Présentation de « La Princesse de Carthage »
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Identité
- N o m : Ravaillac.
P r é n o m : Élise.
S u r n o m : La Dame de Fer.
 g e : 20 et des poussières.
C a m p : Consulat.
M o n d e d' O r i g i n e : Port Royal.
R a c e : Votre Texte
Descriptions
E s q u i s s e :
Il était ce soir là des couleurs sur Paris. Un défilé de rouge dans la vie nocture de la ville des Lumières, inédit, jamais vu, exceptionnel. Le soleil couchant explosait en mille éclats orangés dans un reflet nuageux teinté de rose. On s'extasia, on se disait qu'en cette saison, c'était bien rare, et qu'on en manquait toujours un peu.
Seule une personne ne souriait pas. Une femme, jeune, dont le visage semblait gelé dans une position de profond mépris et de dégoût non dissimulé pour le bonheur des autres.
Elle était belle, pourtant; beaucoup de dames auraient voulu avoir ne serait-ce qu'une fraction de ce qu'elle possédait. Fine, les traits doux et les formes affriolantes, on se retournait souvent pour la regarder passer, malgré l'air sérieux et déterminé qu'elle affichait continuellement pour se prémunir du regard des autres. Son teint pâle se mariait gracieusement avec les vêtements noirs et dentelés qu'elle portait, plutôt léger pour l'époque, et volontairement provoquants pour le commun des mortels. Certaines passantes, outrées qu'on puisse arborer se vêtir à ce point légèrement, poussaient de petits cris d'étonnement et d'horreur, en s'exclamant que d'une catin comme ça, on n'en voulait pas.
Peu imortait à l'intéressée, qui, d'un pas raide et régulier, s'extirpa de la foule qu'elle méprisait pour s'échapper des lieux par les petites rues, qu'elle jugeait plus tranquilles et agréables à traverser. Une fois arrivée à l'abri des yeux d'autrui, elle se permit de secouer la tête, geste qui fit nager ses cheveux noirs coupés plutôt court dans le vide qui l'entourait. Ici au moins, on ne viendrait pas la déranger. Elle avait à faire, de toute façon.
Un homme passa. Elle l'attendait. Aussitôt qu'elle l'eut vu, elle lui fit un clin d'oeil, et il s'approcha d'elle. Elle l'avait rencontré hier sur le parvis de Notre-Dame. Elle l'avait vu de loin, excentrique qu'il était; de toute façon, elle en savait déjà plus sur lui que lui sur elle.
Ils prirent une des rues adjacentes et disparurent totalement de la frivole agitation qui secouait la cité de parts en parts. Il posa son regard sur elle et eut un immense sourire inérieur. Il buvait du regard sa peau de lait et dévorait sans retenue ses lèvres d'un rouge puissant.
C'était une femme moyenne, qui ne dépassait jamais grand monde, mais que personne ne considérait comme étant petite; étant une grande amatrice de talons, les mauvaises langues la dirent complexée.
Il épiait cet ange terrible, reniait la vertu, et s'imaginait déjà fuyant avec elle, voguer jusqu'aux confins du monde en sa luxurieuse compagnie. Il savait bien que plusieurs déjà avaient rêvé de ses rares sourires, de l'aura puissantequi se dégageait d'elle, de l'indépendance qui rayonnait de ce petit bout de femme aux mains fragiles.
« - Arrêtez de me regarder de la sorte. »
« - Et ne le niez pas! Je vous ai vu. »
Il s'arrêta de marcher quelques instants, puis reprit la route. Comment avait-elle pu s'en rendre compte alors qu'elle n'avait pas détourné les yeux une seule seconde? Elle n'avait pas un troisième oeil tout de même! Et puis, elle avait été si sèche... Il connaissait sa voix, grave et impétueuse, mais tout de même! Il ne la savait pas capable de la prouesse de clouer le bec à un homme. Lui qui se pensait fort, il n'aurait jamais cru se taire devant les paroles d'une femme!
Il est vrai qu'elle choisissait ses mots avec un soin particulier, autant pour mieux impressionner son auditoire que pour éviter d'employer un vocabulaire trop argotique. Ayant un passé plutôt tumultueux, elle connut les rues et les affres du langage populaire, qu'elle appréciait mais reniait, principalement par besoin de le faire. Elle aimait profondément cette langue imagée au large spectre et à l'expression véritable, mais elle savait que personne ne la considérerait si elle s'adonnait au loisir de l'employer. D'où ses efforts à paraître la plus bourgeoise possible quand il s'agit de prendre la parole.
