
La lumière est trop forte. Pourtant, elle ne sent pas le soleil sur sa peau…

Port Royal ? Quelque chose dans l’atmosphère lui rappelle la Shin Ra. L’éclairage brutal, les surfaces anormalement plates, l’odeur de crasse et de métal… Le vaisseau du retour, peut-être ?

Retour de quoi, déjà ?
Et puis, le vaisseau de Lenore était trop petit pour… Et qui l’aurait soignée ?


À nouveau, son œil s’ouvre.
Pas un vaisseau, non. Un plafond plat, sur lequel dance une lumière froide.
Une larme se forme au bord de ses paupières, troublant sa vision.

La lumière est trop forte.
Mais sa tête ne veut pas bouger.
Entre deux inspirations, Naran arrive à redresser son menton.

Un mouvement minuscule. Une première réussite.
Ses côtes gémissent à chaque sollicitation. Brisées par endroit, sûrement.
Un coup. Un coup suffirait.


Naran prend une inspiration, une dernière.
Empli ses poumons jusqu’à ce que la souffrance en devienne insoutenable.
Puis, d’un coup d’épaule, se tourne vers la lumière.

Son corps bascule, et tombe.
Une chute lente, vers un sol gris et lisse. Mais, dans le flou de sa cascade Naran est certaine d’une chose.
Entre elle et la lumière, un rang de barreau d’acier. Scintillants, arrogants.

Malgré la douleur, ses poings, ses dents se serrent.

Écrasée au sol, face contre terre, elle ne trouve pas la force de bouger.
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Tout commença par sa respiration. Elle en prenait conscience,  preuve que sa conscience elle-même s’était éveillée. Une inspiration, irrégulière, surprise par une légère sensation de compression qui ne permettait pas de pleinement s’emplir d’air. Une expiration douloureuse qui roulait en un râle et éveillait sa voix. La différence, la gêne, l’anormalité de ce qu’aurait dû être ce moment alors que ses yeux étaient encore clos. Son esprit s’aiguisait de plus en plus à l’écoute de chaque information que lui procurait inconsciemment son corps.

Il lui fallait ouvrir les yeux. Les paupières fermées laissaient une aura orangée de plus en plus lumineuse, presque dérangeante. Il fallait forcer, se concentrer, papillonner devant cette lumière trop vive qui imposait aux yeux de rester fermés. Une clarté vive et envahissante qu’elle chercha naturellement à cacher derrière sa main gauche portée en ombrage devant son regard. Une douleur vive lui arracha un cri alors qu’elle força le mouvement de son bras contre la gravité. Sa vue troublée se précisait désormais protégée de l’agression lumineuse. Les formes floues, grises et noires se redessinaient alors que son cerveau les identifiait. Sa main naturellement, bien qu’elle ne protégeait pas autant qu’elle l’aurait dû avec ses seuls trois doigts, se découpant sur un plafond de pierre gris sombre. La source de la lumière au milieu de celui-ci. Vive, froide, artificielle. Rien à voir avec celle d’une princesse de cœur ou d’un membre de la lumière qui vous pénétrait jusqu’au cœur, vous submergeant.



Une longue expiration douloureuse, qu’elle n’avait pas eu conscience de retenir, son bras gauche était lourd, maintenir ainsi sa main au-dessus de ses yeux lui coutait. Ses trois doigts, la cicatrice entre eux. Elle cligna des yeux plusieurs fois. La pensée avait du mal à émerger, remontant le flot trop volumineux d’informations qui lézardaient encore dans son esprit, encombraient le chemin de la réalisation, pour la protéger de la réalité.

Elle cligna une fois de plus, ses yeux s’ouvrant plus largement. Ses trois doigts ? Son gant ?! Où était-il ? Dans l’urgence elle tenta de s’asseoir, sa main gauche se portant naturellement à ses flancs d’où une douleur déchirante serpentait sous des bandages étroits. Ses jambes retombèrent mollement sur le bord de sa couchette où elle se tenait désormais assise. La tête pesant tout comme son corps alourdi. Combien de temps avait-elle passé allongée pour être ainsi rattrapée par le poids de chaque partie de son corps ?

Ses doigts agrippèrent le tissu rêche qui la recouvrait. Des haillons, informes, usés. Déshabillée, désarmée, dépossédée. La réalité la submergeait alors qu’elle saisissait les répercussions de ses informations, se superposant aux bribes de souvenirs que son esprit libérait enfin par vagues, comme un barrage qui cédait.




Le bal.

La lumière.

Les monstres.

Puis les Sans-coeurs

L’effondrement d’un monde.

Le néant.





D’un coup elle trouvait de la logique à ses douleurs. Ses côtes compressées dans des bandages, ses nombreux hématomes à ses jambes nues, l’écharpe de tissu qui retenait son bras gauche pour mettre au repos son épaule douloureuse.
Plus la logique se précisait dans la réalité, plus les contours prenaient forme et consistance, plus l’illogique la prenait à la gorge. Des questions sans réponses, des possibilités plus incertaines les unes que les autres.

Que c’était-il passé après ? Où était-elle ?

Une pièce. Petite. Fermée. Munies de barreaux. Où ? Et surtout Qui ? Pourquoi l’enfermée ? Pourquoi lui retirer ses possessions ? Son gant. Ses armes. Que comptaient-ils faire d’elle ?
La pièce encombrée du minimum, un lit, un évier, un étrange siège troué en céramique ou en faïence blanche, une lumière, aucune fenêtre et des barreaux !
L’espace minimaliste semblait se réduire à sa vision, dans un étrange effet d’optique, s’éloignant, s’étirant finement, rapprochant les murs lentement et infiniment sans qu’ils ne bougent. La respiration de Lenore s’accélérait au rythme de ses pensées. Ses côtes douloureuses se soulevaient sous l’angoisse s’amplifiant. Les bandages étaient trop serrés. Elle n’arrivait pas à respirer correctement. Pas suffisamment. Elle tremblait. Elle sentait la chaleur monter dans sa gorge alors qu’un râle faisait place à un début de cri paniqué, à ses oreilles, à son visage.

Elle ne pouvait empêcher la panique de monter, ses pleurs de détresse, ses mains qui tentaient d’arracher le bandage autour de son corps pour libérer le mouvement de sa respiration.
Vite. Avant que l’air ne lui manque, avant que quelqu’un n’arrive, avant qu’on ne la voit. La douleur et la décharge d’émotion chargeaient sa voix et elle n’avait qu’à peine conscience d’hurler. Elle devait respirer, partir, aller ailleurs, le plus loin possible de cet endroit lui causant une crise de claustrophobie, loin des regards. Une fois les bandages enfin retirés, elle se redressa sur ses jambes, lourdes, frêles, encore engourdies de plusieurs heures ou jours allongés, des douleurs que sa marche paniquée lui procurait, trottinante, claudiquante, vers le coin opposé coincé entre l’évier et le siège blanc et froid.

Elle se laissa s’avachir, tremblante, ses cris laissant place à des piaillements apeurés, le regard instable guettant vers les barreaux et le passage de qui que ce soit. Personne ne devait la voir ainsi.

Elle était à l’abri. Elle pouvait prendre le temps de se calmer. Respirer malgré la douleur, malgré le fait d’être recroquevillé, malgré l’espace, une main hésitante sur la matière froide du siège repoussant les contours et les murs. Remettre en ordre ses pensées, faire le tri de ce qui était réel et ce qui était illogique. Peut-être ? Peut-être subissait-elle  un rêve ? Un de ces cauchemars, ou même une illusion, de celle qu’un mage sadique pouvait créer. Surkesh lui avait appris la faille. Elle devait traquer l’erreur. Respirant aussi amplement qu’elle le pouvait, elle fit le silence, guettant chacune de ses sensations, faisant l’effort de travailler de nouveau avec logique dans le flot de ses pensées folles.

