Shindako se dirigeait vers un bâtiment visiblement délabré. Apparemment, des sales gamins mettaient le bordel dans Port royale. Les informations qu'on lui avait données était très maigre, une seule personne semblait connaitre les gamins. Un junkie de basse étage se droguant avec une drogue qui semblait couter assez cher. Le drogué en question avait organisé un rendez-vous, les renseignements contre de l'oseille. Beaucoup. Le simili jeta un regard à la mallette , cela devrait amplement suffir à convaincre ce déchet de la société de donner les informations. Mais bon qui serait assez fou pour croire un drogué sur parole ? C'était surement un guet-apens, tendu par un gang ou autre. Mais, le jeune homme n'avait pas le choix, c'était la seule piste.
Le mercenaire avait quelques minutes d'avances sur l'horaire, son «informateur» n'était pas encore là. Ou tout du moins, il se cachait. Aux yeux de Shindako, ce temps allait bien lui servir, histoire de vérifier si personne ne se cachait dans les environs. A première vue non, mais des ennemies pouvaient l'attendre tapis dans un coin qu'il n'avait pas vu. Un air lassé se laissait voir sur le visage simili, qui cachait sa méfiance. Cela allait être extrêmement intéressant, une première expérience dans le contact avec les « informateurs». Un rapide regard vers une ruelle sombre, ce serait probablement par là que le toxicomane ferait son apparition.
Le jeune homme poussa un soupir, cela devait bien faire une dizaine de minutes que le junkie aurait dû arriver. Le fait que ce soit un piège semblait presque impossible, qui se pointerait avec autant de retard ? Non, ce type devait juste être une fausse piste, voir même un canular des gamins. Quelque compte devront être réglés pour ces fausses informations ainsi que le temps perdu. Un bruit attira l'attention du mercenaire, celui d'un objet en métal heurtant quelque chose. Cela venait d'une ruelle qui venait de la rue principale. Si le simili devait parier malgré son inexpérience c'était de l'amateurisme total. Parfait. Un individu au ton livide, nerveux et jetant des regards à droite à gauche se présenta comme l'informateur.
«-Eh, mec tu as le fric ? » Demanda le toxico, d'une voix qui donnerait presque pitié.
«-Les informations, tu les as ? Sans renseignements, t'aura rien.»Répondit froidement le mercenaire.
«-Tu me prends pour qui ? Bien sûr que je les ai les infos connard ! Elles sont là, maintenant aboule le fric.» Dit le drogué en gigotant beaucoup, en suant abondamment.
Shindako sourit en regardant son indic, puis il mit la malle en avant, en faisant un signe de la main. Alors que le drogué avançait son bras pour saisir l'objet qui lui permettrait d'acheter sa came, le mercenaire empoigna la mallette avant de l'envoyer dans la tête du junkie. Ce dernier tomba en arrière, le nez en sang en couinant comme une petite fille. Personne ne sortait, ce crétin était venu seul. Alors que le déchet se relevait difficilement tâtant sa poche pour en sortir un couteau à cran, le simili resta de marbre et attendit, se mettant en position pour contrattaquer. Ce pitoyable adversaire se lança en criant sur notre «héros».
Le junkie maniait maladroitement sa lame mettant une main sur son nez. Le sang coulait le long de ses doigts. Le toxicomane se jeta en grognant sur le mercenaire, aveuglé par sa colère ses mouvements étaient imprécis. Cependant, l'expérience du combat du simili était quasiment inexistante. Plus Shindako se rapprochait de son adversaire, plus de petites entaille se faisait voir partout sur son corps. Alors que son ennemi s'apprêtait à donner un énième coup, le mercenaire se rua puis saisit le bras de son adversaire et le fit passer au-dessus de lui.
Le junkie était au sol, désarmé, maintenant arrivait la phase de l'interrogatoire, une chose assez... nouvelle en somme qui pourrait bien commencer à bâtir sa réputation. Shindako regardait l'informateur en souriant gentiment. Avant d'attraper violemment sa main et de lui casser un doigt. Le toxico cria de douleur, appelant à l'aide, pleurant à chaude de larme. Un tableau qui pourrait presque être émouvant. Presque.
«-Bon, maintenant tu vas me dire où je peux trouver les petits merdeux qui foutent le bordel en ville. Compris ? Pour te faire comprendre que je suis sérieux, je vais te casser un deuxième doigt, d'accord ?» Le jeune homme parlait doucement, avec une voie qui se voulait chaleureuse. Il commença à saisir le deuxième doigt du type.
«-Putain fait pas ça ! Ils se retrouvent tous les quatre dans trente minutes au docks ! Je t'en supplie, fais pas ça, fais pas ça.» Hurlait la victime, de la morve coulait de son nez.