Elle avait changé d'allure, cette fois. Il commençait à faire nuit, et elle ne voulait pas faire un bruit. Elle fit signe à son compagnon de se taire et, dès lors, ne n'émit plus aucun son. Elle portait ce jour-là des petites ballerines de danseuse, extrêmement silencieuses, et elle n'eut par conséquent aucun mal à se monter discrète. L'autre, en revanche, malgré toute la volonté du monde, se déplaçait avec l'habileté d'un éléphant des Indes, si bien que le moindre de ses pas claquait violemment sur les pavés à en réveiller les pestiférés.
La damoiselle s'arrêta devant une curieuse bâtisse, une sorte d'hôtel particulier. L'autre fit de même et elle ouvrit la porte. L'entrée donnait sur une cour intérieur de taille moyenne, bien qu'on ne puisse pas réellement apprécier les distances la nuit tombée. Ils entrèrent ensuite dans le bâtiment droit devant eux et s'installèrent dans le salon qui apparut devant leurs yeux.
On fit servir un thé par la gouvernante et on discuta de tout et de rien. La demoiselle savait bien ce que son invité attendait d'elle, mais plutôt rêver que de lui offrir.
Il commença à tousser. On présuma qu'il eut pris froid pendant la promenade nocturne; il fallait mieux se couvrir! De toute façon, ça n'était pas bien grave.
Après moult discussions et une toux de plus en plus puissante, on commença à s'inquiéter. On lui fit apporter des onguents que l'on présumait capables de calmer un peu la maladie avant la venue d'un guérisseur ou d'un médecin. Alors, l'hôte emmena son visiteur dans une chambre d'ami du troisième étage et le fit coucher sur un lit. Il fallait qu'il se repose, disait-elle! Comme si il avait le choix.
Une fois qu'il eut détourné le regard, elle sortit de son porte-jarretelle gauche un poignard dissimulé, et elle l'égorgea.
Elle avait tout prévu; il avait menacé, puis torturé et tué une des filles de la ville et la justice n'avait rien fait. C'était à elle de l'éliminer. Le plus discrètement possible...
P o r t r a i t :
Et elle égrène, solitaire, les vestiges du passé. Sans faire montre d'une quelconque nostalgie, elle sème jusqu'à n'en plus pouvoir.
La Dame de Fer, droite dans ses bottes, vous épie de son troisième oeil, sait où vous allez et ce que vous faites. Elle est l'oeil de Moscou qui vous suit partout. Pour peu qu'elle vous lâche un jour, vous la regretteriez presque, tant elle est insistante: on s'en croirait presque protégé. Cela dit, il n'en est rien: elle n'est qu'une observatrice. Que son pion soit mangé elle s'en monque bel et bien, tant que sur son piédestal elle puisse siéger!
Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils m'approuvent. Tibère lui même ne devait guère s'en douter, mais pourtant, il a donné naissance à l'idéologie d'une grande dame: celle qui préfère agir à plaire. Qui ne la suivrait pas, de toute manière? Il serait bien impudent de nier sa parole comme celle d'un chef d'état: elle en a la carrure, sinon la puissance.
Où qu'elle passe, les tristes sires trépassent, terrassés par sa manoeuvre. La flatterie et le mauvais conseil ne l'atteignent que peu: elle n'attend rien de la parole d'autrui, si ce n'est un incessant bavassement de bécasse. Elle préfère le génie à l'exceptionnel; il a toujours quelque chose qui n'appartient qu'à lui, le pouvoir d'absoudre l'ignorance par la magie de la connaissance. Aussi, elle ne s'entourera que de sages modérés, et évitera avec soin celui qui la vante sans cesse.
Attention cependant à ne pas franchir la trop fine barrière qui sépare la sévérité de la cruauté; et c'est une chose qui lui arrive malheureusement à intervalles réduits. On pourrait la croire douée d'empathie, mais il n'en est rien: gauche dans les sentiments, elle est incapable de comprendre ce qui ne s'explique pas. Sa qualité d'ancienne femme de mauvaise vie l'empêche de comprendre pourquoi le peuple se plaint alors qu'il mange à sa faim, elle y est viscéralement opposée. N'allez pourtant pas croire qu'elle est intolérante: elle est trop endurcie. Tenez vous à l'écart de son opposition et il ne vous arrivera rien. Si c'est le contraire que vous choisissez, n'ayez peur de rien; pas même de l'impensable.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire: n'oubliez pas l'adage. Bien que méfiante, il lui arrive parfois de se jeter dans la bataille, la colère fichée dans son corps; devant elle on se gausse d'un tel comportement, sans savoir que le danger vient de l'homme, et pas de ses méandres. C'est alors que la mort ne fait plus peur; le malheur change de camp. Mais dans les ruelles de Paris, personne ne vous entendra crier...
Fervente, elle n'hésite pas à se salir les mains pour l'idéal qu'elle défend, le faisant même chaque jour. Le concept même de sous-fifre la révulse; elle lui préfère le respect. Se jugeant désormais digne d'une figure, elle exige de son entourage une observation cérémonieuse de sa personne: il faut apprendre d'elle.