Elle entendait des bruits, des voix, lointaines, tendant le cou pour tenter d’apercevoir  par-delà la forme de l’évier et ses tuyaux, les sources des conversations et peut être quelques mots. Ses mains se raidissaient autour du manche de son arme, Murasama qu'elle pointait dans cette direction à s'en faire blanchir les jointures. Sans même réfléchir à sa présence inexistante il y avait à peine deux minutes. Et pourtant au fond de son raisonnement déjà flottait deux possibilités. Lumière ou Ténèbres. Bien que la balance penchait davantage vers un côté que l’autre. Ce n’était pas la première fois que des gens bienpensant l’enfermaient pour avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Peut-être se raccrochait-elle à cet espoir pour taire une crainte plus sourde, un futur plus terrible.
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Les veinures du ciment se sont gravées dans son front.
Naran a fermé les yeux, et, pendant un instant, se souhaite ailleurs.

Loin de tout. Perdue dans un océan vert, un ciel infini…


Quelque part, une goutte d’eau tombe.
Sa chute résonne sur l’acier.
Ploc.

Affalée sur le sol, Naran frémit.

Le son porte.
Malgré les plafonds oppressants, malgré la texture uniforme du sol et des murs.


Une seconde goutte.
Le grincement d’un lit à ressort.
Le rapement d’ongles sur le sol.
Un pied nu, plaqué sur le ciment.
Un halètement paniqué.

Naran fronce les sourcils.
Combien d’autres sont prisonniers ici ?
Ce pourrait-ce…

Espérer, c’est dangereux. Tout particulièrement en prison.
Mais Naran ne parvient pas à calmer son esprit.
Lenore. Stéphane. Après tout, si quelqu’un l’a tiré, elle, du Manoir…


Elle n’eut pas à chercher longtemps.
A peine Naran redresse-t-elle la tête, que le hurlement de Lenore lui vrille les tympans.
La peur au ventre, elle se hisse sur pied, se jette sur les barreaux-

Le cri horrifié continu, résonnant dans l’espace lugubre.
Maintenant ses yeux grands ouvert malgré la lumière, la douleur qui fleurissaient sur ses côtés, ses jambes, son visage, Naran scrute la salle sur laquelle s’ouvre sa cellule.

La même lumière glaciale couvre l’endroit, de cette même couche de ciment uniforme.
Et, derrière d’autre barreaux, au coin gauche de la pièce blafarde -
Une figure couronnée de rouge, qui hurle toujours, à la fois féroce et tremblante.
La vision est déchirante, certes, mais pas… Pas ce que Naran redoutait. Lenore est seule, vivante, et suffisamment pour hurler... C'est déjà plus qu'elle n'espérait.


Alors que le cri inarticulé de la rousse s’étouffe sur lui-même, une nouvelle voix s’élève entre les cellules.

« Ne crie pas. »
Une chevelure noire ondule au barreau opposé aux siens.
De sa geôle, Naran ne discerne qu’une figure féminine drapée de bleu. Son ton amer a quelque chose d’impérieux… de fatigué, aussi.

« Je suis persuadée qu’il aime ça, de nous entendre... »
Elle lève les yeux, désignant… quelqu’un ?


« Qui ça ? »
Naran avait espéré que sa voix tiendrait, mais sa question s’écrase en un râle.
Elle-même, privée de l’adrénaline qui l’avait fait tenir, tombe lentement à genoux, ses mains glissantes de sueurs sur les barreaux d’acier.
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Lenore avait bien distingué des voix, douloureuses, inquiètes, désespérées. D’autres victimes. D’autres âmes qui ne seront pas ses geôliers, ses tortionnaires. Elle souffla de soulagement, au moins n’était-elle pas seule face à ses ennemis, qui qu’ils soient.

La rousse avait repris le contrôle sur ses nerfs. Le voile de la réalité ne s’était malheureusement accroché sur aucun écueil, aucune fausse note, aucune erreur de logique. Tout ceci n’était pas une illusion ni un rêve. Elle devait donc faire confirmer ses craintes auprès de ces autres dont les voix enchantaient les couloirs.

Elle se faufila lentement, rasant le mur pour éviter de croiser le regard d’un garde et pour y gagner un soutien à sa démarche maladroite. La douleur enflammait les nerfs dans ses jambes, ses côtes autant de poignards maintenant que les bandages les retenant avaient été arrachés. Son bras gauche, à l’épaule rouillée, craquante, rigide, était évanoui dans son écharpe de tissu, elle y cacha sa lame noire, rassurée par sa présence inutile.

La mercenaire fouilla le couloir du regard, cherchant la source des voix, accrochée aux barreaux avec des mains hésitantes à leur donner une réalité. Elle ferma les yeux et soupira longuement à leur contact désagréable. Il lui fallut toute sa volonté pour ne prononcer que quelques mots avec suffisamment de force pour être entendue.


« Où …..sommes-nous ? Ça fait… combien de temps ? »

Le silence était pesant, interminable. Elle avait cru entendre la voix de Naran, mais était-ce encore possible ? Elle revoyait son corps emporté par une masse indistincte, sa tresse noire pendante le long de ses bras inanimés. Elle revoyait le corps de Stephan, brûlé, broyé sous les décombre et celui du Prince, emportant dans son dernier souffle l’échec de tous ceux qui avaient été présent en cette funeste soirée. Elle voulait poser la question, vérifier que sa camarade était bien là, dans une cellule mais présente, vivante, non loin. Elle avait trop peur. Qu’elle ne fut qu’un souvenir, un espoir dans ses pensées fiévreuses. Ou pire. Que son attachement ne provoque des représailles, des sanctions sur elle, qu’elle devienne victime pour la torturer de culpabilité. La question s’étouffa dans sa gorge alors qu’elle serrait les dents.

« Vous êtes à la Cité du Crépuscule. Fit la voix d’un air désolée. Cela doit faire deux jours qu’ils vous ont… installée ? »

- Evidement… Lenore retint une vague d’angoisse qu’un faible rire sarcastique ne parvenait pas à masquer.

Dans la mémoire de Lenore, les formes indistinctes qui avaient porté Naran se redessinèrent. Rondes, sombres, aux yeux souffrés luisant, rondouillards serviles suivant leur maitre. IL, s’en était sorti. IL en avait fait ses prisonnières.

Elle cherchait à comprendre pourquoi elle était toujours en vie alors qu’elle n’était qu’un cloporte insignifiant pour lui, tellement peu effrayante qu’IL lui avait offert sa faux et tourner le dos.
Une rançon ? Un échange ? Des informations ? Comptait-IL les torturer ou laisser ses sbires le faire. Les gardes noires avaient une terrible réputation de psychopathe à travers les mondes.
Ses mains serraient les barreaux douloureusement avant qu’un mouvement ne l’effraie et ne la fasse regagner un peu de distance, le long du mur de sa cellule. Un garde circulait, une main sur son arme, sans même lui accordé un regard. Il trainait sans précaution un homme vers la cellule face à la rousse, l’y jetant moribond et refermant sans même s’inquiéter de sa survie.

Inconsciemment la mercenaire recula de quelques pas encore. Ne surtout pas se faire remarquer. Elle n’avait aucune envie pour le moment d’être la suivante, quoiqu’il arrive.
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Naran s’éveille dans un soubresaut. Elle a dû perdre connaissance pendant quelques secondes… Ou était est ce quelques heures ?


Suintantes sous les ecchymoses, ses paupières s’affaissent à nouveau. Naran grimace, s’accroche aux bribes de conscience qui flottent dans son esprit hagard.
Qu’est ce… Qu’est ce qui lui reste ?
A quoi se raccrocher, ici ?

