Kitsune
Identité
- Nom : Lord Demon Nintails
- Prénom : Kitsune
- Titre : Demon Lord Ninetails (maitre des renards)
- Âge : Inconnu mais aussi vieux qu'Orochi (d’apparence 28 ans)
- Camp : Le MaaAAAAal
- Monde d'Origine : Monde originel avant destruction (Elégie de la lune)
- Race : Yokai
- Grade désiré : Seigneur
Physionomie
Automne, flamboyant, le manteau végétal de dame nature prend une teinte pourpre et or, se mêlant à la robe du ciel au crépuscule comme à l'aurore.
Au fond des ténèbres
Les cheveux mi longs, bercés par le vent, blancs d'une teinte naturelle qui est la sienne. Ses cheveux de neige ou de cendres ondulent et serpentent le long de sa nuque. On pourrait dire de lui qu'il est coquet. Les cheveux blonds platines tirant sur le blanc et légèrement en bataille par moment.
Un homme tout ce qu'il y a de plus banal si ce ne sont ses yeux bicolores qui ont tendance à accrocher le regard. Ses yeux en amandes ne sont pas de la même couleur. L'un jaune doré, l'autre bleu tirant sur le turquoise. C'est un homme grand et svelte qui a déjà ses formes de jeune adulte. Il aime s'habiller d'un majestueux kimono semblable à la parure des Ô Kamis. Certes, il aimait se mettre en valeur. L'on pouvait d'ailleurs remarquer les quelques formes androgynes qu'avaient pris son corps au passage à l'âge adulte.
Et comment ignorer ses mignonnes petites oreilles blanches sur son crâne. pointues et touffues, de belles oreilles de renard blanc entre ses cheveux d'argent. Ces dernières trahissent souvent ses émotions malgré le fait qu'il porte un masque pour dissimuler son visage, la plupart du temps. Un masque reprenant les traits de la déesse du soleil, Amaterasu, sous sa forme de canidé. Une injure envers elle, pour se moquer de la déesse à qui il a emprunté ses pouvoirs. Blancs aux traits couleur vermeille. Et que dire des neuf queues blanches et à la fourrure blanche, épaisse et douce qui trainent derrière lui? Au final, Kitsune affiche sa nature de renard avec aisance, s'émancipant du monde des homme et des sien en voguant entre deux mondes.
Contrairement à ses comparses, Kitsune n'est pas un dur. Les muscles, le corps et les traits fins du jeune homme lui avaient plus d'une fois valu diverses railleries ou d'être confondue avec un membre de la gente féminine. Mais avec l'âge son corps s'affirma et son dos et son buste se firent plus larges et ses muscles plus épais. Ce ne fut pas aisé à supporter et souvent pesant, mais jamais Kitsune ne se plaint que rarement de cet état. Il s'accepte comme il est et s'en contente. La nature l'avait ainsi fait... ou refait.
Car oui, Kitsune a un lourd secret. Là, sous l'armure, se cache une entité bien particulière. Mais revenons en plutôt à lui même. 1m90, une taille correcte pour un homme de notre époque, bien que peu épais. Le corps épuisé par un très long et délicat entrainement. Kitsune a aussi une apparence Moins humaine qu'il prend lorsque la situation l'exige. Car, certains soir, le gentil jeune homme devient Kitsune, le Démon Renard.
Un personnage célèbre dans le vieux Nippon... Cependant, ayant été scellé pendant un long moment, il manque de pratique. Défaut qui sera compensé par sa grande expertise des illusions et métamorphose comme les Kitsunes des contes occidentaux. Il en est très heureux et ne le cache en rien. Au pire, il encaisse les murmures et autres traits d'humour sur son apparence. Être qualifié de cosplayeur à tort et à travers, c'est un peu pénible. D'ailleurs... c'est quoi un cosplayeur? Certains diront qu'il a un aspect effrayant, d'autres tout le contraire. Il est vrai qu'il n'a pas la monstruosité de certains yokaïs, mais reste cet aspect de bête assoiffée de sang qui semble tant séduire les foules aujourd'hui, à son grand damn.
Cependant, il n'en reste pas moins un personnage dit maléfique. Et, en dernier recours, il peut prendre les traits d'un vicieux renard à neuf queues dont le corps est recouvert d'une épaisse fourrure blanche.Voir dorée si l'on considère que son corps est protégé d'une puissante aura de lumière couleur or. Bien souvent ce dernier porte un masque dans cette état pour dissimuler ses traits. Il n'aime pas être comparé à une bête ou un démon. C'est chose trop disgracieuse, trop ennuyeuse. Il peut aisément faire office de monture sous cette forme. Biensûr tout ceci n'est qu'une illusion, créée artificiellement pour tromper sa victime si naïve... ou bien...? Chacune de ses longues neufs queues est coiffée d'une tête de renard représentant l'un de ses sbires, surmonté d'un pinceau. Particulièrement grand sous cette forme, il peut aisément porter plusieurs personnes sur son dos, mais pas sûr qu'il accepte de se plier à cet exercice. Les marques carmin sur sa fourrure et son masque rappellent celles des kamis, un pied de nez envers ces derniers.
Question vis-à-vis du Physique :
Décrivez le style de combat de votre personnage. Utilise-t-il la magie, est-il agile, fort ? Que cela soit complet.
Kitsune utilise en effet beaucoup la magie, à savoir qu'il tire son pouvoir du fait que les gens croient en lui à la manière d'une déité et de son culte. Il démarrera donc forcément nerfé.
La métamorphose : Kitsune peut changer d'apparence, de taille, de couleur, de race à loisir! C'est sa capacité principale, un véritable as du déguisement, à la différence prêt qu'il s'agit de son vrai corps qui change et évolue au gré de ses envies ou besoins. Il peut également changer le corps d'autrui via des artefact qu'il ensorcèle comme des masques par exemple.
Le pinceau céleste: A l'instar d'Amaterasu Okami, Kitsune est capable d'utiliser le pinceau céleste des 13 constellations, il peut même contrer leur utilisation en dessinant une croix servant de sceau à toute autre utilisation de brush.
Armure d'or: Une aura de lumière pure qui lui permet de repousser certains assauts. Cependant, elle fut fragilisée par l'assaut d'Orochi, ne la rendant plus aussi perméable qu'avant et particulièrement sensible à la foudre.
Les 9 queues : A chaque fois qu'un Kitsune reçoit une queue supplémentaire, il gagne en puissance et monte en hiérarchie. Possédant 9 queues, Kitsune est à son pleins potentiel. Il peut jeter du poison depuis leurs extrémités et planter ses queues dans le sol pour attaquer avec ces dernières, les faisant sortir de terre tels des pieux, ce qui n'est pas sans rappeler les arbres qu'invoque Amaterasu pour se protéger. Dans chaque queue réside également un sbire représentant chacun un pouvoir du renard et une vie. S'il est blessé, Kitsune peut se diviser en 9 entités.
Illusions et Pacte de Jigoku : Ce n'est pas exactement un pouvoir propre à Kitsune mais une malédiction imposée par le kami de la lune qui lui a confié une mission en échange d'une presque liberté. Il s'agit du sort réservé aux êtres au karma immonde condamnés par les pactisants de Kitsune. Quiconque désire se venger de quelqu'un peut écrire le nom de son ennemi et l'accrocher au cerisier où il fut enterré vif (ou n'importe quel cerisier de part le monde, ceux-ci étant connectés entre eux). Kitsune viendra alors venger la personne, faisant vivre à son ennemi tout le mal qu'il a commis, à grand renforts d'illusions plus vraies que nature, avant de l'emmener en enfer via le Styx. Pour cela, il remettra à la personne une poupée ornée d'un ruban rouge. Lorsque le demandeur ou la demandeuse retirera le ruban, le pacte sera scellé. L'action de Kitsune n'est pas gratuite, et le prix de cette transaction est l’âme de la personne désireuse de vengeance, comme le dit son slogan, « deux tombes pour une malédiction ». Un lourd tribu à payer qui ne rebutent pas tout le monde. Hélas, il n'y a pas que les âmes pures qui cèdent à la tentation et il arrive que des innocents se retrouvent ainsi précipités par le fond. Il peut aussi réserver le même sort à ses propres pactisants qui n'auraient pas rempli leur part de contrat.
Enfin, son arme (en plus des griffes, crocs et griffes:
Epée de Kusanagi : Une épée d'un beau vert de Jade à sept branches que Kitsune porte dans son dos. Cette épée longues fouette l'air pour frapper ses ennemis... elle fait aussi un bon paratonnerre. Kusanagi-no-tsurugi est une épée légendaire aussi importante dans ce monde qu'Excalibur l'est dans un autre. Elle fut l'une des trois reliques sacrées de la légitimité du trône impérial du Nippon féodal et de l'empire.
Psychologie
Il est bien démuni le renard affamé sans poulailler ni fermier à voler. Il aimerait bien trouver de quoi se rassasier, mais notre renard n'est pas si fourbe que ça. L'ironie du sort veut qu'il soit plutôt doux et gentil et particulièrement serviable... si vous avez de quoi payer. Peut-être trouvera-t-il un jour un contractant qui saura l'apprécier à sa juste valeur.
