Nous sommes le le demain matin de l’accident. Ayant peiné à trouver le sommeil la nuit dernière, je me lève quelques heures après l’heure habituelle. Je sors de mon lit, puis de ma chambre avant de croiser Arad remontant les escaliers munie d’un sac en papier. Elle me salue, salutations que je lui rends et je finis par rentrer dans la salle de bain où je me lave puis m’habille. Il est peut-être presque neuf heures et demie lorsque j’en sors, et je décide de rejoindre le salon en bas. Je prends les marches et continue jusqu’à la cuisine où je me prépare un café. Je finis par m’asseoir dans un fauteuil juste à côté du canapé où Odile s’est endormie.
Je prends une gorgée de café avant de le reposer sur la table basse en face de moi et de me saisir de mon gummiphone. Je fus surpris de voir le nombre de notifications. Je déverrouillais l’appareil à l’aide de mon code et ouvris l’application de messagerie. J’ouvris le premier de la liste.
Je réfléchis quelques instants. Whitey s’impatientait maintenant ? Cela me fit hausser un sourcil, avant que je me décide à lui répondre.
J’envoie le message et continue dans la liste. Plusieurs ne sont pas vraiment dignes d’intérêt, du moins dans l’immédiat. Je m’arrête sur celui de Veld.
Je ne réponds pas plus et continue la liste de mes correspondances.
Je soupirais. Je n’avais pas pensé à ce genre de choses. A vrai dire, je n’avais pas envie d’y penser. Je n’aurais pas cru devoir choisir à un moment entre elle et mon travail.
Un rictus se dessina sur mon visage. Non, bien sûr que non. Il ne fallait pas qu’elle vienne.
Ma réponse n’avait pas semblé la convaincre. Ou plutôt ne lui avait-elle pas plu. Je soupirais longuement puis décidais rapidement de passer à autre chose, ne pouvant pas me payer le luxe d’une conversation dénuée de sens alors que l’avenir de Costa se jouait en ce moment même. Du coin de l’oeil, je vis Odile remuer sur le canapé, peut-être laisser échapper un léger grognement plaintif, difficile de le déterminer. Au moins cela voulait dire qu’elle avait retrouvé ses esprits, et qu’elle dormait, tout simplement.
Un dernier message m’attendait. Il venait du département de recherche et développement du vaisseau-mère.
Je m’apprêtais à répondre pour fixer un rendez-vous, lorsqu’Odile me parla.
Bonjour, Monsieur.
Je quittais mon gummiphone des yeux, le verrouillant par la même occasion, avant de tourner mon regard dans sa direction. Son regard était soutenu de solides cernes, trahissant sa fatigue.
Bonjour, Odile. Comment vous portez-vous ?
Je vis la couverture bouger, probablement allait-elle tâter sa plaie. Elle dût appuyer dessus puisqu’elle fronça subitement les sourcils, laissant échapper un râle.
J’ai toujours mal. Moins qu’hier évidemment mais… Nina m’a dit que vous vous étiez chargé de me soigner ? Me demanda-t-elle en esquissant un début de sourire.
Oui, elle m’y a aidé. La balle que vous avez reçue s’est fragmentée au contact de l’une de vos côtes. J’ai du extraire les morceaux. J’ai par ailleurs dû découper votre robe, vous m’en voyez désolé.
Je crus voir ses joues se teinter, très légèrement. Peut-être était-ce l’éclairage, je n’en avais aucune certitude. Elle tenta de se redresser pour adopter une position assise. Elle réussit, non sans mal.
Vous allez en avoir pour plusieurs jours. Je doute que vous puissiez vous rendre chez Pavani demain, dis-je pensif. La situation était délicate. La dernière fois, c’était Arad qui était indisposée, maintenant c’était son tour. S’il avait accepté la situation la première fois, qu’en serait-il de cette fois ci ?
Elle tenta de se lever. Ses pieds nus sortirent de la couverture et vinrent se poser sur le tapis recouvrant le sol. Elle enleva la couverture qui l’entourait, la posant à côté d’elle. Ses vêtements étaient… originaux. Il s’agissait d’un genre de pyjama gris, aux motifs de fleurs roses.
