Suite de Humeur hivernale
Jeu 14 Fév 2013 - 22:59- « Est-il cinglé ? » murmurait le garde de la plus importante porte... celle qui mène jusqu'à la salle du trône.
« Non, il est fou. » murmurait son collègue.
Silence les gueux ! Qui se fout de l'avis des deux gardes de la porte ? Ils ne sont pas à l'intérieur. C'est important qu'il reste dehors pour une raison plus qu'évidente qui vient à l'esprit de suite : Pour qu'ils meurent en premiers en cas d’attaque, et bruyamment, c’est un système d’alarme plus qu’autre chose. Une longue table de banquet est installée dans la salle de trône. Les représentants des familles les plus nobles, et donc les plus riches, liées entre elles par de sordides intrigues de cours ont été convié ici. Les plus influentes, aussi. En vérité, dans la jungle des nobles, ce sont des pointures. Aucun d'entre n'a jamais tenu une épée, mais qu'on ne s'y trompe pas, ils savent se battre. Des langues de vipères, affutés comme des surins empoisonnés.
Ils sont tous assis sur les cotés, dos au mur. Six Nobles parmi les Nobles qui attendent que Kefka se présente. Qui s'impatientant même, cela fait maintenant une heure et le régent n'est toujours pas là... Ils ont faim alors que devant leurs yeux s'étant un banquet opulent, les bonnes manières font qu’il faut attendre le maitre de cérémonie. La meilleure nourriture, le meilleur vin... Il y avait de ça aussi, dans les caravanes. Quelques une d'entre elles ne sont toujours pas arrivées... C'est dérisoire et pas très grave, quoiqu’en dise ce connard de loup...
Alpha... plait aux nobles. C'est le meilleur, c'est l'élite et l'état-major. Très propre sur lui, fidèle, désintéressé et chevaleresque. Il ne laisse pas non plus indifférentes les fleurs des jeunes filles nobles en fleurs. Le chef de la garde est devenu chez les nobles l'équivalent d'un Shériff. Sur ordre du bouffon, il reste poli et respectueux. Son comportement doit être impeccable, pour l'image de marque... Le Royaume du grand Kefka doit avoir du style !
Debout dans une tenue de parade dite officielle, avec une arme véritable cependant, il attend comme les nobles le régent. Le lui fait cependant dans le plus grand des silences. Situé juste à cotés du trône de l'arlequin, à sa droite car il est son bras droit, le chef de la meute a une vue de première choix sur tous les invités.
Il guette chaque geste suspect, reste à l'écoute de toutes remarques... hum... déplacé, dirons-nous. Mais même Alpha est incapable de véritablement comprendre leurs discussions courtoises, mais des plus insultantes.
En plus des nobles... il y a un invité de marque, le plus prestigieux de tous ici. La première chose qu'on remarquer les invités... le cercueil du Roi. Quand on l'a interrogé, il a juste répondu qu'il fallait toujours avoir un œil sur sa dépouille, à cause de ces sales rebelles ! La garde n'a jamais eu autant de succès auprès des nobles qu'avec ce début de révolution. Alpha est inquiet… Kefka prépare quelque chose et il se demande quoi. Pour tromper son ennui, l'un des nobles se tourna vers Alpha et entama une discussion.
« Dites moi, mon cher Alpha... Nous sommes tous tellement content de diner avec le Régent en personne. A-t-il eu un empêchement ? J'attendais avec impatience de le voir de mes propres yeux. »
« Le Régent a dit qu'il viendrait. » Répondit-il sèchement, mais avec tout le respect qui le caractérise.
