Cauchemar en liberté! Szp8Cauchemar en liberté! 4kdkCauchemar en liberté! 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il y avait bien des choses qui survivaient à toutes les époques, la guerre, notamment, quelque soit les camps qui s'affrontent, pour tel ou tel objectif, le contrôle, le pouvoir, la paix à laquelle on peut aspirer, il y a toujours eu des conflits. Que ce soit la guerre ou pas, cela ne changeait pas tellement ma manière de vivre, la paix non plus n'y aurait rien changer, c'était un autre état d'esprit qui motivait mon existence, finalement, après mon apparition, que l'Affreux ait décidé de m'utiliser à ses fins ou non, j'aurais probablement continuer d'agir ainsi, pour la peur. Elle aussi, avait existé en tout temps, propager ce sentiment était pour moi une manière des plus délicieuse d'exister, cela aurait vite fait de m'attirer des ennuis même si jusqu'à maintenant rien ne m'était encore arrivé. D'un autre côté, je n'avais aucune raison de craindre des représailles quelconque, je n'étais même pas sur de pouvoir ressentir cette même peur, pour moi chaque combat, chaque meurtre n'était qu'un amusement, j'agissais comme une enfant ce qui collait plutôt bien à mon apparence, une enfant assez sanguinaire certes mais après tout celle qui m'avait donné naissance était loin d'être normale... Je me réveillais dans un endroit totalement englouti par la noirceur, pas une once de lumière, impossible de savoir où j'étais. La seule chose dont j'étais sur, c'était d'être très à l'étroit! Je tâtais un peu les parois autours de moi, à l'aveugle, j'étais dans un genre de caisson bizarre, c'était incompréhensible d'autant plus que je ne me souvenais absolument de rien, néanmoins c'était facile de trouver une solution à ce problème!

J'étais quand même une petite armurerie sur patte, c'était pas cette mini prison qui allait m'empêcher de bouger bien longtemps! Je plaquais le métal de ma tronçonneuse contre la paroi et activait celle-ci afin de percer directement dans le vif du sujet! C'était une matière franchement peu résistante, comme du bois? Elle fut détruite en un instant et cela me permis de frapper avec mon pied afin d'agrandir la brèche histoire de sortir de là. Je pouvais ainsi sortir de cet espèce de caisson d'une manière assez laborieuse, surtout que je n'étais pas libre pour autant... Il me fallut quelques instant pour comprendre où j'étais et encore, je savais seulement que même si je venais de sortir d'un truc dans lequel j'étais enfermé, c'était pour me retrouver dans une prison un peu plus grande... La pièce était blanche, on aurait dit un endroit où on enfermait les fous mais la pièce possédait un côté entièrement vitré, comme si j'étais en quarantaine... Vu de l'extérieur, c'était bien un genre de caisse dans lequel je m'étais réveillé, je m'approchais de la vitre en essayant de comprendre ce que je faisais ici... Il y avait trois personnes de dos qui étaient placés devant, des gardes? Ils avaient une armure et tout... Visiblement ça rigolait pas, mais pourquoi? Je tapais sans grande conviction du poing afin de les avertir de ma présence, ils se retournèrent et semblèrent un peu étonner que je sois sortie mais je ne les entendais pas. Le vitre devait être bien isolé, pas un bruit ne passait au travers, les trois personnes étaient armés et l'un d'eux la pointait en ma direction, une arme à feu, j'en venais à me demander si même enfermé j'arrivais à faire peur...

L'un des trois garde s'en alla en courant, certainement pour prévenir un supérieur ou que sais-je encore! De toute façon je n'allais pas l'attendre, je n'avais aucune idée de ce qui m'avait amené ici mais je ne comptais pas m'éterniser... Je tapais plusieurs fois sur la vitre avec ma tronçonneuse afin de tenter de la briser, elle ne cédait pas, c'était probablement une vitre blindé, une sacrée petite prison pour le coup, j'étais très curieuse de savoir pourquoi ils m'avaient fichus là-dedans...

