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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Septimus sortit en dernière de la brasserie, saluant une dernière fois le panda. Ses amis et lui ne s’étaient pas rendu compte qu’il était si tard, et que la nuit avait recouvert la cité du Jardin Radieux d’un voile bleu marine, laissant apercevoir des milliers de lumières – dont certaines brillaient plus fortement puisqu’elles étaient des mondes. Il sourit à Emma et Richard, et ils prirent ensemble la direction des dortoirs de l’académie.

Lors de son premier cours de brasserie, le temps avait paru interminable à l’étudiant, notamment parce qu’il affrontait ses peurs, ses doutes et ses échecs. Ici, alors qu’il venait de remplir son second cours sur l’art de former une bière et de la nommer, il lui avait semblé que les heures s’étaient envolées à une vitesse folle. Était-ce parce que le panda avait réussi à créer une bonne atmosphère ? Ou bien parce qu’il l’avait rassuré sur ses propres capacités ? Quoi que ça puisse être, en cet instant, il était heureux.

Sur le chemin du retour, les trois jeunes gens croisèrent de nombreux couples, parfois jeunes, parfois plus âgés. Certains étaient tout récents, d’autres s’aiment depuis des années. Mais tous avaient pour point commun une passion dévorante et presque contagieuse. Le blond rougit légèrement et détourna le regard après avoir vu deux de ses camarades du cours de danse qui étaient un peu trop entreprenants sur un des banc de la ville. D’après ce que lui avait raconté la jeune architecte, la ville devait ses émois au temple dressé en l’honneur d’Aphrodite. Il espérait ne pas se faire prendre dans cette vague sentimentale et perdre les pédales.


-Eh, dites, commença Richard, tentant de les sortir de leurs pensées. Eh. Eh !

-Oui ? Désolé je pensais à… Peu importe.

-Qu’est-ce que tu voulais nous dire ?
Demanda doucement Emma.

-Ça ne serait pas le porte-parole Rhapsodos là bas ?

Plissant les yeux, le maître de la keyblade tenta de percer le plus qu’il put les ténèbres que n’éclairaient pas les lampadaires. Il crut reconnaître vaguement la forme élancée de l’homme en rouge, la forme ample de son long manteau qu’il ne quittait jamais. Était-ce vraiment lui ? Avant qu’il n’ait pu répondre à cette question, la brune se mit à courir vers ce dernier, bientôt suivit par l’albinos. Soupirant, il se joignit rapidement à eux et finit par les rattraper au moment où son amie prit la parole.

-Bonsoir Consul Rhapsodos.

-Porte-Parole.

-Monsieur, souffla-t-il en reprenant son souffle.

-Nous ne voulons pas vous dérangez plus longtemps… Bonne soirée, dit-il avant de commencer à partir.

-Bonne soirée, Consul. Nous rentrons à l'internat.

-Attendez-moi, râla-t-il. Bonne soirée, lança-t-il par dessus son épaule, légèrement déçu d'avoir juste aperçu l'homme qui devait lui servir de mentor.
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« Alors, Genesis… »

Marchant dans la ville, tard le soir, le tragédien sursauta légèrement et se retourna vers la voix qui l’interpellait. Ses pas l’avaient mené jusqu’à un des bâtiments de l’académie, pas tout à fait par hasard. Bien qu’il participât peu à l’organisation de cette institution, c’était lui qui l’avait initiée. Alors de temps à autre lui venait un sentiment, la responsabilité de la bonne tenue de l’établissement. Tout ce qu’il pouvait faire, souvent, était d’observer les bâtiments à l’heure où nul n’y était pour avoir au moins l’impression d’en surveiller la pérennité.
Devant ses yeux, éclairée par sa propre présence, se tenait Aphrodite, assise sur un banc.


« Aphrodite ? »

Il regarda aux alentours, vérifiant qu’ils étaient seuls. Il lui sembla que oui. Plus qu’une exclusivité qu’il se réservait, ses entretiens avec la déesse étaient parfois assez intimes. En amour, elle connaissait tous les secrets, y compris les siens. Les mêmes qu’il ne pouvait prendre le risque de voir surgir au grand jour. Mais la déesse était maligne et ne serait pas apparue sans la certitude de ne pas être entendue.

« Que dois-je faire, selon toi ? »

Les deux bras sur le dossier du banc, tendus le long de celui-ci, la divinité le regardait avec un brin de méfiance et de provocation. Genesis se rendit compte, en la voyant ainsi, que jamais il ne s’était retrouvé en hauteur par rapport à elle. Elle le dominait toujours… par la taille ou parce qu’il s’était souvent agenouillé devant elle. La voir ainsi rendait la perspective différente.

« Explique-moi. »

« Quelle est la pire chose que le Consulat pouvait faire? »

« Je ne te suis pas. »

« La dernière chose à me faire ? Quelle est-elle ? »

Malgré l’interrogation lisible sur le visage du consul, elle n’évoqua rien d’autre, continua à le dévisager. Et définitivement, il dut admettre qu’il ne voyait pas de quoi elle parlait. Au bout d’un long silence, Aphrodite leva les yeux, fit un long soupir et capitula.

« La pomme d’or. »

Le jardin des Hespérides. Elle faisait référence à cela, se dit le consul. Il y avait envoyé Pamela pour récupérer une pomme d’or dont il fit don à une des nymphes, danseuse du Moulin Rouge. À y réfléchir, il se rendit compte qu’Aphrodite avait du y voir une défiance. Il connaissait comme chacun l’histoire de la pomme de la discorde, faite en or dans lequel on avait gravé « à la plus belle », qu’Erys avait jeté lors d’un banquet de dieux et qui appartenait à Aphrodite.

« Ne pense pas que Férya, la nymphe, ait la moindre intention de t’insulter en cultivant ces pommes. C’est… un arbre exceptionnel que nous lui avons donné pour l’occuper. »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et je m’en fiche, Gen. Je parle de la greluche qui m’a volé ma pomme, Miss robe-en-lierre-et-parfum-de-rose. »

Le ton de la déesse restait froid alors qu’elle le regardait encore. Il lui sembla qu’elle s’attendait à ce qu’il baisse les yeux, toutefois il avait retenu de ses volontés qu’il devait lui parler normalement, franchement.

« Pamela ?… Elle t’a volé la pomme d’or ? »

Les choses devenaient… beaucoup plus claires, bien que difficiles à croire. Pamela avait toujours été une femme superbe, désirable. Il l’avait voulue au Consulat pour ça davantage que pour ses pouvoirs, il l’avouait. Mais depuis quelques temps, les choses étaient très différentes. Son coeur meurtri supportait mal de la voir. Ses yeux ne pouvaient la quitter. Même dans ses rêves souvent si tourmentés, la jeune consule apparaissait.

« Tu te fiches de moi. Tu choisis ce moment pour penser à elle ? »

Rien n’échappait aux yeux divins de cette déesse… du moins rien de ce qui concernait le désir et l’amour. Genesis, cette fois-ci, ne put s’empêcher de baisser les yeux, légèrement honteux. Il releva néanmoins le visage, fronça les sourcils et se prononça de manière plus assurée.

« Elle ne t’a pas volé, Aphrodite. Aucun humain ne le peut. »

« Bien sûr qu’elle en est incapable ! » gronda Aphrodite, sans crier gare, les yeux soudainement et brièvement révulsés par la colère. Une colère que Genesis ressentit jusqu’au fondement de son être. Sans avoir éveillé ses sens magiques, il avait perçu, comme une décharge électrique, l’immense puissance de sa vis-à-vis.
Elle redevint neutre aussitôt.


