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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Aujourd’hui, je n’ai pas de mission à faire, plus de lignes de lettres à écrire et pas encore vraiment le courage de sauter le pas et de retourner voir le consul qui m’a donné ses lignes à faire. Alors je me suis dit que j’allais me balader en ville et voir où mes pas allaient me mener. La dernière fois, j’ai pu faire la rencontre du brasseur et passer une merveilleuse après midi, qui sait ce que me réserve cette journée ?

C’est avec cette idée en tête que je suis sortie de ma chambre, portant encore les marques de mes précédentes missions. Mais c’est juste des fines lignes à peine rosées maintenant ! J’ai eu de la chance que tout s’en aille aussi vite et aussi bien. Les petites griffes des chauves souris sont vraiment acérées ! Sans parler de celles des loups qui chahutent… mais ils étaient vraiment accueillants ! Et puis les échardes des poutres...les coups de marteau sur les doigts… Je frisonne et masse mes petits doigts endoloris rien qu’en y repensant.

Je déambule dans les couloirs, regardant autour de moi. Il y a souvent des papiers, des écriteaux, des pancartes. Toutes ces choses qui pour l’instant me paraissent juste être des énigmes insolubles. Je reconnais les lettres mais j’ignore bien ce qu’elles peuvent raconter. Pourtant, elles en disent des histoires ! Et des très jolies je suis sûre ! Je m’arrête devant un écriteau en lettres peintes. Celui là aussi doit dire des choses intéressantes, indiquer un endroit peut-être magnifique !

Je passe mes doigts sur les lettres en les regardant avec adoration. Un T puis un O…un I… L, un E, deux autres T et un autre E…et un S ! C’est génial ! Je meurs d’envie de pouvoir lire ce panneau ! Un jour ! Très prochain ! Je recule en voyant quelqu’un ouvrir la porte, tout à ma rêverie je ne l’avais pas entendu. La personne sortant me regarde très bizarrement et je sens une rougeur me monter aux joues. Visiblement j’ai fait quelque chose d’étrange… Je peux le voir dans ce regard. Je recule et pars en marchant rapidement, laissant le temps à mon visage de reprendre une couleur normale.

Je n’aime pas tellement ce regard. Il est souvent suivi par une grimace, un petit haussement de sourcil et d’un soupir. Ce soupir est en général une raison de ne pas obtenir de travail. Ou de se faire voler sa nourriture…ou ses affaires. Je soupire à mon tour et secoue la tête, replaçant correctement ma gavroche sur ma tête. J’ai beau avoir croisé un panda qui se baladait en toute liberté dans la rue et des danseuses toutes plus incroyables les unes que les autres… Je pourrais surement arrêter de me cacher ici… Je me mords la lèvre pensivement, marchant dans les couloirs de l’académie.

Je ne fais pas attention à ma direction que prennent mes pas et j’arrive dans un nouvel endroit. Je passe une grande porte en bois, un peu lourde à pousser et atterris dans une grande pièce pleine d’étagères. Qui sont elles aussi pleines de…livres ?! Je m’approche toute curieuse des rayonnages, sentant un sourire naitre sur mon visage et me laisse envahir par l’odeur étrange des ouvrages. Ca sent le papier et la poussière.

Je laisse mes doigts courir sur les titres, sentant les lettres gravées dans le cuir. C’est agréable. C’est doux. Certains sont usés par le temps et on peut sentir que bien des mains les ont parcourus. D’autres sont plus durs, rêches, n’ont pas cette marque dans leurs dos que les doux ont. Peut-être n’ont-ils jamais été ouverts ? J’en sors un, sentant le cuir de sa couverture accrocher en le sortant. Je passe encore une fois mes doigts sur les lettres, elles sont dorées, c’est joli. Je saisis la couverture et l’ouvre très lentement, entendant des craquements qui me font encore plus ralentir puis finalement arrêter, le remettant rapidement à sa place.

