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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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L'espoir est lancinant lorsqu'il s'agit d'une dégustation de glace

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En vrai ? On avait eu tellement chaud, putain. Je réalisais que maintenant parce qu’on était… enfin moi en tout cas, j’étais trop dans le truc. Mais quand t’y réfléchissais… on venait juste d’attaquer la seconde place forte de la coalition avec … certes le mec le plus balèze que tu puisses connaître mais surtout avec mon clone plus jeune d’une dizaine d’années ! C’était littéralement l’histoire de deux mecs qui, entre le fromage et le dessert s’étaient regardé dans les yeux et s’étaient dit « tiens on va aller faire chier la coa ».

Ça montrait quand même deux choses. Ven, son audace il la tenait pas de nulle part, et j’étais plutôt fier quand même ! Pis ça montrait aussi que la guerre… avec deux beaux gosses comme nous, ça allait se remporter en une aprem. On se pointerait devant leurs rangées de débiles, et on les éclaterait avant que le soleil se couche. Ouais ! Ça s’annonçait un peu comme un entraînement quoi.

Donc on s’était tirés, parce qu’on avait plus rien à foutre sur place, puis on avait livré ce gros colis qu’étaient le père noël, ses lutins, et la tête de Jack aux gardes de la lumière. Comme tout les autres réfugiés, ils allaient bien lui trouver une place dans une chambre de libre. Je crois que y’en avaient même qui connaissaient Jack et qui avaient parlé vite fait de monter sa tête sur un corps de balai, j’sais pas trop quoi. Ils avaient dit ça en s’éloignant et comme je m’en battais un peu les couilles mine de rien, j’avais pas écouté plus que ça.

J’m’étais retourné vers Ven plutôt, et j’avais pas oublié notre deal !


La journée est pas finie cowboy, je crois que t’as bien mérité ta glace !

J’sais pas s’il a vu mon clin d’oeil amical, parce que juste après avoir fini ma phrase, j’ai enfilé mon armure et appelé mon planeur. Je l’invitais à me suivre à travers l’espace pour rejoindre le seul endroit décent où manger une glace. J’te passe les détails, ça a fini en course jusqu’à la Cité du Crépuscule, normal. Mais comme on est pas cons, on s’est pas posés comme des fleurs en pleine rue, non non… On s’est posés directement sur le clocher, pis on s’est assis au bord, les jambes dans le vide.

Je lui ai dit que j’allais chercher les glaces vite fait, donc j’suis allé trouver un des vendeurs et j’y en ai pris deux. J’ai bien essayé de savoir si y’en avait une des deux qui avait le truc de gagnant sur le batonnet, mais fidèle aux principes de vendeurs de glace, le mec refusa de me répondre. J’suis donc retourné jusqu’à la tour de la gare, en me magnant un peu le cul, sait-on jamais qu’un plouc de la garde noire nous ait vu arriver et qu’il décidé d’aller casser les couilles à … Ventus.

J’suis arrivé, j’lui ai tendu la glace et je me suis rassit à côté de lui. J’restais silencieux quelques secondes en fixant l’horizon, pas pour faire le mec mystérieux mais parce que j’avais quand même une pointe de nostalgie. L’ancien moi se serait sûrement mis à chialer mais… tu sais bien ce qu’on dit, les darons ça pleure jamais alors…

Reste que c’était super bizarre. La dernière glace que j’avais bouffé ici, c’est avec lui. J’étais pas du tout dans un délire de « oh, je le trahis machin » parce que j’suis sûr qu’il s’en serait foutu comme il se foutait de tout en fait. J’me disais juste que… ce panorama, cette vision… Je les avais pas oubliés, et je les revoyais là comme si c’était hier que je l’avais mangée cette dernière glace. Des souvenirs me revenaient, incomplets, brouillés par le temps qui s’était écoulé sans que je le remarque. Au mieux j’me rappelais de l’une ou l’autre connerie qu’il avait pu sortir et… c’est tout.

A peu de choses près, c’était pareil. Sauf que le ciel s’était assombri, que le crépuscule avait été chassé par les ténèbres. Y’avait plus tout ces gens qui courraient dans les rues de la ville, qui jouaient et qui étaient… bah ils étaient juste heureux quoi. Si je voulais pas déprimer un peu, fallait pas que je regarde la ville. La coa avait beau être des nazes, ils avaient quand même réussi a bousiller ce monde qu’était un peu mon chez moi.

J’avais pas dit mon dernier mot, d’façons. Et c’est en pensant ça que j’me suis mis à sourire. Allez ! J’l’ai pas amené pour blaser comme un connard. J’me suis retourné vers lui et j’ai posé ma main sur son épaule.


Alors cette glace ? Celles de la Cité du Crépuscule sont vraiment les meilleures. Imbattables en tout point, tu peux pas en trouver une meilleure c’est pas possible !
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« Qu'est-ce qu'il fout là, lui ?! »

« Il mange une glace avec son jumeau. »

« Parce qu'il faut qu'il ait un jumeau maintenant ?! Un seul de sa trempe ne suffisait pas, il en faut deux comme lui ?! »

Calme et sérieuse, l'égo broyé par l'idée que Roxas se ballade chez nous... comme si de rien n'était... elle observe tranquillement le sommet de la tour au travers d'une paire de jumelle. Finalement, après une longue observation silencieuse, elle croise les bras sans lâcher son matériel d'observation. D'un calme olympien, juste dérrière elle, je m'agite en touts sens et fait les cents pas en m'arrachant les cheveux ! On ne peut pas juste... y allez et le défoncer, ce n'est pas un intru comme les autres, c'est... c'est Roxas. Death ordonne de l'ignorer mais comment le pourrait-on ?! On ne peut pas juste... le laisser déguster une glace à l'eau de mer dans notre Q.G alors qu'il est le fer de lance du plus ennemi de touts nos ennemis ! Quelle horreur ! Pourquoi il ne peut pas allez bouffer sa putain de glace à l'eau de mer ailleurs ? Et Vesper, la vipère... celle qu'on soupçonne particulièrement puissante... qu'est-ce qu'elle a foutu au Château de la Bête pour lui céder le Père Noël ?! Et c'est qui ce jumeau dont elle parle ?!
Soudain, je me fige en voyant que l'air songeuse, Skinner ne l'observe plus.

« Qu'est-ce que tu fabriques ?! Continue de le surveiller ! »

En réponse, je n'ai le droit qu'à un soupir alors qu'elle me tend la paire de jumelle... j'ai envie de la gifler mais son insolence attendra plus tard, j'ai d'autres chats à fouetter là !

« Il bouffe une glace avec son jumeau, t'as qu'à regarder si ça te passionne tant. »

« Comment veux tu que je surveille nos arrières si je suis en train de l'observer avec les jumelles ?! Comme si je te faisais confiance ! »

« Tu me fais de toute confiance pour te décrire ce qu'il fait là tout de suite... »

Sans manière, je lui arrache avec violence les jumelles des mains, ce qui la brusque si peu qu'elle en lève les yeux aux ciels et... en effet, lorsque j'observe, c'est bien ce qu'il fait. Après quelques secondes, je plaque les jumelles sur la poitrine de Skinner jusqu'à la forcer de quelques pas à reculons pour qu'elle me débarrasse de la paire. Je rumine mille jurons dans ma barbe naissante, je grogne et lâche des bruits gutturale, d'un sauvage que le trémolo de ma voix fait pareil à celui d'une bête acculée. Si je ne fais rien, je vais passer pour le dernier des lâches... si je fais quelque chose, je vais me faire tuer et la moitié de mon monde s'en retrouvera ravagé.
Sans attendre, je me saisis de ma radio et, mécontent, je râle mes ordres... la voix qui tremble encore un peu.

« Roxas est là, que toute la garde noire se réunisse en ville pour encercler le Clocher du Crépuscule. Trouvez-moi Kuro, Nazik, Yasuo, Salazar et... touts les Coalisés disponible. N'essayez pas d'être discret. »

Bordel de merde, il... à quel point il est égoïste, celui-là ?! Il ne se rend pas compte qu'il nous fout tous dans une merde noire en venant ici ? Ca l'amuse ou quoi ?! Probablement que oui... et j'ai beau réfléchir, je ne trouve pas de solution à ce dilemme... quoique, il est de la lumière après tout.

« Et n'oubliez pas de prendre des otages avec vous. »
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Un soleil noir. Un monde plongé dans un manteau de ténèbres. Une atmosphère oppressante. L’air qui en deviendrait presque vicié. Des habitants qui luttaient toujours pour la liberté de leur monde, réprimés, sous l’influence d’un groupuscule qui régnait dans la terreur. Des créatures prêtes à tout pour assouvir leur faim, face à ce plat de qualité premium fraîchement débarqué. Ven soupira. Il ne pourrait pas simplement faire le vide en attendant le retour de son double. Le voilà contraint de cesser d’admirer ce panorama désolant.

Trois soldats et un nocturne rouge.

Sa clé apparut entre ses doigts dans un halo lumineux et ses appuis se firent plus fermes au sol. Le long chapeau pointu du sans-cœur en retrait s’illumina, montrant qu’il chargeait un sort de feu. D’un agile bond, Ven franchit la distance qui l’en séparait, mais dut dévier de sa clé le plus vif des soldats. La Keyblade du jeune homme vrilla et la frappe manqua le nocturne rouge. Celui-ci poursuivit sa valse lors de son prochain coup qui n’atteignit également pas sa cible. Les soldats bondissaient alors et frappaient le vide, manquant le keyblader qui s’était retiré d’une roulade.

La boule de feu fut propulsée dans sa direction, ne lui laissant pas de répit. Il parvint à la stopper de sa clé, puis la lança pour se débarrasser de la créature. Lorsqu’elle revint à lui, Ven l’attrapa et fit immédiatement la toupie, pourfendant les engeances ténébreuses qui s’étaient de nouveau précipitées sur lui. Le calme étant revenu, le garçon prit un instant pour souffler et reprendre ses esprits avant de prendre de nouveau place au bord de la tour.

- La Cité du Crépuscule, hein…


Ven s’allongea comme il le souhaitait initialement, positionnant ses deux bras derrière sa tête. Il admira de nouveau cette nuit sans étoiles avec mélancolie en attendant son retour. Cette terre froide lui rappelait la Contrée du Départ après SON passage.

Ven tressaillit lorsqu’il aperçut le corps de Roxas en sens inverse.

- Tu m’as un peu surpris, s’exclama-t-il pour se justifier, un sourire gêné mais toutefois honnête affiché au visage.


Le jeune homme se redressa et empoigna le bâtonnet de glace à l’eau de mer qu’il lui tendait en lui adressant un sourire timide, puis l’observa prendre place à ses côtés. Et son regard se perdit de nouveau vers l’horizon.

- Xehanort…


Être ici faisait remonter ces regrets dont le poids alourdissait toujours ses épaules. S’il s’était réveillé plus tôt, il en serait peut-être autrement. Sa gorge s’était nouée et sa glace, intacte, pendait dans sa main. En baissant ses yeux, il réalisa que sa glace fondrait s’il continuait ainsi et secoua la tête. Ventus lança un regard vers Roxas, puis sourit avec optimisme, se remémorant les paroles d’Aqua à son réveil.

Il y a toujours un chemin.

Ven porta la glace à sa bouche et prit une bouchée qui ne fit qu’élargir son nouveau sourire.

- T’as raison ! L’équilibre salé/sucré est juste parfait, répondit-il avec enthousiasme. C’est le top.


Un jour, il. Non, ils ramèneraient l’ordre dans ces mondes. Après tout, ne venaient-ils pas, ensemble, de retrouver un espoir de sauver le prochain Noël ? Tout n’était pas perdu. Cette dernière action, bien que risquée, venait de leur donner l'opportunité de ressusciter les fêtes de Noël ! Le jeune homme mettra tout en œuvre pour aider le Père Noël à organiser le suivant qui sera plus beau que jamais !

- Tu te rends compte ? On va pouvoir sauver Noël !


Mais penser aux festivités et au vieil homme lui rappelait ses mots. Malgré son omniscience, il doutait de toute évidence autant de son double que les gardes du château, puisqu’il ne figurait même pas sur sa liste. C’était profondément injuste ! Il se promettait de parvenir à l’y faire s’inscrire avant la fin de l’année.

- Lorsque Noël sera de retour, tu voudras quoi, comme cadeaux ? Demanda-t-il avec une pointe de curiosité.
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Xehanort… ?

Genre, LE Xehanort ?

Je l’avais entendu souffler son nom, j’avais percuté que maintenant. Pourquoi il sortait son nom comme ça ? Il le connaissait ? Il était revenu et j’étais pas au courant ? Non, ça c’était pas possible. Putain. Trop perturbant.

Il avait continué en me parlant de Noël. De ce qu’on venait de faire et tout. Et… ouais, j’étais quand même méga content qu’il soit content. C’est con à dire mais ça c’est le genre de trucs que j’aurais pas pu ressentir sans coeur… je crois ? Ouais.

Et mine de rien c’était quand même… méga plaisant. On était là à bouffer nos glaces, il me parlait du cadeau que j’aimerais recevoir, bref de conneries tout simplement. On venait de faire un truc de ouf, alors on s’était posés pour passer un petit moment… limite hors du temps. Un crépuscule à la place des ténèbres et c’était par-fait.


