La forêt aux démons Szp8La forêt aux démons 4kdkLa forêt aux démons 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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L’ennui, un sentiment presque aussi ravageur qu’un sans-cœur lâcher dans une garderie. Je suis arrivé à la Cité du Crépuscule depuis bientôt deux mois, et mes occupations n’étaient pas vraiment diversifiées. L’assassinat d’un Indigène et la chasse au résistant étaient une chose, mais j’inspirais à bien plus depuis ma possession. Namtar m’avait fait un cadeau inestimable, et j’avais l’impression de le gâcher dans se monde. Je disposais de tellement de temps libre que le manoir n’avait plus de secrets pour moi, et je ne parle même pas de la forêt. Mais je dois avouer que je m’amusais à déambuler dans les rues de la ville. Les citoyens connaissent mon affiliation et m’évitent comme la mort, qu’elle exaltation d’inspirer une peur maladive envers tout un peuple, je ne peux que félicité Ariez pour se résultat.

Par-delà la terreur constante des lieux, rien de changeais. Les journées s’écoulaient et se ressemblaient toutes. Peut-être que l’obscurité ne m’aidait pas à faire la part des choses, mais la lassitude ne me quittait pas entre deux missions.

Mais ce soir, un événement inédit allait se produire. J’ai quitté le manoir avec une direction bien précise. Depuis quelque temps, une étrange sensation grandissait en moi, une sorte d’attirance envers un être inconnu, une voix m’appelait dans le cœur de la forêt. J’avais beau tenter d’étouffer cette envie, elle revenait encore et encore. Une fois arrivé à l’orée des bois, la voix se faisait clair, et ma méfiance grandissait. Quel genre se sorcellerie est capable de m’attirer dans cet endroit ? J’ai pénétré la forêt les armes à la main, j’était déjà mort une fois, je ne veux pas réitérer l’expérience.

J’ai marché plus d’une heure à travers les arbres, l’envie se faisait de plus en plus forte, et la voix de plus en plus distincte. J’étais persuadé de la connaître, un lointain souvenir ancré dans mon être, mais d’où venait-elle ?

Peu à peu, le silence s’installa dans les bois, et une étrange lueur émanait d’une clairière. Je me suis doucement approché. Je pouvais apercevoir un oiseau mort au milieu de la zone, une étrange lumière émanait de son corps. Je me suis approché doucement du phénomène et soudainement, une volute de fumée mauve est apparue pour entrée en contact avec la carcasse de l’animal. Je suis rentré dans la clairière les armes rangées, il est inutile de pointer une lame contre se vieux démon. Tous en me dirigeant vers mon interlocuteur, je remarquais qu’il s’agissait d’un corbeau, choix plutôt, classique.

- Death, tu en as mis du temps.
- Ton message n’était pas très clair Namtar.
- Mon essence coule dans tes veines, tu aurais dû comprendre.
- Je reste humain, et tu me veux quoi ?
- Tu ne réponds à aucun de mes appelles.
- Je suis la maintenant.
- Et j’en ai assez de te voir vagabonder sur se monde, désoeuvré...
- Dans ta grande bonté, tu vas me trouver une occupation ?
- Encore mieux, tu vas devenir mon bras armé dans se monde…
- Et exécuter tes moindres désirs ! J’ai déjà Ariez sur mon dos, un seul fardeau me suffit.
- Justement, ça va te faire plaisir…

Avant que le corbeau ne termine sa phrase, j’entendis un bruissement derrière moi. L’incantation de Namtar se rompit et l’oiseau s’envola dans la nuit. Quelqu’un m’avait suivi ? Ou une étrange créature de se monde prête à m’accueillir ?


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Quoi de plus seyant pour un monde vidé de vie que de voir la Mort en arpenter les rues ? En effet, en privant la Cité du Crépuscule de sa lumière, la Coalition avait aussi dérobé à ses habitants tout ce qui formait jadis leur identité. Rires, joies et espoirs avaient laissés la place à une morosité générale où crainte et chagrin se mêlaient en égales proportions. Certains se cachaient, d'autres tentaient de se convaincre que tout s'arrangerait bientôt, et au milieu de tout ce beau monde noyé par le désespoir, la Faucheuse avançait. Au sens propre comme au figuré d'ailleurs. Mais avant de s'intéresser au monolithe de muscles et d'os qui crapahutait dans les bois, faisant un détour par une certaine cavité rocheuse où un personnage aussi risible que louche avait élu domicile.

Les abris face aux envahisseurs de la Coalition n'étaient pas nombreux dans la Cité du Crépuscule, et les rares étaient déjà parasités par des membres de la résistance. Pire encore, les sans coeurs errant au hasard se chargeait avec une zèle d'exterminer les vagabonds et les fuyards qui auraient échappés au regard de la Maîtresse des Araignées. Pourtant, cette grotte qu'Adrix avait élu pour domicile était resté vierge de toute infection étrangère. Et pour cause, non contente d'être étroit, le passage donnait sur plusieurs mètres de vide avant de s'ouvrir sur la cavité en elle même. Un obstacle qui ne dérangeait en rien le gringalet adepte de lévitation qu'était l'hôte d'Orochi.
Son intérieur était des plus... disons bordelique. Entre les détritus gisant et là, les jouets cabossés récupérés dans les poubelles et les machineries magiques aussi improbables qu'instables que le nabot avait bricolé durant son temps libre, n'importe qui de censé tournerait les talons sans demander son reste. Pourtant c'était là que le manipulateur de foudre passait le plus clair de son temps, seul, à contempler ses créations et immerger dans les affres de sa folie grandissante. Les pouvoirs du démon de jadis s'était joué de sa mémoire, avait effacé son identité pour ne laisser qu'une coquille vide et immature, ne pouvant que contempler ses vices et ses pulsions sans savoir les contrôler. Sa frustration l'avait mené à éventrer son ours en peluche maintes fois, mais il l'avait toujours recousu... a peu près.

