Odile s’est enfin levée. La nuit a été courte pour elle, alors elle a joué les prolongations en faisant une grasse matinée. Je suis attablée à la grande table qu’ils ont rassemblée hier en en joignant deux plus petites. Ma tête est tenue dans mes deux mains tandis que je me concentre sur toutes les petites notes qui se trouvent devant moi. Je me sens encore un peu groggy, me concentrer reste compliqué.
-Qu’est-ce que tu regardes ?
Elle est arrivée avec une tasse de café et s’assied à côté de moi. Je lève enfin les yeux vers elle.
-Les notes de Khalil. J’essaie de voir lesquelles peuvent correspondre à Abramo et Pavani. Il n’y mettait pas des noms, juste des numéros. Puis la liste de la commande.
-Des numéros ?
Je réfléchis à la question.
-Peut-être qu’il avait un système de numéros de clients…
-C’est étrange…
-Ou peut-être est-ce un genre de code à déchiffrer.
-Et quelle en serait la clé ?
Je tape la table de mes deux mains, agacée, les feuillets s’envolent quelques instants et retombent aussitôt. Puis, je remarque quelque chose, une petite écriture au travers de l’un des feuillets. Je le retourne et l’approche de mes yeux.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Ca ressemble à une adresse. Regarde sur ton gummi à quoi correspond « Rue des tuiles, 24 ».
J’attends quelques instants.
-C’est à la Cité des Rêves, il y en a d’autre ?
Je saisis un autre papier.
-Avenue de la Réforme, 1504.
-San Fransokyo.
-Rue Soledad, 1205.
Encore quelques secondes.
-C’est ici. Mais le numéro 1205 n’existe pas normalement.
-Pas encore. C’est sûrement là que se trouve le Bloody. Et donc là que Khalil devait faire livrer sa marchandise.
-D’accord.
-Ca veut dire qu’on sait où se trouve le Bloody Key.
-…Ouais ?
Elle me regarde avec un air interrogateur, suspicieux.
-Qu’as-tu en tête ?
-Et si on s’y rendait ce soir ?
-C’est… pas un peu risqué ? Nina, tu ressors d’un état assez grave, et s’il y avait des gens sur place qui montent la garde, ou un système de sécurité.
-Ils n’ont pas pu raccorder l’endroit à l’électricité, ce serait prendre trop de risque avec la mairie. Le système de sécurité ne sera donc pas alimenté.
Et que fais-tu d’éventuels gardes.
S’il y en a, on s’en va.
Tu me le jures ?
Je hoche la tête. Si possible j’aimerais récolter le maximum d’informations sur cet endroit avant qu’il ouvre. Si nous parvenons à entrer, il y aura certainement des choses assez intéressantes à immortaliser dans mon gummiphone.
Quelques heures plus tard, nous empruntons le portail d’Odile. Elle me tient la main et m’entraîne dans son vide infini dans lequel nous marchons quelques dizaines de mètres avant de rejoindre l’autre côté. La porte s’ouvre devant nous sur une pièce sombre dans laquelle il ne semble y avoir personne. Nous y pénétrons discrètement.
C’est le hall d’entrée sans l’ombre d’un doute. Je tourne sur moi-même et découvre derrière nous une double-porte d’une taille imposante. La pièce en elle-même est dans un style néo-classique, sans doute inspirée de ce qui se fait au Colisée de l’Olympe. Odile murmure à moitié amusée.
-C’est tout de même un peu tape-à-l’oeil.
-Oui. Allons voir le reste.
Il y a un très grand escalier devant nous, montant à l’étage, mais nous choisissons de découvrir le rez-de-chaussée dans un premier temps.
Nous nous promenons et découvrons un très grand bar, avec une multitude de coins, de tables et de chaises, et une scène au fond. Il y a aussi plusieurs petites scènes disposées un peu partout. J’en fais une photo.
-Ca n’a rien de très extraordinaire…
-Cela ne correspond surtout pas à les plans que nous avons vus.
Nous continuons notre visite et trouvons des salles privées, de jeu, mais toujours rien de cohérent avec les plans du Bloody Key. Se pourrait-il que l’Asmodée n’ait rien à voir avec…? Non. L’adresse de livraison, c’est forcément ça.