...Je serai la lumière qui te guidera
Il a appris à porter nombre de masques pour survivre et vaincre ses peurs. Il s'en sort relativement bien. Il fait alors preuve d'une aisance déconcertante qui contraste parfaitement avec son naturel sauvage. C'est d'ailleurs dans ces occasion qu'il se montre le plus souriant, mais ses actes ne sont jamais gratuits. C'est un effort qu'il fait car il le veut bien et en a envie, mais trop souvent parce qu'il attend quelque chose de précis. Soit parce qu'il est intrigué, soit intéressé. Kitsune vit par passion et celle ci s'embrase vite lorsque quelque chose le motive vraiment. Il mettra toute son énergie dans une tâche pour laquelle il voudra se dévouer corps et âme... et ce jusqu'à épuisement.
Joueur, il reste un grand enfant derrière le professionnel. Il aime profiter de la vie sans se prendre la tête et respirer un maximum. Il souffre cependant de sa solitude, mais si son orgueil l'empêche de le signifier. Sa force de caractère lui a permis de donner des conseils avisés et quelques directives à quelques âmes en détresse... ou en perdition~ pour leur montrer des moyens de s'en sortir, même face aux causes perdues. Il aime les grands défis et braver l'impossible, l'interdit, sans pour autant se mettre en danger. Quitte à faire une bêtise, autant que ça en vaille le coup.~ Il cherche sans cesse les limites pour se prouver à lui même qu'il peut les repousser. Il aime partager ses expériences. Il s'enorgueillit de ses victoires et conquêtes et pousse souvent des êtres faibles à pactiser avec lui pour les déposséder dans des contrats aux termes pervers. Mais il est tout de même arrivé que l'une d'elle ne puisse pas payer... la suite de la chanson vous la connaissez.~
Kitsune méprise les guerriers qui ne jurent que par la force lui font pas mal pitié et il préfère fuir leur compagnie la plupart du temps. Se sont des gens bien bêtes et négligents, très malléables en somme... de bons clients pour ses traquenards. Il préfère la compagnie sensuelle et complice des femmes. Il y trouve un havre de paix non négligeable et nécessaire à son bien être où il peut laisser parler sa frustration. Il s'y ressource et s'apaise en leur présence, libre de tout complexe et de parler librement. Bien plus détendu alors il peut laisser parler son véritable lui et profite d'une véritable bouffée d'air frais. Un peu comme un enfant retrouve les bras de sa mère, en quête de réconfort.
D'autant que ce dernier a non seulement été particulièrement déçu par sa "famille" et par l'humanité... jusqu'à avoir le coeur brisé deux fois. Kitsune a toujours été maladroit et peine à se faire comprendre d'autrui. Mais son amour pour le lyrisme le pousse à se montrer parfois un peu trop complexe ou subtil dans ses tournures de phrases ce qui créé beaucoup de malheureux quiproquos, qu'ils soient volontaires ou non. Orgueilleux et hautain, il sera capable de faire preuve de mauvaise foi sur l'instant pour sauver la face, voir même de se mettre en colère s'il est indigné, mais il regrettera aussitôt les mots qui dépasseraient sa pensée et se remet très souvent en question, ne serait-ce que pour se protéger et essayer d'être irréprochable. Il ne supporte pas l'injustice et cette part de candeur naïve lui joue souvent des tours, combinés à son tempérament envieux et cupide.
Farouche comme le renard qui se sait traquer en pleine forêt, mais tout aussi rusé. Difficile à approcher, encore plus à apprivoiser et enfin, redoutable lorsque menacé. D'un naturel discret, il parle peu aux gens qu'il ne connait pas assez. Il se confit cela dit plutôt aisément aux gens qu'il apprécie et admire. L'art le touche sous toutes ses formes. Que se soit l'expression du corps ou une expression plus ou moins démonstrative, voire abstraite. Ses intérêts vont vers la musique, l'art visuel et l'expression culinaire. Il n'a cependant que peu de temps pour s'y prêter et souvent, cela se fait dans le plus grand secret de peur d'être le sujet d'autres commentaires désobligeants. Cela dit, il ne résiste pas à de bons sushis et une soupe à L'Udon.
C'est un grand taquin. Souvent malmené par ses comparses, il fut mis à l'écart très jeune de par sa nature et ses origines. Sa différence faisait souvent peur à certaines personnes. Mais, fier de ce qu'il est, il refusait de se cacher et encaissait tout commentaire, renforçant son esprit contre ce genre d'attaques gratuites. Un peu comme un artiste reçoit la critique de son travail. Kitsune est sensible sous le masque. Il aime se savoir utile et défendre quelque chose qui en vaut le coup. Notre renard est cependant naïf et craintif depuis sa défaite contre la déesse Okami. Une fois qu'il a perdu pied et cédé à la panique, il cesse de se défendre pour enfin passer à l’offensive, porté par l’adrénaline, jusqu'à ce que ses nerfs lâchent et le laissent à bout de force.
C'est aussi un grand susceptible qui a besoin d'évacuer son mal être en se dépensant par des actes constructifs. Il n'aime pas perdre son temps, il préfère l'exploiter à bon escient. Ce qui en fait quelqu'un de très impatient qui n'hésitera pas à bousculer autrui si les choses trainent trop. Malgré tout, il souffre d'un certains manque affectif qui reste son talon d’Achille. Il préfère vivre seul, très discret, pour ne pas être dérangé par les autres et se sentir lui même oppressé. Il apprécie d'avoir son propre domaine, l'île Oni, où il laisse libre court à sa créativité et à toute la luxure du monde en compagnie de ses sbires. Cependant il se donne toujours à fond dans ce qu'il entreprend que se soit seul ou en équipe. Il lui arrivera d'aller de lui même vers les gens, curieux des interactions sociales et de ce qu'il peut tirer de son entourage.
Histoire
Dans un royaume céleste au de là des terres connues, flottaient les terres divines et sacrées des Kami, saint royaume baigné de lumière.
Prologue
Trône des déités veillant sur le monde auquel avait donné naissance notre mère Amaterasu, déesse du soleil. De sa lumière divine elle réchauffait et éclairait ses enfants et ses créations, apportant félicité et prospérité sur le monde des hommes et son panthéon. Dans son ombre, éclairé par la pâle lueur d'argent que reflétait la lune, les célestins, gardiens du monde nocturne à la longue chevelure d'or veillaient sur les ténèbres... car si la toute puissante aura solaire était si bénéfique, il existait une lourde contrepartie à tant de bienveillance. Là, tapis dans l'ombre, existaient des êtres plus belliqueux et prêts à jaillir des ténèbres pour se repaitre des chers enfants de la déesse. Ô mère Amaterasu, qu'avions-nous fait pour ne pas être accueilli dans tes bras et boire à ton sein nous aussi? Nous... Yokaï, démons de minuits, craints pour nos différences, nous, êtres imprévisibles qui portons les pêchers et désirs du monde, miroir de vos personnalités refoulées et enfermées au plus profond de votre cœur. Condamnés à demeurer esclaves de tous ces vices dont nous avons été chargés, succombant à la douce décadence, avec si peu de prise sur nos non vies. Nous luttons pour nous élever et goûter à un semblant de liberté, pour être violemment jetés à nouveau au fond du gouffre, nos idéaux mégalos brisés. Nous avons faim et ne sommes jamais rassasiés. Nous voulons toujours plus sans jamais en avoir assez. Nous nous enorgueillissons et sommes toujours blessés. Nous prenons le monde pour exutoire et vomir cette frustration sans jamais être compris. Nous faisons déferler notre colère sans jamais pouvoir s'en libérer... Et nul plaisir de la chair ne peut nous combler... Nous vivons derrière des masques pour cacher nos visages fatigués de peur de trahir notre laideur intérieur, derrière des sourires pour cacher amertumes et rancœur.
Chapitre I : Nous, les Yokaïs
Born from Darkness
Vous qui nous accusez de tous les maux du monde et de le mener à sa perte, apprenez que nous ne serions rien sans vous... Puisque si l'homme n'était plus, les Yokaï s'en trouveraient démunis et notre existence n'aurait plus de sens. C'est parce que vous êtes impurs et imparfaits que nous pouvons vivre à vos dépens, autant que vous avez besoin de nous pour vous sentir vivants et grandir en vous relevant de nombreux affronts que nous vous faisons. Tel est notre lot... semer la discorde dans l'ombre sans jamais parvenir à engloutir cette lumière divine qui nous chasse et nous méprise. Ô mère Amaterasu, comme tu es cruelle avec tes pauvres pantins tombés du ciel et qui, chaque jour que tu lèves, se débattent entre ses mains et s'emmêlent les ficèles. Nous aurais-tu donné un cœur si tu avais su qu'il serait si lourd à porter?... Et si dur à taire. Toi si clairvoyante... pourquoi as-tu créé mon père si ce fut pour le bannir loin de tes précieuses terres? Voilà des centaines d'années que sa frustration dévore le ciel à chaque fois que tu t'endors... Et tourmente les âmes vaillamment éveillées pour les éprouver et les soumettre à sa volonté. Tu as abandonné le peuple de la lune qui vivait grâce au pâle reflet de ta lumière dans les ténèbres. Les enfants aux cheveux d'or tentèrent de bâtir une prison de leurs mains afin d'y enfermer le malin... Cette maudite arche de Yamato fut un affront fait à la nuit elle même. Pour se venger, l'ombre décida de s'entourer et, pendant de longs cycles lunaire, la nuit porta, elle aussi, des enfants en son sein. Une longue gestation pour accoucher de 7 calamités lâchées sur le monde. Et je fus parmi elles... Le corps nu, le visage masqué, l'esprit embrumé par de puissants instincts envoutants et autres vices implantés dans le peu de conscience que j'avais, une voix tonnait dans mon esprit, m'ordonnant de déchainer ma puissance sur ce peuple qui s'était attiré notre courroux. Mes frères et moi, le corps encore humide du nectar de vie puant recouvrant nos chairs et nous ayant bercé tout ce temps, partagions une même conscience... collective. Nous étions des pions, des exécutants au regard vide ou fou et au sourire carnassier. Mes lèvres s'étirèrent , fendant mon visage comme une fine lune pourvue d'une série de crocs blancs. Mon museau pointu était pourvu d'une puissante mâchoire qui se planta dans plus d'un corps dés ce jour là... tant de fois je senti ce nectar pour pourpre, chaud et amer coulant dans ma gorge, son goût métallique enivrer mes sens et, l'espace d'un instant, calmer ma frénésie.