S’il craque c’est que je l’ai cassé non ? Je regarde autour de moi, paniquée et commence à reculer doucement. Je n’ai croisé personne en arrivant alors personne ne s’en rendra compte... Je fais un dernier pas et rencontre un obstacle. Quelque chose de grand et d’un peu chaud, qui n’est définitivement pas dur comme le bois des étagères. Je lève la tête et vois un visage. Je me retourne avec précipitation et commence à remuer frénétiquement, montrant les étagères et les livres, m’inclinant pour m’excuser pour le mal que j’ai fait à cet ouvrage. Je sens que j’ai les larmes qui me montent aux yeux et jette un regard désespéré vers l’inconnu, laissant mes épaules s’affaisser. JE suis une criminelle. Je tends mes mains prête à me faire passer les menottes.
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Il ne se passait jamais rien ici. Une pensée plate qui vint à Sauron alors qu'il regardait par l'une des hautes fenêtres de la pièce silencieuse.

Bien entendu, il y avait l'occasionnel débat ou l'annonce d'une nouvelle relative à la guerre entre tel ou tel groupe, mais il ne sentait rien bouger pour lui. Étranger aux remous du monde, il avait commencé à se résoudre à cette solitude qu'il avait tôt fait d'assimiler comme une retraite forcée. Il vivait la retraite forcée d'un hère soumis à l'exil, sachant parfaitement bien que sa sentence n'avait plus de source depuis des lustres. Si elle avait été prononcée un jour. Il pouvait passer des heures à se demander ce qu'il était advenu de ces rois et prêtres qui avaient bien pu porteur leur jugement sur lui ; ils étaient redevenus poussière, très probablement. Aussi s'arrêtait-il là et songeait à autre chose.

Dans ce long sommeil qu'il avait désormais le plaisir de vivre éveillé, il n'avait que peu de choses à faire. A l'exception bien évidemment là encore de l'occasionnel débat entre les centaines de membres du Consulat.

Il avait, depuis plus récemment, entrepris une tâche qui l'occupait plus grandement encore. Il était un être de ténèbres, aussi l'avait-il découvert bien tôt. Cependant, à l'exception de sa connaissance passée date depuis longtemps sur le sujet, il ne possédait plus rien. Plus de palais, plus de sujets pour ses expériences. Il e pouvait pas décemment entreprendre des démarches scientifiques sur lui-même ! Aussi se contentait-il de combler le retard qu'il avait. En se documentant, surtout, ne variant que peu ses sujets d'étude.

Car, si Sauron avait autrefois possédé des intérêts variés dans une grande quantité de domaines, il n'y en avait que peu qui, désormais, remplissaient la qualité de savoirs divertissants. Et encore, l'ersatz d'intérêt qu'il éprouvait à la découverte de nouvelles informations était faible, infime, en comparaison de celui qu'il avait autrefois connu.

Oh s'il n'avait pas fait les erreurs qu'il avait faites il ne serait pas là. Sa prison était dorée, il était libre dans sa peine. Seul, une ombre de ce qu'il était, mais encore capable de raison et c'était tout ce qui l'importait ! Aussi avait-il fait des nombreuses bibliothèques de la ville et du Sommet des Arts ses quartiers de jour. Peu de gens requéraient sa présence, mais ils étaient certains de l'y trouver. Le silence presque omniprésent des rayonnages traitant des plus obscurs sujets étaient toujours un plaisir à retrouver. Mais, bien qu'il fut avide de nouvelles lectures, il ramenait ses trouvailles dans ses quartiers et ne se montrait que peu en possession de tels ouvrages. Il avait proposé ses services en tant que stratège, pas expert des arts noirs.

Il tournait le dos à un rayonnage, quelques ouvrages dans les mains. Ne pensant pas avoir besoin de plus, Sauron prévoyait de s'en retourner vers son antre alors que, dans son dos, il sentit un contact malvenu. Surprenant, tout d'abord, ce fut avec un ennui presque non feint qu'il se retourna alors que le contact fut terminé.

Il haussa un sourcil car en face de lui se tenait une petite créature. Il ne présumait de rien et en cet instant, détaillait juste son apparence dont les traits les plus caractéristiques étaient, entre autres, une paire de longues oreilles velues.

Paniquée, cette personne, qui semblait assez évidemment douée d'une raison tangible, gesticulait en désignant tour à tour les étagères.

« Mais qu'est-ce qu'il vous arrive ? » commença-t-il.