J'étais peut être dans un monde rempli d'idiot où la simple vue d'une gamine armé pouvait faire un scandale? Cette simple idée ne faisait qu'excité ma curiosité, il fallait que je sorte pour m'amuser un peu! Cela se voyait à la manière d'agir des deux gardes encore présent, je ne distinguais pas leurs visages mais ils étaient apeurés, c'était sur, pas des gros dur quoi! Pas besoin de la tronçonneuse, en tout cas pas de la partie tranchante... Je pointais celle-ci en direction de la vitre avant d'actionner mon petit joujou, le fusil à pompe! Je m'en servais rarement, la rafale de balle eut de quoi surprendre les gardes mais elle ne brisa pas ce fichu bout de verre! Plutôt costaud, mais j'avais du répondant... Dans ma main gauche apparut le manche de mon épée broyeuse avant que le reste ne se matérialise, encore de quoi surprendre les deux froussard... J'abattais avec toute ma force la lame contre le verre qui me retenait prisonnière mais rien à faire! Cela en devenait énervant... Je frappais plusieurs fois furieusement mais sans succès, je ne m'attendais pas vraiment à rencontrer tant de difficultés à me libérer... D'autant plus que de nouveaux gardes étaient désormais présent, un vrai petit bataillon qui remplissait le maigre couloir qui donnait sur ma cellule, ce ne serait pas si simple de sortir même lorsque j'aurais brisé cette paroi...
"Tu devrais envisager de te servir de la peur gamine... Les ténèbres s'en dégagent, elles chevaucheront pour toi et je doute qu'une simple vitre ne leur résiste..."

L'Affreux? C'était bien sa voix que j'avais entendu, il ne me semblait pas l'avoir déjà entendu parler hors du monde des cauchemars... Malgré tout son conseil était des plus pertinent, la jeune fille frêle que j'étais avait besoin d'un grand monsieur très costaud, il allait d'ailleurs pouvoir me dégager le passage! Je reculais donc de plusieurs mètres avec un large sourire avant de lever mon épée contre le plafond de la cellule. La lumière, les ténèbres, pour moi tout ça n'avait aucune importance du moment que je pouvais m'amuser, pourtant... Les ténèbres avaient quelque chose d'attirant, j'étais bien forcée de le reconnaître! Une aura sombre m'entoura alors que je laissais la pointe de mon épée pencher vers le sol avant de l'enfoncer solidement. Il m'avait donné plus d'une manière de répandre la peur autours de moi mais celle-ci était plus... Épuisante, je devais déployer une énergie qui m'était totalement inconnu et c'était pas le genre de chose que je pouvais faire plus d'une fois en l'espace de quelques instants... Un cercle d'invocation apparut autours de moi, de la même couleur que mon aura, je lâchais mon épée et reculait à nouveau un peu pour laisser de la place à la créature qui se joignait aux festivités... Il semblait remonter depuis le tréfonds des enfers tandis qu'il passait dans notre monde, un cavalier infernal auquel on avait coupé la tête! Il n'allait faire qu'une bouchée de cette vilaine vitre qui m'ennuyait tant, je ne me faisais pas de soucis pour ça! Il commença à reculer de plusieurs mètres tandis que je récupérais mon épée dans le sol avant de le laisser se ruer avec une sacrée violence contre la vitre qu'il frappa avec sa lance en avant, la détruisant en un éclair et sans s'arrêter puisqu'il continua sa chevauché tout au long du couloir en renversant la plupart des gardes au passage!

Je m'élançais sur ses traces à toute vitesse, je n'avais que très peu de temps avant que ce mince couloir ne soit envahis par des rafales de balles! Il y avait encore une bonne distance à parcourir et je comprenais vite que je n'allais pas parvenir à m'échapper sans problème, les soldats bousculés en premier étaient déjà relevés et braquaient leurs armes sur moi... Je tenais fermement mon épée imposante et sautait en avant, me retournant dans leur direction afin de lancer férocement mon arme qui alla s'écraser au travers du corps d'un des types, lui ôtant la vie en un instant. Néanmoins l'autre tira sur le champ ce qui m'obligea à ne pas ralentir la cadence, je parvenais à me retourner une nouvelle fois pendant ce saut, juste après avoir lancé l'épée, retombant ainsi en effectuant une roulade pour reprendre ma course au plus vite! Les balles fusaient et cela allait vite devenir mortel, un vrai goulot d'étranglement maintenant que tout les gardes étaient rétablis, pas moyen d'esquiver la prochaine rafale...

