J’aime l’Eternel, car il entend ma voix Szp8J’aime l’Eternel, car il entend ma voix 4kdkJ’aime l’Eternel, car il entend ma voix 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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La journée était déjà bien avancée. Laudes était un moment privilégié aux yeux de Téménos, un instant de recueillement qui lui était très personnel pour accueillir la lumière dans son cœur et dans celui d’autrui. Il pouvait aussi observer ses collègues louant le Père et le Christ dans l’Esprit Saint. Cela ne pouvait que le rassurer de voir tant de ferveur et de compassion. S’associant à l’église entière qui chaque jour rend grâce à son Seigneur pour ce jour nouveau.
La messe du midi était terminée depuis longtemps et les différents membres de la paroisse s’affairaient de leur côté. L’archidiacre lui consacrait sa journée à l’étude des saintes écritures en vu de ses futures cérémonies. Musique et classe de chants étaient aussi au programme. On pouvant entendre les chœurs répéter au fond de la cathédrale, pareil à un récital éloigné se réverbérant dans tout le sanctuaire. Téménos lui en revanche n’avait concrètement rien à faire si ce n’est sa mission, tâche qui ne pouvait être terminée en si peu de temps, il lui fallait plus de temps.

L’inquisiteur s’était toutefois intéressé à l’histoire de ce monde, du moins dans les grandes lignes. Il avait fait ses propres recherches lorsqu’il était au saint-siège, maigres étaient les rapports au sujet de la Cité des Rêves ; les archives manquaient cruellement d’informations concrètes et n’étaient dédiées qu’à la gloire de la cathédrale et de ses apôtres. Cependant, les échos d’un mouvement religieux polythéiste qui s’était installé dans le cœur d’une bonne partie des citoyens avait attisé l’intérêt de l’homme d’église.

Il était loin de vouloir partir en croisade contre cette religion. En effet, le catholicisme n’interdit en rien de croire en une autre foi, tant que cette dernière prônait l’amour et la tolérance. Pour en apprendre plus, il avait commencé par interroger les citoyens croyant en ce culte. Avec son expérience et l’écoute dont font souvent preuve les prêtres chrétien, Téménos était plus que ravi d’échanger avec ces convaincus. Une divinité souveraine et ses enfants immortels régissant les traits de l’humanité et certains concepts. Un mal à abattre. Une espèce d’ascension déléguée à des élus, une sorte de mission divine conférée en échange de la force pour l’accomplir. Et malgré des préceptes similaires en ceux du catholicisme, il pouvait arriver à leurs apôtres de faire preuve de violence ; menant un combat acharné contre les ténèbres. Téménos espérait de tout cœur que cette fougue ne soit pas détournée à des fins égoïstes et destructeurs.
Le Sanctum, car tel était son nom, n’avait cependant pas le droit d’ériger d’autel dans la Cité des Rêves. Voilà qui avait intrigué le prêtre. Est-ce que c’était pas favoritisme pour le christianisme ? Où bien était-ce parce qu’on le leur défendait dans des plus hautes sphères ?

Pour en avoir confirmation, il avait rédigé une lettre et l’avait posté au mog postier le plus proche. Cette missive était adressé au Sanctum de manière générale et ignorait complètement qui en serait le destinataire final. Le prêtre avait demandé une audience avec un partisan de cette religion afin de dialoguer et d’échanger ensemble sur la marche à suivre pour que les deux dogmes puissent vivre ensemble en harmonie.
Bien entendu, il avait une petite idée derrière la tête. Il voulait savoir à quoi ressemblait un défenseur zélé de ce crédo étranger. Avec la foi grandissante de cette religion plus neuve dans les mœurs du monde, il voulait avoir confirmation de ses doutes ou bien les balayer de belles paroles enjôleuses.
Il avait pour seul requis de le retrouver à la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Il avait bien sûr signé de son nom.

Téménos, par cet après-midi de printemps, priait. Assis sur l’un des banc de la nef, les mains jointes et les yeux fermés en direction de la croix portant le martyr, bougeant ses lèvres sans prononcer les mots des prières qui parcouraient ses pensées et ses espérances.

Toi qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Toi qui enlèves les péchés du monde, reçois notre prière...
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L’avantage du Battle Royale, c’était les transports gratuits. Il fallait voyager dans la soute et tuer les pilotes à la descente, mais pour Fabri, c’était toujours mieux que de payer. Dans la soute, en plus, il n’y avait pas de gamin qui chialait et de retard de trente minutes parce qu’un nuage de sans-cœur avait décidé de flotter dans la direction générale de la route reliant le Domaine Enchanté à la Cité des Rêves. C’était presque comme si un mois de tuerie et de survie en milieu hostile (la Contrée eu Départ en mangeant des sandwichs) lui manquait.