Nous grandîmes en force, en taille et ... peu à peu ... Nos personnalités s'affirmèrent. Chacun de mes frères et soeurs était unique et spécial... Moi... J'étais un affront fait à la déesse du soleil, un imposteur capable d'emprunter ses talents... Mais jamais de l'égaler. J'étais condamné à vivre dans son ombre... Et la jalousie rongeait mes entrailles faisant grandir en moi un fort sentiment d'orgueil mal placé. Je détestais cette pâle caricature que j'incarnais... Et à la fois je l'adorais. Cette sensation grisante de puissance, ces possibilités presqu'infinies... Mais je restais un imposteur derrière un masque. Mon géniteur avait un drôle de sens de l'humour en me créant ainsi à l'image de son pire ennemi... Au final... Je n'étais qu'une ombre qui grouillait, même pas une part de l'original... J'étais... un nobody.* (il ne fait pas référence aux nobody mais au fait qu'il n'est pas libre d'être lui même.) Finalement, l'Arche de Yamato passa de prison à vaisseau offrant une ultime tentative de fuite pour le peuple lunaire. Dans la panique ils en oublièrent le repos de leur bienveillante déesse et, sous nos assauts répétés, l’existence même de notre père qui s'engouffra dans l'arche à nos côtés pour en finir une fois pour toute avec ces maudits célestins. Amaterasu avait détourné le regard et abandonné la lune aux crocs et aux griffes des yokaïs qui festoyèrent sur ceux qui auraient dû être leurs geôliers. Le sang coula dans cet arche qui, au lieu de les sauver devint leurs tombeaux... tous trépassèrent sous nos assauts... sauf un... ou plutôt deux. Le premier était l'envoyé céleste d'Amaterasu, qui abandonna lâchement les siens après les avoir menés à la mort. Le deuxième... était Kaguya, princesse de la lune. C'est entre mes pattes qu'elle se retrouva, implorant la lune pour sauver sa vie, et moi de l'épargner.
" Ce navire maudit, ce vaisseau destiné à nous sauver qui s'est révélé être notre tombeau à tous : l'Arche de Yamato. Ô nom impie, qui fait frémir les os des mes pairs par son aspect et son histoire tragique. Je vous en prie épargnez ma vie."
Voilà des lunes que je connaissais les traits de son visage et sa beauté était telle qu'elle avait frappé mon cœur à travers la carapace dorées qui entourait mon corps. Je la désirais, je voulais qu'elle soit mienne, mais la cacher à mes frères et mon père aurait été une sinistre bêtise... Et qui aurait aimé une bête telle que moi, Renard gigantesque à neufs queues. Me penchant sur elle, je lui proposais une alternative à une mort soudaine, un pacte. Ma gueule puant le sang s'ouvrant proche de son oreille, lui arrachant un hoquet de dégoût et un haut le cœur sous l'odeur putride et lui susurrait ces mots.
"Tu auras la vie sauve petite lune, Tu échapperas à notre rancune, mais il faut me donner, ton enfant le premier né, dés qu'il te sera né. Celle qui pour une idole son enfant immole, bien peu l'aurait aimé.~ "
Mon désir de la posséder et de la marquer poussait le vice à piéger cette âme pure pour qui mon cœur battait. Elle ne pourrait jamais trouver quelqu'un d'autre... Elle était à moi. Mais il y avait quelque chose de bien plus pervers qui me rongeait... le désir de m'élever à mon tour à la place de patriarche de ma propre famille, ce qui me donnerait l'illusion de m'émanciper des miens. et... j'étais curieux d'une telle expérience. Le pacte scellé, je décrochais une perle accrochée à mon cou pour la changer en l'appeau du renard. Cet instrument renfermait une part de ma puissance et lui permettrait de m'invoquer le moment venu. Et pour réaliser mon plan, je me devais de lui faire quitter cet enfant car, déjà, l'arche plongeait vers les terres d'en bas. Usant de mes pouvoirs, je transformais des matériaux de l'arche , quelques débris, pour redessiner une capsule permettant à la princesse d'échapper à une mort certains tandis que les miens étaient trop occupés pour s'intéresser à ma proie. L'appareil quitta l'arche avant qu'elle ne s'écrase dans un lac glacé avec ses occupants, libérant les sept calamités sur le monde des hommes, créatures qu'il nous restait à découvrir mais qui promettaient d'être des plus divertissants. Je sens encore le froid mordre ma chair et mes os en m'extirpant de ce maudit vaisseau en compagnie de mes frère. Notre père n'eut pas cette chance et finit prisonnier des glace, scellé dans l'arche. Mais... loin de nous l'idée de l'en délivrer. si nous lui restions fidèles, une occasion de briser un peu nos chaines ne se représenterait pas de si tôt et de toute manière aucun d'entre nous n'était en mesure de libérer Yamato des glaces. Nous nous dispersèrent alors aux quartes vents, semant discorde et chaos sur notre passage et prenant possession de chaque territoire. Le miens furent les côtes de Ryoshima que je pouvait observer à ma guise depuis l'île Oni, que je déplaçais régulièrement grâce à mes maléfice pour éviter que quelques mortels viennent en souiller le seuil.
Mais s'établir dans ce territoire ne fut pas une mince affaire... il entra en conflit avec le peuple des mers. Là, au fond de la mer où se déplaçait son île, se tenait le palais du dragon... Longtemps il leur ferma ses portes, fuyant à chaque crépuscule vers une destination inconnue. Au sein de sa demeure tout n'était que luxe, abondance et plaisirs de la chair avec quelques Yokaï ayant le goût de la fête. De nombreux démons soumis à son autorité le servait et cédaient aux caprices de ce demon lord reclus dans son propre terrier, coupé du monde et de ses frères. régulièrement, il se présentait aux hommes pour conclure quelques pactes avec eux dont les clauses sournoisement tournées lui étaient toujours profitables. Pauvres âmes en perdition.~
Mais plus le temps passé et plus les massacres comme les loisirs devenaient fades... jusqu'à ce qu'il perde le goût de sa propre décadence et devienne amer et aigri. Consumé par sa nature, cette dernière l'avait rattrapée et venait gâcher la fête qu'il menait bon train depuis son arrivée sur ces terres mortelles. Et toujours pas de Kaguya... il finit par se dire qu'elle n'avait pas survécu... Un à un ses serviteurs désertèrent la demeure du renard qui n'était plus aussi intéressant qu'avant. Seul dans cette cage dorée qu'il s'était forgée, il patienta jusqu'au jour où le dragon des mers explosa son portail pour l'engloutir avec l'aide de la famille royale humaine ayant pu localiser son île. Il ne lutta pas, las et fatigué et laissa son corps se faire lentement digérer par le gigantesque titan des mers. Son corps n'était plus, l'île Oni s'évanouit, privée de son maitre... alors qu'une imposante ombre ne s'échappe des entrailles du roi des mers pour filer vers la cave de la lune.
Chapitre II : Qui de la copie ou de l'original?
Tu es né ténèbres et tu redeviendras ténèbres... Son âme sombre aux reflets pourpres glissait inexorablement vers l'antre de son frère ainé, le grand Yamato no Orochi... Son coeur se serra à l'idée du sort qui l'attendrait bientôt. Allait-il retourner au néant? Il était humilié, il était mort sans même se battre. Lui, un seigneur yokaï s'était retrouvé aussi faible qu'un nouveau né, étouffé par ses émotions. La honte le tourmentait et cette dernière se changea en colère envers ceux qui l'avaient abandonné, ceux qui avaient profité de lui et de son état et surtout envers lui même. Et dans l'immédiat, son sort était tout sauf enviable. Alors qu'il pénétrait l'antre du dragon à huit tête, le renard pouvait entendre les rires moqueurs de ses frères. Étaient-ils tous ici? Pourquoi?... Plus il approchait et plus il ressentait la puissante aura oppressante de son ainé. Lorsque son âme se présenta à lui, la tête principale le jaugea d'un regard sévère, arrachant une grimace au canidé sous son masque. Les dragons sont les ennemis naturels des kitsunes et il venait de mourir au fond du gosier de l'un d'entre eux...
"Te voilà enfin Ninetailes, je me demandais quand tu oserais te présenter devant moi. Tu as cru que tu pourrais vivre éternellement en autarcie en nous tournant le dos, mais tu as été bien sot. Nous sommes liés, tous les sept et je vais m'assurer que tu ne l'oublie plus. Tu vas nous rejoindre et régner sur le Nippon avec nous, tes frères... ou devrais-je dire... en nous."