« La pomme a fait son choix. Mais je n’ai pas causé une guerre pour obtenir cette pomme pour des clous. »

Le tragédien fronça les sourcils. Aphrodite était importante pour les jardins radieux, désormais. Il ne pouvait la perdre en se risquant à défendre Pamela. Mais cette dernière était à son tour un grand atout et surtout une des siens. Il vouait tous ses efforts, tous ses sacrifices, à la grandeur de son groupe et protégeait ses frères et ses sœurs. L’actuelle plus belle femme de l’univers ne ferait pas exception. Genesis devait la jouer fine… Pamela devenait un avantage immense pour le Consulat dans la guerre… mais surtout dans la paix. La plus grande arme du groupe était la propagande. La plus grande arme du groupe devenait donc Pamela.

« Elle est mortelle, Aphrodite. Il est vrai qu’elle est très belle et qu’elle le sera durant des années mais un jour viendra où la pomme te reviendra. Car de vous deux, tu es la seule à rester jeune. »

« Le fait de savoir qu’elle est mortelle est une consolation, en effet. Je peux éliminer cette reine des louves. »

« Tu ne le feras pas ? »

Aphrodite le jaugea une nouvelle fois, semblant peser le pour et le contre.

« C’est pour ça que je suis devant toi, Gen. Je ne compte pas rester inactive face à ta protégée mais garde-toi de l’exposer. Ne parade pas à ses côtés, ne la fais plus photographier, ne…

« Pour que l’univers ignore son existence ? »

« Oui. »

« Autant que l’univers se souvienne de la tienne. »

Un léger sourire apparût sur le visage incroyablement lisse de la déesse qui se leva doucement, vint devant le tragédien, à quelques centimètres à peine de lui et lui dit.

« Pour l’instant, nous sommes amis, Genesis. Encore un mot de ce genre et tu seras plus laid encore que tu ne l’es déjà. »

« Tu… commences à être vénérée ici, Aphrodite. Et le Colisée de l’Olympe ne t’oubliera jamais. Mais partout ailleurs, tu es une divinité dont on connaît le nom et c’est tout. Je te propose le contraire de ce que tu m’imposes : Faire de Pamela une icône, une légende pour les vingt prochaines années. Diffuser des photos d’elle, créer une marque de vêtements, de parfum à son effigie. »

« Tu fais plus que me défier, Genesis. Tu déclares la guerre à la déesse de l’amour. »

« Et… dire que Pamela est ta favorite, ta messagère, ta fille adoptive. »

« ... »

La déesse sembla répugnée par l’idée aussitôt qu’elle l’entendit, toutefois… lui donna l’impression de vouloir en savoir plus.

« L’univers entier tombera amoureux de son image, Aphrodite… Et il saura que c’est parce que tu l’as choisie parmi toutes les consules qui te vénèrent qu’elle est devenue aussi belle. Les hommes aimeront Pamela et les femmes aimeront te vénérer pour devenir ta nouvelle messagère. »

Cette idée lui était venue à l’esprit si spontanément qu’il se surprit lui-même. Il la savait brillante, voire géniale pour le futur du Consulat et pour le profit de la déesse. Simplement en pensant à Pamela, le porte-parole en oubliait sa propre compagne et ses autres désirs. À présent qu’il savait la vérité, en offrant à l’univers l’image de la plus belle femme de toutes… Le Consulat deviendrait la plus belle perspective imaginable.

Il attendait la réponse d’Aphrodite lorsque sans crier gare, celle-ci disparût dans une nuée de papillons se dispersant dans l’air d’hiver. L’instant d’après, il entendit des bruits de course venant d’un autre côté. L’obscurité et ses yeux affaiblis ne lui permirent pas de voir les coupables de la disparition d’une déesse avant qu’ils ne soient arrivés devant lui. Ses yeux furent en premier lieu attirés par une très jolie jeune femme, coquette, aux cheveux bruns qui lui dit :


« -Bonsoir Consul Rhapsodos. »

« Porte-Parole. » dit une autre voix. Genesis ne fit pas attention à cette dernière, détachant son regard de la jeune femme, sans doute une étudiante, pour regarder la troisième personne. C’est son énergie qu’en premier lieu il avait remarqué avant de reconnaître Septimus.

« Bonsoir. » Prononça-t-il du bout des lèvres en souriant légèrement, le regard fixé sur le maître de la keyblade qu’il avait convaincu de rejoindre le Consulat. Les trois jeunes gens voulurent aussitôt s’en aller. Il ne les retint pas, les salua d’un geste de la tête. Et c’est alors qu’ils partaient, qu’une voix résonna dans la tête du consul.

« Tu es un monstre, Gen’. », prononça Aphrodite, invisible et pourtant… Ironiquement, cela fit sourire le tragédien qui, étrangement, se retourna vers les trois étudiants déjà à quelques mètres.

« Septimus. » appela-t-il. Sans attendre, le porte-parole s’approcha du jeune homme et ajouta, à l’intention de ses amis, d’une voix amicale : « Continuez sans lui, j’ai à lui parler. »

Ils furent bientôt seuls. Le Tragédien n’attendit pas plus longtemps pour parler.

« Je regrette de ne pas t’avoir accordé de temps, Septimus. Je t’avais prévenu, je suis un homme d’action. J’ai eu… beaucoup de travail avec notre guerre à venir et ma maladie n’a rien arrangé. »

Comme pour demander officiellement son pardon, Genesis lui tendit la main, recouverte d’un gant autrefois noir qui semblait atteint par la maladie lui aussi et attendit qu’il la serre.

« J’ai entendu parler de ton esclandre lors d’un cours de chant. » D’un sourire amusé, le tragédien voulut faire comprendre qu’il ne lui en tenait pas rigueur. A vrai dire, c’était en se renseignant que l’histoire lui était arrivée aux oreilles. Autrement, jamais il ne l’aurait su. « Si tu ne sais pas chanter pour les autres, laisse les autres chanter pour toi. Que dirais-tu d’un cours particulier dès maintenant ? »

« C’est d’accord. » prononça une nouvelle fois Aphrodite dans le creux de son oreille.
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-Qu’est-ce que vous croyez qu’il était en train de faire ? Murmura l’albinos.

-Il attendait peut-être une femme ?

-Ou alors il se promenait juste dans la ville et il s’est arrêté pour admirer le ciel ou l’architecture.


Le trio fut interrompu dans leur élaboration d’hypothèses par le porte-parole qui appela le maître de la keyblade. Dans un même mouvement, ils se retournèrent tous les trois, et se dirigèrent vers lui autant que lui-même se dirigea vers eux. Ses deux amis étaient heureux d’approcher de nouveau cette sommité du Consulat, mais lui était juste nerveux – et un brin curieux. Pourquoi Genesis l’appelait-il ? Cela faisait des semaines qu’ils ne s’étaient pas vu, encore moins parlé. Que lui voulait-il ? Était-ce à propos de ses désastreuses compétences d’artiste ? Regrettait-il de l’avoir introduit à l’académie ? En y repensant, il avait de nombreux épisodes négatifs qui lui revenaient en mémoire, et certains n’étaient pas liés aux cours comme lors de leur réunion. Avait-il tellement embarrassé le tragédien que ce dernier l’exclurait des Cités Dorés ?