Shindako mit un doigt sur la bouche du toxicomane pour lui faire comprendre qu'il fallait se taire. Le drogué se tut rapidement, ses larmes doublaient, la peur se lisait sur son visage.
«-Tu vois, on aurait pu éviter tout ça, si tu ne m'avais pas traité de connard. Maintenant, je vais te donner une simple consigne. Tu ne parles jamais de ce qui est arrivé, si on te pose la question tu t'es cassé le doigt en tombant. Et si jamais tu parles de moi, à une quelconque forme d'autorité, si tu essayes de mettre un contrat sur ma tête, je te trouverais puis, je te ferais vivre un enfer.» Le simili balançait ça comme de simples formalités administrative.
Shindako se mit à marcher, la mallette dans la main, légèrement couverte de sang. Ses vêtements étaient en moins bon état, des coupures se trouvait le long de son torse mais c'était tout en blessures légères. Une vive douleur commençait à se faire sentir au niveau de son torse. L'adrénaline lui avait permis de ne pas se rendre compte de cette blessure, mais cela risquait d'être handicapant pour la suite des opérations. Mater des gamins ne devrait pas être difficile sur le papier, mais avec cette blessure, cela deviendrait plus dur.
Sortant d'un pas rapide de l'endroit où se trouvait son informateur, Shindako se demandait comment faire? Peut-être qu'en les prenant de front ? Non, la supériorité numérique allait le gêner de même que la blessure qu'il avait. La meilleure attitude à adopter était de les avoir un par un puis de leur faire passer le message. Le toxico était uniquement une mise en bouche, il fallait que ce soit clair et concis. Les docks n'étaient plus très loin et il avait une dizaine de minute avant que les gosses n'arrivent. Plus qu'à attendre que les gamins arrivent pour faire régner l'ordre, le mercenaire se colla contre un coin.
Le simili jeta un regard vers la rue, une silhouette se rapprochait, plus elle s'approchait, plus l'on pouvait distinguer la jeunesse du visage du gamin. Un collier en argent avec comme motif un éclair était visible. D'après les renseignements donnés c'était un truc de leur bande, un symbole. Alors que le membre du gang s'approchait, Shindako l'agrippa puis l'envoya contre un mur. La cible n'eut pas le temps de réagir puis, elle tomba dans l'inconscience. D'après le toxicomane, il n'était plus que trois. Ensuite, la leçon, puis la paye.
Alors que le simili allait s'attaquer à la prochaine cible qui arrivait en voulant appliquer la même méthode. Mais la seconde personne était une bête de muscle, un colosse qu'on envoie difficilement valser. L'autre cible envoya un crochet du droit dans la tête du mercenaire qui vacilla en arrière, sonné. Le simili regarda la bête de muscle puis fit une glissade pour passer entre les jambes de son adversaire. Se retrouvant derrière lui, Shindako donnait des coups rapides en alternant quelques fois avec des coups normale. Le baraqué semblait ne pas vraiment ressentir les effets du coup, mais était vraiment très lent. Est-ce-que cela allait être long ?
Il fallait mieux que la réponse soit non, car si les deux autres arrivaient, ce serait bien mal barré pour le simili. Alors que l'adolescent, qui avait fini de se retourner commençait à préparer un coup il laissa une faille dans sa défense. Un moment parfait pour placer un close-combat qui ferait du mal. Le poing de Shindako vint rencontrer les cotes du baraqué. Celui-ci se courba, cherchant à reprendre son souffle. Le mercenaire remarqua une barre en métal qui traînait par là, il saisit l'objet et frappa avec violence son adversaire.
Deux des quatre membres étaient au sol, il ne restait plus que les deux autres. En parlant du loup voici que les deux arrivaient en même temps. Un homme frêle qui ne tiendrait pas le coup et une jeune femme qui ce faisait remarquer par sa beauté. Surement la bimbo du groupe. Shindako se tapit dans un coin, attendant que les deux viennent examiner le corps du lourdeau. Au moment où il entendit des effort dans le but de pousser l'adolescent inconscient, il sortit et assomma d'un coup sec l'autre adolescent.
L'adolescente s'était quant à elle, elle se mit en position de combat, entamant le combat en lançant un sort brasier vers le torse du simili. Pour l'esquiver ce dernier fit une glissade, passant en dessous, mais la chaleur des flammes l'atteignaient quand même. A peine s'était-il relevé, qu'il devait sauter en l'air pour esquiver un sort glacier. Une fois en l'air, le jeune homme était devenu une cible facile, pour un sort Aéro. Et c'est exactement ce qui se passa, mais grâce à une glissade aérienne, il ne se prit qu'une partie de l'attaque. Au prochain coup, il tomberait inconscient et mourrait probablement.