Une gout acier lui remonte à la gorge. Son ventre se retourne, se tord, et pourtant elle n’a rien à recracher que de la bile et du sang. Le liquide acide lui soulève le cœur, puis s’écrase en flaques sombres sur le sol.
Après quelques hoquets, son front retombe contre les barreaux. Ses yeux se ferment sur les rigoles visqueuses qui se trainent vers les fentes striant le centre de la pièce.
Les jointures de ses mains blanchissent lentement autour du métal.


Quand, enfin, Naran relève la tête, le temps lui semble s’être arrêté. Fixé, comme un insecte sous l’épingle, ou comme les particules de l’air sous l’éclairage impitoyable de la pièce.

Toute aussi nette que soit l’étrange lumière, le manque de sang et d’oxygène brouille sa vision. A chaque battement de paupière, couleurs et formes s’estompent pour ne laisser que des silhouettes oppressives aux barreaux des cellule. Leurs regards fiévreux l’épient, la guette, tandis que des spectres se superposent à leurs visages hallucinés, épousant le creux de leurs joues et la faim de leur prunelle…
Perdue dans ses souvenirs, Naran s’égare.

La voix de Lenore trouble son délire. Un son cassé, rauque… Mais qui forme des mots, une phrase…
Une question ?


Les épaules de la Mongole s’affaissent autour de son corps recroquevillé. Chaque seconde, son crâne menace de se briser sous le martèlement d’un forgeron fantôme ; Ses flancs d’imploser sous la lourdeur du sang coagulé qui envahi ses plaies, sa gorge, ses poumons.
Les syllabes se succèdent, brèves et douloureuse, sans que Naran ne puisse les décrypter.

Tout son corps est pétrifié : Par la douleur, par la fatigue, par le liquide poisseux qui engorge ses bandages.  Figée, mais le cœur encore battant du cri de Lenore, Naran tente d’éclaircir la brume qui envahi ses pensées.


« …temps ? »
Temps. Naran connaît ce mot.
Concentrée sur son ouïe vacillante, la Mongole déchiffre peu à peu la réponse de l’inconnue prisonnière.

La Cité du Crépuscule.
Deux… Jours ?
Et pourtant… Pourtant, des années entières semblent s’être écoulées. Pourtant…


Un ricanement froid tinte dans le vide de la salle. Lenore a repris la parole. Qu’est-ce qu’elle a dit ?
Un vertige. La tête de Naran s’écrase à nouveau contre les barreaux, incapable de se maintenir plus longtemps. Ses yeux se ferme, le temps de reprendre une bouffée de l’air glacé.

Faisait-il si froid, avant ?
Peut-être… Ou… Non.
Un courant d’air s’est invité dans leurs cellules. Un courant d’air, donc une porte, une ouverture, une sortie…


Un cliquetis, puis trois bruits secs.
Le claquement régulier de botte de cuir résonne d’un long couloir, et pénètre la salle.
Un silence.
Deux mots, soufflé par la paire de botte. Un échange de regard, audible de par son intensité. L’approbation monosyllabique du garde en faction.

Une grille du cachot s’ouvre dans un crissement. Les bottes reprennent leur marche, et viennent y jeter un tas flasque. Naran tente un regard sur la cellule encore béante, le prisonnier qui gît au sol, la grille qui se referme sèchement sur lui.

Paire de Botte grogne.
« Adulte. Homme. »

Le portier hoche la tête. Une autre grille chuinte.
Voyant son tour venir, le prisonnier désigné déglutit. Ses bras décharnés se cramponnent sur sa banquette, sa gorge sèche mime une supplique silencieuse.
Paire de Botte l’attrape par la manche, et tire. Sans effort, il arrache l’homme à son dernier refuge et le fracasse contre ses barreaux.

Un sanglot étouffé résonne dans la pièce. Pas celui du blessé, non... Une femme ?
Naran scrute vainement les autres cellules. Les spectres menaçants y ont disparue ; de même que la chevelure de la prisonnière vêtue de bleue.
L’adrénaline, elle, est de retour. Elle lui remplit les veines, lui relève la tête, lui ravive l’esprit. La douleur s’efface derrière l’angoisse, et Naran parvient à garder les yeux ouverts, à fixer le soldat et sa proie.

D’une poigne ferme, le premier soulève le second, et le remet sur pied.
Comparé au poignet squelettique du prisonnier, la main gantée de l’homme d’arme semble gigantesque. Tout son corps, de fait, apparait démesuré ; armé de cuir et de métal, noir et titanesque sous la lumière artificielle.

Le colosse grommelle quelque chose, puis sort des menottes de sa ceinture. Il les passe à sa charge étourdie, avant de reprendre son chemin vers la porte des cachots.
Naran frissonne quand l’ombre du soldat passe sur son visage.
Elle croise son regard gris acier, ses traits durs et impatients. A nouveau, ses démons passé lui rappellent d’autres visages, d’autre matons, et son cœur se soulève.


Il passe sans lui accorder un coup d’œil, et ne s’arrête que pour que le géôlier lui ouvre la porte.
Quand, enfin, le claquement de ses bottes s’éteint dans un couloir, Naran grimace, et respire à nouveau.

Le cœur encore au bord des lèvres, elle recrache quelques gouttes amères.
Ses méninges affaiblies tournent à plein régime, tandis que ses dents se serrent de rage et d’impuissance.

L’uniforme était immanquablement celui de la Coalition.  
Est-ce que Death les aurait ramenés comme de vulgaire souvenir ?
Ou recherchait-t-il des informations, des otages ?
Etait-ce simplement une illusion, un cauchemar, ou encore la damnation éternelle de ces imbéciles de fanatiques … ?

Un vertige, encore ! Elle jure, quoique le mot n’est pas plus qu’un gargouillis indistinct, et se raccroche à nouveau à ses foutus barreaux. Les sons, les images se brouillent à nouveau, estompés par un mélange de pus et de larmes qui dégouline sur ses joues.
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Les bruits de bottes s’étouffaient dans le silence coupable qui résonnait dans le couloir. Lenore pouvait facilement reconnaitre la résignation de l’habitude et le remord de l’inaction. Rien de rassurant. Ceux qui vivaient derrière ses barreaux avaient perdus toute volonté. Dociles, effacés. Bien qu’elle fasse profil bas pour ne pas attirer le prochain choix du garde noir, ce n’était pas son cas.

Son esprit troublé se perdait en questionnement, elle faisait les cents pas au fond de sa cellule, alors que le prisonnier abandonné dans ses quartiers gémissait de douleur, luttant pour trouver son souffle. Elle devait se préparer, mentalement, aux suites probables. Elle était en vie, extraite par son ennemi des décombres du palais où elle avait tenté de participer au combat. C’était donc bien que l’on attendait quelque chose d’elle.

Un échange ? Le Centurio ne possédait rien ni personne de la Coalition Noire. Devenir esclave avait presque un plus grand parfum de liberté que de croupir dans son cachot. Elle aurait plus de chance de s’enfuir, de se rebeller. Être vendu à la Shinra ? Peut-être, après tout les deux groupes travaillaient ensemble et la multimondiale ne rêvait que d’écraser les mercenaires. Mais elle ne pensait pas avoir un poids suffisant pour faire un « cadeau » digne de ce nom.

Travailler pour LUI ? Elle lui avait planté sa propre faux dans le dos, il serait bien idiot de la vouloir dans ses rangs. Il ne pouvait plus ignorer la haine qu’elle lui vouait et jouer les convertis serait un mensonge bien trop grossier désormais. Elle-même n’était pas sûre d’être capable d’une telle comédie malgré ses talents pour la supercherie.