Maintenant qu'il le disait, je ne trouvais aucune trace de mes semblables à ces côtés... Mais alors...? Mon regard spectrale s'agrandit d'effroi. Dévorer les êtres inférieurs était une chose, mais comment avait-il osé les consumer eux pour gagner en puissance?! Et apparemment... J'étais le dernier... Impossible de me débattre, de lutter. Orochi ouvrit sa gueule enflammée mais les têtes autour de lui lui rentrèrent dans le lard. Un instant, une once d'espoir se mit à luire en moi... Mais toutes les têtes se battaient en fait pour savoir qui allait me croquer. Toutes? Sauf une... La tête à la couronne de lumière gisait, inerte au sol, sans vie. Mon cher grand frère bien aimé semblait avoir laissé des écailles en devenant le roi sous la montagne.~ Était-ce pour ça qu'il les avait dévorés et absorbés? Je ne pouvait qu'assister à ma seconde mort... Finalement, c'est la tête de la foudre qui eut raison de moi... Sa grande gueule se referma sur mon corps éthéré et chacune de ses morsure était autant de foudre transperçant mon âme, m'arrachant de terribles hurlements. C'était un supplice! Et alors qu'il absorbait le pouvoir de mon armure d'or pour se rendre invincible, la foudre perçait cette dernière, renforçant ma sensibilité à cet élément comme une cicatrice qui ne guérirait jamais. Pour la première fois de ma vie, j'avais peur... Englouti par mon ainé, mon être fut à nouveau digéré... Qu'allait-il m'arriver à présent?... L'attente, l'inconnu me tuait à petit feu, me rendait fou! Je restais là, perdu dans le noir un long moment. Peu à peu je percevais l'étincelle à peine perceptibles de mes semblables et leur amertume se joignant à la mienne... ou l'inverse, difficile de le dire. Nous ne formions plus qu'un seul être, mais nous conservions un minimum de libre arbitre , comme spectateurs, chacun enfermés dans l'une des têtes.... Lorsque j'ouvris les yeux pour la première fois, la lourde tête de lumière se redressa. C'était comme si j'avais dormi pendant des siècles... Face à nous se tenait un majestueux loup blanc et un guerrier vêtu comme une femme, une lame à la main. Mes yeux s'ouvrirent tout grand en reconnaissant la majesté de la déesse Amaterasu sous les traits du loup que l'homme semblait nommer Shiranui. Mes babines se retroussèrent de colère et de jalousie. Le regard fou, je me mêlais à mes frères pour tenter de venir à bout de la déesse qui repoussait tous nos assauts. Les deux déités ne semblaient guère prendre l'ascendant sur l'autre jusqu'à ce que l'appétit de mon frère ainé et son goût prononcé pour le saké ne scelle notre destin... Ivre, nous nous écroulâmes au sol, tel le premier des poivrots... Quelle déchéance... Le loup invoqua la lune d'un long hurlement et cette dernière répondit à l'appel de sa mère pour bénir la lame du guerrier venu sauver sa belle... D'un coup, il trancha nos têtes et il scella nos âmes dans la cave avec son épée divine. Un fort sentiment de trahison envahit mon coeur alors que la lune que je chérissais tant venait de me trahir... Mon amour était donc à sens unique? La cave s'effondra sur nous pour laisser nos conscience s'endormir pendant cent ans.
Cent ans à méditer sur ce qui s'était passer... Cent ans à passer enfermés tous ensemble dans le même corps. Cent ans à endurer le même supplice que notre père englouti vivant dans l'arche de Yamato. C'était à devenir fou! Et comme si cela ne suffisait pas, alors que le descendant de ce guerrier, Izanagi, venait de nous libérer, l'histoire se répéta, envoyant à nouveau mon frère, notre hôte, mordre la poussière. Malgré nos puissance conjuguée, sa bêtise et sa cupidité, sa perversité et son orgueil l'avaient perdu! Mais Amaterasu n'était que l'ombre d'elle même! Et 4 d'entre nous en profitèrent pour fuir le corps maudit du dragon serpent pour rejoindre nos territoires respectifs! De là, le temps nous était compté avant que la déesse ne se rende compte de notre présence... Mais j'étais trop content de retrouver ma demeure. Mon esprit courant à travers les plaines, restait un problème majeur... J'étais désincarné... Et sous cette forme je n'aurai aucun impact sur ce monde. C'est alors qu'une voix tonna dans ma tête comme un violent commandement, m'ordonnant de me rendre en Ryoshima avec l'un de mes frères pour mettre la cité à nos pieds... Je connaissais cette voix et elle m'inspirait encore plus de terreur que celle de mon frère ainé Orochi... Cette voix... C'était celle de notre père. Avoir été connecté à nouveau comme lors de notre création avait-il resserré et ravivé ce fichu lien psychique entre nous tous? Ceci me fit l'effet d'une laisse au collier étrangleur se resserrant brutalement sur ma nuque, entravant ma liberté. Mais si je n'obéissais pas... je ne préférais pas connaitre mon funeste sort, la mort c'était surfait... Mais l'annihilation de mon âme... Avoir été dévoré par mon frère me suffisait comme expérience. Et puis... Ce plan n'était pas si mal, il me permettrait de me venger de la famille royale et de ce maudit dragon... Et pour cela, il fallait que je retrouve toute ma puissance! C'est à dire, remettre la main sur l'appeau du renard. Si Kaguya n'avait peut-être pas survécu, le précieux artefact avait bien dû atterrir quelque part. Et j'aurais besoin d'aide pour faire les recherches adéquates... Sortant de mon pelage, aussi minuscule qu'une puce, Ekybio, demon samouraï de la pestilence, se mit à sauter sur le bout de mon museau pour attirer mon attention. Lui non plus n'était pas ravi par la mission qui nous avait été confiée, mais il y avait de quoi reprendre nos place durement gagnées autrefois et s'amuser aux dépends de ces humains. Dans mon fort intérieur je commençais à douter de la crédibilité de nos actes, mais il fallait mettre mon avis de côté, le travail devait être fait. Notre dévolu se jeta sur la prêtresse et chancelière Tsuzuaro alors qu'elle venait prier pour le salut du Nippon. Nos deux esprits furent juste assez forts pour la tuer. Son cadavre termina au fond d'un puits qui communiquait avec l'une des sorties dissimulées dans le palais. Absorbant juste assez de son essence pour reprendre une forme physique, j’empruntai son apparence et ses souvenirs et tout son savoir faire rushèrent dans ma tête, enivrant mes sens de tous les désirs refoulés de cette femme si prude d'apparence et pourtant si frustrée par sa vie de chasteté. Amusant.~
Theme of Tsuzurao
Ce corps était plutôt appréciable à regarder et confortable. Loin de m'en plaindre , je dissimulais Ekybio dans mon décolleté, comme un premier affront à notre dernière victime, direction le palais où mon petit protégé s'occupa d’empoisonner le roi, tandis que je m'occuperais de me rapprocher de la reine. Tandis que le roi souffrait d'un mal étrange, devenant irascible et qu'une brume nauséabonde s’étendait sur la cité, la reine s'était recluse dans son palais, derrière une impénétrable barrière magique. Fort heureusement pour moi, il se trouvait que la reine et mon hôte étaient de proches amies, aussi la complicité s’établit très vite entre nous. Mais pas assez pour arriver à mes fins et pour briser cette maudite barrière. a la nuit tombée je rejoignais ma précieuse île Oni, à nouveau visible au large, mais c'était sans compter sur cette sale bête de dragon des mers... ayant senti ma présence et celle de mon repaire dans leurs eaux, le peuple des mers avait semblait-il décidé de me faire une fois encore la guerre pour tenter de sauvegarder leur royaume sous marin, me forçant à rester sur le rivage. Cela dit, j'avais un rôle à jouer qui m'offrait une parfaite couverture et accès aux archives du royaume. je pouvais donc rechercher mon précieux appeau qui semblait avoir atterri dans la région voisine. J'implorais donc la reine Himiko, femme de l’empereur et grande divinatrice veillant sur son peuple bien aimé, de faire venir ce précieux artefact pour mettre un terme au mal de l'empereur et aux agissements du dragon des mers ravageant les côtes et inquiétant son peuple. La reine accepta, elle même inquiétée par la situation, il n'y avait plus qu'à réceptionner la marchandise... Mais le moment venu, le dragon des mers coula le navire, envoyant mon précieux appeau par le fond... Fulminant de rage je ne remarquais même pas l'arrivée de cette charmante vendeuse de Bamboo en ville.
Sorrow
Mais ce détail n'échappa guère à Ekybio. L’empereur se leva donc péniblement, sous l'emprise du démon samouraï et alla enfermer la pauvre demoiselle dans la prison du palais pour la garder auprès de lui. Il alla alors me trouver ou plutôt trouver Tsuzuaro pour lui annoncer la capture d'une intruse suspecte aux longs cheveux d'or, à la beauté sans pareille et à la peau aussi pâle et délicate que la lune d'argent... Les yeux de la prêtresse s'ouvrirent grands d'effroi devant le sourire malsain de l'empereur. Son regard ne trompait pas et ma conscience plongée dans la sienne non plus... il pouvait à présent lire mes doutes et mes angoisses et moi, voir très nettement qu'il venait de comprendre ce que j'avais fait. A présent, non seulement mon père me tenait en laisse mais mon frère aussi... Et il prendrait un malin plaisir à me faire marcher au pas... J'étais pris au piège, il connaissait mon point faible et son haleine pestilentielle sur mon visage embrumait mon esprit, m'empêchant de penser de façon cohérente et m'arrachant des hauts le coeur. Oh biensûr, loin de moi l'idée de jouer les victimes dans la fratrie, nous avions tous notre lot et même Ekybio avait eu son nombre de déboires avec nous autres, mais de là à parler de fraternité... Ce n'était pas vraiment l'amour fou... Nous cherchions d'avantage à tous nous marcher dessus... Et il n'allait pas manquer une si belle occasion.