Nous passons à l’étage, trouvons des chambres de tous types, certaines sont plus luxueuses, d’autres plus suggestives des jeux qu’on peut y jouer. Cela donne une idée de l’endroit, je les prends donc en photo, mais ce n’est toujours pas cela. Nous fouillons ainsi tout le bâtiment sans parvenir à nos fins.
A la fin nous nous arrêtons toutes les deux au troisième étage contre la balustrade donnant sur le hall et tous ses étages disposés en couloirs autour de ce grand rectangle.
-Attends. On n’a pas visité le sous-sol.
-Tu crois qu’il y en a un ?
-Dans un établissement de cette taille ? Il faut bien stocker le vin, et d’autres choses.
-Allons voir alors.
Nous redescendons alors et fouillons le rez-de-chaussée à la recherche d’un accès vers les caves. Nous repassons chaque pièce au peigne fin sans rien trouver.
-C’est impossible.
-Il n’y aurait pas de sous-sol ? C’est possible non ?
-Non, c’est forcément ça, c’est forcément ici. Je ne sais pas comment mais…
Je sens que cela se passe en bas. Et l’accès serait donc dissimulé pour cacher les activités illégales du lieu. Odile, serait-elle capable de viser précisément un étage avec l’un de ses portails ? Je crains que son pouvoir soit trop imprévisible pour cela.
-Attends, il y a du bruit dehors.
Rapidement, je lui fais un signe de tête, l’ai de dire « fais-nous sortir d’ici ». Aussitôt, Odile me tire par le bras et s’approche d’un mur pour créer un portail et nous faire sortir de cet endroit. En rentrant à la maison, nous nous asseyons dans le divan.
-Bon, ça ne nous avance pas beaucoup.
-Au moins maintenant on sait comment ils font pour garder secrète l’existence du Bloody Key.
-Ah bon ?
-En créant un second bâtiment autour du premier bâtiment, je veux dire le vrai coeur du lieu, si l’on peut dire. Tout ça pour faire diversion.
-Si ça tombe, il fallait actionner un chandelier et un passage secret se serait ouvert.
Je ne serais même pas surprise que cela soit quelque chose de ce genre.
-Qu’est-ce que tu regardes ?
Elle est arrivée avec une tasse de café et s’assied à côté de moi. Je lève enfin les yeux vers elle.
-Les notes de Khalil. J’essaie de voir lesquelles peuvent correspondre à Abramo et Pavani. Il n’y mettait pas des noms, juste des numéros. Puis la liste de la commande.
-Des numéros ?
Je réfléchis à la question.
-Peut-être qu’il avait un système de numéros de clients…
-C’est étrange…
-Ou peut-être est-ce un genre de code à déchiffrer.
-Et quelle en serait la clé ?
Je tape la table de mes deux mains, agacée, les feuillets s’envolent quelques instants et retombent aussitôt. Puis, je remarque quelque chose, une petite écriture au travers de l’un des feuillets. Je le retourne et l’approche de mes yeux.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Ca ressemble à une adresse. Regarde sur ton gummi à quoi correspond « Rue des tuiles, 24 ».
J’attends quelques instants.
-C’est à la Cité des Rêves, il y en a d’autre ?
Je saisis un autre papier.
-Avenue de la Réforme, 1504.
-San Fransokyo.
-Rue Soledad, 1205.
Encore quelques secondes.
-C’est ici. Mais le numéro 1205 n’existe pas normalement.
-Pas encore. C’est sûrement là que se trouve le Bloody. Et donc là que Khalil devait faire livrer sa marchandise.
-D’accord.
-Ca veut dire qu’on sait où se trouve le Bloody Key.
-…Ouais ?
Elle me regarde avec un air interrogateur, suspicieux.
-Qu’as-tu en tête ?
-Et si on s’y rendait ce soir ?
-C’est… pas un peu risqué ? Nina, tu ressors d’un état assez grave, et s’il y avait des gens sur place qui montent la garde, ou un système de sécurité.