« J'ai entendu dire qu'il était très farceur... Est-ce là une de ses facéties ? »
« Je n'en sais rien, vous verrez bien. »
Les nobles commencèrent à... se regarder, ils étaient indignés d'être ainsi tourner en ridicule. Ce ne sont pas les premiers venu, après tout. Fut le Prince Jean avait le respect des gens importants lui, au moins. Ce régent de paille sera bien vite défait, ils en sont tous persuadés. Les dirigeants vont et viennent, les marchands restent. Les Nobles ne font pas la guerre, ils font au royaume office de… comptable, secrétaire et banquier. Assis, tous avec souriant… de leurs point de vue, le régent a intérêt à faire attention, la place de régent plairait a beaucoup de monde…
« Oh, c'est si excitant ! »
Alpha n'avait pas envie d'être là. Il trouvait ces gens tristes et ennuyants. Il préfèrerait être avec sa meute, ils ne s'apprécient peut-être pas tous... Mais ils forment une équipe, le fer de lance du Royaume. Quoiqu'il arrive, ils pourront toujours compter les uns sur les autres. C'est une famille... Ils sont tous des compagnons, des frères d'armes liés par le sang versé autant que la sueur. Avec eux, le loup ne s'ennuie jamais que ce soit en bien ou mal. C'était désagréable... il se sentait seul, sans eux. Le lévrier est un connard et tous affichaient un mépris caractérisé pour son sort, ils sont tous prêt à mourir… Mais la Rébellion avait intérêt à le ramener vivant.
Les servantes vont et viennent... elles ne cessent d'amener des plats, en plus grosse quantité. La table semblait mal soutenir sur le poids, elle était sur le point de s'écrouler. Servantes au château... C'est un bon travail, on leur laisse les restes. Les reste d’un banquet, pour le petit peuple ca représente des jours entiers de repas. Les gardes n'ont jamais trouvé une présence féminine au château désagréable, bien au contraire. Tout ce qui a rapport avec la noblesse, de près ou de loin, est synonyme de Munies. Au final les pauvres qui détestent les riches... adorent travailler pour eux. S'il n'y a plus de part de gâteau à prendre, alors on se contentera des miettes... La garde laisse trainer ses cadavres dans les rues et ils commencent à attirer les rats. La saleté appelle la saleté, la ville est marquée d'une sinistre insalubrité.
Ils touchent le fond... Quand une vie vous rend assez fou pour tuer ! Quand vous désirez assez quelque chose pour le voler ! Et oui, Nottingham est devenu un lieu sordide, une sorte de Ghetto où on peut mourir de maladie, du zèle d’un garde ou même des mains d’un bandit qui doit nourrir sa fille.
Mais les nobles eux aussi ne vivent pas super bien... A cause de la rébellion.
Les riches font la misère aux pauvres, qui font la misère aux riches en faisant la rébellion. La rébellion pousse les riches à fait plus encore la misère à la plèbe. Les pauvres, les riches et les rebelles s'entredéchirent, un cercle vicieux éternel et sans fin... Le seul moyen d’arrêter ça est d'éliminer une composante. La disparition d'un des trois camps entrainera la fin de cette éternité que Kefka a en horreur.
Mais en homme prudent et perfectionniste, Kefka préfère ne pas prendre de risque... Les trois camps disparaitront. Bruyamment, si possible. Kefka a une âme d'artiste et il aime, plus que tout, faire du bruit.
Soudain, la grande porte s'ouvre enfin et la meute au complet, quoiqu’il en manque toujours un, rentre. Silencieux, fiers et dignes. Dans un silence presque religieux ils vont se ranger en rang, comme c'est étonnant, derrière l'impassible Alpha qui sans même les regarder, leur parle avec une voix sévère et pleine de colère. Malgré le plaisir de voir cette bande de crétin.
« Vous n'étiez pas censés être là... »
C'est déjà assez peu élégant, de souligner une telle défaillance devant des invités aussi important... En plus, tout le monde connait la meute depuis peu. La pire peur ici bas... De véritables stars tout là-haut, au paradis des friqués. Sauf que les nobles aiment surtout Alpha. Cerbère, des triplés anciens nobles... Méprisés par la noblesse, surtout que l'abandon de leur rang n'était pas vraiment une question de choix... Au final ils sont heureux d'être devenu garde, c'est beaucoup moins dangereux que nobles mais dieu... Les vielles intrigues de cours ne s’oublient jamais. En vérité, une tête de Cerbère n'a confiance qu'en une autre tête, à cause de ce milieu noble ou la confiance ne règne pas...
C'est amusant, un dicton dit que si on veut un ami quand est noble... il faut s'acheter un chien.
Roc quand à lui regroupe tous les pires clichés et stéréotypes du roturier à lui tout seul. Pour les nobles... c'est un plouc. Il s'exprime mal, est assez sale, assez laid... Il est violent et aurait un passé criminelle. C'est Alpha qui l'a convaincu d'entrer dans la garde pour éviter la peine de mort... Ce bulldog effraie les nobles. Depuis son arrivé, devant soutenir son regard naturellement méchant... ils ne sont plus si à l'aise.