Alors que je tournais comme un lion en cage, cherchant un moyen de me sortir de ce mauvais pas, ce dernier se présenta aussitôt à moi. D'elle même, Amaterasu, la déesse du soleil et notre mère à tous, venait d'arriver en ville et cherchait à sauver la cité de cette brume néfaste.... Un rictus malsain s'échappa des lèvres de la prêtresse que je manipulais, un large sourire aux lèvres. C'était trop beau! Si je jouais bien mes cartes, je pourrai non seulement me venger de la famille royale et sauver Kaguya, mais également me libérer des chaines d'Ekybio et tourmenter cette chère Amaterasu en la faisant bosser à ma place. C'était génial! Vraiment magnifique!! Mais il allait falloir être très subtil et se méfier de cette déesse déguisée en louve.
Et comme prévu, quand on parle du loups on en voit la queue.~ Amaterasu Okami se présenta devant moi, pauvre prêtresse désespérée de ne pouvoir aider ma reine et mon pays contre le terrible dragons des mers. Que puis-je faire? Moi la pure et chaste Tsuzuaro, une faible femme, face à un adversaire aussi fort qui sème le chaos sur nos côtes! Pauvre Himiko, pauvre de nous. Alors que la déesse et son fort et preux camarade, ô grand Issun, étaient si habiles et rusés. Les caressant dans le bon sens du poil, j’obtins leur aide afin d'aller récupérer mon précieux appeau dans l'épave du bateau coulé par le dragon. Les pouvoirs d'Amaterasu étaient impressionnants et la voir manier les pinceaux célestes me frustrait intérieurement de ne pouvoir libérer ma propre puissance dans ce petit rôle minable de prêtresse que je me devais de tenir. Les Yokaïs avaient déjà pris possession du navire et la vision de l'esprit tourmenté de quelques uns de mes frères m'arracha quelques frissons glacés... Je détournais le regard pour ne pas me trahir. Mais au fond du navire... pas de trace de l'appeau... Maudit dragon! il l'avait sûrement avalé! Mais je me consolais à l'idée qu'il devait souffrir milles tourment avec l'instrument en son sein. De plus, la découverte que nous fîmes ce soir là n'était pas si dépourvue d’intérêt. Le maillet que nous récoltâmes était un sérieux atout contre ce cher Ekybio. Aussi je leur laissait le trésor et les encourageait à sauver l'empereur de son tourment et la cité, peut-être que cet outil les mettrait sur une nouvelle voie? restait, à présent, à quitter cette épave puante... et c'était sans compter sur ce fichu souverain marin qui manqua de nous boulotter tous les trois. Je faillis trahir ma couverture, pris de panique, regagnant le rivage avec une aisance inhumaine, mais c'était ça ou subir le même sort qu'autrefois. Toute fois , Issun et Amaterasu ne semblèrent pas plus alarmés que cela et, bien vite, la cité fut délivrée de sa malédiction, mon frère vaincu par la louve. Un large sourire se dessina sur mon visage alors que je saluais le départ de mon cadet d'un petit rictus moqueur.
setting sun
Restait à régler son compte à ce maudit dragon. Fort heureusement pour moi, Amaterasu et Issun étaient toujours prompt à aider et je semblais avoir gagner leur sympathie et leur confiance.~ ils devraient apprendre que tout bon flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute. aussi se dirigèrent-ils gentiment vers les côtes de Ryoshima pour régler le soucis et, qui sait, ramener l'appeau du renard pour calmer le dragons des mers sans avoir besoin de l'achever?~ Après tout, n'était-il pas le pauvre gardien des mers? Pendant leur absence, j'avais largement le temps de m'occuper de cette pauvre Himiko, tout en surveillant les faits et gestes de nos deux gentils pions. A peine eurent-ils déchainé la puissance de mon appeau que j'accourais au palais du dragon, me glissant comme une ombre jusqu'à la chambre d'où ils devraient sortir. nul besoin d'escorte pour m'y rendre, un simple déguisement aura suffi. Tsuzurao était là, les attendant , inquiète de leur survie. La prêtresse attristée par la mort du dragon baissa le regard... et c'est là que je fis preuve de négligence. Dans mon impatience, je perdais la cohérence de mon jeu d'acteur, les pressant de m'avouer leur trouvaille, ce qui n'empêcha guère la déesse de littéralement me lancer mon précieux appeau dans les bras, en toute confiance. Je les quittais, prenant une certaine longueur d'avance afin de présenter ma trouvaille à la reine qui dû abaisser sa précieuse barrière afin de se saisir de l'objet... trop tard. Le sang coula, recouvrant sol et murs de la salle du trône.... J'exultais, victorieux, sur son cadavre! Le dragon des les, Himiko, tous les deux étaient morts! Et tout ça grâce à cette chère Amaterasu!! Mais alors que le sang venait de couler, j'entendais du bruit derrière moi! Pris de court je reprenais mon attitude féminine, optant pour la détresse. Mais... les masques venait de tomber et une confrontation était devenue inévitable. Malgré la différence de puissance avec sa précédente incarnation, la déesse me fit battre en retraite vers ma précieuse île. Peu importait Amaterasu, ma mission était remplie et, bientôt mon île disparaitrait des côtes de Ryoshima et personne ne pourrait plus la localiser... Et malheureusement pour eux, le jour déclinait déjà dangereusement.
The ride
Il n'y avait plus de dragon des mers, plus d'Himiko divinatrice, je pouvais pénétrer dans mon vaste palais sans crainte... c'était sans compter sur ce maudit kami de la foudre qui semblait avoir pris possession des lieux et qui bondit sur moi dés mon arrivée, me pourchassant jusque dans les hauteurs du palais. La lutte fut féroce mais il n'était pas de taille et mes pouvoirs de métamorphoses suffirent à le changer de l'état de chair et d'os encore chauds à pierre froide, telle une belle statue sur mes remparts. Épuisé, je grimpais au sommet de mon palais... Quand une violente secousse m'arracha un râle de hargne. La reine des mers avait effectué le rituel pour prendre la forme des monarques marins et servait de pont entre mon île et la côte, l'empêchant de fuir. Et Amaterasu en profita pour s’introduire chez moi et tourner mes gardes en ridicule. Je ne perdais pas une miette de leurs péripéties dans mon antre, il fallait reconnaitre leur valeur. Mais la traitrise de mon cher Tobimaru, toujours fidèle au poste, fit éclater ma rage. Il les avait guidé jusqu'à moi! Pire! ils avaient réussi à réveiller chez lui des sentiments que je n'avais sû raviver malgré tous mes efforts. une fois encore, Amaterasu me sublimait. humilié et fou de rage, je commettais un acte que je regrettais immédiatement, je tranchais le lien m'unissant à Tobimaru... Le petit papier chuta au sol lentement, léger comme une feuille morte et son corps se changea en une magnifique fleur blanche. Alors que son âme s'échappait de ma demeure pour rejoindre le ciel et les constellations des 13, je recouvrais la voute céleste de mon encre, pour cacher son ascension à mes yeux, accueillant la déesse du soleil dans une nuit noire sans étoile et à la lune sanguine. Bah, qu'ils viennent me gâcher la fête, j'étais à l'apogée de ma puissance! Je sublimerais la déesse! Une féroce lutte à mort s'engagea entre la déesse et moi, la foudre céleste frappant mon corps malgré mes efforts pour contrer le pinceau de la louve. Crocs, lames et griffes s'entrechoquaient... une à une mes queues m'étaient arrachées et, avec elle, ma puissance... finalement, mon orgueil me perdit et mon masque tomba, dévoilant mon vieux museau de renard éprouvé par le temps et les réincarnations. Finalement, dans un dernier râle à la lune, comme un adieu, je m'écroulais sur le toit de mon palais, inerte et rongé par les regrets et la frustration. Amaterasu et moi avions combattu et j'avais perdu... A nouveau, mon âme s'éleva hors de mon corps, maudissant la louve... Mais celui que je maudissais encore d'avantage, c'était moi.
The pact
A nouveau mon âme s'éleva, tel un vaste nuage noir en direction du nord et des plaines de Kamiki, retournant à la source de son pouvoir. J'implorais qui voulait entendre ma prière de m'épargner ce terrible destin. Je ne voulais plus être absorbé par mes pairs, je voulais vivre et être moi même! C'est alors que ma course s'arrêta nette au dessus de la foret d'Agata, grande forêt qui fut le territoire de ma soeur Arachnide, l'une des 7 calamités et bordant la cave de la lune, lune qui se reflétait dans le vaste lac inondant les bois... et tout devint blanc. Frappé par un rayon de lune, Yumigami, le kami lièvre de la lune m'apparut. D'abord méfiant, je le laissais me proposer un pacte, comme je l'avais fait pour sa fille, Kaguya.