Je pense que votre robe vous allait mieux que… cette chose, dis-je tentant de plaisanter. Elle força sur ses jambes pour se lever, et une fois debout, tituba en laissant échapper un nouveau râle. Je me levais d’un bond et vins la soutenir pour ne pas qu’elle chute. Evitant sa blessure, mon bras gauche vint entourer sa taille et ma main vint se poser sur sa hanche, tandis que mon bras droit vint la soutenir au niveau de son aisselle. Je me pliais lentement pour la rasseoir sur le canapé, puis la lâchais.
Se lever n’est peut-être pas une bonne idée, pour le moment. De quoi avez-vous besoin ? Je peux vous l’apporter.
La main toujours portée à sa blessure, elle releva la tête pour plonger son regard dans le mien. Elle prit quelques secondes avant de répondre.
J’aurais aimé rejoindre ma chambre, mais j’ai bien peur que ce soit difficile, [i]tenta-t-elle. Je lui souris avant de lui tendre la main. [/i]
Voulez-vous que je vous y aide ?
Non, non. Ça va aller, je peux me débrouiller seule.
Si réouvrir votre plaie est ce que vous souhaitez, alors vous avez raison, dis-je la main toujours tendue dans sa direction. Elle baissa le regard avant de la saisir ; je la tirais doucement pour l’aider à se mettre sur ses jambes. Puis, je passais son bras au dessus de ma nuque, la maintenant au niveau de la hanche, comme tout à l’heure. Nous fîmes un pas, rapidement suivi d’autres. Elle ne s’en plaignait pas, mais je sentais ses jambes trembler sous son poids. Notre différence de taille n’aidait évidemment pas. Je sentais son bras tendu, ses doigts peinant à attraper mon épaule. C’est en bas des escaliers que je m’arrêtais, tournant la tête dans sa direction.
Nous n’allons pas y arriver.
Elle hocha la tête, pour acquiescer.
Si vous parlez de ce qui va suivre à qui que ce soit…
Oui ?
Elle semblait me mettre au défi.
Je ne termine volontairement pas ma phrase. Je vous laisse a votre imagination.
Je relève ma main dans son dos et me baisse pour attraper le derrière de ses genoux à l’aide de ma seconde main. Elle est si légère que j’aurais presque l’impression de ne rien porter.
Mais qu’est-ce que vous faites ? dit-elle la voix amusée, mais la mine surprise.
Je monte les marches avec la soeur d’Arad dans mes bras. Par souci de gain de temps, je ne la repose pas une fois arrivés en haut des marches, mais continue jusqu’à sa chambre. Heureusement, personne ne nous a vus lorsque nous passons la porte. Je continue jusqu’à son lit où je me baisse pour la poser enfin, puis je la recouvre de sa couverture. Si j’avais des doutes, son léger rire finit de me convaincre qu’elle s’amuse de la situation.
Je maintiens ce que j’ai dit, si quiconque vient à être mis au courant de ce qu’il vient de se passer…
Je sais tenir ma langue, ne vous en faites pas.
Bien.
Je fis quelques pas en arrière pour la laisser reprendre possession de ses draps, je la vois remuer pour adopter une position plus confortable.
Ça ne s’améliorera qu’avec du repos, j’en ai bien peur. A vrai dire, je ne sais pas si je dois vous féliciter pour tout ceci. Votre dévotion pour votre soeur, et votre envie de bien faire sont appréciables, bien évidemment, mais…
Je me ravisais, détournant le regard quelques secondes.
Non. Vous vous en êtes bien sortie. Je ne crois pas encore vous avoir remerciée pour tout ce que vous faites pour nous. Une fois Pavani évincé, j’aimerais m’entretenir avec vous. Seuls à seuls.
Elle sourit, avant d’ouvrir la bouche pour prendre la parole. Je la coupais en reprenant, maintenant sur le point d’ouvrir la porte pour sortir de la chambre.
Mais d’ici là, vous allez avoir besoin de repos.
Ven 30 Avr 2021 - 14:09Je prends une gorgée de café avant de le reposer sur la table basse en face de moi et de me saisir de mon gummiphone. Je fus surpris de voir le nombre de notifications. Je déverrouillais l’appareil à l’aide de mon code et ouvris l’application de messagerie. J’ouvris le premier de la liste.
Adolfus WhiteyBonjour Monsieur Shinra,
Je viens aux nouvelles au sujet de Pavani. Où en êtes-vous ? Je m’inquiète. L’Asmodée à reçu l’aval du conseil pour sa construction.