Ambitieuse elle est, sans scupules elle sera; paradoxalement, elle reste digne de confiance. On peut se reposer sur l'Ambassadrice pour peu qu'on ait acquis sa confiance, ce qui reste une épreuve relevant de l'exploit; qu'importe, le calice n'en sera que plus plein! Méfiance, cependant, devant trop d'attentions. Il se pourrait que l'on prépare votre chute, à son insu, probablement. Qui sait ce qui peut bien tourner autour d'une demoiselle de cette envergure.
Il fut un temps où l'on s'extasiait de la naissance du Dauphin, des sorties de la Reine, et des caprices du Roi; selon elle, c'est un temps révolu qu'il faut voir mourir sur les pavés. Madame réprouve l'élévation des Consuls au niveau des monarques les plus absolus, elle qui préfère un sage apprentissage des méthodes des artistes.
Pour autant, la flemme qu'elle possédait ne s'est jamais éteinte: elle s'est muée en lame, invisible aux yeux des hommes et aux sourires des dames.
Se vantant parfois de mieux connaître le monde que son créateur lui même, cette petite once de vanité et de fierté qui l'anime malgré tout lui porte bien des torts: et c'est elle qu'on traite d'intolérante! Quelle gangrène!
Ne tentez jamais de lui faire lâchez l'affaire, vous risqueriez juste d'y perdre des os! On aura rarement femme plus rigide qu'elle. Tristesse! Si elle faisait montre de plus d'ouverture d'esprit, elle aurait tout pour elle.
Quoiqu'en disent les badauds, elle ne favorise personne: pour peu qu'on la respecte, elle restera juste. Au demeurant, elle n'a encore jamais abusé de son pouvoir de cette façon là. Dans d'autres, peut être, mais c'est bien entendu une autre question.
Elle a la haine ancrée au fond des viscères. Et comme elle s'enflamme vite, il lui arrive parfois de commettre l'irréparable; à condition que l'objet de son courroux transgresse les règles qu'elle a fixées; dans ce cas, il n'en réchappera pas. Si intransigeante qu'on la dit Incorruptible, elle a plus d'affinités avec l'échafaud qu'avec le pardon.
Bien qu'elle ait les deux pieds solidement ancrés à la terre qui l'a vue naître, il lui arrive parfois de se laisser aller à la rêverie, comme elle le faisait autrefois, en guise de vestige de son passé, qu'elle ne regrette cependant nullement. Ces ruines qu'elle porte en elle en font une femme d'expérience, mais qui sait aussi marcher à l'affectif pour se guider et suivre son chemin. Néanmoins, n'appréciant guère d'être dans une situation où elle pourrait être sensible à l'amour ou à la pitié, elle fait ce qu'elle peut pour s'éloigner du sentimental. Elle se permettra de regarder la fantaisie en face quand elle aura accompli ce qu'elle se doit de réussir. Pas avant.
L'art fut pendant longtemps sa seule raison de vivre; les contemplations qui lui prennent parfois sont les seuls écarts qu'elle tolère. La grâce de la danseuse, la plume de l'écrivain, l'esprit du philosophe, sont des friandises pour elle; la Dame se permet de choisir ce qu'elle juge bon, considérant son talent comme seul juge: n'allons pas médire sur son compte, mais il n'est pas impossible qu'elle se surestime.
Cependant, et qui l'eut cru, à sa naissance, on la dota d'humour. Pour autant, elle reste plus corrosive qu'autre chose, et il n'est pas rare qu'elle se serve de ce petit don à des fins malintentionnées. La moquerie, par exemple.
En réalité, c'est là que réside sa véritable faille. L'art et l'amusement peuvent parfois faire chuter son masque et la faire redevenir volage, frivole, mais terriblement efficace. Plus encore que quand elle se cache. Elle fait plus étalage de sa personne qu'à l'accoutumée, nous dirons. Dès lors qu'elle se pense Reine, elle devient invivable, insupportable, irresponsable; ses caprices font donc leur grand retour.
Dissimulant cette réalité, elle travaille d'autant plus à se montrer sévère jusqu'à la cruauté, et pousse la nature à l'extrême. C'est un travail qui se révèle laborieux pour elle; une merveille en constante construction dont le chantier ne finira jamais. Et, plus encore que l'amour de soi, c'est sa haine d'elle même qui la fait avancer. Elle réprouve ses propres erreurs et tend à se battre avec acharnement contre ses propres pensées, quitte à rouvrir la fêlure avec plus de force encore.
Et quand tout éclate, des cendres renaît Élise. Les ruelles étroitent voient revenir la grande Princesse de Carthage faisant payer le tribut d'une vie de parasite. Que celui qui va de femme en femme sache qu'il sera tôt ou tard passé entre ses griffes. Bien qu'on en sache peu, on retient son audace qui fume jusqu'aux cieux. Gare cependant à ne pas brûler ses ailes.
