La voix des anges
Mon dernier reportage avait été plaisant. Et aujourd’hui, je n’ai pas besoin de quitter les locaux de l’Éclaireur. Comme le jour, où j’ai eu « besoin » de voir l’envers du décor.
Le Sanctum va venir ici. Enfin, une partie bien évidemment, les locaux ne pourraient accueillir la totalité des habitants de ce monde. Et c’est plus particulièrement une chorale d’enfants et d’un prêtre -leur professeur j’imagine- qui vont enregistrer un chant.
J’ai cru comprendre que c’était pour récolter des fonds pour rebâtir la capitale. C’est pour une bonne cause. Et je dois bien l’avouer. Je n’ai jamais eu la chance de voir des gens chanter, alors c’est pour moi l’occasion rêver.
Je dois juste prendre quelques clichés d’eux pendant leur prestation pour qu’ils soient mis à l’honneur dans notre journal. De plus, leur chat sera aussi diffusé après le reportage de Roxanne.
Je m’empresse de signer le registre, car j’ai cru comprendre qu’ils étaient là d’ici deux heures. Je n’ai absolument pas le temps de foirer quoi que ce soit. Je viens de me rendre compte que ma signature est affreusement moche aujourd’hui, mais pas le temps de corriger ça.
Ces enfants ne seront là que pour une durée déterminée alors, les faire patienter plus de temps que prévu et que je me retrouve avec des clichés absolument immondes… Je peux dire adieu à mon stage avec une erreur de ce genre.
Arrivée dans la remise, je fouille partout l’appareil photo que j’ai l’habitude d’utiliser. Mais il n’est pas là. Quelqu’un avait dû le prendre pour pouvoir faire un reportage de son côté. Je suis donc obligée de prendre un autre que je ne connais pas du tout. Je sens que ça va légèrement compliquer ma tâche.
Je regarde rapidement sur une des étagères. Là, se trouvent un nombre incalculables d’appareils qui ne me tentent pas du tout. Mais je n’ai pas le choix. Je vois aussi qu’un carton posé sur l’étage juste en dessous contient tout un tas d’objectifs différents. Je comprends aussitôt que ces appareils nécessitent plus de matériels que le « classique ».
Je ne réfléchis pas plus longtemps et attrape deux objectifs différents, je ne les teste pas car je sais bien qu’ils sont faits pour. Je pars aussitôt dans la pièce qui va servir de studio d’enregistrement pour la chorale.
Personne n’est encore arrivé. Je profite donc de ce petit moment de répit pour tester les objectifs sur l’appareil. Déjà, je ne me suis pas trompée, ils s’emboîtent comme il faut sur l’appareil.
Je fais un essai avec le premier objectif. Bon, ce n’était pas écris dessus, mais celui-ci permet de faire des photos en gros plan… En très gros plan. Inutile de préciser qu’il ne me servira pas, je n’ai pas l’intention de photographier les narines de ces enfants ou de ce prêtre qui va les accompagner.
Je l’enlève pour enclencher le deuxième objectif. Là, le résultat est mieux. La qualité est vraiment bonne. Elle n’a rien à voir avec l’appareil que j’utilise en temps normal. D’autant plus que celui-ci permet de faire des rafales. Il me suffira juste de choisir cette option plutôt que d’appuyer comme une abrutie en continue sur le bouton, il fera le travail tout seul.
Je prend un tabouret et l’installe près de là où vont se trouver les chanteurs. Je règle la position de mon siège et commence à regarder dans l’appareil pour voir si la hauteur est bonne ou s’il faut que je l’ajuste encore. Ne sachant pas non plus l’âge et par conséquent une idée de la taille de ces chanteurs, il se peut que je puisse faire des modifications à la dernière minute.
Je patiente sagement, puis j’entends enfin des bruits dans le couloir. La pièce n’ayant pas encore été insonorisée, je peux donc percevoir le moindre bruit de l’extérieur, mais lorsque le la séance d’enregistrement va commencer, là, nous ne pourrons plus rien entendre. Un enfant pourrait crier derrière la porte qu’on ne l’entendrait pas.
Je me relève aussitôt lorsque je vois la porte s’ouvrir. Je vois un homme d’une quarantaine d’année et une dizaine d’enfants. Ils devaient avoir en huit et dix ans. Ils commencent le chant tôt, et j’avais qu’une hâte c’était d’entendre ça.
Je ne réponds pas, mais je me contente de sourire. Je ne sais pas si c’est le stress de me retrouver à faire ça « en direct » ou bien si cet homme d’église m’intimide. Je perds totalement mes moyens. Pourtant j’ai vécu pire comme situation.