Ce que je voudrais comme cadeau… je portais ma main libre à mon menton. J’allais pas chercher une réponse trop compliquée, c’était pas ça. C’est que je l’avais ma réponse, et que j’arrivais pas à la sortir. Elle était là, comme bloquée au fond de ma gorge. C’était plutôt relou en fait.

J’sais que là, t’allais me traiter de gonzesse mais finalement… mon cadeau c’était lui quelque part. Non, non… oublie tout de suite l’idée de venir me draguer, mon truc ça reste les nanas hein. Mais ouais… j’sais pas. C’était quand même évident, et j’aurais bien aimé pouvoir lui en parler sans que ça devienne bizarre. D’façon, il devait bien se douter au bout d’un moment. C’est pas comme si on avait pas du tout la même tronche.


Mon cadeau, je l’ai déjà, qu’j’y dis en lui souriant. J’avais nerfs mon truc mais… bah qu’est-ce que tu veux, ça sortait pas à la base, fallait bien que je module le truc pour que ça rende pas trop con. Et quand j’disais ça, bah j’le pensais. J’avais quelqu’un avec qui discuter, au moins d’autre chose que notre prochain coup, ou ailleurs qu’au comptoir d’un bar paumé dans le cul d’Illusiopolis. Non, là ce moment là il était vrai de chez vrai !

J’étais content. Nan, stop pas savoir dire les trucs. J’étais heureux, voilà !


Et toi, tu voudrais lui demander quoi au Père Noël ? Un cheval en bois ? Une console de jeux ? Une peluche en forme de sans-coeur ?

Mes exemples étaient méga pétés. Mais ça soulevait un point. J’avais aucune foutue idée de c’qu’il pourrait aimer. Une glace, c’était facile, d’autant plus que c’est lui qui l’avait proposée. Mais en dehors de ça, putain c’était le vide, le néant, le zéro absolu ! Ouais, y’allait y avoir du taff.

Ven.

Je pris un ton plus sérieux que ce à quoi j’avais pensé. Tant pis.

La question va te sembler super bizarre mais… ta mère. C’est qui ?

Ouais, non. Bizarre, bizarre, limite si y’avait un détecteur à malaise, il aurait retenti dans toute la putain de ville. J’invoque le plan de secours le plus pourri du monde, attention !


Moi par exemple, j’ai pas de parents, forcément. J’suis un simili. Mais toi, t’es… une vraie personne, complète et tout. En tout cas si t’es un sans-coeur, tu le dissimules bien. Non enfin, ce que je veux dire c’est … putain.

Ouais. Putain, ouais. C’est quand même dingue de raser un monde en un claquement de doigts d’un côté, et de l’autre côté de littéralement puer la merde quand y s’agit de discuter de trucs importants. C’pas que j’étais qu’à moitié concentré, c’est que j’avais l’impression de marcher sur une pente glissante, boueuse, avec du verglas, cirée et savonnée.

Mais bon, fallait bien que je les aies mes réponses aussi !
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Une paire de jumelle devant mon regard, une radio devant ma bouche, Skinner à mes côtés ne peut qu'à peine distinguer mon visage plein d'effroi mais elle le devine surement. De la même façon, ma voix à travers la radio est... nerveuse, peut-être fébrile mais en même temps... décidé.

« Dispersez-vous autour du Clocher du Crépuscule, par paire. »

En se basant sur ce que l'on sait... en rationalisant... une foule de garde noire se ferait balayer d'un seul gigantesque sort. Là où éliminer des ennemis suffisement éloignés les uns des autres, deux par deux, lui prendrait plus de temps. Quand à miser sur le corps à corps, quand je me rapelle à quel point il m'a éclaté à la coupe noire, je ne mise pas un seul instant sur un garde noir.

« Privilégiez les armes à longues distances. »

Les Gardes Noirs ne sont pas réputés pour leurs incroyables précisions aux tirs, malheureusement... mais une forêt de fusil touche toujours sa cible. Et si on pourrait penser à des explosifs, je ne me résout pas à détruire ma ville pour ses beaux yeux bleux. Pas encore. Disons que sacrifier des kilomètres d'infrastructure dans l'espoir de peut-être l'égratigner, ça ne me va pas.

« Que chaque paire s'arme d'une otage et se place bien visible, si possible sur les toits. »

A quel point c'est précis, la magie ? Si la menace de toucher un innocent peut le dissuader de gérer ça à distance et le forcer à quitter son perchoir, ça ne se refuse pas. Comme l'eau érode la falaise, de le forcer à s'occuper de chaque paire de Gardes Noirs une par une... pourrait nous laissez l'opportunité de l'affaiblir un maximum à distance. Possiblement pour que je vienne le finir moi-même.
L'idée m'arrache un sourire distordu... je n'y crois pas et l'idée de devoir y allez moi-même me glace d'effroi.

La Shinra n'accepterait pas de nous aider, je le sais d'avance... et ça m'arrange pas. Ca me fait une excuse pour ne pas avoir à leur demander. Kuro et Nazik sont introuvables pour l'instant, j'attendrais bien mais on a pas le temps, là. Quand à Death, je refuse de croire qu'il ignore que Roxas est présent en notre monde et je crois plutôt qu'il l'ignore, simplement. Qu'il s'en lave les mains. De même que Salazar est un lâche et que je n'ai pas vraiment le temps d'allez au Manoir Abandonné, d'y justifier ma présence à Death et d'arracher je ne sais quelle horreur chimique à cette sorcière aux cheveux gras. On fait avec ce qu'on a.

« Une fois n'est pas coutume, la Garde Noire ne peut compter que sur elle-même. Dès que vous êtes en position, signalez-le et une fois tout le monde en place... on ouvrira le feu. Moi et Skinner avançons vers le Clocher du Crépuscule. »
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- Comment ça, tu l’as déjà ? C’est quoi ?


Ven l’observait d’un air interrogateur, sans réellement comprendre où il voulait en venir. Mais sa question ne reçut pour l'instant aucune réponse, vite balayée lorsque Roxas la lui renvoya simplement à l’envoyeur. Malgré sa curiosité, il n’insista pas, préférant éviter de l’embarrasser, réfléchissant à son tour à ce qu’il pourrait bien demander. Bien qu’il aimait beaucoup les objets provenant d’autres mondes, aimait régulièrement en emporter des souvenirs lorsqu’il en visitait un, le jeune homme n’avait pas vraiment d’idée.

Le carnet de voyages qui lui avait été offert par Aqua l’avait énormément réjoui et il s’en servait beaucoup. Mais non, il n’y était pas. Quel serait le meilleur des cadeaux ? Celui qui ferait du prochain Noël un Noël parfait ? Il se souvenait précisément de ce qu’avait été pour lui l’un des meilleurs Noël. Ventus avait donc bien une réponse, mais il savait bien qu’il s’agissait d’un souhait inaccessible. Quelque chose que le Père Noël lui-même ne saurait trouver et lui ramener dans sa hotte.

- Mon souhait le plus cher…


La réponse se perdit quelques instants au plus profond de sa gorge de nouveau nouée. Ce serait de pouvoir passer Noël avec tous ses amis.

- … Ce serait de retrouver Terra.


Mais il était introuvable. Et quand bien même il parviendrait à avancer sur les recherches… Rien ne lui assurait que Xehanort ne serait pas toujours aux commandes de son corps. En évoquant son ami, le sourire de Ven s’était évanoui. Il devait chasser ces pensées négatives de son esprit mais n’y parvenait tout simplement pas. Alors il se contenta de se murer quelques instants dans le silence après avoir sorti ce qu’il avait sur le cœur, cherchant le réconfort dans une bouchée de sa glace qui commençait à fondre.

Pourtant, le jeune homme finit par se reprendre. Il n’était jamais bon de conserver ses craintes et ses angoisses au fond de soi-même. Une oreille attentive, des conseils, du soutien et partager de bons moments… Les amis étaient faits pour ce genre de choses, non ?

- Roxas.


Ventus releva la tête de son bâtonnet de glace et croisa le regard de son ami, affichant une expression plus sérieuse sur son visage.

- Je voudrais te raconter une histoire. Ça concerne ce qui s’est passé avant mon réveil.
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Le mec avait… snobé ma question et en plus il était parti en mode ultra sérieux. Il me regardait avec ce genre de regard là, du mec résigné, concentré, sérieux ouais. J’sais pas si tu visualises. ‘fin bon c’tait quand même marrant de le voir comme ça alors qu’il tenait une glace dans sa main.

Il venait de me parler de Terra. C’était sûrement un de ses potes. P’tête même son Axel, ce que j’y souhaitais pas évidemment. Parce que si c’était le cas, ça voulait dire que le mec était cané, depuis longtemps. D’façon, avec tout les moyens qu’on avait pour retrouver des mecs de nos jours, bah… si on les trouvait pas, c’est pas qu’y se planquaient hein. Malheureusement, la plupart du temps, c’était surtout devenu des cadavres.

Je décidais quand même de pas l’alarmer. On sait jamais et puis… s’il avait hérité de ma connerie, là dans les cinq minutes il paniquait et il se mettait à retourner les mondes en gueulant son nom. C’est le genre de trucs qui aurait pu passer au monde du jouet ou… au pays imaginaire, ouais. Par contre, j’suis pas sûr que les mondes coalisés ou même consuls aient apprécié la blague. C’était ça le truc… On avait tous perdu quelqu’un, et on avait tous un petit peu l’espoir qu’un jour on finisse par les retrouver. Sauf qu’on pouvait plus se permettre de les chercher aussi activement.

D’façon, plus j’y pense et plus cette histoire de groupes c’est d’la merde. Y’a toujours eu une bande de gentils, et une bande de connards, ça d’accord. Mais après t’as des mecs chelous qu’ont commencé à monter des trucs qu’avaient zéro sens genre… Je comprends pas en quoi c’est pertinent de se branler sur des tableaux, ou de prier des mecs qu’existent pas. Parce que… allez, faut être sérieux deux minutes. S’ils existaient, fallait au moins qu’ils aient une bonne excuse.

Et encore ceux-là, c’était pas les pires. Au milieu de tout ça… Puisqu’ils étaient humains, du moins pour la plupart, bah ça avait tourné en histoire de fric. Je te le donne en mille, les mercenaires et la Shinra. A la limite, les deuxièmes étaient pas si relous. Le mec il avait une entreprise à faire tourner, et on se demandait toujours quand est-ce qu’on finirait par se faire enculer mais dans le fond il faisait de mal à personne. Non, les plus gros connards, c’était quand même les mercenaires, je vais t’expliquer.

Tu prends tout le malheur du monde. Tout les gens en difficulté. Tu vas les voir et tu proposes de les aider. Ça c’est la lumière. Par contre, si tu vas les voir, et que tu proposes de les aider uniquement contre rémunération… bon bah ça c’est pas la lumière, c’est être un gros trou de balle. Et encore… tu paierais pour un service efficace, je dis pas. Mais les mercenaires, c’est quoi leur dernier tour de force en fait ? Venir péter la porte du hangar du château Disney et se faire bloquer comme des merdes ? Allez, c’est bon on a compris. D’façons, dès que je commence à cogiter je diverge, alors…

Je me retournais vers Ventus. Je saisissais pas exactement c’qu’il voulait dire avec ses histoires de réveils. En tout cas, il souhaitait décharger son coeur alors…


Vas-y, je t’écoute.

Je me concentrais sur ce qu’il allait me raconter, en essayant de me jurer à moi-même de ne pas trop le couper. Ça, c’était mort d’avance, mais … j’sais pas. J’voulais absolument dégager le sentiment que j’en avais quelque chose à foutre. Parce que c’était le cas ! J’étais méga chaud pour remplir mon rôle et tout, ça y’avait pas à s’en faire. Seulement voilà. J’sais aussi qui j’étais, c’est à dire le dernier mec auquel t’aurais envie d’exposer tes problèmes. Même si j’avais fini par avoir un coeur bah… ça m’était plus tombé sur le coin de la gueule qu’autre chose. J’veux dire, il avait pas été fourni avec le notice. J’savais comment ça marchait, j’savais juste pas comment ceux des autres fonctionnaient. ‘fin c’est con mais t’as compris.

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« Quand il faut invoquer un sans-cœur géant dans ma ville sans raison, Nazik est là... » Rumine Jack alors qu'il arpente les rues à marche forcée, poings fermés. Skinner peine à le suivre, obligé de trottiner alors qu'elle coordonne les gardes noirs en déclamant ses ordres à la radio. « ...quand il faut électrocuter mes gardes noirs, Kuro est là... » Rumine-t-il, un peu plus fort, ses mots un peu plus hachurés. « ...mais quand deux Roxas font les beaux au sommet du Clocher du Crépuscule ? Là ! » Il s'arrête, serre les dents si forts, tétanisés par la frustration. « ...là, y a plus personne ?! »

La Garde Noire s'arrête à son tour mais à peine arrêté qu'elle repart déjà, suivant le Chien Noir... comme un bon petit chien, justement.

« Jack... » Dit-elle, presque en murmurant, avec un ton équivoque : elle parle à contrecœur. « ...on préviendrait pas Death ? »

Jack s'arrête de nouveau et silencieux, le visage vide, éteint. Plus une seule pensée ne le traverse à ce moment-là, son esprit s'emplit d'un néant absolu.