Demoiselle de l'ombre, elle a l'expérience du mal et la façade du bien. Le contrôle change de camp et le rapport s'inverse. La Monarque s'en moque; elle se gausse de vos rêves. Les illusions que vous vous faites à son propos ne la dérangent guère; au contraire, elle en profite.
Amatrice de luxe et d'importance, l'illustre Cléopâtre en devient avide de sang. Sournoisement, elle se terre dans les bras des naïfs et attend sagement son heure, prête à frapper un grand coup. L'éclat qu'elle souhaite se donner de cette façon est dans son esprit sans égal, de part sa symbolique. Elle ne réussit pas, mais elle gagne. Tout dans l'intérêt.
C'est pourquoi Élise et Elissa sont si différentes. Les deux faces d'une même pièce qui, quand on la jette en l'air, se bat avec elle même pour choisir la face qu'elle montrera. Cet incessant combat intérieur finit toujours par la victoire de l'une, qui, fatiguée de cette joute, s'endormira... Laissant la place à l'autre! Dans ce jeu de dupes, on ne sait jamais sur qui on tombe; et on préfère rester dans l'ignorance.
Le passé a érigé Elissa sur un piédestal. Aussi, elle ne perd plus que très rarement le contrôle face à sa rivale. Son for intérieur se tait et le silence se fait. Alors, elle est tranquille, et peut se laisser aller aux ambitions évoquées plus haut.
Elle répugnera à user des méthodes de celle qu'elle déteste tellement. On peut, sans le savoir, l'insulter: mais pour se sentir forte, elle ne dira rien de plus qui pourrait envenimer la situation. C'est contraire à ses principes, mais elle se protège de cette façon.
Notez également qu'elle n'est pas de ceux qui renient les gens du peuples. Elle est parfois sidérée par le comportement des parvenus qui méprisent ce qu'ils furent; la Dame aurait même tendance à se montrer plus intransigeante avec le bourgeois que le pauvre homme. Elle sait qu'il a plus de mal à être ce qu'il est. D'expérience, évidemment.
Martiale, elle modère sa cour comme on élève les chiens: à la dure. Que celui qui pense se jouer d'une idiote retourne chez lui; aucun consul n'aura raison d'elle. Jamais. Pour ne plus jamais être l'immense idiote qu'elle a été.
Ce passé qu'elle répudie, elle n'arrive pas à l'éliminer. Parce qu'au fond d'elle, elle le chérit comme un trésor. Pas parce qu'elle l'a aimé, non! Simplement, elle ne peut s'empêcher de penser que sans lui, elle serait peut être devenue grasse, imbécile, ou pire, un parasite vivant au crochet des gens qu'elle aime. Plutôt mourir que de se voir en telle disgrâce! Elle se tuerait de ses mains plutôt que de se laisser aller à de telles choses!
Tout au contraire de la Princesse de Carthage.
Elle aime aussi faire les choses elle même, certes; la différence apparaît quand il s'agit de l'emploi d'autrui, qu'elle ne se gêne pas à soumettre sans vergogne à son joug tyrannique. Plus cruelle que l'Impératrice de Chine, plus impétueuse que la grande Catherine, elle est capable du pire... mais pas pour le meilleur. Vous n'êtes pas face à une femme de charité, sachez le.
La danse est folle, folle, folle; tourne, tourne, tourne la Demoiselle. Elle change de visage, et sourit. Cependant, gare aux sautes d'humeurs. Il se pourrait que vous n'appréciez guère qu'elle s'embrase.
Triste n'est-ce pas? Je vous comprends. Ayez tout de même confiance. Elissa finit toujours par se relever, plus belle et forte qu'elle ne le fut jamais. Pour autant, elle est indissociable d'Élise; plus la lumière brille et plus l'ombre s'étend. Inexorablement, elle creuse sa propre tombe, cause sa propre perte, tout en sauvant ce qu'il reste de sa personne.
Finalement, n'est-ce pas la pire des obsessions, puisqu'elle n'a pas de sens? Le serpent se mord la queue; mais la queue étouffe le serpent. L'une entraînera l'autre dans sa chute, et le monde perdra les deux.
Bien qu'il m'en coûte de le dire, c'est bien la vérité; le jeu est si cruel parfois.
Dernière édition par Élise Ravaillac le Jeu 22 Déc 2011 - 18:33, édité 5 fois
Jeu 22 Déc 2011 - 13:01Il était ce soir là des couleurs sur Paris. Un défilé de rouge dans la vie nocture de la ville des Lumières, inédit, jamais vu, exceptionnel. Le soleil couchant explosait en mille éclats orangés dans un reflet nuageux teinté de rose. On s'extasia, on se disait qu'en cette saison, c'était bien rare, et qu'on en manquait toujours un peu.