"Je puis t'épargner ton destin et t'offrir une nouvelle vie loin des tiens, recommencer à zéro ton existence. Pour avoir sauvé ma fille d'une mort certaine, je suis prêt à t'épargner à la seule condition... Que tu la libères de sa promesse. Ne t'inquiète pas pour elle, la princesse s'en est retournée dans les plaines céleste dans le palais de la lune et a laissé sa compassion pour la terre ici bas. Mais jamais tu ne la reverras. Et je veux que tu mettes tes pouvoirs aux services des innocents qui imploreront ton aide afin de prendre leur revanche sur les êtres au karma immonde faisant souffrir autrui comme tu l'as fait. Ainsi apprendras-tu peut-être de tes propres méfaits. Qu'en dis-tu, Ninetails? C'est un sort plus enviable que ce qui t'attend... Ne mord pas la main qui t'es tendu."
Il... il se moquait de moi. C'était ça l'ironie du sort et je pouvais lire dans son sourire fendu qu'il en avait pleinement conscience! Mais il avait raison, c'était un sort bien plus enviable. Implorant Kaguya de me pardonner, je serrais la main du kami pour sceller le pacte. Un large sourire s'étira sur la pâle figure du lapin alors qu'il me tirait vers lui pour me voler un baiser afin de sceller cette nouvelle promesse. Aussitôt je sentis mon être astrale s'évanouir et... tout devint noir.
Chapitre III : Lune tu veux être mère...
Those who weren't supposed to betogether
Le monde est livré aux humains, être imparfait au visage couvert de multiples masques. L'humanité a tellement de facettes différentes qu'il est souvent difficile de cerner. Tant de caractères pour de si petits êtres aux pieds de mère nature. Eux qui, jadis, mangeaient ses fruits et se réfugiaient dans ses cheveux verdoyants. Elle les protégeait du froid, de la pluie, du vent et de la faim.
Et puis ces jeunes pousses en grandissant se sont émancipés d'elle pour se jouer de ses pouvoirs et commencèrent à m'exploiter. Les gens ne croient plus aux kamis comme avant. Ils prirent ses fruits, son bois, sa sève, ses fleurs, ses plantes. Les animaux peuplant son vaste territoire qui rétrécissait chaque jour prirent peur. Privés de leurs maisons et de leurs terriers, ils prirent la fuite vers les plaines, les déserts et le ciel. Le sol se vida de son eau et les hommes prenaient toujours plus de terrain. Impuissante face à l'ignorance de ces êtres humains aveugles et sourds. Oui... de braves bêtes bien stupides en vérité. Si malléables par leur nature imparfaite et leurs désirs égoïstes. Il me fallait patienter et trouver un contractant assez naïf pour lui faire miroiter monts et merveilles, ses désirs les plus profonds. Il me fallait... un humain... Pour devenir un être qui appartienne à nos deux mondes et qui puisse entendre la voix de chacun. Mais comment enfanter de telles créatures qui échappaient à mon contrôle? Il me fallait approcher et pactiser avec l'une d'entre elle... Et puis... Ce n'est pas comme si tout ceci était vrai. Moi aussi je trouve mon compte dans cette histoire. Aussi, le petit Kitsune vint au monde, blanc comme neige, né du pacte entre un kami et un démon et sortant d'un ventre humain.
Tout oublier, tout laisser derrière lui, se laisser bercer dans un cocon chaud et doux , les ténèbres pour seule compagnie... Rester dans sa bulle. Ce manège dura de longs mois, neuf pour être exact... avant qu'il ne violemment ramené à la réalité et que cette lumière aveuglante ne l'éblouisse à nouveau. L'air qui s’engouffra dans ses poumons lui arrachèrent un premier cri de douleur. La peau pâle, les cheveux blancs, les yeux verrons, l'un bleu, l'autre jaune, ce nouveau né plongea la salle dans la stupeur la plus totale. Nous ne naissons pas tous égaux, et celui qui dirait le contraire est un menteur...
Le jeune enfant en grandissant faisait preuve d'un potentiel encore inconnu. Il parlait souvent seule ou avec les animaux, si bien que la population prit peur et le rejeta. Mis à l'écart depuis toujours, l'enfant se replia sur lui même sans comprendre d'où lui venait ce don. Un seul autre enfant lui tendit la main. Un jeune garçon aux cheveux pourpres, répondant au nom de Tobi. Il ne voyait pas en lui une menace, juste un garçon incompris et amusant de par son originalité. Le jeune garçon altruiste passait du temps avec lui, si bien qu'au fil des années, un puissant lien se tissa entre les deux êtres.
I want you to be mine
Mais voilà des années à présent que les récoltes du village étaient mauvaises. Les bêtes se mirent à tomber malades et à mourir les unes après les autres, immangeables de surcroit. L'eau se fit plus rare. La famine guettait le village. Pour ajouter aux malheurs de l'enfant, on l'accusa d'être responsable de cette calamité. Les hommes, ignorants, décidèrent de sacrifier Kitsune au dieu de la montagne. Ils l'exilèrent donc en amont, la condamnant à mourir là bas, seul et abandonné, interdisant quelconque contact. Mais Tobi vint à lui. Chaque soir, il venait le voir à la nuit tombée, lui apportant toilette et de quoi manger. Caché près d'une grotte où s'écoulait un ruisseau d'eau fraiche, il lui tenait compagnie le temps du bain et du dîner, à l'abri des regards indiscrets. La lune pour seul témoin, ils partagèrent même plus qu'une amitié.
Mais cela ne dura qu'un temps. Les villageois, intrigués par les disparitions quotidiennes de Tobi, décidèrent de le suivre un soir. Ils surprirent le jeune couple et, de peur de voir la misère tomber à nouveau sur eux, s'emparèrent de Kitsune et le ramenèrent au village. Puisque la montagne ne suffisait pas à le faire mourir, il devrait mourir par la main du village. Et plus particulièrement par celle de celui qui avait permis sa survie jusque là... Les villageois creusèrent un grand trou où furent jetés les parents du maudit, tués d'un coups de pelle dans la nuque. Puis ils y jetèrent l'enfant maudit et tendirent la pelle à Tobi, le sommant de l'enterrer vivant. Le jeune homme repoussa la pelle mais on le menaça. S'il refusait, sa famille subirait le même sort et il serait déshonoré. On lui offrait l'occasion de corriger son erreur en mettant un terme à leur calvaire. Le regard du garçon aux cheveux roux croisa le regard désespéré et implorant de Kitsune. L'humain est un être impitoyable et égoïste. Il se saisit de la pelle ... et tenta de frapper l'homme face à lui mais il fut stoppé par sa mère qui l'implorait de ne pas les condamner... et qui guida son geste avec la force du désespoir pour donner la première giclé de terre... Les villageois suivirent, condamnant l'enfant, enterré vivant sous un massif cerisier, à une lente et pénible agonie alors que Tobi fuyait ce spectacle cauchemardesque...
The grief...
Les jours et les nuits passèrent mais la culpabilité et le remord rongeaient le jeune homme aux cheveux roux. Il l'aimait et avait préféré se sauver plutôt que de combattre le village. Maintenant son ami était mort et son destin funeste avait été des plus cruels. Rongé de l'intérieur, le jeune homme errait sans but comme une âme en peine jusqu'à la sortie du village. Arrivant en bordure de forêt, il pu voir une épaisse fumée s'envoler au dessus de son village... ce dernier était à feu et à sang... Accourant, pressant le pas, il arrive à l'entrée de ce qui fut son village. Tous étaient morts... éventrés, charcutés, brûlés vifs. Au milieu des flammes, une silhouette se tenait debout. immense, le teint cadavérique, neuf longues queues dans son sillage, brisant la nuque de l'un des enfants du village. Kitsune s'était relevé, sorti de sa tombe et les avait massacrés de ses pouvoirs. Le grand renard fit volte face pour observer le garçon qui l'avait condamné et trahis. Après ce second échec, il aurait été humain d'abréger le calvaire du jeune homme qui sentait naitre en lui un nouveau sentiment de culpabilité. Après avoir sacrifié son ami, c'était sa famille et le village tout entier qui y étaient passés. Mais Kitsune n'était plus humain et il disparut dans les flammes, laissant son camarade avec le poids de sa culpabilité, déçu à nouveau et pleinement conscience de son identité à présent, sa vengeance accomplie, condamnant son bourreau à vivre avec ce supplice. Alors que le renard s'éloignait, le jeune garçon soupira devant son échec, un long kimono blanc apparaissant sur ses épaules avant qu'il ne regagne la lune pour observer les futurs actes de son protégé, et la route du renard et du lapin se sépara là sur une note des plus tristes.
C'est ainsi que je me retirais, ni mort ni vivant, les souvenirs bien présent dans mon esprit et le coeur brisé. Reprenant forme humaine, je me mis à errer en direction de Ryoshima pour me retirer dans mon palais et oublier la cruauté des hommes qui ne valaient pas mieux que les démons avec une lourde besogne à effectuer et ma dette était loin d'être payée.