« ... » Impossible de démêler le nœud que forme son cerveau à l'instant. Déjà... comment Death peut ne pas être au courant que deux Roxas bouffent des glaces au sommet de son propre Q.G... ? Et quand bien même. S'il ordonne de ne rien faire, il faudrait ne rien faire... ? Et quel horreur ca serait pour l'égo de prétendre que Death est faible... pour ensuite implorer son aide... ? Quand bien même Death y va, il se fera probablement défaire et après ça... on fait quoi ? Malgré tout, l'idée que le Faucheur et Roxas puissent suffisement s'affaiblir l'un l'autre pour en ramasser les restes...  
...Jack affiche un rictus mécontent et rageur, bien frustré. C'est trop compliqué, trop risqué et trop effrayant... plus que s'en prendre à Roxas directement ?

Lâchement, il repart à marche forcée et fait comme s'il n'avait rien entendu.

« Très bien. » Conclut-elle, avec un petit ton de pétasse suffisante, là aussi, Jack ignore. Il ignore beaucoup de choses mais, peut-être, il est un peu plus calme. La question de sa lieutenante le force à remettre les choses en perspective.

Brusque, Jack fait volte-face et trop porté par son élan, percute le brune aux yeux d'ors. Celle-ci affiche un air outré, peine à conserver son équilibre en titubant à reculons et foudroie l'intendant du regard. L'ignorant royalement, mais y éprouvant un plaisir certain cette fois, le chien noir lui arrache sa radio des mains et la porte à sa gueule mécontente.
Avant d'allumer la temporisation de l'appareil de communication, l'intendant observe Skinner avec... une lueur dans les yeux, quoiqu'assombri par sa gueule aigrie.

« On sait tous de quoi est capable Roxas... tu crois que son jumeau l'égal... ? »

Elle croise les bras et détourne le regard, plus de rancœur que de peur, reste silencieuse à boudé quelques instants. Les plis sur son visage se défont alors.

« Hum... » Et finalement, elle décroise les bras pour hausser les épaules. « ...s'il y en avait deux comme Roxas, on en aurait entendu parler, je pense. »

Jack grogne un peu, jamais l'univers ne lui fera cadeau de la moindre certitude. Il en a toujours été ainsi et ça ne changera jamais.

« Ca vaut le coup d'essayer. » Un instant, Jack épie le sommet du clocher à l'aide de la paire de jumelle dans son autre main et tâche de détailler les deux blondinets aux yeux bleux. Ils paraissent parfaitement identiques, sinon dans leurs tenues. Enfin, il allume sa radio en reprenant sa route. « Quand l'ordre de tirer sera donné, concentrez vos tirs sur celui qui ne porte pas un manteau de l'organisation XIII. »

Pour peu que ce soit bien lui le véritable Roxas, celui à la puissance inimaginable... et pour peu que l'autre soit plus faible que lui... ça lui fera quelqu'un à protéger, encore autre chose pour le distraire de la victoire. Ou, simplement, ça l'énervera au point de non-retour. Entre nous, le point de non-retour a été franchi depuis l'instant où ces deux-là se sont permis un rancard au sommet du Q.G de la Coalition Noire.

Dernière édition par Jack Inèrsse le Sam 24 Avr 2021 - 19:42, édité 1 fois
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Ven hocha la tête en réponse à Roxas et lui adressa un timide sourire. Puis il tourna de nouveau la tête et ferma les yeux. Et il se lança simplement, se laissant juste porter par son récit tel qu’il lui venait.

- Au départ, j’étais l’apprenti de Xehanort.


Et il était fort important de noter l’absence du titre de Maître derrière son nom. Depuis longtemps, il ne méritait plus ce titre honorifique. Ven n’avait que des fragments de souvenir de cette époque, comme celle qui la précède. Si le vieillard ne l’avait jamais trouvé, il serait encore entier. Dans ce lieu marqué par son passage, il lui paraissait peut-être plus naturel de commencer par ce début.

- Beaucoup de destins ont été bouleversés par lui. Le tien… comme le mien.


Tout comme ceux de Sora, Riku, Kairi, Aqua, Terra, Maître Eraqus et tant d’autres encore… Le vieil homme a semé les graines de la discorde partout où il est passé. Enfin, il commençait à s’égarer. Il devait poursuivre en allant droit au but. C’était une histoire longue et lointaine histoire. Et pourtant, elle n’était toujours pas close.

- Ses entraînements étaient durs. Il voulait réveiller les ténèbres qui sommeillaient en moi. Il me manipulait, espérant que je les laisse éclater… Pour qu’il puisse forger la χ-Blade.


S’il y avait bien une question qu’il attendait de la part de Roxas, ce serait sur ce terme nébuleux.

- Je n’ai pas cédé. Alors il me les a enlevées de force. Ainsi est né Vanitas. C’est là que j’ai fait sa rencontre.


Ventus marqua une pause, balançant ses pieds dans le vide et croquant directement sa glace. Il prit un moment pour profiter de cette fraîcheur sucrée dans sa bouche. Puis il tourna de nouveau la tête vers son double. Parfois, il lui arrivait encore d’être un peu perturbé par ce sentiment de… se voir plus vieux. Mais il commençait doucement à s’y faire. Le jeune homme lui adressa un sourire, pensant que bien qu’intrigué, Roxas comprenait peut-être où il allait en venir.

- Sora. C'est lui qui a comblé la partie qui me manquait. Et c’est dans son cœur que plus tard le mien s’est réfugié.


Dernière édition par Ventus le Lun 26 Avr 2021 - 21:54, édité 1 fois
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Trop d’infos. TROP. D’infos. Là, c’comme si j’venais de lire un livre, regardé un film ou même joué à un jeu en… vingt secondes. J’comprenais mieux le ton sérieux qu’il avait pris un peu avant. Wow… J’étais sur le cul. Le mec c’était l’apprenti de Xehanort ? Genre, rien que ça ? Et ma première réaction…

Donc c’est Xehanort qui t’as appris à tenir ta keyblade n’importe comment ?

Non mais c’était la panique, ou le stress ou c’que tu veux. J’ai même souri après la vanne, mais c’était clairement pas le bon moment. Pause, pause, pause. Fallait que je me reconcentre le temps qu’il se taisait.

C’était quand même difficilement possible son histoire. Il était plus jeune que moi, et il me parlait de trucs qui dataient de fou. Et pour autant j’avais envie de le croire parce que… putain, là j’te raconte mais tu l’aurais à côté de toi, tu comprendrais mieux. Le mec il avait aucune aucune once de connardise en lui. Non vraiment. Je regardais sa tête là, c’était à se demander s’il savait mentir.

Alors il aurait pu se la jouer t’sais. Genre « regarde, j’ai un passé de fou ». Mais vraiment, il donnait pas cette impression. Et puis… bah ça m’a fait un coup quand même en vrai. J’étais limite prêt à me foutre de ma propre gueule ! Ventus… bah ouais. Toujours en admettant que ce qu’il disait était vrai, putain en fait c’était pas mon gosse. C’était ultra bizarre comme sensation, proche de la douche froide. Genre moi j’étais content et tout et… au final c’était quoi ? Un random ? Bon, un random sympa mais… Oh t’imagines le malaise s’il m’avait laissé parler tout à l’heure. C’te con que je fais. J’suis passé à ça de la plus grande humiliation de ma vie.

Je me reconcentrais un peu sur c’qu’il me disait. Là, d’façons, il était pas question de moi. Il était question de lui. Le mec se confiait, j’pouvais pas partir sur un délire égotrip.


Attends. De quoi tes ténèbres arrachées ? De quoi forger une keyblade ?

Je comprenais rien, mais c’était pas pour autant que j’avais plus de questions.

Donc attends… Le mec, il a défoncé ton coeur ? Mais pourquoi ? A force de trop vouloir faire ressortir les ténèbres ?

Mille et une questions je t’ai dit. Autrement dit, un merdier sans nom.

Et le rapport avec Sora ? Comment t’as pu trouver refuge dans son coeur t’es pas… Attends. Si t’as perdu ton coeur, du coup ça veut dire que t’es un simili, comme moi ! Parce que t’as pas trop les yeux jaunes, t’sais comme les sans-coeurs et…

J’suis même pas sûr que mes questions suffiraient à ce que je comprenne tout ce bordel. Le mec il faisait genre quinze ans, et il avait plus de vécu que moi. Quand t’y penses, c’était quand même quelque chose de ouf. Et ça voulait aussi dire que sa crème anti-âge était pas dégueulasse et qu’y faudrait p’tête la filer à Cissneï, ouais. Nan, nan, on les as vus tes cheveux blancs, fais pas genre.

J’suis pas sûr d’arriver à comprendre ton histoire jusqu’à la fin. Détaille un peu plus, sinon j’pourrais pas suivre, qu’y fais en souriant.

Je croque moi aussi dans ma glace, un peu par mimétisme, et j’me bousille les dents. J’dis rien parce que… voilà, mais normalement dans mon regard tu peux voir le regret. Une vague de froid horrible qui vient mordre mes gencives. Dans ma bouche, j’fais sautiller le morceau de glace avec ma langue. C’est… putain de froid.
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Pendant que la Shinra fait ses affaires... pendant que peine à subsister ce qu'il reste des mercenaires... pendant que la Lumière patrouille sur ses murailles... pendant que le Sanctum prie ses dieux... pendant que le Consulat fait de l'art... la Garde Noire se prépare à la guerre. Peut-être avec l'espoir secret que les deux intrus repartent d'eux-mêmes, Jack et ses lieutenants revérifient les placements des tireurs après les avoir vérifier. Et ils les revérifieront encore, autant de fois qu'il le faudra. Rien ne peut être laissé au hasard.
L'intendant refuse désormais de s'arrêter, il va en pressant le pas, bondit à même une façade pour l'escalader. Un coup d'oeil en inspectant le toit, il saute au prochain comme si de rien n'était.

A marche forcée, rapide mais qui parait le pas léger, presque fébrile. Les différents guerriers en positions n'ont qu'à peine le temps de se retourner pour l'apercevoir que déjà, il inspecte le prochain perchoir. Les paires de tueurs sont répartis sur les toits, les plus hauts forcément et suffisement espacés pour que seul un gigantesque sort puisse éliminer deux duos en une fois. Ce qui ne se fera qu'au prix de pertes civiles auquel la Lumière ne peut se résoudre. C'est du moins ce qu'espère le Chien Noir. Sans cesser sa ronde, Jack dégaine et porte à la bouche sa radio, avec la vivacité d'un cow-boy quand commence le duel.

« Skinner, tu es en place ? » Jusqu'à sa voix a accéléré.

« Oui, Boa est là aussi. »

« Bien. » Ce n'est pas parfait, ce n'est pas très bien, ce n'est pas génial, c'est... tout juste suffisant mais dans son état, Jack considère qu'un ordre exécuté "en temps et en minutes", c'est bien. « Si Roxas et son jumeau quitte le Clocher du Crépuscule d'un bond... » Ce à quoi Jack s'attends, bizarrement. Ca lui apparait assez peu probable que l'as de la Lumière cherche à se mettre à couvert en prenant les escaliers et... impossible de savoir à quoi s'attendre de son compère. « ...vous prenez la hauteur et vous tirez depuis là. S'il descende par le bâtiment lui-même, n'essayez pas de les intercepter et repliez-vous. »

« Compris. »

« L'hippopotame est là Jack ! »

« Ah ! » Jack marche et se laisse tomber du doigt, bien content, fléchit les jambes en atterrissant. « L'ingénieur a fini de... ? »

« Oui ! Oui ! »

L'intendant sprint jusqu'à sa position et admire l'oeuvre d'art.

L'hippopotame est recouvert d'une armure d'épaisse plaque d'acier hérissé de pics, tout en noir. Deux gardes noirs, pas très massifs mais la musculature sèche et nerveuse, sont postés dessus accroupis : les mains harnachés à des tourelles mitrailleuses rivés sur l'armure de l'animal ! Tree, un garde noir extrèmement massive armé d'une gigantesque hache faisant à sa force, se tient à côté avec des yeux fiers et presque enfantin tant l'admiration y est palpable. Bien que plus rongé par le souci, Jack se permet un soupir d'admiration face à la machine de guerre.
Puis fronce d'un coup les sourcils.

« Qui surveille le chantier ? »

« Girard, Melkiore et Ben. »

Jack ne reconnait aucun nom... fouille dans la poche de sa chemise à carreau noire et violette, la poche sur sa poitrine. Ses doigts fouillent activement la poche et en extirpent des petits bouts de papiers, un ou deux s'envolent sans qu'il ne le remarque ; avant qu'il en inspecte un. Un post-it froissé et sale. Un coup d'oeil puis il le range.

« Ca va. »

Jack jette un regard inquiet en direction du clocher du crépuscule... et repart peaufiner les détails.

« Allez vous mettre à l'abri dans la Gare Shinra et ne sortez que quand je vous le dis. »
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- Je sais pas.


Ven éclata d’un rire clair, franchement amusé par la manière dont son récit parvenait à déstabiliser autant Roxas que lui-même. Sa montagne de questions l’avait honnêtement submergé. Il n’était même pas certain de comprendre toute l’étendue de ce qui lui était arrivé à cette époque. Il n’avait jamais été doué pour appréhender et expliquer les choses compliquées. Après lui avoir demandé d’écouter son récit, il ne pouvait tout de même pas le laisser dans une telle détresse, sans réponses ! Alors il allait simplement essayer. Qu’importe si son ressenti était erroné, il voulait au moins tenter.

- J’ai perdu la mémoire par la suite.