Quand au Lévrier il n'est toujours pas là... Tout le monde sait que la meute compte six chiens. Ça c'est une défaillance extrêmement grave qui est présenté là... Le fer de lance est brisé et les nobles commencent vraiment à s'inquiéter. Tout montre que le royaume a largement l'avantage... L'absence du lévrier témoigne du contraire.
Alpha allait jusqu'à se demander si...
« C'est moi qui leur est demandé de venir ! Hohohohohoho ! »
ce n'était pas un coup de Kefka.
Le bouffon avait surgit du cercueil du roi... C'était la meilleure cachette possible, il faut être fou pour se cacher dans un cercueil ! Toute l'assemblée était choquée, les yeux grands ouverts. Alpha attrapa la garde de son épée dans sa main, prêt à dégainer, les jambes fléchis à la manière d'un prédateur... le regard pleine de haine envers le régent qu'il menaçait clairement, prêt à lui bondir dessus pour lui trancher la tête.
« Dites-moi que la dépouille n'y était pas... où je vous égorge. »
« C'est répugnant ! Je ne fais pas ce genre de truc ! Le roi est en lieu sûr jusqu'au jour J. Oh, le lévrier n'est toujours pas revenu de sa mission ? »
« Quel mission si je puis me permettre... ? »
« Trois fois rien, c'est le plus rapide de la garde on l'a envoyé espionner la rébellion ! Finalement, le plus rapide n'a pas été assez rapide... Vous vous empâtez les gars ! Je veux de la motivation ohohohohohohoh ! Nous devons tous participer, chacun à notre façon l'effort de guerre... »
Kefka détestait ces riches feignants... qui refusent de tenir une arme ou de se battre... Kefka leur a tout donné, il a revalorisé leur rang, a fait d'eux des anges en ces terres de misère ! Mais ils ne font pas la guerre. Et... Tout le monde doit venir participer à cette guerre. On parle d'un paquet de droit de l'homme et privilèges injuste ici !
« Ça vaut pour vous aussi. J'exige un soutien financier de votre part ! C'est un ordre, nous en sommes en temps de guerre ! Alors vous allez surement penser que je vous extorque... que c'est du vol, du rackette comme seul moi sait en faire... Et bien vous avez raison. »
« C'est illégal ! Vous n'assurez même pas complètement notre sécurité ! »
Les nobles se sont tous levés... ils ont tous pensés que leur rang avait du poids face à un tyran.
« Je pourrais ne plus l'assurer du tout... Si je ne portais pas un soin particulier à vous protéger le plus possible... J'aurais déjà gagné cette foutue guerre, bande d'ingrat pédant ! Aucun de vous ne sait se battre... La garde est avec moi. »
« Qui l'eut cru... Les dignes représentants de la loi qui enfreigne celle-ci. »
« Ohohohohohoh ! Mais ce qui est nécessaire est légal... Le débat est clos. »
Kefka se mit à danser... vive la loi du plus fort ! Ses petits pas désordonnés et joyeux ne laissaient planer aucun doute sur sa victoire à ce débat !
« Je ne veux pas tout vous prendre... J'aimerais juste un petit coup de main, de temps en temps... Vous n'avez pas besoin de me donner vos finances... Mais de m'aidez à gérer la mienne ! Vous avez tous de bons contacts commerciaux, vous êtes important... Renflouez mes caisses, à vos frais ou non... Et je vous le rendrais. Nous sommes colloc', en quelques sortes ! Entendons-nous bien... De bons comptes, font de bons amis... Je suis bipolaire... Je peux être de la plus grande générosité avec mes amis...
Le reste, par contre c'est une autre affaire Ohohohohohohhohoh ! OH-oh-OH ! Hell yeah ♪ »
Donnez, donnez ! Dieu vous le rendra ! Tel est l'adage et les nobles l'ont semble-t-il compris. Ce sont des visionnaires... s’ils sont soucieux de ne pas se faire égorger par la rébellion, ils pensent surtout à l'après-guerre. Si c'est la révolution qui l'emporte, leurs têtes vont rouler sur le sol... C'est dans leur intérêt, de tout faire pour la victoire du Royaume. Ainsi qu'essentiel à leur survie après-guerre...
