• Que s'est-il passé ? •
Lorsque j'atterris sur les terres du Consulat, je sortis du vaisseau et regardais ma tenue. J'avais pris le temps de la nettoyer ainsi que ma peau, là où j'avais été blessé. Il n'y avait plus grand chose, juste un bandage dépassait de mes vêtements, ce qui allait permettre de cicatriser. À présent mon corps à la peau lisse et douce, n'allait plus l'être, j'allais me retrouver avec une balafre sur la cuisse.
En mettant le pied au sol et en relevant la tête, je fus obligée de cacher légèrement mes yeux du soleil. L'ambiance qui régnait ici était totalement différente de ce que j'avais vécu un peu plus tôt à Illusiopolis.
Il y avait une odeur très agréable, du monde partout dans la station Shinra, un peu comme dans cet autre monde où j'avais dû me rendre pour ma dernière mission, mais tout était différent. Tout ici sentait la joie de vivre.
Cependant, aujourd'hui, j'allais surtout rester ici, à la station. Je n'avais absolument pas le temps de faire du tourisme.
Il y a peu, il y a eu un « petit » incident dans ce même endroit. Ce la n'avait pas duré très longtemps, mais assez pour causer quelques désagréments.
Je décidai de rejoindre les personnes s'occupant de la station et plus précisément vers un bureau où il était écrit « Interdiction d'entrer - Personnel autorisé ». Mais qu'à cela ne tienne, je frappai et poussai la porte sans même attendre l'accord de quiconque.
Je me retrouvais face à deux hommes qui me regardaient avec de grands yeux.
« Rassurez-vous, je sais lire. » (Dis-je en prenant les devants.)
Un des hommes resta assis, l'autre s'était levé et avancé vers moi. Il était plus grand et plus imposant. J'étais obligé de lever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux.
« Monsieur Shinra a eu vent des désagréments qu'il y a eu... » (Continuai-je.)
Mon interlocuteur resta silencieux mais continuait de me regarder avec insistance. C'est alors que j'entendis une chaise glisser sur le sol et vit le deuxième homme s'approcher de nous.
« Martin, sois plus gentil avec la dame... »
Le dénommé Martin s'écarta pour laisser passer l'autre homme qui avait enfin brisé le silence. Il était plus petit que son collègue, mais tout de même plus grand que moi.
Je le remercia et l'encourageait à me raconter tout ce qu'il savait.
« Du début à la fin, on a toujours été ici. À regarder les écrans de surveillance. On a donné l'alerte en appelant des gardes pour signaler qu'il y avait un problème. »
Il désigna un endroit derrière moi, au travers de la porte par laquelle j'étais entrée.
« C'est là que ça s'est déroulé. »
Il s'écarta de moi un instant pour me laisser voir tout le matériel de surveillance devant lequel il était installé un peu plus tôt.
« Puis-je ? »
Je pointais du regard tous les écrans de surveillance.
« Bien sûr. »
L'homme m'invita à m'assoir à sa place et fis plusieurs manipulations complètement incompréhensibles à me yeux. Puis il tapota un des écrans devants moi.
« Tout s'est déroulé ici. »
Il lança l'enregistrement de la caméra de surveillance et je fixai le moniteur pour voir ce qui s'était passé.
Tout s'était très vite déroulé. Les gens s'étaient accumulés tous en même temps au même endroit. Ils avaient créer une sorte de boycott de la station Shinra. Sur les image de surveillance, il y avait du son, mais uniquement le voix des personnes présentes, ils scandaient haut et fort le même discours. Pas une seule fois, on entendait une autre personne, homme ou femme commandité cette action.
Les seuls autres voix que l'on pu entendre étaient celle des gardes qui avaient réussi à cesser ce blocus et remettre les choses dans l'ordre.
« Y aurait-il un autre angle de vue ? »
« Non, l'autre caméra est située en face, et c'était trop loin. »
« Les gardes présents à ce moment, sont-ils disponibles ? »
« Oui, mais pourquoi ? »
« Il faudrait que je les vois. »
« Les caméras ça ne vous suffisent pas ? » (Ajouta l'armoire à glace restée silencieuse jusque là.)
« La personne qui a créer ce mouvement de révolte. Elle savait pertinemment où se trouvaient les caméras. Elle a dû commanditer cela à l'écart de tout. »
Les deux hommes me regardèrent un instants puis le plus aimable des deux accepta de contacter le gardes, mais un seul accepta de venir. D'après lui, il était inutile de faire venir toutes les personnes présentes sur place, au cas où un autre incident de ce genre venait à éclater, il était nécessaire d'avoir du monde pour pouvoir le contrôler...
Je marchais le long des quais d'embarquements avec le soldat qui me remontrait ce que j'avais déjà vu un peu plus tôt.
Il m'indiqua d'où était venu tout ce monde « en colère » nous remontions le chemin qu'ils avaient pris, au détour d'un croisement, j'aperçus un endroit sur ma droite, une ruelle qui menait sûrement vers la ville, à l'abri de tout de regard.
« Angle mort. » (Murmurai-je.)
« Qu'avez-vous dis ? »
Sans prendre le temps de lui répondre, je pris le chemin qui s'offrait à moi. Et comme je l'avais imaginé, cette venelle me menait directement vers le parvis d'une cathédrale.
Je regardais partout autour de moi, le soldat toujours derrière moi. Il y avait du monde partout, je les regardais tous, eux aussi le faisaient se demandant sûrement ce que je faisais accompagné.
Je me retournai vivement vers lui.
« Je dois retourner au quartier général. »
« Vous avez déjà trouver quelque chose ? »
« Justement, non. Il faut que j'en fasse part. Cela mérite plus d'investigations. »
Il hocha la tête et me raccompagna jusqu'au vaisseau qui me ramena au vaisseau-mère où j'allais pouvoir faire un rapport. Même très mince, je pouvais déjà dire que c'était quelqu'un qui avait tout prémédité, il ou elle connaissait ce monde.