Pourtant, malgré le contrôle qu'exerçait la bête sur lui, Adrix en avait eut assez. Il s'ennuyait ferme, et comme tout garnement qui se respecte, brûlait du désir de mettre le désordre autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Le calme et la quiétude des longues journées en solitaire ne faisaient qu'aggraver le mal être insidieux dont son esprit était l'objet. Plus il s'isolait dans sa caverne, plus son propre écho lui répondait avec force. Combien de conversations avait-il déjà eut avec son reflet, convaincu qu'il était, dans sa démence, de s'être trouvé là un compagnon de jeu ? Sa psyché s'était muée en cage pour sa conscience, et l'absence de contact humain en formait les barreaux.
Ce n'était pas qu'il n'avait pas essayé de sortir par le passé... Il faisait des sorties régulières, mais les gens étaient banales, tristes à en pleurer, et les Sans Coeurs n'étaient guère mieux. Leur conversation était d'un rasoir, et leur élimination constituait au mieux une redondante activité pour tester ses capacités. S'il s'était écouté, il aurait passé sa frustration sur la population, en balançant des éclairs au hasard dans la ville, mais Orochi s'assurait que son pantin ne se gâche pas avant l'heure. Il avait besoin du mage vivant, comme agent de la destruction voué à sa résurrection. Le chaos était quelque chose de subtil à instiller dans le cœur des mondes, il fallait une finesse et une ruse qu'Adrix possédait, mais n'avait plus la patience d'exploiter.

Mais la chance devait être de son côté cette fois. Car lorsqu'enfin il s'était décidé à mettre le nez dehors, il était tombé face à un bien étrange spectacle : Un type tout de noirceur vêtu et un look digne des meilleures Calavera qui s'aventurait dans la forêt. Ou plutôt, qui foulait de ses gros pieds bottés ce que ce le môme avait fini par considérer comme son morceau de terrain. C'était un sacré morceau celui là, et l'aura létale qui suintait de chaque pore de sa peau avait "DANGER" écrit un peu partout.

*Un coupain !*

... Quand vous avez un démon gigantesque encastré dans la poitrine, les notions de menace et de préservation de soi deviennent des concepts très relatifs. Et Adrix n'allait pas laisser passer cette opportunité de voir quelque chose sortant de l'ordinaire. Enfin une distraction ! Il fallait le suivre, mais hors de question de se laisser repérer dés maintenant. Il voulait comprendre à quel jeu il avait affaire avant de se jeter dans la partie. Ce n'était pas une question de peur, plutôt de ménager la surprise pour en savourer chaque instant. Le côté pratique de cette obscurité permanente c'était que les filatures devenaient stupidement faciles. C'est donc en bondissant joyeusement qu'Adrix commença à suivre Death, à bonen distance, tout aussi émerveillé de voir la lumière qui l'attendait dans la clairière.

Mais si le grand guerrier était une attraction pour les yeux à lui tout seul, ce qui attendait l'élu d'Orochi était encore mieux : Imaginez le même catcheur sur vitaminé en train de causer à un piaf plus haut que votre coude.
Oh, bien sûr, à travers les yeux luminescents du nabot magicien, ce genre de scène n'avait rien de si extraordinaire. Il voyait le monde entier comme un genre de délire sous acide en permanent, et peinait souvent à distinguer le réel de ses illusions. Mais quand même, ça, il ne l'avait pas vu venir. Et puis quand le piaf s'était mit à parler avec tant de sérieux malgré son allure de volaille. Retenant un éclat de rire face à ce pigeon qui se prenait au sérieux, Adrix tomba à la renverse en se tenant l'estomac, provoquant le bruissement ayant attiré l'attention de Death.

*Oups*

Sa couverture grillée, le magicien tenta de se carapater mais sa robe se prit dans les ronces. Agacé par les plantes trop affectueuses à son goût, il commença à se débattre, mais ne parvint qu'à s'empêtrer davantage dans la végétation. La faute à ses vêtements aussi abondants qu'encombrants.

-Eeeeh ! Viens mon donner un coup de main le grand dadet ! Lança-t-il sur un ton aussi pleurnichard que faussement autoritaire, pas inquiété le moins du monde par son interlocuteur



Dernière édition par Adrix le Mer 6 Aoû 2014 - 15:29, édité 1 fois
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Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Un gamin ? Non ce n’est pas possible, les gosses de la Cité du Crépuscule ne s’aventurent pas aussi profondément dans la forêt. Mais en attendant, il est là, et bloqué dans les ronces. Qu’est ce que je vais en faire moi ? Et qu’elle était la mission dont allait me parler Namtar…

Eeeh ! Viens mon donner un coup de main le grand dadet !
Et il se fout de ma gueule en plus ! Il me prend pour qui ? Le jardinier ? Je vais couper son collet à ma façon, il va voir. J’ai traversé la clairière en sa direction tout en dégainant ma grande faux, il ne semblait pas le moins de monde inquiété par mon approche, il ne cherchait même pas à s’enfuir et semblait même… Amusé ? Il vient vraiment d’ici celui-là ? À chacun de mes pas, je distinguais un peu plus la silhouette du minus, et deux choses inhabituelles frappèrent mon regard : des yeux étrangement scintillants et une énorme gemme bleue ancrés dans son torse.

Une fois arrivée à sa hauteur, j’eus tout le loisir de contempler l’être entravé, et une chose est sur, je n’ai jamais vu quelqu’un de la sorte ici. On aurait dit qu’il avait pioché des vêtements sans réfléchir à la manière de les porter. Une vieille robe brune recouverte d’un gilet bleu trop grand pour le garçon, et il semblerait que des kilomètres de bandelette recouvre chaque centimètre de peau. Et surtout, un énorme chapeau pointu trônait sur sa tête, masquant les traits de son visage. Une dernière chose m’intriguait, pourquoi avait-il une corde autour de son cou ? Un candidat au suicide ?