"Je les déteste... je les déteste tous... Humains... démons... Célestes... kamis... "
Trahi, humilié, piégé dans ce corps demi humain qui trainait ses pieds fatigués à travers les plaine sous le regard désolé de cette lune qui m'avait entrainé dans cet enfer. Les dents serrés, je la maudissais du plus profond de mon âme de m'avoir offert de goûter à quelques instants d’insouciance et d’innocence, à l'ivresse d'un amour naissant avant que l'humanité ne me l'arrache cruellement... avant qu'il ne montre son vrai visage. Biensûr ma colère m'aveuglait... Tobi avait été contraint de m'abandonner, je revoyais encore sa mère saisir la pelle en coinçant ses mains sur le manche pour s'assurer de son geste. J'avais eu bien plus de temps qu'il n'en faut pour me repasser cette scène en boucle. Autour de moi, les Yokaïs même s'écartaient, de peur de subir ma rage, me laissant avancer en paix, la lune dans mon dos. Peu importe la distance que je mettais entre moi et ce maudit village, je gardais cette inconfortable impression d'être épié et suivi. Avoir vécu comme un humain, ma conscience de Yokaï scellée jusqu'à mon trépas, m'avait permis d'acquérir une nouvelle expérience et une certaine empathie ou compassion à leur égard. Mais tout bon sentiment avait volé en éclat à la seconde même où la terre avait heurté mes yeux. Éclairé par la pâle lumière d'argent des cieux, l'île Oni répondit à mon appel au large des côtes alors que mes pas créaient de fines vaguelettes sur l'eau. Peu m'importait qu'un dragon des mers fasse irruption! J'avais assez de colère pour lui tenir tête cette fois! Mais rien ne vint... Je pus enfin regagner mon palais... De là, afin d'écraser une fois pour toute ce petit village en feu, je téléportais ma précieuse île sur celle où se trouvait ce maudit village d'imbéciles morts de leur bêtise, entre mer et montagne!~ Le village encore fumant ainsi que les dépouilles de toutes les victimes s'y trouvant fut englouti par les catacombes de mon domaine... sauf le Cerisier sous lequel reposait mes parents humains et le corps d'enfant qui fut mon précédent sanctuaire. Ainsi je protégeait mon être actuel de toute agression, maudissant le village qui dormirait, à jamais emprisonné dans les tréfonds de mon territoire, à présent situé quelque part entre Agata et Ryoshima. Bientôt, ces âmes torturées seraient autant d'infortunés à mon service et les réticents erreront dans les vestiges de ce qui fut leur chez eux et qui était à présent leur dernière demeure et tombeau.
Ma vengeance accomplie, je caressais l'écorce de ce cerisier mis en lieu sûr au fond de mon territoire avant de m'en retourner au sommet, dans mes luxueux appartements. La demeure était désespérément vide... Il faudrait que je renouvelle le personnel, mais pour l'heure, la solitude n'était pas pour me déplaire. Ce n'est qu'une fois arrivé devant ma couche que je sentis tous les muscles de ce corps humanoïde céder et que je m'écroulais dans les draps chauds de mon lit. Là... Je laissais mes nerfs craquer sous la pression, des larmes ruisselant sur mon visage, fendant mon masque d’impassibilité. Pleurer... C'était une première pour moi... Et je ne pouvais m'empêcher de penser à mon compagnon, Tobi... Tobimaru?... Ce n'est que maintenant que son nom me revenais m'arrachant un énième sanglot et d'autant plus de regrets.Que je ne reverrai sans doute jamais... Qu'il aille au diable! Je ne voulais plus jamais le revoir! Qu'il vive avec le poids de sa culpabilité! Qu'il reprennes ses étreintes et ses baisers! Je ne veux plus jamais qu'il reparaisse devant moi!... mais alors pourquoi ai-je si mal à l'idée qu'il ne soit plus là...? C'est sur cette pensée que je m'effondrais et que, vite, je sombrais dans un sommeil profond, toujours bercé par la pâle lumière de la lune d'argent qui semblait veiller sur moi et qui avait décliné pour m'offrir un berceau de lumière.
Ainsi, je plongeais dans un long sommeil, m'isolant du monde qui oublia mon existence. Ce dernier changea sans moi, ma petite bulle éclatant alors que mon univers explosait en une infinité de mondes. Ce qui fut jadis mon univers, entre Atlantica, les terres du dragon et l'enfer furent divisés en trois mondes distincts... Mon réveil s'annonçait pleins de surprises.
Questions diverses
1) Votre personnage est-il capable d’aimer, d’avoir une relation ?
Bien entendu, ce n'est pas parce qu'il est guidé par l'appât du gain et son petit confort qu'il est hermétique à toute relation amoureuse. Il est peut être self centred mais pas idiot et son coeur peut tout à fait ressentir ces sentiments humains, il suffit qu'il trouve la perle rare qui saura faire la différence entre une concubine et une véritable épouse.~
2) Si l’esprit de votre personnage s’incarnait en un animal mythologique ou chimérique ou réel (nuances acceptées). Que serait-il ?
... je suis un animal mythologique, i'm the mother fucking Demon Lord Ninetails! °^°'
3) Qu’en est-il de la fidélité et de l’esprit de camaraderie de votre personnage ?
Hahaha, là où nombre de personnages ayant rallié le côté obscure se targueront d'être froids, calculateurs et solitaires, Kitsune est calculateur, enjoué et fidèle à ceux qu'il apprécie. Il a même tendance à sympathiser avec l’ennemi si le but qu'ils cherchent à atteindre l'intrigue ou l'amuse. Ce qui le rend très dangereux, c'est cette capacité à manger à tous les râteliers et à avoir un pied dans chaque territoire en portant des masques s'il le faut. Autant qu'il en faut pour rester en vie et tirer les ficèles de son propre destin. Avec les gens entrant dans son cercle privé il est attentionné et très protecteur, presque aimant, ce qui tranche avec sa nature fourbe et perverse.
4) En vue de votre race, quand pouvez-vous dire que votre personnage a forgé une amitié. Citez quelques unes de vos relations amicales.
Aaaah Voilà qui est une question épineuse, car à l'heure d'aujourd'hui, j'ai surtout vécu sous le joug de mon géniteur, Orochi et de notre seigneur et maitre Yami. Je n'ai guère eu de temps à consacrer à cette belle chose qu'est l'amitié. Cependant... Il y avait un lapin que j’appréciais tout particulièrement et que le temps a arraché à mes griffes... C'est l'inconvénient d'être éternel comme la pluie qui tombe sur mon coeur depuis qu'il est parti. C'est comme ça que les coeurs se ferment au monde. Mais les blessures guérissent et restent les bons souvenirs.
5) Quelle est la devise de votre personnage ? S'il y en a plusieurs, donnez les toutes.
"Ce qui ne te tue pas te rend plus fort." Chose que beaucoup semblent oublier dans ce bas monde.
6) Vis à vis de votre façon d'écrire, quels sont vos points forts et points faibles?
Mon point fort est le fait que je sais faire vivre mon personnage au de là du minimum syndical qui se complet dans le silence. Mon personnage pense, s'exprime à haute voix, essaie d’interagir au maximum avec son entourage.
Mon point faible? La narration et description des lieux, j'ai du mal avec les grands pavés narratifs qui manquent à mon sens de vie. Je sais qu'il peut retranscrire autant de vie qu'un dialogue, mais, j'ai plus de mal à les rédiger personnellement.
7) Pourquoi incarner ce personnage ?
Parce que le Kitsune de Okami est, graphiquement, un personnage qui m'a énormément plu. Et je vous remerc
Dernière édition par Kitsune le Ven 20 Mar 2015 - 20:26, édité 3 fois
Si besoin d'éclaircissements, je suis là! ^^
J'ai décidé de commenter partie par partie comme c'est tout de même une longue fiche ! Pour l'histoire, je commenterai sans doute au fur et à mesure.
Bon, le physique !
Déjà, c'est très bien. C'est très bien écrit, c'est super agréable à lire et... franchement ça promet !
Mais déjà pour le physique, il y a quelques problèmes que je n'ai pas pu ignorer ^^.
Avant tout, parlons de l'orthographe. C'est quasiment impeccable. La phrase la plus laide est clairement "mais jamais Kitsune ne se plaint que rarement de cet état." Soit c'est "Jamais Kitsune ne se plaint de cet état. " soit c'est "Kitsune ne se plaint que rarement de cet état". Tu peux pas faire un mixe.
Je le signale parce que c'est la faute la plus flagrante de ton physique. Il y a d'autres erreurs mais elles sont insignifiantes.
Alors aussi... il est clair que si ton physique est relativement long, il n'est pas pour autant franchement complet. Là c'est moins un problème dans ta fiche qu'une petite lacune. Disons que si tu avais été plus précis, j'aurais été comblé.
Que tu ne décrives pas ses kimonos, même si c'est dommage, c'est cohérent dans la mesure où il en porte sans doute plusieurs.
Mais ce collier ou encore simplement son visage qui n'est que très superficiellement décrit, je trouve ça plus regrettable.
Je ne sais évidemment pas comment sont le caractère et 'lhistoire mais le physique a l'air d'exister davantage pour nous parler du monstre que pour décrire le bonhomme.
Alors maintenant, je me permets une petite incursion sur un thème plus général dans ta fiche : la culture japonaise.
Déjà tu utilises des termes sans les expliquer. Je crois que c'est peut-être l'un des plus gros défauts de ton physique (peut-être et j'espère que tu expliqueras des termes comme "Ô Kamis" ou encore "yokais" ou même "kami", dans quel cas je retirerai tout simplement ma critique)
Mais ça m'a assez frustré, je dois dire. Pas que je ne les comprenne pas... Juste que ce n'est absolument pas l'univers de ce forum. Ok la plupart des membres sont des otakus, mais l'univers rpg du forum n'est pas assez imprégné de la mythologie japonaise (oui, même en prenant en compte la congrégation) pour que tu puisses utiliser des termes comme ça sans les expliquer.
Une deuxième chose, ton titre. Ton rang je veux dire. Tu vas trouver ça idiot mais "Lord Demon Ninetails" ?
Donc un mot d'origine anglaise + un mot d'origine grecque + un mot anglais ?
