J’ai d’abord fait quelques courses, comme promis. Je ne pense pas que ma tentative pour m’éclipser aura convaincu grand monde mais c’était cela ou… ou je n’en sais rien. Toujours est-il que je ne peux pas rentrer les mains vides, sous peine de passer définitivement pour une idiote, et inutile avec cela. Chargée de mon sachet, je cherche à éviter de rentrer trop tôt. Inutile de s’exposer à nouveau aux tentations ténébreuses alors qu’elles commencent seulement à s’apaiser.
J’erre devant les boutiques sur la promenade, perdant mon regard sur un maillot deux pièces, puis sur une robe dont les flancs sont ajourés, puis sur des planches de surf, il faut croire que je n’ai vraiment rien à faire d’autre.
Je me tourne en désespoir de cause vers la plage. Nous sommes en milieu d’après-midi mais étrangement il n’y a pas trop de monde sur le sable. J’en profite donc pour aller m’asseoir et rester là quelques instants, à regarder les vagues avancer puis se retirer. Au bout de quelques minutes, des enfants se mettent à jouer autour de moi et me propulsent du sable dans les yeux. Je leur lance un regard sombre, le même que celui que j’arbore quand je m’apprête à invoquer les miens, ils s’éloignent aussitôt.
Mon gummiphone se met alors à vibrer dans ma poche. Dans un premier temps, je me dis que cela doit être Odile, et que je n’ai aucune envie de lire ce qu’elle a à me dire. Elle sait pourquoi je suis à la Shinra et depuis combien de temps j’y suis ? Que le Président ignore l’intérêt que je lui manifeste, cela semble plutôt logique, mais elle ? Comment peut-elle me faire cela ? Bien sûr, elle me dira qu’elle s’est montrée suffisamment serviable, et que je ne l’ai jamais aidée en retour, mais… sont-ce donc là les limites de sa fidélité ? Les avons-nous atteintes ?
Par acquis de conscience, je sors malgré tout mon gummiphone, on ne sait jamais que cela soit un des Turks.
Je suis forcée de relire les lettres plusieurs fois. Non, c’est bien cela. Rufus Shinra vient de m’envoyer un message. Je l’ouvre et découvre le contenu. Il me demande de le retrouver aux Grands Hommes et de prendre une table à l’étage. Je me relève aussitôt, tel un automate, et me mets en marche, tout en lançant l’itinéraire sur mon gummiphone, ne sachant pas où cela se situe.
Quelques minutes plus tard, j’arrive audit café. C’est un endroit discret mais élégant qui se situe dans une impasse. Je comprends mieux pourquoi le Président l’a choisi comme lieu de rendez-vous. J’entre à l’intérieur et suis rapidement accueillie par un serveur en uniforme, gilet et noeud-papillon, portant un plateau sur la main en hauteur.
-Bonjour Mademoiselle. Souhaitez-vous déjeuner ?
-Non, juste boire un verre, j’attends quelqu’un. En haut, c’est possible ?
Il hocha la tête et m’indiqua l’escalier en colimaçon qui grimpait vers la mezzanine.
-Je vous en prie, prenez la place qui vous plaira. J’arrive dans quelques minutes pour prendre votre commande.
-Non je… attendez que la deuxième personne arrive, s’il vous plait.
-Très bien.
Inutile de commander un café pour lui, et qu’il soit froid quand il arrive. Le serveur reprend sa course et va servir une table dans le coin où deux hommes en costard discutent calmement et discrètement. Je me dirige vers l’étage. Il y a peu de monde en bas et carrément pas une âme qui vive en haut, l’atmosphère est assez feutrée en dépit de l’heure, les murs sont recouverts d’un lambris en bois sombre et et le reste du mur est peint en vert foncé. Les sièges autour des tables sont dans un cuir brun épais. C’est une atmosphère assez masculine, comme en témoigne son nom, mais l’odeur est agréable. Je suspecte l’endroit d’être particulièrement à son avantage une fois la nuit tombée.
Je m’installe dans un coin et pour passer le temps, je me mets à consulter la carte posée sur la table. Je n’entends pas grand-chose à toutes ces histoires de torréfaction du café. Par la force des choses, j’ai une connaissance des alcools plus étendue, mais en matière de boisson cela s’arrête là.
