Aujourd’hui était le jour de mon retour à Costa Del Sol. J’avais rejoint Schultz au quai que je lui avais indiqué et nous étions montés dans mon vaisseau. Nous parcourions l’espace depuis peut-être une bonne demie heure maintenant. Nous discutions de choses autres, surtout de son futur post. Je le rassurai en lui disant que le maire était un homme bon, qu’il avait toutes les qualités requises pour ce travail, mais je ne lui fis pas croire que l’affaire été jouée d’avance. Je lui fis comprendre qu’une entrevue avec le maire était prévue, et qu’il devrait y faire bonne impression. Nous n’étions pas à l’abri d’un refus.
Nous finîmes par atterrir et je fis signe au capitaine de me suivre. Nous descendîmes les marches, rejoignîmes la terre ferme et avançâmes jusqu’à une voiture qui nous attendait. Si le logement de fonction ne pouvait encore lui être attribué, j’avais pris les précautions nécessaires en lui réservant une chambre à l’Estrella. Nous nous quittâmes plutôt rapidement, avec pour seule instruction qu’il reste joignable.
Une fois de retour à l’extérieur, je pris mon gummiphone et demandai un rendez-vous avec le maire pour demain, ce qu’il accepta. J’étais quelque part soulagé que tout se déroule sans accrocs. Bien sûr, notre plan n’était pas sans failles, mais c’était bel et bien ce qui le rendait efficace. Un plan trop travaillé devient vite suspect. Si les choses sont trop parfaites, elles ne relèvent plus de la coïncidence.
Mes pas m’amenèrent à la location. Je pris quelques détours pour m’assurer de ne pas être suivi. Devant la porte, je la frappais de trois coups sans obtenir de réponse. Je réitérais ma demande sans plus de résultats avant de clencher la porte et d’entrer. Les tables avaient été déplacées en mon absence, et il y avait une odeur de tabac qui planait là, dans l’entrée. Elle se poursuivait jusqu’à la fenêtre du salon.
Rude ne fumait pas, Reno ne fumait plus. Qui d’autre avait bien pu venir ici ? Je grinçais des dents. Je continuais d’observer les lieux, utilisant le moindre petit détail pour obtenir mes réponses. Premièrement, l’odeur de tabac venait de cigarettes comme j’avais pu en voir quelques mégots écrasés au deux-tiers dans un cendrier posé près de la fenêtre. Deuxièmement, il n’y avait que quatre chaises autour de la table ce qui concordait avec cette idée de « soirée pizza » dont Reno avait eu l’intelligence de me parler.
Je finis par m’asseoir dans le canapé du salon, m’accordant le droit d’allumer un cigare. Je passais ma main sur le tissu de l’assise et vins ensuite la porter à mon nez. C’était toujours la même odeur, mais lointaine. Elle était comme effacée. Je remplis mes poumons d’une bouffée de tabac avant de la recracher et de poser mon cigare dans le cendrier posé là.
En mon absence, la location s’était transformée en… collocation d’adolescents. Je n’osais même pas imaginer la teneur de la soirée qui s’était déroulée ici. Les tables avaient été déplacées oui, mais pas seulement. Les canapés voyaient certains de leurs coussins tombés au sol, la vaisselle n’avait pas été faite, en témoignaient les différentes tasses empilées les unes sur les autres dans l’évier. Il n’y en avait même plus une seule de disponible.
Soupirant longuement, j’enlevais ma veste que je posais sur le porte manteau. Je défis les boutons de manchette de ma chemise et les remontai jusqu’au dessus de mes coudes avant de les remettre. Je jetai un dernier regard vers le haut des marches et ouvris l’eau. Je me saisis d’une éponge que je mouillais avant de déposer une goutte de produit nettoyant dessus. J’attrapais une tasse et commençais à frotter pour la nettoyer ; je m’arrêtais une fois fait.