J’attends que les enfants s’installent et je reprends position sur mon tabouret, je regarde dans l’objectif et descend de quelques centimètres la hauteur de mon siège. Je paramètre aussi le son du capteur photo de l’appareil pour qu’il fasse un minimum de bruit, je ne veux pas qu’il y ait de sons parasites sur l’enregistrement de leur chant, je présume qu’ils ont aussi autre chose à faire que de passer leur journée ici à faire ça.
Je prends d’abord deux clichés d’eux avec le professeur avant que la mélodie ne se lance. Et je passe en mode rafale lorsqu’ils chantent tous. Il est vrai que si j’ai opté pour cette méthode -celle du mode « rafale »- c’est aussi pour ne pas trop avoir à me focaliser sur l’appareil et écouter leurs voix, elles sont sublimes. Très douces, légèrement aiguës pour certaines et une tout petit peu plus graves pour d’autres. Ne m’y connaissant absolument pas en chant, je ne pourrais dire ce qu’ils sont. Mais ils font un merveilleux travail.
Lorsque la musique commencent à s’atténuer et que leurs timbres baissent de plus en plus pour au final ne plus avoir aucuns sons dans la pièce. Je ne fais plus de geste moi non plus et bouge à nouveau lorsque mon collègue dans la pièce où se trouve toutes les machines pour enregistrer nous fait signe et que la lumière -rouge jusqu’à présent- passe au vert, je félicite tous ces petits chanteurs et leur prêtre et les applaudis également.
Je regarde mes clichés et je suis plutôt fière de moi. Certaines ne ressemblent pas à grand-chose, mais c’est à cause du mode utilisé. Certains enfants ont les yeux fermés et la bouche grande ouverte, d’autres, on dirait qu’ils font des grimaces. Ces photos là ne seront pas utilisées, mais après, je laisse ce travail à celui qui va réaliser la suite du travail.
Le prêtre les enfants nous remercient aussi à leur tour et s’en vont des studios de l’Éclaireur. Moi, je retourne à l’accueil signer de nouveau le registre pour reposer ensuite l’appareil dans le local, après avoir pris soin de récupérer la carte mémoire qui contient les clichés pris durant la séance.
Le Sanctum va venir ici. Enfin, une partie bien évidemment, les locaux ne pourraient accueillir la totalité des habitants de ce monde. Et c’est plus particulièrement une chorale d’enfants et d’un prêtre -leur professeur j’imagine- qui vont enregistrer un chant.
J’ai cru comprendre que c’était pour récolter des fonds pour rebâtir la capitale. C’est pour une bonne cause. Et je dois bien l’avouer. Je n’ai jamais eu la chance de voir des gens chanter, alors c’est pour moi l’occasion rêver.
Je dois juste prendre quelques clichés d’eux pendant leur prestation pour qu’ils soient mis à l’honneur dans notre journal. De plus, leur chat sera aussi diffusé après le reportage de Roxanne.
Je m’empresse de signer le registre, car j’ai cru comprendre qu’ils étaient là d’ici deux heures. Je n’ai absolument pas le temps de foirer quoi que ce soit. Je viens de me rendre compte que ma signature est affreusement moche aujourd’hui, mais pas le temps de corriger ça.
Ces enfants ne seront là que pour une durée déterminée alors, les faire patienter plus de temps que prévu et que je me retrouve avec des clichés absolument immondes… Je peux dire adieu à mon stage avec une erreur de ce genre.
Arrivée dans la remise, je fouille partout l’appareil photo que j’ai l’habitude d’utiliser. Mais il n’est pas là. Quelqu’un avait dû le prendre pour pouvoir faire un reportage de son côté. Je suis donc obligée de prendre un autre que je ne connais pas du tout. Je sens que ça va légèrement compliquer ma tâche.
Je regarde rapidement sur une des étagères. Là, se trouvent un nombre incalculables d’appareils qui ne me tentent pas du tout. Mais je n’ai pas le choix. Je vois aussi qu’un carton posé sur l’étage juste en dessous contient tout un tas d’objectifs différents. Je comprends aussitôt que ces appareils nécessitent plus de matériels que le « classique ».
Je ne réfléchis pas plus longtemps et attrape deux objectifs différents, je ne les teste pas car je sais bien qu’ils sont faits pour. Je pars aussitôt dans la pièce qui va servir de studio d’enregistrement pour la chorale.
Personne n’est encore arrivé. Je profite donc de ce petit moment de répit pour tester les objectifs sur l’appareil. Déjà, je ne me suis pas trompée, ils s’emboîtent comme il faut sur l’appareil.