J'y étais presque, j'arrivais à toute allure au bout du couloir et sautait une dernière fois en avant en fermant les yeux, je venais tout juste d'entendre le bruit de toutes ces armes à feu qui entraient en action. Mon corps, à défaut d'être déchiqueté par cette vague de projectile, se transforma au même moment en gaz ensanglanté afin de me permettre d'esquiver celle-ci, je retombais ensuite sous ma forme normal en manquant de m'écraser contre le sol, tombant lourdement. Néanmoins j'étais saine et sauve, le couloir débouchait sur un très grand hall, un genre de gare? Je me relevais au plus vite et recommençait à courir, un peu moins vite que tout à l'heure car je ne pouvais pas tenir ce rythme très longtemps. De toute façon j'étais déjà bien moins en danger, je me contentais de sortir rapidement de la gare, mon invocation avait déjà disparu car je n'avais eu besoin d'elle qu'afin de dégager le passage, ce qui était chose faite! Une fois dehors, je pouvais constater que le monde dans lequel je me trouvais m'était inconnu, cela ressemblait à une grande ville mais je n'allais pas prendre vingts minutes pour observer chaque bâtiment, il valait mieux s'éloigner de la gare avant tout... Je m'engageais donc dans une rue qui était loin d'être déserte, ce qui m'arrangeait bien car si on me suivait cela serait difficile de me retrouver.

Tandis que je progressais à travers la ville, les souvenirs me revenaient, c'était bizarre que ma mémoire me fasse défaut à ce point... Cet endroit s'appelait la Cité des Rêves, j'avais décidé de m'y rendre en prenant un de ces trains qui permettait aux gens de voyager de monde en monde après avoir terminé mon petit travail au Colisée. Le seul soucis, c'est que je m'étais fait prendre... Pas par un contrôleur ordinaire, je n'avais même pas réussi à l'éliminer par surprise, il m'avait sonné en un éclair... Surement qu'en voyant à quoi je ressemblais une fois assommée, ils avaient décidé de me mettre à l'écart en attendant de pouvoir m'enfermer dans un endroit plus résistant. Plus je marchais dans les rues et plus je comprenais dans quel genre de monde je me retrouvais, l'Affreux m'en avait parlé une seule fois, il s'agissait du domaine des consuls, des types à qui je devais éviter de chercher des noises... Comme si ça m'intéressait, en attendant d'avoir trouver ma cible je pouvais bien m'amuser où je le voulais quand même, c'était pas deux trois historiens et quelques comiques qui allaient m'impressionner!

Cette cible, d'ailleurs, il ne m'en avait toujours pas parlé d'une manière un peu plus précise, c'était bien beau de me répéter que je devais tuer quelqu'un mais j'en étais pas à mon premier massacre, sans plus de précision j'allais pas non plus tuer absolument tout le monde jusqu'à ce qu'il se décide à me donner des détails, non pas que ce serait pas intéressant, ce serait juste assez compliqué au bout d'un moment... Que pouvais-je donc bien faire dans cette ville du coup? Peut être que se faire discrète quelque temps serait une bonne idée, au moins pour éviter de tomber sur les types qui m'avaient enfermés... La nuit n'allait pas tarder à tomber, cela me laissait du temps pour trouver de quoi cacher ma petite particularité, pour l'instant j'étais obligé de me promener avec la tronçonneuse à l'air libre et il fallait bien avouer qu'en terme de discrétion ce n'était pas très efficace, j'aimais bien sentir le regard des gens qui croisaient mon chemin mais j'aurais voulu être plus tranquille avant de commencer à jouer avec mes futurs victimes! Plutôt que de rester mêler à la foule qui traversait les différentes rues, je prenais un petit passage, un chemin plus étroit où peu de gens passait, en profitant pour passer dans l'obscurité et regarder si je pouvais trouver du tissu quelque part, dans une poubelle ou autre chose, n'importe quoi ferait l'affaire tant que je pouvais cacher mon arme.