Mais une question restait en suspens, que faisait-il ? Était-il un espion venu fouiné dans notre monde ? Me suivait-il en particulier ? Dans ce cas, il aurait été idiot de s’annoncer de la sorte. Ou bien, il s’agit tous simplement d’un mec perdu… Et je doute qu’Ariez apprécie que j’exécute à tour de bras sans raison. Et qui sais, il pourrait être utile à notre cause… Comment ? Je n’en sais rien. Je levai ma faux et d’un geste rapide, je tranchais les ronces accrocher au garçon. Il se releva rapidement et je pus, une nouvelle fois, constater la taille de l’étrange individu. Une fois son attention acquise, je pouvais entamer un semblant de discussion.

Qui est-tu ? Et que fait tu ici ?
Je restais à distance de lui, l’arme au poing, on ne sait jamais…


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Adrix était toujours en train de se débattre péniblement au milieu des ronces lorsqu'il entendit le musclé se rapprocher. Ah ! Au moins il était suffisamment gracieux pour accéder à sa requête. C'est donc sans une goutte d'appréhension que le magicien de poche suivit le déplacement de son sauveur inespéré.
Honnêtement, peu de gens auraient réagi de la sorte face au spectacle de ce grand gaillard armé d'une faux se dirigeant dans sa direction. Entre son allure de golgoth et l'arme tranchante ô combien macabre et massive qu'il brandissait comme si de rien n'était, il avait vraiment l'allure de la Mort fondant sur sa victime avec une délectable lenteur. N'importe qui de censé se serait éloigné, ou préparé au combat. Mais l'élu d'Orochi n'était plus rien d'aussi barbant. Quelque chose d'aussi terre à terre que l'apparence ne faisait pas partie de ses considérations. Après tout, n'était-il pas lui même une petite bombe atomique sur patte malgré un physique qu'aucun qualifierait de risible et d'étrange ? Qui plus est, ses pouvoirs psychiques lui offraient le loisir de jauger les grandes lignes des capacités d'un individu d'un seul coup d'œil... Encore que pour ce cas précis il n'était pas vraiment nécessaire de faire appel à une quelconque arcane. Son tour de biceps seul soulignait bien assez sa vocation profonde. Aucun doute qu'il avait la force d'un taureau, et que ses mains puissantes pourraient briser la nuque fragile du mage d'un seul coup.

Mais ce n'était ni le tranchant de sa faux ni la puissance de son corps qui attirait l'inquiétude d'Adrix. Aussi fou et plein de sang froid soit-il, le manipulateur de foudre n'en était pas moins la proie d'un doute affreux, d'une suspicion qui le rongeait de l'intérieur comme un mal insidieux.

... Comment cet homme se débrouillait-il pour prendre son goûter ?

Le pauvre avec son masque de squelette n'avait pas de bouche ! Qui plus est ce déguisement ne semblait pas facile à ôter, si c'était même possible d'ailleurs. Quelle sensation horrible ça devait être ! Incapable qu'il était de s'alimenter à tout heure du jour, pas étonnant qu'il dégage une telle aura meurtrière !
Car oui, pour Adrix, se retrouver dans l'incapacité de se gaver de sucreries semblait infiniment plus sinistre que le plus tragique des trépas.

M'enfin bref, la faux s'abattit, et à défaut de trancher la gorge du petit magicien, elle le libéra de l'emprise des ronces démoniaques. Quant à savoir si le chevalier squelettique allait regretter ce choix...
D'un bond, Adrix se remit sur ses pieds, époussetant sa robe usée. Orochi merci, avec une pareille couche de vêtement sur son épiderme, aucune épine n'avait réussit à se frayer un chemin jusqu'à lui. Il avait une sainte horreur des démangeaisons.



« Qui est-tu ? Et que fait tu ici ? »

A cette question, Adrix pencha la tête sur le côté, ses yeux luminescents braqués sur celui qui n’avait toujours rangé son arme. C’était une interrogation des plus banales, mais y répondre était pour le manipulateur de foudre une épreuve en soit. Pas qu’il ait besoin de réfléchir, mais plutôt que toute la partie concernant sa véritable identité était verrouillée si hermétiquement qu’il n’avait même pas conscience de ne pas y avoir accès. De manière assez littérale, la question « Qui es-tu ? » rentrait par une oreille pour ressortir aussitôt de l’autre côté, l’influence d’Orochi faisant son office pour éviter qu’elle ne s’imprime. Ne restait alors que la plus élémentaire des réponses.

-Je suis moi quelle question !

Un petit rire souleva sa poitrine, comme s’il était amusé par une question si inutile. C’est vrai après tout, quoi de plus élémentaire ? Le léger ricanement s’intensifia tout seul juste devenir une hilarité incontrôlable au parfum de démence, un rire où se mêlait innocence candide et folie putride. Emporté par ses éclats, Adrix se tint le ventre et, plutôt que de tomber le cul par terre…. Ses pieds quittèrent le sol. Il était en suspension, les fesses appuyées sur une chaise invisible, en équilibre sur du vide, remuant ses jambes de manière anarchique comme un gamin qui se roule par terre.
Pire encore, ses gigotements incessants provoquèrent une rotation, tant et si bien que lorsqu’il reprit un peu de contenance, il était la tête en bas, son long chapeau caressant tout juste l’herbe sur laquelle se tenait toujours Death. Son hilarité était partie aussi vite qu’elle venue, et la disparition était au moins aussi dérangeante que l’apparition. Il restait là, à l’envers, ses yeux d’un blanc laiteux vide de toute expressivité lorsqu’il demanda avec une voix étrangement calme.


-Je m’ennuie... Tu veux bien jouer avec moi ?




Dernière édition par Adrix le Mer 6 Aoû 2014 - 15:29, édité 1 fois
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Je suis moi quelle question !
Après avoir entendu la réponse du gamin, je portais ma main au visage afin de masser mes yeux à travers mon masque. C’était officiel, ce minus se moque de moi. J’aurais peut-être dû profiter de son entrave pour l’achever, j’éviterais un futur mal de crâne. D’un geste, je rangeais mes armes et m’apprêtais à quitter la clairière, Namtar m’avait appelé et j’aimerais connaître la fin de son message interrompu par l’autre. Où est passé le corbeau ?