A moins qu’alors, il ne possédait déjà plus à cette époque de souvenirs antérieurs à ces événements ? Bon sang, mais qui était-il vraiment ? D’où venait-il ? Que lui était-il arrivé ? Et qu’en était-il de Vanitas ? S’il était retourné à lui lors de leur confrontation. Si celle-ci avait bel et bien morcelé son cœur, qu’en était-il aujourd’hui ? Était-il toujours en lui ? L’angoisse commençait à le prendre et… une douleur au crâne le lança. Si aiguë que ses mains s’y cramponnèrent et qu’il se recroquevilla sur lui-même. Non, il le réalisait bien. Et plus il y pensait, plus la douleur s’accentuait.

Quelque chose manquait toujours.

- Euh… Tout va bien ?


Ventus releva son regard. La main de Roxas venait de refermer sur son épaule, attirant son attention. Le visage de son ami s’était penché vers le sien, inquiet. Il n’y pensait plus. Ne souffrait plus. Tout ce qui lui importait, désormais, c’était de…

- Oui, excuse-moi. Je… ça va.


Le jeune homme reprit une position normale et observa le paysage, profitant une nouvelle fois de sa glace qui commençait à fondre de manière plus sérieuse. Il y eut un certain temps de silence durant lequel il continua de savourer ce goût sucré et salé. Désormais de nouveau calme, il pouvait reprendre, réessayer de lui expliquer.

- Je me souviens du bruit des vagues, puis j’ai entendu sa voix. Et nos cœurs se sont connectés.


C’est ainsi, avec cette douceur, cette tendresse que Sora l’avait secouru pour la première fois. Il avait comblé le trou que Xehanort avait laissé dans son cœur lorsqu’il avait donné naissance à Vanitas. C’était également en lui qu’il avait trouvé refuge une fois qu’il était parvenu à empêcher la création de la X-Blade. Ven était bien embêté. Sora n’était jamais revenu de la guerre de Sherwood. Il lui avait tant donné, tant fait pour lui et il n’avait jamais pu lui rendre la pareille.

Ventus aimerait tant partir. Il aimerait tant penser qu’il pouvait prendre cette décision. Chercher ses amis. Sora, Terra. Leur venir en aide, les secourir comme ils l’avaient fait tant de fois chacun. Et pourtant, il ne pouvait plus vraiment. Il devait diriger ses efforts vers ses entraînements. Le soutien à la Lumière. Le maintien de l’ordre et de l’équilibre. Ainsi était cet univers dont l’équilibre n’avait jamais tant été en péril. Tant de personnes souffraient, des mondes nécessitaient du soutien, de l’assistance, de la surveillance. Et pourtant, il se le promettait.

Un jour, il les trouverait et arrangerait tout.

Ven sourit, apaisé par cette pensée, enfonçant une nouvelle fois le bâtonnet dans sa bouche. Il avait hâte de passer à la suite du récit, la plus importante à ses yeux.

- Xehanort m’a emmené à la Contrée du Départ où j’ai vécu les années suivantes. Les meilleures de ma vie ! Insista-t-il en croisant de nouveau son regard, tout en pointant le ciel avec ce qu’il restait encore de sa glace. C’est comme ça que je les ai rencontrés… Terra et Aqua.
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T’sais c’que j’me dis là ? Que j’me plante depuis le début. J’me félicite p’tête même d’avoir quelques connaissances sur le sujet maintenant parce que ça m’permet d’établir un angle de réflexion. Tiens toi bien, parce que ça va être compliqué, même moi j’suis pas sûr de suivre.

Y’m’dit que son coeur a été détruit chais pas quoi. Du moins que ses ténèbres ont été arrachées et qu’il a du rejoindre le coeur de Sora. Si on essaye de le dater… il me dit que c’était du temps d’Aqua donc… ça remonte. Ça veut dire que moi, j’étais pas là. J’pense que tu commences à voir où je voulais en venir.

J’ai aucune idée du procédé hein, mais il a rejoint le coeur de Sora parce que le sien était incomplet. Ça veut dire que quand Sora a perdu son coeur, quand il a fait son bolosse là pour sauver Kairi… Bah quand j’suis né en fait. Rah putain c’est compliqué, mais c’que j’veux dire c’est que j’suis p’tête pas le simili de Sora. J’suis p’tête le simili de « Sora avec un coeur qui abrite un autre ». Et… là, ça me casse quand même bien les couilles, parce que ça veut dire que ma gueule à moi… c’est pas ma gueule.

J’préferais la version où j’avais un gosse caché. J’avais l’impression de pas être authentique, à moitié. Mais j’allais pas non plus l’engueuler hein, c’était pas sa faute.

Et puis… ça soulevait un autre point. Encore plus bizarre. Comment il avait réussi à découper son coeur en deux, l’autre vieux là ? Pourquoi Ventus s’est pas transformé en sans-coeur à ce moment là ? Et est-ce qu’il les a retrouvés ses ténèbres, ou c’est un genre de princesse de coeur ?

Non, mais… Si j’avais su qu’aller bouffer une bête glace allait remettre en question tout ce sur quoi j’me suis basé. J’avais l’impression d’être con d’un coup et de plus rien comprendre. Mais bon, passé le choc j’allais continuer de l’écouter. J’arriverais p’tête à comprendre des trucs avec la suite de son histoire. N’empêche qu’il m’avait jamais paru aussi étranger qu’à cet instant. Merde.

Il en est venu à me parler de ses potes, et c’était un autre truc qui me frappait de ouf. Ça servait complètement à rien de l’analyser, mais regarde… Sora, il avait deux potes… enfin plus, mais on pouvait faire des trios. Genre… Sora, Kairi, Riku, puis Sora Donald et Dingo ! Ventus était dans le même cas, avec son Terra et Aqua. Et moi, c’était pareil. Y’avait Axel et… et… bah non. Putain, j’avais l’impression que. A voir plus tard. A carrément voir plus tard, parce que j’étais déjà reparti et je l’écoutais plus qu’à moitié.

Donc en gros, on était genre une famille quoi. Sora c’était … comme mon frère, et par ricochet, Ventus aussi. On avait qu’à dire qu’on était jumeaux alors ! Ça faisait genre… qu’on avait tout les deux une personnalité et que c’était pas l’un qu’avait copié sur l’autre. J’sais pas ?

Je regardais le ciel nocturne en continuant de l’écouter, terminant ma glace mais doutant pas une seule seconde que quelques gouttes auraient pu tomber en contrebas, sur le parvis de la gare. Je regardais le bâtonnet pour voir si j’avais gagné, mais non.

Je gardais le bâtonnet en me retournant vers lui.


Vas-y, je t’en prie continue, t’arrête pas, lui souriais-je. Promis, si j’suis en galère, j’t’arrête et j’te dis ce que j’ai pas pigé !

Je tendis mon pouce dans ma direction, j’sais pas pourquoi je faisais ça, quelque part, c’était con.
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« Bon sang... » Jack grince des dents et grogne, observant les deux intrus au travers de ses jumelles avec un rictus amer. « ...mais qu'est-ce qu'ils foutent... ? »

L'intendant trouve ça bien étrange. Alors que sa lieutenante aux yeux d'ambres s'impatiente, radio en main, d'enfin donner de l'ordre de tirer. Et, puisque c'est de bon ton dans un groupe tel que la Coalition Noire, Skinner attends l'ordre de donner l'ordre. De plus en plus hargneuse, la tueuse tape du pied, fait les cents pas, soupire et lève les yeux au ciel avec une exaspération sans pareille... rien n'y fait. Plus les secondes passent, plus l'attitude de l'intendant se fait frileuse. Et pour cause.

« On va pas attendre que le soleil vire au rose pour lancer l'assaut quand même ?! » Se plaint-elle entre ses dents, le ton sifflant d'une vipère. Elle a laissée sa place dans la tour à une troupe de quelques gardes noirs dirigés par Boa, Jack la préférant finalement à ses côtés. C'est vous dire à quel point la situation est grave !

« Jack, il serait temps qu'on lance l'hippopotame à l'assaut ! » Déclame Three à travers la radio, impatient de déchainer son hybride tank et mammifère au combat.

« TAISEZ-VOUS ! » Hurle Jack en détournant ses yeux des jumelles, arraché de ses réflèxions et sous pression, l'impression qu'on le tire de son sommeil en lui jetant un sceau de flotte. La volume de sa voix baisse mais son ton, lui, reste tout aussi véhément. « Ordonne à Three de fermer sa gueule et d'attendre mon ordre ! »

Elle hausse les épaules et détourne le regard, s'éloigne de quelques petits pas souples tout en obéissant.

« Ferme-là et attendre l'ordre Three. »

« Dès fois, j'ai l'impression de devoir gérer des gosses... » Rumine Jack qui, néanmoins, se console d'avoir des soldats pressés d'en découdre avec Roxas et son jumeau en toute connaissance de cause.

L'idée le calme un peu et l'aide à y réfléchir plus froidement. Et, de suite, il affiche la mine renfrogner d'un homme frustré qui désespère.

« Allez, je vérifie tout une quatorzième et dernière fois puis on y va, ca te va ?! »

Ils peuvent pas se taire plus de dix secondes ? C'est trop leur demander, hein ? Pourtant, Jack doit faire avec... la hargne, l'aggréssivitée et l'impatience de ses gardes noirs... pariant qu'à la Lumière, les gardes se taisent en attendant les ordres, probablement. Après un soupir particulièrement agacé, Jack se décide enfin à expliquer son hésitation dans l'espoir qu'on le laisse réfléchir un peu.
Et il parle en reprenant l'observation des deux blondinets.

« Ils sont là... ils parlent en mangeant des glaces à l'eau de mer... » Un instant de réfléxion puisqu'en effet, l'intendant les trouve très bonne aussi. « ...mais ils ne font rien, n'attaquent pas, n'établissent pas d'avant-poste... »

« Ils nous narguent, c'est évident...  »

« ...ou alors... ils font diversion... »

« Oh non, pitié, je suis sûr que ce n'est p-  »

Ni une ni deux, Jack beugle déjà des ordres à sa radio.

« Jack pour Melkiore, va tout de suite au Manoir Abandonnée et me faire un rapport ! Toi, Skinner, tu... »

« Je suis juste à côté de toi, pas la peine de me parler à travers la ra-  »

« ...tu me coupes pas la parole déjà ! » Râle Jack, toujours dans sa radio sous les yeux blasés de sa lieutenante. « Et tu me fais fouiller toute la zone ! »

« Jack, la Shinra nous demande "gentiment" de faire sortir l'hippopotame de la gare. »

« C'est un garde noir à part entière ! S'ils sont pas content, t'as qu'à leur dire de m'appeller, depuis quand on peut pas allez à la gare hein ?! »
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« Très bien, Monsieur. » dis-je pour essayer d’écourter la conversation. Mais v’là les détails qui arrivent, mon intermédiaire commence à me faire le debriefing un peu habituel du : Les enjeux sont très importants et ce n’est pas une mission à prendre à la légère. Je suis… sur le toit de mon immeuble, en short-jeans et avec un pull en pilou-pilou rose pâle, sans maquillage, rien. Non alors… je parle pas de fard-à-paupière, hein, juste de mes moustaches roses sur les joues. « Tout à fait, je comprends, ne vous inquiétez pas. » Le D.Rigeable est déjà au niveau du toit, je ressens un gros gros coup de chaud en m’approchant de la nacelle qui envoie bien du moteur… et j’ouvre la porte d’accès, toujours mon Gummiphone collé à l’oreille. Je… ne suis pas en ligne avec Le Président, faut pas rire. Mais le truc est bien clair : l’ordre vient directement de lui, et c’est bien moi qu’il envoie, c’est pas l’administration qui a pioché dans le fichier Excel. Et quand le Président t’envoie, tu as zéro droit de te planter ou de te défiler. Bon, je… ressens un certain stress, surtout que Monsieur Paperasse est genre trop bavard ! Bon ! « Alors monsieur, je vais démarrer mais ce que vous dites m’intéresse vraiment, donc hésitez pas à m’envoyer un petit texto avec le reste, je le lirai je vous promets ! » Je lui laisse deux secondes pour bredouiller un… trop tard, je raccroche. Je suis déjà dans mon cockpit. Je lâche un soupir et je vais vers les commandes. Ca va être Call Time, mon gars. Je démarre le D.Rigeable pour me diriger vers la Station Shinra la plus proche. Je me connecte à la radio de la zone.

« Soldat 1ère Classe D.Va. J’arrive à la station du port avec mon vaisseau. Je suis dépêchée à la Cité du Crépuscule et je viens chercher quelques-uns de nos gars. » Je vais pas tarder à déjà arriver au port, je vais devoir faire mon semi-atterrissage, ce qui me pose pas de soucis en général, mais là je dois vraiment me dépêcher. « Bien reçu. Combien d’hommes voulez-vous ? »

Première pensée : 15. Ou non, 18.  Genre trois 2ème Classes et quinze 3ème Classes. Ouais. Sauf que… Ouais je sais pas. Je me vois mal arriver à la Station de la Cité du Crépuscule avec quinze mecs, c’est quand même beaucoup… Et puis on a déjà des hommes là-bas. Non, faut juste que j’aie pas l’air de venir toute seule.   « Une 2ème Classe et cinq 3ème Classes. Je me pose sur le toit, il faut venir maintenant. »

Je mets fin à la communication et retourne sur mon gummiphone. Kotetsu est en cours jusque super tard aujourd’hui… Bon. Bah Nakada !