Ennuyé, il observait le ballet de cette petite personne. Son visage était certes très expressif mais il ne comprenait pas ce que ces signes voulaient dire. Elle s'inclinait. Oh. Des excuses ? Mais pourquoi ?

Ce ne fut qu'après un bref instant qu'il vit l'état du livre qu'elle tenait dans ses mains. C'était un tout petit moment avant qu'elle ne tende ses bras vers lui dans un geste de soumission total.

« Auriez-vous l'amabilité de m'expliquer ce que vous attendez de moi ? Accompagnez-vous quelqu'un ? »

Cette petite avait probablement un géniteur quelque part, quelqu'un qui se portait garant. Sauron porta un regard vers l'endroit que ; plus tôt, elle avait désigné d'un air paniqué. « Calmez-vous, nous sommes dans une bibliothèque, pas sur une place de marché. »
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Je ne peux pas m’empêcher de tressaillir en entendant sa voix. Je me redresse doucement et relève lentement le regard vers l’homme qui vient de me sermonner. Je sens un frisson me parcourir l’échine alors que je vois ses yeux. Orange, vifs, perçants et ennuyés par ma conduite. Je me tends un peu plus, je n’aime pas être scrutée…mais j’ai fait une bêtise alors je ne vais pas lui jeter un regard mauvais en plus. Je sens mes oreilles s’abaisser pour pendre lamentablement sur les côtés de ma tête et je me rends compte que j’ai perdu ma gavroche dans le choc.

Je me baisse pour l’attraper et la tripote nerveusement, la faisant glisser entre mes doigts. Je prends une profonde inspiration, comme pour rassembler mon courage et tente un sourire maladroit devant l’homme qui est devant moi. Je ne l’ai jamais vu. Avec une telle couleur de cheveux et un regard aussi intense, je m’en serais souvenue. Je me mords la lèvre et incline le haut de mon corps pour m’excuser de lui être rentré dedans.

Je vois qu’il porte quelques livres dans ses mains. J’espère que je ne les ai pas abîmés… Je les regarde avec insistance de longues secondes silencieuses et je pense que non. Je suis soulagée et je laisse un petit soupir m’échapper. Ouf. Si je suis indélicate avec tous les livres dans une bibliothèque, ils vont peut-être m’interdire d’y rentrer ! Et ça, je ne veux pas. Je sais qu’un jour, je pourrais tous les lires ! Alors je ne veux pas être chassée ! Ca non !

Je me rends compte que je n’ai pas répondu à ses questions et que peut-être, ça ne va pas lui plaire… Je n’ai pas vraiment senti de chaleur dans ses mots, peut-être juste de la contrariété ? Quand les gens sont contrariés par mon attitude, généralement, la suite ne se passe pas très bien… Alors il faut repartir à zéro !

Je me redresse, affiche un sourire plus franc et sort ma magnifique carte portant mon nom. J’aime bien me présenter de cette manière. Ca fait…professionnel. J’ai déjà vu des gens faire comme cela et ça donne un petit air important. Le fait que je n’ai pas le choix ne rentre bien évidemment pas en compte. Peut-être qu’il se présentera aussi et qu’une sorte de conversation amicale pourra s’engager ! Mes oreilles se repositionnent à cette possibilité, à nouveau droite et fière, pleine d’assurance comme mon sourire. J’ajoute une main tendue, coinçant mon couvre chef sous une aisselle.

Il a des livres en mains mais pas trop alors peut-être qu’il pourra me la serrer ? Ou alors il fera comme ce chanteur et grognera avant de se détourner… Je n’espère pas. Il a des livres. Il sait lire. Je ne peux pas me retenir d’un jeter des coups d’œil rapides. Si je savais lire ces titres… Je saurais peut-être mieux comment me comporter face à lui ! On doit apprendre des choses sur les gens avec ce qu’ils lisent ! Mais pour le moment, je dois improviser et rester calme. On n’est pas sur un marché, il a raison.
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Elle souriait. D'un grand sourire. Timide, certes, mais ce n'était rien comparé à la franchise qu'il lui inspirait. Ce faisant, elle lui désigna une petite carte qu'elle portait. Lotis Terrick, c'était le nom inscrit dessus. Sauron arqua un sourcil. C'était une blague ? Et si c'était vrai, qui avait bien pu nommer cette pauvre créature ainsi ? Elle semblait bien insouciante, peut-être ne comprenait-elle pas ?