Kefka vient ce soir se mettre sous les feux de la rampe ! La noblesse a posé les yeux sur lui... Avant de manger le porc, il faut l'engraisser. Tout cela n'est pas encore suffisant. Les nobles ne savent rien de la guerre, ils sont isolés, protégés. La plupart d'entre eux ne savent pas à quoi ressemble le monde... le vrai... C'est l'heure de leur en montrer toute l'horreur.
« Évidement, tout ceux qui ne me soutiennent pas deviennent mes ennemis. Mais nous sommes alliés non ? »
« Bien sûre...»
« Évidement... »
« Ça coule de source... »
« Vous voudrez bien alors, j'en suis sur, faire un discours publique lors du jour de Crémation. Un hommage au grand prince Jean... et son avisé conseiller serpent, mort suite à un tragique incident. L'accident bête, un lustre lui est tombé dessus... »
« C'est trop dangereux... »
« La foule voudrait notre tête ! »
« Non merci. »
Alpha fit un pas, lentement. Il dégaina ensuite son arme, avec une extrême lenteur. Kefka alla patiemment s'asseoir sur son trône. Alpha avait tout à fait compris du complexe jeu du régent. Il faut mettre la population au pas... toute la pollution (Ohoh ♪) ! Le roi... Le roi n'est plus roi, il est un Monarque Défunt, il est plus glorieux encore dans sa mort. Alpha n'aime pas Kefka, mais il n'aime pas plus les nobles qui ne sont pas fidèles à la Couronne. Où est la reconnaissance ?
« La Meute vous traquera, vous chasseras en-dehors de vos logis et finira par simplement vous exécutez. Vous n'aurez aucune dépouille, on rayera vos noms des documents officiels. Vous feriez mieux de rendre hommage à notre défunt Monarque. »
Il y avait cependant une chose qu'Alpha ne savait toujours pas... Pourquoi demander ça ? Ce bouffon ne fait jamais rien gratuitement... Quand bien même il cherche à rendre hommage au roi, il cherche à le faire participer à la guerre d'une certaine façon. Mais à quoi servait cette pièce ? A quoi servait le roi dans son jeu ? Il n'aimait pas ça.
« Pas de pêché tant qu'il y a permission. Et la tromperie est le seul crime... Alors ne faites aucun coup de pute sans me le dire ! Tant que j'y suis, j'aurais encore un petit service à vous demandez... Héhé... »
« Nous serions ravis de vous aidez. »
« Il me faudrait un don... Voyez-vous, les rebelles attaquent les caravanes qui nous fournissent en armes et en délicieux vins... Alors j'ai décidé de leur envoyé des caravanes rempli de nourritures et d'alcools, empoisonné. J'ai créé une loi qui m'a rapporté sept-cent munies ! C'est suffisant pour le poison... Mais voyez-vous, il me faut de la qualité, c'est censé être un convoi pour vous ! Il me faudrait sept-cent munie de plus. »
L'un d'entre eux c'est proposer quasi-immédiatement, comme s'il l’avait fait d'instinct. Pour lui c'était dérisoire, voyez-vous. Il se vantait d'assurer seul cet apport. D'autres se sont levés pour participer aussi, ils se battaient comme des chiens pour savoir qui participerait le plus... C'est devenu une espèce de concours, à qui était le plus riche et le plus à même de soutenir le bouffon, le débat avait complètement dévié.
Kefka baissa la tête et cacha son visage avec ses mains... il battait un rythme lyrique avec ses pieds et faisait son possible pour étouffer son rire. Les nobles ont toujours méprisé Kefka, pour eux ce n'était que le "bouffon du roi". Il semble que ce soit eux, les bouffons maintenant.
Parvenant à se calmer, mais ne pouvant laisser échapper quelques ricanements sournois il fit signe aux dalmatiens d'approcher... alors que les nobles se hurlaient dessus, l'arlequin murmurait aux triplés.
« Vous protégerez les caravanes... soyez convaincant, je ne veux pas que la rébellion se doute de quelque chose. Combattez un peu et prenez la fuite... Je vous fais confiance pour jouer la comédie... Vous avez été noble, après tout. »