Des renseignements ? Elle faisait le point sur l’état des mondes, ce qu’elle pouvait savoir d’intéressant, ce qu’elle pouvait dire, déformer ou fabuler de crédible. Qu’est ce qui pouvait donner suffisamment d’intérêt pour lui assurer sa survie, celle de Port Royal, pour lui donner une chance de sortir ou au moins lui gagner du temps. Pourtant elle ne voyait rien de suffisamment pertinent pour intéresser son ennemi. Elle n’arrivait décidément pas à comprendre Son geste.

Le temps s’égrainait. Pouvait-elle se permettre de passer plusieurs jours enfermée ? Viendrait-on à son secours ? Elle passait en revu ses camarades, seraient-ils capables de la sortir de là ou ne serait-ce que se rendre compte de sa disparition? Non… Ils devaient la penser morte avec le monde du Palais des Rêves. Au mieux elle pouvait compter sur Natsu et sa tendance à tout détruire dans les flammes… Mais les nouvelles du Nouveau-Monde étaient rare, peu de chance qu’il soit au courant de sa disparition… Pourtant c’était le seul qui avait déjà eu à forcer sa route dans les prisons de la Coalition. Surkesh également avait de l’expérience avec l’endroit… et Kurt était surement capable de ce genre d’exploit. Un rire nerveux s’échappa de ses lèvres. Au final elle ne pouvait compter que sur deux traitres. L’ironie était douce mais au final, elle préférait ne compter que sur elle-même, regrettant de ne pas avoir été assez assidu dans leurs cours de magie.

Elle devait sortir d’ici au plus vite. Sans la moindre fenêtre, l’air ne pouvait que devenir plus vicié chaque seconde. Malgré les volumes de la pièce, malgré les lumières froides qui s’éteignaient désormais pour simuler un cycle de jour et de nuit, cet espace fermé où l’air n’était pas renouvelé lui semblait comme un ultimatum. Son esprit le lui rappelait à la moindre occasion. Ce prisonnier haletant dans sa souffrance qui désormais ne gémissait plus qu’un grognement fiévreux, consommait bien trop vite l’oxygène précieux. Il fallait le calmer à défaut de pouvoir mettre fin à ses souffrances.

Lenore s’approcha de la grille, chercha à attirer son attention, d’abord rassurante mais bientôt agacée de ne pas obtenir de réponses. Il n’y avait rien à faire et le compte à rebours tournait dans la tête de la rousse. Ses mains palpèrent les barreaux à la recherche d’une serrure mais ne trouva aucun trou pour accueillir une clé ou son couteau émoussé. Elle frappa chacun des barreaux, les secoua dans l’espoir futile de pouvoir se libérer. Elle chercha même à forcer l’ouverture, tirant de toutes ses forces en apposant un pied contre le mur pour appui. Mais la grille resta obstinément clouée dans son rail. Elle ne put contenir plus longtemps sa frustration en un cri qui finit de ranimer les occupants de la pièce.


«  Vous devriez plutôt essayer de dormir. Fit une voix naturellement douce et chaleureuse malgré des mots durs. C’est ce que nous tentions de faire.

- Tu ne peux pas lui en vouloir Aurore. Nous avons aussi essayé au début. Nous avons tout essayé…

- Et nous avons vite compris que c’était inutile, Jasmine.

- Oh ma pauvre enfant, dans quelle folie, je vous ai entraînée. Glissa une voix à la complainte chevrotante.

- Non Père, vous n’avez pas à vous sentir coupable. Vous ne pouviez pas savoir. Ils se sont présentés comme nos sauveurs. Vous n’avez rien à vous reprocher.

- Et pourtant voit où ma stupidité nous a conduit. Sa voix s’éteignit dans un sanglot.

- Soyez patients... Ils vont bientôt nous libérer. Fit la voix chaleureuse visiblement émue.

- Libérer ? Lenore s’agrippait aux barreaux tendant l’oreille à cette mention, rapidement ignorée.

- A la bonne heure… Et où veux-tu que nous allions mon père et moi ? Agrabah n’est plus notre demeure désormais. Il n’y a plus personne pour nous attendre… Sa voix s’était élevée de colère et de tristesse.

- Alors venez avec moi au Domaine. Ils ont promis que bientôt je pourrais revoir les miens. Ou Cendrillon t’accueillera volontiers au Palais!

Lenore ne put s’empêcher de rire, le son répercuté dans la pièce jeta un froid à la conversation. Cendrillon, Aurore, Jasmine et son père… Elle comprit soudain l’identité des princesses de cœur qui peuplaient les cellules autour d’elle.

- Le Palais des Rêves est détruit. Cendrillon est probablement morte… son Prince en tout cas l’est.

L’air semblait figé, glacial alors que Lenore prononçait ses mots objectivement. Comme une pensée lui échappant.

- Impossible ! Ils l’ont libérée. Tenta la voix chaude de la Princesse du Domaine Enchanté.

- Ils l’ont vendu en échange du monde, et ils l’ont détruit aussitôt. Je l’ai vu de mes yeux… et je suis ici à cause de ça. Le prince a été broyé par les murs du château effondré…

- Assez ! Claqua la voix d’Aurore. Taisez-vous… S’il vous plait…

Le silence revint, pesant de condoléances et de rêves ternis.
Les princesses de cœur. Des symboles d’espoir pour les mondes qui n’étaient guère plus que des coquilles dépourvues de volonté comme ce qu’elle avait vu de Cendrillon, brisée et docile. Les mondes ne pouvaient plus compter sur leur lumière. L’Alice et la Belle qu’elle avait croisée au festival du Consulat, pourtant libres, n’étaient guère mieux. La Coalition Noire les avait détruites et personne n’était venu à leur secours.

Personne ne viendrait à son secours non plus. Lenore se tut par empathie, par résignation de faire bouger la grille, laissant les râles du prisonnier peuplés seuls l’obscurité. Elle ne pouvait compter que sur elle-même. Les mondes ne pouvaient plus compter que sur eux-mêmes. Mais un mercenaire ne lâche jamais l’affaire. Elle sourit en coin en pensant à la ténacité de ses frères et sœurs d’armes. Seuls contre tous jusqu’au dernier. S’il y avait bien un monde qui pouvait s’en sortir, c’était Port-Royal. Et elle-même s’en sortirait coûte que coûte.
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Les lumières clignotent un instant, avant de reprendre leur invacillable éclat.
Naran ouvre un œil, encore prostrée sur sa banquette. L’étau qui étreint sa tête se réveille avec elle. La Mercenaire lève la tête, puis s’assied sur sa banquette de pierre. Elle s’étire lentement. Ses os craquent, et, de ci de là, ses blessures à peines refermés se ravivent.

Sous la lumière aveuglante des cachots, le garde fait sa ronde habituelle. Il s’arrête en chemin, tapotant du bout de son arme un prisonnier évanoui. Naran ferme les yeux, et continue ses douloureux étirements.

Un paquet mou s’écrase sur le sol de sa cellule, interrompant ses exercices.
De la nourriture ?
L’odeur n’est pas franchement engageante… Mais, vu les circonstances, le simple fait de se voir proposer un repas est inespéré.

Le chuintement de la porte principale lui fait lever la tête. Naran observe le larbin chargé de distribuer les colis, qui trottine maintenant hors de leurs cachots en poussant son chariot vide.


Elle se mords la lèvre. Qui sait ce que la Coalition peut bien avoir mis dans la mixture. Mais son ventre gronde depuis son réveil... Et puis, si leurs geôliers voulaient les tuer, ils n’auraient pas attendu si longtemps. Si ?
Naran se lève, et s’approche tant bien que mal du paquet. Elle s’en saisi précautionneusement, puis, inspirant au-dessus du monticule gris clair, plisse les yeux. Elle avait surement mangé pire…

Ses doigts malhabiles prennent à pleine main la purée aqueuse contenue à l’intérieure.
Une fois la mixture ingurgitée – un gout entre le haricot et la sciure de bois, étrangement réimmiscent d’un plat typique de sa région natale – Naran examine le papier rigide qui contenait son repas. Pliable, et étrangement cireux… Encore un matériau inconnu. Dans le doute, la Mercenaire glisse le mystérieux papier sous sa couchette, puis s’avance dans les quelques mètres carrés de sa cellule.