Dans tous les cas, elle ne semblait pas être douée de parole. Un constat rapide, puisqu'elle n'avait pas produit un son, même lorsqu'elle avait percuté le sans-cœur. Aussi s'était-il fait une raison, il n'aurait pas de réponse. Elle le regardait en souriant, lui tendant sa main pour qu'il la serre. Hors de question, il n'avait aucune idée d'où elle avait pu se fourrer. Il se contenta d'un salut bien plus distant, d'un bref signe de tête.

« Je m'apelle Sauron, enchanté, Lotis. »

Il n'avait aucune envie d'envoyer cette pauvre petite créature au loin, terrifiée. Cet endroit était trop calme et il n'avait pas envie d'être la raison d'une probable nuisance sonore.

La petite créature avait longuement observé les lires qu'il portait. Peut-être les voulait-elle ? Hors de question, il les avait, il les gardait. De plus, il n'était pas sûr qu'elle puisse déceler toute les particularités de ces écrits. Aussi, non, il avait déjà choisi de ne pasles lui laisser avant même qu'elle les lui demande.

Mais elle ne les lui demandait pas.

Il l'observait en silence, et elle ne disait toujours rien. Cela le confortait dans son idée que non, elle n'était pas douée de parole. Mais que lui voulait-elle ? Elle n'avait pas fui, et Sauron ne voulait pas qu'elle reste. Iln'avait pas vraiment envie de passer pour un salaud, expression cruelle, mais c'était ce qui l'attendait s'il n'était pas courtois avec qui que ce fut. La politesse était de mise dans ce monde, mais particulièrement au Consulat. Quel endroit avait-il pu choisir. C'était peut-être le pire. Le calme de la recherche, des fonds de bibliothèque imposants, certains livres étaient plusieurs fois centenaire ! Mais le point négatif était la population.

Il ne pouvait parler à personne, ni de ce qu'il était, ni de ce qu'il pouvait bien faire. Pour beaucoup, il n'était que cet être terrifiant qui rôdait dans les couloirs sans adresser la parole à qui que ce fut. Bien entendu ils n'avaient pas tort et il s'en fichait éperduement, le problème n'était pas là du tout. Il pouvait parler sans-coeur à cette jeune fille, et ce serait comme de hurler dans le postérieur d'un ruminant. Tout à fait inutile.

« Avez-vous besoin de quelque chose ? Un de ces livres vous intéresse ? »

Il lui vint une idée, plutôt soudainement. Observant ces livres, puis observant la petite aux oreilles roses.

« Suivez-moi. »

Mais quelle chance avait-il eu de tomber sur cette petite créature ! Se dit-il en continuant son chemin au travers des rayonnages.

La bibliothèque comprenait un ensemble de salles plus ou moins grandes, aussi, Sauron n'en ressortait jamais sans un grand nombre d'ouvrages. Il fit signe à Lotis de tendre les bras ; il attendit quelques instants, la regardant de manière insistante, pour finir par lui donner tous les livres qu'il tenait. Mais quele chance avait-il eu.

Il pouvait désormais continuer sa recherche sans s'inquiéter de porter des dizaines de livres tout seul !
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Je me demande si j’ai mal écrit mon nom. Il fait une tête bizarre. Je suis sûre que je l’ai bien recopié. Le brasseur ne m’a pas regardé comme ça que je lui ai montré… la danseuse non plus… Il doit savoir lire s’il a des livres en mains non ? Je devrais peut-être la refaire et m’appliquer plus ? Bon au moins, il lui avait donné son nom.

Il avait trop de livres en main pour la lui serrer visiblement… Tant pis, il fallait rester polie. Il a voulu essayer mais ses mains se sont surtout crispées sur les ouvrages. Ca n’est pas grave. Je continue de lui sourire, comme pour l’encourager à parler encore.

Les présentations sont faites ! Une sorte de contact est donc là… Et c’est un bon début ! Je suis contente d’avoir réussi ! Je vais bientôt devenir experte dans la présentation aux gens ! Je l’ai suffisamment bien fait pour qu’il continue de me parler !