Je trouvais finalement mon bonheur dans parmi les déchet, une sorte de toge grisâtre qui dégageait une odeur assez repoussante mais bon, j'étais loin d'être coquette alors tant que ça masquait suffisamment mon bras, tout m'allait! J'eus à peine le temps de l'enfiler que la ruelle fut recouverte par les ombres, il ne faisait pas encore nuit mais même dans l'obscurité je pouvais sentir une présence pas spécialement amicale... Les même saletés qui m'avaient déjà ennuyés à plusieurs reprises, des sans-cœurs? Il y en avait devant, derrière, cela suffisait à me bloquer dans une zone aussi étroite mais je n'étais pas inquiète, ils n'avaient pas franchement l'air menaçant... Au final la seule chose qui me gênait avec ces créatures, c'est qu'il n'y avait pas moyen de les effrayer... Je m'étirais légèrement en poussant un long soupire, faisant apparaître mon imposante seringue que j'attrapais en la bloquant sous mon bras, il fallait que je m'entraîne un peu à la manier celle-là, c'était pas la plus facile à utiliser même si je l'affectionnais tout particulièrement! L'une des ombre sauta sur moi mais je le repoussais en venant au contact avec un puissant coup de pied, retombant ensuite sur ses compères, enfonçant le bout de la seringue dans l'un des sans-cœur avec une grande précision, allant jusqu'à le transpercer pour toucher le sol et créer une attaque de zone qui repoussa les autres contre les murs. A terre, je faisais demi-tour et abattait la partie métallique et tranchante de ma tronçonneuse contre une créature qui venait de se faufiler derrière moi avant d'activer ma machine, tranchant dans le vif des ténèbres réunis autours de moi!

Deux ombres à quelques mètres devant moi fusionnèrent pour former quelque chose qui semblait plus rapide, résistant et plus hostile, la même allure en un peu plus grand et développé, un genre d'évolution quoi! Il chargea de front et eut pour simple accueil d'être à son tour transpercer par mon Médicament avant de s'écraser contre une benne à ordure, la créature seulement car mon arme disparu aussi tôt qu'elle repoussa mon assaillant. De nouvelles ombres apparaissaient devant moi et celles de derrière revenaient à la charge, je les repoussais à l'aide de mon fusil à pompe mais ça ne suffisait pas à les détruire, pourtant j'étais loin d'être inquiète, au contraire, moi qui voulait m'occuper un peu, j'avais de quoi faire, même si de loin on aurait pu penser que j'étais en mauvaise posture!
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Il n'y avait plus de lumière, cette notion même avait été effacée à tout jamais. Remplacée par quelque chose de destructeur, dissolvant chaque parcelle d'espoir ou même de quand bien humain. Il n'y avait que la tristesse, cette dernière avait remplacée un ensemble, modelé, pour former un corps rempli de larmes, sanglotant et salvateur. Les ténèbres ne connaissent pas la fin, ni même une destination quelconque. Elle venait de s'y perdre. Errant, continuant à marcher devant elle, sans savoir où aller, sans savoir quoi chercher. Elle y allait, c'est tout. Qu'importe le chemin, on ne le distinguait pas, il n'y en aura en aucun cas.