Mais je ne pouvais partir, mon étrange invité attirait une fois de plus mon attention en… riant ? Je me retournais pour remarquer l’hilarité soudaine, le minus se tenait le ventre et riait à gorge déployée. Rien d’étonnant me direz-vous, sauf qu’il a commencé à s’élever dans les airs, et il me présentait une bien étrange pirouette. Mais qui était-il ? J’avais entendu parler de personne capable de prouesse par le biais de leurs émotions, en faisait-il parti ? Se mioche ? Plus il se renversait, plus son rire était hystérique, rien ne semblais pouvoir l’arrêter, le son aigu omniprésent commençait à me donner froid dans le dos…

Et aussi soudainement que le bruit est apparu, il disparut. Bloquer dans sa position, l’étrange enfant se retrouvait tête à l’envers et toutes émotions semblaient l’avoir quitté. Ce garçon était terrifiant, mais aussi étrangement attirant, je voulais en savoir plus sur lui. Après un bref silence, sa voix se fit de nouveau entendre.

Je m’ennuie... Tu veux bien jouer avec moi ?
Jouer avec lui ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ? J’ai affaire à un maître des arcanes ou un gamin pleurnichard en manque d’affection ? Enfin, accédons à ça demande le temps d’en découvrir un peu à son sujet. Et surtout, savoir si je dois le garder en vie ou le faire taire à tout jamais. Je me suis rapproché de lui et assis en califourchon en face de lui, j’ai plongé mon regard dans le siens afin de toiser ses prochaines réactions.

Pourquoi pas ? Mais malheureusement, je ne connais pas beaucoup de jeu… Et ils sont qualifiés de dangereux…
Je sorti mon pistolet de son étui, un révolver trouver dans le manoir, il semblait plus puissant que mon simple Beretta. Je le montrais à mon nouveau compagnon afin qu’il admire le jouet pour ensuite le décharger. Je ramassais une munition pour la glissée dans le barillet et ensuite le tourner pour charger l’arme.

Tu connais la roulette russe ? Un jeu pour les courageux, une seule balle dans un chargeur, tu le pointes sur ta tempe et tires… Une chance sur six de perde… Tu veux que je commence ?
Je levais mon arme en direction de mon crâne, plus précisément sur le côté de mon masque, si le coup part, je ne risquerais rien. Je fixais le gamin dans les yeux et appuyais sur la détente, un simple clic résonna dans la clairière, cette chambre était vide. J’abaissais doucement l’arme pour ensuite la tendre au gamin, d’un regard rapide, je pouvais voir que la prochaine chambre était vide, elle aussi…

À toi…


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« Pourquoi pas ? Mais malheureusement, je ne connais pas beaucoup de jeu… Et ils sont qualifiés de dangereux… »


Le petit magicien pencha la tête sur la côté, intrigué par les mots du grand guerrier à la faux. Il ne connaissait pas beaucoup de jeux ? Comment pouvait-on vivre sans connaître des tas et des tas de jeux ? La vie de ce pauvre bougre devait être bien triste, à moins que l'on ne doive parler de non-vie ici. Mais après tout, c'était son problème, tout ce qu'Adrix voulait c'était qu'on lui propose quelque chose, et il fallait plus qu'une mise en garde pour le rebuter.
En fait, le pistolet que son nouveau "compagnon" dégaina était pour lui un fabuleux trésor. Ses yeux lactés prirent une légère teinte dorée pleine d'envie pour le gros calibre. Ca c'était du jouet de compet ! Il devait produire de si jolies explosions ! Sans parler de sa capacité à faire sauter des cervelles à droite à gauche qui ne faisait que rajouter à son charisme.

« Tu connais la roulette russe ? Un jeu pour les courageux, une seule balle dans un chargeur, tu le pointes sur ta tempe et tires… Une chance sur six de perde… Tu veux que je commence ? »


Le disciple d'Orochi hocha la tête avec enthousiasme, ses pieds battant l'air dans un mouvement de trépignassions. Pour quelqu'un qui avait une chance non négligeable d'y laisser la vie, il était ravi comme tout. Il retint son souffle lorsque le monsieur baraqué porta le canon à sa tempe. Les mirettes de l’arcaniste avaient prit une lueur rosée un brin malsaine, tant et si bien qu'il était difficile de dire s'il était impatient de voir Death se faire exploser la caboche ou de le voir survivre. Probablement les deux.

"Click !"

La gâchette laissa échapper un cliquetis, le barillet effectua sa rotation, et comme l’herbe n’était pas entachée de liquide carmin, il fallait en conclure que le Faucheur avait eut de la chance sur ce coup là. Le mage de poche applaudit devant la performance.

- Ouaaaaah ! T’es trop fort !

Le guerrier tendait désormais son arme à son drôle de camarade de jeu. Ce dernier s’en empara de ses mains gantées. Il avait visiblement du mal à soulever un poids pareil, ses muscles tremblant trahissaient sa faiblesse physique et c’est non sans mal qu’il porta lui aussi l’arme à sa tempe. Il avait facilement perdu deux ou trois centimètres d’altitude à cause de ce poids supplémentaire. Avait-il conscience de ce qu’il risquait ? Sa mort imminente lui faisait-elle le moindre ef…

« Click !»

Déjà ?! Il avait pressé la détente sans une seconde d’hésitation, coupant même la narration au milieu de sa phrase. En tout cas, ce nouveau clic indiquait qu’il avait à son tour eut de la cha..

« Click ! »
« Click ! »

Trois fois. Il avait pressé la détente trois fois de suite comme si de rien n’était et riait désormais aux éclats devant sa bêtise et sa chance insolente. Comme si le rush d’adrénaline n’était pas suffisant avec les règles ordinaires, il avait décidé de son propre chef d’en remettre une couche. Il avait joué avec sa vie comme d’autres jouent avec des billes et ne semblait même pas sous le choc.  Et il s’en sortait indemne, encore, malgré sa démence suicidaire.  Avait-il fait usage de sa magie pour s’assurer du dénouement d’une façon ou d’une autre et était-ce là un signe que le destin désirait garder la marionnette d’Orochi un peu plus longtemps dans ce monde ? Death n’aurait pas l’occasion de se poser la question car voilà que déjà on lui re-tendait le pistolet.