D.VaJe dois partir en mission

D.VaTu peux aller chercher les fuillesà  l’école et Babak chez Etsuya ?


J’envoie. Tant pis pour les fautes de frappe ! T’façons il peut pas dire non. Allez… J’appelle notre Concessionnaire à la Cité du Crépuscule. J’ai un mec en ligne, en facecam. « Soldat 1ère Classe D.Va. Passez-moi le responsable. » Il répond même pas, je lui laisse pas le temps de constater mon pull. Non mais… je peux quand même pas me permettre ça toute la journée ! Je quitte le cockpit et je me dirige vers ma chambre en passant par les chambres communes. J’entends du bruit en bas alors je crie. « Allez vers le cockpit et prenez les commandes ! On part pour la Cité du Crépuscule ! J’arrive, je me change !! »

« Euh allo ? » dit la voix dans mon gummiphone. Je sursaute. Purée je dois avoir l’air de la pire des nulles, là. Je commence à monter l’échelle qui mène jusqu’à mes quartiers plus persos, mais je tiens toujours l’appareil dans une seule main, et j’essaie de rester devant la caméra. « Le Président m’envoie. Quel est l’état de la situation ? »

« Donc… » Le mec s’éloigne du bruit qu’il y a derrière lui. « Il y a un hippopotame caparaçonné, surmonté de deux armes lourdes, chevauché par… « Hein ? » Rien compris ! De quoi un hippopotame ? L’intermédiaire m’a franchement expliqué le truc en mode vite fait, style… Y a des gardes noirs lourdement armés qui veulent passer tranquille dans la gare. « Montrez-moi. »

Le type soupire, tourne la caméra et me montre… un hippopotame en armure avec deux mecs dessus. C’est… super ridicule. Je… Pourquoi on m’envoie moi ? Non mieux ! Pourquoi Le Président lui-même se dit qu’il va envoyer un Soldat dont c’est absolument pas le boulot de faire ça ? Je soupire pas, je ris pas. En vrai je vais pas me plaindre, il a sûrement ses raisons et clairement, ça reste un souci diplomatique qui a l’air tout petit mais qui peut genre être super catastrophique. Et… c’est mon problème catastrophique, donc dans tous les cas… Je détourne les yeux quand je sens que mon vaisseau quitte enfin San Fransokyo.

« Une présence aussi menaçante et armée ne peut pas rentrer dans un concessionnaire sans demande au préalable. »

« Oui, je connais le règlement. » Non puis… tu laisses pas entrer un hippopotame dans une gare aussi sympa et propre, c’est dégueu. « L’intendant des gardes noirs insiste et nous dit de le contacter. » Je sens une tension monter dans ma poitrine. Forcément. En même temps c’était sûr. Je souris. « Ok. Laissez-moi m’en occuper. »

Je raccroche. Cata. Bon. Je dois me mettre en mode panique, là ! Je dois appeler l’Intendant dans deux minutes et j’ai l’air d’être habillée en mode je-bois-un-chocolat-chaud-emmitouflée-dans-mon-plaid !! J’ouvre la garde-robe, j’enlève mes vêtements en pur rush ! Je mets ma combinaison en un temps ultra record, je la ferme, je… Les cheveux ! Je vais vers mon miroir pour vérifier que la laine n’a pas flingué ma coiffure. Ok… Ok ok c’est pas mal ! Les cheveux courts, c’est quand même un poil plus facile, souvent ! Et… je mets mon casque audio sur mes oreilles et je me connecte à mon gummiphone. Ok, on est dans les temps. Ok. Je cherche Jack Inèrsse dans mes contacts et je sonne en facecam, avec v’là l’appréhension dans mon ventre. Quelques sonneries avant que… Je prends la main !

« Soldat 1ère Classe D.Va, bonjour, Monsieur Inèrsse ! » dis-je avec un grand sourire et une voix énergique. « Je me dirige vers la Cité du Crépuscule en ce moment-même. Le Président Shinra m’a expressément demandé de superviser notre petit souci. Malheureusement, le personnel en place au Concessionnaire de la Cité du Crépuscule a pour interdiction de laisser circuler dans ses locaux des troupes ou des unités pourvues d’arme d’un calibre supérieur à du calibre 16. Je vais devoir vous demander de rappeler vos troupes et de les faire sortir de l’enceinte du concessionnaire. »
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" Quel bazar ! "

Nazik sortait du dernier vaisseau atterrit, le pas guilleret... avant de ralentir sa marche. Il allonge chaque pas avec tendresse, semble presque caresser le sol de la gare et c'est avec un regard tout aussi doux qu'il détaille l'endroit. D'ordinaire, la Citée du Crépuscule est très calme et silencieuse, si l'on ose y parler, ce n'est jamais à haute voix. Si l'on ose y fait des gestes, ceux-ci ne sont jamais brusques. L'oeil langoureux du ténèbreux va, agréablement surpris, de voir le concessionnaire bien remplie. Non pas parce qu'un vaisseau vient d'y entrer, les différents passagers filent sans demander leurs gestes à pas préssé, pratiquement en courant mais pas tout à fait. Des gardes noirs, et des soldats, se présentent ici comme chaque jour... mais exceptionnellement nombreux, d'un côté ou de l'autre. L'ambiance est électrique, l'air plus tendu qu'un élastique sur le point de relâché toute l'énèrgie péniblement accumulé.
Les Gardes Noirs, et les SOLDATS, se regardent en chiens de faïences armes à la main... tandis qu'un hippopotame travesti en machine de guerre est au centre de la scène.

Un homme massif, que l'on sait garde noire à sa triste allure, tient une gigantesque hache pour qu'elle repose sur son épaule et de l'autre, nourrit la bête de journaux de l'éclaireur. Celle-ci les rumine avec l'air vide d'une bête de somme alors qu'en son sommet, se tiennent deux gardes noirs derrières des mitrailleuses lourdes. Une vision qui hébète le nouvel arrivé, bien surpris et peut-être même choqué par l'imagination meurtrière de ses confrères gardes noirs ! Hélas, la Shinra ne semble pas partager cet entrain pour l'audace et l'originalité. Ce qui n'est pas étonnant lorsque l'on voit ses hommes et femmes qui portent tous le même uniforme, avec leurs heaumes qui les fait semblable à des machines. Ou des costumes-cravates, ou des bleux de travails. Rien à voir avec la fière garde noire qui n'a qu'un reliquat d'uniforme que le temps, les combats et l'égoïsme a finit par faire de chaque modèle quelque chose d'unique.
Au final, les seules que Nazik n'a jamais vu porté un uniforme à la Coalition Noire, ce sont les... servants, diraient les plus diplomates... les esclaves, diraient les honnêtes gens... et les bénévoles, ironisent le sombre invocateur.

Bien évidement, d'un pas qui danse, le jeune coalisé ne s'empêche pas d'allez à la rencontre de l'hippopotame blindé à l'armement lourd. Et, très vite, les mitrailleuses se braquent sur lui en même temps que son gardien, d'une main ouverte sur son torse, le stoppe net. Un peu bête, Nazik baisse ses yeux jaunes sur la main épaisse et rugueuse à son poitrail. Loin de lui l'idée de reculer mais, avec si peu d'effort, celui qui se nomme Three le force au repli... la hache qui repose un peu moins sur son épaule.

" Nazik ? "

Pendant ce temps, l'hippopotame continue de ruminer des journaux de l'éclaireur et, un instant, nous pouvons tous apprécier la censure sournoise.

" Lui-même ! " Le visage s'illumine de joie lorsqu'enfin, il entend son nom prononcé de manière correct ! Comme quoi, ses grands airs qu'il s'est donné après avoir ravagé tout un quartier ont payés. " A qui ai-je l'honneur ? "

" On s'en fout. " Sans attendre, le massif attrape la radio à sa ceinture et commence à parler dedans. " Jack, Nazik est là, on en fait quoi ? "

Lorsqu'il entend parler de Jack, Nazik se caresse la joue avec un regard baissé et, à l'occasion, échange son sourire pour une douce grimace.
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Ven acquiesça d’un hochement de tête, mais garda tout de même le silence quelques instants. Une fois encore, sa dernière bouchée de glace fondait dans sa bouche et il profitait de sa saveur. Il aimerait tant que ce monde redevienne ce qu’il fut. Profiter ici d’un autre moment similaire avec tous ses amis. Organiser une fête à Disneyville. Voyager et découvrir d’autres mondes en de meilleures circonstances. Il rêvassait. Pour le moment, c’était tout simplement impossible. Il finit par ôter le bâtonnet de sa bouche et répondre au geste de son ami par un léger sourire avant de poser de nouveau les choses à plat.

- Xehanort m’a donc confié à Maître Eraqus à la Contrée du Départ. La terre sacrée de l’Ordre des porteurs de la Keyblade, précisa-t-il cette fois.


Ses yeux se perdirent de nouveau vers l’horizon. Observer ce paysage obscur le heurtait toujours d’une certaine manière. Il lui renvoyait à la figure tous ces changements qui s’étaient opérés alors qu’il était impuissant. Toujours si semblable, si comparable à celui qu’il avait observé lorsqu’il était revenu à la Contrée du Départ, avant le combat fatidique. Ce monde représentait beaucoup pour lui. Son importance pour les porteurs de la Keyblade n’en était pas l’unique raison. Il s’y sentait chez lui. Sa place était sûrement là-bas. Mais la Lumière avait également besoin de lui.

- Nous nous entraînions dur pour réaliser notre rêve à tous les trois. Ven marqua une pause et fit apparaître sa clé dans un halo de lumière pour illustrer son propos. Devenir Maître de la Keyblade.


Étrangement, alors qu’il se trouvait en plein QG ennemi, Ventus se sentait en sécurité, là-haut. Des lumières blafardes brillaient en bas. Des lampadaires, des éclairages filtrant au travers de fenêtres, peut-être même des gummiphones ? Il y avait de la vie et donc, de l’espoir. Le jeune homme fit disparaître son arme de nouveau. Loin d’être totalement serein à cause des exactions du groupuscule dominant ce monde, il n’avait pour autant aucune raison particulière de la conserver en main. Un jour ou l’autre, il ne pourrait éviter de s’en servir de nouveau. Jusque là, il pouvait toujours réfléchir à une manière d’éviter cette guerre se profilant à l’horizon.

- Pour préserver l’équilibre des mondes et leur lumière. Des mondes comme celui-ci... Mais aujourd’hui, l’équilibre est largement en péril et… Moi, Aqua et Terra…


Le garçon s’interrompit brusquement. Il faisait erreur. Deux nouveaux porteurs étaient en formation. Et bien qu’il n’en avait pas encore l’étoffe, il avait foi en l’idée qu’un jour, il atteindrait également son rêve. Ils perpétueraient les enseignements de Maître Eraqus. Il devait avoir espoir en l’avenir.

- … Et Chen et Fabrizio sommes les derniers représentants de l’Ordre, conclut-il avec un sourire plus optimiste.


Ven changea de position, s’allongeant bâtonnet en bouche, pensif. Puis il plongea la main dans sa poche pour en sortir son Éclaireuse, l’observant elle et ce ciel. Il n'avait pas terminé son histoire, mais songeait de nouveau à cette possibilité qu'un jour, il puisse revenir ici avec tous ses amis pour manger une autre glace. Il s'écoula ainsi quelques instants avant qu'il ne réalise qu'il n'en restait plus rien. Il se redressa et retira donc une dernière fois le bâtonnet de sa bouche avant de regarder son double.

- Dis Roxas… Tu penses qu’un jour, on pourra faire partir ce soleil noir ?
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Donc, ouais. A part le fait que j’étais finalement assis à côté d’une resta des temps passés… J’voyais aussi que j’étais pas.du.tout invité à leur super fan club de la keyblade chais pas quoi. Bon en vrai, j’savais un peu pourquoi. J’avais jamais fait le truc de symbole de maîtrise machin, là. D’jà… parce que j’avais autre chose à foutre, quelque part. Y’avait aussi le fait de se faire appeler « maître ». Tu me crois tu me crois pas, parce que j’sais qu’j’ai un melon de ouf, mais moi, ça m’aurait vite fait chier. Dernier truc, et pas le moindre…

Je trouvais ça super marrant qu’un « simple porteur » encule tout les maîtres existants. J’suis le meilleur, j’ai pas besoin de me la péter avec un titre. Mieux, mon existence en elle même remet en cause la valeur du titre. Et j’suis pas old school comme eux, j’dis pas ça méchamment. Mais bon… oui, machin, ton coeur est la plus puissante des armes… j’veux dire, c’était p’tête vrai avant ! Mais maintenant, j’pense qu’on s’en bat les couilles, d’autant plus que j’avais pas de coeur à une époque et ça m’empêchait pas de te botter le cul. C’est pas ton coeur la plus puissante des armes. C’est moi.

Bon par contre, ça voulait dire que Ven était maître. C’était… cool. Ouais ! C’était ce que je m’étais dit juste avant qu’il phase deux secondes et me pose une question vis à vis du ciel nocturne de la cité du crépuscule. Il me d’mandait pas si la nuit partirait, non, y’m’demandait si ON allait la faire partir. Un peu comme des relents de moments ou je pensais que c’était mon gosse, j’avais eu envie de lui ébouriffer la tête en mode papa rigolo. Mais non.


