C'était comme de se réveiller après un long, très long sommeil. Sans pour autant avoir dormi.
Son cœur battait alors que l'espace s'étendait au travers du hublot ; immuable et infini. Son corps au repos lui laissait un répit, et elle se prit à penser à ce qu'elle aurait fait si elle n'avait pas passé autant de temps si loin. Ou si elle était restée. Ou bien encore, elle s'imaginait autre part. Bien que son esprit soit serein, il ne l’empêchait pas de penser à un millier de choses, et ce ne fut que quand ses vêtements reprirent la forme de cette robe de sorcière qu'elle reprit conscience au monde.
Car dans ce monde, le soleil ne se levait pas. Elle n'avait donc en réalité, pas la nécessité de se réveiller. Enfin, au diable toutes ces pensées stupides.
Une douleur tenace se répandait dans tout son corps ; et elle savait qu'elle devrai faire avec, pour aujourd'hui. Le temps, oui, le temps avait recommencé à s'écouler pour elle, et maintenant, elle pensait à l'avenir. Elle avait quelque chose à accomplir ici, et quelqu'un à rejoindre, aussi sortit-elle du vaisseau de ligne sans mot dire, sans risque prendre. Elle lança un sort de foudre sur son ticket d'aller, le réduisant à l'état de cendres.
Pas à pas, elle repérait ce qui n'allait pas ; non pas dans le monde, mais chez elle. Même si elle avait pu se laver et se vêtir convenablement -bien que ses vêtements eurent encore changé- elle n'avait pas vraiment pu faire plus. Elle allait devoir composer avec cernes et courbatures, avec des os qu'elle ne reconnaissait pas, et des capacités plus que diminuées. Oh avec chance, ce ne serait pas compliqué. Mais c'était avec un entrain nouveau qu'elle parcourait le chemin jusqu'à un arbre ayant une forme particulière. Une forme tortueuse, comment l'avait-il appelé déjà ? Ah, oui, l'arbre qui ressemblait à une danseuse, dont elle ne se souvenait déjà plus du nom.
Oh si, bien sûr qu'elle se souvenait, mais elle avait dégagé ce souvenir idiot. C'était l'arbre qui ressemblait à une danseuse qui se déhanchait, à l'orée de la foret.
Le plus dur resta le chemin ; dans le froid, son souffle formait de fantomatiques volutes de buée qu'elle regardait s'envoler avec le vent. Ce dit vent qui soufflait dans la plaine rase et qui faisait bruisser les lointains arbres. Le chemin de terre noire, creusé par maints passages au cours du temps, la laisser se diriger solitairement vers sa destination.
Son esprit était empli du son du vent, de l'odeur de la terre, du froid et de la sensation du bout de ses doigts qui commençait à piquer. Ses longues cicatrices lui rappelaient leur présence à chaque souffle importun du vent ; son attirait de la petite sorcière passablement ridicule -même si très jolie- ne lui fournissait aucune protection contre le vent, hormis un châle de dentelle râpé. Ses collants de dentelle laissaient ses jambes amaigries à la merci du temps extérieur.
Elle avait pris quelques jours pour se restaurer. Et encore, à la station la plus proche ; cheveux détachés devant son visage, elle avait commandé de quoi se sustenter de plus belle. Elle avait fini un sprite juste avant l’atterrissage ; le vol ayant été comme une berceuse. Revoir ce petit bout de civilisation qu'elle avait tant désiré pendant son enfermement lui avait donné faim, et revenir dans ce monde ; maintenant que tant de choses s'étaient passées, lui faisait revenir des chansons stupides en tête. Tant de choses avaient changé. De l'eau avait coulé sous les ponts, qu'est-ce que la Lumière devenait ? Où était son rendez-vous ? Cet arbre moche ?
I put a spell on you !
Ah, encore cette chanson stupide.
Chantonnant jusqu'à l'orée de la foret cet air dont elle n'arrivait pas à se débarrasser, elle dépassa les premiers buissons rachitiques, puis les arbustes avant de se faire recouvrir par la canopée nue d'arbres secs et morts qui composaient ce bois de tristesse. Elle avança, trébuchant maladroitement sur quelques racines. Il allait falloir qu'elle se remette en forme. Oh, il y avait tant de choses à faire...
Elle chercha l'arbre aux formes généreuses, qu'elle ne trouva pas immédiatement. La route se faisait longue, et l'orée de la forêt avait déjà disparu derrière elle depuis de longues minutes alors qu'elle retrouva une forma familière, adossée à une vieille chose étrange qu'elle identifia comme un arbre, serpentant jusqu'à son sommet ; deux branches formant les bras, et une moppe de gui touffue parasitant un troisième sommet formant une chevelure bien visible. Elle haussa les sourcils, perplexe.