Mais tout ça était déjà loin, se disait-il en quittant la gare, sûr d’où aller dans cette ville qui lui était à la fois connue et inconnue.

Téménos Mistral lui avait demandé de le rejoindre devant la cathédrale, afin qu’il réponde de sa foi et de celle du Sanctum.

S’il avait su en se réveillant qu’il allait parler à un catholique dans la journée, peut-être n’aurait-il pas même fait l’effort de se lever.  

Mais il avait choisi d’y aller, et ce au lieu même d’y envoyer quelqu’un d’autre. Il aurait pu envoyer Aub, elle aurait parfaitement su plaider la cause des Eternels. En chemin vers la cathédrale, qui se détachait dans le clair ciel de ce début d’après-midi, il songeait à toutes les personnes qu’il aurait pu envoyer à sa place. Etais-ce même sage pour lui de se balader comme tout un chacun dans le territoire d’une autre faction ? Fabrizio ressentait un sentiment de sécurité, dans cette ville en paix, bruyante, colorée. Il savait où aller en cas de problème – la boutique de Marie était à quelques rues seulement de la Station Shin-Ra, et il avait même prévu d’y faire un détour si tout se passait bien.

Pas d’armure, pas d’arme, pas d’intentions belliqueuses l’animaient alors traversait l’une des dernières rues qui le séparait du parvis de l’édifice. Paris lui semblait aussi familière que toujours, pourtant il ressentait sous la sécurité d’une ville bien protégée, l’impression de se tenir à l’écart. Il n’était pas chez lui et jurait un peu dans le paysage bien qu’habillé en civil. Ses longs cheveux bruns tirés en arrière laissaient en pleine vue la cicatrice sur sa joue et son cou. Le sentiment d’être un présage de guerre dans une paix tacite le mettait mal à l’aise.

Bientôt, Notre Dame s’imposa à ses yeux. Belle, blanche, rayonnante comme toujours. Les deux imposants beffrois, les innombrables gargouilles et statues de saints. Les tympans ouvragés qui avaient noircis les pages de nombre d’auteurs, religieux comme laïcs. Il devait bien reconnaître que cet édifice était magnifique. Que quelque chose, dans la lumière, l’air, le temps et les choses faisaient de ce monde un endroit particulier.

Le désagréable sentiment d’être remarqué laissait place à un autre ; l’inquiétude sourde qu’il avait, de revoir quelqu’un qu’il n’aurait pu voir. Un frisson lui parcourut l’échine ; combien de fois avait-il vu son frère sur cette place ? Son regard s’attarda malgré-lui sur l’endroit où, selon ses souvenirs, il avait vu son père pour la dernière fois.

Il traversa le parvis, gravit les quelques marches jusqu’aux portes qu’il poussa sans réfléchir. Comme invité, il franchit le seuil.    
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Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Père, je te prie de me donner la grâce et la force de prier pour le salut des perdus jusqu’à ce que le cœur de chacun soit ramené à toi.
Amen.


Le prêtre resta muet un court instant les yeux fermés. Méditant, solennelle, espérant que ses vœux puissent atteindre le dieu en lequel il croit et dont il loue le nom de l’aube au soir. Il lui arrivait cependant de douter de ce même Seigneur, de manquer de ferveur aux yeux de ses confrères. À l’instar du saint apôtre Thomas, Téménos Mistral avait pour pire défaut de questionner beaucoup de choses, y compris sa propre foi et l’omnipotence de sa propre divinité. Or, comme un genre de défi lancé au Très-haut, le prêtre souhaitait que Dieu lui montre qu’il avait tort, que ce même dieu était là pour le faire douter et lui démontrer sa toute puissance. Que tous les événements n’étaient pas un simple aléa du destin, mais bel bien l’œuvre de quelque chose de grand en lequel on se devait de croire et en louer le nom tous les jours. En se levant, Téménos laissa échappé un petit rire lorsque son regard se posa sur le crucifié surplombant la nef. Il ne se moquait pas de lui bien au contraire, il voulait voir de quoi était capable le fils de dieu ; qu’est-ce que lui et le démiurge pouvaient apporter de bon à ses enfants.