Je viens aux nouvelles au sujet de Pavani. Où en êtes-vous ? Je m’inquiète. L’Asmodée à reçu l’aval du conseil pour sa construction.
Je réfléchis quelques instants. Whitey s’impatientait maintenant ? Cela me fit hausser un sourcil, avant que je me décide à lui répondre.
MoiNous sommes bientôt prêts, ne vous en faites pas. Je vous tiens au courant. Je vous remercie pour le permis de construire.
J’envoie le message et continue dans la liste. Plusieurs ne sont pas vraiment dignes d’intérêt, du moins dans l’immédiat. Je m’arrête sur celui de Veld.
VeldAlors ? Comment ça se passe chez Blake ?
MoiIl y a eu un incident hier soir, chez Pavani. L’une des deux Arad est revenue blessée.
VeldCouverture compromise ?
MoiPas que je sache, c’est un concours de circonstances. Je crois que Pavani lui même ne sait pas qu’elle a été blessée.
VeldFais quand même attention.
Je ne réponds pas plus et continue la liste de mes correspondances.
ScarlettJe sais que vous êtes très occupé mais… pensez-vous revenir au vaisseau-mère cette semaine ? Ne serait-ce qu’une soirée ?
Je soupirais. Je n’avais pas pensé à ce genre de choses. A vrai dire, je n’avais pas envie d’y penser. Je n’aurais pas cru devoir choisir à un moment entre elle et mon travail.
MoiJ’en doute. Nous approchons du but. Je ne peux pas m’éloigner de Costa Del Sol pour le moment.
ScarlettSouhaiteriez-vous que je vienne ?
Un rictus se dessina sur mon visage. Non, bien sûr que non. Il ne fallait pas qu’elle vienne.
MoiNe vous ai-je pas dit que Costa n’était pas sûr pour vous ces temps-ci ? Accordez-moi une semaine supplémentaire, et nous retournerons passer quelques jours au soleil.
ScarlettOk
Ma réponse n’avait pas semblé la convaincre. Ou plutôt ne lui avait-elle pas plu. Je soupirais longuement puis décidais rapidement de passer à autre chose, ne pouvant pas me payer le luxe d’une conversation dénuée de sens alors que l’avenir de Costa se jouait en ce moment même. Du coin de l’oeil, je vis Odile remuer sur le canapé, peut-être laisser échapper un léger grognement plaintif, difficile de le déterminer. Au moins cela voulait dire qu’elle avait retrouvé ses esprits, et qu’elle dormait, tout simplement.
Un dernier message m’attendait. Il venait du département de recherche et développement du vaisseau-mère.
Filip HortegaBonjour Monsieur,
Nous avons fini d’analyser cette armure que vous avec obtenu à l’issue du Battle Royale. Nous lui avons fait passer quelques tests. Il faudrait que vous veniez constater les résultats. Bonne journée.
Nous avons fini d’analyser cette armure que vous avec obtenu à l’issue du Battle Royale. Nous lui avons fait passer quelques tests. Il faudrait que vous veniez constater les résultats. Bonne journée.
Je m’apprêtais à répondre pour fixer un rendez-vous, lorsqu’Odile me parla.
Bonjour, Monsieur.
Je quittais mon gummiphone des yeux, le verrouillant par la même occasion, avant de tourner mon regard dans sa direction. Son regard était soutenu de solides cernes, trahissant sa fatigue.
Bonjour, Odile. Comment vous portez-vous ?
Je vis la couverture bouger, probablement allait-elle tâter sa plaie. Elle dût appuyer dessus puisqu’elle fronça subitement les sourcils, laissant échapper un râle.
J’ai toujours mal. Moins qu’hier évidemment mais… Nina m’a dit que vous vous étiez chargé de me soigner ? Me demanda-t-elle en esquissant un début de sourire.
Oui, elle m’y a aidé. La balle que vous avez reçue s’est fragmentée au contact de l’une de vos côtes. J’ai du extraire les morceaux. J’ai par ailleurs dû découper votre robe, vous m’en voyez désolé.
Je crus voir ses joues se teinter, très légèrement. Peut-être était-ce l’éclairage, je n’en avais aucune certitude. Elle tenta de se redresser pour adopter une position assise. Elle réussit, non sans mal.
Vous allez en avoir pour plusieurs jours. Je doute que vous puissiez vous rendre chez Pavani demain, dis-je pensif. La situation était délicate. La dernière fois, c’était Arad qui était indisposée, maintenant c’était son tour. S’il avait accepté la situation la première fois, qu’en serait-il de cette fois ci ?