Bah… le problème en fait. C’est qu’avec ces cons de la coalition… On a du taff dans quasi tout les mondes. Moi, j’adorerais rendre sa splendeur à ce monde, c’est de là que j’viens. Mais… bah, tu sais bien. C’est pas nous qui décidons où et quand agir. C’est la merde partout.

J’disais ça un peu pour l’empêcher de faire une connerie et d’aller affronter la coa, seul, sur un des nombreux fronts qu’on avait en commun. Mais… allez, c’est bon, s’il le voulait, il le ferait quand même. C’est vrai que le crépuscule me manquait aussi. Ça faisait quoi… dix ans ? Peut-être même plus.

L’autre problème, c’était qu’effectivement… Si on voulait sauver les mondes qui nous tenaient à coeur… fallait agir seuls, sans ordres. Parce que l’autre connasse là, pendant j’sais pas combien d’années elle a cassé les couilles à tout le monde avec sa forêt de merde, là. Résultat ? Un monde complètement défoncé. Déjà qu’il était chiant de base, mais maintenant que y’avait plus rien qui tenait debout ? Oh non, t’inquiète, on allait perdre de la thune, de la sueur, et des effectifs pour protéger un champ de ruines. Bien ou bien ?

Restons sur une note plus optimiste.


Nan… On y arrivera ! C’est sûr !

Il me restait encore à suivre le reste de son histoire. Je connaissais dans les grandes lignes. J’savais bien que ça s’était pas fini de la meilleure des manières. Donc…

Donc l’Ordre hein. De ce que j’connais de cette période, ça s’est pas vraiment soldé par une grosse victoire, je crois. Mais alors quoi ? Vous avez retrouvé Xehanort, vous lui avez rentré dedans à trois et … ?

C’qu’on peut dire de ça, c’est qu’à l’époque, ils avaient quand même plus de couilles. Ils prenaient leurs bites et leurs keyblades, et vas-y qu’ils fonçaient, sans se faire chier a savoir si c’était le bon moment ou quoi. Ils le faisaient parce qu’ils le devaient, non ?

C’était quoi cette histoire de réveil ?

Trop de questions. Ce mec ? Un puits de science, littéralement. Il avait p’tête même la réponse à l’univers cachée dans un coin de sa tête.
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« Jack, Nazik est là, on en fait quoi ? »

Jack se permet de détacher les yeux de ses jumelles et reste un instant muet, non sans se déranger d'une grimace. Face à la nouvelle, dont on ne sait pas trop si elle est bonne ou mauvaise, la réponse lui apparait bien vite comme évidente. D'abords, il se remet à scruter au travers de ses jumelles mais détourne les yeux du sommet du clocher du crépuscule pour surveiller la gare à sa base.
Pas de sans-cœurs pour l'instant... mais pour combien de temps... ? Son autre main a sa radio en main, vu la situation, il ne prend plus la peine de la ranger à son ceinturon.

« Qu'il vienne jusqu'à moi, escorté par au moins deux des nôtres, je veux garder un oeil dessus à tout prix. »

Bien trop pris par ses problèmes, le ton de l'intendant est froid, presque machinale. Sa jambe gauche tremble mais, dans l'espoir vain de dompter son stress grandissant, Jack tape du pied sur le toit à un rythme vaguement régulier. Surtout effréné, suivant son coeur et sa respiration qui s'emballe de plus en plus. L'arrivée de celui-là est une nouvelle dont on ne sait pas trop si elle est bonne ou mauvaise et, en vérité, le Chien Noir aurait préféré Kuro. Peut-être parce que son ambition à lui parait raisonné et logique, ses manigances font qu'il éviterait de nuire directement à la Coalition Noire. On peut espérer que ce blondinet comprenne que son intérêt personnel va de pair avec celui du groupe. Le vizir qui voulait être sultan à la place du sultan comprend l'intérêt de voler un empire puissant, quelque chose comme ça.
Personne ne sait trop ce que veut réellement Nazik et, en parodie de la Princesse Ariez, il apparait surtout comme un imprévisible détraqué se donnant des grands airs théâtrales tout bonnement insupportable.

Jack grimace encore un peu plus... l'énième fouille qu'il a ordonné récemment disperse ses paires de tireurs embusqués jusqu'ici bien placés, au moins un quart a dû se mettre en mouvement. La Shinra qui y va de son caprice monopolise, elle aussi, au moins un peu d'attention ailleurs que sur Roxas et son compère.

« Tout ça va mal finir, je peux déjà le sentir... »

« Ta radio est allumée, Jack... »

La réponse de la tueuse le fait pâlir de surprise et, l'instant d'après, rougit un peu plus son visage rongé par la pression. Amer et aigrie, à coeur ouvert, il rumine ces quelques mots à sa garde noire.

« Ce n'est pas comme si vous ne le saviez déjà pas, hein. »

Les nerfs à vifs, à deux doigts de tout lâcher, il est hanté par l'idée de tout plaqué. Qu'est-ce que ça serait bien de... partir dans la forêt, à son plus profond... de s'allonger dans la terre et... d'attendre. Hélas, quelque chose lui dit que même là, l'univers trouverait un moyen de plus le tourmenter. De toute façon, aujourd'hui, tout annonce que rien ne va bien se passer.
Et puisqu'il se le répète comme un mantra, l'intendant espère atteindre l'illumination par la résignation.

La sonnerie de son gummiphone le fait plus pâle qu'un mort. Un violent frisson le secoue de l'intérieur et le fait regarder en touts sens, le son lui arrache les oreilles : la sensation est la même que de se faire happer par surprise. Dans la panique, Jack se presse d'attraper son téléphone mais oublie qu'il a les deux mains prises ! Un coup d'oeil à ses jumelles, puis à ses radios. Une seconde rendue incroyablement longue par une sonnerie assourdissante ! Son regard se plisse en direction du sommet de la tour du clocher du crépuscule... il lâche alors ses jumelles, ça lui parait le choix le plus logique.
Il voit encore... au moins un peu, même d'ici... mais sans sa radio en main, impossible de communiquer ses ordres suffisement vite.

Lorsqu'enfin, l'intendant aperçoit qui l'appelle, ça... il n'en respire plus, en oublie jusqu'à Roxas un instant... et ses deux iris se mettent à luire de fureurs tels deux charbons ardents. La Shinra ose insister ? Alors ça y est, elle ne fait même plus semblant de ne pas être conquérante ? Et de toutes les personnes qui auraient pu appeller, faut-il que ce soit... elle ? Jack le prend comme une insulte, véritable manque de respect à ses yeux, une humiliation de plus pour la Coalition Noire à rajouter au bout d'une longue liste.
Le Chien Noir se sent visé ! Probablement qu'elle a sauté à pieds joints sur l'occasion de l'emmerder... probablement que la Shinra elle-même s'amuse à envoyer une égérie.

Rufus Shinra lui-même doit siroter un whisky en ricanant d'envoyer une gamine rose bonbon expliquer à la Coalition Noire qu'elle est sous occupation. Jack s'attends au pire et ne saurait être déçu.

« Soldat 1ère Classe D.Va, bonjour, Monsieur Inèrsse ! » Dit-elle avec un grand sourire hypocrite et une voix agaçante de streameuse qui surjoue. « Je me dirige vers la Cité du Crépuscule en ce moment-même. Le Président Shinra m’a expressément demandé de superviser notre petit souci. Malheureusement, le personnel en place au Concessionnaire de la Cité du Crépuscule a pour interdiction de laisser circuler dans ses locaux des troupes ou des unités pourvues d’arme d’un calibre supérieur à du calibre 16. Je vais devoir vous demander de rappeler vos troupes et de les faire sortir de l’enceinte du concessionnaire. »

Pour première réponse, l'intendant de la garde noire n'affiche un rictus de dégout à sa vue et un regard toujours aussi furieux, il tremble. Et s'il tremble, c'est d'autant d'émotions qu'il peine à contenir. De la honte et de la crainte nait en lui une haine sans borne, l'envie furieuse d'attraper la mademoiselle pour le frapper avec violence. Lui qui s'imagine lui tirer les cheveux jusqu'à les lui arracher de son crâne renifle un grand coup, dilate ses narines brusquement avant d'expirer comme un animal.
Sa bouche s'entrouvre, sur le point de hurler, le gummiphone tremble comme jamais... mais soudain, tout en lui retrouve une certaine contenance.

« Et la prochaine fois... vous me demanderez de repeindre le Manoir Abandonné du même rose que votre dirigeable peut-être ? » A peine sarcastique, c'est acerbe et drôlement sérieux que le Chien Noir répond. Son point de vue est clair, céder à la Shinra aujourd'hui... revient à devenir à peine plus qu'une de leurs colonies dans les trois prochaines semaines.

C'est peut-être la décision la plus bête et la moins diplomate qui soit... mais... pour Jack qui ne vit que par et pour la Coalition Noire, l'idée d'avoir tout sacrifié pour un groupe de seconde zone lui fait peur plus que tout. Plus que la Shinra elle-même, plus que Death, plus que n'importe qui ou n'importe quoi. Plus que Roxas même. Le Chien Noir a trop souffert pour tolérer ce genre d'infamie. La Coalition Noire doit régner... peut-être pas sur l'univers tout entier mais... en son propre quartier général, ce serait trop demandé... ?

Le ton est donc froid. L'air écœuré, l'intendant se force à se tenir droit et affiche son visage de pierre le plus laid. Ce n'est peut-être pas le temps de faire l'esprit, se dit-il.

« Roxas et son jumeau se tiennent au sommet du clocher du crépuscule. Vous comprendrez bien que dans l'immédiat, vos demandes sont le cadet de mes soucis. » "Et puis quoi encore ?" se lit de manière claire sur son front plissé. « La Lumière avec qui nous sommes en guerre étant présente, la situation a donc un caractère exceptionnel. Je vais devoir vous demander de tolérer mes troupes dans l’enceinte du concessionnaire. »

Sur ces paroles, Jack raccroche sans sommation... pour déglutir l'instant d'après ; ça sent l'embargo comme à Port Royal et... on raconte que la Shinra n'a pas encore bombardé les caraïbes pour soigner son image. Difficile de croire que quelqu'un leur en voudra d'avoir bombardé la Citée du Crépuscule. Il s'accroupit instantanément, ramasse ses jumelles et continue de scruter le Clocher du Crépuscule. De la base à son sommet, ça craint des deux côtés... finalement, les gardes noirs postés entre Roxas et la Shinra s'avère un placement très judicieux.
A sa radio, bien évidément.

« Skinner, relègue les fouilles à un garde noir dont le nom me dira quelque chose ou, au moins, qui n'a pas les neurones qui se touchent. » Il crache avec hargne pour ponctuer sa phrase. « Tu rejoins Three à la gare... et tu t'assures qu'on ne cède rien du tout à ces corpo-rats... rappelles quand ca sera sur le point de partir en fusillade. Pas avant. »

Roxas et la Shinra, en même temps... le premier qui se croit chez sa mère à bouffer des glaces l'air de rien avec son petit copain... et l'autre qui cherche à conquérir ce monde à couvert du sourire d'une poufiasse ?

« A toute ma garde noire... ces combats, nous les perdront surement mais... jusqu'au dernier instant... nous serons plus infâme que l'infamie elle-même. Pourquoi... ? Parce que nous sommes ici chez nous ! »
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« Mais quelle enflure ! » Je crie dans ma chambre, assez fort pour que les Soldats m’entendent depuis les dortoirs en-dessous de la pièce ! Purée je… Je lève le bras qui tient mon gummiphone et je manque de le… balancer contre un mur.
Je ferme les yeux. C’est l’édition limitée. Ça va me coûter cher de le remplacer… Allez Di. Calme-toi. Je rouvre les yeux. Ce mec est un cercle des enfers à lui tout seul, et il me met hors de moi, genre… Purée je m’en veux de jurer ! Non, c’est à lui que je dois en vouloir. Juste à lui ! Bon. Je dois agir, c’est un ordre qui me vient du Président. C’est moi qu’il a assignée à cette mission donc bon ! Tant pis pour le plaisir ! J’appelle Jack Inèrsse de nouveau.
« Personne me raccroche au nez, mon gars. » Le mec c’est personne. Juste un petit chef. Il a cru avoir le dessus sur moi quand on s’est rencontrés, parce que j’ai dû lui demander un service mais non, mon gars. C’est un service que moi je te rendais ! C’est une opportunité de te faire la plus merveilleuse des potes que t’es en train de saccager ! Tss ! Franchement. Qui comprend pas ça ? Qui m’envoie bouler comme ça ? En deux mois ! En deux mois je peux t’améliorer la cote de la Coalition noire mieux qu’ils ne l’ont jamais fait dans toute leur existence ! Purée mais il répond pas !! C’est bon ? T’es intendant de la garde noire, t’es au-dessus de ça ?