- A toi ! A toi !

Il ne restait plus qu'une chambre vide sur deux dans le chargeur…


Dernière édition par Adrix le Mer 6 Aoû 2014 - 15:29, édité 1 fois
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Il semblait tout à fait exciter en empoignant mon arme. Si on m’avait dit un jour, que je n’aurais aucune difficulté à pousser quelqu’un au suicide, je lui aurais rie au nez avant de le décapiter. Toujours la tête en bas, il dirigeait difficilement le canon sur sa tempe, chose peu étonnante vu l’épaisseur de ses bras. J’attendais impatiemment que le morveux presse la détente, allait-il le faire ? Aurait-il assez de courage ?

*Click*
Amusant, il n’avait aucune hésitation dans son regard. Réalisait-il vraiment son acte, ou bien, ce n’est qu’un simple jeu pour lui ? Pendant un instant, ses yeux virèrent au rouge et il enfonçait plus profondément le canon dans sa tempe.

*Click, Click*
Quoi ?! Il n’avait pas à hésiter de continuer le jeu seul ? Finalement, je dirais qu’il est complètement cinglé. Ou dans le meilleur des cas, il n’avait aucune notion du danger. Quoi que, ma dernière hypothèse peut se vérifier très facilement… Toute à l’heure, il na pas bouger d’un sourcil quand je me suis approché de lui, l’arme à la main. Il n’hésite pas à ce foutre de moi, comme s’il était le dernier enfant né d’une famille limitée. Mais une question restait en suspend, de qui s’agissait-il ?

À toi ! À toi !
Une chance sur deux de m’exploser la cervelle, merci petit mage. J’empoignais l’arme et la dirigeais lentement vers ma tempe, et pour la première fois depuis longtemps… Je sentais mon cœur battre la chamade. Une idée, il me fallait une idée pour survivre à ça, je ne pouvais tous laisser le destin choisir pour moi. Mon masque serait-il assez solide pour supporter l’impact ?

Au faite… Qu’elle est ton nom ? Et pourquoi m’as tu suivi ?
Suite à ces paroles, je posais le canon au milieu de mon front et pressais la détente. Une violente détonation résonnait dans la clairière. La puissance du choc propulsait mon crâne en arrière, mon corps suivant le mouvement, je me retrouvais étaler dans l’herbe. Une brise parcourait la clairière, un silence de mort était tombé sur nos deux personnages. Les minutes s’écoulaient, toujours aucun mouvement de ma part. Déboulant de nuls parts, un grand corbeau noir c’était posé sur mon torse, une aura commençait à émaner de l’animal.

…Deaaaaaaaath…
Une épaisse volute de fumé violet enveloppait mon corps, Namtar ne voulait pas m’envoyer en enfer, par aujourd’hui. L’animal crossait violemment et toute la fumée s’engouffrait dans mes yeux et mon cœur battait à nouveau. Une voix résonnait dans ma tête… Elle était furieuse, le vieux démon n’avait pas l’air d’apprécier que je joue avec ma vie. Je portais ma main vers mon crâne, rien, aucune égratignure, doucement, je me relevais.

Tu veux jouer à autres choses ?




Dernière édition par Death le Dim 3 Aoû 2014 - 23:43, édité 2 fois
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Adrix peinait à contenir l'enthousiasme que lui apportait la vue de Death braquant une arme sur son pauvre petit crâne. Il faut dire qu'il n'essayait pas vraiment non plus de le dissimuler. Ses membres frêles étaient agités de tremblement nerveux tandis que les orbes lumineuses qui faisaient office de pupilles brillaient avec fascination. Si le guerrier tout en muscles se faisait sauter la caboche, serait-il triste d'avoir perdu celui qui s'annonçait comme un parfait compagnon de jeu ? Ou bien au contraire serait-il ravis de sa victoire à ce jeu aussi dangereux que puéril ?

« Au faite… Qu’elle est ton nom ? Et pourquoi m’as tu suivi ? »

Le magicien de poche s'apprêtait à répondre quand lourde détonation vint trancher net la phrase avant qu'elle ne franchisse ses lèvres. Un coup comme un claquement du tonnerre résonna dans la clairière tandis que le colosse de chair basculait en arrière comme une vulgaire poupée de paille balayée par le vent. Si l'élu de la foudre n'avait pas déjà été émoustillé par le son d'orage produit par le revolver, cette chute spectaculaire aurait amplement suffit. Il y avait quelque chose de jouissif dans la déchéance d'un gaillard faisant au bas mot 3 fois sa taille et 10 fois son volume.  
Death s'écrasa dans l'herbe, soulevant une volute de poussière, puis un silence pensant s'installa sur la scène tandis que son corps gisant entamait le lent et fascinant procédé de décomposition. Mais avant que sa chair n'ait eut le loisir de se couvrir d'humus à laquelle elle servirait de nutriment, le vilain corbeau de tout à l'heure vint se poser sur son torse. Il y eut des croissements, de la fumée et des effets spéciaux aussi morbides que fascinants, tout ça sous le regard curieux du plus minuscule de tous les sociopathes. Il observait cette pièce de théâtre unique en son genre comme s'il s'agissait d'un phénomène naturel à analyser et disséquer. Son côté scientifique rentrait en conflit avec son immaturité naturelle quant à la conduite à tenir, le plongeant en résultat dans un genre de mutisme intrigué.
Quelques secondes d'abracadabra démoniaque plus tard, Death était de retour sur ses pieds, propre comme un sous neuf et dépouillé du trou dans le crâne qu'Adrix aurait été en droit d'exiger. Heureusement pour tout le monde, le sorcier en herbe s'était trop amusé pour songer à râler sur ce qui n'était rien de moins qu'une honteuse tricherie.
Death lui proposa de jouer à nouveau. Adrix avait rapproché son museau défiant la gravité du corbeau et le scrutait comme si c'était un joujou vivant. Il hésitait entre essayer de l'attraper et lui foutre la paix pour voir s'il faisait encore d'autres machins magiques. Il opta pour la dernière solution fort heureusement pour la déité "protectrice" du Faucheur. Lorsqu'il vit que plus rien ne se passait, il releva le museau vers son étrange interlocuteur.