-On se retrouve dans notre chambre, souffla Richard.

-A demain, dit Emma en lui faisant la bise.

Septimus avait été tellement pris dans ses pensées qu’il n’avait pas entendu les paroles de celui qui devait lui servir de mentor. Et maintenant, il se retrouvait en tête à tête avec lui, pour ce qui allait être un des pires moments de sa vie, il le savait. L’angoisse qui lui tordait les boyaux et lui donnait envie de vomir redoubla d’intensité et il sentit que sa tête commençait à tourner. Si l’homme en rouge voulait le foudroyer sur place il allait devoir le faire au plus vite car il n’était pas sur de pouvoir rester sur ses pieds très longtemps.

Cependant, la suite surprit énormément le jeune homme. Genesis s’excusait à son égard. Avait-il bien entendu ? Ne venait-il pas de mourir à l’instant et de rêver ce moment ? D’après le visage sérieux de son interlocuteur, il pouvait en déduire que non – et puis mort, on ne devait pas avoir l’estomac qui dansait la salsa. Que devait-il faire à présent ? Que devait-il dire ? Ces excuses étaient tellement inattendu qu’il ne savait plus quoi faire. Aussi serra-t-il la main qu’on lui tendait avec une raideur qui démontrait son absence totale de présence dans le moment. Il voguait à dix mille lieux des Jardins Radieux actuellement.


-Vous… vous n’avez pas à vous excuser. Je n’ai... pas le moindre idée de ce qu’être consul peut signifier comme charge de travail. Mais je n’ai aucun mal à imaginer qu’être le porte-parole de tous en requiert encore... davantage. Et vous cumulez les deux fonctions, bafouilla-t-il. Et pour votre santé, comment allez vous ? Demanda-t-il maladroitement.

Le keybladeur rougit de honte lorsque l’homme en rouge mentionna l’altercation qu’il avait eu en cours de chant. Même s’il ne lui faisait aucun reproche, pourquoi avait-il fallu que de tous ses déboires, celui-ci remonte aux oreilles du tragédien ? Il n’était pas spécialement fier d’avoir abusé de ses pouvoirs sur autrui, et Henry l’avait particulièrement sermonné la-dessus. Il avait perdu le contrôle sur ses émotions l’espace d’un instant, et il ne pouvait pas blâmer ses ténèbres intérieurs pour une fois, il ne s’était pas transformé.


-Oh euh… Vous savez je ne suis pas particulièrement fier de ça. Je n’aurai pas du m’emporter ainsi. Il regarda droit dans les yeux le porte-parole, les yeux agrandis par la surprise. Maintenant ? À cette heure ? Je ne suis pas sûr que l’académie soit ouverte… Il se reprit, la voix pleine de joie, le sourire aux lèvres. Mais oui, bien sûr, j’adorerai avoir un cours ! Un cours avec vous je veux dire.
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« Et pour votre santé, comment allez vous ? »

La question le fit sourire de tant de maladresse. Comment pouvait-il bien aller malgré une maladie incurable. Il n’en voulut pas à Septimus. Du Consulat tout entier, il devait être le seul à avoir parfaitement assimilé l’idée de sa mort prochaine. Qui plus est, il comprenait tout de même la raison de cette curiosité. Quoique la mort l’attende au bout de ce chemin, ce dernier pouvait être plus ou moins agréable, sans doute. Etait-ce un bon ou un mauvais jour, alors ? Sans doute un des moins désagréables. Il était en effet présent dans les rues de la ville à la nuit tombée. On ne pouvait donc dire qu’il était cloué à son lit.

Toutefois Genesis ne répondit que par un hochement de tête évasif. Ce n’était pas un sujet de discussion qui l’intéressait suffisamment pour qu’il s’y prête davantage avec l’étudiant. Ce qui attisait davantage sa passion, c’était la perspective de ce cours particulier avec Septimus, perspective qui… sembla plaire aussi à son interlocuteur, bien que ce dernier s’inquiétât en premier lieu de la faisabilité du projet.
Le Tragédien fixa quelques secondes Septimus avant de se tourner légèrement vers l’Académie, levant le menton pour en apercevoir les fenêtres dans lesquelles il pouvait voir le reflet de la ville. Il haussa finalement les épaules, baissa son regard vers Septimus et d’une voix amusée mais certaine, l’interrogea.


« Ouverte ? »

Le jardin radieux, songea-t-il, avait ceci de surprenant qu’il était rempli de citoyens extraordinaires vivant une vie confortable, d’intelligence… Une vie somme toute des plus ordinaires quoique passionnante qui réussissait l’impossible : Faire oublier à ces gens extraordinaires ce qui les rendait extraordinaires. Pour preuve : Devait-il souvent produire d’une main un brasier capable de consumer sa cible ? Non. Ce n’était plus arrivé depuis un an.

« Je crois qu’un maître de la keyblade pourra nous débarrasser d’un verrou ou deux. »

Le porte-parole marcha vers les grandes portes du bâtiment de l’académie qui avait caché sa discussion avec la déesse, faisant un signe de la main à Septimus pour qu’il le suive. Arrivés devant la porte, il lui fit un léger sourire, détournant rapidement les yeux des siens, regardant les rues de la ville avec attention.

« Je ne suis pas censé avoir plus de droits que les autres consuls. » avoua-t-il à voix basse à l’encontre du jeune homme. « Fais ça avec le moins de flash lumineux possible, qu’on donne au moins l’impression de faire attention. »

Il ferait le guet, c’était du moins ce qu’il prétendait. Il attendait de voir ce que la keyblade ferait avec une certaine impatience. Genesis avait connu trois maîtres de la keyblade dans sa vie hormis Septimus, et s’ils étaient trois personnes importantes, au final, il n’avait vu que la keyblade de son apprenti. Mais, songea-t-il, c’était plus impressionnant encore, sans doute, d’observer l’arme faire ce qui la définissait : ouvrir des portes.

« Tutoie-moi, Septimus. » dit-il du bout des lèvres, sans regarder le jeune maître s’apprêtant, du moins imaginait-il, à utiliser sa keyblade.  « Je réserve le vouvoiement aux gens que je méprise ou avec qui je suis contraint d’être poli... et aux femmes qui me plaisent. » Malgré la légèreté de la remarque, le tragédien était on ne peut plus sérieux et espérait que Septimus retiendrait au moins cette leçon de lui. « Fais de même. Tu ne dois rendre des comptes à personne, toi. »
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Septimus rougit de nouveau lorsque Genesis lui fit remarquer qu’il possédait une keyblade. Il en avait presque oublié l’existence. Depuis qu’il s’était installé ici avec Henry, il n’avait plus eu l’occasion de s’en servir. Ca n’excusait en rien son oublie, mais ça le justifiait. Toutefois, il se garda bien de dire de telles choses à son professeur et mentor qui le conduisait jusqu’aux portes d’une salle.

En hochant la tête, le maître de la keyblade fit apparaître Armoirie dans sa main droite. Il s’était positionné de sorte que leurs deux corps face écran au flash de lumière – qui n’était de toute manière pas très important. Il leva ensuite l’arme vers la porte qui se déverrouilla dans un déclic audible à leurs oreilles.


-Je… je vais essayer. J’ai du mal à me débarrasser du vouvoiement, surtout avec les personnes que je respecte, répondit-il d’une petite voix. Et pour ce qui est de vôtre… ta philosophie, je la trouve intéressante. Mais je pense avoir du mal à l’appliquer. Même si vous… tu dis que je n’ai de compte à rendre à personne, ce n’est pas ce que je ressens. Et ce n’est pas ce que d’autres pensent.