Avec un peu plus de substance dans l’estomac, Naran sens son esprit s’éclaircir.
Son dos proteste alors qu’elle se baisse, mais elle parvient à s’assoir en tailleur au bord de sa cellule. Elle ferme les yeux, et essaie de noyer la douleur constante de ses côtes et de son nez dans des exercices de respiration.

Les voix d’hier soir. Incapable de distinguer ce qui tenait du délire ou de la réalité, Naran retrace les derniers échanges conscient qu’elle avait eu avec l’inconnue en bleue, le prisonnier emporté ailleurs… Le cri de Lenore.


Quand Naran ouvre les yeux, cherchant du regard la familière chevelure rousse, la porte principale s’ouvre dans un sifflement.
Deux nouveaux gardes passent la porte, anormalement débraillés.
L’un baille. L’autre échange une suite de signe de main avec le soldat jusqu’ici en faction.
Une fois en accord, les deux nouveaux arrivant s’approche d’un des murs, puis en détache un rouleau de câble.

Les quelques messes basses qu’ils s’échangent n’augurent rien de bon. Naran recule dans sa cellule, mais ne les quitte pas du regard.
Ils semblent avoir perçu sa méfiance, et s’approchent.
Leur carrure masque la lumière de la salle, et la Mercenaire n’aperçoit plus d’eux que deux silhouettes imposante gravées dans le contrejour.

« Hey, la boursouflée. » Son ton trainant envahit la cellule.
« On est sympa, vu qu’t’es nouvelle on te fait passer en première. »
Les deux soldats sont debout, face à elle. Un bizutage ? Ils n’ont pourtant pas la mine de matons désœuvrés : Plutôt celle de deux hommes qui aurait préféré rester au lit quelques heures de plus. Il y a peut-être un soupçon d’alcool dans leur parfum, mais plus proche d’un cuvage trop vite réveillé que d’une pulsion violente… Et puis, ils n’ont sur eux que leurs armes à feu. Si c’était à main nue qu’ils comptent l’humilier, les deux imbéciles ont du souci à se faire.

Naran se mis calmement en garde, évaluant ses chances de victoire dans un lieu aussi exiguë, au aget pour le moment où, enfin, la porte de cellule coulissera…

L’homme de droite manipulait toujours l’épais câble noir, visiblement en difficulté.
« Hey, Phil, j’arrive pas à enclencher l’truc. »
« Bordel, C’est pas putain d’compliqué… »

Un clic. Naran, toujours en garde, senti un léger tremblement. Le sol avait commencé à vibrer… Non, pas le sol. C’est le câble qui prenait vie. Le dénommé Phil pointe sur elle l’embout métallique.
« Tu vas voir, y’a rien d’mieux pour se réveiller. »

Le jet d’eau la percuta en pleine face.
L’eau avait beau être glaciale, elle brulait sur l’impact, et Naran se trouva projeté en arrière. Une plainte suraiguë lui échappa, tant de surprise que de douleur.
Pendant encore quelques minutes, le jet d’eau racla sa peau, ses guenilles, éclaboussant le sol et les murs d’un mélange de sang et de crasse. Puis, enfin, les deux garde passèrent à une autre cellule.
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La lumière froide et violente s’était allumée, balayant dans son flash, les râles d’agonie des gisants sous les gravats. Lenore se redressait, angoissée, alors que le néon au plafond chassait les dernières brumes de ses souvenirs cauchemardesques. Elle s’assit douloureusement sur sa couchette, guettant les murs, les barreaux et le moindre signe d’affaissement ou de fissures.
Elle devait calmer sa respiration courte, et la douleur de son épaule engourdie. Au moins, la prison ne s’effondrerait pas sur elle. Les gémissements du prisonnier, qui avaient détourné ses rêves, avaient fini par se taire dans la nuit sans qu’elle ne le remarque, relayé par les plaintes accusatrices  de corps écrasés par les décombres d’un monde détruit. Lenore soupira dans l’effort de se motiver à se lever.

Un jour de plus enfermée. Du moins dans ce simulacre de cycle jour/nuit imposé par les lumières de la pièce. Respectaient-ils réellement le temps d’une journée normale ? Elle se refusait à leur faire confiance, même pour cela. Ils étaient bien capables du pire. Faire croire que leur séjour était plus long que ce qu’il n’était réellement. Les priver de sommeil, vouloir affaiblir leurs corps puis leurs esprits. Non, Lenore serait plus forte ! Elle trouverait le bon moment, le bon moyen. Elle se créerait une échappatoire pour retrouver sa liberté.
Son esprit pragmatique faisait le point pour la énième fois, estimant, espérant mettre le doigt sur une brèche, quand le bruit de la porte la poussa à fuir dans son retranchement. Ce recoin sécuritaire entre l’évier et le bidet qui la protégeait des regards, au plus loin de la grille. Que les gardes y voient de la peur ne lui importait peu. Il valait mieux qu’ils la pensent terrorisée et faible pour qu’ils commettent l’erreur de penser avoir l’ascendant sur elle.



Quelqu’un avait jeté dans sa cellule un paquet brun, attisant sa curiosité. Elle quitta sa cachette comme une souris attirée par un bout de pain et vit dans la pièce en face d’elle, le prisonnier se jeter sur son propre colis pour en ingurgiter le contenu. Son estomac se tordait, grondant de famine à la suggestion de la présence de nourriture. Depuis quand n’avait-elle rien avalé ? Malgré l’aspect peu appétissant du contenu, Lenore ne pouvait s’empêcher de saliver. Mais son esprit hurlait au poison et autres drogues étranges. Son estomac récalcitrant à délaisser la manne se tordait de mécontentement. Lenore préféra revenir s’allonger sur sa couchette le temps qu’il abandonne ses suppliques face à sa raison.

La mercenaire en ignora le passage de nouveaux gardes, leur tournant le dos, allongée sur sa paillasse pour garder des forces. Du moins jusqu’à ce bruit inhabituel, mécanique cliquetante, et leurs voix. Ils avaient jusqu’alors été avare de paroles et encore plus d’interactions. Empêchant les négociations, pot-de-vin ou manipulations pour sortir de là.
Elle s’était levée, pressée contre les barreaux pour voir au maximum ce qu’il se passait dans une autre cellule. Un énorme serpent noir entre les mains, les gardes s’appliquaient à inonder d’un jet puissant l’espace d’une autre prisonnière que l’on entendait à peine geindre. Lorsque le flot fut tari, le regard d’un de deux gardes croisa celui de la rousse. La victime était passée « la première » selon ses paroles. Lenore comprit rapidement ce que ce regard rapide impliquait pour elle.

La mercenaire se retrancha en boitillant vers le recoin de la cellule. Elle eut juste le temps de se recroqueviller en boule derrière l’évier avant que les gardes n’actionnent le tuyau projetant une quantité d’eau sur son dos, la faisant râler de douleurs. Son épaule l’élançait alors qu’elle cherchait à la protéger de la force continue du jet, en lui sacrifiant ses côtes tout aussi blessées. Son souffle luttait pour ne pas se noyer d’une inspiration au mauvais moment. Elle se sentait tellement humiliée, réduite à l’état de vermine, maltraitée comme un animal en cage alors que personne n’allait lever le petit doigt. Elle ne bougeait plus, concentrée à ignorer la douleur physique, immobile jusqu’à ce que s’arrête le jet d’eau. Le froid s’imprégnait rapidement désormais sur sa peau, dans ses loques détrempées et ses cheveux ruisselants.


« Une bonne chose de faite ! On respirera un peu mieux ici. » Fit l’un des gardes en rangeant le tuyau.