- Je m'appelle Adrix je crois. Je t'ai suivi parce que....

Il fit une moue pensive. Enfin ce qui y ressemblait avec son accoutrement. Cette pose dura quelques longues secondes avant qu'il n'arrive à cette brillante conclusion.

- Je m'ennuyais et t'avais l'air rigolo ! Dis, comment y marche ton corbeau ? J'en ai grillé avant mais ils ne faisaient jamais ça.

Il approcha son gros index ganté de l'animal quand une idée sauvage fit irruption dans son esprit.

- Oh ! Oh ! Tu veux que je me montre mes jouets à moi ?

Sans vraiment attendre de réponse de la part de Death, le petit rigolo en lévitation fit un bond en arrière... enfin il flotta comme un ballon d'hélium dans la direction opposée en somme. Là, il joignit ses mains entre lesquelles apparut une étincelle multicolore. Bien vite la braise infime fut rejointe par bien d'autres jusqu'à imploser avec un petit "Poc". Rien de bien folichon pour un mage de son niveau... si ce n'est que ce n'était plus un, mais bien une dizaine d'Adrix qui se tenaient désormais devant Death, tous dans cette même position ridicule. Le minus avait créé des copies de lui-même avec la seule force de son esprit ! Une banale technique d'illusion qui ne manquait jamais d'amuser le mage miniature. A tel point d'ailleurs, que l'original et toutes ses copies éclatèrent de rire avec cette démence nauséabonde que tantôt. Et quand il reprit la parole, le guerrier massif fut confronté à une version unique de la notion « d’écho ».

- T'as vu ? T'as vu ? C'est rigolo hein ? Tu veux que je fasse sauter un truc aussi ? J'peux faire de gros kaboom !


Dernière édition par Adrix le Mer 6 Aoû 2014 - 15:30, édité 1 fois
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Enfin, je pouvais mettre un nom sur ce visage, Adrix. Mais quelques questions restaient toujours obscures : que faisait-il ici, dans la forêt ? Etait-il aussi stupide qu’en apparence ? Et surtout, quelle est sont affiliation ?
Les seuls éléments de réponses étaient une forte lassitude chez le mage, il s’ennuyait ferme dans la forêt et la vue du Faucheur, il a simplement décidé de le suivre afin de se trouver un compagnon de jeu ! Cette idée était aussi stupide qu’illogique, mais il ne fallait pas se voiler la face. Adrix était là, devant moi et s’amusait comme un enfant ayant reçu une petite voiture.

Le corbeau était de retour sur mon épaule, nourrissant la curiosité d’Adrix, et en particulier la mienne. Comment le vieux démon avait-il réussi à le contrôler ? Et dans quel but ?
Le jour de ma réincarnation, le messager de la mort devait me transmettre des ordres, des proies à chasser pour sont bon plaisir. Serait-ce le seul moyen trouver par Namtar ? Un messager afin de m’informer de ses objectifs ? Un violent mal de crâne me frappait et une voix résonnait à travers mon esprit, coupant toute ma concentration, je pouvais voir le mage parler, mais aucun son ne parvenait à mes oreilles.

Le pantin n’est pas si idiot finalement, mais à cet instant, tu vas m’écouter. Tu a le droit de batifoler avec qui bon te semble, même avec la possession d’Orichi, je m’en moque. Mais n’oublie pas quelque chose : tu m’appartiens ! La prochaine fois que tu joues ta vie au jeu, je ne serais plus là pour te protéger !
Maintenant que tous est clair entre nous, les choses sérieuses vont commencer. Toi qui cherchais à atteindre les hauteurs de ton vivant, expliques moi ce que tu fous à la botte de cette idiote d’Ariez ? Je ne t’ai pas choisi pour te laisser devenir un simple homme de main. Reprend-toi, redeviens l’homme envieux que j’ai tant aimé…

La voix de Namtar s’estompait, et je pouvais de nouveau entendre le mage. Il n’avait pas bougé, toujours occupés à observer le corbeau. Que voulais dire Namtar ? Redevenir l’homme que j’étais ? Faible et inutile ! Nous jamais, je préférais tuer la princesse de mes mains plutôt que de revivre ça… Mais attend, c’est ce que le démon désir ? Que je prenne la tête de la Coalition Noire à son nom ? Comment je pourrais faire ça ?

Oh ! Oh ! Tu veux que je te montre mes jouets à moi ?
Adrix était de nouveau actif, je pouvais voir une lueur malsaine apparaître dans ses yeux. Subitement, il faisait un bond en arrière et se remettait dans le bon sens, une drôle de lumière apparaissait entre ses mains. Après une légère explosion lumineuse, une troupe de mages était apparu devant moi, il c’était multiplier par dix! Il n’aurait aucun mal de me maintenir en respect de cette façon… Dans sa sottise, le mage avait répondu à ma question. Seul, il n’avait aucune chance, maintenant en surnombre, il était capable de grande chose, et contre n’importe qui. Je savais comment satisfaire le désir de Namatar. Après une franche rigolade, le magicien voulait montrer une nouvelle fois l’étendue de ses pouvoirs.

T’as vu ? T’as vu ? C’est rigolo hein ? Tu veux que je fasse sauter truc aussi ? Je peux faire de gros kaboom !
Une idée de génie me traversais l’esprit, se petite mage n’allait pas finir de m’être utile. Si j’arrivais à m’en faire un allié, j’avancerais un peu plus vers le poste convoité.

J’adorerais te voir faire exploser un truc, mais ici ? Dans la forêt ? Ça risque d’être un peu triste, autant détruire quelque chose de rigolo… Non ?
Une petite lueur explosait dans les yeux d’Adrix. Je venais de toucher un de ses plus grands points d’intérêt, détruire des choses. Je vais me servir de lui pour commencer ma révolution, et en premier lieu, attiser les conflits internes à la Coalition Noire. La tour de garde à l’entrée de la ville, si jamais la princesse apprend sa destruction, elle enverrait tous nos hommes traqués les rebelles. Ce n’est pas grand chose, mais je devais commencer par quelque chose.

