Ézéchiel d'Andromède
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Identité
- N o m : d'Andromède.
P r é n o m : Ézéchiel.
S u r n o m : Bienfaiteur du mal, ou le malfaiteur du bien...
 g e : 17 ans.
C a m p : Consulat, héraut de l'Histoire.
M o n d e d' O r i g i n e : Domaine Enchanté.
R a c e : Humain.
Descriptions
P h y s i q u e :
C a r a c t è r e :
G r a d e . v i s é :
H i s t o i r e :
- La première chose que l’on remarque chez Ézéchiel, c’est sa courte chevelure dorée, chevelure qui reflète la lumière de jour curieusement, comme si chaque singulier cheveu était recouvert d’un miroir. Un crin soyeux et toujours placé à la perfection, comme si on avait passé des heures à l’idéaliser. Mais pourtant, il n’en porte que peu d’attention, si ce n’est que lorsqu’il rencontre des dames et des quidams haut-gradés. Quelques mèches rebelles défient parfois l’uniformité de la chevelure, tels d’innocents poissons qui tentent de braver le courant naturel d’un ruisseau. Mais ce sont des cheveux qui ont vécu, des cheveux souillés et maculés par le temps, la souffrance et les expériences, en contraste avec son visage pur et éthéré. C’est un visage clairement enfantin; une figure ornée de deux diamants qui se teignent selon ses émotions. Lorsque la rage s’empare de lui, son regard est nuancé de teintes écarlates et chaudes, alors que lorsqu’il est plutôt placide, son iris se peint de couleurs froides, telles que le saphir et l’émeraude. C’est certainement ce qu’il y a de plus singulier dans ce visage espiègle, puisque son nez, ses oreilles et sa bouche sont tout sauf hors-du-commun…
Sa carrure, quant à elle, est bien loin d'engendrer la moindre des jalousies. Des épaules basses, des bras frêles et sans réelle puissance, des abdominaux taillés par les temps durs... voilà ce qui pourrait définir la structure physique de Ézéchiel. Vous voyez, rien de tout ça est impressionnant, de même que sa démarche timide, son regard fixé ardemment sur le sol froid, les mains affectées par toute une gamme de tics nerveux, preuves d'une estime de soi ridiculement basse. Puis, il se met à parler : on remarque sa voix utopique; un ton parfaitement situé entre le grave et l'aigu, une douce mélodie qui parcourt votre âme comme un frisson dans le bas du dos. Mais c'est une voix qui manque de convictions, de direction, d'assurance; une voix brisée par les hésitations et l'inquiétude.
Mais qu'en est-il de sa tenue vestimentaire? Il porte en permanence une veste de cuir bourgogne dotée de boutons dorés, comme si elle faisait partie de sa propre peau. D'ailleurs, cette veste-fétiche surmonte un haut rayé verticalement, essayant tant bien que mal de donner l'illusion qu'il est plus grand. Ensuite, une ceinture rouillée par l'utilisation retient des pantalons en denim ébène, nécessaire pour éviter les saletés. Et des souliers de cuir crasseux où même la cire ne peut rien faire pour effacer un passé ardu et miséreux. Pour compléter son accoutrement, il garde continuellement sur lui un fourreau vide, pour se remémorer à quel point on doit lutter dans la vie pour subsister...
A u C o m b at !
Ézéchiel a un style de combat singulier. En effet, son épiderme est aussi résistant que le diamant, lui permettant ainsi d'encaisser les coups sans problème. Généralement, il attend d'affaiblir ses rivaux, pourtant rares, avant de s'élancer dans la gueule du loup. Étant très faible physiquement, il compense par une force psychique un peu plus puissante, mais rarement assez pour vaincre aisément ses ennemis. De fait, triompher contre Ézéchiel au corps-à-corps est presque assuré. C'est d'ailleurs en partie pour cette raison qu'il a rejoint le Consulat, pour éviter au maximum les combats...
Sinon, Ézéchiel est le maître de la torture, c'est-à-dire qu'il peut contrôler légèrement l'organisme de sa cible pour lui infliger des douleurs atroces. Par exemple, il lui est possible d'arrêter temporairement le cour de sa victime, sa respiration et même sa circulation sanguine. Dans une autre optique, il peut engendrer des céphalées pénibles à ses ennemis. Néanmoins, cette capacité hors-norme est inutile en combat, puisqu'elle nécessite beaucoup de concentration et de temps.