Le noir complet. Alors que ses jambes avançaient sans réelle motivation ou envie apparente, Délia semblait avoir quittée ce monde morose et mourant, sans couleur et sans vie pour retourner dans les abysses. Peut-être était-ce un tour de ce serpent dont elle avait fait connaissance un peu plus tôt. L'obscurité était présente partout, oppressante, semblable à la gueule d'un carnassier resserrant peu à peu son claquoir pour venir planter ses crocs progressivement dans la chair de sa proie et la dévorer avec ivresse. Bardée d'un air mélancolique, l'asthénique mais douce jeune femme se posait des questions, parlant seule dans le néant absolu :

« Où je suis... ? Il n'y a ni fleurs... Ni personne à qui les offrir... »

Partant dans une rêverie aussi suave que la voix qui prononçait ces mots, une lueur brillait dans son regard. Elle avait trouvée un objectif. Se remémorant ses souvenirs, sa main d'albâtre vint dénicher cette curieuse gemme que lui avait offert un reptile quasi-étranger. Dans sa paume, luisait les nuances violacées de cette pierre taillée. Son attention absorbée par une beauté mystérieuse et étouffante, il n'y avait rien de vivant ou de bon se dégageant de cet espèce d'artefact. Une pression, combien similaire à quelqu'un qui nous observe avec une attention toute particulière, ces yeux qui ne se détacheront pas de vous, contemplé en permanence quelque ce soit les circonstances. Subjuguée un instant, la demoiselle dans le noir rangea le joyau, toujours songeuse et préoccupée. L'inconnu avait mentionné des frères et des sœurs. Elle n'était donc pas la seule approchée d'une telle façon par un étranger aussi stridulant et écailleux ? Aussi inconnu et exotique soit-il, cette chose, ce saurien, avait offert un but à la vie de la ténébreuse plaintive qui n'en avait plus, qui n'avait que faire de sa vie. Son seul dessein était de s'abandonner et de mourir. Cependant, il est arrivé et lui a gracieusement offert le pardon, des réponses et un futur. Les ombres danseront bientôt dans le sang, car sur les cadavres devant leur biens et leurs liberté consumé par les flammes, est projeté une silhouette vindicative et larmoyante.

La Larme Noire s'arrêta soudainement. Fermant les paupières et levant les bras, elle se faisait entraînée dans le sol par une flaque aux teintes impures comparables à une nuit sans lune. Ce bord de ciel funeste l'absorbait de bas en haut, sans débattre. Doucement, les environs s'éclaircissaient, passant du soir au jour radieux. Des énormes mains noirs, jointes, enveloppées d'une aura couleur magenta foncé, s'extirpèrent du plancher en bois dans un son suffocant et éthéré. Elles tenaient fermement, tel un petit animal fragile entres leurs doigts, la dangereuse dépressive. Il s'en échappait des murmures.

« Je ne peux rien voir... Peut-être... ? disaient ces susurrements inquiets. Je sais... La nuit, ou encore suis-je aveugle... Vous devez être cruel, pour me tirer de mon sommeil ainsi. les mains s'ouvrirent pareil au lépidoptère nocturne, laissant tomber celle qui chérissait la pénombre. Affalée sur le sol, d'autres mains, plus petites, l'aidèrent à se redresser tandis qu'elle monologuait. Les ténèbres me manquent déjà... Ce tendre rêve que je faisais... »

Arborant toujours cette aura abattue, Délia admirait cet endroit étranger, pourtant il y avait une certaine détermination dans cette vision éploré. Marchant lentement vers l'unique sortie, donnant sur une venelle assombri par la hauteur des maisons en colombages. Ramenant sa pâle main contre son visage, le jour éblouissant semblait quelque peu l'effrayer, comme si elle avait peur de brûler instantanément, que cet astre la fasse souffrir autant par ses rayons aveuglants que par sa chaleur trop réconfortante. Se recouvrant de son manteau de soie lilial qui lui servait de cape, s'y enveloppant et cachant son portrait damné par la capuche, évitant le contact avec ces étrangers qu'elle ne voulait ni voir, ni entendre. Recluse. Ne prenant pas la peine de distinguer l'architecture, fixant le bas, avançant assez rapidement en esquivant les passants qui se retournaient quelque fois devant l'accoutrement à la teinte singulière de cette rôdeuse empressée. Ignorant tout de ce monde, naïve d'un univers presque nouveau, tout ce qu'elle connaissait n'était que désespoir et désolation. Se retrouver dans une ville aussi peuplée était inconfortable, désagréable, elle ne se sentait ni à son aise, ni en sécurité. Seul la solitude la consolait, ce cocon agréable et bardé de piques empoisonné que la jeune femme s'était fabriquée, confortée dans cette unique idée de déréliction. Un appel, c'était ce qui la guidait. Elle se sentirait peut-être moins seule lorsqu'elle aura trouvée ce qui l'invitait agréablement encore et encore, tel un enfant voulant jouer. Un autochtone s'approchait, fort bien fagoté, or ses mots transparaissaient son âme ternie par des plaisirs terrestres, le genre d'homme à ne jurer que par la trahison, promesses vides et lame égoïste.