Pas loin d’ici, il y a un bâtiment tenu par des gens ennuyeux, les gardes noirs. Il passe la journée à faire la tête… Si nous allions égayer leur soirée avec tes kaboom ?


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Monsieur squelette avait parfaitement raison. Cette forêt, aussi sombre et sordide soit-elle, n'offrait guère de cibles dignes de ce nom. Adrix, qui n'avait de cesse d'y chercher des jouets, n'y avait au mieux croisé que des poignets de Sans-Coeurs bien trop faibles pour qu'il ait le loisir d'étaler l'étendu de sa puissance destructrice. Il faut dire que le petit sorcier avait une haute opinion de lui même et de ses compétences. Et si son égo était des plus volumineux, force était de constater qu'il avait souvent les moyens de tenir ses fanfaronnades. Les pouvoirs qu'Orochi avait offerts à son hôte n'étaient pas de seconde facture. En bref, il avait le pouvoir d'un canon plasma dans le corps d'une crevette. Et il manquait désespérément d'adversaires à la mesure de son incommensurable talent pour les arts magiques. Il aurait pu tenter de faire exploser Death, mais c'eut été du gaspillage de réduire ainsi en tas de cendres son nouveau compagnon de jeu.
Fort heureusement, ce guerrier décidément plein de surprises lui proposait sur un plateau un moyen d'apaiser un peu sa fascination pour les explosions. Le grand dadet voulait que le foudroyeur de poche transforme en ruines fumantes un bâtiment rempli de grincheux. En voilà une idée qu'elle était bonne ! Jusqu'à aujourd'hui, Adrix n'avait jamais songé à s'attaquer à la ville, sans doute inconsciemment retenu par des brides de sa conscience passée. Mais si le magicien de jadis aurait refusé de blesser qui que ce soit, l'élu d'Orochi d'aujourd'hui était tout l'inverse. La simple idée l'emplissait d'une excitation palpable. Ses petits bras étaient agités de tremblements et son souffle s'était accéléré. Un feu étrange montait dans le creux de son estomac, comme si quelque chose voulait le pousser à accepter.
Et c'était exactement le cas. Le serpent en son sein exultait à la proposition du Porteur de Mort. L'objectif d'Orochi était, et avait toujours été, le chaos et la destruction. Il voyait là une opportunité inattendue de semer les graines d'une chose qui l'emplissait de joie : l'Anarchie. Son hôte serait l'instrument menant au démantèlement de cet ordre ennuyeux au possible que la Coalition avait instauré sur cette planète. Ce désert de ténèbres allait se changer en immense brasier dont l'éclat illuminerait jusqu'aux plus profondes cavernes. Et le démon se tiendrait au sommet des flammes, riant aux éclats en contemplant l'enfer qu'il aurait déchaîné. Et chaque cri de tourment étonné serait un pas de plus vers sa résurrection fatidique.
Galvanisé par le parasite logé dans les tréfonds de son âme, Adrix hocha la tête avec enthousiasme, acceptant joyeusement l'homicide proposé par son nouvel ami. Il allait prendre son pied.

- Je vais te montrer le plus gros des booms !

Il se laisser guider jusqu'à l'entrée de la ville où se dressait la Tour susmentionnée. Amusant combien cette bâtisse se tenant fièrement vers la cime des cieux pouvait lui évoquer un para-tonnerre. Même dans la noirceur nocturne, à peine déchirée par les rares lumières aux fenêtres, il y avait de la majesté dans cette construction. C'était comme si le minus était invité à faire choir le géant de pierre qu'avait manufacturé la main de l'homme. Et il allait le faire avec le plus grand plaisir.
Se positionnant un peu en recul par rapport à sa cible, Adrix fit craquer ses phalanges.

- Admire l'artiste !

L'aura autour du plaisantin de poche changea subitement du tout au tout. Sa présence se fit infiniment plus intense alors qu'un pouvoir étrange se condensait autour de lui. C'était d'un tout autre niveau que le petit tour de passe passe qu'il avait dévoilé tantôt. Il accumulait l'énergie en puisant tout autour de lui. Des molécules de l'air jusqu'aux créatures dormant dans les profondeurs de la terre, il arrachait un chacun une once de pouvoir pour venir le condenser dans le creux de ses mains jointes. Une lumière violine prit naissance entre ses paumes, englobant la zone dans une teinte maladive. Seconde après seconde elle grossissait, gagnait en intensité au fur et à mesure qu'elle se nourrissait des forces alentours. La chaleur qui s'en dégageait dépassa rapidement celle d'une flamme. Les bras du petit magicien tremblaient sous l'effort nécessaire pour garder une si formidable décharge d'énergie sous contrôle. Bien vite, la sphère était devenue plus imposante que son créateur, brûlant comme un petit soleil noir au dessus de sa tête. C'était comme un brasier vert tourbillonnant sur lui même. Il s'en dégageait une sensation de mort, la destruction dans son expression la plus pure. Tant Adrix que toutes les créatures alentours en ressentaient les effets insidieux, passant au travers de la pierre et de la chair pour venir affecter le coeur des organismes. Ce qu'Adrix était en train de créer n'était rien de moins qu'une petite explosion nucléaire, à peine contenue par la volonté de l'arcaniste. Il jonglait avec des forces dépassant de très loin les siennes. Le cristal incrusté dans sa poitrine pulsait à un rythme alarmant, comme un coeur qui s'emballait.

- Atomic Kaboom !

Avec un geste agressif, il lança sa terrible création droit dans le coeur de la Tour. La sphère pénétra la roche comme s'il s'agissait d'un vulgaire mur de papier avant d'imploser à l'intérieur de la bâtisse dans un vacarme qui n'avait rien à envier à celui du tonnerre. Les grincheux n'eurent même pas le temps de hurler avant d'être emportés par la déflagration. Les projectiles volèrent en tout sens tandis que les restes décharnés de ce qui était jadis une fière construction s'embrasaient en un rien de temps. Et Adrix semblait essoufflé pour le coup, ce sortilège était parmi ses plus grandes réussites, le sommet de son art.

