Je me tiens debout.
Mes pieds sont fermement plantés sur les larges dalles du château ; mes épaules se tiennent droites et hautes au centre du bureau, à peine illuminé par la lumière orangée qui chute de la fenêtre.
Je ne suis pas au garde à vous – après tout je ne suis pas soldat. Non, plutôt que la tension d’une posture martiale, j’inspire lentement, bras tranquilles à mes flancs. A l’image des arches de pierre du Château, je veux apparaitre serein. Confiant. Solide, malgré les troubles qui malmènent le Sanctum.
Car les murmures grondent, parmi les prêtres et les apprentis, parmi les citadins… Bientôt même la campagne questionnera l’absence du Primarque. Sans parler du Consulat et de la Lumière, des attaques sur Sanctum, du contrecoup des attaques sur la Citadelle…
Le Templier en Chef a d’autres préoccupation qu’une jeune femme alitée ; je le savais, et je le lis à nouveau sur ses traits.
Mais mon rapport a été requis, aussi pour lui je serai bref.
« Elle se remet peu à peu. » Mon ton est neutre, comme doit l’être celui d’un médecin pour sa patiente. « … Mais sa captivité a laissé des marques. »
Malgré l’heure avancée, le jour tombe tout juste.
Ça fait plus d’un mois, maintenant, qu’elle est rentrée sur ses terres. Un mois de début d’été, où son teint blafard frémissait à la simple vu du soleil matinal.
« Son sommeil est encore délicat. J’ai conçu quelques potions qui devraient la soulager. » Encore faudrait-il qu’elle consente à les boire. Qu’elle accepte de se confier. Que je trouve le moyen de l’aider.
« Le château est bien différent de celui qu’elle a connu. » C’était bien peu dire – Fabrizio comme lui avait vu l’influence qu’a pris le Sanctum sur ce Monde, sur la Citadelle.
« Il lui faudra un temps d’adaptation. » D’acceptation, aussi.
« Je recommande que lui soient épargné les responsabilités liées à son rang, pour encore quelques semaines. » Il lui faudrait des années, mais le temps presse. Il faut convient d’apaiser les foules, de calmer ce Domaine qui s’effrite mois par mois.
Mon rapport effectué, je quête la réponse du Templier. Ce n’est pas un Haut Prêtre, aussi je me permets de chercher son regard. En partie pour l’aider, pour devancer ses attentes, pour mieux servir le Sanctum. En partie aussi parce ce que la curiosité me dévore.
Ce qui se joue autour de lui, autour de Cassandra, aura un impact sur l’Ordre que je sers, sur le Monde que j’habite, sur mes compagnons de Foi. Peut-être aussi sur le motif changeant qui marquent mon corps, et qui depuis quelques jours s’est réduit à une fine ligne enserrant mon bras.
Dim 13 Juin 2021 - 14:18Mes pieds sont fermement plantés sur les larges dalles du château ; mes épaules se tiennent droites et hautes au centre du bureau, à peine illuminé par la lumière orangée qui chute de la fenêtre.
Je ne suis pas au garde à vous – après tout je ne suis pas soldat. Non, plutôt que la tension d’une posture martiale, j’inspire lentement, bras tranquilles à mes flancs. A l’image des arches de pierre du Château, je veux apparaitre serein. Confiant. Solide, malgré les troubles qui malmènent le Sanctum.
Car les murmures grondent, parmi les prêtres et les apprentis, parmi les citadins… Bientôt même la campagne questionnera l’absence du Primarque. Sans parler du Consulat et de la Lumière, des attaques sur Sanctum, du contrecoup des attaques sur la Citadelle…
Le Templier en Chef a d’autres préoccupation qu’une jeune femme alitée ; je le savais, et je le lis à nouveau sur ses traits.
Mais mon rapport a été requis, aussi pour lui je serai bref.
« Elle se remet peu à peu. » Mon ton est neutre, comme doit l’être celui d’un médecin pour sa patiente. « … Mais sa captivité a laissé des marques. »
Malgré l’heure avancée, le jour tombe tout juste.
Ça fait plus d’un mois, maintenant, qu’elle est rentrée sur ses terres. Un mois de début d’été, où son teint blafard frémissait à la simple vu du soleil matinal.
« Son sommeil est encore délicat. J’ai conçu quelques potions qui devraient la soulager. » Encore faudrait-il qu’elle consente à les boire. Qu’elle accepte de se confier. Que je trouve le moyen de l’aider.
« Le château est bien différent de celui qu’elle a connu. » C’était bien peu dire – Fabrizio comme lui avait vu l’influence qu’a pris le Sanctum sur ce Monde, sur la Citadelle.
« Il lui faudra un temps d’adaptation. » D’acceptation, aussi.
« Je recommande que lui soient épargné les responsabilités liées à son rang, pour encore quelques semaines. » Il lui faudrait des années, mais le temps presse. Il faut convient d’apaiser les foules, de calmer ce Domaine qui s’effrite mois par mois.
Mon rapport effectué, je quête la réponse du Templier. Ce n’est pas un Haut Prêtre, aussi je me permets de chercher son regard. En partie pour l’aider, pour devancer ses attentes, pour mieux servir le Sanctum. En partie aussi parce ce que la curiosité me dévore.
Ce qui se joue autour de lui, autour de Cassandra, aura un impact sur l’Ordre que je sers, sur le Monde que j’habite, sur mes compagnons de Foi. Peut-être aussi sur le motif changeant qui marquent mon corps, et qui depuis quelques jours s’est réduit à une fine ligne enserrant mon bras.