Seule une personne ne souriait pas. Une femme, jeune, dont le visage semblait gelé dans une position de profond mépris et de dégoût non dissimulé pour le bonheur des autres.
Elle était belle, pourtant; beaucoup de dames auraient voulu avoir ne serait-ce qu'une fraction de ce qu'elle possédait. Fine, les traits doux et les formes affriolantes, on se retournait souvent pour la regarder passer, malgré l'air sérieux et déterminé qu'elle affichait continuellement pour se prémunir du regard des autres. Son teint pâle se mariait gracieusement avec les vêtements noirs et dentelés qu'elle portait, plutôt léger pour l'époque, et volontairement provoquants pour le commun des mortels. Certaines passantes, outrées qu'on puisse arborer se vêtir à ce point légèrement, poussaient de petits cris d'étonnement et d'horreur, en s'exclamant que d'une catin comme ça, on n'en voulait pas.
Peu imortait à l'intéressée, qui, d'un pas raide et régulier, s'extirpa de la foule qu'elle méprisait pour s'échapper des lieux par les petites rues, qu'elle jugeait plus tranquilles et agréables à traverser. Une fois arrivée à l'abri des yeux d'autrui, elle se permit de secouer la tête, geste qui fit nager ses cheveux noirs coupés plutôt court dans le vide qui l'entourait. Ici au moins, on ne viendrait pas la déranger. Elle avait à faire, de toute façon.
Un homme passa. Elle l'attendait. Aussitôt qu'elle l'eut vu, elle lui fit un clin d'oeil, et il s'approcha d'elle. Elle l'avait rencontré hier sur le parvis de Notre-Dame. Elle l'avait vu de loin, excentrique qu'il était; de toute façon, elle en savait déjà plus sur lui que lui sur elle.
Ils prirent une des rues adjacentes et disparurent totalement de la frivole agitation qui secouait la cité de parts en parts. Il posa son regard sur elle et eut un immense sourire inérieur. Il buvait du regard sa peau de lait et dévorait sans retenue ses lèvres d'un rouge puissant.
C'était une femme moyenne, qui ne dépassait jamais grand monde, mais que personne ne considérait comme étant petite; étant une grande amatrice de talons, les mauvaises langues la dirent complexée.
Il épiait cet ange terrible, reniait la vertu, et s'imaginait déjà fuyant avec elle, voguer jusqu'aux confins du monde en sa luxurieuse compagnie. Il savait bien que plusieurs déjà avaient rêvé de ses rares sourires, de l'aura puissantequi se dégageait d'elle, de l'indépendance qui rayonnait de ce petit bout de femme aux mains fragiles.
« - Arrêtez de me regarder de la sorte. »
« - Et ne le niez pas! Je vous ai vu. »
Il s'arrêta de marcher quelques instants, puis reprit la route. Comment avait-elle pu s'en rendre compte alors qu'elle n'avait pas détourné les yeux une seule seconde? Elle n'avait pas un troisième oeil tout de même! Et puis, elle avait été si sèche... Il connaissait sa voix, grave et impétueuse, mais tout de même! Il ne la savait pas capable de la prouesse de clouer le bec à un homme. Lui qui se pensait fort, il n'aurait jamais cru se taire devant les paroles d'une femme!
Il est vrai qu'elle choisissait ses mots avec un soin particulier, autant pour mieux impressionner son auditoire que pour éviter d'employer un vocabulaire trop argotique. Ayant un passé plutôt tumultueux, elle connut les rues et les affres du langage populaire, qu'elle appréciait mais reniait, principalement par besoin de le faire. Elle aimait profondément cette langue imagée au large spectre et à l'expression véritable, mais elle savait que personne ne la considérerait si elle s'adonnait au loisir de l'employer. D'où ses efforts à paraître la plus bourgeoise possible quand il s'agit de prendre la parole.
Elle avait changé d'allure, cette fois. Il commençait à faire nuit, et elle ne voulait pas faire un bruit. Elle fit signe à son compagnon de se taire et, dès lors, ne n'émit plus aucun son. Elle portait ce jour-là des petites ballerines de danseuse, extrêmement silencieuses, et elle n'eut par conséquent aucun mal à se monter discrète. L'autre, en revanche, malgré toute la volonté du monde, se déplaçait avec l'habileté d'un éléphant des Indes, si bien que le moindre de ses pas claquait violemment sur les pavés à en réveiller les pestiférés.
La damoiselle s'arrêta devant une curieuse bâtisse, une sorte d'hôtel particulier. L'autre fit de même et elle ouvrit la porte. L'entrée donnait sur une cour intérieur de taille moyenne, bien qu'on ne puisse pas réellement apprécier les distances la nuit tombée. Ils entrèrent ensuite dans le bâtiment droit devant eux et s'installèrent dans le salon qui apparut devant leurs yeux.