- K.. Kaboom !


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Adrix m’avait suivi sans poser de question. La perspective de la destruction gratuite semblait ne pas lui déplaire, et pour ma part, je n’étais jamais contre un homicide. Les Gardes Noirs avaient pour mission d’empêcher le peuple de la Citée d’approcher trop prêt du manoir, malheureusement, la peur ambiante suffisait amplement pour refroidir l’ardeur des résistants. Par conséquences, les habitants du manoir se sentaient en sécurité, cachée derrière cette tour de garde, se complaisant dans cette fausse idée de protection. Aujourd’hui, grâce à mon nouvel allié, les choses allaient changer. Les membres de la Coalition prendraient enfin conscience de la menace à l’extérieur de ces murs, et la résistance découvrirait que nous ne sommes pas invincibles. En sommes, nous allions donner un énorme coup de pied dans la fourmilière. Je disais nous, le mérite de la destruction reviendrait entièrement à se jeune mage.

Mais, n’étais-je pas en train de faire une erreur ? Je ne connais rien de la puissance d’Adrix, peut-être que son pouvoir n’était que poudre aux yeux et que je nous envoie vers une mort certaine. Enfin, il ne s’agissait que de garde, il serait toujours possible de rattraper la situation, et dans le pire des cas, avorter mon plan. Une autre idée me venait à l’esprit, personne ne devait savoir que j’étais sur les lieux de l’incident, même chose pour le mage, nous devions rester invisible aux yeux de la Coalition.

À peine nous sortions de la forêt que la tour était déjà en vue et le stress montait. Qu’allait-il faire ? Me montrer un véritable tour de force ou me planter ici, face à un groupe que je m’apprêtais à trahir.

Admire l’artiste !
Le jeune mage était sous le couvert d’un arbre, à une vingtaine de mètres de la tour. Je me trouvais en retrait, pas trop loin pour pourvoir admirer le spectacle. Je me demandais qu’elle serait le sortilège utilisé par l’arcaniste dans son œuvre. Peut-être une dizaine de répliques afin d’optimiser ses chances. Mais la réalité était tout autre, Adrix restait figé sur place, les bras en l’air et semblait parfaitement ridicule. Malgré ma faible compréhension de la magie, je pouvais sentir l’air se charger de pouvoir, pour se jeter sur un seul et même point. Une force incommensurable se préparait à quelque centimètre de la tête d’Adrix, et lui ? Il souriait.
Finalement, il expédia la boule d’énergie contre la tour. La déflagration résultant de son attaque me fit perde l’équilibre durant un instant et me forçait à lever mon bras afin de protéger mes yeux.

K.. Kaboom !
Un épais nuage de fumée c’était levé, m’empêchant de voir quoi que se soit excepté quelque décombre fumant. Une chose était sur, le sort d’Adrix était dévastateur. Le mage était inactif, figé sur place, il contemplait son œuvre. Je m’étais approché pour mieux constater l’ampleur des dommages, j’étais à la fois contemplatif et effrayé devant un tel spectacle. Il devait impérativement rester mon allié, au risque de me retrouver à la place des malheureux Gardes Noirs.
Il ne restait strictement rien de la tour de guet, mise à part quelque pierre en éclat et certaines poutres calcinées. Et des soldats de la Coalition ? Seul les taches de sang témoignaient de leur existence, c’était une véritable boucherie, comme je les aime. Je restais fixe quelque instant perdu dans mes pensées, me demandant comment un si petit être était capable de telle prouesse. Il était un cadeau des démons, présenté sur un plateau d’argent et prêt à détruire ce que je lui demandais, enfin, si je lui présentais l’idée de la bonne façon.

Un bruit d’alarme me sortait de ma torpeur, nous étions toujours à côté des ruines de la tour, les coupables parfaits. Je me retournais pour remarquer Adrix occupé à rire tel un dément, il fallait le bouger d’ici, je devais conserver ma meilleure carte.

C’est vraiment magnifique, mon ami. Tu ne m’avais pas menti quant à la puissance des tes explosions.
Je devais le complimenter, histoire de récupérer toute son attention.

Maintenant, nous ferions mieux de nous en aller. Tu comprends ? Il serait dommage de gâcher la surprise pour les habitants la ville par notre présence ? Tu ne crois pas ?
Je me dirigeais à nouveau vers la forêt, le mage à mes talons, il ne fallait pas qu’un garde de la Coalition me remarque, ou même un résistant, ça gâcherait mes plans. De retour dans la clairière de notre rencontre, je me posais une question, qu’allait-il advenir du jeune mage ? Retournerait-il se cacher dans les tréfonds de cet endroit ? Je me retournais prêt à le questionner sur la suite des évènements, mais… Il avait disparu.

Mais… C’est quoi ce bordel ?!
Je regardais dans toutes les directions, il n’y avait aucune trace d’Adrix. Le seul signe de vie était le corbeau apparaissant au loin pour venir se poser sur mon épaule. J’étais positionné exactement au même endroit qu’à mon arrivé dans la forêt. Le croassement de l’animal, me sortait d’une étrange torpeur, que venait-il vraiment de se passer ? Venais-je de rêver tous ses évènements ? Je n’en avais aucune idée…

- Voyons Death, tu as bien compris ce que j’attendais de toi maintenant… Retourne au manoir et continue ta vie de pantin de la Princesse, ton heure arrivera.
Namtar… Aurais-tu tout manigancé ? Etais-je aussi naïf ?

- Et prend Dust avec toi, ce corbeau pourra t’être utile dans tes quêtes à travers les mondes
Je me dirigeais vers le quartier général, songeur de mon étrange nuit dans la forêt. Maintenant, je devais trouver un moyen de renverser cette Princesse, et surtout, trouver des alliés dignes de ce nom.


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