-Ils n’ont pas pu raccorder l’endroit à l’électricité, ce serait prendre trop de risque avec la mairie. Le système de sécurité ne sera donc pas alimenté.
Et que fais-tu d’éventuels gardes.
S’il y en a, on s’en va.
Tu me le jures ?
Je hoche la tête. Si possible j’aimerais récolter le maximum d’informations sur cet endroit avant qu’il ouvre. Si nous parvenons à entrer, il y aura certainement des choses assez intéressantes à immortaliser dans mon gummiphone.
Quelques heures plus tard, nous empruntons le portail d’Odile. Elle me tient la main et m’entraîne dans son vide infini dans lequel nous marchons quelques dizaines de mètres avant de rejoindre l’autre côté. La porte s’ouvre devant nous sur une pièce sombre dans laquelle il ne semble y avoir personne. Nous y pénétrons discrètement.
C’est le hall d’entrée sans l’ombre d’un doute. Je tourne sur moi-même et découvre derrière nous une double-porte d’une taille imposante. La pièce en elle-même est dans un style néo-classique, sans doute inspirée de ce qui se fait au Colisée de l’Olympe. Odile murmure à moitié amusée.
-C’est tout de même un peu tape-à-l’oeil.
-Oui. Allons voir le reste.
Il y a un très grand escalier devant nous, montant à l’étage, mais nous choisissons de découvrir le rez-de-chaussée dans un premier temps.
Nous nous promenons et découvrons un très grand bar, avec une multitude de coins, de tables et de chaises, et une scène au fond. Il y a aussi plusieurs petites scènes disposées un peu partout. J’en fais une photo.
-Ca n’a rien de très extraordinaire…
-Cela ne correspond surtout pas à les plans que nous avons vus.
Nous continuons notre visite et trouvons des salles privées, de jeu, mais toujours rien de cohérent avec les plans du Bloody Key. Se pourrait-il que l’Asmodée n’ait rien à voir avec…? Non. L’adresse de livraison, c’est forcément ça.
Nous passons à l’étage, trouvons des chambres de tous types, certaines sont plus luxueuses, d’autres plus suggestives des jeux qu’on peut y jouer. Cela donne une idée de l’endroit, je les prends donc en photo, mais ce n’est toujours pas cela. Nous fouillons ainsi tout le bâtiment sans parvenir à nos fins.
A la fin nous nous arrêtons toutes les deux au troisième étage contre la balustrade donnant sur le hall et tous ses étages disposés en couloirs autour de ce grand rectangle.
-Attends. On n’a pas visité le sous-sol.
-Tu crois qu’il y en a un ?
-Dans un établissement de cette taille ? Il faut bien stocker le vin, et d’autres choses.
-Allons voir alors.
Nous redescendons alors et fouillons le rez-de-chaussée à la recherche d’un accès vers les caves. Nous repassons chaque pièce au peigne fin sans rien trouver.
-C’est impossible.
-Il n’y aurait pas de sous-sol ? C’est possible non ?
-Non, c’est forcément ça, c’est forcément ici. Je ne sais pas comment mais…
Je sens que cela se passe en bas. Et l’accès serait donc dissimulé pour cacher les activités illégales du lieu. Odile, serait-elle capable de viser précisément un étage avec l’un de ses portails ? Je crains que son pouvoir soit trop imprévisible pour cela.
-Attends, il y a du bruit dehors.
Rapidement, je lui fais un signe de tête, l’ai de dire « fais-nous sortir d’ici ». Aussitôt, Odile me tire par le bras et s’approche d’un mur pour créer un portail et nous faire sortir de cet endroit. En rentrant à la maison, nous nous asseyons dans le divan.
-Bon, ça ne nous avance pas beaucoup.
-Au moins maintenant on sait comment ils font pour garder secrète l’existence du Bloody Key.
-Ah bon ?
-En créant un second bâtiment autour du premier bâtiment, je veux dire le vrai coeur du lieu, si l’on peut dire. Tout ça pour faire diversion.
-Si ça tombe, il fallait actionner un chandelier et un passage secret se serait ouvert.
Je ne serais même pas surprise que cela soit quelque chose de ce genre.