On fit servir un thé par la gouvernante et on discuta de tout et de rien. La demoiselle savait bien ce que son invité attendait d'elle, mais plutôt rêver que de lui offrir.
Il commença à tousser. On présuma qu'il eut pris froid pendant la promenade nocturne; il fallait mieux se couvrir! De toute façon, ça n'était pas bien grave.
Après moult discussions et une toux de plus en plus puissante, on commença à s'inquiéter. On lui fit apporter des onguents que l'on présumait capables de calmer un peu la maladie avant la venue d'un guérisseur ou d'un médecin. Alors, l'hôte emmena son visiteur dans une chambre d'ami du troisième étage et le fit coucher sur un lit. Il fallait qu'il se repose, disait-elle! Comme si il avait le choix.
Une fois qu'il eut détourné le regard, elle sortit de son porte-jarretelle gauche un poignard dissimulé, et elle l'égorgea.
Elle avait tout prévu; il avait menacé, puis torturé et tué une des filles de la ville et la justice n'avait rien fait. C'était à elle de l'éliminer. Le plus discrètement possible...
P o r t r a i t :
- Question vis-à-vis du caractère :
Revêche, bipolaire, dangereuse.
Et elle égrène, solitaire, les vestiges du passé. Sans faire montre d'une quelconque nostalgie, elle sème jusqu'à n'en plus pouvoir.
La Dame de Fer, droite dans ses bottes, vous épie de son troisième oeil, sait où vous allez et ce que vous faites. Elle est l'oeil de Moscou qui vous suit partout. Pour peu qu'elle vous lâche un jour, vous la regretteriez presque, tant elle est insistante: on s'en croirait presque protégé. Cela dit, il n'en est rien: elle n'est qu'une observatrice. Que son pion soit mangé elle s'en monque bel et bien, tant que sur son piédestal elle puisse siéger!
Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils m'approuvent. Tibère lui même ne devait guère s'en douter, mais pourtant, il a donné naissance à l'idéologie d'une grande dame: celle qui préfère agir à plaire. Qui ne la suivrait pas, de toute manière? Il serait bien impudent de nier sa parole comme celle d'un chef d'état: elle en a la carrure, sinon la puissance.
Où qu'elle passe, les tristes sires trépassent, terrassés par sa manoeuvre. La flatterie et le mauvais conseil ne l'atteignent que peu: elle n'attend rien de la parole d'autrui, si ce n'est un incessant bavassement de bécasse. Elle préfère le génie à l'exceptionnel; il a toujours quelque chose qui n'appartient qu'à lui, le pouvoir d'absoudre l'ignorance par la magie de la connaissance. Aussi, elle ne s'entourera que de sages modérés, et évitera avec soin celui qui la vante sans cesse.
Attention cependant à ne pas franchir la trop fine barrière qui sépare la sévérité de la cruauté; et c'est une chose qui lui arrive malheureusement à intervalles réduits. On pourrait la croire douée d'empathie, mais il n'en est rien: gauche dans les sentiments, elle est incapable de comprendre ce qui ne s'explique pas. Sa qualité d'ancienne femme de mauvaise vie l'empêche de comprendre pourquoi le peuple se plaint alors qu'il mange à sa faim, elle y est viscéralement opposée. N'allez pourtant pas croire qu'elle est intolérante: elle est trop endurcie. Tenez vous à l'écart de son opposition et il ne vous arrivera rien. Si c'est le contraire que vous choisissez, n'ayez peur de rien; pas même de l'impensable.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire: n'oubliez pas l'adage. Bien que méfiante, il lui arrive parfois de se jeter dans la bataille, la colère fichée dans son corps; devant elle on se gausse d'un tel comportement, sans savoir que le danger vient de l'homme, et pas de ses méandres. C'est alors que la mort ne fait plus peur; le malheur change de camp. Mais dans les ruelles de Paris, personne ne vous entendra crier...
Fervente, elle n'hésite pas à se salir les mains pour l'idéal qu'elle défend, le faisant même chaque jour. Le concept même de sous-fifre la révulse; elle lui préfère le respect. Se jugeant désormais digne d'une figure, elle exige de son entourage une observation cérémonieuse de sa personne: il faut apprendre d'elle.
Ambitieuse elle est, sans scupules elle sera; paradoxalement, elle reste digne de confiance. On peut se reposer sur l'Ambassadrice pour peu qu'on ait acquis sa confiance, ce qui reste une épreuve relevant de l'exploit; qu'importe, le calice n'en sera que plus plein! Méfiance, cependant, devant trop d'attentions. Il se pourrait que l'on prépare votre chute, à son insu, probablement. Qui sait ce qui peut bien tourner autour d'une demoiselle de cette envergure.