Elle tenta de se lever. Ses pieds nus sortirent de la couverture et vinrent se poser sur le tapis recouvrant le sol. Elle enleva la couverture qui l’entourait, la posant à côté d’elle. Ses vêtements étaient… originaux. Il s’agissait d’un genre de pyjama gris, aux motifs de fleurs roses.
Je pense que votre robe vous allait mieux que… cette chose, dis-je tentant de plaisanter. Elle força sur ses jambes pour se lever, et une fois debout, tituba en laissant échapper un nouveau râle. Je me levais d’un bond et vins la soutenir pour ne pas qu’elle chute. Evitant sa blessure, mon bras gauche vint entourer sa taille et ma main vint se poser sur sa hanche, tandis que mon bras droit vint la soutenir au niveau de son aisselle. Je me pliais lentement pour la rasseoir sur le canapé, puis la lâchais.
Se lever n’est peut-être pas une bonne idée, pour le moment. De quoi avez-vous besoin ? Je peux vous l’apporter.
La main toujours portée à sa blessure, elle releva la tête pour plonger son regard dans le mien. Elle prit quelques secondes avant de répondre.
J’aurais aimé rejoindre ma chambre, mais j’ai bien peur que ce soit difficile, [i]tenta-t-elle. Je lui souris avant de lui tendre la main. [/i]
Voulez-vous que je vous y aide ?
Non, non. Ça va aller, je peux me débrouiller seule.
Si réouvrir votre plaie est ce que vous souhaitez, alors vous avez raison, dis-je la main toujours tendue dans sa direction. Elle baissa le regard avant de la saisir ; je la tirais doucement pour l’aider à se mettre sur ses jambes. Puis, je passais son bras au dessus de ma nuque, la maintenant au niveau de la hanche, comme tout à l’heure. Nous fîmes un pas, rapidement suivi d’autres. Elle ne s’en plaignait pas, mais je sentais ses jambes trembler sous son poids. Notre différence de taille n’aidait évidemment pas. Je sentais son bras tendu, ses doigts peinant à attraper mon épaule. C’est en bas des escaliers que je m’arrêtais, tournant la tête dans sa direction.
Nous n’allons pas y arriver.
Elle hocha la tête, pour acquiescer.
Si vous parlez de ce qui va suivre à qui que ce soit…
Oui ?
Elle semblait me mettre au défi.
Je ne termine volontairement pas ma phrase. Je vous laisse a votre imagination.
Je relève ma main dans son dos et me baisse pour attraper le derrière de ses genoux à l’aide de ma seconde main. Elle est si légère que j’aurais presque l’impression de ne rien porter.
Mais qu’est-ce que vous faites ? dit-elle la voix amusée, mais la mine surprise.
Je monte les marches avec la soeur d’Arad dans mes bras. Par souci de gain de temps, je ne la repose pas une fois arrivés en haut des marches, mais continue jusqu’à sa chambre. Heureusement, personne ne nous a vus lorsque nous passons la porte. Je continue jusqu’à son lit où je me baisse pour la poser enfin, puis je la recouvre de sa couverture. Si j’avais des doutes, son léger rire finit de me convaincre qu’elle s’amuse de la situation.
Je maintiens ce que j’ai dit, si quiconque vient à être mis au courant de ce qu’il vient de se passer…
Je sais tenir ma langue, ne vous en faites pas.
Bien.
Je fis quelques pas en arrière pour la laisser reprendre possession de ses draps, je la vois remuer pour adopter une position plus confortable.
Ça ne s’améliorera qu’avec du repos, j’en ai bien peur. A vrai dire, je ne sais pas si je dois vous féliciter pour tout ceci. Votre dévotion pour votre soeur, et votre envie de bien faire sont appréciables, bien évidemment, mais…
Je me ravisais, détournant le regard quelques secondes.
Non. Vous vous en êtes bien sortie. Je ne crois pas encore vous avoir remerciée pour tout ce que vous faites pour nous. Une fois Pavani évincé, j’aimerais m’entretenir avec vous. Seuls à seuls.
Elle sourit, avant d’ouvrir la bouche pour prendre la parole. Je la coupais en reprenant, maintenant sur le point d’ouvrir la porte pour sortir de la chambre.
Mais d’ici là, vous allez avoir besoin de repos.