« Quand je pense…. » Je continue pas de parler toute seule ! Le reste se passe dans ma tête. Il va m’entendre. En ligne, en live, sur internet ou la télévision, je peux te jurer que ma voix va le hanter jour et nuit. Rien que pour le pourrir, je vais venir monter une émission de radio diffusée sur toutes les chaînes dans son monde, il pourra plus jamais être tranquille !
Je descends l’échelle, habillée avec ma tenue de pilote, cette fois, pour revenir au niveau principal de mon vaisseau. Je me dirige vers le cockpit, où je retrouve les quelques gars que j’ai demandés et qui se mettent en garde.
« Salut. Mettez-moi en liaison avec le concessionnaire Shinra de la Cité du Crépuscule. »

Je jette à peine un œil sur l’immensité de l’espace ou tout ce que tu veux. Mes yeux sont rivés sur un des Soldats 3ème Classe en train de maltraiter le système de communication du D.Rigeable. Pas méchamment mais je le lâche pas, je cligne pas des yeux, j’ai pas le time. « Vous êtes en ligne. »

« C’est de nouveau D.Va. Attendez-vous à une arrivée d’autres gardes noirs au sein de la gare. Voici vos ordres :  Je veux que vos hommes pointent l’artillerie à leur disposition vers l’hippo et tous les gardes noirs qui fouleraient le seuil de notre concessionnaire. »

« On les fait sortir ? »

« Non. Si d’autres rentrent, vous les laissez faire. Mais ils restent au niveau des guichets. Si y en a un qui veut pénétrer plus loin dans la gare, vous faites un tir de semonce. S’il continue, vous faites feu. »

« Entendu. »

« Vous réunissez tous les voyageurs présents dans un vaisseau, n’importe lequel, et vous me les mettez dans un vaisseau. Deux ou trois hommes suffiront. Vous décollez et vous restez en orbite de la Cité du Crépuscule. »

« Et je « Ensuite vous appelez tous les vaisseaux en approche de la Cité, et vous leur dites de ne pas atterrir jusqu’à nouvel ordre. »

Mon gars, je veux bien faire perdre quelques milliers de munnies à la Shinra, mais je te promets qu’y aura aucune mort civile qu’on pourra me reprocher. Mais le tout, maintenant, ça va être d’éviter que l’Éclaireur parle demain d’une fusillade entre Shinra et Coalition noire. Mais y a rien qui va justifier que de gros calibres fassent ce qu’ils veulent dans un de nos concessionnaires, sans supervision responsable.

« Restez en ligne et mettez-moi au courant. » Je soupire. Et je dis à un autre de mes gars :   « Ok on me garde la Cité du Crépuscule en ligne. Prévenez le Vaisseau-Mère que la Coalition noire menace la sécurité du Concessionnaire Shinra. »

Je prends une nouvelle inspiration. Le vaisseau avance mais il peut pas aller plus vite que la musique. Purée… Je te jure que… Roxas et son jumeau. Ils délirent complet, les mecs. Qu’est-ce qu’ils vont provoquer le monde entier en allant… Je sais même pas ce qu’ils font. Quoi que je fasse, j’en ferai jamais trop. Parce que si Roxas et Ventus sont là-bas, au sommet du clocher, ça veut peut-être dire que la Lumière va attaquer la Coalition noire aujourd’hui. Alors, c’est pas tellement que je veux me mêler de ça, mais plus y aura de troupes à nous sur place, prêtes et tout… Plus je pourrai m’adapter, en fonction des désirs du Président.

Je réfléchis même pas, j’ai déjà mon gummiphone en main, avec le contact de Roxas sous les yeux. Je… Purée, fallait que ça tombe sur moi, c’est sûr. On m’a jamais envoyée de ma vie ici. Et là, première fois que ça arrive, c’est pour que j’y trouve… mon mec en train de faire la connerie de MA vie. Ouais non lui il s’en f… fiche. Par contre, ma carrière, ça le dérange pas de la ruiner bien bien. Je… Je… Je sais pas si je dois lui envoyer un texto pour le prévenir.



D.Va J’arrive à la Cité du Crépuscule dans 25 min, Monsieur Inèrsse. Si la Coalition noire tente d’avancer au sein de la Gare, les officiers de la Shinra se verront obligés de faire feu.

D.VaLe Président Shinra est au courant. Death le sera bientôt. Attendez-moi, et j’escorterai moi-même vos hommes au sein de la Gare, jusqu’au sommet du clocher, si vous voulez.  Rappelez-moi.

Non. Faut pas exagérer. Je suis une professionnelle.
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" Sympa, l'ambiance... "

Le sarcasme est doux et fébrile venant de celui qui s'annonce à pas prudent sans s'oser à sourire. Bien qu'en vérité, tout cela l'amuse terriblement et la suite se fait attendre avec impatience. L'intendant luit de fureur, rouge comme un démon, qui menace de frapper sans prévenir pour qui le connait. Puisque sa joue se rapelle encore de la dernière provocation à son égard, le sombre ne s'adresse à lui qu'à mots pesés et, semble-t-il, à couteaux tirés. Pourtant non, s'il était prêt au combat, Nazik serait venu escorté par une cohorte de sans-cœurs... ou ne serait pas venu du tout. Il aurait aisé de se soustraire à la surveillance de deux gardes noirs que l'on aurait plus jamais revu. Vraiment ? Finalement non. Les Gardes Noirs sont partout, qu'ils courent de manière effrénés et armés comme d'affreux soldats ou qu'ils guettent, stationnant sinistres sur les toits, tels des gargouilles de chairs.
Probablement que rien n'échappe à la vue ou à l'ouïe de l'intendant.

Soucieux, et silencieux, le respect s'entremêle à de la crainte, Nazik tremble comme une feuille. La dernière fois, il n'a rien vu venir... Kuro saurait, lui aussi, probablement l'abattre sans trop de problèmes. Pourtant, l'invocateur se sait pouvoir décrire le procédé, parvient à comprendre comment et pourquoi l'éclair blanc a le dessus sur lui. Face à Jack, ce dernier a frappé comme la foudre. Et tendu comme un arc, l'élu de la clef ne rêve que de le voir partir en flèche au combat. Toute la Coalition Noire tremble... même pas tellement de sa colère, assez redondante... mais chez les coalisés comme chez les civils, tous ont pour priorités de le rassurer et de l'apaiser.
Sinon Nazik qui, à défaut de voir le Chien Noir se déchainer sur sa fragile personne, serait très curieux de le voir en action.

" ...et puisque tu m'as demandé, me voilà. " Dit-il, sans un mot plus haut que l'autre mais, au moins un peu, solennel.

Les bribes d'une fin de conversation et de quelques ordres beuglés laissent entendre au jeune coalisé que la Shinra fait des siennes. A vrai dire, pour lui qui vient d'arriver, la présence d'un Roxas ou de son jumeau lui reste inconnu. Le chaos s'annonce et lorsque son chant furieux débutera, il faudra emboiter le pas pour y danser. De gré ou de force, la mener ou la suivre.

Le regard triste, Nazik peut sentir les chaines de la Coalition Noire se resserrer sur lui... pour qu'il puisse savourer l'étreintes brûlantes de leurs liens qui le caressent autant qu'ils les endurent. Jusqu'à se retenir de mettre les mains dans les poches, jusqu'à se demander s'il a seulement le droit de parler et, les yeux baissés, qui ne saurait s'astreindre à ses palabres habituels. Pareil à un enfant, s'il s'est permis quelques folies, le sombre se dit que... ce n'est juste pas le moment. Pourtant, son être tout entier vibre à l'augure de quelques mauvaises idées.
Bien sagement, Nazik attends le bon moment.

" Si tu veux... " Les yeux fermés, l'invocateur perçoit des légions d'yeux jaunes monstrueux dans l'obscurité de ses paupières closes. Un sursaut pénible agite son visage... l'ombre se déssine en corps bestiaux qui s'agitent, et se confondent, en une marée noire. Et celle-ci, si personne n'a ni la volontée ni la capacitée de l'arrêter, saurait l'univers tout entier dévorer. D'un autre sursaut, cette fois habité d'une légère panique, et qui le laisse avec un haut-le-cœur, Nazik rouvre ses pupilles d'ors avec un air décidé. " ...j'ai désormais le pouvoir de contrôler mes sans-cœurs. Que tu en veuilles quelques géants ou une armée de petits, tu n'as qu'à demander. "

Quelque chose a changé depuis la Bataille Royale... son coeur a changé, il a invité l'ombre plus avant encore.
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- Je ne suis pas d’accord, s’exclama-t-il vivement sur l’instant en frappant des mains au bord sur lequel il était assis.


Ven s’insurgeait, s’emportait peut-être un peu trop, observant Roxas avec incompréhension, un air un peu désapprobateur affiché sur son visage. Mais il n’était toutefois pas énervé. Il ne comprenait tout simplement pas que son ami puisse affirmer une telle chose après ce qu’ils étaient parvenus à accomplir ensemble. N’était-ce pas pour honorer le pari qu’ils avaient fait lors de leur infiltration qu’ils se trouvaient ici-même ? Il releva une de ses mains et la porta, serrée, contre sa poitrine.

- Nous avons délivré le Père Noël ! Nous ne décidons certes pas des actions de la Lumière… Mais chacun de nous peut accomplir de grandes choses. Pas seulement au nom d’un groupe, mais de ce en quoi nous croyons, non ?


Puis son visage se radoucit de manière plus claire alors qu’une idée venait de poindre dans son esprit afin d’appuyer son propos d’une manière amusante. Il sortit son gummiphone et ouvrit le profil d’Aqua. Il dut redescendre un peu dans son fil d’actualité pour retrouver ce qu’il cherchait avant de tendre l’appareil à Roxas. A l’écran, il y avait une image du GummiNow de ces braves souris de la SOS Société. Le jeune homme attendit quelques instants pour admirer la réaction de Roxas avant de rire légèrement, reprenant ensuite son gummiphone.

- Que notre coeur soit la clé qui nous guide. C’est la devise des porteurs de la Keyblade.


Il s’agissait sûrement de la meilleure manière de conclure son argumentaire. En dépit de ce désaccord, la conviction avec laquelle son double avait poursuivi le rassurait tout de même. Elle le confortait dans l’idée qu’un jour, l’équilibre de l’univers pourrait être ramené. Que ce monde pourrait être restauré à son état initial, que d’une façon ou d’une autre, il était possible de tirer le Palais des Rêves et les Îles du Destin des ténèbres abyssales dans lesquelles elles étaient plongées.

Mais il s’égarait. Il devait essayer de reprendre le fil de son récit pour répondre aux questions de Roxas qui avait apparemment quelques connaissances floues concernant la suite des événements.

- J’y viens, prit-il tout de même la peine de le rassurer. Tout a changé le jour où Aqua et Terra ont passé leur examen du Symbole de Maîtrise sous la supervision de Xehanort et Maître Eraqus.


Ventus se souvenait de la veille. Aqua leur avait confectionné des porte-bonheurs pour l’occasion. L’Éclaireuse. Elle était toujours dans sa poche. Une soirée calme et paisible. Ils avaient beaucoup parlé et ri. C’était le dernier jour qu’ils avaient pu passer ensemble sous les mêmes étoiles.

- Ce jour-là… Terra n’a pas su suffisamment contenir les ténèbres qui sommeillaient en lui. Seule Aqua a réussi l’examen. Suite à l’examen… Xehanort a disparu et j’ai rencontré le garçon masqué. Ma part de ténèbres… Vanitas.


Ven marqua une pause, repensant à ce jour. A l’époque, il en savait si peu qu’il avait sûrement commis le mauvais choix. Pour autant, il ne regrettait pas celui-ci. Parce qu’il lui avait permis de découvrir une vérité qu’il n’aurait jamais pu obtenir en restant. Parce que son voyage lui avait énormément apporté.

- A cause de lui, une nouvelle menace pour l’équilibre des mondes était apparue : les Nescients. Des créatures issues de ses émotions négatives. Maître Eraqus a envoyé Terra et Aqua enquêter à leur sujet. Inquiet à propos de Terra à cause de Vanitas, j’ai enfreint les règles. J’ai quitté la Contrée du Départ pour partir à la recherche de Terra. Chacun de notre côté, nous avons tous les trois voyagé dans divers mondes et fait de nombreuses rencontres…


Il abrégeait énormément son récit, épargnant à Roxas la quasi-totalité des détails de son aventure pour en venir à ce qu’il voulait initialement lui raconter. La manière dont il avait fini par sombrer dans un long et profond sommeil.

- En partant au secours de Mickey à la Nécropole des Keyblades, j’ai rencontré Xehanort et me suis souvenu de ce jour où il m’a arraché une part de ce que j’étais. Il voulait que j’affronte Vanitas pour forger la χ-Blade.


Lorsqu’il avait eu cette douleur, plus tôt, Ven n’avait pas répondu à la question de son ami orientée autour de ça. Il se souvenait encore de la manière dont le vieil homme lui avait parlé de celle-ci. Il en avait encore froid dans le dos. Aujourd’hui, il ne comprenait pas plus qu’à l’époque pourquoi il avait le pouvoir de la créer. Elle semblait terrifiante, tant qu’il lui semblait toujours aussi important d’en découvrir plus. Ces événements ne devaient jamais se reproduire, sous aucun prétexte.

- Pas la keyblade que tu connais… Une sorte d’arme, de clé ultime. Je ne sais pas vraiment trop ce dont il s’agit... Mais c’est quelque chose qui ne doit jamais exister.
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Une clé ultime ? Genre… mieux qu’Ultima ? Ça ressemblait à une vague légende racontée à des gosses. Genre du même délire que ceux qui commencent par « Jadis, la paix régnait et les peuples vivaient dans la chaleur de la lumière. » ce genre de trucs. Sauf… que les légendes étaient basées sur des faits, et que Ventus avait carrément été témoin de ce truc.

En vrai, ça faisait flipper. Parce qu’il me disait bien que ça devrait jamais plus exister. J’imaginais le truc comme méga dangereux et tout. D’autant plus que… bah si un connard se pointait avec, la logique voulait que je le démonte. Donc pour que Ven soit aussi terrifié à cette idée, c’est p’tête que je pouvais pas test. … c’qui m’étonnait quand même hein.