La boule de chair tremblait de rage dans son coin. Ils venaient de lui prendre sa dignité, ils cherchaient à la briser mais ne faisait que lui donner plus de force. Elle grogna d’une voix rauque une menace à peine audible. Ils en faisaient un animal et ils allaient le regretter.

Elle leva des yeux pleins de haine et croisa le regard du deuxième garde. Elle aurait voulu être cet animal, avoir des crocs aiguisés, des griffes acérés et le regard d’or intimidant du Loup. Elle aurait voulu être ce prédateur que même la cage ne parvint à sécuriser. Se jeter contre les barreaux avec folies et agripper l’uniforme de ses griffes tendues. L’attirer à elle contre la grille avec une force phénoménale. Elle imaginait si fort planter ses crocs dans la gorge du soldat, lui arracher la chair et se délecter de son sang chaud gargouillant de ses cris étouffés en mourant. Son regard brûlant de ces désirs eurent tôt fait de transmettre la peur dans les yeux du soldat, paralysé et le visage déformé par cette vision. Elle sourit en coin, satisfaite de sa frousse incontrôlée, approchant lentement comme le prédateur devant sa proie tétanisée et savourant la situation.

Elle s’arrêta à deux pas de la grille, alors que le deuxième garde revint frapper l’épaule du premier en lui arrachant un cri surpris et effrayé de pucelle, brisant le lien avec le regard de Lenore. Elle-même chassa l’assaut d’une terrible migraine, une main sur son front, le sang gouttant à son nez.


« Vous le regretterez » Lâcha-t-elle avec mépris, ses loques dégoulinant toujours, arrachant le sifflement d’un rire au garde poussant son collègue devenu muet vers la porte d’accès à la salle.

Le silence pesant de honte des princesses rendait l’air étouffant. Lenore leur jeta un regard dégoutée. Elles avaient tout abandonnée même l’espoir, la dignité et la charité. La mercenaire se mit à faire les cents pas devant la grille, les bras serrés contre elle pour se réchauffer, cherchant encore un moyen de s’évader avec ses nouvelles informations, cherchant le moyen de se venger pour ce qu’elle venait de subir. La migraine persistait et son estomac se ranimait de faim, rongeant sa patience pendant ses va et viens.



Soudain, la mercenaire plaqua son dos contre la grille, les yeux écarquillés devant une présence dans sa cellule. Muette de surprise, son cerveau peinait à réaliser son identité, s’attardant sur cette boule d’un blanc immaculé. Le souffle court, Lenore sentit la panique lui monter, cependant l’animal se trouvait entre elle et son coin salvateur. Elle était incapable de bouger.
L’intrus, lui, remuait inlassablement les babines de sa petite truffe comme grignotant d’une façon des plus mignonnes ses propres lèvres. Ses grandes oreilles reconnaissables s’orientaient avec régularité alors que ce lapin blanc observait la rousse, un ruban rose noué autour du cou, comme un étrange cadeau.

Est-ce qu’IL avait vraiment décidé de se foutre de sa gueule à ce point ???

Lenore en était perdue, perplexe face à l’apparition soudaine, une main sur le ventre alors que son estomac ordonnait l’ouverture de la chasse avec insistance. Et plus l’animal restait là impassible devant elle, plus elle avait faim. Au point que n’en pouvant plus, elle tenta de se jeter sur lui. Le lapin, d’une agilité et d’une rapidité incroyable, lui échappa d’une embardée et se carapatait à travers les barreaux au grand désespoir de la main tendue de Lenore, allongée au sol.


Elle ne contenait plus sa rage, ses cris et ses coups pour évacuer la frustration alors que sa raison cédait à ses instincts. Rendue momentanément folle, elle en jeta sa dague noire contre le néon du plafond et l’explosa en morceau de verre tombant en pluie coupante au sol, l’électricité crachotant dans le cadavre de l’objet encore suspendu, symbole même du contrôle de ses geôliers sur sa vie entre ces fichus murs.


Dernière édition par Lenore le Ven 20 Juil 2018 - 17:17, édité 3 fois
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Le bris de verre se déversent au sol.
Entre les murs détrempés de sa cellule et le grondement des étincelles, Lenore hurle sa rage, et Naran peine à la reconnaitre. « Sa » Lenore était certes instable, imprévisible… Suicidaire, même, ou du moins quand il s’agissait de Death. Mais l’ombre furibonde rageant derrière ses barreaux ressemble plus à un spectre malade qu’à la comptable du Centurio.

Et sa magie ? Détruire les lumières, invoquer des bêtes et des armes… Du jamais vu. Des pouvoirs secrets ? Des illusions, encore ?

Le garde en faction sorti une arme difforme. Ses pas furieux martèlent le sol, et Naran grince des dents. Quelque chose dans sa démarche indiquait clairement que c’était une erreur de se faire remarquer. Une grave erreur.
Mais c’est pas comme si elles avaient un autre choix.


« llhhhh… »
Sa voix lui manquait. Encore. Ses poumons vide, aussi inutile que ses bras bandés. Pas d’arme, pas de force, juste un œil entrouvert et des nerfs à vif.
« Len. LEN ! »
Ses muqueuses s’inondent à nouveau. Recrachant la bile, Naran cogne le barreau. L’arme du garde grésille, écho frétillant des étincelles qui se déversent encore du plafond.

Il se tourne. Son regard glacial glisse sur Naran, s’arrête un instant sur la hargne qui pointe d’entre ses ecchymoses. Il lève son arme, la braque.
Puis tire.

Deux dards cinglent l’air. La Mongole recule, trébuche… Mais les deux hameçons filent entre les barreaux et percent sa cuisse. Une femme crie, et d’abord Naran ne comprend pas. Puis son cerveau appréhende la douleur.
Ses membres s’embrasent. Un million d’aiguilles lui perforent la peau, les poumons, jusqu’aux os, faisant danser ses muscles blessés. Percé de tout côté, tordu, raidi, son corps s’effondrait en arrière dans un gémissement presque surpris. Puis vient la seconde décharge, et Naran commence à hurler.


Tirant d’un coup sec sur les deux lignes, le garde fini par arracher les hameçons. Toujours à terre, Naran sent sa conscience faiblir. Sa gorge enrouée ne peut que grogner quand l’acier s’arrache à sa jambe. Ses yeux se ferment sur les talons de son assaillant, qui s’avancent à nouveau vers la cellule de Lenore. Son arme claque quand il la recharge, laissant derrière lui deux lignes encore électrisées.

Alors qu’elle perd connaissance, Naran sent sa main empoigner une étincelle. La lueur pétille le long de ses doigts, danse le long de sa paume, et la Mercenaire se demande si elle est encore en train de rêver.
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Lenore s’était relevée, prête à en découdre lorsque le soldat était revenu devant la grille de sa cellule. Elle était prête à lui cracher, lui vomir sa rage au visage, quitte à se battre à mains nues à lui enfoncer ses ongles dans la peau s’il osait pénétrer. Elle en était presque agacée que son attention soit attirée ailleurs par un cri rauque et douloureux qu’elle eut du mal à identifier.

« Naran ? » Il n’y avait qu’elle pour l’appeler de ce sobriquet, raccourci de son prénom alors que le sien était beaucoup trop long et compliquer.
Il s’était à peine éloigné de quelques pas, prenant en main une arme de poing, délaissant la rousse.


« Non ! Naran ! C’est de moi que tu dois te charger ! Reviens ici sale résidu d’arrière-faix de truie ladre ! » Hurla-t-elle en empoignant les barreaux, les secouant avec force pour attirer l’attention du soldat de nouveau. Elle ne pouvait rien faire de plus.

