Je fais tourner la clé dans la porte et nous entrons dans la maison tandis qu’Odile déblatère sur tous ces horribles gens qu’elle a pu rencontrer à cette fête.
-Tu sais qu’après-demain, on y retourne ?
-Oui. Oui. Je ne risque pas d’oublier que tu nous as fait embaucher là-bas.
-Tu aurais préféré rester au club peut-être ?
-Par moment je me le demande.
Nous ôtons nos vestes et les accrochons au porte-manteau Une lumière est allumée dans le salon mais il n’y a pas de bruit. Peut-être a-t-il oublié d’éteindre. Nous entrons dans la pièce de vie sans nous douter du spectacle que nous nous apprêtons à voir. Je me dirige vers l’interrupteur quand j’entends mon simili murmurer.
-Hey, regarde.
Je tourne les yeux dans la direction qu’elle m’indique. Il est là, assis dans un fauteuil, nous faisant dos, sa tête dépasse et je ne l’avais pas remarquée. Sa respiration calme et lente confirme qu’il est assoupi. Discrètement, nous faisons le tour pour lui faire face. Le seul bruit que je peux à présent entendre c’est la résonance des battements de son coeur, dans le sol, dans les murs, contre mes tympans.
-N’es-tu jamais tentée ?
Je garde les lèvres scellées. Elle a deviné à quoi je pensais, évidemment. Mais je ne veux pas risquer de le réveiller.
-Alors ?
Elle me lance un regard défiant, amusé.
-Si, si, bien sûr que si.
Je ne peux pas aller totalement à l’encontre de mes instincts. A chaque fois que nous nous sommes rencontrés, je me suis laissée déstabiliser par eux. Ce n’est pas n’importe quel coeur. Pas qu’il soit particulièrement corrompu par les ténèbres, c’est surtout par sa volonté et sa ténacité qu’il se caractérise. Alors, même si je le voulais, je suis pratiquement certaine qu’il me résisterait.
J’emmène Odile en dehors de la pièce jusqu’à un ce qu’un son nous alerte. Il commence à s’agiter, il se réveille.
-Qui est là ?
-C’est nous.
-Quelle heure est-il ?
Je vérifie mon gummiphone.
-Une heure trente.
La pièce reste silencieuse quelques instants. Sans doute le temps qu’il émerge.
-Comment s’est déroulée votre soirée ? Avez-vous progressé ?
Nous revenons justement devant lui. Le ton de sa voix, particulièrement posé, indique qu’il n’est pas encore tout à fait lui-même.
-De toute évidence, il y avait quelques personnes présentes à la soirée et impliquées dans le projet.
-Oui.
-J’ai entendu parler de « marchandises », en provenance d’Agrabah, de la Conquête de l’ouest et même du Nouveau Monde. Au début, je pensais que c’étaient de simples hommes d’affaire parlant d’import-export mais en écoutant plus sérieusement, je suis pratiquement certaine qu’ils parlaient d’êtres humains. J’ai les deux noms de personnes concernées par l’affaire.
-Quant à moi j’ai le nom d’un de ses partenaires principaux dans le Bloody Key. Un dénommé Trotta. Apparemment c’est lui qui doit obtenir les permissions administratives de bâtir. Ça ne prouve rien évidemment mais… Je crois que cela semble bien confirmer que le projet serait mené ici.
Je me dirige dans la cuisine et prépare un nouveau café. Il faudra passer au supermarché, les réserves sont presque vides.
-Ce que je ne comprends pas, c’est que… s’ils font tout ça, avec des permissions de construire, comment peuvent-ils cacher la nature de leur activité…?
-Ils doivent avoir trouvé le moyen de dissimuler la chose.
-Très bien. Et demain soir, serez-vous de service pour lui ?
-Non, justement. Nous pourrons enquêter sur les personnes concernées, si vous pensez que c’est toujours une bonne idée.
Je pose une nouvelle tasse de café devant le Président et reprends l’autre que je dépose dans l’évier dans la cuisine. Quand je reviens, l’espace d’un instant, à sa façon de nous regarder, l’une puis l’autre, j’ai l’impression qu’il réfléchit à quelque chose.
-Et vous, monsieur ? Votre soirée ? Vous sembliez…
-Enthousiaste.
Nous sommes toutes les deux pendues à ses lèvres.
-Il semblerait que Monsieur Blake ne soit plus un problème.
Il sourit de façon énigmatique. Il n’en dit pas plus. J’imagine que beaucoup de choses se sont jouées ce soir. Cela veut dire que les projets de mon patron prennent la direction qu’il souhaite. Je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à trouver suffisamment d’éléments pour coincer Pavani.