C a r a c t è r e :
- Échec... Ézéchiel abhorre l'échec, le fait de devoir perdre. Que ce soit dans une discussion ou dans un combat, ne pas triompher est pour lui comme un poids supplémentaire sur ses épaules. Il fera tout pour vaincre ses ennemis ou pour avoir raison, et n'hésitera certainement pas à utiliser la violence et les insultes (l'art de la torture en particulier). Mais lui arrive-t-il souvent de ne pas remporter ce dans quoi il lutte? Certainement, assurément, évidemment.
Zigzag... Il n'est jamais totalement certain sur les décisions qu'il prend, et regrette souvent de ne pas avoir la capacité de retourner dans le passé. Pour les moindres choix qu'il doit faire, aussi ridicules peuvent-ils être, il peut penser pendant des heures et des heures, pesant les pours et les contres de chacun des éléments, titubant souvent entre une décision et une autre. Un vrai zigzag moral...
Échelons... Ézéchiel est ouvert aux changements, à l'évolution. Pour lui, chaque jour est une façon de progresser et les échecs ne font que nuire à cette progression. Au bout du compte, il finit par apprendre de ses erreurs, mais ça lui prend beaucoup de courage et de modestie pour pouvoir les admettre. Ézéchiel est encore jeune, un vulgaire embryon dans un monde d'adultes et de personnages aussi étranges les uns que les autres. Il a toute son existence devant lui, une existence où son caractère prendra différente forme, où son apparence physique se changera au gré des saisons...
Chaos... Sa tête est un véritable bazar, un désordre perpétuel. Depuis qu'il a quitté la Coalition Noire, un combat intérieur du bien contre le mal s'est enclenché. Parfois il pensera comme un authentique être des ténèbres, parfois comme un individu de la lumière. Rien n'est jamais certain dans sa tête, grand espace où tous ses souvenirs se bousculent, où ses mémoires s'entassent mais ne s'oublient pas... Lémuel, la conscience « humaine » d'Ézéchiel, a été justement engendré pour faire de ce chaos mental une erreur du passé. Toutefois, ce bouleversement subsiste toujours, et le nuit énormément.
Harmonie... Certainement, il prône l'harmonie aux combats et à la guerre. Ézéchiel préfère en effet d'effectuer des tâches où les risques ne subsistent pas que d'éradiquer un certain nombre de sans-cœurs au fin fond de la forêt. Dans une même ordre d'idée. quand un litige survient dans son existence, il fera tout pour essayer de le régler, tel un guerrier qui se bat pour sa nation.
Intention... Ézéchiel veut, et c'est certainement sa plus grande vertu. Dans son coeur règne toujours cette volonté d'agir, cette vaillance incomparable qui lui permet d'effectuer des tâches qu'il n'aurait jamais pu effectuer avec sa force physique faible. Cette velléité le sauve souvent d'une mort assurée, ou d'un grave danger. Néanmoins, il n'exploite pas au maximum cette volonté particulière, ce qui pourrait lui octroyer de plus grandes récompenses, ou une facilité à accomplir certains exploits.
Espoir... Rien n'est mort avant d'avoir tout tenté.
Loyauté... La loyauté est très importante pour lui, car il croit que c'est la base de toutes relations. Il se liera donc d'amitié qu'avec les gens avec lesquels il sent que cette fidélité est omniprésente. Dans la même optique, ses compagnons devront faire preuve de confiance, de dévouement et de désintéressement, même si lui-même n'est pas tout à fait le portrait de ces trois qualités...
Échec, zigzag, échelon, chaos, harmonie, intention, espoir, loyauté...
G r a d e . v i s é :
- Général... encore une fois. J'ai besoin d'un maximum de points de statistique... Et je crois qu'après tout, je le mérite, hein? :roll: Ou commandant, au pire.
H i s t o i r e :
- – Ézéchiel, il est temps pour toi de retourner au Domaine Enchanté. Retourner à la source.