L’image de son professeur de chant, et celle de son professeur de danse lui revinrent à l’esprit. L’un comme l’autre avaient une idée précise le concernant. Et au vu de leurs compétences et connaissances, qui était-il pour les remettre en question ? Certes, le jeune homme s’était légèrement emporté avec le consul qui s’occupait de la chorale mais c’était uniquement parce qu’il avait été poussé à bout. Et il savait qu’il ne le ferait pas une seconde fois, trop honteux qu’il était de son coup d’éclat.

-Nous pouvons entrer, dit-il en ouvrant la porte. Qu’allez-vous… que vas-tu m’enseigner ? Demanda-t-il curieux.

L’étudiant attendait depuis tellement de temps ce cours particulier avec l’homme en rouge qu’il trépignait d’impatience tandis qu’ils s’avançaient tous les deux dans la salle de classe où il avait eu son tout premier cours à l’académie, en présence de Chen. Il partit immédiatement s’asseoir à la place qu’il avait occupé ce jour-là, écoutant religieusement ce qu’allait lui répondre son mentor – bien que tous lui allait, il espérait enfin apprendre à gérer ses ténèbres.
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« Peut-être, oui. » Genesis regarda le jeune homme devant lui. Il ne se souvenait pas de lui aussi frileux. À vrai dire, il gardait en mémoire un garçon qui l’avait provoqué en duel, alors qu’il avait à faire, tous les jours, à un comportement outrageusement révérencieux de la part d’autres consuls. « Je n’ai jamais été étudiant, après tout. Je ne sais pas ce qu’on peut ressentir. »

Il laissa Septimus s’asseoir, tout en restant sur le seuil de la porte. Il espérait vraiment ne pas être vu. Sa méthodologie et sa didactique promettaient d’être inédites.

Il s’avança finalement, fermant la porte derrière lui, vers une table voisine à celle du maître de la keyblade. Sans hésitation, il s’assit à moitié sur un banc et regarda son élève. Durant une vingtaine de secondes, Genesis ne dit rien. Ce cours était improvisé, bien sûr. Il avait une belle idée de ce qu’il allait faire mais… devait être certain de l’aborder de la meilleure manière.


« Tu es un maître de la keyblade et tu dois avoir une idée précise de ce que sont les ténèbres. Je t’ai déjà donné mon point de vue… Elles sont une bête qu’il faut apprendre à dompter, te souviens-tu ? Laisse-moi te dire d’où elles viennent. Ce n’est qu’un avis profane et un expert tel que toi pourras me contredire mais… » Il fit une pause dans son discours, amenant sa main à son menton, le caressant légèrement du bout des doigts. « Les ténèbres, Septimus… sont le fruit des plus sombres émotions que tu ressens au jour le jour. Ce n’est pas en agissant mal qu’elles grandissent en toi. Tu es d’ailleurs un homme bon, Septimus. Et pourtant, je sais que les ténèbres occupent une certaine place dans ton cœur. »

Le tragédien se redressa et marcha un peu dans la classe, tournant légèrement le dos à l’étudiant. Il finit par se retourner et d’un geste de sa main, il lui ordonna de se lever.

« La tristesse, la peur, la haine sont parmi tant d’autres des sentiments qui appellent les ténèbres. Comment ne pas reconnaître la tragédie ? Quel autre art utilise les mêmes atouts que les ténèbres sinon elle ? Septimus, je ne connais qu’une manière de contrôler ses ténèbres et elle est là : la tragédie. »

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Genesis.

« Crois-tu que j’aie déjà joué dans une pièce tragique, Septimus ? Les étudiants pensent-ils que lors d’un de mes cours, il est question de théâtre ? Lorsque tu assisteras à l’un d’eux, et je te souhaite d’emprunter un autre chemin pour devenir tragédien, tu découvriras qu’avec mes élèves, je ne fais qu’étudier des textes, des œuvres, des pièces tragiques. Avec eux, je déconstruis la tragédie, j’identifie ses composantes. En somme… Nous apprenons les mécanismes d’une machine infernale. En somme… Rien qui nous intéresse toi et moi à l’heure actuelle. »

Il l’avait déjà dit à d’autres consuls mais Septimus serait le premier invité à l’expérimenter vraiment. Il n’était pas un tragédien, il était la Tragédie. Il avait dépassé l’état d’acteur de son art pour en être l’objet. Il était devenu la représentation de celui-ci. Sa vie était l’unique spectacle qu’il proposerait.

« Je vais te demander de vivre les émotions négatives qui stimulent les ténèbres de ton cœur et… de me parler. Ne cesse jamais de parler. Dis-moi tout ce que tu as sur le cœur, avec sincérité… sans la moindre inhibition. »

Et avec une consigne claire… De toutes les émotions négatives, celle à laquelle il pensait était la plus facile à travailler car la réveiller était un jeu d’enfant, contrairement à la haine qui demandait un peu plus de temps… la peur, la culpabilité ou toute autre émotion.

« Raconte-moi la chose, l’événement, le souvenir dont tu as le plus honte. Décris-moi tout, réponds à mes questions et… lorsque tu sentiras ce malaise grandir en toi, voire les ténèbres elles-mêmes, ne détourne pas tes pensées de l’objet. Explore davantage. »
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Les ténèbres… Bien sûr que Septimus se souvenait de ce que lui avait dit Genesis sur le bâteau. Et c’était bien là tout le problème. S’il s’agissait d’une bête qui se terrait dans son cœur, il n’avait aucun contrôle dessus, et la cage qu’il avait construite autours avait sa porte ouverte. La peur de se laisser dominer, la peur de leur laisser libre cours étreignaient toujours son cœur, son esprit, ses pensées. Il n’avait jamais été fort. Et il fallait de la force pour appliquer l’idéologie de l’homme en rouge. Plus qu’il n’en avait jamais possédé.

Le blond revint rapidement sur terre, et écouta la suite du discours. Dee lui avait appris que les ténèbres grandissaient dans l’âme des gens à mesure qu’ils se conduisaient mal, qu’ils les propageaient. Son mentor pensait que c’était les émotions qui provoquaient cette expansion. Mais au final, n’était-ce pas une combinaison étroite des deux ? On agissait rarement mal sans ressentir des émotions négatives… ou malsaines dans le cas des vrais pourritures. Lorsqu’il avait perdu le contrôle face au mage noir et à Natsu, c’était sa colère et sa crainte de perdre Henry qui l’avait fait basculé – le combat n’aidait alors pas son contrôle des émotions. Lorsqu’il avait attaqué le porte-parole, c’était par crainte d’un oracle – ses blessures ne le rassuraient pas non plus. Et finalement, lorsqu’il avait failli perdre le contrôle à l’intérieur du Vaisseau-mère, c’était la frustration et la colère qui primaient dans son cœur – les recherches infructueuses, la disparition des mères, tout ça avait joué aussi.


-Je ne serai pas aussi catégorique, je ne pense pas être bon, murmura-t-il.

Le maître de la keyblade se leva et s’approcha légèrement du consul. Son discours était passionné, et il avait l’impression que son vis-à-vis se transfigurait légèrement à mesure qu’il parlait. Était-ce son imagination ou la réalité ? Le propre pouvoir de Genesis ou celui des muses ? Il n’avait pas la réponse à cette question, et doutait de jamais pouvoir la trouver. Néanmoins, il pouvait apprécier le moment qu’il vivait, la chance qu’il avait de le vivre.