Je sautille d’un pied sur l’autre et hoche la tête positivement à sa première question pour négativement à la seconde. Je ne veux pas ses livres mais je suis bien intéressée par…sa capacité à lire. Je ne sais pas vraiment comment lui formuler ma question. Depuis que je veux communiquer avec les gens, cela devient tellement difficile ! Avant, il me suffisait de prendre à manger quand j’en avais besoin, d’écouter les ordres pour travailler et pour tout le reste, je me débrouillais toute seule ! Enfin…je gesticulais quand même beaucoup. Mais souvent mes gestes n’arrivaient à rien d’autre qu’à provoquer le rire et souvent la pitié de mes ‘interlocuteurs’. D’où mon nom. D’où peut-être sa réaction…

C’est un homme qui a l’air éduqué. Il doit le trouver étrange. Tant pis, je l’aime. Et puis, je suis étrange aussi. Mes oreilles gigotent avec intérêt quand il parle de le suivre. Peut-être que sans que j’ai besoin de l’avoir dit il m’a comprise ! C’est un grand homme ! J’en suis sûre !

Il marche à grand pas et je trottine derrière lui pour garder le rythme. Il a l’air de vraiment connaitre cet endroit comme sa poche. Il n’hésite pas. Je suis déjà perdue, moi par contre. S’il disparait là, je ne sais pas comment je pourrais sortir de là. Je frissonne à cette pensée et accélère le pas pour être certaine de ne pas me faire distancer.

Il finit par s’arrêter et je manque de lui rentrer dedans. Je recule d’un pas et le regarde, penchant la tête. Il fait un geste. Et me regarde intensément. Ca me fait un peu peur et en même temps, je me rends compte à quel point c’est difficile de comprendre les gens juste avec des gestes. Je suis aussi peu précise ? Non…je dois le faire mieux…

Je tends les bras devant moi dans l’intention de lever les mains au ciel pour lui faire comprendre min incompréhension mais je n’en ai pas le temps et hérite de ses livres. Je fronce les sourcils. Je lui ai dit que je n’en voulais pas… Pourquoi il me les donne ? Je regarde la pile de livre puis à nouveau l’homme qui s’est déjà éloigné et tourne au coin d’une étagère. Je ne réfléchis pas et cours, partant à sa poursuite mais finissant par être perdue au milieu de tous ces meubles en bois et ces ouvrages qui sentent la poussière.

Je trottine encore quelques longues secondes qui se transforment en minute et m’arrête. Je n’entends pas de bruit. Mais il était plutôt silencieux et ici, tout s’étouffe assez vite. Les odeurs ne m’apportent rien si ce n’est une grande envie d’éternuer. Envie que j’assouvie deux fois avant de renifler.

Je m’appuie contre une étagère et finis par glisser contre elle, m’asseyant au sol, tapotant mes chaussures l’une contre l’autre. Ca fait un petit rythme distrayant et puis, il l’entendra peut-être. En attendant, j’ouvre le premier ouvrage à ma disposition et soupire en voyant des paragraphes entiers de mots écrit en petit. Il y a des symboles étranges que je ne connais pas. Il y a plus de lettres que ça ? Le professeur ne m’aurait donné qu’une première partie ? Je n’avais pas compris ça… Je pensais que c’était bon. Il y en a quand même beaucoup ! Et puis entre les majuscules et minuscules, ça en fait encore plus !

Je soupire et change de livre. Peut-être qu’un d’eux aura des images…
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Le bruit d'un livre rangé à sa place laissa place au silence. Un compagnon indissociable d'une bibliothèque, curieusement malfaisant en cet instant. Sauron savait que cette jeune fille était encore derrière-lui, de l'autre côté d'une étagère puisqu'il entendait à intervalles réguliers les mouvements qu'elle pouvait bien faire. Elle touchait probablement curieusement aux livres, sans pour autant en garder un.

Elle ne les lisait pas. Les prenait, les rangeait. Sauron ne pouvait pas se concentrer dans une atmosphère telle que celle ci. Il avait essayé tant bien que mal de poursuivre sa recherche mais, comme une évidence, il fallait que la présence de mademoiselle aux oreilles roses le place devant la vérité. Il n'en avait que faire, de continuer à lire sur des sujets qui attrayaient à sa personne. Les sans-cœur, on en avait vite fait le tour. Rien n'avait changé. Depuis sa mort. Depuis la nuit des temps. Inutile de s'attarder. Il reposa les quelques livre supplémentaires qu'il avait cherché à prendre en plus de ceux qu'il avait déjà donnés à la petite Lotis, puis s'en alla la rejoindre.