« Ézéchiel et Philémon jouaient comme à l’accoutumée, sur les interminables terres du Domaine Enchanté. Ils couraient dans tous les sens, et gambadaient entre les rochers et les nombreux arbres. Le soleil surplombait les lieux, aspergeant de lumière la végétation et la faune du monde. Soudain, Ézéchiel décida de s’aventurer un peu plus loin dans le domaine, vers un horizon encore inconnu et prohibé. Philémon, candide, suivit son compagnon et tous deux s’enfoncèrent dans une forêt plus dense. Mais les intrépides enfants continuaient de marcher, de s’engouffrer dans les profondeurs de la zone sylvestre. Ils riaient en chœur, se divertissant comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant. Néanmoins, ce bonheur n’était qu’éphémère. Alors qu’Ézéchiel trottinait aveuglément vers l’avant, il sentit le sol se dissiper sur ses pieds, puis il fendit l’éther avant de s’écraser violemment sur le sol solide : il venait de chuter sur les abords d’une falaise; un précipice haut de plus d'une quinzaine de mètres. Le choc fut si violent, et Philémon, effrayé, tenta de trouver sentier pour se rendre à ses côtés. Le ciel s’obscurcit, les cumulus se gonflèrent et dissimulèrent l’astre enflammée, pendant qu’un vent glacial parcourait tout le Domaine Enchanté. Philémon parvint à traverser toute la dense broussaille jusqu’à retrouver son compagnon, toujours gisant sur le sol chaud. Mais Ézéchiel se retourna soudainement, et se releva sans réelles difficultés. Sur son corps, il n’y avait ni plaies ouvertes, ni même ecchymoses : pas la moindre égratignure. Tout ça était fort étrange… bien trop curieux.
Et les amis retournèrent dans leur résidence respective. La mère d’Ézéchiel, le nez toujours fourré entre un verre d’alcool et des médicaments douteux, cuisinaient sans intérêt des plats fades. Ézéchiel voulut raconter toute sa mésaventure à sa génitrice, mais cette dernière s’en contrefichait et ne croyait rien à toutes ses histoires, aussi irréalistes soient-elles. Ézéchiel ressassait la même histoire durant des semaines, mais en vain. Mais un jour, lorsqu’ils se rendirent au marché général du Domaine Enchanté pour effectuer les courses hebdomadaires, le jeune garçon eut l’idée de l’année, de la décennie, du siècle. Espiègle, il voulait prouver à sa mère qu’il avait été capable de survivre à la fameuse chute, et décida de répéter la même opération en grimpant sur le toit d’une haute boulangerie. Quand sa mère quitta la boutique de l’épicier sans s’être rendue compte de l’absence de son fils, elle distingua la présence d’Ézéchiel sur la voûte de l’édifice. Inconscient et insouciant des risques que tout ça pourrait engendrer, l’enfant plongea dans le vide de nouveau et termina sa chute brusquement sur le sol, causant presque un séisme. Aussitôt, la foule s’aggloméra autour du corps d’Ézéchiel, qui était étendu sur le dos, les yeux pourtant grandement ouverts. Les passants s’exclamèrent les uns après les autres, médusés par le manque de discipline du garçon :
– Mais quelle mère indigne… On devrait l’emprisonner pour ça!
– Cet enfant doit changer de famille le plus rapidement possible : cette femme est complètement folle.
– Honte à vous, madame. J’espère que vous vous sentez un peu coupable de tout cela.
