Angeal fixait avec attention l'horizon, non pas inquiet, mais sur ses gardes. Aussi loin que porte son regard, le Primarque ne voyait qu'étendues sauvages et ce, à perte de vue. Un panorama impressionnant, l'homme qui n'a qu'une seule aile restant ébahi par cette beauté simple, primitive et pure. Un instant. Le paladin s'offrait un instant de contemplation et d’émerveillement. Le soleil déclinait déjà et disparu un instant, éclipsé par le passage rapide d'un monstre.L'instant est fini, passons aux choses sérieuses. Angeal ne fut jamais plus sérieux qu'en cet instant, c'était une mission... au combien dangereuse. Le Boss du Sanctum se retourna, posa ses yeux sur ses deux hommes. Le regard sévère, l'attitude froide et austère. Le discours sera aussi rude et impitoyable que ce monde.« Je serais aussi clair et bref que possible. Il ne sera ici aucunement question de tactique, de stratégie ou d'exploit. Nous parlons ici de survie, face à des monstres qu'on ne raisonne pas. » Angeal ferma un instant les yeux, cherchant ses mots. « J'obéis, vous exécutez. A partir du moment où vous n'obéirez plus à mes ordres, je ne garantis plus votre sécurité. Que m'importe vos jambes fatiguées, vous marcherez ou resterez derrière. Que m'importe votre peur, vous combattrez. Que m'importe votre fierté, sur mon ordre vous fuirez. » Le Primarque observa ses hommes. Henri était son bras droit, solide, fort et vaillant. Le bras puissant et inflexible, celui avec lequel le Sanctum mènera ses bras de fer. Fabrizio, son bras gauche... moins fort, moins sûre mais tout aussi indispensable. Ses deux meilleures hommes... Noel et Hope sont bons et pleins de bravoure... mais Angeal guerroie avec ces deux-là depuis ce qui semble être une éternité. Une vie le sépare du jour où pour la première fois il les vit.Le Paladin tenait... à ce que les choses soient vraiment clair. Il ne ferait aucune langue de bois.« Au moindre faux pas, ce n'est pas l'échec qui nous guette... mais la mort. Ce que nous cherchons n'est peut-être qu'une légende. Vous devez avoir foi en notre quête et en moi. Il le faut si nous voulons réussir. » Un rugissement retentit dans le ciel... un énorme dragon volant, long de plusieurs mètres en apparence, mais sa queue semblait s'étendre à l'infini. Ce serpent enlaçait, traversait et se jouait des nuages. Angeal intima à ses deux acolytes de rester tranquille, quand enfin ce monstre disparu jusqu'à l'horizon.L'ainé des surhommes avait le regard dur et froid comme une épée. Plus sévère et sérieux qu'à son habitude... il espérait faire comprendre d'un regard que ce monstre... n'était que bagatelle en ce monde.« Nous cherchons les traces d'une civilisation disparue depuis fort longtemps. N’espérez pas vous faire des amis, tout ce qui vit ici tentera de vous tuer. Je mène la marche. Fabrizio me suivra et Henri couvrira nos arrières. On risque de devoir marcher pendant des heures, les combats seront inévitables, économisez-vous au maximum. Vous attaquerez pour vous défendre ou sur mon ordre. Partons sans attendre, tâchez de ne pas attirer l'attention des monstres et restez à l'affut. Ça sera l'enfer. » Angeal mena la marche et la mena à son rythme : rapide. Plus longtemps resteront-ils ici, plus dangereuse sera la mission. C'était donc une marche forcée. S'ils ont des questions, ils les poseront en marchant au pas. « Fabrizio, il est important que tu ne cèdes pas à la panique. Les enjeux sont trop important. Tu as fait maintes erreurs et maints exploits... et aujourd'hui, je compte sur toi. »