Elle devait regarder, impuissante, son amie se faire attaquer. Elle qui n’avait fait que la suivre dans son épopée vengeresse, sans plus de raison que d’avoir besoin d’alliés. Elle qui se faisait maintenant électrocuter alors que c’était la rousse qui faisait le bordel. La culpabilité s’ajoutait à ses tourments, ses pensées folles furieuses et son impatience grandissante. Elle devait sortir. Elles devaient sortir.



Le soldat revenait, sans états d’âmes, rechargeant son arme face à la grille de la cellule de la rousse. Elle reculait de deux pas, le regard fiévreux de haine. Il n’y avait aucun doute qu’il lui réservait le même sort. Elle sentit l’adrénaline monter dans son cœur, anticipant le geste de son ennemi. Elle suivi la vague de frisson qui remontait le long de sa colonne vertébrale, faisant courir une sensation enivrante sur sa peau semblable à une chair de poule.

Lâcher prise. Sentir la vague l’envahir.

Son esprit concentré sur cette sensation suivait, guidait son évolution de son cœur, dans ses veines, dans ses bras alors que des fourmillements naissaient au bout de ses doigts.

Il leva son arme, la braquant.

Elle lâcha la vague dans ses bras, les levants devant elle, main ouverte, doigts écartés.

Il appuya sur la gâchette.

Une forme translucide, miroir invisible se matérialisa devant la mercenaire alors qu’elle expirait, expulsait cette énergie devant elle sans chercher à la contrôler.

Les hameçons électrisés se jetèrent comme les crocs d’un serpent invisible vers elle mais heurtant le miroir translucide, ils rebondirent à la même vitesse en sens inverse et mordirent la chair du soldat.

Le sort se dispersa aussitôt pendant que l’ennemi tressaillait au sol, secouer de spasmes et parcouru d’éclairs minuscules.

Lenore ne put s’empêcher de lâcher un petit rire nerveux, encore enivrée d’adrénaline et de puissance, et en même temps, se sentant vidée, libérée, ailleurs.

Kurt avait raison.

Surkesh avait raison.

Elle avait eu le déclic, mais pourrait-elle recommencer une deuxième fois ?





Elle secouait la tête, reprenant son esprit alors que le bruit de la porte retentissait, empressé.
Elle revint près de la grille, étirant sa main viable vers le corps au sol pour le tirer à elle. Il respirait encore mais pouvait surtout lui fournir des outils quels qu’ils soient.
Il fallait faire vite, choisir à l’instinct. Quelque chose de discret mais d’utilisable. Elle récupéra les fils métalliques armés d’hameçons qui pendaient de son arme de poing et les jeta dans un coin de cellule. Elle lui fit les poches rapidement. Puis les bruits s’approchèrent rapidement et elle ramassa la matraque pendant à sa ceinture. Se redressant elle recula de quelques pas, prenant une position défensive avec son arme empruntée.

Trois soldats braquèrent leur arme à feu sur elle en lui hurlant de jeter son arme. Malgré les injonctions de plus en plus menaçante, ils ne semblaient pas prêt à tirer, réticent pour une raison obscure qui fit plisser les yeux à Lenore sous le coup du doute.

Elle finit par se détendre, relâchant doucement sa prise sur la matraque en dessinant un sourire provocateur à ses lèvres.


« Vous êtes mauvais joueurs » Dit-elle d’un ton amusé en passant son arme à travers les barreaux et levant les bras en l’air.

Les soldats récupérèrent leur camarade, l’un d’eux toujours la menaçant pour les couvrir dans leur sortie.

Lenore laissa ses bras retomber le long de son corps, penchant la tête de côté d’un air satisfait en laissant la tension quitter son corps. Elle ne tenait pas plus que ça à cette arme de toute façon. Elle n’avait servi que de diversion, bien visible, pour qu’ils ne se posent pas la question de savoir ce qu’elle avait pu voler.

Elle revint s’assoir sur sa couchette, presque calmée. Son regard se perdait sur les différents éclats de lumière que les étincelles du néon brisé créaient en reflétant sur le verre brisé au sol et sur les hameçons métalliques le long du mur. Elle imaginait avec le plus de détails possible le moyen d’utiliser ce qu’elle possédait désormais comme information et matériel. Son sourire en coin ne la quittait plus.

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En ma qualité d'ex-mercenaire, je vais vous notez comme promis !

Alors ce rp était… pénible. Et dis comme ça, c'est pas franchement engageant. Pourtant, c'est bien le but et le piment de ce rp. Ouais, avec mes gros sabots, je vais allez direct dans le gros point fort de ce rp : la souffrance.

Parce qu'honnêtement, vous en chiez et ça se sent. Vos rps sont rudes à lire et c'est ça qu'est bon, on sent bien que vous êtes dans les pires cachots de l'univers après avoir survécu de justesse à la fin d'un monde, pour le coup ^^

Niveau ressenti de la douleur physique ou morale, le rp se pose là donc. Et soit, vous savez déjà que j'ai beaucoup aimé ce rp pour ça. Après il y a quand même quelques défauts… et le premier, c'est d'avoir cassé un peu cet état de souffrance quasi-léthargique. Je comprends tout à fait que le rp doit avancé et à rester au sol à l'agonie pendant quinze pages, ca aurait pu être lassant. Mon seul petit problème c'est que… à partir d'un moment, l'agonie se casse soudain d'elle-même. Certes, c'est le temps de reprendre vos esprits mais j'ai l'impression que d'un coup, ca va mieux !
J'ai aussi un petit gout de trop peu concernant… vos traumatismes à chacune ^^ Si la claustrophobie de Lenore est bien là au début, j'ai l'impression qu'elle disparait un peu d'elle-même. Du côté de Naran', c'est un peu pareil avec l'emprisonnement.

Au final, ca n'empêche pas le rp d'être bon mais… peut-être qu'une éllipse n'aurait pas été si mal. J'ai aussi ce défaut de foutre mes persos aux bords de la mort pour qu'ensuite l'adrénaline/nécéssité/instinct de survie vienne l'aider à reprendre du poil de la bête. Or, après avoir passé les premiers post à se délecter de vos souffrances (Very Happy), la cassure est un peu brutal.
Par contre, au niveau de la perception de l'environnement, de la description du lieu et de son ambiance, j'étais bien dedans pour le coup ^^ Un vrai film d'horreur. Outre la petite cassure dans l'ambiance agonisante de souffrance, c'est au top.

Ensuite… bon, j'ai dit que je ferais un truc détaillé pour chacune des deux mais soit, pas forcément. On verra. Pour l'instant, je vais parler de vos codétenus… à commencer par les pauvres quidams anonymes qui se font sortir et rentrer des cellules comme des chiens par des gardes noirs décrits comme des espèces de sans-cœurs monstrueux. Encore une fois, on est bien dans l'ambiance. Pour les princesses de coeurs… difficile de dire que ça sonne faux, elles sont forcément bien différentes des films/jeux vu la captivité. Petite mention spéciale à Jasmine que j'ai trouvé incroyablement juste avec le caractère qu'on lui connait. Le sultan un peu plat, je trouve… Aurore qui garde espoir, en bonne princesse de coeur. Pas de souci à ce niveau-là.

Donc ! Nous avons ensuite Lenore et Naran'. Et quand je parlais de cassure, ca vient quand même plus de la rousse que de la mongole. Je m'attendais à... quelque chose de plus sournois et discret de la part de la rousse, en fait. A côtés de ça, je suis un grand amateur du dévellopement du perso. Parce qu'elle fait une sorte de bilan, qu'il s'agisse des alliés qui pourraient potentiellement venir, de ses capacités et autres… l'invocation du lapin, appelé sans faire exprès parce qu'elle a la dalle, c'est un truc que je trouve cool ! Et soit, "IL" me parait un sujet de toute première importance avec Lenore. J'ai pu trouvé l'action un peu brouillonne par moment, obligé de relire par moments pour m'y retrouver ^^ Après ça, le p'tit "power-up" me parait justifié vu la situation et ca donne une certaine continuité avec ce qui a pu être fait.
Après, encore une fois, j'ai hélas trouvé Lenore un peu en forme à partir d'un certain moment… et même si je le comprends, j'aurais sans doute préféré voir ma rouquine un peu plus faiblarde, vicieuse et se la jouant discrète plutôt que d'y allez aussi frontale qu'elle l'a fait. Ca se justifie, je dis pas le contraire mais soit, ca reste le principal défaut.