« Avez-vous un sujet qui vous intéresse ? » lui demanda-t-il, la retrouvant, comme de juste, un rayon plus loin.

Il arqua un sourcil, dubitatif quant à son maintien. La petite était assise à même le sol, rêveuse, presque candide.

« Allons, levez-vous, ce n'est pas un endroit pour se comporter comme vous le faites. »  continua-t-il, accompagnant ses paroles d'un petit geste indiquant à Lotis de se redresser au plus vite.

Il y avait tout à faire, avec cette petite. Il ne savait pas d'où elle venait, ne savait pas à quel genre d'éducation elle avait pu être confrontée jusqu'à maintenant. Il était de plus en plus sûre qu'elle ne pouvait pas parler – mais pouvait-elle lire ? Aussi probable que l'était sa première affirmation, la deuxième, de l'ordre d'une probabilité, le laissa songeur. D'où elle sortait n'importait que peu en définitive.

« Je ne reste pas ici, nous allons ranger ces livres, si vous le voulez bien. Ensuite, je vous aiderais à trouver ce que vous cherchez. »

Quoi que ce soit qu'elle puisse chercher.

Il se baissa pour ramasser quelques uns des livres qu'il avaot, jusqu'alors, précieusement récoltés dans divers rayonnages. Il les détailla en silence, puis en choisit deux pour Lotis. Il les lui tendit.

« Vous ne devriez pas avoir de difficulté à les remettre à leur place, ces deux livres traitent tous deux des effets permanents de la magie, dans le rayon où nous nous sommes rencontrés. »

Il lui tourna le dos sans rien ajouter, s'en allant ranger les livres qu'il avait gardés. Non, pas de lecture pour aujourd'hui, du moins, pas pour lui. Il espérait que cette petite inconnue le rejoigne. Il éprouvait un grand intérêt à son égard. Cela l'étonnait, bien entendu, car cet intérêt n'était teinté d'aucun mépris. Eut-il possédé un cœur, il aurait, à juste titre, espéré de tout son cœur qu'elle range ses livres et le rejoigne. Elle était un rayon de soleil dans sa journée, c'était le cas de le dire. Peut-être était-elle le rayon d'innocence de sa décennie, également.

Ou du siècle.
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Il est revenu. Je ne peux pas m’empêcher d’être traversée par une sorte de…soulagement. Je n’avais jamais été dans une bibliothèque et quand tous ces livres vous regardent et vous jaugent, je ne me sens pas très à l’aise. Je souris et me redresse à la hâte, faisant chuter les ouvrages présents sur mes genoux. Il ne va pas être content…

Je le regarde m’en tendre deux et les prends, un peu confuse. Il pose de drôles de questions. Mais au moins, je sais quoi faire de ces deux là. Je le regarde s’éloigner et baisse mon regard sur les ouvrages entre mes mains. Je les serre contre moi et trottine entre les étagères. C’est un peu long mais je finis par trouver leurs emplacements. Ca n’était pas très loin de l’entrée et le livre que j’avais cassé est toujours un peu en avant. Je le repousse correctement avec ses deux collègues et tourne sur moi-même, me dirigeant vers la sortie.

Je suis attirée par un rayon d’étagères plus petites avec des livres qui ont l’air bien différent. Je m’approche et en feuillette un. Il a de jolis dessins. Et des mots écrits assez gros. Rien à voir avec ceux de tout à l’heure. Ils ont l’air très bien. Je hoche la tête pour moi-même et en prends une pile que j’amène jusqu’à la sortie en courant presque. J’espère qu’il ne s’est pas lassé de m’attendre.

J’ai les bras chargés mais je suis très heureuse ! Ces livres semblent être à ma portée. Enfin… peut-être grâce à lui, ils le seront. Ils ont l’air plein d’informations intéressantes et de jolies images ! Il y en a un qui m’aidera bien pour nommer les herbes que j’ai prises chez le brasseur pour faire ma boisson. Les autres, je ne sais pas trop mais…je verrais bien ce qu’il en pensera.