Une fin peu reluisante en somme. Mais la fille n'avait pas l'air d'être endurante, ni d'avoir une bonne vitesse. Cela allait être une course, le premier qui touche l'autre gagne. Le mercenaire sprinta vers la jeune femme qui essoufflé préparait un sort. Elle peinait vraiment, tandis que lui se rapprochait, la blessure commençait vraiment à lui faire mal. Alors que la magicienne allait lancer son sort, Shindako tenta le tout pour le tout. Il se rua sur la jeune femme se jetant sur elle pour la plaquer au sol.
Les deux personnes tombait vers le sol, comme si tout ce passait au ralenti. La douce vue du crâne de la jeune femme cognant contre le sol froid et dur. Le combat était enfin fini, la femme y était passé mais bon. Maintenant, il fallait s'assurer que les trois autres ne nuisent plus à port Royale. Le gros allait sans doute faire un voyage dans un club de combat en tant qu'esclave combattant. Le maigrichon allait avoir une vie plus simple, certainement moins embêtante que celle d'esclave. Les doigts coupés, un par un lorsqu'il sera éveillé pour lui faire passer le message. Et le dernier.... Boarf, il dormira probablement avec les poissons, où il sera foutu dans un tonneau dans un bateau.
Le mercenaire attacha les trois personnes, sa blessure rendait ses mouvements lourds. Il fallait s'occuper d'abord du gros. Peut-être qu'il y avait un endroit où les mettre en attendant, même si le jeune homme frêle y passera rapidement. Comme le dit si bien le proverbe, quand on parle du loup, il montre le bout de sa queue. Malheureusement, dans l'immédiat il n'y avait rien de tranchant dans les parages. Alors, autant faire ça d'une façon différente non ? Le gringalet s'affola tentant de mettre la main sur n'importe quoi dans les environs. Le simili s'approcha doucement, un sourire sur les lèvres. Il leva violemment sa jambe et l'abaissa sur la main du jeune homme qui cria de douleur. Ensuite Shindako prit sa barre métallique et frappa la main du pauvre gamin.
S'acharner aurait été plus correcte, la main du gamin était fichu. Son état était indescriptible, ressemblant plus à une bouillie écarlate qu'a autre chose. Les hurlements de douleurs n'amenaient personne. Puis une violente quinte de toux prit le jeune homme, son état était mauvais. Très mauvais, il avait trop présumé des forces qu'il lui restait. Il sortit sa pièce et prit une profonde inspiration, lui donnant un air presque religieux un instant. Face, ces pauvres âmes continueraient leur course sans but, pile les parques devront couper le fil du malchanceux.
Le jeune homme lança la pièce en l'air qui retomba lentement dans sa main. Pile, peut-être que l'autre sera plus chanceux ? La pièce refit un tour en l'air, elle allait décider de la mort ou de la vie. Le hasard, la chose la plus noble de l'univers. La pièce tomba lentement au sol, tournant sur elle-même. Puis elle tomba, le résultat était pile décidément dame fortune réclamait du sang ce soir. Le mercenaire prit la barre et frappa violemment la pomme d'Adam du costaud. Simple, efficace et rapide. Le meurtrier prit son joujou en métal et frappa la tête du dernier.
Une fois, puis une seconde et ainsi de suite. Mais à chaque fois les coups perdaient de leur intensité, la fatigue ainsi que la douleur devenait insoutenable pour le jeune homme. Le spectacle qu'offrait le massacre était dégoutant, la mère ne pourrait même pas l'identifier. Jetant son arme dans l'eau, le mercenaire rentre lentement à la taverne où il résidait. S'appuyant plusieurs fois en chemin pour reprendre son souffle. Ce n'était plus qu'à quelque mètre, du sang continuait de couler de sa plaie. Son haut noir avait prit une teinte rougeâtre, il fallait désinfecter cela en vitesse et bander cette foutue plaie.
Faisant comme si de rien n'était, Shindako prit une bouteille d'alcool à 90°. Marchant tranquillement vers sa chambre, la bouteille à la main le jeune homme prit un chiffon qui trainait là. S'asseyant tranquillement sur son lit, le simili enleva son haut et mit le chiffon dans sa bouche. Mordant à pleine dent, il versa l'alcool pour désinfecter. Les cris de douleurs ne devait ressembler qu'a divers grognement pour ceux qui était à l'extérieur. Se levant, après avoir jeté le chiffon au sol il se dirigea vers une petite trousse cacher sous son matelas. Sortant son bandage et recouvrant la plaie de ce tissu. C'était plus que sommaire mais il ne devrait pas y avoir d'infection.
«-Cette première mission n'avait pas été un fiasco totale.»Dit-il en se laissant tomber sur son lit. «-C'est décidé, j'me tape au moins trois jours peinard le temps de récupérer.»Poursuivit-il tombant de fatigue, rejoignant doucement les bras de Morphée.