Le discours de l’homme en rouge dérouta quelque peu l’étudiant. Il n’imaginait pas qu’il était possible de comprendre pleinement une tragédie juste en étudiant les textes, les pièces. Cette méthode permettait sûrement d’apprendre des choses, mais jamais de ressentir pleinement ce qu’était la tragédie. Pour créer l’émotion, il fallait vivre les choses, que ce fut par la reproduction des pièces, ou par les diverses péripéties d’une vie. Il se tut cependant, et continua d’écouter religieusement son professeur.

La consigne que lui donna ensuite son mentor effraya le keybladeur. Il savait que s’il perdait le contrôle, ce dernier serait suffisamment fort pour l’arrêter – si possible sans trop l’endommager au passage – mais cette perspective n’était pas des plus enviables. Et puis l’idée de faire face à toutes ses erreurs, de les livrer à quelqu’un. De reconnaître qu’il était et avait toujours été faible. Était-ce au-dessus de ses forces ? Il regarda les yeux de Genesis, et sut que non. Pas avec une personne pour laquelle il éprouvait toute confiance.


-Il… il y a de nombreuses choses dont j’ai honte. J’ai l’impression que ma vie entière est dédiée à cette émotion. Je regrette de m’être emporté contre un autre consul, contre vous… toi. Contre Natsu il y a si longtemps. J’ai peur de ce qui peut arriver à mes amis si je perds le contrôle face à eux. J’ai peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres, et des miennes. Mais finalement, ce qui me fait le plus honte, qui me met en colère… Je pense que c’est de n’être pas capable de réaliser quelque chose seul. Toute ma vie… Toute ma vie des personnes sont venues à mon secours, m’ont montré la voie. Quand serais-je enfin capable de m’assumer ? De me débrouiller seul ? Finit-il avec amertume.

Dire ces choses à voix haute avait un côté libérateur. Le jeune homme n’avait plus à retenir toutes ses émotions, ses pensées pour lui, en lui. Peut-être que cette franchise aurait du bon, qu’il pourrait finalement avancer ? Changer ? Et peut-être même contrôler ses ténèbres qui rodaient au fond de son cœur, observant chacun de ses gestes, guettant le moindre moment de faiblesse. Il fallait l’espérer.
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« Tu es sur la bonne voie, Septimus… » Il le regardait d’un air sombre, comme un peintre aurait regardé sa toile imparfaite. Il y avait en ce jeune homme toute la couleur des émotions nécessaires mais une harmonie et une inhibition qui empêchaient la peinture d’exploser, de sortir de son cadre, de faire ressentir à son public la moindre émotion. « mais je ne veux pas que tu te sentes mieux. Mon but n’est pas que tu apprennes à vivre avec tes hontes. Mon but est que tu apprennes à les laisser te hanter pour que tu t’approches des ténèbres mais surtout pour que tu les contrôles. »

Il posa une main sur l’épaule de l’étudiant. Mais cette main n’était ni rassurante, ni fraternelle. Elle témoignait de toute la volonté qui animait le tragédien concernant la seule personne qui semblait vraiment désirer suivre ses pas. Une main forte, dure. Si l’enseignant ressemble à son apprentissage, alors il frôlerait les limites de la décence car c’est tout ce que la tragédie signifiait.

« Va beaucoup plus loin. Tu es en colère contre toi car... » Forçant subrepticement la chose, Genesis fit une moue légèrement dédaigneuse. « tu n’es qu’un second rôle, bondissant de scène en scène dans l’espoir d’être enfin celui qui n’a besoin de personne ? Je ne te ferai pas sombrer à ta place. Ce sont tes ténèbres, tes émotions. Si tu contrôles tes émotions, tu contrôles tes ténèbres. Elles ont besoin de place ! »

Il lâcha d’un geste sec son épaule. Maître de la keyblade ou pas, c’était un chemin semblable du cœur d’un homme à un autre, et il passait par mille essais et par mille erreurs. Bien heureusement, des erreurs, Septimus en avait déjà fait quelques-unes avant ça, à commencer par sa vocation de maître de la keyblade.

« Si tu es prêt... » Le tragédien marqua une pause, attendant du jeune homme une réponse… « Oublie la bien-pensance. C’est un travail que tu dois faire en toi mais que je te demande d’extérioriser. Tout ce que tu peux te dire pour attiser tes émotions négatives n’est adressé qu’à toi et nul n’en saura jamais rien. Je ne suis que l’oreille sourde. »

Il avait formulé sa plus grande honte mais il devait à présent et surtout l’expliquer, la ressasser, la manipuler dans tous les sens que l’horrible esprit humain pouvait imaginer, pour multiplier son effet, pour qu’au lieu de se sentir soulagé d’avoir parlé, il ait encore plus honte de s’avouer tout ses sentiments.

« Tu es incapable de t’assumer, de te débrouiller seul. Imagine-toi. Tu es ta propre cible et tu te hais d’être aussi dépendant. Tu es libre de déverser toute la rage, toutes les insultes, toutes les critiques sur cette cible. Je veux que tu en arrives à te dégoûter par un acte conscient. Conscient parce que tu sais que tout ça n’est qu’un exercice, tout ça n’est que le moyen de contrôler les ténèbres. »

Genesis s’éloigna assez naturellement, sans même y penser. Il y avait bien sûr tout à craindre d’un exercice comme celui-là. Lui-même n’était qu’un concoction instable de passions diverses, qui jusqu’ici n’avait jamais explosé. Il n’était pas comme Sephiroth, non. Pour lui, les ténèbres étaient une arme aussi naturelle qu’une épée et il avait toujours su comment s’en servir tout en restant profondément le même.
L’étudiant et le fils de Melpomène étaient d’une autre engeance, de celle des hommes qui souffrent toute leur vie. De celle des hommes qui doivent apprendre à contrôler l’incroyable feu qui les anime.


« Si tu n’oublies jamais que tu es l’instigateur de cette explosion, Septimus, si tu n’oublies jamais que c’est un acte conscient… alors commencera la véritable tragédie. Les ténèbres parcourront tes doigts comme la colère ton cerveau, et ces émotions, tu les utiliseras pour vivre, pour combattre, pour faire l’amour, pour diriger. »

Comment avait-il été aussi aveugle… Tout cela était au final à ce point logique. Une sorte de page manquante peu avant la fin de cette tragédie.

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Se laisser hanter par sa honte. C’était un concept… intéressant que Genesis lui proposait. Septimus n’était pas sûr que beaucoup de psychologues apprécieraient d’entendre un tel discours mais après tout sa situation n’entrait pas dans le cadre de leur fonction. Alors sortir des sentiers battus était logique. Logique oui, mais pas facile pour autant.

L’étudiant avait fait un gros effort pour admettre ses tords, tout ce qui le tourmentait. Il avait fait un effort encore plus important pour les dire à voix haute. Devant quelqu’un. Et maintenant, il devait appuyer dessus ? S’insulter pour sa faiblesse ? Se rabaisser encore plus ? S’il comprenait l’idée de contrôler ses émotions pour contrôler ses ténèbres… il ne comprenait pas cette étape là. Toutefois, il n’avait pas besoin de la comprendre pour s’exécuter. Il n’avait pas besoin de savoir les raisons qui poussaient l’homme en rouge à lui dire ça. Il avait confiance en lui.