Mais Ézéchiel se releva comme si rien ne s’était jamais passé, et accompagné de sa mère, il se dirigea vers la chaumière miteuse dans lequel il subsistait quotidiennement. Cependant, après l’avoir frappé à plusieurs reprises, un homme armé s’introduisit dans la maison et prit le gamin dans ses bras, avant d’arrêter la mère d’Ézéchiel, sang profusément par l’alcool et la bière. « Vous êtes en état d’arrestation, madame. Votre négligence a failli tuer votre enfant. De fait, il sera mis en adoption dès demain… » La dame ne comprenait rien à tout cela, mais larmoyait tout de même, pestant contre l’autorité. Elle implorait faussement de leur laisser son fils, mais l’homme ne semblait pas vouloir faillir : il l’apporta aussitôt dans la prison miteuse du Domaine Enchanté, et déposa par le fait-même l’innocent Ézéchiel dans l’orphelinat du village, en compagnie d’autres enfants. »
✼ ✼ ✼
– Mais retourner au Domaine ne signifie pas oublier la Cité du Crépuscule...« Les jours, les semaines et les mois passèrent à toute vitesse. Pour Ézéchiel, sa nouvelle maison était un réel paradis, une utopie devenue réalité. En effet, en plus de pouvoir jouer avec des dizaines d’enfants sans arrêt, il avait également la chance de se divertir avec toute une gamme de jouets différents, ce qu’il n’avait jamais eu la chance auparavant, sous la direction sévère d’une mère perpétuellement dans un état altéré par l’alcool. Mais il n’avait pas vu Philémon depuis, et nostalgique, il ne s’endormait jamais la nuit avant d’avoir pensé un peu à son vieil ami… Toutefois, Ézéchiel ne vécut pas dans son nirvana terrestre bien longtemps : une famille singulièrement accueillante vint à l’orphelinat et convoita aussitôt son adoption. En quelques jours à peine, Ézéchiel s’était retrouvé dans une autre résidence, à l’autre bout du monde, en plein cœur de la Cité du Crépuscule. Un autre départ; des adieux difficiles; des pleurs nostalgiques; des rires mélancoliques.
Son nouveau foyer était fort chaleureux, mais le pauvre Ézéchiel, malgré son jeune âge, eut beaucoup de difficulté à s’intégrer parmi la famille, qui était pour le moins hors-du-commun. Selon les conversations qu’il avait pu discernés durant les soirs où il faisait mine de somnoler, les parents avaient une double-vie : le père était un homme d’affaires occupé, alors qu’en réalité, il semblait labourer dans le vaste domaine de la science. Chaque soir, il revenait avec des rapports de laboratoire épais, des substances curieuses et parfois même des individus qui se rendaient dans les sous-sols et qui, étrangement, ne remontaient plus à la surface. Sa mère adoptive, quant à elle, dissimulait également une carrière en sciences derrière un statut de femme au foyer… Même si tout ça intriguait Ézéchiel, il était beaucoup trop jeune pour comprendre l’ampleur de la situation dans laquelle il vivait… Oh! s’il avait su plus tôt l'envergure de la situation, il aurait pu éviter tant de souffrances...
Les premiers mois se passèrent à merveille, encore mieux que lorsqu’il était à l’orphelinat. Mais plus le temps avançait, plus les parents semblaient être tourmentés, stressés, angoissés… Ils devenaient au fil des jours plus irritables, et à présent, un rien les mettait en colère. Cette période de crise affectait sans équivoque leurs relations familiales. Puis, aux moindres faux pas d’Ézéchiel, les coups commençaient à partir. S’ensuivirent des brûlures intentionnelles, des blessures préméditées, d’innocentes plaies. Mais pourtant, le père avait beau battre son fils de toutes ses forces, Ézéchiel ne souffrait que légèrement, et encaissait les coups portés comme un mur de béton; un intouchable soldat de plomb. Ceci intriguait énormément le paternel, qui commença à prélever certains échantillons de la peau redoutable d’Ézéchiel… Comme un vulgaire sujet de laboratoire, comme un fils oublié.
Une armure dermale; un épiderme de diamant. Voilà ce que le père d’Ézéchiel a déterminé après maintes semaines de recherche. Sa carrure, pourtant frêle et svelte, était protégée par une peau qui avait la résistance et la dureté accrue d’un diamant. Les chutes du précipice du Domaine Enchanté et du marché général ainsi que les multiples coups portés en vain s’expliquaient enfin… Mais cette faculté singulière lui coûta la vie placide qu’il avait… Quelques jours après la fameuse découverte, les échantillons de peau d’Ézéchiel furent remplacés par Ézéchiel lui-même. Et il passa de fils heureux et comblé à enfant battu à maintes reprises jusqu’à cobaye de laboratoire…
- Tu ferais un grand guerrier pour la Coalition Noire… Reste ici, je reviens.