-Tu sais qu’après-demain, on y retourne ?
-Oui. Oui. Je ne risque pas d’oublier que tu nous as fait embaucher là-bas.
-Tu aurais préféré rester au club peut-être ?
-Par moment je me le demande.
Nous ôtons nos vestes et les accrochons au porte-manteau Une lumière est allumée dans le salon mais il n’y a pas de bruit. Peut-être a-t-il oublié d’éteindre. Nous entrons dans la pièce de vie sans nous douter du spectacle que nous nous apprêtons à voir. Je me dirige vers l’interrupteur quand j’entends mon simili murmurer.
-Hey, regarde.
Je tourne les yeux dans la direction qu’elle m’indique. Il est là, assis dans un fauteuil, nous faisant dos, sa tête dépasse et je ne l’avais pas remarquée. Sa respiration calme et lente confirme qu’il est assoupi. Discrètement, nous faisons le tour pour lui faire face. Le seul bruit que je peux à présent entendre c’est la résonance des battements de son coeur, dans le sol, dans les murs, contre mes tympans.
-N’es-tu jamais tentée ?
Je garde les lèvres scellées. Elle a deviné à quoi je pensais, évidemment. Mais je ne veux pas risquer de le réveiller.
-Alors ?
Elle me lance un regard défiant, amusé.
-Si, si, bien sûr que si.
Je ne peux pas aller totalement à l’encontre de mes instincts. A chaque fois que nous nous sommes rencontrés, je me suis laissée déstabiliser par eux. Ce n’est pas n’importe quel coeur. Pas qu’il soit particulièrement corrompu par les ténèbres, c’est surtout par sa volonté et sa ténacité qu’il se caractérise. Alors, même si je le voulais, je suis pratiquement certaine qu’il me résisterait.
J’emmène Odile en dehors de la pièce jusqu’à un ce qu’un son nous alerte. Il commence à s’agiter, il se réveille.
-Qui est là ?
-C’est nous.
-Quelle heure est-il ?
Je vérifie mon gummiphone.
-Une heure trente.
La pièce reste silencieuse quelques instants. Sans doute le temps qu’il émerge.
-Comment s’est déroulée votre soirée ? Avez-vous progressé ?
Nous revenons justement devant lui. Le ton de sa voix, particulièrement posé, indique qu’il n’est pas encore tout à fait lui-même.
-De toute évidence, il y avait quelques personnes présentes à la soirée et impliquées dans le projet.
-Oui.
-J’ai entendu parler de « marchandises », en provenance d’Agrabah, de la Conquête de l’ouest et même du Nouveau Monde. Au début, je pensais que c’étaient de simples hommes d’affaire parlant d’import-export mais en écoutant plus sérieusement, je suis pratiquement certaine qu’ils parlaient d’êtres humains. J’ai les deux noms de personnes concernées par l’affaire.
-Quant à moi j’ai le nom d’un de ses partenaires principaux dans le Bloody Key. Un dénommé Trotta. Apparemment c’est lui qui doit obtenir les permissions administratives de bâtir. Ça ne prouve rien évidemment mais… Je crois que cela semble bien confirmer que le projet serait mené ici.
Je me dirige dans la cuisine et prépare un nouveau café. Il faudra passer au supermarché, les réserves sont presque vides.
-Ce que je ne comprends pas, c’est que… s’ils font tout ça, avec des permissions de construire, comment peuvent-ils cacher la nature de leur activité…?
-Ils doivent avoir trouvé le moyen de dissimuler la chose.
-Très bien. Et demain soir, serez-vous de service pour lui ?
-Non, justement. Nous pourrons enquêter sur les personnes concernées, si vous pensez que c’est toujours une bonne idée.
Je pose une nouvelle tasse de café devant le Président et reprends l’autre que je dépose dans l’évier dans la cuisine. Quand je reviens, l’espace d’un instant, à sa façon de nous regarder, l’une puis l’autre, j’ai l’impression qu’il réfléchit à quelque chose.
-Et vous, monsieur ? Votre soirée ? Vous sembliez…
-Enthousiaste.
Nous sommes toutes les deux pendues à ses lèvres.
-Il semblerait que Monsieur Blake ne soit plus un problème.
Il sourit de façon énigmatique. Il n’en dit pas plus. J’imagine que beaucoup de choses se sont jouées ce soir. Cela veut dire que les projets de mon patron prennent la direction qu’il souhaite. Je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à trouver suffisamment d’éléments pour coincer Pavani.