-Je suis faible… Je n’ai pas été capable de devenir un maître du vivant de mon parrain. Il ne me la concédé qu’à sa mort. Cette victoire… je ne l’ai pas mérité. Elle me reste amère. Il serra les poings. J’ai vingt-quatre ans et je suis tout aussi perdu qu’un enfant de trois ans sans ses parents. Je papillonne de cours en cours parce que je ne sais pas ce que je veux faire, ce que je peux faire de ma vie. Et tous mes camarades me rappellent quelle erreur je fais. Quelle erreur je suis. Il siffla ses mots entre ses dents serrées. Je hais mes parents pour être mort à ma naissance. Je hais Dee pour ne m’avoir jamais éduqué comme il fallait, pour ne pas m’avoir témoigné plus d’affection. Je hais Henry pour être si épanoui. Depuis qu’on est enfant, ça a toujours été un homme modèle, plein d’assurance, de gentillesse, de force. Je hais les mercenaires pour avoir été égoïstes, pour m’avoir donné la fausse impression d’avoir trouvé une place dans la vie, dans une famille. Je hais Primus pour n’être pas l’héroïne que je croyais. Je te hais pour avoir mis autant de temps à me donner ce cours, haussa-t-il la voix. Je voulais te ressembler, ne plus être un danger lors de mes crises. Pouvoir me contrôler. Pouvoir être fort en dehors de ces moments-là. Et, il cria de toutes ses forces, je me hais. Je hais ressentir tout ça. Je hais être faible. Je hais n’avoir aucun but dans la vie. Je hais de n’avoir pas réussi à avoir une famille. Je hais de ne pas être normal. Je hais de n’avoir pas pu sauver Sherwood. Je hais le fait d’être en vie alors que je ne le mérite pas. Je hais…

Sa voix se brisa sur ces derniers mots. Le jeune homme ferma les yeux. La tête lui tournait. Le dégoût de lui et la rage tempêtaient dans les tréfonds de son âme pour devenir l’émotion dominante. La vérité faisait mal. Il se savait lâche, mais il n’avait jamais imaginé avoir enfoui, occulté tant de choses. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais aucune ne coula. Il était faible oui, mais il ne pleurerait pas pour lui. C’était sa faute s’il était ainsi, et celle de nul autre. Il lui en revenait alors de changer. Pour le mieux. Ou le pire.

La rage prit finalement le dessus dans son esprit, et les ténèbres commencèrent à le recouvrir. Il sauta rapidement sur Genesis et tenta de lui faire mal. De le déchirer. De le tuer. Il ne supportait plus ce donneur de leçon. Il ne supportait plus cet homme qui voulait le forcer à faire des choses qu’il ne souhaitait pas. À se connaître lui-même.
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« Woh... »

Il sentait, voyait même les ténèbres grandir dans le coeur de Septimus le long de son discours, tout en étant tout de même gardées sous contrôle. Aussi avait-il bien cru avoir réussi à transmettre la clé au jeune homme... Une clé beaucoup plus utile que celui qu'il avait déjà, celle nécessaire au maîtrise des forces sombres qui habitaient son être.
Quelle ne fut pas sa déception... et sa surprise, bien sûr... lorsque son élève céda à la pression, laissa sa colère le submerger. Oui il n'avait pas tout à fait compris l'exercice.


« Septimus ! »

Il tenta d'esquiver un premier coup de l'étudiant, sans succès. Septimus lui flanqua un coup de pied au visage bien adroit et particulièrement étonnant vu sa taille, le faisant chuter en arrière. Il tenta de se relever mais sentit le poids du cancre tout contre son corps et... fut en quelques secondes sonné par de nombreux coups de poing sur sa machoire, son front, son nez et ses tempes. En voilà une faiblesse qu'il n'avait jamais remarquée auparavant... car des capacités pour paralyser un adversaire sans le tuer, il devait n'en avoir aucune, ou peu. Sonné plus par les chocs que par la douleur, il lui fallut de nombreuses secondes pour attraper les deux bras de son élève, maladroitement. Sans doute le visage tuméfié par les goûts, il lui cria durant les quelques secondes qu'il avait encore pour raisonner Septimus :

« Tu es allé trop loin ! » Il croisa les deux bras de Septimus de ses mains, le força à s'éloigner un peu, plutôt convaincu qu'il était capable de le mordre... « Tu y étais ! Mais tu ne dois pas céder ! C'est toi qui les as fait monter en toi, fais-les redesc... »

Il sentit les pieds de son oppresseur prendre appui sur ses mollets et les écraser, lui arrachant un long grognement... Depuis combien de temps ne s'était-il plus battu ? Le dragon, sans doute... ou Skjöld.
Il essaya de croiser les yeux de son adversaire pour, avec une colère évidente, lui rappeler ce qu'il risquait à l'agresser ainsi.
Non sans se débattre, il lâcha prise, recevant encore quelques coups, sur son abdomen cette fois. Il ne devait pas le calmer, non, il devait le forcer à le faire seul... et peut-être éviter de l'enrager davantage.


« Assez, Septimus ! »

Il parvint à le viser d'une main et lui lancer un sort d'immobilisation. Il inspecta le temps d'une seconde le corps figé du maître de la keyblade dont la peau était recouverte d'une fine pellicule de ténèbres. Peu enclin à la contemplation, il lui ficha son coup de poing le plus volontaire pour l'expulser à deux mètres de lui contre les nombreuses tables des élèves. Se relevant, se retenant de montrer à son élève à quoi ressemblait un combattant aguerri sachant contrôler les ténèbres, il se contenta de se redresser et de se préparer à la seconde charge.

« La honte, imbécile. Je te parle de honte et tu multiplies les anaphores sur la haine... C'est d'un kitsch. »

Méthode sans doute peu idéale pour calmer un étudiant rebelle mais... en tant qu'être de passion et de culture, difficile de maîtriser ses plus anciennes pulsions. C'était la deuxième fois que cet idiot l'attaquait, plus ou moins animé par les ténèbres. Bien sûr, Genesis se savait plus responsable cette fois-ci qu'à leur première rencontre, toutefois il n'acceptait pas de se prendre un coup de plus. Toujours aussi animal, le gamin se rua de nouveau sur lui. Le tragédien fit un pas sur le côté, se tourna légèrement vers la droite et... très violemment, fit jaillir son aile cendrée de son omoplate, balayant Septimus dans son déploiement et le frappant contre le mur de la classe, renversant les seules chaises encore debout. Il maintint la pression de son aile contre lui, toujours contre le mur.

« Lorsque cette honte t'oppresse, te fait te détester. Continue. Lorsque la colère arrive, continue encore un peu. Tu voudras te venger, te battre ou hurler sur le monde et c'est là, à ce moment-là. C'est à deux pas de l'acte, de la révolte, que tu dois sauvegarder l'avancée des ténèbres dans ton coeur, précisément entre le moment où elles te motivent et celui où elles prennent possession de toi. Tu t'efforces de ne pas t'énerver ou de te haïr davantage, et de ne pas te calmer. Ton coeur doit maintenir cet état. Et là, fais ce que tu as à faire. Elles t'aideront à te battre, et à faire bien plus. Maintenant, calme-toi... et efforce-toi d'atteindre ce niveau de contrôle. »

Il ponctua sa consigne d'une toux sèche couverte par sa main droite, ne quittant plus des yeux l'étudiant. Bien sûr, si ce dernier devenait capable de contrôler ses ténèbres comme lui le faisait, il pourrait décider d'agir sans elles. Mais, et c'était là qu'il en revenait aux bases, toujours en laissant aux ténèbres toute place pour se déployer, pour s'envoler même. Et les arrêter au stade décrit, à chaque fois. Plus loin... et bien...