Des rayons de soleil printanier passaient par les vitraux, diffusant un peu de couleur et de chaleur dans la cathédrale de pierre. Une poignée de catholiques étaient venus à leur tour se confier dans la maison de l’Éternel. Ils priaient avec dévotion, on pouvait presque s’amuser à deviner les souhaits et les pensées rien en les observant. Une femme avec un fichu sur la tête face aux cierges destinés aux adeptes : peut-être qu’elle priait pour la bonne santé et la réussite de sa famille. Un vieil homme ayant posé sa canne sur le banc : peut-être que lui ne faisait que méditer sur son passé avec pour seule oreille attentive celle du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Une autre femme à l’allure assez brouillonne accompagnée d’un jeune garçon de six ou sept années tout au plus avec des tâches sur le visage et les vêtements : elle, priait vraisemblablement pour le salut de son fils, espérant que ce dernier trouve une meilleure vie ; lui, semblait se confesser, promettant de ne plus recommencer les âneries de son âge et que sa mère ne découvre pas ses bêtises. Tout un tas de scénarios ou de déductions étaient possibles.

Passant les nombreux sièges et les colonnes ouvragées, les fidèles étaient pour la plus part plongés dans ce petit moment de recueillement, d’autres saluèrent timidement le prêtre Téménos d’un hochement de tête ou de salutations chuchotées afin de ne pas déranger la quiétude qui baignait les lieux. L’inquisiteur le leur rendait bien sûr modestement. Il était extrêmement satisfait de la piété qui règne dans ce monde. Le terme fidèle n’a jamais été aussi adéquat aux yeux de l’homme d’église de trente ans, des catholiques pieux et loyaux.
Il avait visité un certain nombre de mondes et le catholicisme lui n’y était pas forcément très bien représenté. Au gré des rencontres, des péripéties, il ouvrait son esprit et découvrait de nouvelles choses en lesquelles croire. Et inversement, il faisait également face à des traits plus sombres de l’humanité. Les gens avaient besoin de croire en quelque chose, c’était immuable. Il fallait seulement qu’aux yeux de Téménos, cela reste une croyance bienveillante et compatissante. Si le mal se mettait en travers de sa route, le prêtre n’hésitait pas une seconde à défendre l’opprimé et à essayer de bannir la malveillance, armé de son sceptre. Tantôt inquisiteur sans merci, des fois prêtre à la ramasse, il n’en restait pas moins un fervent défenseur de la paix

Perdu dans ses pensées comme à son habitude, le prêtre n’avait pas remarqué l’afflux de partisans défilant dans la cathédrale. Il en avait perdu la notion du temps, n’ayant pas tellement de choses à faire si ce n’est les études bibliques et s’occuper des tâches quotidiennes dont il s’était incombé.

Un homme s’était engouffré par les portes de la maison du divin, ce dernier attira tout de suite le regard de l’inquisiteur. Le toisant à une quinzaine de mètres, Téménos savait très bien de qui il s’agissait rien qu’à l’allure de celui-ci : des cheveux bruns, des vêtements choisis avec un certain goût jurant avec la mode locale, or, avec un sens pratique indéniable, une démarche aux aguets et pourtant aucune arme à la ceinture ou dans le dos. Ce quidam avait tout d’un aventurier aux yeux de Téménos, ça se sentait, il le voyait comme le nez au milieu de la figure. Ce n’était pas rare de voir des âmes de ce gabarit vagabonder dans les rues de ce monde, toutefois en voir traverser le parvis était bien plus insolite.
Espérant que ce visiteur ne voulait pas créer de problèmes au saint du lieu sacré, Téménos emprunta le pas lentement vers le pèlerin, ne pouvant pas pour autant en détacher son regard, ce qui pouvait paraître assez malaisant de prime abord. Il remarqua d’autres détails : une cicatrice sur le visage du voyageur et une autre sur son cou, il n’en avait pas l’air comme ça sous sa tenue, mais on pouvait déceler une certaine carrure si on était assez observateur, probablement obtenue par l’expérience, l’entraînement et les combats périlleux que cet homme avait enduré.