Ouais… Et Vanitas tu l’as affronté alors ? Tu l’as Ken j’espère, qu’j’y dis en lui tapant dans l’épaule, un sourire complice sur le visage.

Point récap, j’en ai besoin. Ventus était donc un mec, qu’est devenu l’apprenti de Xehanort. Hm hm. Xehanort a voulu lui faire péter ses ténèbres, et du coup… il les a extraites de Vendus pour créer ce Vanitas. Y devait être super balaise. Là, tout de suite, j’étais trop chaud pour qu’on aille le chercher et qu’on le tabasse. Genre, Ventus qui appelle son grand frère parce qu’il s’est fait bolosser à la récré. Ouais !

Mais donc ouais… Si les ténèbres du coeur de Ventus ont été arrachées et qu’il en est pas mort… Ça veut dire qu’il a qu’une moitié de coeur ? Mais faite que de lumière ? C’est… super chelou déjà. Donc en


…fait t’es une princesse de coeur ! On passera te chercher une robe sympa après la glace.

J’avais envie de me foutre de sa gueule, mais en vrai c’était stylé. C’est pour ça qu’il me paraissait si gentil, si innocent. Le mec avait pas un pete de ténèbres en lui. Franchement respect ! Ce qui m’amène à l’autre partie du raisonnement. Normalement, quand t’es que des ténèbres, c’est que t’es un sans coeur. Sauf… putain c’est compliqué ce truc. Sauf que comme c’était la part de ténèbres de Ventus… du coup c’était quand même un coeur, enfin une moitié, et complètement sombre. La seule raison que je vois pour que ça n’ait pas été un sans coeur, c’était que le coeur était pas complet. Tu sais que j’suis à deux doigts de lâcher l’affaire ? Je suis pas sûr que faire plus compliqué soit possible.

J’commençais à me demander si ce mec avait pas vécu des trucs plus ouf que moi, finalement. Et y’a rien qui m’expliquait pourquoi il paraissait si jeune… si ce qu’il me racontait s’est passé y’a plus de vingt ans.


Bon et donc ton réveil. C’est quoi cette histoire alors ? Ce que tu me racontes là, c’était y’a plus de vingt ans et… j’étais techniquement pas né. Comment ça se fait que tu sois plus jeune que moi ? Y’a un truc qui colle pas.

Le batonnet dans la bouche, je posais ma main sur mon menton. Je continuais de mastiquer le bois en réfléchissant. Plus jeune que moi, mais quand même plus vieux. J’pouvais tourner ça dans tout les sens, y’en avait justement pas. C’était pas possible. P’tête que c’était qu’un gosse à l’imagination débordante, va savoir. Rah, j’sais pas. Trop relou. Trop intéressant, mais trop relou.

Il était p’tête à ranger dans la même case que Sora. Les héros d’un jour qui … sont à la retraite. T’sais, ceux qui ont brillé par le passé, mais qui sont plus vraiment en phase avec le monde actuel. Où est-ce qu’il était parti celui-là d’ailleurs ? Encore une super mission secrète j’imagine. Il faisait tout le temps ça, de partir à l’aventure. Y’avait rien d’étonnant mais bon.

J’espérais qu’il allait pas se mettre dans la merde.

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« Pour la gare ! Maintenez la position à tout prix mais n'avancez pas, ne reculez pas non plus. » Lâche Jack à sa radio, un oeil qui oscille entre Nazik et la Cité du Crépuscule avec la régularité d'un métronome. L'intendant retient son souffle durant la seconde et demie que ça prend à son ordre de faire l'aller-retour entre ses larbins et lui.

« Bien reçu. » La voix de Skinner ne lui parut jamais aussi douce, au point qu'il en soupira un instant et se permit de se relâcher un peu. « Par contre... c'est normal qu'ils braquent toutes leurs armes sur nous... ? »

« Non. » Simple et clair, quoique ça n'étonne plus du tout le Chien Noir que la Shinra prenne à ce point ses aises. « Braquez vos armes en retour mais ne tirez pas les premiers. »

« Très bien... »

Cette situation est tout bonnement ridicule ! La Shinra mobilise tant d'effectifs sur un caprice et... oui, Jack pourrait simplement ordonner aux gardes noirs présents dans la gare de se retirer mais... s'il ose faire ça, les corpo-rats se croiront désormais tout permis. Hors de question. Provoquer un combat ici et maintenant n'est pas tellement mieux. L'objectif est clair... maintenir la position... ne pas reculez pour ne surtout pas montrer à la Shinra le moindre signe de faiblesse ; ne pas avancez pour éviter une fusillade prématurée. Il faut maintenir ce climat de guerre froide jusqu'à ce que ça cède en face... ce qui, potentiellement, peut arriver à l'usure par appât du gain. La Citée du Crépuscule n'est peut-être pas le monde le plus touristique mais suffisement peuplé de Coalisé pour être lucratif. Et malgré ça, l'intendant n'y croit qu'à moitié, la Shinra a beaucoup plus à gagner à long terme à imposer sa domination ici. Et même alors, ça prendrait combien de jours -de mois- avant que la perte financière fasse renoncer Rufus ? Lui qui ne doit plus être à un ou deux mondes prêt dans sa partie de Monopoly géante.
L'autre solution, c'est de tenir jusqu'à ce que la Garde Noire ait une raison... une justification, une excuse... pour se retirer sans que ça ne signifie son abandon face à la Shinra.

Jack n'aurait jamais cru s'impatienter que soit entamés les hostilités avec Roxas. Et l'idée lui traverse l'esprit... si une petite horde de sans-cœurs surgit de nulle part... à ce moment si critique... est-ce que quelqu'un pourrait faire gober à la Shinra que la Coalition Noire n'y est pour rien ? A leur place, l'intendant serait particulièrement sceptique. Le problème est insoluble... c'est perdant-perdant... que ce soit la Shinra ou Roxas, les deux méritent bien qu'on y affecte touts les effectifs disponibles. Pas la peine de rajouter plus de problèmes aux problèmes en invoquant des sans-cœurs.

« C'est peut-être un peu tôt pour ça... » Marmonne Jack, un oeil qui zieute de plus en plus vaguement l'aimant à sans-cœur. « ...et je ne suis pas sûr que tu les contrôlerais tant que ça. »

Pourtant, il va bien falloir que la parodie d'Ariez se rende utile... mais il reste... quelque chose d'instable et de dangereux. L'intendant ne le connait pas suffisement pour lui donner le feu vert à invoquer des monstres géants ou "une armée de petit".

« Garret pour Jack, la fouille est terminée on est de nouveau en position. »

« Enfin... » Râle-t-il, à bout, incapable de démêler les noeuds dans lesquels il se prend les pieds. D'une seule main rugueuse, le chien noir se compresse les deux tempes dans l'espoir de s'assommer. Pire que ça... D.Va arrive...

« "Je vais le dire à maman Rufus ! Et ensuite je le dirais  à papa Death !" » Lâche Jack dans le vide en mimant, acerbe, la voix nasillarde d'une insupportable gamine pourrie gâtée qui se croit tout permis ! « Et dire qu'elle ose m'envoyer des coups de pressions par message... cette saleté se prend pour ma femme à m'ordonner de la rappeller comme ça ?! »

Hors de question... de quoi aurait l'air Jack s'il la rappelait comme un bon petit chien ? Comme un gosse tout penaud d'avoir raccroché à sa mère ? Elle n'aura même pas le droit à un message. Dans son énervement, le Chien Noir s'était mis en direction de Nazik dans l'espoir d'avoir... quelqu'un pour éponger ses frustrations et... il fut soudain choqué par l'allure. Le coalisé était sombre, des yeux jaunes brillants comme ceux d'un sans-cœur et le teint mâte... marqué par les ténèbres au même point que pouvait l'être Xehanort, il en partageait en tout cas les stigmates.
La dernière fois, ne l'ayant qu'à peine vu le temps de lui mettre une gifle, ça ne lui était pas apparu.

Soudain, l'intendant détailla le coalisé avec un oeil nouveau, et particulièrement méfiant, celui d'un inquisiteur en quête d'une faute. Il est vrai que sa prestation durant la bataille royale n'eut pas été mauvaise, loin de là. Le pensant, Jack recula son tronc dans une posture entre dégout et crainte. Sa posture changea avec ce même aplomb d'un réflexe de retirement dû à un contact avec des orties. Une main tenait sa radio, l'autre avait le poing fermé et ses jambes, légèrement fléchies, prêtes à décoller.

« Finalement... tu retournes à la gare... pour accueillir D.Va, l'émissaire de la Shinra. »

Nerveux, il se démangea vivement la nuque avant de reprendre sa radio.

« Skinner, j'envois Nazik vous rejoindre... lorsqu'il est sur place, vous vous en allez tous à l'exception de Three, de l'hippopotame et de ses artilleurs. Touts les autres, vous retournez vous mettre en position et fin prêt pour l'affrontement avec Roxas. »

Un gout de sel prononcé envahissait les papilles depuis la radio.

« De mieux en mieux... »

« Nazik Malfice. » Vain espoir de flatter son égo, bien que ça puisse être une mauvaise idée, Jack se rapelle de l'insistance qu'il pouvait avoir à ce qu'on prononce son nom correctement. Bien que ça lui arrache la gorge de lui faire ce plaisir, à défaut de lui faire réellement confiance, l'intendant le voulait de son côté autant que possible. « Je te laisse expliquer à la Shinra... avec tes insupportables grands airs de princesse des ténèbres... que l'hippopotame reste là et ne partira que lorsque nous l'aurons décidé. »
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« Ils pointent leurs fusils sur nous. » nous dit la voix dans la radio. Je soupire. Franchement… ils nous provoquent de dingue, là. On leur donne un ordre, ils refusent d’y obéir, c’est à nous de les mettre en joue, pas à eux ! On n’a pas encore tiré à ce que je sache ! Non mais surtout… Allez en vrai je comprends un peu le côté : On est les plus forts ! On est les dominants ! Non ok mais derrière j’ai l’impression d’être la seule à faire attention ! Si ça pète, ce sera forcément de leur faute ! Alors qu’ils fassent pas les malins !

Bon et… c’est pas comme si on pouvait aller plus vite que nos moteurs, nous. Je regarde le trajet établi. Encore 20 minutes. Si tout va bien. Purée je suis entre le : Vivement que j’arrive pour pouvoir aplanir la situation et le : J’ai aucune envie d’y être ! Non, le meilleur qui puisse arriver, c’est que Roxas et Ventus s’en aillent maintenant, qu’on en reste là avec la Coalition noire et c’est bon, dans deux semaines on en rigole !


« On maintient le Statu Quo ! » Je l’ai dit, je le redis. Je serai pas responsable de la mort des gars qui sont là-bas juste par orgueil. La Coalition noire peut faire sa rebelle à rester sur le seuil de notre gare juste pour nous embêter, ça n’empêche : J’ai fait ce que je devais. Ils sont immobiles, n’avancent pas, bref. On gagne, pas eux. Non en vrai, tracasse que l’orgueil, je connais bien. Je vais pas me la jouer genre je suis une fille raisonnée qui sait mettre sa fierté de côté. Rien du tout. Mais je sais reconnaître quand j’agace l’équipe en face, et là je peux te dire que c’est le cas ! Là maintenant, la Coalition noire sait qu’elle peut pas faire ce qu’elle veut dans un concessionnaire Shinra. Ok on est chez eux, mais à mes yeux, un concessionnaire c’est une ambassade. Oui, l’ambassade doit respecter les lois du monde sur lequel elle est, mais elle va pas laisser les dirigeants du monde jouer les cowboys chez elle ! C’est normal !

« Les vaisseaux en direction de la Cité du Crépuscule ont reçu l’ordre de s’arrêter en orbite, Soldat 1ère Classe. » Je hoche la tête. J’ai prévenu la Shinra, tu vois. C’est un peu à eux de prendre la décision d’envoyer ou pas quelques escouades de soldats en direction de la Cité du Crépuscule, au cas où… Mais y a rien à faire, j’ai envie de prendre les devants et de leur demander cash du renfort. Bon. Je regarde un de Soldats, celui qui a prévenu le QG. « Reste en contact en permanence avec le Vaisseau-Mère et fais-leur une MAJ continue de comment ça avance. » Y a un moment, je risque de perdre le fil et oublier de prévenir le patron. Je sais comment je suis : une joueuse solo. Ça me demande des efforts de penser à mes mates.

Purée mais… Roxas je vais le déglinguer, y a pas à discuter. Non ok, comment il pouvait savoir que ça allait me tomber dessus ? Ok, je comprends très bien. Ça change rien. Ce mec, sa passion, c’est de faire son intéressant. Et pas comme moi, moi c’est mignon, c’est agaçant mais c’est un peu touchant tu vois. Lui c’est juste agaçant. T’as envie de le kick quand tu vois qu’il fait son malin au sommet du clocher de la Cité, ou qu’il dessine son visage sur le dôme des consuls. C’est juste… Allez respire, Di. Ça se trouve, ils vont attaquer la Coalition noire aujourd’hui. Et genre, là, les petites embrouilles du jour avec la Coa, ce sera le cadet des soucis de tout le monde.


« Les civils ont été réunis dans un vaisseau. Il va bientôt décoller. »
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