« Ola ma chère damoiselle ! s'annonçait-il pareil à un cobra prêt à empoigner sa victime pour la lacérer de crocs envenimés, l'image de ses paroles dégoûtantes. Vous semblez égarée dans notre glorieuse cité à en juger par votre bel apparat. Puis-je vous être d'une quelconque utilité ? Vous semblez blême, peut-être qu'un bon repas dans une taverne locale vous requinquerait aussitôt ! il l'avait ralentie, rejetant son offre par un revers de la main le bousculant sur le côté. Oh ! Mais je vois qu'on est un peu timide. Allons, vous n'allez pas refuser l'hospitalité. Je ne vous lâcherais pas tant qu'il n'y aura pas un large sourire sur ce beau visage. »

Un chasseur bien tenace. Bifurquant dans une artère de la ville, il suivait la congréganiste avec ce masque niais trop enjôleur pour être authentique. Le mensonge arbore toujours un linge immaculé avant de révéler son aspect abominable. La ruelle, déserte, s'avérait être de plus en plus sombre et le malaise gagnait peu à peu ce citoyen trop curieux à mesure que l'unique astre disparaissait dans les hauteurs des chaumières. La fleur qu'il voulait cueillir s'arrêta net. Se retournant vers ce dernier, elle leva la tête pour révéler ses yeux violacés qui dégageaient un sinistre filin. Ce regard lui avait glacé le sang et il recula aussi sec. Une large main noir venant du sol l’agrippât avec force, l'empoignant contre le mur, plantant ses griffes dans le torchis, le fissurant, jouant une mélodie violente entre les craquelures et les côtes fracassées du mortel fureteur qui se débattait et hurlait de douleur.

« Qui êtes-vous... ? s'exprimant avec une voix caverneuse digne des plus profondes abysses. Savez-vous qui je suis... ? ce n'était pas vraiment une question, il ne devait pas y avoir de réponse à cela. »

Son innocente victime s'était évanouie. N'attendant aucun retour, les doigts crochus se contentèrent de l'écraser encore et encore jusqu'à ce que le torse de ce dommage collatéral cède dans un bruit de craquement et de la chair broyée. Lassant ce cadavre scindé de l'intérieur, autant physiquement que psychologiquement avant ce tragique incident, juste là, jonchant les pavés en les teintant de son sang sale. L'expression de la meurtrière n'était ni satisfaite ni agressive, sans ennui, elle semblait recevoir toute l'absurdité de ce monde qui l'entourait, de ce monde qu'elle rejetait. Pas une tâche, cela n'avait en rien scarifié son esprit déjà esseulé et torturé. Devant cette dépouille qu'elle ne fixait que quelques secondes hautainement, un rappel à l'ordre se manifesta alors que le masque de l'assassin s'évaporait. Pareil à un feu de détresse constant, elle était la seule à pouvoir discerner un lugubre faisceau s'en allant vers le ciel. Il voulait s'échapper de son emprise. Elle devait récupérer ce funeste espoir avant que cette corneille prenne son envol vers des terres plus clémentes. Non. La peine et le chaos devaient se répandre, avec cette personne. Yamata No Orochi désirait cet individu. Il n'était pas délaissé et semblait avoir attiré l'intérêt d'ombres ignobles. Pressant le pas, prenant soin de ne pas emprunter les grandes allées fréquentées, quitte à couper par d'autres couloirs de ce labyrinthe habité. Il était proche, elle le savait tout au fond d'elle, réconfortée de pouvoir rencontrer un nouvel élément nihiliste.