Ézéchiel ne comprenait pas, il ne faisait que hocher la tête en espérant que ce soit la bonne décision. Mais quelle décision? Il n'en savait rien. Le jeune garçon, qui avait maintenant sept ans, fut déporté de la résidence familiale et enfermé dans une vieille bibliothèque de la Coalition qui servait de cachots. Pourquoi l’encloîtrer? Pour être certain qu’il ne fugue pas, pour être certain qu’il ne s’allie pas avec les « idiots de la Lumière ». Parce que sa capacité était hors-du-commun, et que le paternel devait trouver comment la transférer à des soldats et ainsi former l’armée des ténèbres, celle qui pourra enfin vaincre la Lumière et dominer, dominer comme ils ont toujours voulu le faire. »
✼ ✼ ✼
– Et tu n'oublieras certainement pas toutes les souffrances que tu as vécues.« Neuf pénibles années passèrent. Il avait atteint la barre des seize ans, mais n’en était pas pour autant fier. Il avait passé neuf longues années à être battus, observés, épiés. Neuf longues années à vouloir mourir, à dissimuler cette douleur mentale et parfois physique en lisant tous les bouquins de la bibliothèque… Il n’avait que ça à faire, en attendant le moment où ils viendraient le chercher de nouveau. Mais pendant ces neuf années, il avait développé un syndrome étrange suite à un lavage de cerveau intensif. « La Coalition, c’est l’avenir, Ézéchiel. C’est ce qui dominera. C’est la vie. Si tu joints nos rangs, je te promets que ton existence sera meilleure. La Coalition Noire, c’est le chemin vers le bonheur, je te le jure. En plus, les Ténèbres pourraient t’offrir des facultés encore plus puissantes que la Lumière. N’hésite pas, la Coalition Noire c’est ce qui te mènera vers un monde meilleur, une utopie rêvée, un objectif chimérique. » Avec tous ces commentaires loin d’être impartiaux, Ézéchiel n’avait d’autres choix que de croire en ce que son père disait… Innocente culpabilité…
Mais un jour, il y eut un assaut inopiné dans le laboratoire; un assaut élaboré par la Lumière elle-même. Le bâtiment a été détruit, à un tel point qu’Ézéchiel put quitter sa prison littéraire. Et il sortit. Il cherchait ses parents, mais ne retrouva que son père, gisant dans sa propre marre de sang. Et il se mit à courir, courir comme il ne l’avait jamais fait. Il évita de peu la mort à plusieurs reprises et parvint à se frayer un chemin dans le sang, les cadavres et les guerriers pour élire domicile dans un coin isolé de la forêt. Trop exaspéré pour continuer, il monta du mieux qu’il pouvait un campement de fortune et passa la nuit à penser à lui, à son avenir, à sa nouvelle liberté… Mais cela faisait plus de dix ans qu’il avait été encloîtré dans la fameuse bibliothèque, et les individus qu’il jugeait au départ comme assaillants étaient devenus des alliés… Mais de fait, lorsqu’il avait quitté la bibliothèque, il avait ressenti quelque chose d’étrange en lui, comme si on le délestait du poids qui subsistait sur ses épaules… Mais en même, il avait en lui un sentiment de culpabilité... Pendant toute la nuit, Ézéchiel avait les yeux ouverts, à discuter avec lui-même, à s’interroger sur sa vie et à espérer comprendre...
– Qui suis-je? Et pourquoi je me sens à ce point léger?
Un moment de silence, puis :
– Une partie de la Coalition Noire vient d'être éradiquée par la Lumière... Je dois faire quelque chose, je ne peux pas les abandonner ainsi. Je dois rester loyal, fidèle. Je dois...
Il n'était sûr de rien, et un combat intérieur s'enclencha aussitôt. Il songea :
– Qui je suis? J'en ai aucune idée...
La brise fit virevolter ses cheveux, et une lumière obscure émergea entre deux arbres. De cette illumination étrange en sortit un individu, identique à Ézéchiel. Les deux êtres se dévisagèrent plusieurs secondes, comme s’ils parvenaient à discuter avec le regard. Entre les deux corps régnaient une chimie particulière. Ils ne se connaissaient guère, mais une chaleur amicale subsistait. Brisant le silence et interrompant la conversation visuelle, le curieux l’intrus se mit à parler, d’une voix pure :
– Tu es Ézéchiel d’Andromède, fils d’Andromède et de Séphora.
Ézéchiel se recula de quelques pas, regard décidément terrifié par cet étrange personnage.
– Ne t’inquiète pas, Ézéchiel. Je ne suis pas ici pour te terroriser. Je suis ici pour t’aider.