Par contre, Lenore évolue sur la même mauvaise pente qu'on a pu entrapercevoir par moment et ça, ca me plait ^^ J'aurais… aimé voir un peu plus de sa claustrophobie, par contre. Les cachots ont quand même des faux-airs de cercueils et j'aurais aimé te voir te débattre un peu plus avec ça.

Du côté de ma mongole ! Bon bah là, j'ai un peu moins à dire. Ca me rapelle le rp sur la plage et le commentaire de Chen comme quoi tu en faisais un peu moins. Y a un peu moins d'introspections ou d'actions mais bien plus d'observations. Des petits détails ont réussis à me faire super plaisir, par contre… comme quand Naran' se jette sur la bouffe dégueulasse comme une dalleuse ou garde le petit papier, au cas où, en mode "hum... ca peut peut-être servir". Est-ce que le coup de la douche vient de toi ? Je ne sais pas mais c'était une bonne idée en tout cas. Y a aussi cette lueure que tu as attrapé et que… je ne saisis pas encore. Je suis pas sûr, c'est un bout de verre ? Enfin, j'ai saisis en jetant un coup d'oeil à ta fiche mais je trouve que ça sort un peu de nulle part… même si c'est plutôt cool. Fusil de tchekov ? Des moments où tu décris un garde comme une "paire de botte en cuir" ou "les voix d'hiers soir" m'ont carrément foutus dedans.

Alors bon, je reviens sur un truc que j'ai dit par rapport à la cassure. Vous êtes quand même resté deux-trois jours en ayant reçu des soins donc… oui, c'est pas illogique. Peut-être pas amené très subtilement mais soit, ca passe. On est un peu dans le brouillard tout le long du rp et y a une aura de mystère un peu inquiétant qui plane. Franchement, je trouve que vous avez rendu hommage aux cachots de la Coalition Noire par rapport à ceux des autres groupes. Y a un goût d'enfer par ici. Hormis les quelques défauts que j'ai cité, c'était selon moi un très bon rp et je suis resté dedans à attendre la suite. Il a fallut que j'écrive ce commentaire avant de me rendre compte que vous veniez juste de commencer en fait. Et quand on y pense, tout ce rp n'est qu'une introduction mais ça envoit du lourd, je trouve.

Après, la fin est un peu bizarre… mais bon, je me doute que ca ne va pas en rester là après l'exploit final de Lenore ^^ Et j'ai hâte de voir ce que Naran' va faire puisqu'elle subit énormément. De la manière dont on lit le rp, elle encaisse beaucoup moins que Lenore et… j'aurais aimé en voir un peu plus ? Ouais, je suis ce genre de gars. Disons que j'attends la suite même si au niveau du côté "purgatoire" des cachots, tu as rendus un résultat final incroyablement nickel et bien léché. Petit détail, avant que j'oublie, c'est toujours sympa de voir la mongole et la rouquine se souciez l'une de l'autre.

Et… ouais, y a foules de détails dans les descriptions. Je repense au "simulacre de cycle jour/nuit et ce refus de faire confiance" et d'autres trucs… honnêtement, pour l'ambiance que vous avez mis dedans et les descriptions aux petits oignons, je vous met un bonus ^^

Je note ça Atroce !

Pour la mongole : 45 points d'expérience + 450 munnies + 4 PS (2 en défense et 2 en psychisme + 1 ps bonus en magie)

Pour la rouquine : 45 points d'expérience + 450 munnies + 4 PS (2 en défense et 2 en psychisme + 1 ps bonus en magie)





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Alors, j’passe vite fait ici après mon service pour la simple et bonne raison que c’est pas possible de passer outre et d’attendre demain.

Ouais, j’vais oublier si j’le fais pas maintenant et flemme.

Bref, il s’agit ici d’une sorte de contre-commentaire qui à une raison simple, il s’agit simplement de faire réagir les gens par rapport à la notation des missions. Que ce soit pour de la sur-évaluation de difficulté ou encore l’inverse. Ici ? C’est simple, c’est juste impossible que ce soit du « Atroce » pour une raison simple : Quand nous faisons une notation, c’est ce que nous vivons dans le rp qui est la réelle difficulté et non le contrecoup des évènements passés.

Lenore et Naran ? Elles ont déjà eu la récompense par rapport au cassage de gueule qu’était le Bal, il est inutile de les récompenser une nouvelle fois parce qu’elles ont eu mal après un simple passage à tabac dans les geôles de la Coalition Noire.

« Ouais, mais c’est quand même dans le QG d’un groupe et… » Ssssht ! J’vais expliquer après.

Le message t’es adressé dans le cas présent, Surkesh, sauf que ce n’est pas rare de voir des sur-évaluations ou des sous-évaluation. Pour rappel à tout le monde, nous avons un référent quant à la difficulté à donner lors d’une notation et il se trouve ici http://www.kingdom-hearts-rpg.com/t2511-sujet-explicatif-pour-certaines-competences-questions, il vous suffit de faire un CTRL+F pour trouver le référent en question. De plus, les gars, j’ai passé trois ans de ma vie à vous noter et j’passe toujours par ce sujet pour ne pas faire de bourde, c’est pas compliqué à faire.

Toutefois ! Avant de partir en disant que c’est pas bien et que vous devriez faire attention, j’vais quand même expliquer pourquoi ce n’est pas un « Atroce » dans le cas présent alors que ça colle avec la description dans le référent.

Outre le fait, bien entendu, qu’elles ont été grièvement blessées dans le Bal… Il ne leur arrive rien dans ce rp.

Soyons honnête, les meufs se réveillent après un certain temps de détention et avec les blessures soignées. Alors, elles souffrent et c’est indéniable car elles ont été bien plus loin que leurs capacités. Sauf que les trois-quarts du rp est de la contemplation et du « Aïe, j’ai mal » ! Aussi, à la fin, il y a un tuyau d’arrosage qui les rince et un coup de tazer. Et ? C’est tout. Les meufs sont à l’aise dans une cellule à recouvrer de leurs blessures, rien de plus. Donc, en sachant cela, j’vois pas en quoi cela correspond à ce niveau de difficulté.

Si j’prends le temps d’écrire cela, c’est simplement pour que vous vous rendiez compte de la structure simpliste d’une mission. Certes, elles éprouvent des difficultés dans ce rp, sauf que c’est juste de la remise à niveau et rien de plus. D’ailleurs, dans un prochain rp, c’est pas parce qu’elles font des pompes dans le fond de la cellule d’une prison de la Coalition Noire qu’elles vont être bombardé à du « Périlleux » pour ça. La structure de base, c’est juste qu’elles font des pompes. Point.

Bref, tout ça pour dire, réfléchissez bien à chaque fois que vous faites une notation. Ce n’est pas parce que c’est une mission-corvée que c’est du « Très-facile » et ce n’est pas parce que l’on traîne dans le QG de la Coalition Noire que c’est forcément du « Expert ».

Sur ce, j’vais quand même corriger et donner la notation que méritent Naran et Lenore.

Périlleux : 35 points d’expérience + 300 munnies + 3 PS et qui sera distribué de la sorte : 2 en défense et 1 en psychisme + 1 ps bonus en magie.

Merci à Lenore et Naran de corriger leur fiche de personnage.
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