« J'ai failli me perdre, heureusement que le chemin est presque une ligne droite. »
Son cœur battait alors que l'espace s'étendait au travers du hublot ; immuable et infini. Son corps au repos lui laissait un répit, et elle se prit à penser à ce qu'elle aurait fait si elle n'avait pas passé autant de temps si loin. Ou si elle était restée. Ou bien encore, elle s'imaginait autre part. Bien que son esprit soit serein, il ne l’empêchait pas de penser à un millier de choses, et ce ne fut que quand ses vêtements reprirent la forme de cette robe de sorcière qu'elle reprit conscience au monde.
Car dans ce monde, le soleil ne se levait pas. Elle n'avait donc en réalité, pas la nécessité de se réveiller. Enfin, au diable toutes ces pensées stupides.
Une douleur tenace se répandait dans tout son corps ; et elle savait qu'elle devrai faire avec, pour aujourd'hui. Le temps, oui, le temps avait recommencé à s'écouler pour elle, et maintenant, elle pensait à l'avenir. Elle avait quelque chose à accomplir ici, et quelqu'un à rejoindre, aussi sortit-elle du vaisseau de ligne sans mot dire, sans risque prendre. Elle lança un sort de foudre sur son ticket d'aller, le réduisant à l'état de cendres.
Pas à pas, elle repérait ce qui n'allait pas ; non pas dans le monde, mais chez elle. Même si elle avait pu se laver et se vêtir convenablement -bien que ses vêtements eurent encore changé- elle n'avait pas vraiment pu faire plus. Elle allait devoir composer avec cernes et courbatures, avec des os qu'elle ne reconnaissait pas, et des capacités plus que diminuées. Oh avec chance, ce ne serait pas compliqué. Mais c'était avec un entrain nouveau qu'elle parcourait le chemin jusqu'à un arbre ayant une forme particulière. Une forme tortueuse, comment l'avait-il appelé déjà ? Ah, oui, l'arbre qui ressemblait à une danseuse, dont elle ne se souvenait déjà plus du nom.
Oh si, bien sûr qu'elle se souvenait, mais elle avait dégagé ce souvenir idiot. C'était l'arbre qui ressemblait à une danseuse qui se déhanchait, à l'orée de la foret.
Le plus dur resta le chemin ; dans le froid, son souffle formait de fantomatiques volutes de buée qu'elle regardait s'envoler avec le vent. Ce dit vent qui soufflait dans la plaine rase et qui faisait bruisser les lointains arbres. Le chemin de terre noire, creusé par maints passages au cours du temps, la laisser se diriger solitairement vers sa destination.
Son esprit était empli du son du vent, de l'odeur de la terre, du froid et de la sensation du bout de ses doigts qui commençait à piquer. Ses longues cicatrices lui rappelaient leur présence à chaque souffle importun du vent ; son attirait de la petite sorcière passablement ridicule -même si très jolie- ne lui fournissait aucune protection contre le vent, hormis un châle de dentelle râpé. Ses collants de dentelle laissaient ses jambes amaigries à la merci du temps extérieur.
Elle avait pris quelques jours pour se restaurer. Et encore, à la station la plus proche ; cheveux détachés devant son visage, elle avait commandé de quoi se sustenter de plus belle. Elle avait fini un sprite juste avant l’atterrissage ; le vol ayant été comme une berceuse. Revoir ce petit bout de civilisation qu'elle avait tant désiré pendant son enfermement lui avait donné faim, et revenir dans ce monde ; maintenant que tant de choses s'étaient passées, lui faisait revenir des chansons stupides en tête. Tant de choses avaient changé. De l'eau avait coulé sous les ponts, qu'est-ce que la Lumière devenait ? Où était son rendez-vous ? Cet arbre moche ?
I put a spell on you !
Ah, encore cette chanson stupide.
Chantonnant jusqu'à l'orée de la foret cet air dont elle n'arrivait pas à se débarrasser, elle dépassa les premiers buissons rachitiques, puis les arbustes avant de se faire recouvrir par la canopée nue d'arbres secs et morts qui composaient ce bois de tristesse. Elle avança, trébuchant maladroitement sur quelques racines. Il allait falloir qu'elle se remette en forme. Oh, il y avait tant de choses à faire...
Elle chercha l'arbre aux formes généreuses, qu'elle ne trouva pas immédiatement. La route se faisait longue, et l'orée de la forêt avait déjà disparu derrière elle depuis de longues minutes alors qu'elle retrouva une forma familière, adossée à une vieille chose étrange qu'elle identifia comme un arbre, serpentant jusqu'à son sommet ; deux branches formant les bras, et une moppe de gui touffue parasitant un troisième sommet formant une chevelure bien visible. Elle haussa les sourcils, perplexe.
« J'ai failli me perdre, heureusement que le chemin est presque une ligne droite. »