– Je ne suis point effarouché par votre présence…
– Ézéchiel, réfuter ce que je dis est inutile. Je sais que tu es effrayé, angoissé par ma simple présence. Je sais que tu te demandes pour quelles raisons nous sommes si semblables, et les motifs de mon arrivée ici. Il marqua une pause et continua : En ce moment, tu songes même à fuir; à détaler comme un vulgaire criminel dans les bois tellement tu es effrayé. Ne dément pas, Ézéchiel.
Ahuri, Ézéchiel balbutia quelques syllabes, mais en vain. Tout ce qu’avait dit l’intrus était véridique, issu de la pure réalité. Pour couronner le tout, son semblable affirma simplement :
– Avant que tu me demandes qui je suis, je vais te répondre. Je suis ta conscience.
– Mais je suis complètement...
– ... Fou, détraqué, cinglé. Oui, tu l'es en partie. Mais ce n'est pas l'important.
– Mais c'est irréel... Vous êtes tangible, réel. Vous êtes devant moi. Une conscience ne peut...
– C'est ridicule, arrête de te vouvoyer. Et peu importe ce que tu diras, peu importe ce que tu feras, je ne partirai pas avant que tu parviennes à te comprendre.
– Me comprendre? Balivernes. Bon, laissez-moi dormir, je vous en supplie.
Ézéchiel étendit quelques feuilles d'arbre sur le sol de son campement de fortune, intensifia les flammes qui se consumaient trop promptement et sombra dans les bras de Morphée, exténué. Pour l'instant, sa conscience n'était qu'issue que de sa fatigue et de son exaspération, et que lorsqu'il se réveillerait de nouveau, elle aurait disparu, se serait dissipée dans l'air pour ne plus jamais réapparaître. Mais les choses ne se passèrent point comme il l'avait tant espéré. Au moment où il ouvrit les yeux, sa conscience, Lémuel selon ses dires, était toujours là, à attendre patiemment son éveil. Il avait beau courir aveuglément, nager sous l'eau, la menacer, mais en vain. Elle ne paraissait pas vouloir abandonner Ézéchiel aussi radicalement... Ce dernier devait se faire à cette idée... »
✼ ✼ ✼
– Partons ensemble vers le Domaine Enchanté, Ézéchiel.« Et c'est ainsi qu'après avoir tout tenté pour faire disparaître sa conscience, Ézéchiel et Lémuel se dirigèrent vers le Domaine Enchanté. Le trajet avait été ardu, interminablement long. Ézéchiel avait du voyager de façon clandestine dans des vaisseaux marchands et même subtiliser un véhicule volant, qui fut détruit lors d'un périple spatial. Mais il parvint finalement à son monde natal. Inexorablement, avant même de prendre un peu de répit, il chemina vers la résidence familiale, en espérant y retrouver sa mère. Mais ses rêves se dissipèrent aussitôt, puisque la demeure avait été calcinée depuis déjà quelques années, à son plus grand désarroi. Puis, sa conscience lui dicta de se rendre au pénitencier du Domaine, ce qu'Ézéchiel fit aussitôt. Ses souvenirs ici étaient si flous, mais pourtant, il réussit sans réelles difficultés à se frayer un chemin dans le dédale jusqu'à arriver à destination. Après avoir persuadé les gardes de le laisser entrer, il pénétra dans les prisons minables du Domaine Enchanté et épia les lieux à la recherche de sa mère, sa tendre mère.
– Ézéchiel. Est-ce bien toi? Ézéchiel d'Andromède? Mais c'est impossible.
– Maman? Je... comment vas-tu?
– Tu crois que je vais bien, Ézéchiel? Je suis ici dans cette cellule miteuse et sale depuis plus de dix ans, et tu crois que je peux bien aller? Tu crois vraiment?
– Ce n'est pas ce que je voulais dire, maman... Pardonne-moi.
– Te pardonner? Jamais! Tu m'as abandonné, Ézéchiel; tu m'as laissé seule ici. T'as rien dit pour empêcher qu'on m'enferme et tu reviens hypocritement après dix ans? Tu es comme ton père, un sale hypocrite qui ne pense qu'à sa propre petite personne...
– Maman, j'avais à peine 6 ans quand c'est arrivé... Je ne pouvais rien contre la justice... Et ne parle pas de papa comme ça, je t'en supplie. C'est inutile de l'insulter comme ça.