« D'expérience, il vaut mieux ne pas se laisser submerger trop de fois dans sa vie. Tu as déjà perdu au moins deux jokers. »


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Mal. La créature avait mal. Après avoir été immobilisé par son ennemi, elle avait été projeté, encore et encore. Chaque os de son pauvre corps criait de douleur. Et son envie de le blesser, de le tuer continuait à le ronger. Même si elle ne pouvait plus faire grand-chose, bloquée comme elle l’était par cette aile sortie de nulle part. Elle gratta le mur. Elle griffa faiblement l’aile. Puis elle commença à manquer d’air. À manquer de colère.

Septimus reprit le dessus, et il sentit les ténèbres le quitter. Son professeur le relâcha, et il s’affaissa sur le sol, blessé. Physiquement, mais surtout moralement. Il avait encore un échec à noter dans son carnet d’exploits. Et celui-ci n’était pas petit. Il avait encore attaqué l’homme en rouge. L’un des plus puissants, et le plus important du Consulat. Il grimaça de douleur, et regarda son interlocuteur droit dans les yeux. Des yeux froids qui le transperçaient.


-J’ai réussi à percevoir vo… ta voix. J’ai tenté de reprendre le dessus. Mais je n’y suis pas parvenu.

Chaque coup que le maître de la keyblade avait infligé lui avait procuré du plaisir. À chaque coup portée, à chaque cri de douleur, ses ténèbres avaient pris plus d’emprise sur lui, sur sa conscience. Comment pouvait-il parvenir à un équilibre ? Même s’il parvenait à pousser cette noirceur jusqu’à sa dernière limite, jusqu’à ses dernières forces… dès qu’il la nourrirait, il aurait perdu.

-Je… je crois que je comprends ce que v… tu veux me dire. Cependant je ne sais pas si j’en ai la force. Si c’est dans mes cordes. J’espère juste que ce n’est pas hors de ma porté, et qu’avec des efforts, je pourrais v… te ressembler.

Néanmoins, était-ce vraiment ce que le jeune homme désirait ? Ressembler au tragédien mourant ? Certes, il avait du charisme, du respect, du pouvoir. Personne ne venait le déranger, ou se mettre sur sa route. Et il guidait d’une poigne de fer, et avec un esprit fin, le Consulat tout entier. Mais voulait-il vraiment l’imiter ?

-Qu’est-ce que v… tu entends par deux jokers de perdu ? Et qu’est-ce qui arrivera si je me laisse trop submerger ? Demanda-t-il avec inquiétude.
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Le tragédien s'approcha du jeune homme, encore à genoux au sol, épuisé à juste titre par cette épreuve. Il écouta ses questions et ses remarques, réfléchissant lui-même à tout ce qu'il venait de dire. Tout cela était au final limpide. Cet entraînement avait ceci de particulier qu'il était principalement mental. La force du cœur était ici soumise à la volonté, et si cette dernière craquait... et bien, on pouvait voir le résultat.
Il posa une main ferme mais amie sur l'épaule de Septimus, se baissa légèrement, pliant ses genoux, pour être plus ou moins à son niveau.


« Nous jouons un jeu subtil avec les ténèbres, toi et moi, Septimus. Nous leur laissons plus de liberté qu'elles n'en ont dans le coeur de nos confrères. Aujourd'hui, tu viens de franchir la limite que tu t'étais fixée, et c'est très bien ainsi, cependant... Dès lors qu'on perd le contrôle, ce contrôle que j'essaie de t'enseigner, le coeur se fragilise nettement. Je suis un assez bon magicien pour le sentir et pour te le dire avec certitude. »

Le maître de la keyblade restait bien sûr un être lumineux, du moins pour le moment. Mais il était certain, vrai, que les quelques incursions qu'il avait faites dans le domaine des ténèbres avaient laissé quelques taches sur son coeur.

« Deux jokers, te disais-je. » Genesis montra de sa main libre son index et son majeur. « Il ne faut pas beaucoup plus de deux échecs pour que des gens comme toi et moi deviennent des bêtes assoiffées de ténèbres, les sans-coeurs si tu préfères. Dans tous les cas, c'est une bête que tu deviendras, à l'image de celle que j'ai vue il y a quelques instants, si tu craques encore et encore. Mais n'aie pas peur. »

Le tragédien relâcha son emprise pour saisir l'autre épaule du jeune homme, entourant sa nuque de son bras, avant de l'aider à se relever.

« Au contraire. Si ta peur de laisser les ténèbres progresser en toi t'obsède, alors elles y parviendront d'autant plus vite. D'où la nécessité de mon exercice. Comme on ne peut brider un esprit sauvage, les ténèbres sont des créatures colériques qui ont besoin d'espace. Pour ma part, je vais te faire deux confessions, pour que tu ne penses pas que j'aie un avantage sur toi à connaître tes hontes les plus noires. »

Il guida Septimus jusqu'à une chaise renversée, qu'il remit debout, et le fit asseoir.

« J'ai laissé les ténèbres s'emparer de mon coeur deux fois. J'ai pu rester plus ou moins conscient, mais cela ne m'a pas empêché d'agir follement. » Il fit une pause pour s'asseoir lui aussi, mais sur un des bancs. « Et pour ce qui est de ma plus grande honte... J'ai tué beaucoup de gens, au cours de ma vie. Certains devraient me faire sentir coupable mais non. Un seul de ces crimes me revient sans cesse, le meurtre d'un ami. Et c'est à cela que je pense lorsque je veux laisser les ténèbres grandir en moi. »

Genesis baissa les yeux sur ses gants, à présent plus blancs que noirs. Nerveusement, il voulut les enlever mais se ravisa. Être un homme politique lui avait appris l'importance du paralangage.  Il mit fin au silence en écartant les bras d'un air désinvolte, en regardant son élève, et en reprenant.

« Cet exercice n'est pas fait pour tout le monde. Et peu sont capables d'y arriver. Il faut être un peu joueur, sans doute... et il faut apprendre à considérer les ténèbres comme les plus sauvages des passions. Et nous consuls, jouons des passions. Pour toi, c'est jouable. »
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Septimus était de nouveau assis sur une chaise, et non plus le sol froid. Il tentait de se concentrer sur les paroles de Genesis mais… Mais certains mots continuaient à tourner en boucle dans sa tête. Son coeur fragilisé. La peur qui aidait les ténèbres. Au final, c’était sa faiblesse qui était responsable de sa situation. Malgré toutes les années qu’il avait, toutes les épreuves qu’il avait traversé… Certaines choses ne changeaient jamais.

Sauf… s’il tuait un ami comme ça avait été le cas pour l’homme en rouge. Cet événement dévasterait l’esprit du jeune homme, c’était certain. Néanmoins, cela lui servirait de leçon, et il pourrait avancer dans la bonne direction ensuite. Non ? Non ! Qu’est-ce qu’il racontait ! Venait-il vraiment d’envisager de tuer un de ses proches pour devenir meilleur ? Plus fort ? Il ne voulait pas de ça. Jamais ! Qu’importe les dommages que subissaient son coeur.