Arrivant presque au niveau du curieux personnage, le prêtre mit son sceptre sur la poitrine de son collègue chargé d’accueillir les fidèles et les touristes curieux. Comme coupé dans son élan, Téménos fit un signe de tête à son confrère, qui, sans demander son reste, s’éloigna un peu plus loin. L’homme aux cheveux d’argent se racla la gorge comme pour attirer l’attention de cet invité dans la maison du Seigneur, même si le bruit de ses chaussures de cuir et le clac de son grand bâton sur les lourdes dalles résonnaient par endroits et ne pouvait que attirer les regards sur lui avec une discrétion aussi inexistante. Téménos l’interpella d’une voix calme en plongeant son regard directement dans les yeux verts de son interlocuteur :

« Bonjour mon enfant. C’est toujours un plaisir de voir des nouveaux visages dans la maison de Dieu. Je me présente, je suis le frère Téménos Mistral. dit-il en se présentant en souriant et avec légèreté. Comment puis-je vous venir en aide en ce bel après-midi de printemps ? Qu’êtes vous venu chercher dans ce sanctuaire ? »
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Passer le seuil était pour lui comme entrer dans un autre monde. Dans toutes circonstances, l’entrée d’un bâtiment, d’un édifice ou d’un endroit quel qu’il soit revêtait une signification toute particulière dans un grand nombre de croyances. Cette idée, à mi-chemin entre le rationnel de la protection de son chez-soi et le fantasque des esprits du ciel, de la terre et des morts, était incroyablement facile à remarquer et entretenir.

L’intérieur de la cathédrale lui parût extrêmement sombre, l’espace d’un instant, peut-être une seconde ou deux tout au plus.

L’espace d’un instant, il avait effectivement l’impression d’entrer dans un autre monde.

Les contours des autels se dessinèrent, les tribunes, les travées, les chandeliers, statues, puis plus de détails encore ; les pierres, leur usure immémoriale, les gravures, à la fois de visiteurs et des porteurs qui avaient amené pierre après pierre lors de l’édification de ce monument. Plus d’un siècle , non, deux, de mémoires après plus d’un siècle encore de travail.

Le pouvoir le la foi, se disait-il, se signant après d’être approché du bénitier. Un geste qu’il n’avait pas effectué depuis de longues années. Combien ? Il laisserait à sa belle-sœur le plaisir de le lui rappeler le soir-même, elle n’y manquerait pas, le plaisir étant bien trop grand.

Quelques visiteurs, des dévôts, des prêtres. Un jour des plus normaux, le quotidien dans son plus simple appareil, pensa-t-il en lançant un regard sur l’espace qui se déroulait devant lui. Sur sa gauche, une statue de la Vierge Marie, tenant son enfant dans les bras, le fils de Dieu, heureux comme de juste. Elle était belle, et douce. Non pas belle et terrible comme Etro. Les différences semblaient là encore s’arrêter à peu de choses ; qu’aurait-elle fait, une lance dans les mains ? Peut-être aurait-elle été différente si les épreuves semées sur sa route avaient été d’un autre genre, d’une autre forme. Elle avait subi la tristesse de la perte de son fils, la joie de son retour. Mère vierge, elle était la quintessence de la pureté. Baignée dans la lumière de l’une des deux immenses rosaces, elle resplendissait.

Fabrizio se surprit à la regarder de longs instants, son regard s’attarda sur sa couronne, son voile bleu, ses doux traits de pierre desquels émanaient un sentiment de sérénité. Elle était rassurante, comme une mère après-tout. Une partie de son esprit la salua quand même, par pur respect, par pure habitude.

Il alla plus avant, passant quelques visiteurs de plus, cherchant des yeux l’expéditeur du message qui l’invitait en ces lieux. Téménos, ainsi qu’il avait signé, devait l’attendre. Il le lui fallut que quelques moments de plus pour le trouver, lui qui s’était annoncé par un raclement de gorge.

Le prêtre combla l’espace les séparant en quelques foulées, un sourire aux lèvres. Des cheveux d’argent et un regard insondable ; il semblait calme mais sûr de lui. Fabri sourit à sa question ; il ne s’était pas attendu à cette dernière il était vrai, car la raison de sa venue se trouvait devant lui.

« Quelqu’un à qui donner des réponses, il me semble. » répondit-il.

Il ponctua sa phrase d’un sourire qui lui vint aisément, comme en réponse à celui du prêtre. Il sentit la peau brûlée de sa joue se tirer par cette simple réaction. Après des années, elle était un souvenir constant avec lequel il avait appris à vivre sans presque le remarquer.

Presque.

« Fabrizio Valeri, du Sanctum, vous avez envoyé un courrier avec une demande d’audience. »

Il tendit sa main vers le prêtre, le fixant, ne sachant que penser de cet homme qui semblait avoir son âge, mais qui était intemporel comme tous les prêtres.
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