– Et alors? C'était nécessaire de te lancer dans le vide comme ça?
– Tu ne m'écoutais jamais, et c'était la seule façon... Je voulais attirer ton attention, te dire ce qui m'étais arrivé. Je voulais que tu me croies, mais t'avais toujours le nez fourré dans ton alcool.
– Ézéchiel, va-t-en immédiatement. Dégage. J'ai honte de t'avoir mis au monde.
La fureur s'empara de l'âme d'Ézéchiel, qui dévisageait sa mère avec une telle rage. Aussitôt, cette dernière se mit à hurler, hurler de souffrance. Elle tenait sa tête comme si celle-ci était sur le point d'exploser. Son visage, maintenant teint d'un écarlate singulier, témoignait de la douleur atroce qu'elle ressentait. Pendant ce temps, Ézéchiel observait toujours sa mère, les yeux rivés sur son crâne. Le martyr se perpétua ainsi jusqu'à ce qu'un des gardiens du pénitencier vint arrêter le petit jeu et expulsa Ézéchiel à l'extérieur des prisons. Aussitôt, Lémuel prit la parole, ébahi :
– Mais comment as-tu fait ça? Même moi je ne comprends pas...
– Je n'en sais rien... Je...
Et Ézéchiel s'écroula sur le sol, au même endroit où il s'était élancé du toit du marché. Que lui arrivait-il? Qu'était devenue sa tolérance d'autrefois? Qu'adviendrait-il?... »
✼ ✼ ✼
– Ézéchiel, ce n'est pas parce que ton destin est déjà écrit que tu ne peux le changer.« Ézéchiel, mine de rien, venait de faire la découverte d'une faculté qui dormait au plus profond de son être : l'art de la torture. Par la simple force de la pensée, il était maintenant dans la capacité d'infliger des douleurs atroces à ses cibles, et pouvait même contrôler légèrement l'organisme de ces derniers. Il avait ainsi passé la semaine entière à errer dans le Domaine Enchanté, à sélectionner minutieusement ses cibles et à entraîner son don nouvellement découvert. En dépit des sages dires de Lémuel, Ézéchiel ne semblait pas vouloir lâcher prise, et continuait d'infliger la souffrance à des passants innocents qui ne méritaient pas tout cela. Mais ces envies soudaines de pratiquer son art de la torture sur d'insoucieux habitants ne s'éternisèrent point. Déjà à la fin de la semaine à peine, Ézéchiel commençait déjà à diminuer ses pratiques, maîtrisant à peu près cette dévastatrice faculté...
Chaque soir, il se rendait au Château du Roi Stéphane, élisant ainsi domicile pour la nuit. Mais un matin, les choses ne se passèrent pas comme prévu. Alors qu'il rôdait dans les interminables couloirs de la résidence du monarque, un individu passa à peu de lui bloquer le chemin. La jeune femme marmonna quelques mots qui ne parvinrent pas à l'oreille d'Ézéchiel. Ce dernier, furieux d'avoir été interrompu dans sa période de réflexion, s'exclama exagérément :
– Regardez où vous allez, bon sang.
Ézéchiel leva les yeux et dès qu'il croisa le regard de la demoiselle, ses idées se bousculèrent dans sa tête. D'un côté il regrettait d'avoir été si brusque, de l'autre il ne parvenait pas à dire quoi que ce soit pour expier son erreur. Son interlocutrice était si belle, si magnifique. Son regard, pourtant teinté d'une insouciance inhabituelle, perçait le regard d'Ézéchiel avec une telle intensité. Après plusieurs tentatives, le maître de la torture réussit finalement à bafouiller quelques mots :
– Je suis navré, c’est mon erreur… La prochaine fois, je tâcherai d’épier l’horizon avant de m’avancer.
– Excusez-moi encore..., murmura-t-elle en partant.
Mais quelque chose de bien curieux en Ézéchiel ne voulait pas la laisser partir de sitôt. Il voulait en connaître plus, en savoir plus. D'un geste inopiné, il empoigna délicatement le bras de la jeune demoiselle. Avant même que celle-ci ne se retourne complètement, il commença déjà à parler :
– Loin de moi l’idée de briser votre intimité, mais dites-moi, êtes-vous originaire d’ici? demanda-t-il. J’ai passé une partie de mon enfance au Domaine, et je crois n’avoir jamais croisé votre regard.