Ralentissant, le traque sans doutes. Il ne fallait que tourner vers la gauche à deux mètres pour enfin admirer. Toutefois les ténèbres lorgnaient également sur cette personne, sur ce qui allait être un confrère. Délia Cantebury apparût. Des Sans-Coeurs s'en prenaient à cet être qui l'avait conduite jusqu'ici. Soulevant le pardessus de sa houppelande sans révéler son faciès renfloué par l'énergie du malheur et ses intentions en tendant ses bras. Vrombissant par sa puissance, scellant leur fatalité par un cri résolu. Une myriade de mains aussi noirs et rigides que l'onyx vinrent s'abattre sur les ennemis. Une averse de douleur cristallisée écorchant, transperçant et empalant les indésirables, tandis que les assauts se fracassaient pareil à du verre ou se plantaient simplement dans le sol et le corps de ces choses. Il passa quelques secondes avant de voir l'avenue vidée des importuns. Cependant, l'un d'eux avait réussi à échapper à l'étrange arcane en devenant aussi intangible qu'une silhouette. Se manifestant derrière l'occulte mélancolique, le monstre tenta de lui lacérer le dos. Les griffes de la bête rebondirent aussitôt contre une masse opaque qui venait de se former à cet endroit. Le bouclier se déforma de lui-même pour prendre la même apparence que sa précédente attaque, et tel des hallebardes, embrochèrent l'acariâtre.


Une fois la lutte terminée, il n'y avait plus de place pour des excentricités de ce genre. Elle admirait cette nouvelle lumière. Elle admirait cette nouvelle crainte, dont le repaire morose indiquait cette fille aux yeux blancs alors qu'ils hurlaient la noirceur, débordant d'une envie irrépressible, celle de vouloir tout brûler dans des flammes carmin, dont le combustible serait le sang de milles et milles. Une peau terne, presque grisée, mais dont la nature était différente de celle de la veuve éplorée. Des cheveux bruns sales, ondulés. Cette apparence de mendiante n'inspirait pas la pitié, ce n'était en rien un visage et l'arsenal de quelqu'un dont on devait s'apitoyer. C'est pourtant ça qu'a fait le serpent, en la choisissant elle et Délia. Répondre à leurs prières.

S'avançant quelque peu, la démarche d'un cadavre ambulant, la belle au manteau immaculé la fixait, comparable à une possédée. Avant que celle dont elle avait probablement sauvé la vie ne puisse réagir, un vent mauvais et violent sorti de nul part, engouffrant les alentours dans une pénombre insondable. Projetant la fillette dans une maison à travers la porte pour venir la clouer contre un mur. D'autres mains apparurent, répandant leur incertitude fantomatique à travers une pièce baignée de spectres songeurs pourpre, voir liquide. La porte se referma brutalement derrière la membre de la Congrégation de l'Ombre, tandis que ses pas imitaient un son aqueux en entrant dans cette geôle de cauchemars. Elle s'approchait, tandis que la colombe tombée dans cette cage était cernée par les véritables Ténèbres. Son pardessus de soie opalescent tomba, disparaissant dans l'infamie qui se jouait ici, révélant son vrai visage de tristesse et sa parure insolite. Elle voulait la toucher, lui caresser le visage, une envie réprimée par sa timidité naturelle.

« Est-ce que tu les as vues... ? Il n'y a personne ici... Je suis là... abordait Délia de sa voix suave et fragile, comme pour la réconforter. Tu n'as plus à avoir peur... Mais si tu essayes de t'enfuir... Nous te rattraperons... Je ne trouverais le repos... Que lorsque tu auras embrassée... Dans les abysses ténébreuses, dans la noirceur des profondeurs... Cet endroit, où leur présence fait grâce... Où les diables et les démons sont à l'honneur... Réponds à l'appel... Élue... »

Musique : Tsuta Ruins ( ツタ巻遺跡 ) - Ôkami
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