Je ne suis pas un puriste mais la cohérence, c'est tout pour moi. Et la seule légitimité de ces termes est pour moi vraiment obscure; Soit tu francisais totalement ça pour respecter à nouveau l'univers rpg du forum, soit tu y allais carrément dans des termes techniques et un peu plus exacts.
Lord pouvait devenir Seigneur ou l'équivalent japonais (Daimyo ?), le démon pouvait rester tel quel ou se transformer en comme tu l'avais dit précédemment yokai et pour le Ninetails, qui est clairement le plus laid à mes yeux, tu savais quoi faire. On sait tous comment traduire ça ! ^^
Ce que je veux dire de manière un peu plus générale, c'est que tu dois garder une cohérence dans la forme.
Maintenant je vais parler de la description du style de combat. Ce ne sont plus des critiques mais des commentaires par rapport à ce que tu voudrais.;
"La métamorphose : Kitsune peut changer d'apparence, de taille, de couleur, de race à loisir! C'est sa capacité principale, un véritable as du déguisement, à la différence prêt qu'il s'agit de son vrai corps qui change et évolue au gré de ses envies ou besoins. Il peut également changer le corps d'autrui via des artefact qu'il ensorcèle comme des masques par exemple. "
Ca, ça m'a l'air un peu chaud. Faire en sorte que l'apparence que tu prends devienne ton apparence naturelle, je peux déjà te dire que ce n'est pas possible.
Pour ce qui est de transformer les autres, faudra voir mais ça m'a l'air confus ^^.
Armure d'or: Une aura de lumière pure qui lui permet de repousser certains assauts. Cependant, elle fut fragilisée par l'assaut d'Orochi, ne la rendant plus aussi perméable qu'avant et particulièrement sensible à la foudre.
J'ai réfléchi et je suis d'accord pour que ton personnage ait un coeur totalement lumineux. Ca n'est pas incohérent avec le mythe d'Amaterasu/Orochi sur le forum, et puis comme ton personnage est plus un... génie qu'un humain (oui j'aime bien le mot génie, dans ce cas-ci) je suis ok. Si par exemple quelqu'un voulait incarner un ange de Dieu sur le forum, je serais ok pour qu'il soit totalement lumineux.
Les 9 queues : A chaque fois qu'un Kitsune reçoit une queue supplémentaire, il gagne en puissance et monte en hiérarchie. Possédant 9 queues, Kitsune est à son pleins potentiel. Il peut jeter du poison depuis leurs extrémités et planter ses queues dans le sol pour attaquer avec ces dernières, les faisant sortir de terre tels des pieux, ce qui n'est pas sans rappeler les arbres qu'invoque Amaterasu pour se protéger. Dans chaque queue réside également un sbire représentant chacun un pouvoir du renard et une vie. S'il est blessé, Kitsune peut se diviser en 9 entités.
Ca ça m'a l'air plus que compromis.
Illusions et Pacte de Jigoku :
Là disons que si ça reste dans le cadre rpg, y aura même pas besoin d'en faire une série, je crois.
L'arme quant à elle, ne me pose pas de problèmes si elle n'a strictement aucun pouvoir;
Pour le physique, je vais dire... Capitaine.
A présent, le caractère.
Il m'a beaucoup plu. C'est précis, c'est très bien écrit. En lisant ton physique et le début de ton caractère, je me suis dit à titre tout à fait personnel (et ça ne saurait influer sur ton grade) que je n'aimais pas ton personnage. Je crois qu'avec certains membres, j'ai été dégoûté à vie des personnages à contrat. Il y a ce côté manipulateur et omniscient (je ne saurais pas l'expliquer mais c'est là) qui me rend dingue. Mais ici, très rapidement, je me suis dit que le reste de ton personnage était franchement intéressant. Ca vaut le coup et je serais curieux de faire un rp avec toi.
Mais il y a un problème, et curieusement, ce problème m'a fait penser à Adrix. Dans mon commentaire, pour information, je lui disais que je n'aimais pas cette manière de garantir à son personnage de pouvoir devenir gentil pour peu qu'on lui tende la main... Ce que je prenais pour une sorte de facilité. Le personnage est un dingue fini, un criminel en acte mais oh ? Voilà la possibilité pour lui de parfois être sympa, au gré du rpiste.
Ici j'ai un peu la même chose par rapport à :
"Il ne supporte pas l'injustice et cette part de candeur naïve lui joue souvent des tours"
J'avoue avoir été profondément déçu par cette phrase ^^. Pas parce que je voulais que ton personnage soit un connard mais parce que c'est malheureusement d'une faiblesse terrible, comme affirmation.
Il ne supporte pas les injustices... Le mec qui " pousse souvent des êtres faibles à pactiser avec lui pour les déposséder dans des contrats aux termes pervers" ?
Pour moi c'est d'une incohérence flagrante. Ce type est un escroc, l'injustice fait partie de son business.
Et malheureusement, cette tentative de sauver l'âme de ton personnage est pour moi comme un essai de ta part de donner la possibilité à ton personnage d'aller à l'encontre de sa nature.
Le reste j'ai beaucoup aimé. J'aurais même dit adorer s'il n'y avait pas un autre petit problème de fond. Personnellement, après avoir lu ta fiche, je n'arrive pas à visualiser le caractère de ton personnage. Là tu vas me dire "c'est parce que j'ai dit beaucoup de choses" et c'est vrai que ça joue. Mais j'arrive pas à me le représenter mentalement, à cause de cette ambiguité. Ce n'est pas très grave même si c'est dommage. Le seul risque, c'est que toi-même tu t'y perdes un peu ^^.
Pour le caractère, Seigneur.
Je me permets de faire un commentaire sur la couleur que tu utilises en guise de titre. Chez moi c'est absolument illisible ^^
Alors l'histoire.
Pour le prologue, bon déjà je l'ai trouvé très bon mais... j'ai juste un commentaire. T'es dans un style soutenu, c'est dramatique, ça a vraiment de la gueule et là :
"Nous luttons pour nous élever et goûter à un semblant de liberté, pour être violemment jetés à nouveau au fond du gouffre, nos idéaux mégalos brisés"
Mégalos ? Non désolé mais c'est juste pas possible ça ^^. Faut choisir ton style. C'est comme si tu utilisais des termes comme "machin", "truc" ou même "super". Si t'es dans un style soutenu, tu ne peux pas utiliser mégalo, c'est obligatoirement mégalomane.
Chapitre 1...
Je suis en train de le lire et la première chose qui me vient, c'est que c'est franchement cool, voir génial. On est dans ce ton dramatique, les mots ont du poids, j'aime beaucoup. Le seul problème est encore dans ce que je disais plus tôt par rapport à
1) La cohérence par rapport à l'univers rpg du forum. Tu parles de plein de faits, de personnages, qui ont peut-être tout leur sens dans la mythologie japonaise mais qui ici sont assez abscons. Ca donne un certain effet et un bon dynamisme à ton histoire mais le tout reste très confus.
2) La cohérence par rapport à la culture nippone. Je n'arrive pas à croire que tu aies utilisé le terme nobody... (et la parenthèse, il vaut mieux la mettre à la fin du paragraphe ^^ mais de toutes manières elle n'avait pas lieu d'être puisque irp, on appelle les similis "similis", pas par un autre nom)
Bon je suis au chapitre deux, c'est très bien mais...
"j’empruntai son apparence et ses souvenirs et tout son savoir faire rushèrent dans ma tête"
L'apparence c'est possible... Les souvenirs et le savoir-faire, non. Ca c'est clair et net.
J'ajouterai que le verbe rusher va pas très bien ici.
J'ai fini de lire l'histoire et je n'avais rien d'extrêmement spontané à dire jusque-là.
Je dirais que ta fiche a ça de bien qu'elle est véritablement originale, riche en détails et très intéressante. Ton style est très bon, ça c'est certain... J'ai vraiment aimé lire tout ça et... ça avait beau être très long, je ne me suis pas ennuyé un seul instant.
Ca c'est évidemment une excellente chose.
Pourtant, l'abondance ne détails n'a pas sauvé la clarté de ton texte. Je vais t'avouer que je n'ai fait que deviner (et ça se trouve je me goure encore) que Kitsune s'était réincarné (ou avait pris possession de) dans le corps de l'enfant. Parce que franchement, je ne comprenais pas le rapport, je n'arrivais pas à voir à quel instant on est passé du kitsune sauvé par le père de la petite lune (un truc comme ça) au moment où on a un enfant cinglé.
C'est un peu comme le caractère, et finalement, ça me rappelle la fiche de Black Tears. Quand je lisais... ok c'est très beau, ok je comprends et pourtant, à l'autopsie du cadavre, je suis quand même incapable de raconter l'histoire.
Voilà, j'ai adoré lire ton histoire mais je serais bien incapable de la raconter à mon tour à une autre personne.
Je ne dirais pas que c'est un gros défaut. On a le lecteur qu'on mérite, je pense. Et tous les textes ne sont pas aussi faciles à lire les uns que les autres.
Je pense être arrivé au terme de mon commentaire.
Je donne Seigneur à l'histoire.
Capitaine + Seigneur + Seigneur... Ca te fait un grade de Commandant.
Mon appréciation globale... J'ai beaucoup aimé, c'est un personnage qui m'a l'air fort intéressant. Je dirais que si j'ai une crainte, c'est qu'il ait déjà vécu trop de choses pour que la suite ait l'air d'une véritable aventure ^^.
Fiche validée et toutes conneries du style.