Je ne peux pas dire que je sois tout à fait apaisée, mes rencontres avec mon patron sont rarement ce à quoi je m’attendais. Mais il semblerait que nous soyons seuls cette fois, alors, pour le meilleur et pour le pire, je vous attends, Monsieur.
J’erre devant les boutiques sur la promenade, perdant mon regard sur un maillot deux pièces, puis sur une robe dont les flancs sont ajourés, puis sur des planches de surf, il faut croire que je n’ai vraiment rien à faire d’autre.
Je me tourne en désespoir de cause vers la plage. Nous sommes en milieu d’après-midi mais étrangement il n’y a pas trop de monde sur le sable. J’en profite donc pour aller m’asseoir et rester là quelques instants, à regarder les vagues avancer puis se retirer. Au bout de quelques minutes, des enfants se mettent à jouer autour de moi et me propulsent du sable dans les yeux. Je leur lance un regard sombre, le même que celui que j’arbore quand je m’apprête à invoquer les miens, ils s’éloignent aussitôt.
Mon gummiphone se met alors à vibrer dans ma poche. Dans un premier temps, je me dis que cela doit être Odile, et que je n’ai aucune envie de lire ce qu’elle a à me dire. Elle sait pourquoi je suis à la Shinra et depuis combien de temps j’y suis ? Que le Président ignore l’intérêt que je lui manifeste, cela semble plutôt logique, mais elle ? Comment peut-elle me faire cela ? Bien sûr, elle me dira qu’elle s’est montrée suffisamment serviable, et que je ne l’ai jamais aidée en retour, mais… sont-ce donc là les limites de sa fidélité ? Les avons-nous atteintes ?
Par acquis de conscience, je sors malgré tout mon gummiphone, on ne sait jamais que cela soit un des Turks.
Je suis forcée de relire les lettres plusieurs fois. Non, c’est bien cela. Rufus Shinra vient de m’envoyer un message. Je l’ouvre et découvre le contenu. Il me demande de le retrouver aux Grands Hommes et de prendre une table à l’étage. Je me relève aussitôt, tel un automate, et me mets en marche, tout en lançant l’itinéraire sur mon gummiphone, ne sachant pas où cela se situe.
Quelques minutes plus tard, j’arrive audit café. C’est un endroit discret mais élégant qui se situe dans une impasse. Je comprends mieux pourquoi le Président l’a choisi comme lieu de rendez-vous. J’entre à l’intérieur et suis rapidement accueillie par un serveur en uniforme, gilet et noeud-papillon, portant un plateau sur la main en hauteur.
-Bonjour Mademoiselle. Souhaitez-vous déjeuner ?
-Non, juste boire un verre, j’attends quelqu’un. En haut, c’est possible ?
Il hocha la tête et m’indiqua l’escalier en colimaçon qui grimpait vers la mezzanine.
-Je vous en prie, prenez la place qui vous plaira. J’arrive dans quelques minutes pour prendre votre commande.
-Non je… attendez que la deuxième personne arrive, s’il vous plait.
-Très bien.
Inutile de commander un café pour lui, et qu’il soit froid quand il arrive. Le serveur reprend sa course et va servir une table dans le coin où deux hommes en costard discutent calmement et discrètement. Je me dirige vers l’étage. Il y a peu de monde en bas et carrément pas une âme qui vive en haut, l’atmosphère est assez feutrée en dépit de l’heure, les murs sont recouverts d’un lambris en bois sombre et et le reste du mur est peint en vert foncé. Les sièges autour des tables sont dans un cuir brun épais. C’est une atmosphère assez masculine, comme en témoigne son nom, mais l’odeur est agréable. Je suspecte l’endroit d’être particulièrement à son avantage une fois la nuit tombée.
Je m’installe dans un coin et pour passer le temps, je me mets à consulter la carte posée sur la table. Je n’entends pas grand-chose à toutes ces histoires de torréfaction du café. Par la force des choses, j’ai une connaissance des alcools plus étendue, mais en matière de boisson cela s’arrête là.
Je ne peux pas dire que je sois tout à fait apaisée, mes rencontres avec mon patron sont rarement ce à quoi je m’attendais. Mais il semblerait que nous soyons seuls cette fois, alors, pour le meilleur et pour le pire, je vous attends, Monsieur.