L’expérience que le Porte-parole menait depuis quelques minutes maintenant était dangereuse. Ses conseils l’étaient tout autant. Il avait joué avec le feu, s’y était brûlé… mais continuait de l’admirer au lieu de le craindre. Était-ce vraiment ça être un artiste ? Avait-il eu raison de choisir le Consulat comme nouveau foyer ? À peine était-il arrivé que ces artistes décidaient de partir en guerre. Le maître brasseur l’avait convaincu qu’il pouvait avoir sa place ici, place qu’il n’avait pas trouvé chez les mercenaires. Toutefois, était-ce vraiment le cas ? Il n’était pas un artiste. Il n’était pas un consul. Il appartenait tout juste à cette espèce appelée étudiant. Chacun de ses camarades avait un rêve, un but précis. Un parcours prédéfini, ou du moins construit depuis des années à force d’expérimentations. Qu’avait-il lui ?


-Je…

Le maître de la keyblade n’avait pas grand-chose à vrai dire. Il avait son frère de coeur qu’il avait délaissé et blessé en arrivant ici. Leur relation en avait pâti et commençait tout juste à guérir. Il avait Emma et Richard, ses deux camarades de classe et amis. Il ne les connaissait pas depuis longtemps mais ces derniers l’avaient souvent épaulés. Il avait William qui l’avait défendu pec et ongle face à Primus. Il n’avait plus son monde, ravagée par la guerre, et délaissée par l’univers entier. Il n’avait plus son mentor, sa seule famille. Il n’avait jamais eu de projets, de rêves, d’envies qui le pousseraient en avant.

-Je ne suis pas un consul, murmura-t-il. Je ne suis pas joueur. Je n’ai pas de passion qui m’anime. Je n’ai pas la force, la carrure pour faire ce que vous attendez de moi.

L’étudiant se leva brusquement, poings et dents serrés. Pourquoi espérait-il toujours que les autres règleraient ses problèmes ? Pourquoi n’y arrivait-il pas seul ? Pourquoi était-il comme il était ? Faible, lâche, répugnant…

-Je m’excuse de vous avoir fait perdre votre temps, cria-t-il alors qu’il fonçait hors de la salle.

Le blond avait besoin d’air. Besoin de solitude. Besoin de réfléchir encore et toujours à sa vie, à ce qu’il était, à ce qu’il voudrait être. Besoin de… pleurer ?
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L'idée d'Aphrodite, invisible à tous sauf à Genesis, m'a vraiment rappelé la Dame du Lac dans Kaamelott, donc, inconsciemment, j'ai lu tous ses dialogues avec la voix de ladite actrice. Avant de commencer à noter, je tenais à vous dire ça. Sans transitions !

On commence sur un rp de dialogue, ce qui est marrant c'est que ce sont deux univers qui se rencontrent. Celui de Septimus et celui de Genesis. Je n'ai rien contre ça, mis à part que c'est très touffu et, d'emblée, ça ne pose pas le rp comme une lecture facile. Je suis, certes, familière avec une partie des événements, mais il m'a fallu tout relire avec attention pour comprendre. Pour le coup, Septimus, n'hésites pas à décrire des PNJ, parce que je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi ils ressemblent ! On a un très sobre « la brune » et « l'albinos » ; en soit c'est très bien, mais je reste sur ma faim. L'exposition est sobre et efficace cependant. Ça installe bien l'ambiance.

J'ai noté quelques petites fautes, donc déjà on a une petite erreur de genre dans le premier post ; « Septimus sortit en dernière » et « pas le moindre idée ». Ce sont deux erreurs semblables, peut-être d'innatention, une petite relecture s'imposerait !

Le rp a ceci de très agréable à lire que les posts sont courts. C'est quelque chose qui revient, dernièrement dans les rps de groupe et qui est très agréable à voir. Les interactions sont très bien amenées. On y voit toute la maladresse de Septimus ; tu campes très bien ton personnage et c'est vraiment un plaisir de le lire. Ca pourrait s'arrêter là, mais ensuite, on a Genesis qui y réagit, mieux, qui interagit. Il y a vraiment un bon feeling, on sent que vous écrivez ce rp à deux, et pas chacun de chaque côté. Vous jouez, certes, chacun votre personnage, mais au delà de ça, vous êtes ensemble sur ce rp et c'est très agréable à lire.

« Je réserve le vouvoiement aux gens que je méprise ou avec qui je suis contraint d’être poli... et aux femmes qui me plaisent. »

J'ai roulé des yeux, tellement que j'ai vu l'arrière de mon crâne !

Je me permets tout de même de relever cette phrase parce qu'elle m'a fait rire. Là encore, je disais plus haut que Septimus campait son personnage avec brio, mais Genesis n'est pas en reste. Un esthète qui n'hésite pas à dire ce qu'il pense.

Alors, peut-être est-ce que j'ai mal lu, mais il manque quelque chose. Septimus mentionne qu'il espère que Genesis lui apprendra à dompter les ténèbres, et, le post d'après, Genesis annonce directement que le cours portera sur ça. Je me suis d'abord demandé ; est-ce que tous les cours de Septimus portaient sur ça ? Je n'ai pas eu, jusqu'à présent, ce ressenti (en lisant le rp, hein). Ça semble un peu sorti de nulle part. Il y aurait du avoir une petite explication.

Alors, l'exposition et la description très mince de ce rp fait que j'ai, étrangement, une idée très très claire du décor. Je sais que l'intérêt de ce rp c'est la dialogue, et jusqu'ici, il est parfait.

A partir de ce moment, vers le milieu du rp, on voit physiquement qu'il y a plus d'action, moins de dialogue. Le buildup du rp est intense. A ce moment là, ça me dérangeait pas de lire en deux fois. Je lis que les dialogues la première fois, et ensuite je reviens et je lis le tout. Le truc, c'est que ce « Woh ! » de Genesis casse le rythme, je m'attendais pas à ce qu'il dise ce genre de chose, ce serait quelque chose qui a sa place dans un texte descriptif, le dire comme ça... me « sort » un peu du rp.

Et la fin du rp me fait crisser des dents. Bizarrement, dans un bon sens. Reviens Septimus, combats ces ténèbres non mais ho ! Je reste sur ma faim !

Alors dans ce rp, il y a du bon comme du mauvais. Je ne le cache pas, il y a plus de bon que de mauvais. Le rythme soutenu, les interaction, la manière dont vous jouez les personnages sont absolument parfaites. Mais il y a quelque chose dans les descriptions que me déçoit ; bien qu'il y en ait et qu'elles soient lisibles et nous permettent de comprendre la scène, elles sont quelque peu caricaturales. Je parle de ces « Il mit fin au silence en écartant les bras d'un air désinvolte » de Genesis et le « L’étudiant se leva brusquement, poings et dents serrés. ». Le texte gagnerait à avoir des réactions qui ne sont pas texto des choses que l'on a déjà lues. J'ai choisi ces deux phrases parce que si on devait en choisir deux pour résumer vos personnages, ce sont celles-là ; je n'ai pas vu quelque chose d’inattendu dans ce rp. Alors, attention ce n'est pas un mal.

Ce rp est très bien écrit et j'y ai accroché comme une tique, les dialogues ont aucun défaut, l'ambiance est prenante, mais il est quelque peu prévisible.

Mission facile : 10 points d'expérience + 100 munnies + 2 PS.
Genesis aura deux PS en magie, Septimus deux en psychisme.

Je vous laisse gérer les PS !
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