Je marche jusqu’à l’entrée de la bibliothèque et le retrouve, toute souriante, gesticulant gauchement pour lui désigner les ouvrages puis lui et moi. Je n’arrive pas vraiment à retenir mon enthousiasme et laisse des petits cris de joie m’échapper, faisant un tour sur moi-même et sautillant d’un pied sur l’autre.

Je m’arrête net et fronce les sourcils. Où est-ce qu’on peut aller lire ? Est-ce que je peux sortir avec les ouvrages dans mes bras ? Mes yeux s’agrandissent au fur et à mesure que les questions traversent mon esprit et je me rends compte de mon incapacité totale à communiquer avec l’homme devant moi.

Quand je dois faire un travail c’est facile. Quand je veux faire comprendre quelque chose de précis, je peux encore me débrouiller mais là…c’est…inconnu. Et cela me semble aussi impossible. Je me mords la lèvre et lui tends les livres que je veux prendre pour qu’il me décharge de mon fardeau. Je sors mon cahier et m’assois à nouveau par terre, dessinant mes questions. J'essaye de m'appliquer, surtout sur ses cheveux. Ils ont l'air tout doux. Mais...je pense que mes oreilles le sont plus...

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Je termine mes œuvres et me relève, lui présentant mon cahier, le regard plein d’espoir. Il doit savoir tout ça. Et…j’espère qu’il voudra bien m’apprendre à lire ces livres qui j’espère peuvent venir jusqu’à ma maison.
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Muet de surprise, Sauron observait Lotis qui revenait vers lui, quelques livres dans les mains. Elle s'expliqua cependant, à sa manière. Ses dessins étaient... fort expressifs, c'était le moins qu'il puisse dire. Même si le premier était plutôt simple quant à son sens, éluder la signification du deuxième était une tâche légèrement plus complexe. Un carré avec une fleur, c'était une page. Le petit visage avec deux triangles symbolisait la petite Lotis avec ses oreilles velues Et la serpillière...

La serpillière, c'était lui, allons-bon.

« Nous allons les emprunter, tu ne peux pas partir avec sans rien dire. Enfin, c'est une expression. »


Il roula des yeux ; pouvait-elle le prendre mal ? Il n'était pas dans son idée de passer pour un salaud. La vie était plus simple quand les gens ne le regardaient pas d'un mauvais œil, il était bien vrai. Il intentait bien de vivre sa retraite solitaire bien triste comme quelqu'un d'oubliable. Aussi, être considéré comme un montre, très peu pour lui.

Il se dirigea vers l’accueil, signifiant à Lotis de le suivre afin de lui expliquer le fonctionnement du prêt en bibliothèque. « Cela me surprenne que tu ne sois pas familière avec les emprunts, toi qui est attirée par les livres. Mais bon, avant de pouvoir les prendre chez toi, tu dois statuer d'une durée d'emprunt et renseigner ton nom. »

Il posa les livres sur le comptoir afin que le bibliothécaire se charge d'enregistrer les livres. Elle ne devait pas lire depuis longtemps. C'était tellement évident que c'en était stupide.

Le temps d'enregistrer les livres au nom de Lotis Terrick. Il s'agissait de ses livres, il n'avait rien à voir avec elle au cas où elle ne viendrait pas les rendre. La note à l'intérieur de chacune des couvertures indiquait une date de rente. « Tu devrais bien la retenir. » lui conseilla-t-il.

Sans plus d'ambages, il sortit; usé à l'idée d'être suivi, il ne fit aucun signe à la jeune fille.

Un couloir puis un second et enfin, il rejoignit l'air libre. Le soleil de la fin d'été baignait tranquillement la ville. C'était une de ces journées parfaites qui ne restait pas dans les mémoires parce qu'il n'y en avait rien à en dire. « Est-ce que tu souhaites entamer ta lecture dans un endroit qui t'es familier ? »

Cette petite ne parlait pas. Aussi il n'avait pas ce problème de politesse à lui enjoindre. Il la tutoyait mais ne se voyait pas être tutoyé. Mais tout allait bien. Pour l'instant.
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