– Oh… Non, en effet, je ne suis pas d’ici, je viens d’un monde très lointain, vraiment, vous ne pouvez pas le connaître, répondit-elle tout simplement d'une voix brisée par l'hésitation.
– D’un monde très lointain?...
– Excusez-moi, vraiment, il faut que j’y aille.
Et la jeune demoiselle quitta les lieux aussitôt, sans ne rien ajouter de plus. Le silence ayant à peine eu le temps de reprendre son règne dans les couloirs que Lémuel dit à son tour :
– Cette femme est...
– ... Singulière, spéciale. Je dois la retrouver.
– Arrête de faire celui qui croit au coup de foudre et va travailler, rétorqua Lémuel.
– Mouais... Tu as probablement raison... comme toujours. »
✼ ✼ ✼
– L'art est partie intégrante de ton âme, et l'Histoire coule dans tes veines...« Ézéchiel était finalement prêt à quitter de nouveau son monde natal pour visiter les confins de l'univers et les mystères qu'elle peut offrir. Il était un peu réticent à abandonner sa mère ainsi, mais en vu des dernières discussions qu'il avait eues avec elle, il regrettait moins de la laisser périr au fond de sa prison insalubre. C'est ainsi qu'avec un baluchon sur son dos et un sourire nostalgique aux lèvres qu'Ézéchiel se rendit chez le concessionnaire Shinra et emprunta l'un des vaisseaux gummi pour se rendre à la Cité des Rêves, là où son instinct l'interpellait. Mais comme il n'avait pas assez de munnies pour rénumérer le chauffeur, il se contenta que de le torturer un peu le chauffeur pour éviter de devoir lui attribuer une somme d'argent en échange de ses services... Les ténèbres subsistaient toujours au fond de son esprit, alors que la lumière tentait en vain de reprendre le dessus...
Il arriva finalement à destination, et quelques jours plus tard à peine, il fit la rencontre d'un des membres du Consulat, qui lui vanta les exploits de cette organisation. Captivé par les objectifs originaux de ce groupe, et son orientation politique chancelant entre le Bien et le Mal, il décida de rejoindre ce groupe neutre en tant que héraut de l'Histoire. Pourquoi? Durant dix ans de son existence, séquestré dans une bibliothèque, il n'eut que d'autres choix pour passer tout son temps libre (c'est-à-dire presque omniprésent) à lire tous les bouquins des lieux... Pendant toutes ses années, il enrichissait son savoir et ses connaissances. Et évidemment, il en connaissait plus sur l'histoire de chaque monde que n'importe qui, ce qui l'avait poussé à rejoindre les rangs du Consulat. Et l'art de raconter? Avec tous les romans différents qu'il a lus, de la comédie au drame, de la tragédie à la science-fiction, conter des histoires n'a plus de secret pour lui... »
Les Questions
Q u e s t i o n s :
1) Votre personnage est-il capable d’aimer, d’avoir une relation ?
Oui, sans équivoque. <34
2) Si l’esprit de votre personnage s’incarnait en un animal mythologique ou chimérique ou réel (nuances acceptées). Que serait-il ?
Un minotaure pour sa résistance physique, un loup affamé pour représenter son art de la torture.
3) Qu’en est-il de la fidélité et de l’esprit de camaraderie de votre personnage ?
Il est fidèle avec ceux qui lui sont fidèles, tout simplement.
4) En vue de votre race, quand pouvez-vous dire que votre personnage a forgé une amitié. Citez quelques unes de vos relations amicales.
Avec sa conscience?... Philémon, son ami d'enfance... Sinon rien.
5) Quelle est la devise de votre personnage ? S'il y en a plusieurs, donnez les toutes.
« Where there's a will there's a way » ou littéralement Où il y a la volonté, il y a une chance de réussir.
6) D’un point de vue objectif, qu’est-ce qui vous semble être votre point fort, votre point faible ?
Comme dirait l'autre, je ne réponds plus.
7) Pourquoi incarner ce personnage ?
Pour rp avec Mérope, c'est crédible? En fait, c'est parce qu'il m'inspire...