Il fut un temps où l'on s'extasiait de la naissance du Dauphin, des sorties de la Reine, et des caprices du Roi; selon elle, c'est un temps révolu qu'il faut voir mourir sur les pavés. Madame réprouve l'élévation des Consuls au niveau des monarques les plus absolus, elle qui préfère un sage apprentissage des méthodes des artistes.
Pour autant, la flemme qu'elle possédait ne s'est jamais éteinte: elle s'est muée en lame, invisible aux yeux des hommes et aux sourires des dames.
Se vantant parfois de mieux connaître le monde que son créateur lui même, cette petite once de vanité et de fierté qui l'anime malgré tout lui porte bien des torts: et c'est elle qu'on traite d'intolérante! Quelle gangrène!
Ne tentez jamais de lui faire lâchez l'affaire, vous risqueriez juste d'y perdre des os! On aura rarement femme plus rigide qu'elle. Tristesse! Si elle faisait montre de plus d'ouverture d'esprit, elle aurait tout pour elle.
Quoiqu'en disent les badauds, elle ne favorise personne: pour peu qu'on la respecte, elle restera juste. Au demeurant, elle n'a encore jamais abusé de son pouvoir de cette façon là. Dans d'autres, peut être, mais c'est bien entendu une autre question.
Elle a la haine ancrée au fond des viscères. Et comme elle s'enflamme vite, il lui arrive parfois de commettre l'irréparable; à condition que l'objet de son courroux transgresse les règles qu'elle a fixées; dans ce cas, il n'en réchappera pas. Si intransigeante qu'on la dit Incorruptible, elle a plus d'affinités avec l'échafaud qu'avec le pardon.
Bien qu'elle ait les deux pieds solidement ancrés à la terre qui l'a vue naître, il lui arrive parfois de se laisser aller à la rêverie, comme elle le faisait autrefois, en guise de vestige de son passé, qu'elle ne regrette cependant nullement. Ces ruines qu'elle porte en elle en font une femme d'expérience, mais qui sait aussi marcher à l'affectif pour se guider et suivre son chemin. Néanmoins, n'appréciant guère d'être dans une situation où elle pourrait être sensible à l'amour ou à la pitié, elle fait ce qu'elle peut pour s'éloigner du sentimental. Elle se permettra de regarder la fantaisie en face quand elle aura accompli ce qu'elle se doit de réussir. Pas avant.
L'art fut pendant longtemps sa seule raison de vivre; les contemplations qui lui prennent parfois sont les seuls écarts qu'elle tolère. La grâce de la danseuse, la plume de l'écrivain, l'esprit du philosophe, sont des friandises pour elle; la Dame se permet de choisir ce qu'elle juge bon, considérant son talent comme seul juge: n'allons pas médire sur son compte, mais il n'est pas impossible qu'elle se surestime.
Cependant, et qui l'eut cru, à sa naissance, on la dota d'humour. Pour autant, elle reste plus corrosive qu'autre chose, et il n'est pas rare qu'elle se serve de ce petit don à des fins malintentionnées. La moquerie, par exemple.
En réalité, c'est là que réside sa véritable faille. L'art et l'amusement peuvent parfois faire chuter son masque et la faire redevenir volage, frivole, mais terriblement efficace. Plus encore que quand elle se cache. Elle fait plus étalage de sa personne qu'à l'accoutumée, nous dirons. Dès lors qu'elle se pense Reine, elle devient invivable, insupportable, irresponsable; ses caprices font donc leur grand retour.
Dissimulant cette réalité, elle travaille d'autant plus à se montrer sévère jusqu'à la cruauté, et pousse la nature à l'extrême. C'est un travail qui se révèle laborieux pour elle; une merveille en constante construction dont le chantier ne finira jamais. Et, plus encore que l'amour de soi, c'est sa haine d'elle même qui la fait avancer. Elle réprouve ses propres erreurs et tend à se battre avec acharnement contre ses propres pensées, quitte à rouvrir la fêlure avec plus de force encore.
Et quand tout éclate, des cendres renaît Élise. Les ruelles étroitent voient revenir la grande Princesse de Carthage faisant payer le tribut d'une vie de parasite. Que celui qui va de femme en femme sache qu'il sera tôt ou tard passé entre ses griffes. Bien qu'on en sache peu, on retient son audace qui fume jusqu'aux cieux. Gare cependant à ne pas brûler ses ailes.
Demoiselle de l'ombre, elle a l'expérience du mal et la façade du bien. Le contrôle change de camp et le rapport s'inverse. La Monarque s'en moque; elle se gausse de vos rêves. Les illusions que vous vous faites à son propos ne la dérangent guère; au contraire, elle en profite.
Amatrice de luxe et d'importance, l'illustre Cléopâtre en devient avide de sang. Sournoisement, elle se terre dans les bras des naïfs et attend sagement son heure, prête à frapper un grand coup. L'éclat qu'elle souhaite se donner de cette façon est dans son esprit sans égal, de part sa symbolique. Elle ne réussit pas, mais elle gagne. Tout dans l'intérêt.