Je pris la tasse propre et l’essuyais avant de me préparer un café. Je jetai un oeil à ma montre pour m’apercevoir qu’il était bientôt onze heures et demi. J’allais pour les réveiller en frappant dans mes mains en bas des marches, mais me ravisais. J’allais plutôt attendre patiemment qu’elles se levent, afin de les voir évoluer dans leur milieu naturel.
Mar 13 Avr 2021 - 12:09Nous finîmes par atterrir et je fis signe au capitaine de me suivre. Nous descendîmes les marches, rejoignîmes la terre ferme et avançâmes jusqu’à une voiture qui nous attendait. Si le logement de fonction ne pouvait encore lui être attribué, j’avais pris les précautions nécessaires en lui réservant une chambre à l’Estrella. Nous nous quittâmes plutôt rapidement, avec pour seule instruction qu’il reste joignable.
Une fois de retour à l’extérieur, je pris mon gummiphone et demandai un rendez-vous avec le maire pour demain, ce qu’il accepta. J’étais quelque part soulagé que tout se déroule sans accrocs. Bien sûr, notre plan n’était pas sans failles, mais c’était bel et bien ce qui le rendait efficace. Un plan trop travaillé devient vite suspect. Si les choses sont trop parfaites, elles ne relèvent plus de la coïncidence.
Mes pas m’amenèrent à la location. Je pris quelques détours pour m’assurer de ne pas être suivi. Devant la porte, je la frappais de trois coups sans obtenir de réponse. Je réitérais ma demande sans plus de résultats avant de clencher la porte et d’entrer. Les tables avaient été déplacées en mon absence, et il y avait une odeur de tabac qui planait là, dans l’entrée. Elle se poursuivait jusqu’à la fenêtre du salon.
Rude ne fumait pas, Reno ne fumait plus. Qui d’autre avait bien pu venir ici ? Je grinçais des dents. Je continuais d’observer les lieux, utilisant le moindre petit détail pour obtenir mes réponses. Premièrement, l’odeur de tabac venait de cigarettes comme j’avais pu en voir quelques mégots écrasés au deux-tiers dans un cendrier posé près de la fenêtre. Deuxièmement, il n’y avait que quatre chaises autour de la table ce qui concordait avec cette idée de « soirée pizza » dont Reno avait eu l’intelligence de me parler.
Je finis par m’asseoir dans le canapé du salon, m’accordant le droit d’allumer un cigare. Je passais ma main sur le tissu de l’assise et vins ensuite la porter à mon nez. C’était toujours la même odeur, mais lointaine. Elle était comme effacée. Je remplis mes poumons d’une bouffée de tabac avant de la recracher et de poser mon cigare dans le cendrier posé là.
En mon absence, la location s’était transformée en… collocation d’adolescents. Je n’osais même pas imaginer la teneur de la soirée qui s’était déroulée ici. Les tables avaient été déplacées oui, mais pas seulement. Les canapés voyaient certains de leurs coussins tombés au sol, la vaisselle n’avait pas été faite, en témoignaient les différentes tasses empilées les unes sur les autres dans l’évier. Il n’y en avait même plus une seule de disponible.
Soupirant longuement, j’enlevais ma veste que je posais sur le porte manteau. Je défis les boutons de manchette de ma chemise et les remontai jusqu’au dessus de mes coudes avant de les remettre. Je jetai un dernier regard vers le haut des marches et ouvris l’eau. Je me saisis d’une éponge que je mouillais avant de déposer une goutte de produit nettoyant dessus. J’attrapais une tasse et commençais à frotter pour la nettoyer ; je m’arrêtais une fois fait.
Je pris la tasse propre et l’essuyais avant de me préparer un café. Je jetai un oeil à ma montre pour m’apercevoir qu’il était bientôt onze heures et demi. J’allais pour les réveiller en frappant dans mes mains en bas des marches, mais me ravisais. J’allais plutôt attendre patiemment qu’elles se levent, afin de les voir évoluer dans leur milieu naturel.