Je fais un essai avec le premier objectif. Bon, ce n’était pas écris dessus, mais celui-ci permet de faire des photos en gros plan… En très gros plan. Inutile de préciser qu’il ne me servira pas, je n’ai pas l’intention de photographier les narines de ces enfants ou de ce prêtre qui va les accompagner.
Je l’enlève pour enclencher le deuxième objectif. Là, le résultat est mieux. La qualité est vraiment bonne. Elle n’a rien à voir avec l’appareil que j’utilise en temps normal. D’autant plus que celui-ci permet de faire des rafales. Il me suffira juste de choisir cette option plutôt que d’appuyer comme une abrutie en continue sur le bouton, il fera le travail tout seul.
Je prend un tabouret et l’installe près de là où vont se trouver les chanteurs. Je règle la position de mon siège et commence à regarder dans l’appareil pour voir si la hauteur est bonne ou s’il faut que je l’ajuste encore. Ne sachant pas non plus l’âge et par conséquent une idée de la taille de ces chanteurs, il se peut que je puisse faire des modifications à la dernière minute.
Je patiente sagement, puis j’entends enfin des bruits dans le couloir. La pièce n’ayant pas encore été insonorisée, je peux donc percevoir le moindre bruit de l’extérieur, mais lorsque le la séance d’enregistrement va commencer, là, nous ne pourrons plus rien entendre. Un enfant pourrait crier derrière la porte qu’on ne l’entendrait pas.
Je me relève aussitôt lorsque je vois la porte s’ouvrir. Je vois un homme d’une quarantaine d’année et une dizaine d’enfants. Ils devaient avoir en huit et dix ans. Ils commencent le chant tôt, et j’avais qu’une hâte c’était d’entendre ça.
- Je vous présente Daenerys. C’est une stagiaire que nous avons en ce moment. Elle va prendre quelques photos de votre séance d’enregistrement pour que nous puissions les publier pour que l’appel aux dons puisse avoir plus d’impact. Surtout si tout le monde ne peut vous entendre ce soir.
- C’est très gentil de faire ça mon enfant.
- C’est très gentil de faire ça mon enfant.
Je ne réponds pas, mais je me contente de sourire. Je ne sais pas si c’est le stress de me retrouver à faire ça « en direct » ou bien si cet homme d’église m’intimide. Je perds totalement mes moyens. Pourtant j’ai vécu pire comme situation.
J’attends que les enfants s’installent et je reprends position sur mon tabouret, je regarde dans l’objectif et descend de quelques centimètres la hauteur de mon siège. Je paramètre aussi le son du capteur photo de l’appareil pour qu’il fasse un minimum de bruit, je ne veux pas qu’il y ait de sons parasites sur l’enregistrement de leur chant, je présume qu’ils ont aussi autre chose à faire que de passer leur journée ici à faire ça.
Je prends d’abord deux clichés d’eux avec le professeur avant que la mélodie ne se lance. Et je passe en mode rafale lorsqu’ils chantent tous. Il est vrai que si j’ai opté pour cette méthode -celle du mode « rafale »- c’est aussi pour ne pas trop avoir à me focaliser sur l’appareil et écouter leurs voix, elles sont sublimes. Très douces, légèrement aiguës pour certaines et une tout petit peu plus graves pour d’autres. Ne m’y connaissant absolument pas en chant, je ne pourrais dire ce qu’ils sont. Mais ils font un merveilleux travail.
Lorsque la musique commencent à s’atténuer et que leurs timbres baissent de plus en plus pour au final ne plus avoir aucuns sons dans la pièce. Je ne fais plus de geste moi non plus et bouge à nouveau lorsque mon collègue dans la pièce où se trouve toutes les machines pour enregistrer nous fait signe et que la lumière -rouge jusqu’à présent- passe au vert, je félicite tous ces petits chanteurs et leur prêtre et les applaudis également.
Je regarde mes clichés et je suis plutôt fière de moi. Certaines ne ressemblent pas à grand-chose, mais c’est à cause du mode utilisé. Certains enfants ont les yeux fermés et la bouche grande ouverte, d’autres, on dirait qu’ils font des grimaces. Ces photos là ne seront pas utilisées, mais après, je laisse ce travail à celui qui va réaliser la suite du travail.
Le prêtre les enfants nous remercient aussi à leur tour et s’en vont des studios de l’Éclaireur. Moi, je retourne à l’accueil signer de nouveau le registre pour reposer ensuite l’appareil dans le local, après avoir pris soin de récupérer la carte mémoire qui contient les clichés pris durant la séance.