C'est pourquoi Élise et Elissa sont si différentes. Les deux faces d'une même pièce qui, quand on la jette en l'air, se bat avec elle même pour choisir la face qu'elle montrera. Cet incessant combat intérieur finit toujours par la victoire de l'une, qui, fatiguée de cette joute, s'endormira... Laissant la place à l'autre! Dans ce jeu de dupes, on ne sait jamais sur qui on tombe; et on préfère rester dans l'ignorance.
Le passé a érigé Elissa sur un piédestal. Aussi, elle ne perd plus que très rarement le contrôle face à sa rivale. Son for intérieur se tait et le silence se fait. Alors, elle est tranquille, et peut se laisser aller aux ambitions évoquées plus haut.
Elle répugnera à user des méthodes de celle qu'elle déteste tellement. On peut, sans le savoir, l'insulter: mais pour se sentir forte, elle ne dira rien de plus qui pourrait envenimer la situation. C'est contraire à ses principes, mais elle se protège de cette façon.
Notez également qu'elle n'est pas de ceux qui renient les gens du peuples. Elle est parfois sidérée par le comportement des parvenus qui méprisent ce qu'ils furent; la Dame aurait même tendance à se montrer plus intransigeante avec le bourgeois que le pauvre homme. Elle sait qu'il a plus de mal à être ce qu'il est. D'expérience, évidemment.
Martiale, elle modère sa cour comme on élève les chiens: à la dure. Que celui qui pense se jouer d'une idiote retourne chez lui; aucun consul n'aura raison d'elle. Jamais. Pour ne plus jamais être l'immense idiote qu'elle a été.
Ce passé qu'elle répudie, elle n'arrive pas à l'éliminer. Parce qu'au fond d'elle, elle le chérit comme un trésor. Pas parce qu'elle l'a aimé, non! Simplement, elle ne peut s'empêcher de penser que sans lui, elle serait peut être devenue grasse, imbécile, ou pire, un parasite vivant au crochet des gens qu'elle aime. Plutôt mourir que de se voir en telle disgrâce! Elle se tuerait de ses mains plutôt que de se laisser aller à de telles choses!
Tout au contraire de la Princesse de Carthage.
Elle aime aussi faire les choses elle même, certes; la différence apparaît quand il s'agit de l'emploi d'autrui, qu'elle ne se gêne pas à soumettre sans vergogne à son joug tyrannique. Plus cruelle que l'Impératrice de Chine, plus impétueuse que la grande Catherine, elle est capable du pire... mais pas pour le meilleur. Vous n'êtes pas face à une femme de charité, sachez le.
La danse est folle, folle, folle; tourne, tourne, tourne la Demoiselle. Elle change de visage, et sourit. Cependant, gare aux sautes d'humeurs. Il se pourrait que vous n'appréciez guère qu'elle s'embrase.
Triste n'est-ce pas? Je vous comprends. Ayez tout de même confiance. Elissa finit toujours par se relever, plus belle et forte qu'elle ne le fut jamais. Pour autant, elle est indissociable d'Élise; plus la lumière brille et plus l'ombre s'étend. Inexorablement, elle creuse sa propre tombe, cause sa propre perte, tout en sauvant ce qu'il reste de sa personne.
Finalement, n'est-ce pas la pire des obsessions, puisqu'elle n'a pas de sens? Le serpent se mord la queue; mais la queue étouffe le serpent. L'une entraînera l'autre dans sa chute, et le monde perdra les deux.
Bien qu'il m'en coûte de le dire, c'est bien la vérité; le jeu est si cruel parfois.
Les Questions
Q u e s t i o n s :
1) Votre personnage est-il capable d’aimer, d’avoir une relation ?
Certainement!
2) Si l’esprit de votre personnage s’incarnait en un animal mythologique ou chimérique ou réel (nuances acceptées). Que serait-il ?
Une louve. Mais vous le savez déjà.
3) Qu’en est-il de la fidélité et de l’esprit de camaraderie de votre personnage ?
Fidèle. Camaraderie on repassera...
4) En vue de votre race, quand pouvez-vous dire que votre personnage a forgé une amitié. Citez quelques unes de vos relations amicales.
Jeanne devrait suffire, non?
5) Quelle est la devise de votre personnage ? S'il y en a plusieurs, donnez les toutes.
Elle aime beaucoupe la fameuse « Qu'ils me haïssent pourvu qu'ils m'approuvent ».
6) Vis à vis de votre façon d'écrire, quels sont vos points fort et points faibles?
C'est pas à moi d'en juger.
7) Pourquoi incarner ce personnage ?
Parce que je l'aime quoi.
Dernière édition par Élise Ravaillac le Jeu 22 Déc 2011 - 18:33, édité 5 fois